MEILLEURS FILMS DE 2008

 

2008 est désormais derrière nous. Il est temps de regarder dans le rétroviseur, histoire d’y aller de notre palmarès des meilleurs films de l’année... Alors que retenir? En premier lieu, les 2 réalisations des frères Coen. Avec NO COUNTRY FOR OLD MEN, et BURN AFTER READING, les 2 frangins ont frappé fort. D’un coté une chasse à l’homme haletante avec un Javier Bardem excellent dans la peau d’un tueur et de l’autre, le dernier volet de leur trilogie sur la bêtise avec un Brad Pitt en bobet premier là encore brillant: 2  films aux antipodes l’un de l’autre, mais 2 incontestables réussites.

 

 

                

 

 

Pour son scénario particulièrement bien ficelé, et pour son entame digne d’un polar noir français des années 60 façon Melville, LA BANNISSEMENT du russe Andrei Zvyaguintev mérite de figurer dans cette liste. Un homme, sa femme et leur enfant se tirent de la ville pour se retrouver en pleine campagne loin de tout. Dans ce décorum naturelle sublime, au milieu de ce calme, un drame va s’abattre sur cette famille et la plonger dans la tourmente. LE BANNISSEMENT, un chef d’œuvre envoûtant ou le spectateur aura bien de la peine à anticiper le twist final.

 

Envoutant aussi de part son image sublime, INTO THE WILD de Sean Penn, film écolo inspiré d’un vrai récit, celui d’un jeune homme qui a fuit la civilisation pour vivre seul, dans la nature; il aime la nature, mais la nature ne l’aime pas. Particulièrement hostile en Alaska, elle aura finalement raison de lui !

 

De l’Alaska aux Pyrénées, il n’y a qu’un film d’écart, que dis-je, un gros délire d’écart. Figurez-vous que les frères Larrieu ont imaginer une histoire ou Jean Pierre Darroussin accompagne sa femme Sabine Azéma, incognito, dans les pyrénées. Cette nymphomane se réfugie dans cette montagne afin de rencontrer un ours, seul être vivant susceptible de la guérir de sa nymphomanie…. VOYAGE AUX PYRENEES, de la poésie et du burlesque, du grand n’importe quoi particulièrement rigolo.

 

 

   

 

 

Notez qu’au rayon loufoquerie, on pourra aussi retenir PROMETS MOI de Kusturica, un hommage à Buster Keaton avec un môme qui quitte son village natale avec sa vache. Arrivé à la ville, il va rencontrer l’amour et vivre pleins de péripéties avant de rentrer au bercail.

 

De l’amour, il n’y en a pas dans THERE WILL BE BLOOD. Daniel Day Lewis campe un obscur personnage, un père de famille décidé à faire fortune dans le pétrole en se servant de son fils. On est au début du siècle dernier et l’or noir attise bien des convoitises. THERE WILL BE BLOOD, une bonne inspiration de Paul Thomas Anderson ou la reconstitution historique en bluffera plus d’un.

 

Pareil au pays du soleil levant. Cette année Ang Lee nous a prouvé qu‘il savait faire des films, des vrais, genre épiques. La preuve avec LUST CAUTION, un drame historique déchirant qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale, alors que le Japon occupe la Chine. Dans ce contexte, une poignée d’étudiants idéalistes tentent de faire sauter la maison d’un collabo japonais, un film avec une scène de sado masochisme profondément bouleversante….

 

 

   

 

 

Autre films qui valent la peine de part la qualité de la reconstitution historique, le diptyque de Jean François Richet sur le gangster Mesrine, campé par l’incroyable Vincent Cassel. MESRINE, une réussite sur toute la ligne avec dans le premier film, très noir, très sombre, la légende Mesrine qui se construit et dans le 2ème tome, plus proche du thriller rapide et incisif, un Mesrine mégalo qui entretien sa légende et joue à cache-cache avec la police et les médias. Génial!

 

Génial aussi, JULIA, une fuite en avant à travers le sud des Etats-Unis d’Amérique. Eric Zonca le frenchi exilé aux states taille un film sur mesure pour Tilda Swinton. Il lui confie le rôle d’une alcoolo qui a besoin de fric. Un jour, une copine des alcooliques anonymes lui demande de l’aider à kidnapper son gamin. La femme en a perdu la garde à cause de son penchant pour la boisson. C’est son mari, riche, qui en a la garde. Bien sur, Tilda Swinton aide son amie, mais elle na va pas hésiter à la doubler en espérant obtenir une rançon auprès du riche mari…. Un voyage qui se terminera pour Julia et le gamin, dans le stress et la panique, quelque part au Mexique, là ou on a la gâchette très facile!

 

Je n’ai encore rien écrit sur JUNO et pourtant ce film est un petit bijoux porté par Ellen Page. Elle joue une ado enceinte qui décide de garder l’enfant. Un film touchant, bourré d’humour et dopé par une bande son folk rock toute en finesse. JUNO, la surprise de l’année.

 

 

    

 

 

Idem pour ce film d’animation hors norme, VALSE AVEC BACHIR d‘Ari Folman, un documentaire en animation qui aurait dû obtenir la palme d’or au festival de Cannes! Scandale, Sean Penn le président du jury l’a snobé! Et pourtant, ce retour sur le massacre de Sabra et Chatila aurait mérité au moins un prix spécial pour la qualité des dessins, du scénario et de la fin, une grosse baffe!

 

A la place, c’est ENTRE LES MURS de Laurent Cantet qui a eut la palme d’or. Ce n’est pas usurpé, mais tout de même, cette plongée marrante et humaniste au sein d’une salle de classe d’un collège parisien ne méritait peut être pas la palme d’or!

 

Autant la refiler à REC (qui n'était pas sélectionné!), un film de pétoche espagnol, un huit clos dans une cage d’escalier ou les habitants, contaminés visiblement par la rage, se transforment en zombi sous l’œil d’une équipe de télévision! Moyens mini pour un effet maxi garanti!

 

  

 

 

 

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Un Coen bien 'burné'!

 

 

 

 

 

Bien sur, la dernière chose que vous ailliez envie de faire, c’est de vous engouffrer dans une salle sombre pour oublier la morosité ambiante! Je vous comprend! Etant donné le niveau de la production cinématographique en 2008, je serais bien embêté pour composer un top 3 des meilleurs films de l‘année quand on me le demandera! La médiocrité du cinéma actuel n’est plus une légende urbaine, mais une réalité. Les productions sont devenues tellement naze, que l’idée même d’aller au cinéma se divertir ne traverse plus l’esprit de qui que ce soit de lucide aujourd’hui! Le quidam moyen préfère télécharger illégalement des œuvres insipides sur internet, piller un patrimoine qui de toute façon, ne vaut pas tripette! Faut il blâmer le pirate qui sommeille en chacun des cinéphiles? Pas vraiment. Faut il l’encourager? Pas vraiment non plus! Alors que faire? Rien, à part lui suggérer d’abandonner cette petite manie dès qu’un chef d’œuvre pointe le bout de sa pellicule! Vous l’avez compris, vous qui aimez le cinéma, vous qui avez envie de passer un réel grand et bon moment devant un film, fuyez immédiatement votre clavier et filez découvrir sur la grande toile le seul film de l’année qui mérite de l’attention, BURN AFTER READING des frères Coen.

 

BURN AFTER READING, une véritable cure de bonne humeur, une comédie hilarante, le genre de film qui vous refile une pêche d’enfer: 1h30 de pur délire, de pur régal, de purs éclats de rire, ou à la fin, les héros finissent par se demander ce qui s’est passé, tout en se promettant de ne jamais recommencer! BURN AFTER READING, un film jubilatoire qui vient conclure en beauté une trilogie sur les bobets entamée par les 2 frangins, il y a quelques années avec O’BROTHER et INTOLERABLE CRUAUTE. Ici, exit l’humour noir à la NO COUNTRY FOR OLD MEN, la réplique de FARGO dans le désert. Ici, point de tueur froid et cynique façon Javier Bardem, point d’opiniâtre flic façon Frances McDormand, point de mystérieux Barber, ou encore de Dude champion de bowling!

 

En fait, dans BURN AFTER READING, tout le monde est con, juste con. Et le spectateur ne met pas très longtemps à s’en rendre compte. Pour tout dire, un ramassis de bons à rien, de crétins, de mecs et de nana vont tous se courir après sans vraiment savoir après quoi, et après qui ils courent… Là ou le film devient génial, c’est dans la montée en puissance d’un grand n’importe quoi. En partant d’un événement somme toute banal, un espion américain viré pour alcoolisme qui décide d’écrire ces mémoires, on arrive presque à réactiver la guerre froide entre les 2 blocs Est-Ouest! L’espion perd d’abord son boulot, avant de perdre sa femme. Elle veut divorcer et refaire sa vie avec le flic Georges Clooney. What else? Et bien, Georges Clooney, en même temps qu’il est suivi par un privé engagé par sa femme qui veut savoir si il a une maîtresse, surveille de près l’espion, et piste ainsi une femme pas très belle, Frances McDormand, qui bosse dans un fitness. Son collègue, Brad Pitt, une triple andouille a retrouvé dans le vestiaire de la salle de gym, un cd, sans doute un dossier brûlant qui regorge d’information top secrètes. Et voilà que nos apprentis maîtres chanteurs, Francès et Brad vont tenter de revendre ces renseignements au plus offrant, services secrets russes, ou ricains… C’est que de nos jours, se payer une chirurgie esthétique, c’est pas donné! Alors ce CD, c’est du pain bénit pour récupérer un peu de pognon. Et c’est ainsi que tout le monde se met à surveiller tout le monde car personne ne connaît ces zigotos sortis dont ne sait ou, visiblement des cadors dans l’art de faire foirer un plan pourtant facile!

 

Si le scénario de BURN AFTER READING est excellent, la mise en scène ainsi que la distribution ne sont évidemment pas en reste. Frances McDormand, prête à tout pour se refaire une beauté, est géniale… Brad Pitt compose un incroyable imbécile. Pareil pour Clooney dans un rôle de beau crétin séducteur de pacotille, bricoleur du dimanche qui travaille sur un engin très spécial! Ces deux là sur jouent merveilleusement bien. Ils en font des tonnes et deviennent du coup, à chacune de leur apparition, extrêmement drôles! Richard Jenkins, sans doute le seul lucide de l’histoire, est épatant en patron de fitness amoureux d’une de ses employée, mais qui ne parvient pas à le lui faire comprendre. Quant à John Malkovich, l’espion colérique, et à sa femme, Tilda Swinton, ils sont justes géniaux.

 

BURN AFTER READING, un film ou il n’y a rien à jeter, une comédie d’espionnage, ou un film d’espionnage comique. C’est au choix. Un petit bijoux truffé de gags, de situations coquasses, de dialogues parfois absconds. Le plus fantastique, c’est qu’à chaque fois que les Coen ont la possibilité de franchir la ligne qui sépare les 2 genres, à chaque fois qu’ils pourraient tomber dans le thriller, ils se retiennent, et retrouvent immédiatement, pour le bonheur du spectateur, la légèreté de la comédie. Qu’on se le dise: un film comme ça, c’est trop rare pour ne pas aller le voir au cinéma!

 

 

 

 

  

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RENDEZ NOUS

JAMES BOND!

 

 

 

 

 

Bien sur, impossible d’y échapper! Depuis quelques jours, toute la presse spécialisée ne parle que de ça. Même la presse pas spécialisée y va aussi de ses commentaires. Regardez par exemple dans les pages culturelles du journal hebdomadaire de la paroisse de Ste Clément! Entre 2 petites annonces de culte, le père Kananga signe un article sur Quantum Of Solace, encourageant ses oies à aller savourer cette nouvelle aventure bondesque au cinéma. L’auteur de ces quelques lignes semble apprécier le coté nettement moins libidineux de l’agent secret 007. En effet, dans cette nouvelle aventure, le chaste Bond ne chasse pas! il faut dire qu’il est tellement obnubilé par le souvenir de Vesper, Vesper la traîtresse, Vesper son premier véritable amour, Vesper morte dans Casino Royale, qu’il n’a pas envie de se rouler dans le stupre avec la première belle pépé venue! Mais là je dis stoppe! Je répond à cet homme d’église et par la même, j’implore Miss Broccoli, la productrice de ce Quantum Of Solace, l’héritière de son père, de réviser immédiatement la copie pour le prochain numéro!

 

Rendez-nous James Bond! Rendez-nous Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan, Georges Lazemby ou n’importe quel autre Bond … .A la limite, Rendez-nous même un James de pacotille façon David Niven (Casino Royale), Leslie Nielsen (l’agent WD40), Rowan Atkinson (jhonny English), Mike Myers (Austin Powers), Hubert Bonisseur de la bath (Jean Dujardin OSS 117) ou même l’italien Lando Buzzanca (James Tont), mais par pitié, retrouvez la raison Miss Broccoli, ou vous allez faire choux blanc! Revenez dans le droit chemin, celui qui a contribué à nous faire tant aimer cette saga…. Oubliez vos organisations sans nom et rendez-nous le Spectre, Bast, le Syndicat ou n’importe quelle autre organisation secrète hyper inquiétante. Rendez-nous le docteur No, Drax, Scaramanga, Blofeld, Goldfinger ou n’importe quel autre vilain très mêchant. Rendez-nous notre Q, ou son successeur, R ou S ou T, ou n’importe quel autre inspecteur Gadget, mais rendez-nous des machins et des bidules indispensables à l’attirail de Bond! Et pendant que vous y êtes, Rendez-nous Ursula Andress! Enfin non…. un sosie de ce qu’elle ressemblait à l’époque fera l’affaire! C’est ça, Rendez-nous des sosies de Claudine Auger, Akiko Kawabayashi, Carole Bouquet, lois Chiles, kim Bassinger ou n’importe quelle autre James Bond girls aux charmes irrésistibles. Rendez-nous enfin le thème cher à John Barry, ou plutôt cher à Monty Norman, le vrai papa du talam, talam talam tam.

 

Donc, vous le devinez peut-être aisément, ami lecteur, Tel l’Hannibal de base, je n’ai pas dévorer avec délectation ce Quantum Of Solace. C’est vrai, je l’admet, ce film m’a laissé sur ma faim! Marc Forster, le réalisateur, désireux d’apporter sa SwissTouch en a oublié de suivre le précepte dicté par St Lee Tamahori, à savoir que tout réalisateur à qui l’on confie la mission de mettre en boite un Bond, doit respecter coûte que coûte la règle des 3G, 3G pas comme I-Phone puisque Bond est plutôt Sony Ericson sur ce coup là! (NDLR:Sony picture est le principal bailleur de fond de la franchise Bond avec la mgm sérieusement dans le rouge ces derniers temps), 3G comme Guns, Girls and Gadget! Marc Forster n’en a fait qu’à sa tête. Voilà donc ce qu’il en coûte quand on ose confier la réalisation d’un tel projet à un cinéaste qui n’appartient pas au Commonwealth! C’est vrai! C’est la première fois qu’une telle hérésie survient depuis le lancement de la saga. Si l’on excepte Terence Young né en Chine mais scolarisé en Grand Bretagne et Guy Hammilton, le parisien d’origine installé à Londres, tous les autres étaient anglophone, Peter Roger Hunt, Lewis Gilbert, Roger Spotiswood, Micheal Apted, Martin Campbell, et Lee Tamahori. Vous me direz que Marc Forster est aujourd’hui peut-être, plus américain que Suisse, puisqu’il a quitté il y a belle lurette son Davos presque natal ( ndlr: il est né en réalité en Allemagne mais a grandit dans une bourgade grisonne, avant d’immigré aux States pour apprendre son métier de cinéaste, ce que, à mon sens, il a bien fait, sans quoi il en serait encore à chercher du pognon pour financer son premier court métrage!). Certes, mais tout de même, je ne peux m’empêcher et même m’interdire de penser que Marc Forster s’est gouré de franchise. Il a en effet réalisé ce James Bourn comme un Jason Bond, à moins que ce ne soit l’exact contraire et vice et versa….

 

Comprenez bien que ce Quantum Of Solace ressemble effectivement à s’y méprendre à un épisode incompréhensible de Jason Bourn. Scénario hyper tordu, pas de gadget à part les oreillettes de Frédéric Lopez, (l’animateur de Panique dans l’oreillette sur France2), pas de chics filles ou si peu, un héros à la recherche de réponses à ces questions, une course poursuite à travers le globe, le tout filmé par des caméramans atteints de la maladie de Parkinson! Si en plus le scénariste Paul Haggis a Elsheimer, alors ne vous étonnez pas que James entre en ’collision’ avec Jason. Il ait en effet des scènes de Bond pompées presque intégralement dans le dernier volet de la saga Bourn, comme la course à pieds sur les toits de la médina devenu une ville italienne dans Quantum Of Solace. Le problème, c’est que Daniel Craig court moins vite que Matt Damon. Du coup, l’intensité n’est pas là! C’est évident, Bond a besoin d’un nouveau souffle.

Horreur, un doute m’assaille: et si Bond était devenu complètement has been?!?!? Un simple coup d’œil rapide sur la courbe des recettes de Quantum Of solace, inversement proportionnelle à celle des bourses mondiales, suffit à me rassurer! Bond est une valeur sure, qui ne dégringole pas. Il a encore de beaux restes devant lui…. A moins que la concurrence ne se penche sérieusement sur son cas. Dreamworks est en effet en embuscade. En attendant que James trébuche pour de bon(d), ils ont racheter les droits de Matt Helm, 27 romans de Donald Hamilton propices à donner naissance à une saga dans la lignée de 007! Une nouvelle que Miss Barbara MoneyBroccoli devrait méditer si elle veut continuer à pérenniser l’entreprise de papa.

 

 

 

 
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