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décembre à janvier:



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AVATAR...

Que jamais!



Bien sur, vous le savez, AVATAR est un phénomène. Notez qu’à la limite, son créateur, le réalisateur de Terminator ou Alien le Retour, un certain James Cameron, c’est surtout lui le phénomène. Dire qu’avec une histoire de zizi pan pan sur un bateau qui coule, il a réussi a soutirer 1,8 milliard de dollars au public du monde entier au siècle dernier. Belle prouesse pour un réalisateur qui a de la profondeur… Ah oui, en dehors de Titanic, Abyss c’était lui aussi! Un film qui n’a pas atteint des sommets au box office, normal avec un titre pareil.



N’empêche que son AVATAR vient de renouer avec des chiffres faramineux.. Certes aujourd’hui, plus personne n’ose se demander si James Cameron va pulvériser son record puisque cela semble acquis. Fredon et Jack Sparrow peuvent retourner jouer peinard aux Seigneur des anneaux dans les caraïbes avec Batman et les pirates! Dans la cours des recalés tout ce petit monde, puisque AVATAR vient de les dépasser allégrement au box office. James Cameron est en passe de couler une deuxième fois son Titanic. Il est décidément très fort ce gars…A tel point qu’il intrigue! Enfin, je dirais plutôt que ce qui suscite réellement l’interrogation dans cette histoire, c’est d’essayer de comprendre comment James Cameron  s’y est pris pour convaincre la Fox, autrement dit, Ruppert Murdock, le magnat de la presse le plus à droite des conservateurs ricains, celui qui n'a jamais caché ses sympathies à l'égard du gouvernement Bush, comment James Cameron a-t-il pu lui soutirer entre 3 et 400 millions de dollars à Murdock LAFOX pour financer une film de gauchiste! Il est en effet là l’exploit, plus que dans le succès de son Jurassic Park dans le cosmos! C’est vrai quoi!  Voilà un fait qui mérite d’être mis en lumière.



Parce qu’à bien y regarder, AVATAR n’est rien d’autre qu’un brûlot anti impérialiste ou James Cameron dénonce la Toute Puissance Américaine. Notez qu’il ne s’en est jamais caché lors des nombreuses conférences de presse. Il a toujours souligné que l’histoire de son film pouvait se rapprocher de divers conflits dans lesquels les USA se sont embourbés. La planète Pandora, c’est un peu la jungle Vietnamien. Les montagnes en apesanteurs, c’est un peu les guet-apens d’Afghanistan. Et l’Irak alors? Y a pas de désert dans AVATAR! Non, mais y a des Marin’s qui gazent des extra terrestres, qui napalment aussi, tout ça pour s’emparer d’une nouvelle source d’énergie, donc de revenue très prometteuse. Certes, si y a pas de pétrole sur Pandora, James Cameron a des idées, toutes simples pour que le monde entier prenne conscience que ce n’est pas bien quand un pays en envahit un autre, quand un peuple dicte sa manière de voir seulement parce que ce qui l’intéresse, ce sont les richesses de ce pays devenu ennemi.




Et ce n’est pas tout!  Avec à peine plus de finesse que le gros Micheal Moore, James Cameron charge sur le capitalisme à outrance, celui qui se fout des hommes, celui qui broie des vies au profit du profit justement! Dans AVATAR,  le héros Marin’s passé à l’ennemi fait la nique au système. C’est tout de même lui, le Rsmbo en fauteuil roulant, qui renvoie les actionnaires d’où ils viennent, c’est-à-dire, sur leur planète Terre toute pourrie et polluée parce que l’Homme n’a pas su respecter Dame Nature! A Hollywood, l’accent anti capitaliste en agasse plus d’un, qui reprochent à Cameron de cracher sur un système dont il tire finalement ses bénéfices… Ce n’est pas faux! Il  y a parfois des ambiguïté dans la nature humaine qu’on a de la peine à expliquer… Trouvez pas?



Alors pourquoi Murdoch a financé en parti AVATAR? Parce que c’est un homme d’affaire, et en affairiste avisé, il sait renifler les courants, les tendances. Il sait ce que les électeurs du faux messie Obama veulent voire au cinéma: un divertissement à grand spectacle truffé d’effets spéciaux remarquables, un gloubi boulga qui ressasse du Terminator, Juracic Park, Alien (Segourney Weaver est tout de même au générique), et autre FOUNTAIN, Seigneur des Anneaux ou Nicolas le jardinier. Il faut de tout ça pour cartonner avec une telle insolence! Si en plus, vous ajouter une grosse louche de Roméo et Juliette, dopé au discours baba écolo ou un pauvre quidam prend fait et cause pour de gentils schtroumpf géants pacifistes respectueux de la nature et se retourne contre ses vils et méchants semblables, se met  à prôner l’amour entre les peuples, le respect et la sauvegarde de la planète, ben le public,vous vous le mettez dans la poche! Et pour ceux  qui douteraient encore que l’écologie est une nouvelle manne financière, un vrai filon a exploiter pour se faire du blé en temps de crise, regardez de plus prêt le milliard et quelque qu’ rapporté à ce jour AVATAR… ça devrait suffire vous convaincre! 








LIMITS OF CONTROL

le nouveau dérapage incontrôlé de Jim Jarmusch




Orly, salle d’embarquement des Vip de la première classe pour un vol non identifié. Dans un canapé de cuir, 2 types en accueillent un troisième, fagoté comme un gangster américain, propre sur lui, le visage taillé au burin, tendance avare de mot. L‘un de ses interlocuteurs lui demande si il parle espagnol. Il répond d’un hochement de tête que NON! Alors le mec lui parle en espagnol pendant que son compagnon traduit en anglais. La conversation prend un virage complètement tordu. Dans le calme, on évoque le sens de la vie, on parle de celui qui finira poussière au cimetière…bref, cette conversation ressemble à un délire hallucinatoire qui se conclue au moment ou l’un des hommes donne au noir une boite d’allumette rouge avec un papier blanc à l‘intérieur sur lequel est écrit à l‘encre bleue un code secret. On lui donne aussi une paire de clé, en lui demandant de rester tranquille, pendant 2 ou 3 jours et de surveiller le violon!



Madrid, un peu plus tard. Pour tuer le temps, le peut-être tueur à gage se rend régulièrement dans un musée d’art. il observe des tableau. Chaque jour, sur la même terrasse d’un paisible troquet, il boit ses 2 expresso servis en même temps mais dans 2 tasses différentes. Il rentre dans son hôtel, aux formes complètement pop. Et il attend. Le lendemain, il retourne au musée, retourne au café, reboit ses 2 expresso re-rentre à l’hôtel pop et il attend jusqu’au lendemain ou il retourne au musée. Là, il est frappé d’une révélation! il reste en émois devant le tableau d’un violon. A la terrasse de son café ou il déguste ses 2 expresso. C’est le gimmick du film,clin d peine à Coffee And Cigarettes, une des précédentes réalisations du cinéaste. Soudain, un violoniste rejoint le probable gangster américain. Cet homme un peu étrange, sur ses gardes, lui demande si il parle espagnol. Il répond non et laisse ensuite son interlocuteur débiter ses conneries sur les instruments de musique en bois. Le bois, c’est troublant. Il y a une vibration. Un violon, une guitare, peu importe, un instrument en bois a une mémoire et se souvient de tous les sons qu’il a joué. Le gangster américain reste stoïque devant la démonstration du violoniste, avant de sortir de sa poche la boite d’allumette qu’on lui a donné à Paris, Il l’a remet au violoniste qui lui en tend une autre, verte, avec à l’intérieur un autre code. Avant de s’éclipser, le musicien dit: Méfie toi de la femme nue, c’est une embrouilleuse… Bien sur que l’embrouille est déjà au rendez-vous pour le spectateur qui sent bien qu’il perd le contrôle sur cette histoire ou Jim Jarmusch dépasse certaines limites, d’où le titre peut-être!



LIMITS OF CONTROL, plus qu’un film, un jeu de piste, un jeu de l’oie ou la seule règle consiste à se laisser transporter, à accepter le fait de ne rien comprendre, de se retrouver simplement dans la posture du rêveur, de celui qui assiste, impuissant, au délire d’un homme que l’on prend pour un tueur à gage, mais qui si ça se trouve, n’en est pas un! On ne sait pas, on est sur de rien. Voilà ce qui est troublant avec une hallucination, et jouissif surtout. Il faut donc prendre son temps, contempler cet homme  à qui l’on demande systématiquement si il parle Espagnol. Ne jamais attendre de réponse puisqu’il ne parle pas espagnol. Ne pas s’attendre non plus à ce que la femme à poil donne des réponses. L’embrouilleuse veut du sexe mais lui, il n’en veut pas, jamais pendant le travail! Donc il travail, mais en quoi consiste son travail? Sans doute retrouver la piste d’un homme ou d’une femme qu’il doit dessouder mais pour cela il devra attendre que le pain le trouve pour que le guitariste le conduise au mexicain qui pourra lui proposer un chauffeur, tout ça, sans oublier bien sur d’échanger à chaque fois des boites d’allumettes et des théories plus ou moins fumeuses sur Schubert, sur Hitchcock, sur le pouvoir des molécules, sur la vie qui ne vaut rien, en tout cas, qui ne vaut guerre plus qu’une poignée de cendre!



De Madrid à Séville, en allant voir ce qui se trame encore plus au sud de l’Espagne dans un village complètement reculé, Jim Jarmusch trimballe sa caméra un peu partout. Il joue au guide touristique, nous invite à une visite délicieuse. Quand il est à Séville, c’est plutôt les coupes gorges qu’il nous montre. A Madrid, il évite le musé Picasso, préfère celui de la Reine Sofia. Il filme les toits de la ville, ou encore ose le zoom, et les  plans serrés sur le visage de Isaach De Bankoulé, dégaine ses plans fixes en rafale. Parfois, il tente une incursion dans le western. Il y a du Sergio Léone à la scène de la gare. On se demande si l’affrontement final ne se fera pas là, entre lui, le tueur à gage et la vieille dame qui attend sur un banc. Il y a encore du Godard avec cette BB Brune à poil qui se love sur un plumard et demande au tueur muet: Tu les aimes mes fesses? Oui, je les aimes.. .et le sexe, tu aimes le sexe? Oui mais jamais pendant le travail… Oh… c’est dommage!
 


THE LIMITS OF CONTROL, un rêve étrange et pénétrant de Jim Jarmusch, une hallucination avec une foule de comédiens qui ne font qu’une scène. Si l’on excepte Isaach De Bankoulé, je crois me souvenir que l’on y croise Bill Murray, Hiam Abbass, Tilda Swinton, Gaël Garcia Bernal et tellement d’autres encore… On y entend aussi la musique de Borris qui participe à ce délire presque hypnotique, en fait une musique minimaliste faite uniquement de guitare électrique, au son particulièrement sale, pas limpide du tout, à l’image de ce petit chef d'œuvre.

 

RAPT:

Ne vous laissez pas kidnapper

votre précieux temps 



En quelque mots, juste préciser que Lucas Belvaux s’est trompé de film. C’est pas le rapt qu’il aurait du nous montrer et ce même si Yvan Attal excelle en baron Empain barbu pas lavé et mutilé… Il me semble que le film démarre réellement à 15 minutes de la fin. Lorsque les kydnapeurs s'aperçoivent que personne ne versera de rançon pour la libération de leur otage, ils passent un marché avec Empain. L^homme d'affaire est contraint d'acheter sa liberté en passant un contrat de dupe. Le deal est simple, lui dit-on : "on te relâche. Dans quelques jours, tu recevras une lettre anonyme avec un mot écrit : calypso. Ce sera le code. A partir de ce moment là, tu auras une semaine pour réunir la somme d’argent demandé .Si tu ne passes pas au tiroir caisse, on executera un quidam dans la rue et on lui épinglera sur le torse, la reconnaissance de dette que tu nous a signé. On retentera une seconde fois. Et rebelotte si tu ne payes toujours pas. Mais cette fois, c’est ta femme et ta fille que l’on butera. Enfin, à la 3ème tentative, c’est toi qui sera supprimé si tu ne verse toujours pas la somme."

Biensur que le barron est libéré et qu'il reçoit le premier commandement de payé au moment ou le film s’arrête. Dommage ! voilà ce qui s’appelle passer à coté de son film car pour le coup, le choix de cet homme est autrement plus intéressant d’un point de vue cinématographique, que sa captivité ou entre nous soit dit, les gangsters et les flics semblent tout droit sortis d’un mauvais épisode de R.I.S…. c’est vous dire ! Et encore, je ne parle pas des toutes ses scènes avec Anne Consigny, du théâtre filmé qui sonne hyper faux ! C’est ballot!







Paranormal Activity

Pas normale,

cette escroquerie 



L’escroquerie de l’année 2009 ! Le plus paranormal dans cette histoire, c’est incontestablement le buzz autour de cette bouse, ou le plus flippant reste la bande annonce du film ! Car entre nous soit dit, le coté subjectif de la chose, le fait que l’on ne voit rien de ce qui se passe réellement, le fait que l’on entende, que l’on devine, que l’on imagine plus que l’on distingue, même si c’est la bonne idée du film, ça en devient gonflant car rien ne se passe ! On est tout de même obligé d’attendre 45 minutes avant la première apparition fantomatique. Un film ou il se passe quelque chose, ou le grand frisson promis aurait été au rendez-vous aurait du démarrer directement par une scène de flip, oublier la mise en place inutile et longuette ! La daube de l'année 2009, ne la cherchez plus, la voici!





 

LE DROLE DE NOEL

DE SCROOGE:

Balivernes !

 

 

Baliverne, c’est l’expression favorite de Scrooge. Par contre, si je vous dis que c’est bientôt noêl, ce ne sont surtout pas des balivernes… Si si, pour vous en convaincre, regardez l’offre cinématographique qui va commencer à lorgner sévèrement du coté de vos chérubins. En attendant la sortie du volume 2 de Arthur et les Minimoys ou la vengeance de Maltazar le 9 décembre qui se laisse agréablement regarder, vous aurez droit cette semaine au DROLE DE NOEL DE SCROOGE, un titre qui rappelle étrangement L’ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK… Ceci dit, le rapprochement entre Burton et Zéméckis s’arrête là. Et puis de toute façon, selon Disney France, c’était soit ça, soit un COMPTE DE NOEL! Mais pour éviter la confusion avec le film de Despléchin, Mickey a tranché. Ce sera LE DROLE DE NOEL DE SCROOGE et rien d’autre, ou plutôt si, ce sera au bas mot la 75ème adaptation en comptant les officiels et les non officiels de Christmas Carol de Charles Dickens. Et oui, alors que vaut celle-ci en comparaison des autres? Ben, elle est plutôt pas mal. Et pour le coup, la 3D y est peut-être pour quelque chose. En effet, le film, réalisé par Robert Zéméckis utilise la performance capture. Robert Zémékis maîtrise de mieux en mieux la technique. Il faut dire qu’il a déjà réalisé sur la même technique LE POLEEXPRESS en 2004 et LA LEGENDE DE BEOWULF en 2007. Au passage, il est aussi le boss du studio ImageMovers Digital, entièrement dédié à cette technologie dérivée de la motion-capture, qui ne se contente plus de capturer les mouvements mais aussi les performances des comédiens, afin de les réinjecter dans des personnages virtuels au sein d'un environnement digital. Voilà une technique qui pour un comédien doit être particulièrement pénible, mais pour un réalisateur, elle est synonyme de no limit à la créativité! Imaginez un plateau de tournage entièrement recouvert de fond vert, un plateau à 360 degrés sur lequel on demande à des acteurs recouverts de capteurs de la tête aux pieds de jouer leur partition. Pas facile pour les comédiens de visionner mentalement les scènes qu‘ils doivent jouer. Ceci dit, cela n’a pas empêcher Jim Carey de s’y coller. Et pour le coup, il a même accepter de relever un véritable défi puisqu’il incarne 8 personnages dans ce film! Rien que ça.

 

 

Que je vous dise qu’il est en premier lieu Ebenezer Scrooge, le commerçant le plus avare de Londres. On est à la fin du 18ème siècle. Ce vieillard solitaire et insensible vit dans l'obsession de ses livres de comptes. Ni la mort de son associé, Marley, ni la pauvre condition de son employé, Bob Cratchit, n'ont jamais réussi à l'émouvoir. Et ce n’est pas l’approche de Noël qui va changer la donne. Au contraire puisque Scrooge déteste au plus haut point l'idée de répandre joie et cadeaux! Pourtant, cette année, Scrooge va vivre un Noël qu'il ne sera pas près d'oublier. Avec des apparitions de fantômes ou plus exactement, des Esprit des Noëls qui vont le replonger dans son passé et lui faire entrevoir un avenir pas très radieux. autant dire que le héros va s’offrir une bien belle rédemption à la Disney!

 

 

LE DROLE DE NOEL DE SCROOGE, un film qui retombe comme un soufflé, au niveau de l’histoire. Reste la technique ou pour la première fois Robert Zéméckis s'essaye à l'expérience 3D et avec plus ou moins de réussite. On se demande à quoi sert la 3D puisqu’il y a très peu d’effet de relief dans ce film. Seules les apparitions des fantômes sont réussies. Les survoles du Londres de l’époque à la vitesse de l’éclair en image de synthèses sont également bluffant. Pour le reste, y a pas grand-chose de neuf àse mettre sous la rétine!

 

 

D’un mot encore sur les comédiens, notamment Jim Carey, absolument épatant comme toujours. Il propose un numéro d’équilibriste et parvient à se fondre dans ces 8 personnages avec une étonnante décontraction. On en oublie que c’est lui et seulement lui qui joue Scrooge à différentes périodes de sa vie. Il est aussi les 3 Esprits de Noel. Bien sur, si vous voyez le film en VF, vous ne vous rendrez pas compte qu’il a fourni un gros effort pour interpréter chacun des ses personnages avec un accent différent, histoire qu’on ne le reconnaisse pas! Notez aussi que Robin Wright Penn s'essaye pour la deuxième fois de sa carrière à la performance-capture après LA LEGENDE DE BEOWULF réalisé par... Robert Zéméckis, pour qui elle avait également joué dans FOREST GUMP. Enfin, Bob Hoskins, le héros de QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT, campe ici Mr. Fezziwig, le patron de Scrooge quand il était apprenti. LE DROLE DE NOEL DE SCROOGE, un compte de Noël rebooter par des techniques moderne,le genre de film qui ravira les enfants, pas trop petit, parce qu’il ya tout de même des scènes bien angoissantes pour les plus petits, un film en tout cas remis au gout du jour par Robert Zéméckis et à savourer en salle dès cette semaine.

 

 

 

 

 

 

NEW YORK I LOVE YOU:

un film adorable 

 

 

 

En 2006 sortait un film pour le moins original, genre conceptuel, un long métrage qui avait pour vocation de célébrer l’amour tout en rendant hommage à la ville lumière, Paris. Le but était également de réhabiliter le court métrage au cinéma. Ce film avait pour titre, PARIS JE T’AIME. Le problème de cette compilation de courts métrages, c’est que justement, il s’agissait d’une compilation. Les films s’enchaînaient sans aucun lien entre eux, ou presque. Seuls 2 des films, par le biais d’un champ contre champ semblaient se répondre. Cette plongée romantique dans la ville de tous les fantasmes amoureux offrait cependant un résultat charmeur, tout à fait honorable pour une entreprise aussi périlleuse. Malgré les nombreuses embûches et le gouffre financier que représenta PARIS JE T’AIME, le concept a fait des petits. En 2009, voici donc que déboule sur nos écrans NEW YORK I LOVE YOU. Et c’est pas tout, en 2010, on devrait avoir droit à RIO EU TE AMO, avant que d’autres love story à Jérusalem et Shangaï ne suivent.

 

Mais revenons à New York, la grande pomme qui a inspiré une dizaine de cinéastes. Tout comme pour son prédécesseur tourné à Paris, les segments de ce NEW YORK I LOVE YOU sont inégaux. Ceci dit, le film débute tambour battant sur une embrouille plutôt réjouissante dans un taxi. Deux types se prennent la tête. Ils ne se connaissent pas mais ont eut le malheur de grimper à bord en même temps. Pas évident de se mettre d’accord sur un itinéraire qui convienne aux deux, à moins que le chauffeur ne s’en mêle et jette tout le monde dehors. Sur le trottoir, un pickpocket, Hayden Christensen,

fait les poches d’un quidam. Alors qu’il remarque un petit canon, il décide de suivre la donzelle, Rachel Bilson. Elle pénètre dans un bar. Il l’a suit, engage avec elle une conversation. Il l’a baratine un peu, opère quelques tours de passe-passe pour la bluffer jusqu’à ce que Andy Garcia, son mec entre en scène à son tour et envoie le barbiquet sur les roses, avec énormément de tact.

 

 

De cette saynète dans un troquet de Chinatown mise en scène par Jiang Wen, on se catapulte dans le quartier des diamantaires sous la direction de Mira Nair. Une femme, Natalie Portman est en pleine négociation. Elle doit acheter un gros cailloux à moindre prix. La négociation s’engage, alors que la conversation glisse sur le poids de la religion , en même temps qu’un jeux de séduction prend forme entre elle et son interlocuteur, Irrfan Khanbien, décidé à lui faire un bon prix. Direction ensuite le Upper West Side. Un jeune musicien, à qui un réalisateur terriblement exigeant à commander la bande son de son film, tombe amoureux malgré lui d’une voix téléphonique. Il n’a jamais rencontré son interlocutrice et se demande s’il ne vaut pas mieux abandonné son job qui commence à le rendre dingo pour se concentrer sur l’essentiel, cette voix.

 

 

A la fin de ce segment, on retrouve Ethan Hawke sur un trottoir, devant un restaurant de Soho. Il fume une clope. Une femme, Maggie Q, l’accoste et lui demande du feu. Evidemment qu’il lui fait du rentre dedans. Elle est si belle que ce serait dommage de ne pas aller baiser tout de suite avec elle. En plus, il se dit très performant dans un plumard. Pas de quoi troubler la donzelle. Au contraire, cette call girl est très amusée lorsqu’elle dévisage la tronche du gars au moment ou elle lui tend sa carte avec ses tarifs. Bravo Yvan Attal pour cette scène absolument formidable.

 

 

Et l’on pourrait continuer à raconter comme ça, les autres histoires d’amour concoctées par Brett Ratner à Central Park, entre une paraplégique et un jeune homme qui l’emmène au bal de fin d’année, cette autre entre Drea De Matteo et Bradley Cooper qui incarnent deux amants bourrés d’un soir sensés se retrouver le lendemain à Greenwich Village. On pourrait encore s'attarder sur celle particulièrement émouvante de ce peintre amoureux d’une muse qui refuse de le devenir, le tout sous l’œilleton de Fatih Akin. On pourrait détailler aussi l'histoire de ce couple de vieux à Brighton Beach qui n’arrêtent pas de se chamailler jusqu’à ce qu’un kid en skate les ramène à la raison, ou encore celle fantasmée par une Julie Christie pleine de spleen dans une chambre d’hotel.

 

NEW YORK I LOVE YOU, un film qui a ceci de réjouissant que ce qui faisait défaut à PARIS JE T’AIME a été solutionné. En effet, on retrouve parfois certains personnages dans différents films. De plus, en dehors de l’amour, il existe un réel fil conducteur, un point commun à tous ces courts métrages que vous serez étonné de découvrir tout à la fin. NEW YORK I LOVE YOU, un film pas seulement destinés aux âmes fleurs bleues ou aux amoureux de cette ville, mais bel et bien à tous ceux et toutes celles qui aiment le cinéma avec un grand A, comme grand Art! A voir dès le 9 décembre en salle.

 

 

 

 

 

 

 

Le Vilain:
Le plus gentil film 

d’Albert Dupontel



Avant toute chose, il convient de dissiper le doute. LE VILAIN n’a aucun lien de parenté avec la VILAINE Marilou Berry du film de Jean-Patrick Benes. Bien au contraire, dans un cas une jeune fille trop gentille, trop naïve ouvre les yeux et décide de devenir méchante parce que c’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour qu’on n’arrête de profiter d’elle. En face, LE VILAIN a toujours été, depuis tout petit, particulièrement doué pour le mensonge, le chantage, l’escroquerie, la tricherie, la mesquinerie. Comme l’un de ses professeurs l’a d’ailleurs souligné dans son bulletin scolaire, ce vilain réussira…. en prison!


Adulte, le chenapan est devenu un gangster, mais un bandit en fuite. Après avoir dévalisé une banque, la police et ses anciens complices sont à ses trousses. Le seul endroit ou il peut se réfugier pour souffler, et soigner sa blessure à l’épaule est la maison de sa mère. Pauvre maman solitaire! Du haut de ses 78 ans, elle aimerait bien en finir avec la vie, mais apparemment, elle est maudite. Enfin, c’est-ce qu’elle croit. Elle a du faire quelque chose de mal. C’est pour cela que l’autre la haut ne veut pas d’elle au paradis. Mais qu’a-t-elle fait au juste pour qu‘on lui refuse le droit de mourir? Elle a beau y réfléchir, elle ne voit pas, jusqu’à ce que son fils sonne à sa porte. 20 ans! Cela fait 20 ans que ce mauvais fils n’a pas pris des nouvelles de sa maman. Passé le cap de retrouvailles chaleureuse, Maniette ouvre les yeux. Plus question d’idolâtrer sa progéniture. En découvrant qu’il est un mauvais garçon, elle se convainc qu’en le remettant dans le droit chemin, elle gagnera son ticket pour le ciel. Mais le plus dur reste à faire. Comment un salopard pourra-t-il emprunter le chemin de la rédemption? En sera-t-il seulement capable? Autant vous répondre tout de suite: ce serait bien mal connaître Albert Dupontel! Un fois de plus, l’acteur réalisateur ne fait pas dans le compromis. Bien sur que son histoire parle de rédemption, mais le héros va s’égarer en court de route, faire semblant, parce qu‘il sait au fond de lui que s‘il devient quelqu’un de bien, il perdra sa mère à tout jamais. 


LE VILAIN, un film sage en comparaison des 3 précédentes réalisations d’Albert Dupontel. C’est vrai qu’il y a moins d’hystérique dans la réalisation. Dupontel semble calmer le jeu. Peut-être pour préserver Catherine Frot, alias Maniette, sa mère dans le film. Ces 2 là se sont croisés sur le tournage de ODETTE TOULEMONDE. Tombé sous le charme de l’actrice, carrément en admiration devant son coté clown, il a immédiatement écrit son scénario en pensant à elle. Bien sur, on pourra lui reprocher de n’avoir pas opté pour une actrice plus proche de l’age du personnage, 78 ans, mais il se défendra à coup sur que la réalisme aurait nuit au burlesque.



Et il n’a pas tout à fait tord, même si les meilleurs scènes, il les a réservées à son adorable et surprenante actrice secondaire: Pénélope la salope, en réalité une tortue qui n’a même pas été doublée pour toutes ses cascades. Qu’elle tombe d’une étagère ou de la fenêtre du premier étage d’une maison, qu’elle serve de projectile, lancée depuis une catapulte de fortune, Pénélope, la tortue ivre de vengeance, a su tenir son rang. Elle ne manquera pas d’en faire marrer plus d’un. 

 


Du coté des rôles masculins, il faut souligner les performance de Bouli Lanners, immense acteur belge,malheureusement trop rare au cinéma. Il campe un promoteur immobilier, véritable carnassier, un vilain à sa  manière, prêt à tout pour obtenir ce qu’il cherche, à savoir la maison de Maniette. 



Autre personnage d’importance dont chacune des apparitions s’avère délicieuse, celle de l’ex toubib devenu alcoolique à cause du vilain, Nicolas Marié, un type qui a participé à tous les films d’Albert Dupontel depuis son premier court métrage. 



Et puis n’oublions pas Albert Dupontel, qui une fois encore se retrouve devant et derrière la caméra. LE VILAIN, celui qui serait prêt à tuer sa mère pour qu’elle lui fiche la paix, c’est lui. Ce type est le mal incarné et il n’a aucune raison valable de changer pour le plus grand plaisir du spectateur, un spectateur qui se délectera avec quelques dialogues bien sentis. Exemple lorsque le vilain dit à sa maman: « quand je veux te tuer, tu râles, quand je veux être gentil, tu râles! »


LE VILAIN, une comédie proche de la fable sur le rapport enfant parent, une thématique chère à Dupontel puisque la filiation est au cœur de tous ces films, si l’on excepte LE CREATEUR, un film drôle, à condition d’aimer rire jaune. Sortie prévue le 25 novembre.










IL GRANDE SOGNO:

un rêve formidable 




Il Grande Sogno, LE GRAND REVE n’est autre que celui de Michele Placido. Ce film, c’est un peu celui de sa vie, ou plus précisément d’une période clé de sa vie. Mais LE GRAND REVE raconte aussi , à la fin des années 60, l’histoire de cette Italie catholique et conservatrice qui se retrouvait avec ses enfants cachant les mégaphones des manifestations sous leur lit tandis que les familles se désagrégeaient au milieu de mille questions. A cette époque tourmentée, Michele Placido était un jeune policier. Après avoir matraqué des étudiants contestataires, il comprend leurs protestations, laisse tomber son uniforme de flic pour rejoindre finalement l’autre coté de la barricade. Grâce à cette année 1968, à ces jeunes bourrés d’idéaux, Michele Placido d’affirmer qu’il a trouvé la force de réaliser ses aspirations, et notamment celle de devenir acteur. C’est en effet à l’aube des années soixante dix qu’il va commencer à fréquenter l’Académie d’Art Dramatique Silvio D’Amico de Rome, comme le fait le personnage de Nicola interprété par Riccardo Scamarcio dans le film. 



Ici, on est donc en Italie, en mars, un peu avant le célèbre mai 68 français. Partout en Europe, la révolte gronde. En Italie comme ailleurs, les jeunes rêvent de changer le monde. La libération sexuelle est dans l’air. Dans ce contexte chaud bouillant, Nicola, un jeune homme séduisant, policier qui s’imagine acteur plus que policier, va devoir infiltrer le monde estudiantin alors en forte effervescence. Il y rencontre Laura, fille de la bonne bourgeoisie catholique, étudiante brillante et passionnée. Comme les autres, elle désire plus que tout un monde plus juste. A ses cotés, Libero, la tête pensante du mouvement étudiant a les mêmes aspirations.



Lui, veut en plus faire la nique au capitalisme, un système qu’il juge coupable de créer plus d’inégalité et d’injustice qu’autre chose. Pendant que la grande histoire se déroule avec son cortège de morts au Vietnam, avec d’autres décès de grandes figures comme le Ché, Luther King et Kennedy, à Rome, Nicola, Laura et Libero mènent leur révolution. Entre eux naissent des sentiments et de fortes passions. Laura, attirée par les deux garçons, devra choisir qui aimer.



De leur coté, Giulio et Andrea, les frères cadets de Laura, se trouvent eux aussi impliqués dans le climat de contestation, amenant par la même, la pagaille dans leur famille jusqu’à présent bien tranquille


LE GRAND REVE, un film fantastique tant sur le fond que sur la forme. En effet, Michele Placido use de toutes les techniques à sa disposition pour retranscrire au mieux cette époque agitée. Alternant la couleur et le noir blanc, le super 8 et le 35mm. osant parfois recourir à des images d’archives, reconstituant d’autres séquences « à la manière de », comme si elles appartenaient à cette époque avec un grain énorme, n’hésitant pas quand il le faut tourner caméra à l’épaule, il laisse libre court à son inventivité pour le plus grand plaisir du spectateur qui se retrouve dès lors embarqué dans un frénétique tourbillon. Michele Placido rend également hommage à quelques maîtres du 7ème art. En effet, ses étudiants fréquentent des salles d’art et d’essai pour y goûter avec délectation aux films des Bergman, Bellocchio, ou autre Jacques Demy dont on peut revoir quelques extraits fugaces.


Coté casting, rien à redire non plus. Il reprend 2 transfuges de ROMANZO CRIMINALE, à savoir Ricardo Scamarcio (vu récemment dans le sublime EDEN A L’OUEST de Costa Gavras) et Jasmin Trinqua (prix d‘interprétation à la Mostra de Venise 2009 pour LE GRAND REVE).



Tout 2 ont réelle présence et donne du corps à leur personnage, des êtres en proie au doute, des êtres déterminer néanmoins à prendre leur destin en main. Excellent choix de comédiens complété par Luca Argentero, le 3ème larron qui compose un meneur étudiant-ouvrier des plus convaincants. LE GRAND REVE, une fresque historico-amoureuse passionnante à dévorer au cinéma dès le 15 décembre.






 


SIN NOMBRE:

un rail movie impressionant


 


Après le terrifiant WELCOME de Philippe Lioret,voici le pendant mexicano-américain SIN NOMBRE, tout aussi flippant. Oui, ces 2 longs métrages, particulièrement poignants, à la frontière du documentaire anthropologique, possèdent bien des poins communs, ne serait-ce que par rapport à la thématique traité: l’immigration clandestine. Ceci dit, si WELCOME décrivait la situation affligeante de clandestins arrivés pratiquement au bout de leur voyage, mais resté en rade dans la jungle du Nord de la France, SIN NOMBRE s’attache plus à décrire le périple de quidams qui ont plaqué leur vie au Honduras, au Nicaragua ou au Guatemala pour traverser le Mexique en train et rallier les Etats-Unis. SIN NOMBRE, un rail movie, en quelque sorte, pour montrer la peur ressentie par ces gens qui s’en remettent à Dieu, parce qu’ils n’ont plus que lui pour espérer un avenir meilleur. Installés inconfortablement sur le toit de leur train, ils sont à la merci des bandits, de la police des frontière ou juste de l’hostilité de la nature. Pour embarquer, il faut franchement ne pas avoir d’autres solutions. Mais même si ces candidats au voyage ne sont pas dupes et  savent pertinemment que l’Amérique n’est pas un eldorado ou chacun fait fortune, ils sont tout de même prêt à braver tous les dangers pour quitter leur misère. 



SIN NOMBRE, un film qui décrit avec une rare précision et une terrible justesse ce que doivent endurer ces pauvres gens. Il faut dire que le réalisateur Cary Joji Fukunaga ne s’est pas contenter de reprendre un entrefilet dans la presse pour en tirer un scénario. Non, lui, quand il lit qu’on a retrouvé un camion bourré d’immigrés abandonnés à Victoria au Texas sous une chaleur suffocante avec à son bord 19 personnes mortes asphyxiées ou déshydraté, il réfléchi quelques instants, avant de se tirer au Mexique, pour tenter de comprendre ce qui a amené ces personnes ici. Il procède à sa propre enquête. Il discute avec la police locale, rencontre des membres de gangs ultra dangereux qui participent activement à ce lucratif trafic de clandestins. Il visite des gares, des dépôts, des foyers ou sont parqués ces immigrés malchanceux. Ils discutent avec des gamins de 16 ans, dont certain ont perdu leur jambes car ce voyage en train ne se déroule pas en première classe, mais plutôt en classe tout risque, sur un toit de waggon, avec la possibilité de tomber à chaque instant. Ce voyage, le cinéaste l’a fait. Au cours de l’été 2005, alors qu’il travaillait sur un court métrage au Guatemala, il s’est rendu à la frontière mexicaine, et une nuit, à 2 heures du matin, il a abandonné ces camarades et à grimper à bord d’un train de marchandises avec 2 honduriens rencontrés la veille. Ce qu’il a vécu pendant les 27 heures de voyages a nourri le scénario de SIN NOMBRE. C’est par ce biais, et seulement par celui là que Cary Joji Fukunaga a pu saisir à quel point la vie ne tient qu’à un fil. Il a également saisi l’importance de l’entraide. Il règne sur le toit de ces wagons un véritable esprit de camaraderie. 

 


SIN NOMBRE débute au Mexique. Un jeune gamin d’un dizaine d’année, Smiley est bastonné par un groupe d’autres jeunes. C’est une manière de l’introniser. Désormais, il peut espérer faire parti du gang de La Mara. Mais attention, pour être définitivement adopté par sa nouvelle famille, il devra montrer qu’il peut être digne de confiance. En parallèle, pendant ce temps là, au Honduras un père de famille retrouve sa fille. Il vient de se faire expulser des Etats-Unis. Retour à la case départ sans toucher les 20 000! Pas question de rester au Honduras. Pour lui, il faut immédiatement repartir. Il convainc sans peine son frère, et surtout, sa fille de 16 ans, Sayra, de l’accompagner. Elle n’a pas vu son père depuis quelques années. Qu’importe, le sentiment d’abandon s’estompe rapidement après qu’il lui ait expliqué qu’il a refait sa vie en Amérique avec une femme épatante, et que leur situation la bas sera toujours meilleure qu‘au Honduras. Sayra suit son père et son oncle. Les voilà qui montent clandestinement à bord d’un train de marchandise. Pendant ce temps, au Mexique, on retrouve Smiley et son mentor, Casper. Ce dernier vit une relation avec une fille qui ne fait pas parti du gang de la Mara, ce qui est rigoureusement interdit. Cette relation amoureuse vient aux oreilles du chef local de la Mara. Ca ne lui plait pas beaucoup, à tel point qu’il va buter la nana de Casper. C’est alors que le train de hondurien arrive au Mexique. Dès lors, le destin Sayra, Casper, Smiley et de tous les autres personnages vont se rejoindre ici. 

 


SIN NOMBRE, un film qui ne parle pas seulement d’immigration clandestine, mais qui offre également une plongée vertigineuse dans l’univers des gangs ultra violent en Amérique Centrale, tels que celui de la Mara. La Mara Salvatrucha, ou MS-13, est un gang impliqué dans de nombreuses activités criminelles aux États-Unis, en Amérique Centrale et au Canada. Créé dans les années 80, la Mara est impliqué dan le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains. Ils ont un œil partout et sur tout le monde. SIN NOMBRE montre l’importance de ce gang mafieux dans la vie quotidienne des gens. Voilà donc une deuxième raison de voir ce premier long métrage de Cary Joji Fukunaga, un cinéaste particulièrement prometteur.






 

2012:

L'arche de Roland! 



Les Mayas nous avaient prévenu depuis longtemps, Roland Emmrich a décidé de vous la montrer: la fin du monde! Gaffe, c’est pour bientôt, en décembre 2012, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on risque de ne pas en réchapper. Quoique, si vous êtes européen, américain, chinois, russe, vous aurez peut-être une chance. Si vous êtes milliardaire saoudien aussi. Si vous êtes africain, abandonnez tout espoir! Roland Emmrich et ses scénaristes ont juste oublié que vous existiez! Pas question pour vous d’embarquer sur son arche pour vous sauver! Mais comme ça paraissait trop gros de vous ignorez et de vous laissez crever sans rien faire, il s’est rattrapé in extremis. En effet, après l’apocalypse, les survivants se rendent compte que seul le berceau de l’humanité a été épargné par la subite montée des eaux. Mieux encore puisque « le continent africain s’est surélevé! Et avec lui, c‘est tout le peuple africain qui s‘est enfin élevé! », d’annoncer fièrement l’un des principaux protagonistes du film! Belle pirouette! En gros, l’Himalaya est devenue une colline alors que le sommet du monde se trouve désormais au Cap de Bonne Espérance! Une aubaine pour l’Afrique qui va enfin obtenir la place qu’elle mérite dans ce nouveau monde et devenir LA terre promise! Comme quoi, ça ne valait vraiment pas la peine de s’en faire pour ces noirs! Ceci dit, ne criez pas trop vite au racisme primaire, même si s‘en est! Roland Emmrich s’est couvert en respectant le quota de black à l’écran. Et oui, le président Obama est là pour sauver le monde! Il est qui plus est secondé par un scientifique de couleur, lui-même épaulé par un autre cerveau, indien, un type qui malgré sa découverte primordiale n’aura pas droit à son ticket pour la survie! Encore un scandale, pensez-vous! Mais là, c’est volontaire. Cette injustice permet un moment de prise de conscience collective dans le film.  « A quoi sert-il de reconstruire une nouvelle humanité si elle est basée sur la cruauté? », s‘esclaffe un scientifique. « Qui sommes nous pour laisser mourir des innocents alors qu’on a la possibilité de les épargner? Pensez à tous ces ouvriers chinois qui ont construit l’arche dans laquelle nous nous trouvons, des hommes qui n‘ont même pas le droit de monter à bord! C’est tout de même pas bien joli joli! Pourrez-vous vous regarder dans une glace après cela? Que direz-vous à vos enfants? Et vos enfants, que diront-ils à leurs enfants? » Un coulée de larme pour tout le monde plus loin, on respire un grand coup et hop, on sauve les petits chinois!   



Que je vous dise qu’avant cela, vous aurez tout de même droit à un spectacle numérique impressionnant et jamais égalé. Faut dire qu’en matière de fin du monde, Roland Emmrich maîtrise son sujet. INDEPENDANCE DAY et LE JOUR D’APRES, c’était lui. Mais avec 2012, on gravi des sommets jamais atteint en matière de représentation cinématographique de cataclysme naturel . C’en est tellement bluffant qu’il vaut mieux ne pas trop s’étaler sur cet aspect du film, le principal attrait. Les amateurs de destruction massive à grande échelle doivent juste savoir qu’ils vont en prendre plein les mirettes. De la Californie qui s’enfonce dans l’océan au parc naturel de Yellowstone qui se transformant en volcan géant, en passant par la basilique St Pierre de Rome qui tombe comme une quille, ces scènes sont absolument grandioses. Bien sur qu’en parallèle, l’histoire, elle, est bien nunuche!

 


Dans 2012, tout commence en 2009, en Inde, au fond d’une mine de cuivre. Un scientifique en convoque un autre pour lui faire part de sa découverte. Des explosions solaires de plus en plus violente l’inquiètent. C’est qu’elles ont une incidence sur les nappes phréatiques. Je vous passe les détails scientifico-incompréhensibles. En résumé, c’est comme si juste en dessous de l’écorce terrestre, un four micro onde géant s’était mis en action. L’eau se réchauffe, entraînant des mouvements de plaques tectoniques. C’est le début de la fin, avec son lot de tremblements de terre et de ras de marrées. L’indien pronostique que la fin de la planète est inéluctable. Si tout se passe bien, on devrait avoir un peu de temps devant nous, suffisamment pour que le président Obama décide avec les autres puissants du monde de lancer dans le plus grand secret la constructions de navettes spéciales. En 2012, alors que les choses semblent s’accélérer, un quidam (John Cusak) qui n’a rien du super héros en collant, en réalité un simple auteur de science fiction sans succès, emmène ses enfants camper à Yellowstone. Séparé de sa femme, ce looser a tout du mauvais papa. Arrivé dans le parc naturel, c’est la stupéfaction. Le lac qu’il pensait retrouvé a disparu! Le soir venu, il se rancarde malgré lui, avec un animateur radio complètement barjot (Woody Harrelson) qui n’en fini plus d’annoncer que la fin du monde est imminente. Le lendemain, la télé annonce qu’une faille énorme s’est creusée à Los Angelès, séparant un supermarché en 2! La catastrophe s’est produite pile à l’endroit ou son ex femme faisait ses commissions! Prise de panique, elle téléphone au romancier pour qu’il rapplique illico avec les gamins. Il s’exécute. Le lendemain, la terre s’affole encore un peu plus. Cette fois, c’est la ville qui risque d’être complètement engloutie dans les entrailles de la terre!  Il faut faire quelque chose, sauter dans une bagnole, ou  mieux, dans un avion, pour fuir l’enfer et rejoindre la base de décollage des navettes spéciales. C’est donc le début d’une course contre la montre infernale ponctuée de rebondissements sans fin!

 


2012, un film à voir pour ce qu’il est, un divertissement hollywoodien standard avec ces gentils et ces vilains. Roland Emmrich agite toutes les ficelles habituelles propres au genre. D’abord, il plonge un homme normal dans une aventure qui le dépasse, un homme qui se rendra héroïque de part ses actes. Il va mettre sa vie en péril pour sauver les siens, et accessoirement le reste de l’humanité.  Ensuite, entre 2 scènes de catastrophe naturelle spectaculaire, le cinéaste sort son gros bidon de bons sentiment et nous badigeonne avec. Et vas y que je te colle un fils qui appelle son père au téléphone pour lui dire qu’il l’aime. Et vas-y que je t’englue avec un papa qui appelle sa fille pour lui demander pardon. Et vas-y qu’un autre appelle… trop tard! Et pendant qu’Emmerich recommence à détruire la Maison Blanche comme dans INDEPENDANCE DAY (sauf que cette fois, la résidence présidentielle est littéralement écrasée par le porte-avions Kennedy, lui-même emporté par un gigantesque tsunami !), d’autres prennent le temps d’écouter leur cœur pour venir en aide à leur prochain! Un peu de charité bouddhiste, que diable, ça n‘a jamais tué personne! Chez les chrétiens aussi, on fait ce qu’on peut pour aider. Le président ricain, tel un capitaine de navire courageux, abandonne sa fille mais pas son rafiot qui sombre! Quel sens du sacrifice! Ça tranche avec le seul empaffé du film, le seul lucide finalement, qui a bien compris que l’on ne peut pas sauver tout le monde et qu’il vaut mieux faire parti des élus plutôt que des recalés! C’est le jugement dernier qui est arrivé. Et oui, dieu a peut-être quelque chose à voir avec tout ça. C’Est-ce que ce même type dit, alors qu’il contemple sur un écran de télé une manifestation de culs béni : « on avait tord et ce sont tous ces cons avec leur pancarte qui avaient raison! » lâche-t-il, désespéré

 


D’un mot enfin sur le casting, et plus précisément sur Woody Harrelson, le seul a tirer son épingle du jeu. Il est excellent en illuminé qui attend sur sa colline que le monde lui pète à la tronche. Pour l’anecdote, il montre à un moment donné une vidéo présentant à sa manière la fin du monde sur son blog, un pure moment de rigolade en animation. Au cas ou, allez faire un tour sur www.thisistheend.com pour découvrir l‘hurluberlu à défaut de sa vidéo! Par contre, mieux vaut se taire sur John Cusak, qui n‘a jamais été aussi mauvais. Quoique, on ne peut même pas dire mauvais, tant il est complètement transparent. C’est ça, transparent tout comme le reste de la distribution, éclipsés qu‘ils sont par l’acteur principal du film: les effets spéciaux!







 

TU N'AIMERAS POINT:

Un film adorable! 




TU N’AIMERAS POINT, le 1er long métrage de Haim Tabakman, s’attaque au tabou des tabous dans la société juive ultra orthodoxe: l’homosexualité. En effet, à Jérusalem, avoir des relations sexuelles avec une personne du même sexe, c'est une chose impensable, car en réalité, l'homosexualité n'existe pas! De là à en déduire que TU N’AIMERAS POINT s’apparente à un film de science fiction, il n’y a qu’un pas.
Dans ce drame, Aaron,  un membre respecté de la communauté juive ultra-orthodoxe de Jérusalem., marié, père de famille dévoué, mène une vie en apparence solide et structurée. Son père vient de décéder et il reprend alors en héritage sa boucherie casher. Mais le traintrain de Aaron va bientôt être bouleversée le jour où il va rencontrer Ezri, un jeune et bel étudiant de 22 ans. Progressivement, Aaron succombe à la tentation amoureuse que représente Ezri. C’est alors qu’il se détache tout doucement de sa famille et de la vie de la communauté. Malheureusement pour lui, la culpabilité, ainsi que les pressions exercées par son entourage le rattrapent, le forçant à faire un choix douloureux. 



TU N’AIMERAS POINT, un film qui montre à quel point vivre à l'intérieur d'une communauté juive orthodoxe est chose peu aisée. Cela signifie respecter un cadre très strict. Dans la vie de cette communauté, les gens ont besoin de règles précises qui établissent les limites et le sens de la vie. Ici, il n'y a donc pas de discussion possible à propos de l‘homosexualité. Il n'y a tout simplement pas de place pour ce type d'orientation sexuelle, point. Voilà qui explique peut-être pourquoi le développement du scénario a duré 7 ans! 7 longues années pour définir les contours d’un film qu’on imagine difficile à tourner et à assumer ensuite. Ceci dit, Haim Tabakman a pris le temps de penser à tout. Tout d’abord, il a joué la carte de la contemplation et du plan fixe en rafale. Cette mise en scène particulièrement sobre imprime donc un rythme lent à ce film ou  en plus, Haïm Tabakman a évité tous les champs-contrechamps. S’il n’y en a pas, c’est selon le cinéaste, pour permettre au regard du spectateur d'être plus contemplatif, plus libre en quelque sorte. Mais le défi majeur a relever pour Haim Tabakman, était de parvenir à faire ressentir au spectateur la solitude dans laquelle se trouvent ses 2 hommes dans un univers ou il est impossible d’être réellement seul. Comment faire pour montrer cela sans user d’artifices et de mouvements de caméras trop stylisés? En filmant des reflets! Haim Tabakman propose en effet par exemple, un plan à priori anodin mais finalement particulièrement malin. Alors que Aaron et Ezri sont seuls devant la boucherie d‘Aaron, un bus passe au premier plan. Via un reflet dans la vitre du bus, on remarque  que depuis l‘autre trottoir, ils sont observés par une meute de voisins affolés par leur relation étrange. Ce plan donne une idée assez précise de ce que signifie vivre au sein de cette communauté ou l’on est surveillé en permanence, ou presque. Dans le film, il n’y a effectivement que 3 espaces de réelle liberté: un lac désert, une terrasse au dessus de la boucherie et la chambre ou les 2 hommes prennent du bon temps.
 


Sans crier au géni ou au chef d’œuvre, TU N’AIMERAS POINT est un film qui se laisse regarder, sans plus. Certes la mise en scène est brillante, les acteurs principaux épatant de justesse, mais le coté contemplatif finira par user un spectateur qui n’a finalement pas grand-chose à contempler à part les tourment d‘un juif ultra orthodoxe qui se découvre homosexuel





A L'ORIGINE:

ce n'est pas

une escroquerie

comme les autres! 

 

 

 

A l’origine, il y a un fait divers, une histoire vraie, pas banale, celle d’un petit escroc qui va construire une portion d’autoroute au milieu d’un champ. C’était il y a 10 ans. Evidemment, on imagine bien l’ampleur de l’escroquerie. Parvenir à bitumer une parcelle de champ en milieu rural, c’est pas une simple arnaque à l’assurance. On régate dans une autre dimension. Il faut imaginer que le type embarque dans son délire toute une région, une commune, des entreprises locales, une banque, une population touchée par le chômage et qui se réjouit de retrouver du travail grâce à un tel chantier. Ce fait divers, autant intrigant que romanesque a tout de suite titillé Xavier Giannoli. Certes, au delà de ça, la personnalité de l’escroc, et ses réelles motivations surtout, l’ont franchement séduit. Parce qu'après avoir lu cet entrefilet dans la presse, Xavier Giannoli est entré en contact avec le juge qui a instruit l’affaire, un juge qui fait une apparition à la fin du film. Comme il n’est plus sujet au devoir de réserve, parce que retraité, il confie sans peine au cinéaste que l’escroc est un arnaqueur hors norme. Son mobile, aussi étrange que cela puisse paraître n’est pas l’argent! Bien sur qu’au début, il se lance dans cette entreprise par appât du gain, mais quand la situation commence à le dépasser, et on le voit très bien dans le film, il fini par se convaincre qu’il est train de répandre le bien autour de lui. Il se sent dès lors investi d’une mission. Il doit coûte que coûte construire cette portion d’autoroute. Donc, il fait faire des faux papiers à entête au nom d’une entreprise fantasque, filiale d’un grand groupe de construction existant. Il se fait copieusement graisser la patte par les entrepreneurs locaux qui veulent être de la partie. Il arrive à convaincre une banque de lui ouvrir un compte avec un chéquier. Il abuse ainsi la confiance de tous ceux qui l’approchent, avec une facilité déconcertante. Et ce qui est dingue, c’est que jamais personne ne remet en cause ce projet de reprendre la construction d’une autoroute qui avait été interrompue à cause des écologistes qui avaient mis la pression, le goudron nuisant à une population de scarabées très rares et qui vivaient là.

 

 

Mais pour bien comprendre pourquoi il a pu berner tout le monde aussi facilement, il faut garder présent à l’esprit que la région est frappée par la misère, et grâce à lui, entrepreneur imaginaire, complètement mythomane, toute une population retrouve de l’espoir. L’espoir, ça n’a pas de prix! On considère donc ce type comme le messie. Xavier Giannoli dit avoir rencontré le véritable escroc, dans sa cellule, et être plus ou moins tombé sous son charme, parce que, assez curieusement pour un arnaqueur, ce n’est pas un type qui brasse de l’air, qui parle pour parler et embobiner, mais plutôt quelqu’un de timide, introverti, très à l’écoute. C’est sans doute pour ça que personne n’a pu le soupçonner. Le cinéaste est également allé au devant de ceux et celles qui se sont fait escroquer. Certain parlaient de ce mec comme d’un salaud qui voulait jouer au patron, d’autre comme d’un type qui voulait simplement les aider, autant d’éléments contradictoires qui ont favorisé le romanesque et ainsi aidé Xavier Giannoli a dessiner les contour de ce personnage incarné brillamment par François Cluzet, complexe, trouble, pris à son propre piège. A un moment donné, les sentiments vont forcément s’en mêler. Il noue une amitié avec un jeune couple, un peu dans la dèche. Il sait bien qu’il est train de les mettre en péril, mais il continue à se taire. Idem avec madame le maire, incarnée par Emmanuelle Devos. Comme le autres, elle est aveuglée et se laisse avoir en beauté. Autant dire que quand le poteau rose sera dévoilé, c’est toute une population qui tombera de haut.

 

 

A L’ORIGINE, un film présenté au festival de Cannes est reparti bredouille. Dommage! A L‘ORIGINE est un long métrage poignant, un de plus pour Xavier Giannoli, coutumier du fait. Se souvenir de ses précédentes réalisations comme par exemple, QUAND J’ETAIS CHANTEUR ou il parvenait à décrire avec autant de précision que possible, le portrait d’un chanteur de bal incarné par Gérard Depardieu. Sans jamais sombrer dans le pathos, Xavier Giannoli réussissait son tour de force: impressionner un spectateur peu enclin à sentir de l’empathie pour un type à priori ringard. Ici, il récidive (avec encore Gérard Depardieu puisque Gégé tient un rôle secondaire, celui d’une crapule proche de l’escroc joué par François Cluzet). Sans jamais juger son escroc, il nous présente avant tout un homme, simple, qui fini par croire à son bobard. Il fonce droit dans le mur, le sait mais s’avère incapable de faire marche arrière. Avec ce film, Xavier Giannoli dépasse largement la simple anecdote. En s'intéressant au destin d'un imposteur, il s'interroge surtout sur la crise identitaire qu'un individu peut vivre à notre époque, en étant livré à lui même, sans ressource morale, sans idéal politique ou grand dessin religieux, un homme sommé de réussir socialement par ses propres moyens.

 

A L’ORIGINE, un film pas facile à réaliser et qui a connut bon nombre d’embûches. Imaginer l’ampleur d’un tel tournage, en extérieur, avec un ballet d’engins de chantier magistral. Xavier Giannoli raconte qu'au

départ, il devait tourner sur un vrai chantier d'autoroute, mais juste avant le début du tournage, le vice-président de la société de BTP chargée de prêter ce décors, et qui avait été impliqué dans la véritable histoire, s‘est totalement désengagé du projet. La salut du cinéaste est passé par Raymond Legrand, un ancien paysan devenu loueur indépendant de machines de chantier. Amusé par cette histoire, il accepta de prêter ses engins et son personnel pour construire un tronçon d'autoroute fictif, une chance, sans quoi, le spectateur que vous êtes n’aurait jamais pu découvrir au cinéma ce film magnifique.  

 

 

 

 


LES HERBES FOLLES:

un film fou!

 

 

 

Alain Resnais, 86 ans au compteur et toujours la même envie quand il s’agit de réaliser un film, celle d’embarquer son spectateur dans une aventure complètement dingue. LES HERBES FOLLES n’échappent pas à cette règle. Ici, figurez-vous que le loufoque et la légèreté côtoie le thriller et le mystérieux. Génial, non? D’emblée, la voix off du narrateur Edouard Baer met l’accent sur les pieds de Sabine Azéma, alors que la caméra rase le bitume et croise des pieds de toutes sortes. On est à Paris, sous les arcades du Palais Royal. La femme aux pieds spéciaux pénètre chez Marc Jacob. Une jeune vendeuse, particulièrement aimable et serviable se plie en quatre pour satisfaire les désirs de sa cliente. Et ça paye, au bout d’un temps certain, la cliente ressort heureuse d’avoir trouver chaussure à son pied. Son bonheur est de courte durée. A peine sort-elle du magasin qu’un diabolique personnage s’empare de son sac à main. Terrassée par la peur, elle ne crie pas, reste silencieuse, rentre chez elle et décide de prendre un bon bain. C’est certain, elle signalera demain à la police le vol et préviendra dans la foulée sa banque. Pendant ce temps là, André Dussolier trouve un porte feuille abandonné devant la roue de sa voiture, parquée dans un sous terrain. Il saisi l’objet, l’ouvre délicatement. Alors que 2 jeunes femmes passent non loin de lui, il s’interrompt, dévisages ces demoiselles et est soudainement pris d’une furieuse envie de meurtre! Tout ça à cause d’une faute de gout. L’une des 2 donzelles porte un pantalon de toile blanche suffisamment transparent pour laisser apparaître un string noir en dessous! Ce n’est pas possible, pas pensable. On ne devrait pas avoir le droit de faire preuve d’autant de mauvais de gout pense-t-il. Je vais la tuer… Je vais la tuer! Puis il se reprend: mais non! Comment ai-je pu penser à un truc pareil, pense-t-il. Énigmatique Dussolier qui ne manquera pas d’intriguer dans la suite du récit. De retour chez lui, il échafaude moult plans. Il se demande à quoi ressemble la propriétaire de ce porte feuille. Cela dit, il sait une chose: sur la photo de sa pièce d’identité, elle affiche une mine triste. Sur celle de son permis de voler, un large sourire irradie son visage. Il sent qu’il doit l’appeler pour la rassurer. Il décroche son combiné. Personne ne répond. N’y tenant plus, il se rend au commissariat du coin. Mathieu Amalrich l’accueille. Ce flic, à la mémoire parfaitement aiguisé, a l’œil! Il devine tout de suite que Dussolier est troublé. Il le laisse s’exprimer. Ce dernier tient des propos complètement débridés. L’histoire s’arrête là, pour l’instant. Le lendemain, Sabine Azéma qui a récupéré son porte feuille au commissariat téléphone à Dussolier pour le remercier. Mais l’échange tourne court, la faute à un Dussolier décidément bien dérangé. Dès lors, il ne pourra plus lutter contre un désir envahissant, celui de rencontrer cette femme. Mais elle, a-t-elle envie de voir cet homme? Pas si sur!

 

 

LES HERBES FOLLES, un film déroutant, qui part sur les chapeaux de roue. Malheureusement, Alain Resnais, trop fidèle à l’auteur du roman original, L’INCIDENT de Christian Gailly, ne choisi pas son camp. Quel dommage! Si seulement il avait su, ou simplement pu se détacher du récit, nulle doute que LES HERBES FOLLES aurait été un thriller époustouflant. On part d’ailleurs clairement sur cette voix dès lors qu’André Dussolier apparaît à l’écran. Il a tout du psychopathe en sommeil, un paisible grand-père en apparence, mais en réalité, un type profondément tourmenté, inquiétant monomaniaque. Avec un personnage pareil entre les mains, et un acteur aussi génial sous l‘oeilleton, on aurait tendance à dire qu’Alain Resnais est passé à coté de son film! D’autant que Sabine Azéma aurait pu faire une victime idéale, innocente, mais suffisamment folle dingue pour peut-être inverser les rôles. Il y avait donc matière, mais Alain Resnais, tombé littéralement amoureux du verbe de Christian Gailly a choisi de respecter l’auteur jusqu’au bout. Il n’a pas changer, ne serrait-ce qu’un point virgule, dans ce texte, certes brillant, hilarant bien souvent, un texte qui ne demandait qu’une brochette de comédiens épatants pour être servi sur un plateau. A ce petit jeu, le duo Azéma-Dussolier ne manquera pas de vous enchanter. Du côté des seconds rôles, Mathieu Amalric est sans aucun doute celui qui s’en sort le mieux. Incroyable Amalric, acteur caméléon, capable de passer des fougueux frères Larrieu à l’univers de Resnais avec une déconcertante facilité. Il prouve une fois de plus, si besoin en est, qu’il est l’Acteur français le plus brillant du moment.

 

 

Autre seconds rôles épatants, Emmanuelle Devos, l’amie et associée de Sabine Azéma puisqu’elles tiennent un cabinet dentaire ensemble. Elle a juste ce qu’il faut de désinvolture pour perturber le spectateur alors que le scénario prend un virage dangereux, en tout cas un insoupçonnable virement de situation. Souligner aussi la présence de Michel Vuillermoz, qui comme toujours n’a malheureusement pas beaucoup d’apparitions mais elles se remarquent. Seule Anne Consigny, pourtant une actrice remarquable, frise l’erreur de casting. Elle est censée être la femme de Dussolier, mais d’entrée, on a bien de la peine à les croire mariés, parents d’une fille, Sara Forestier, en passe de se mettre en ménage avec Nicolas Duvauchelle. Ceci dit, ne boudez surtout pas votre plaisir, parce qu’après tout, un film d‘Alain Resnais, même moyen, sera toujours un enchantement pour les yeux! On connaît la chanson, quoi....

 

 


 

 

 

 

 

 


COEUR ANIMAL:

un film de bête!




Un alpage loin de tout. On est au beau milieu de nulle part, sur le versant d’une montagne rude. Ce paysage dur et sauvage, annonce inévitablement un film dur et sauvage! Et l’on ne met pas très longtemps à comprendre que ce CŒUR ANIMAL de Séverine Cornamusaz fera parti de ces films indélibiles. Un exploit pour un film suisse! Et c’est là que les chipoteurs reprennent en cœur: Heuuuu, mais un film suisse qui se passe à la montagne, de bleu le cliché! Oui, sauf que dans cet alpage, notre couple ne vit pas dans un joli petit chalet avec des bacs à fleurs remplis de géranium rouges pétant. Il n’y a pas juste 3 ou 4 vaches qui paissent en paix au loin! Non, oublié le cliché et songez que vous êtes  isolé, en pleine nature, au dessus des nuages, de la brume, dans un environnement ou la météo peut changer en quelques minutes. On est coupé du reste du monde. Souvent, le seul moyen de rejoindre cet endroit aussi paisible qu’inaccessible, c’est l’hélicoptère! Il faut dire que l’unique chemin de pierre est régulièrement encombré par des éboulements.
 


Mais qu’est-ce qu’on fout là au juste? Et bien, on regarde! On observe, on scrute, on se demande ce que Paul et Rosine foutent là eux-aussi. Ils sont mariés. Ils vivent dans une vieille baraque de pierre imposante. ils s’occupent de leur bêtes, vaches  laitières, cochons, chèvres, poules. Paul et Rosine ne se parlent pratiquement plus. Sans doute la faute à cette nature si âpre! Elle a fini par déteindre sur le caractère de Paul. Allergique à la tendresse, Paul est le genre de bonhomme qui en impose, une masse brute de décoffrage. Il aime sa femme mais ne sait pas du tout comment le lui dire, comment le lui montrer! Paul, ce pourrait être le frère caché de Gilles, alias Clovis Cornillac dans ce film LA FEMME DE GILLE de Frédéric Fonteyne. Clovis Astérix campait un salopard cocufiant et bastonnant sa femme enceinte. Paul pourrait aussi avoir pour frangin le Guillaume Cannet fumier de DARLING, celui qui joue et perd sa femme au poker, et la bastonne aussi! Oui, Paul est de cette veine d’homme. A la différence que Paul aime sa femme. Pas question d’aller batifoler ailleurs. Pas question non plus de sacrifier celle qu’il aime aux cartes. De toute façon, il y a trop de travail à la ferme. Pas le temps de jouer.
 


CŒUR ANIMAL renvoie donc à un film ou les personnages n’ont pas de masque social. Ils ne se cachent pas derrières de fausses apparences. C’est comme cela que Séverine Cornamusaz peut se concentrer sur l’essentiel à savoir les rapports humains entre 2 êtres, entre un homme et une femme. Malgré les tensions, l’amour est là, bien présent. Oui, ils s’aiment, mais ils se ‘Hainent’ aussi! Faut dire que Paul l’imprévisible, viole et frappe Rosine. Il l’humilie également devant leur ouvrier agricole.  Elle n’a pas le droit de le regarder. Elle n’a pas le droit d’accepter de boire un verre avec lui! Eusébio est un clandestin. Il a quitté l’Espagne, sa femme et ses enfants, sans doute pour trouver une meilleur situation en Suisse. Il a vite déchanté. La seule différence entre lui et Paul, c’est que l’espagnol s’est parler aux femmes. Il sait les caresser, les faire rire, bref, les aimer! Paul, lui, ne sait pas. Si il trouve sa Rosine, étendue sur le sol de la cuisine, inconsciente, ce n’est pas grave. Une piqûre, un peu de pommade sur le bide, ça guéri tout. Ça soigne bien ses vaches, alors pourquoi pas sa femme?  Un jour, Rosine fuira cet alpage, et ce sera trop tard pour Paul. Trop tard? Peut-être pas. Se retrouver seul lui permettra peut-être de réagir.



CŒUR ANIMAL, une histoire de couple qui chancelle raconté du point de vue de Paul, un anti-héros par excellence. Evidemment que quand on voit cette espèce de brute s‘en prendre avec autant de violence à sa femme, on ne peut que se révolter. Impossible de cautionner ses actes, c’est évident, mais la ou le film est réussi, et ce n’était pas évident, c’est qu’on arrive à émettre de la compassion pour cet homme qui souffre à force de faire souffrir sa femme. L’essence du film tient là. Il aurait été facile de mettre en place une mécanique scénaristique ayant pour seul but d’amener le spectateur à détester ce personnage détestable. Séverine Cornamusaz prend une autre option, autrement plus rude à négocier. Pour son premier long métrage, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas choisi la facilité. Elle s’était imaginé naïvement qu’adapter un roman serait une formalité! Grossière erreur! D’autant qu’elle a jeté son dévolu sur un texte inadaptable de part son style terriblement littéraire et certainement pas cinématographique: Rapport aux bêtes de Noëlle Revaz (Ed. Gallimard). Au final, Séverine Cornamusaz n’a conservé du roman que le couple, leur relation et la montagne pour imaginer un scénario librement adapté.



D’un mot encore sur les comédiens. Camille Japy et Olivier Rabourdin joue le couple en crise. Olivier Rabourdin, un acteur époustouflant. Vous l’avez peut-être remarqué dans WELCOME de Philippe Lioret. Il n’a pourtant que 2 scènes dans ce film, mais il crève l’écran. Il joue le flic qui confronte Vincent Linton à ses délits. Dans CŒUR ANIMAL, il est d’une justesse impressionnante. Il faut dire qu’à peine sorti du TGV, la réalisatrice l’a conduit à l’alpage pour aller traire des vaches! L’immersion fut immédiate. Lui et Camille Japy n’ont commencé à tourner qu’après avoir côtoyé de véritables montagnards. Il y en avait même un en permanence à coté d’eux lors du tournage qui vérifiait leurs gestes. C’est dire si le spectateur se laissera abuser et pourra croire qu’il a vraiment affaire à des gens de ce pays d’en haut. Avec ce CŒUR ANIMAL, laissez moi vous dire qu’une cinéaste est née!





 

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MICMAC A TIRE LARIGOT:

Saperlipopette !

 

 

Figurez-vous que le nouveau film de Jean-Pierre Jeunet a bien failli s’appeler Saperlipopette. C’est vrai que MICMAC A TIRE LARIGOT l’a finalement emporté d’un poil sur Saperlipopette alors que le tournage du film venait tout juste de se terminer. « Trouver un titre, c’est-ce qu’il y a de plus dur », selon Jean-Pierre Jeunet. C’est-ce qu’il dit,  « pour le reste ça va ». Une fois le thème défini, en l’occurrence ici la vengeance d’un quidam victime de marchands d’armes, Jeunet et son complice Guillaume Laurant laissent juste vaquer leur imagination. Ils remplissent leur boite à idées. Ils notent toutes leurs envies, tous leurs fantasmes: décor, situations, gags, bouts de dialogues… etc. Ils imaginent même des scènes dont-ils ne savent pas si elles serviront plus tard. Puis ils définissent des personnages,  leurs noms, leurs caractéristiques physiques et mentales , leur passé. Une fois que la boîte à idées déborde, les 2 compères entament alors l’écriture du scénario et des dialogues.

 

 

Pour tout dire, dans MICMAC A TIRE LARIGOT, Bazil, un gérant de vidéo club, prend une balle perdue en plein milieu du front. Contraint de vivre avec cette munition plantée dans le crâne, Bazil, depuis cette mésaventure, a perdu son travail et son logement. A la rue, il est recueilli par des chiffonniers. Avec l’aide de sa nouvelle famille d’accueil, Bazil esquisse sa vengeance contre 2 marchands d’armes car il a 2 raisons de leur en vouloir : Cette balle et la mort de son père qui a sauté sur une mine anti-personnelle, quand il était môme!  La révolte des petites gens contre des grands patrons de ce monde, c’est de cela dont parle MICMAC A TIRE LARIGOT, un film qui va bien au-delà de la simple comédie puisque Jean-Pierre Jeunet en profite pour pointer le cynisme des marchands d’armes.

 

 

Délicieux film que ce MICMAC A TIRE LARIGOT, qui rappelle par bien des aspects d’autres réalisations du cinéaste. Clin d’œil appuyé à Delicatessen. Jeunet nous refait carrément une scène, avec la musique de Carlos D’allessio… Et puis, à bien y regarder, le parcours de ce Bazil, c’est un peu comme si Amélie Poulain partait en guerre la fleur au fusil contre une industrie qui ne connaît pas la pitié. On n’est certes pas à Montmartre, mais sur les quais de Seine, pas loin du squat des SDF cher à Dupontel dans « Enfermés dehors », autre référence qui peut venir en tête. Le thème du petit poucet, du David en lutte contre Goliath est effectivement au cœur des 2 films. Mais Jeunet s’en moque. De toute façon, il est fan de Dupontel et la réciproque est aussi vraie. En tout cas, avec ce MICMAS A TIRE LARIGOT, le plaisir est une fois de plus au rendez-vous et c‘est bien là l‘essentiel. Et dire que le film à bien failli ne jamais voir le jour. Susse été dommage, voire déprimant pour Jeunet. Alors qu’il refusa de réaliser HARRY POTTER 5, il a passé 2 ans pour rien à développer LA VIE DE PI, un projet estimé à 85 millions de dollars. Trop cher pour Hollywood. Jeunet a été contraint de refiler le bébé à Ang Lee, chargé de réduire la note avant de pouvoir tourner cette histoire qui met en scène un gamin et un tigre sur une barque dérivant au milieu de l’océan . Sur la touche Jeunet pour LA VIE DE PI.  C’est alors qu’il s’est lancé dans l’aventure MICMAC A TIRE LARIGOT. Tout était parfaitement sous contrôle jusqu’à ce que Djamel Debouze, pour qui le rôle de Bazil a été écrit sur mesure, annonce son refus de jouer, et ce, 2 mois avant le tournage. D’un seul coup, le monde s’écroule pour Jeunet. Il réécrit dans l’urgence une version du scénario pour une femme, une autre pour un enfant et une troisième pour Danny Boon. Les côtés  Bourvil et Chaplin de Boon le séduise, mais le Chtit’ refuse à son tour. Motif : le film est écrit pour Djamel pas pour moi!!!

 

 

L’entêté Jeunet insiste tout de même pour rencontrer le biloute, prétextant juste vouloir faire des lectures, histoire de voir s’il pourrait s’entendre pour un prochain film.  Les 2 hommes passent l’après-midi à se marrer. Le courant passe et le soir même Danny Boon rappelle JP Jeunet pour lui dire qu’il accepte la proposition. Résultat Danny Boon campe une blanche-neige remarquable entouré de ses 7 nains, sa nouvelle famille ou si vous préférez les 7 chiffonniers. Yoland Moreau, JP Mariel, Dominique Pinon, Julie Ferrier, Michel Cremade, Omar Sy, Marie-Julie Baup, tous viennent d’horizons différents. Ce casting hétéroclite composé d’habitués de l’univers de Jeunet et de nouveaux venus fonctionne parfaitement bien. Tous incarnent des personnages complètement loufoques. C’est un peu comme si les jouets de Toy Story prenaient vie.

 

 

MICMAC A TIRE LARIGOT est franchement un film qui sort du lot dans le marasme des productions hexagonales actuelles. Amateurs de bidules, de machins et de petites bricoles en tous genres seront ravis devant les gadgets fabriqués à base de matériaux de récupération par petit Pierre. Ils resteront baba face à la grotte des chiffonniers  sorte de capharnaüm au mur fait de pièces métalliques. Ils ne manqueront pas d’apprécier cette vengeance même si la vengeance n’est pas une notion à ériger au rang de valeur suprême.

 

 

Sachez donc gardez votre âme d’enfants et laissez-vous envoûter par la fantaisie, la poésie, la créativité, l’inventivité dont fait preuve Jean-Pierre Jeunet et qui traverse tout ce film.  Si vous aimez les marchands d’armes collectionneurs de doigts, les contorsionnistes désarticulées, les hommes canon, bref si les spécimens de barjots vous attirent et si en prime, vous voulez voire par exemple, un match de foot explosif, foncer découvrir ce MICMAC A TIRE LARIGOT, histoire de vivre un pur moment de bonheur cinématographique.

 




 


TEMPETE DE 

BOULETTES GEANTES:

une météo généreuse! 




TEMPETE DE BOULETTE GEANTE est un dessin animé en image de synthèse, genre moche! Si l’histoire peut sembler amusante à priori, le problème de la 3D, c’est qu’elle est tellement impersonnel que l’émotion ne passe pas… Perso, je préfère la soupe de Ponyo chère à Myasaki à cette tempête de boulettes géantes… Et pourtant, on a repris le procédé Arnold utilisé déjà sur Monster House, un logiciel qui permet de restituer les lumières indirectes, comme les reflets dans l’eau, les jeux d’ombres, histoire de renforcer le coté naturel aux images. Mais malgré ça, TEMPETE DE BOULETTE GEANTE reste aussi qu’un menu best of dans une chaîne de Fastfood bien connue! Et oui, car à priori, on pourrait voir ce film comme un long spot publicitaire pour un fastfood spécialisé dans le sandwich à la viande hachée hyper calorique. Mais au fil de l‘histoire, on y verra plus un film moralisateur pour lutter contre l’obésité, avec un message bien lourd: si vous vous goinfrez, vous allez exploser! Pour mettre en garde les enfants face à ce fléau, Phil Lord et Chris Miller, les co réalisateurs exploitent un vieux rêve que l’on a tous fait un jour ou l’autre! Oui, on a tous rêver qu’un jour, il pleuvrait des friandises! Un rêve qui n’en est pas un. Et non, en 1978,  Judi Barrett et Ron Barrett imaginent Cloudy with a chance of meatballs. Paru en France sous le titre Il pleut des hamburgers, ce livre s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires à travers le monde. Pas étonnant avec un tel succès qu’un jour le cinéma s’empare de cette histoire pour en faire un film. En l’occurrence, c’est Sony Picture Animation qui a racheté les droits du livre pour mettre en chantier leur 7ème film. Dire tout de suite que ce n’est pas le meilleur, et qu’il est même franchement loin de la qualité de MONSTER HOUSE, leur premier! Le problème en effet avec les images de synthèse, c’est le coté impersonnel, le filtre qui empêche au spectateur de ressentir une quelconque émotion. Et pourtant, au niveau du scénario, tout est mis en œuvre. 

 


A la base, un enfant un peu spécial. Il invente des trucs et des machins, qui la plupart du temps sont complètement foireux; exemple, ces chaussures en tube dentifrice. En gros, on se badigeonne les pieds avec la pâte enfermée dans le tube et aussitôt, on se retrouve avec une superbe paire de pompe! Le problème, c’est qu’il est impossible de les enlever. Les années passent et Flint Lockwood est resté un créateur de catastrophe. Mais l’heure de gloire de ce minable inventeur va bientôt sonner! C’est qu’il va réussir à mettre au point une machine à faire pleuvoir de la nourriture! Voilà une invention qui tombe au poil. En effet, on est ici sur un île perdue au milieu de l’océan, une île qui vit une crise sans précédent. Ici, on pêche , on mange, on pense, on vit sardine. Bien sur que les gens en ont marre de ces sardine. Donc l’invention de Flint tombe bien. En gros, son bidule est capable de faire pleuvoir des hamburger, des hot dogs, de la glace à la menthe, du chili con carné, des  steak de wapiti, de la gelée de groseille, bref, ce que l’on veut! Voilà qui redonne le sourire aux habitants. Flint monte en grade et devient le préférer du maire de la ville, bien décidé à attirer les touristes du monde entier désireux de tester les averses de crevettes mayonnaise ou les déluges de tortellini carbonara. Après avoir été le parfait mouton noir, Flint le solitaire devient le héros, un statut qui lui permettra de se faire une copine, Sam, la présentatrice de la météo à la télé! Mais attention, chaque médaille a son revers, et celle-ci n’échappe pas à la règle: une tornade de spaghetti bolognaise avec des boulettes gigantesques approche de la ville et risque de tout dévaster!


TEMPETE DE BOULETTE GEANTE, un animé de qualité moyenne, pas avariée mais tout de même! C’est plus du fastfilm que du gastronomique. Pour l’annecdote, le moment le plus drôle sur ce film, vous ne le verrez pas sur l’écran. Il s’est passé en coulisse. Pour rendre crédible un lâcher de burger, et l'animer pour qu'il ait l'air le plus réel possible, l’équipe d’animation a du pratiquer le jeter de cheese!







 


BASSIDJI:

un doc ba si mal! 

 

 

Caméra fixe. On est dans un désert. Il fait gris et pas très chaud. Sur un monticule, assez loin de l’objectif, s’exécute un étrange balais, une chorégraphie dont on a un peu de peine à saisir à quoi elle correspond. Des hommes, des militaires, des femmes en tchador et des enfants marchent dans un sens comme dans l’autre. L’oeil du spectateur se fixe sur un drapeau vert qui flotte au vent. Au bout d’un certain temps, la caméra change d’angle. 

 

 

L’image reste fixe. Cette fois, on regarde déambuler, dans un vaste “musée” à ciel ouvert, les mêmes hommes, les mêmes enfants, les mêmes femmes en tchador. Certains sont en pleur. On remarque des carcasse de tank. Pas de voix off, seulement quelques commentaires incrusté sur l’image pour signifier au spectateur que nous sommes ici en Iran, près de la frontière irakienne, au cœur d’un ancien champ de batail, devenu un lieu de pèlerinage dressé à la mémoire des martyrs de la guerre Iran-Irak. Chaque année, pour le nouvel an iranien, des milliers de personnes viennent pleurer leurs héros sacrifiés à la guerre. Ils se recueillent et prient à la mémoire de ceux qui ont donner leur vie à Dieu pour défendre leur territoire et leurs convictions.

 

 

Un homme guide le cinéaste. Grand et charismatique, il s’appelle Nader Malek-Kandi. Il est éditeur de livres de propagande religieuse, proche des bassidji, les défenseurs les plus extrêmes de la République islamique d'Iran. Ce Gardien de la révolution à priori sympathique, nuancé dans ses propos, intrigué par ce jeune réalisateur et sa fausse candeur, se prête au jeu. Il répond. Avant cela, il questionne néanmoins Mehran Tamadon. Il lui demande pourquoi il a désiré rencontrer des bassidji. Pourquoi choisir ce sujet et ne pas «plutôt faire un film animalier». Le réalisateur avoue simplement que des choses lui échappent et qu‘il souhaite les éclaircir. En effet, si Mehram Tamadon est lui aussi iranien, tout l’oppose aux Bassidji. Et pour cause, il vit en France, avec une femme sans être marié. Il est athée et enfant de militants communistes. Il a tout pour heurter les convictions de ceux qui respectent les dogmes du régime à la lettre, et entendent bien imposer leur vision à l‘ensemble de la population iranienne. Un dialogue se noue pourtant. Attention, ce dialogue est biaisé par un jeu de séduction et de rhétorique. N’empêche qu’on sent de la sincérité, d’un coté comme de l’autre. L’enjeu du film repose donc là, sur une simple interrogation: jusqu’où nos convictions respectives sont-elles prêtes à s’assouplir pour comprendre qui est l’autre ?

 

 

Pour cerner au mieux d’où vient par exemple ce culte des martyrs, Mehram interroge un jeune responsable d’une milice de quartier, à la voix douce mais aux propos terrifiants. Il décrit le désir de se rapprocher de Dieu «jusqu’à se dissoudre en Lui» ! Puis l’éditeur revient et raconte comment la transmission, dès l’enfance, d’une histoire martyre permet de souder un peuple et de le préparer à la guerre. Car l’Iran est en guerre. C’est-ce qu’il dit, en guerre contre l’occident, contre l’Amérique et contre Israël! Ces pays décadents complotent. Ils encerclent l’Iran pour mieux tuer l’islam. La conversation glisse alors sur les inquiétudes des bassidji face aux «invasions» occidentales dans leur pays. Au fur et à mesure que Mehran Tamadon avance dans sa quête de la connaissance des Bassidji, un rapport de force s’installe. Les bassidji ont de quoi faire peur. A la fois organisation militaire, structure de militantisme politique et lieu d'activités citoyennes et sociales, cette milice populaire, qui s’est sacrifiée lors de l’attaque de l’Iran par Saddam Hussein, est aujourd’hui le principal pilier de soutien au régime iranien. Les bassidji, ce sont eux qui ont étouffé dans le sang la révolte iranienne au lendemain de la réélection de Ahmadinejad en juin dernier. Ahmadinejad, un pantin comme un autre. C’est d’ailleurs dit dans le film. Le guide spirituel dirige le pays. Le président ne fait que suivre les directives. S’il s’en écarte, il gicle!

 

 

Parmi les scènes les plus intéressantes de Bassidji, il y a une rencontre surréaliste dans un musée de Téhéran. Le cinéaste profite de ce lieu, à l’abris des regards indiscrets, pour échanger quelques propos avec des femmes voilées. Il y a encore celle de la photo au dessus, où 2 militants, l'éditeur et un religieux sont installés derrière une table, face caméra. Le réalisateur leur a proposé de répondre aux questions d’Iraniens désireux de rester anonymes. Il les a enregistré. Les inconnus demandent alors si le régime s’appuiera longtemps encore sur son discours de victimisation pour opprimer le peuple. Le port du voile et la liberté d’expression bafouée en Iran reviennent aussi sur le tapis. De longs silences, des tics, des regards en disent nettement plus que les réponses. Ces hommes n’ont pas l’habitude de la contestation, alors ils s’agacent, se dérobent souvent. Ils font de l‘explication de texte sur le sens des question, sans avancer leurs arguments. Alors Mehram Tamadon le téméraire joue la carte de la provocation. « Je ne crois pas en Dieu » lâche-t-il soudain, « et je regarde tout le temps les femmes. Pour ne pas succomber à la tentation, je me contrôle! » La réaction ne tarde pas. Les femmes sont le diable incarné. Il brille dans leurs yeux, alors pour ne pas être attiré par le malin, nous ne devons jamais croiser le regard d’une femme. Il est plus sage de se détourner ou alors qu’elle se masque derrière un voile.

 

Ce qui est intéressant avec ce film BASSIDJI, c’est que Mehran Tamadon ne stigmatise ni ne diabolise ses interlocuteurs. Il ne les juge pas. On lui a d’ailleurs reprocher de les humaniser. Oui, c’est vrai. Mais après tout, pour dialoguer et essayer de comprendre, il vaut mieux humaniser son interlocuteur, fusse-t-il un fou dangereux. En fait, Mehram le cinéaste se fait plutôt le porte-parole d’un mode de vie qui échappe aux bassidji mais auquel beaucoup de jeunes iraniens aspirent. Sans complexe, avec toute la diplomatie qu’exige un tel exercice, Mehram dialogue avec les bassidjis. C‘est déjà exceptionnel en soit, mais force est de constater qu’à la fin du film, il apparaît évident que ces hommes ne changeront pas de point de vu de sitôt. A la limite, ils sont prêt, en usant de méthodes moins douce, à faire changer Mehram de camp… une remarque dite sur le ton de la plaisanterie, mais qui au fond, n’est pas à prendre comme une simple galéjade. La compréhension mutuelle, ce n’est donc pas pour demain!





 


MISSION G:

un point (G) c'est tout!

 

 

Ne vous attardez pas sur le gag douteux du soutitre, et entrons directement dans le vif du sujet! Et si un jour, les appareils électroménagers qui nous entourent prenaient le contrôle. Ne vous marrez pas! Souvenez-vous de cet épisode de Benny Hill, épisode futuriste qui narrait une histoire d’anticipation au cours de laquelle des frigidaires, des téléviseurs et des fours micros ondes dévoraient des êtres humains, notamment le petit vieux Chauve, le bouc émissaire de Benny Hill! Pourquoi se souvenir d’un évènement aussi anodin que celui-ci aujourd’hui? Ben sans doute parce que Hoyt Yeatman, réalisateur de MISSION G est un grand fan de Benny Hill et que lui aussi, a repensé à cet épisode au moment ou on lui a confié la réalisation d‘un film pour enfant, dans la parfaite lignée de Stuart Little! Oubliez la petite souris blanche et laissez-vous attendrir par les cochons d’Indes.

 

 

En fait, l’avenir de l’humanité dépend de 4 hamsters surentraînés et suréquipés. C’est que le gouvernement américain a mis au point un programme classé secret défense qui forme des animaux à devenir de parfaits espions. Armés de gadgets de haute technologie, lunettes infra rouge pour voir dans le noir, radars hyper performants, filins téléguidés miniature, ces cochons d'Inde vont découvrir que le destin du monde est entre leurs pattes. La Mission-G est constituée de Darwin, le chef d'équipe déterminé à remplir sa mission coûte que coûte, Blaster, un expert en armement et amateur de tout ce qui est extrême, et Juarez, une pro des arts martiaux très sexy. L'équipe compte aussi sur Moutche, une mouche experte en reconnaissance, et Speckles, une taupe spécialiste en informatique tendance hacker hyper balaise! Cette fieffée équipe devra déjouer les plans d’un dangereux mégalomane décidé à exterminer les humains!

 

 

Action, séduction, humour, amour aussi, toutes les ficelles propices à un bon thriller d’espionnages sont appliquées à la lettre. Il y a des vilains, des gentils, un traître pas facile à débusquer, des scènes de cascade, de course poursuite, de tendresse et d‘autres ou l‘humour prend le dessus. Ajouter encore un peu de tension, des rebondissements, et une musique pour souligner tout ça, vous obtenez un film rondement bien mené. Le sujet aussi n’est pas mal. Des animaux espions, ça existe. On sait que l’armée américaine a financé des programme visant à former des dauphins, des chats, des requins aussi paraît-il. Bon de là à imaginer des cafards porteurs de caméra miniature et répondant au doigt et à l’œil d’un boss du FBI, faut peut-être pas exagérer. Y a que dans MISSION G qu’on peut voir ça.

 

 

MISSION G, un film qui mélange prises de vue réelles et animation. La plupart des séquences ont été retouchées en infographie. Mais ça, le spectateur s’en moque. C’est tellement réussi qu’on pourrait croire que de telles hamsters existent réellement! Bon, ceci dit, ce n’est pas une production Bruckheimer pour rien! Il y a de la thune de dépenser et ça se voit sur l’écran. A titre d’exemple, il a fallu inventer du matériel pour filmer certaine scène du point de vue des animaux. C’est ainsi qu’on a utilisé par exemple une “Mooch Vision”qui restitue le point de vue de la mouche en train de voler. Lors de la projection de ces prises de vue, on se prend carrément pour une mouche qui vole! Rien qu’en projection normal, l’effet est surprenant. Je vous conseille toutefois de voir MISSION G en 3D, car c’est dans cette optique que le film a été conçu pour garantir un effet maximum! Production Bruckheimer rime aussi avec divertissement standard. On se paye un jeune réalisateur qui a seulement de l’expérience dans les effets spéciaux, mais qui n’a pas encore un nom en tant que réalisateur, c’est moins cher. Et du coup, on sort le chéquier pour se payer des voix de stars. Pour le coup, ça marche bien! Allez le voire en VF. De toute façon, avec les enfants, c’est délicat de faire autrement. Mais je prends les paris que vous sourirez au moins une fois en entendant des hamster parler avec les voix de Bruce Willis, Nicolas Cage, Eddie Murphy ou Julia Roberts!





 


Lucky Luke:

Unlucky

Chouchou et Loulou

au Far West!

 

 

Sans vouloir jouer les vieux grincheux, si vous voulez voir un Lucky Luke de cinéma rigolo, je ne saurais trop vous conseiller de vous replonger, et plus vite que votre ombre, dans la première version avec Terrence Hill. Ça doit encore se trouver en Vhs dans les brocantes! Même si cette comédie western a pris un sérieux coup de vieux, elle n’en reste pas moins de meilleure facture que le Lucky Luke 2009 de James Hunt. Sérieux, on se demande ce qui est passé par la tête des producteurs pour oser cautionner un machin pareil, étrange film raté dont on a bien de la peine à saisir à qui il s’adresse. Au moins, avec LES DALTON Eric et Ramzi, on savait d’emblée que les plus de 6 ans pouvaient s’abstenir d’adhérer à leur proposition! Mais là, même les moins de 6 ans s’ennuieront devant ce déballage d’absurdités pas drôle. Pauvre Lucky luke, héros de notre enfance! Il va se retrouver bien seul, dans des salles de cinéma désertes, car on peut sans peine miser sur un flop total! C‘est évident, si les 6-10 ans en sont encore à aduler les Titeuf, Dora et consort, les pré ado, eux, ont tourné le dos au cow boy solitaire depuis bien longtemps, préférant d’autres héros façon Harry Potter. Qu’Est-ce que vous voulez!, L'heure est au fantastique, à la science-fiction, à la magie! Evidemment, quand on a grandi avec le Club des Cinq, Tintin, Tarzan ou d'Artagnan, on peut parfois s'étonner, voire s'effrayer d'un tel déferlement d'étrangeté. C’est comme ça, les époques changent, les héros aussi. Du coté des 15-20 ans, m’est avis que Lucky Luke, ils s’en tamponnent un peu. Ils sont plutôt du genre à lorgner sur Edward Cullen de Twilight! Ah, les vampires aussi font partis des héros modernes! Donc, si aucun gamin ne se souciera de Lucky Luke, qu’en sera-t-il des adulescents nostalgiques? Ah! Là, c’est vrai qu’il existe peut-être une niche de spectateurs potentiels. C’est donc eux qu’il faut mettre en garde!

 

 

Cette adaptation des aventures de Lucky Luke est une innommable niaiserie. Dans ce film infâme, on a oser enterré Rantamplan et les Daltons! Une hérésie! Comment imaginer une aventure de Luke sans Jack, Avrel et les autres bandits? Comment oublier de convoquer le stupide clébard? Mais là n’est pas le pire! Je vous rassure! L’intrigue épaisse comme une feuille de papier à cigarette aura de quoi laisser perplexe les plus enthousiastes. Le président des Amériques veut assoire sa réélection. Pour cela, le chemin de fer doit traverser le territoire américain d’Est en Ouest. Seulement, il demeure un dernier obstacle: Daisy Town! La ville natale de Luke est la proie des crapules. Alors il est demandé expressément au Lomesone cow-boy de se rendre sur place pour rétablir l’ordre. Ce sera l’occasion pour lui de titiller son colt, et accessoirement, de croiser Billy The Kid, Calamity Jane, Pat Poker, Jessie James et Belle. Sujet au doute, assailli par le besoin de fonder une famille avec Belle, Luke est sur le point de faillir à sa mission, lorsque dans un ultime sursaut, il se ravise et tient la promesse faite au président. Bien sur que Luke devra affronter des traîtres qui vont le détourner de son but. Inutile de dire qu’on les démasque bien vite! L’intérêt du film retombant comme un soufflé, on ne peut même pas se rabattre sur les gags, d’une platitude exacerbant Un exemple. Vous savez que Luke ne fume plus! Il mâchouille une brindille d‘herbe à la place. Gaffe, c’est de la double 0 ou de la super skunks En tout cas,l’effet sur Billy The Kid est immédiat! Voilà un gag pas drôle à l’image du reste.

 

 

D’un mot encore sur le casting à la hauteur du désastre! Même si la tenue de Lucky Luke sied plutôt bien à Jean Dujardin, droit des ses bottes, les jambes parfaitement arquées, il a parfois des relents de Brice de Cannes! On est au far west, oui ou non? Alors comme Cannes est à l’ouest de Nice… Passons! Glissons sur Daniel Prévost, le seul qui tire son atout de la manche. Il incarne un Pat Poker somptueusement diabolique

 

 

Pour les autres, l’insupportable Youn campe un Billy The Kid adolescent attardé mental insupportable. Il en fait des caisses, sur joue passablement mal, à tel point qu’on est systématiquement pris, à chacune de ses apparitions d’une furieuse envie d’entrer dans l’écran et de le dégommer. 

 

 

Accessoirement, quitte à se retrouver au milieu de ces nazes, on en profitera pour couper l’énorme mèche du cowboy Dujardin et pour baffer Sylvie Testud, histoire de la ramener à la raison! Bien sur, on sait que c’est la crise pour tout le monde, que les temps sont durs, mais tout de même. Une si grande actrice qui en est réduite cachetonner dans un si petit film, c‘est gerbant! Sylvie Testud joue le garçon manqué Calamity Jane qui en pince pour Luke. Quant à Melville Poupaud, faut pas compter sur lui pour relever le niveau. Il campe un Jessie James poête qui récite du Shakespear à longueur de dialogues. C‘est tellement saoulant, qu’on a envie de citer l’auteur dramatique du chef d’œuvre CAMPING, Frank Dubosc: "Putain, c'est la merde!". Bon dans la scène en question, Patrick Chirac se plaint qu’il n’y a plus de Benco et en déduit qu’il boira du Nesquick! Oui, on a les références qu’on mérite! Mais je trouvais que celle-ci collait plutôt bien avec ce Lucky Luke, en fait, un long et mauvais épisode de UN GARS UNE FILLE AU FAR WEST! En toute honnêteté, vivement pas le prochain film de James Huth! Sauf si il se risque à adapter un épisode des barba papa avec Dujardin en Barbidule! Ça, ça pourrait être super!






 


IDIOTS AND ANGELS:

un animé

qui donne des ailes


 


Bill Plymton est une carrure dans le domaine de l’animation. L’américain est réputé pour pondre des films sans concession et souvent très violents, avec du sexe et de la cruauté. Et dire que tout petit, il se rêvait travaillant chez Mickey comme illustrateur. Très vite, il a compris, et Disney aussi, que l’univers guimauve ou tous les animaux qui se baladent dans les bois sont gentils et ne vous veulent que du bien, ce n’était pas pour lui! Au grand désespoir de ses parents d’ailleurs, qui détestent son travail, surtout son dernier film IDIOTS AND ANGELS, Bill Plymton confie que ce qui l’intéresse réellement, ce sont les choses pour adultes, des sentiments comme la jalousie, la haine, le sexe, la violence, la méchanceté gratuite, la noirceur de l’être humain! Un ange qui se coupe les ailes à la tronçonneuse, c’est drôle selon lui. Mais quand on voit le résultat sur grand écran, dans IDIOTS AND ANGELS, on hésite toutefois à adhérer à son sens de l’humour douteux. 


 

Ceci dit, malgré ces films de fou furieux, Bill Plymton est un mec sympa dans la vraie vie. C’est un grand pote de Quentin Tarantino. Ils se sont rencontrés à Sundance en 1991 à l’époque ou Tarantino présentait RESERVOIR DOGS et se réjouissait de la réaction horrifiée des spectateurs, lors de la scène de l’oreille coupée. Plympton a toujours adoré Tarantino et la réciproque est vraie. D’ailleurs, dans Kill Bill, quand Uma Thurman se marie, c’est avec un certain M. Plympton. D’une certaine manière, le dessinateur est donc dans ce film. Mais ne vous méprenez pas, Bill Plympton préfère largement l’animation au cinéma traditionnel. Ceci dit, il a bien tenté une fois de réaliser un vrai film, avec des vrais acteurs. Mais lorsque le premier jour de tournage est arrivé, un travesti armé d’une paire de ciseaux a débarqué en furie sur le set (en fait un bout de trottoir en plein New York) en hurlant: dégagez de mon lieu de travail! Plymton s’en est sorti avec une coupure au cou…de! Il l’a échappé belle, mais depuis ce film J LYLE, il s’est juré de se cantonné au cinéma d’animation! C’est moins dangereux! Moins dangereux, mais surtout plus intéressant pour un esprit aussi créatif que le sien! Un homme avec des ailes dans le dos, en animation, c’est facile à faire. En prise de vue réelle, c’est une autre histoire. Demandez à François Ozon ce qu’il en pense! Ozon est le dernier en date à avoir tenté la chose avec une histoire de Bébé Redbull, Ricky, le bambin qui avait des ailes dans le dos lui aussi! Autant dire une gageur que de parvenir à filmer ça!



Autant opter pour l’animation et raconter librement la vie d’Angel, un homme égoïste, violent, aigri, porté sur la bouteille, chauffard et sans principes. Un matin, il se réveille avec des ailes dans le dos. Il s'efforce de les dissimuler, mais les autres clients du bar où il a ses habitudes, vont finir par percer son secret. Bill Plymton nous a donc inventé une histoire d’ange qui refuse de faire le bien. Notez qu’ici, il n’y a pas de trapéziste! Même si notre ange pourrait tomber amoureux, c’est plutôt de la femme du tenancier de son troquet préféré. C’est qu’on n’est pas chez Wim Wenders dans LES AILES DU DESIR, mais chez Plympton dans IDIOTS AND ANGELS, un film ou finalement les ailes du personnage vont devenir un objet de convoitise.



Pour tout dire, cette idée a poussée dans la tête du cinéaste alors qu’il discutait avec un étudiant au festival du film d’animation de Lille. Le jeune homme le questionne sur ces projets. On est en 2005. Il répond du tac au tac: « une histoire d’ange! Je veux écrire une histoire d’ange qui refuse de faire le bien ». Que voilà une vision bien pessimiste et noire de la nature humaine! Mais Plympton s’en défend. « Non je ne suis pas pessimiste », dit-il. Il est juste convaincu que les gens ne veulent pas voir des films joyeux, où tout le monde danse et chante, mais plutôt des drames et des conflits. C’est clair que le scénario de IDIOTS AND ANGELS est parfait pour illustrer un conflit intérieur, celui d‘un homme qui préfère rester du coté obscur de la force! 



Pas d’erreur, IDIOTS AND ANGELS marque un tournant dans la carrière de Plympton. Si ce n’est pas son film le plus violent, c‘est incontestablement le plus sombre! Comme si Plympton était devenu adulte! Exit les comédies juvéniles d‘avant et vive l‘humour noir, très noir, vive Des idiots et des Anges, un film qui a plus d’intensité dans l’intrigue, avec des personnages plus développés, un film plus poétique aussi, et qui a l’avantage de coûter peu cher. Et pour cause, il est muet. Il n’y a donc pas de dialogues, seulement des musiques de Tom Waits ou Pink Martini et des bruitages. Plymton a donc gommé d’un trait le problème des doublages, des sous-titres, ainsi que celui des mouvements des lèvres des personnages! En fait, avec Des idiots et des anges, Bill Plympton a pris le contre-pied de HAIR HIGH, son précédent long-métrage, qui lui avait demandé beaucoup de temps et d'argent. Avec 100 000 dollars de budget contre 400 000 pour son précédent film, un dessin monochrome et animé de manière plus basique que HAIR HIGH, Bill Plymton est parvenu à signer un chef d’œuvre de plus, un film pour lequel il a lui-même pris en charge la plupart des tâches de création: auteur, producteur, réalisateur, storyboardeur, concepteur des personnages, maquettiste, créateur et dessinateur des décors, chargé de l'animation! Bref,il a pratiquement tout fait tout seul. Résultat, un film hyper personnel et le pire, c’est qu’il y a pris gout! 







FUNNY PEOPLE:

Une comédie sérieuse !


 


Bienvenu dans l’univers des comiques… vous le savez, les showman, les gagman, les acteurs vedettes, ceux qui taquinent les planches en solitaires dans le but de vous faire marrer, ceux qui font des Onemanshow, ceux qui pratiquent le stand up comme on dit outre atlantique, ces mecs sont bien souvent, paradoxalement, des personnages somme toute assez triste. C’est vrai. Un comique, ça n’est drôle que lorsqu’il est en représentation. En dehors de la scène, il n’y a pas plus pénible qu’un comique. Égoïste, égocentrique, toujours tourné uniquement sur sa petite personne, le comique est aussi le plus souvent profondément cynique. Lui et son ingratitude n’ont de cesse de blesser son entourage. Tant et si bien qu’en principe, le comique est tellement invivable qu’il a fini par faire fuir tout le monde autour de lui. Le comique est un gars solitaire pas drôle du tout!

 

Maintenant, imaginez que la vie fasse une blague au comique, qu’elle lui refile une bonne leucémie foudroyante, le genre inguérissable, à moins d’avoir une chance de maboule, c’est-à-dire, qu’un traitement encore en test, qui ne marche que sur 8% des cobayes, fonctionne. Devant une telle situation, comment réagit le comique? Comme tout le monde! Il se résigne et prend ses cachets! Il dissimule son angoisse de la mort derrière son sens de l’humour. Il planque surtout sa maladie à son entourage. De toute façon, c’est vite vu, le comique n’a pas d’amis, personne sur qui il peut réellement compter. Il a seulement des fans, des femmes aussi de passage dans son plumard, parce que la célébrité, ça aide quand même vachement pour niquer!

 

N’empêche que la solitude pèse sur le comique. Il est même pris d’un sévère vague à l’âme lorsqu’il regarde ses photos d’entant. Des souvenirs douloureux lui reviennent en mémoire alors qu’il tombe sur un cliché de la femme de sa vie, celle qu’il a laissé filer pour une bête histoire de fesse, celle qui est aujourd’hui mariée avec un australien coureur de jupons, celle qui élève comme elle le peut ses 2 petites filles. Triste tableau. Le comique se dit alors que s’il devait guérir, il ferait tout pour reconquérir la donzelle. 




Il s’imagine aussi en mentors. Il veut prendre sous sa coupe un petit jeune, une recrue. L‘intérêt de former un talent, c‘est qu‘en plus d’avoir quelque un à qui parler de cette maladie secrète, on se motive pour inventer des vannes. On peut causer plus généralement du sens de la vie et de la longueur de sa bite. Ah oui, c’est du Judd Apatow dans le texte! Forcément, vous êtes désormais coutumier de l’humour pipi caca du lascar. Les dialogues bites poils couilles, c‘est sa griffe! Faut aimer. A priori, ça plait si on en juge les succès au box office de ces 2 précédents films, 40 ANS TOUJOURS PUCEAU et EN CLOQUE MODE D’EMPLOI. Notez toutefois qu’ici, Apatow a choisi de gommer toute scènes burlesques. Pas d’explosions de caca dans les falzars, pas de giclées de spermatozoïdes dans les perruques! Judd Apatow s’est concentré sur le texte et seulement le texte. Ecrit par une couille, on choppe vite les boules tellement on tourne en rond! Excusez la vulgarité, je me mets juste au niveau du dialoguiste qui pendant 2h20 se contente d’écrire des vannes sur les pénis, les burnes et sur les poils. Accessoirement, le scénariste, lui, développe sur la relation que notre comique solitaire entretient avec son nouvel ami, l’apprenti comique. Il explore comment un type qui bénéficie d’une seconde chance dans la vie, tente de la mettre à profit. 



Il y a donc une dimension dramatique dans FUNNY POEPLE. Ca, c’est complètement nouveau chez Apatow. Nouveau aussi, la présence de Adam Sandler. Et dire que ces 2 là étaient co-locataires quand ils fréquentaient la même faculté, une période au cours de laquelle Apatow largua ses études pour monter une émission de radio. Son but: inviter des comiques pour qu’ils expliquent tout de leur vie, de leur travail. Comment écrit-on des vannes? D’où vient l’inspiration? Pourquoi se mettre à nu devant un public? A quoi ça sert? Qu’est-ce que ça procure? Apatow a accumuler moult confidences, de quoi nourrir aujourd’hui le script de FUNNY POEPLE, un film tout de même assez long: 2h20! Faut se motiver pour en voir le bout! Normalement, les plus courtes sont les meilleures, c’est une règle de base du stand-up, une règle que Apatow n’a pas su adopter. Du coup, FUNNY POEPLE tourne assez vite à vide. Certes, sa démarche est somme toute louable. Enfin il sort de la comédie cucul pure et dure pour oser raconter quelque chose d’un peu plus sombre. Alors bien sur que s’il avait su couper quelques scènes de ci de là, le film aurait gagner en puissance. Malheureusement, le spectateur s’épuise en même temps que Apatow tourne en rond. C’est dommage, car pour une fois, Adam Sandler n’est pas mauvais dans le rôle du comique. Il est même excellent dans la peau de ce type triste mais qui ne pleure pas sur son sort, ce mec qui a oublié l’essentiel dans la vie, à savoir se construire une famille et se faire des amis sur qui compter. Rien à dire sur Seth Rogen: sa prestation est impeccable. Il incarne l’ami de passage de Sandler. Quant à Leslie Mann, l’ex du comique, elle aussi déroule gentiment sans en faire des caisses. Il y a peut-être juste Eric Hulk Bana qui soit parfois un peu à coté de la plaque. 



FUNNY POEPLE, une comédie sérieuse, la nouvelle surprise de Judd Apatow. Cela dit, attention, si vous souhaitez voir un film tout de même un ton au dessus et qui traite du même sujet, je vous renvois à MAN ON THE MOON de Milos Forman avec Jim Carrey dans la peau du comique Andy Kaufman, mort d’un cancer du poumon à l’age de 40 ans, un film nettement plus émouvant et réussi que cet essai de Judd Apatow.






MADEMOISELLE CHAMBON:

Un film qui 

cham pas bon du tout!

 

 

 

On le pensait définitivement guéri. Force est de constater que Stéphane Brizé à renoué avec ses vieux démons en nous pondant le film le plus pénible de l’année. Souvenez-vous, en 2005, avec son huissier blasé qui retrouve un semblant de vie sociale grâce au tango, Stéphane nous les avait déjà bien brisé. A sa décharge, JE NE SUIS PAS LA POUR ETRE AIME portait très bien son nom ! Puis il y eut ENTRES ADULTES, un film un peu plus subtil dans lequel des couples se livraient, se racontaient, au travers d’une succession de sketchs : amoureux officiels ou officieux, homo ou hétéro, avec 6 couples, 12 adultes, le cinéaste exploraient toutes les possibilités amoureuses. Le résultat était plutôt exquis. 

 

 

Rien à voir avec son nouveau film MADEMOISELLE CHAMBON. Un maçon et sa femme ouvrière à la chaîne élèvent dans le bonheur le plus total leur fils unique. Mais le quotidien sans heurt de cette famille va bientôt être bouleversé, à la 16ème minute du film lorsque le reagard du maçon croisera celui de la nouvelle maîtresse de l’école. Bien sur que l’on anticipe sans peine ce qui va se passer. Mais il faudra attendre la 46ème minute pour que cela arrive! Entre temps, il faudra se farcir une demi heure pour ne rien dire, une demi heure pour ne rien faire, et le pire, une demi heure pour ne rien voire! Dès cet instant, on prend les paris qu’il faudra attendre quasiment la fin du film pour qu’un évènement majeur intervienne, évènement là encore facile à prévoir! Et c’est bingo ! Entre temps, il faudra se fader 40 minutes pour ne rien dire, 40 minutes pour ne rien faire, et le pire, 40 minutes pour ne rien voire ! Petite parenthèse: il n’y a tellement rien à raconter que j'en suis réduit à me répéter pour atteindre le quota de mot nécessaire à ce papier ! 


A la fin, difficile de lutter contre ce sentiment désagréable d’avoir perdu son temps à regarder cette MADEMOISELLE CHAMBON, un film sans aucun intérêt. La mise en scène est inexistante. On enquille sur des situations convenues, filmée sans aucune once d’imagination ou d’inventivité. La direction d’acteur est lamentable. Aucune émotion ne se dégage de ce film ! Vincent Lindon en maçon est aussi crédible que moi en bucheron canadien ! Sandrine Kiberlain s’ennuye comme ce n’est pas permis. Quant à Aure Atika, la pauvre, elle ne s’en sort pas mieux. Et si encore les dialogues venaient relever le niveau ! Même pas. Je vous livre le meilleur selon moi, alors que le maçon rentre à la maison après avoir couler un peu de bêton. La scène dure une bonne minute :

Le fils        Tiens v’la papa
Le maçon    J’ai acheté du pain
Sa femme    hum hum
Le maçon    je vais me prendre une douche.

Vas-y, te gêne pas. Fais toi même couler un bain et n’oublie pas de te noyer! Au moins il se passera quelque chose ! C’est tout ce qu’on a envie de dire en voyant ce désespérant et inutile long métrage! 

 

 

 

 

 

MARY AND MAX,

pour un max de plaisir!

 

 

 

Que voilà un animé en pâte à modeler splendide, particulièrement émouvant, qui ne manquera pas de faire mouche. Petits et grands resteront baba devant ce film unique de Adam Elliot, un bijoux qui s’inspire d’une histoire vraie. C’est la promesse faite au début du film. Il s’agit d’une correspondance entre 2 être différents. Particularité, l’un habite New York et l’autre une banlieue australienne. Pour tout dire, l’américain, Max, est atteint du syndrome d'Aperger, en réalité une maladie proche de l'autisme, sans les troubles du langage. Les Aspies, comme on les appelle, ont évidemment une vie sociale fort limitée. Pour Max, elle se limite à son strict minimum. Il ne sort de chez lui que pour se rendre chez son psy ou alors chez les obèses anonymes, car Max est un gros monsieur de 44 ans qui ne mange que des hot dog au chocolat. Max est surtout un solitaire frappé d’énorme crises d’angoisses. Il n’a pas d’ami, si l’on excepte Monsieur Ravioli, son copain imaginaire. Alors quand un jour il reçoit une lettre en provenance d’Australie, lettre visiblement écrite par une enfant, Max ne résiste pas. Il répond, en se disant que cette gamine pourrait bien devenir cette amie qu’il n‘a jamais eut. 

 

 

La môme s’appelle Mary. Elle vit dans un environnement social plutôt miséreux à l‘autre bout de la planète. Élevée par une mère alcoolique et un père qui travaille dans une usine de thé et passe ses loisirs à jouer avec des oiseaux morts, entendez par là, à empailler des volatiles, Mary rêve en secret qu’un jour, elle se mariera avec un prince charmant écossais nommé Earl Grey. En attendant, elle aimerait tellement avoir un ami. Mais Mary n’a pas été gâtée par Dame Nature. Avec sa coupe de cheveux de première de la classe, ses énormes lunettes carrée et sa tache de vin couleur caca sur le front, Mary est la risée et la bête noire de l’école.  

 

 

Mary a 2 passions dans la vie: les Nublets son dessin animé favoris et la couleur brune! Son passe temps préféré, rester lover sur un canapé à boire du lait concentré en regardant les Nublets à la télé avec son seul copain, un poulet qui a échappé à l’abattoir. Un jour, Mary qui se pose bien des questions sur les bébé veut vérifier si la théorie de son grand-père est aussi vraie en Amérique. En Australie, les bébés poussent dans un boc de bière, lui a-t-il dit. Elle se demande si en Amérique, les bébés poussent dans des boites de coca. Pour en avoir le cœur net, elle prend un nom au hasard dans l’annuaire et envoie sa missive à Monsieur Horowitz, alias Max, l’Aspies juif athée new yorkais solitaire décrit plus haut. Commence alors une incroyable et interminable correspondance qui va durer plus d’une vingtaine d’année.
 

 

MARY AND MAX un film ou l’on passe du rire aux larmes en permanence. Bien sur que le but premier de Adam Elliot était de traiter du syndrome d’Asperger. Il faut dire que lui-même a entretenu une longue correspondance avec un Aspies et qu’il a souhaiter faire ce film comme pour rendre hommage à son ami. Pas facile dès lors de sombrer dans la gaudriole et le grand guignol. Mais si le thème peut sembler un peu lourd, le ton léger ne manquera pas de vous faire rire. C’est la force du film. Ne pas jouer la carte du tire larme à tout prix. Juste se contenter de décrire 2 êtres différent, qui souffrent tout 2 en silence et qui de toute façon n’ont pas d’autre choix que de supporter le monde dans lequel ils vivent, un monde qui leur échappe. Adam Elliot met le doigt sur la cruauté dont l’humain fait preuve face à des êtres différents, et ce, dès la cours de récréation. Il insiste aussi sur l’aspect tragique que peut prendre la vie, mais n’oublie pas non plus de relever que même lorsque l’on souffre, la vie peut réserver d’heureuses surprises. Certes, même si l’humour se taille une belle part, surtout dans la narration, le gros du film reste traversé par de nombreux moment sombre. 
 

 

C‘est pour cela que formellement, le noir est très présent dans la palette de couleurs, une palette réduite au minimum avec en opposition, le monde brun de Mary et celui en noir et blanc de Max, un style visuel qui se distingue de l'univers marshmallow, délicieusement loufoque, farfelu et multicolore d’un Wallace et Gromit par exemple. Coté technique, MARY AND MAX a mobilisé 50 personnes pendant plus d’une année de tournage pour un total de 132 480 images! MARY AND MAX, du grand art, salué au festival d’Annecy, le rendez-vous mondial de l’animation, par un cristal du meilleur film (ex-æquo avec Coraline), autant dire, un prix largement mérité.

 

 

 

 

 

 

LE PETIT NICOLAS:

Un grand moment de rire

 

 

Dissipons tout doute : LE PETIT NICOLAS n’est pas un film sur le pensionnaire de l’Elysée. Si encore le titre eut été TALONNETTE-MAN, on aurait pu se dire que…mais non ! Sarko, champion du box-office, ce n’est pas pour demain ! LE PETIT NICOLAS est en fait l’adaptation des aventures du facétieux écolier cher à René Goscinny et Jean Jacques Sempé. Depuis les années 60, le fameux petit Nicolas a accompagné bon nombre de chérubins dans leurs premières lectures. Fort d’un succès énorme, il était logique que le cinéma s’empare un jour ou l’autre de cet univers. C’est à Laurent Tirard, grand fan, que l’on a confié l’écriture du scénario ainsi que la réalisation. Mais plutôt que de se contenter de reprendre un épisode précis, il s’est replongé dans des biographies sur Goscinny, persuadé qu’il était que le mystère de ce petit Nicolas se cachait là, quelque part entre les lignes… Et il n’a pas eut tord. Goscinny, le comptable qui pensait devenir le grain de sable qui allait ruiner le système avait beaucoup de points communs avec son petit héros. En gros, Goscinny, selon Laurent Tirard, a toujours cherché sa place dans la société sans forcément la trouver. C’est sur cette constatation qu’il a bâti les fondations de son scénario. Laurent Tirard a souhaité par dessus tout raconter l’histoire d’un petit garçon qui cherche sa place dans la société. Fils unique, Nicolas mène une existence paisible et heureuse. Avec sa bande de copains, il se marre bien, tellement d’ailleurs, qu’il n’a pas envie que ça change. C’est justement pour cela qu’il est bien embêté lorsque la maîtresse demande à la classe d’écrire dans une rédaction ce qu’ils aimeraient faire plus tard. Plus tard, il veut rester le petit Nicolas qu’il est aujourd’hui parce que la vie est tellement chouette avec ces parents adorables.

 

 

Seulement, un jour, Nicolas surprend une conversation qui va le tournebouler. Sa mère serait enceinte! Pris de panique, il s’imagine finir comme le Petit Poucet. Et oui, quand on a son age, on a de l’imagination à revendre. Nicolas et ses amis feront dès lors tout ce qui est en leur pouvoir pour que sa mère soit tellement attendrit qu’elle ne puisse plus se résoudre à l’abandonner dans une forêt….


Quiproquo, scènes cocasses, clins d’œils à d’autres bd ou films à succès, dialogues excellents, acteurs, petits et grands, remarquables, LE PETIT NICOLAS est une réussite sur toute la ligne. Il n’y a rien à jeter dans cette comédie enfantine. Notez qu’Alain Chabat est venu jouer les renforts lors de l’écriture du script. Forcément, ça a compté ! A défaut d’incarner le père de Nicolas, ce qui a longtemps été sous entendu, un rôle finalement échu à Kad Merad, l’ex Nul est venu apporter sa science du gag hilarant et du dialogue percutant. Aucun doute qu’il s’en est donné à cœur joie pour écrire, par exemple, la partition de Valérie Lemercier, alias la mère de Nicolas, une femme modèle, mère au foyer tout de même un peu stressée à l’idée de ne pas se rater au cours d’un dîner très important pour la carrière de son mari. Cet  époux rêve d’une promotion mais il a bien de la peine a décider son patron, incarné par Daniel Prévost, de la lui accorder. Dans la cours de récréation, seul François Xavier Demaison dans le rôle du pion, sur-joue un peu.

 

 

Sandrine Kiberlain en maîtresse d’école à la tête d’une classe de cancre, s’en tire franchement mieux que dans MADEMOISELLE CHAMBON. Notez encore que même les troisièmes couteaux sont merveilleux. Ils n’ont bien souvent que une, deux ou trois apparitions pour les plus chanceux, mais elle sont diablement afficaces. Qu’il s’agisse de Michel  Duchaussoy le directeur de l’école, Anémone la remplaçante, Michel Galabru le ministre de l’Education, François Damiens le voisin belge qui se mêle de tout, Louise Bourgoin la fleuriste ou encore le choriste Jugnot, tous sont impeccables. 
 

 

Bien sur, les enfants ne sont pas en reste. Nicolas et sa bande dont Alceste, le gros qui mange tout le temps et qui se verrait bien devenir ministre parce qu’il y a plein de banquets, Geoffroy le petit bourge qui a un père qui lui achète tout ce qu'il veut, Agnan, la tête de faille sur qui on ne peut pas taper parce qu'il porte des lunettes, etc, etc, etc Tous ces enfants, Maxime Godard en tête (c’est lui le petit Nicolas) ont des bouilles absolument adorables. On leur donnerait pour la plus part le bon dieu sans confession, mais attention, derrière ces gueules d’ange peut se dissimuler de véritables petits démons. LE PETIT NICOLAS, si vous n’allez au cinéma que très rarement, filez voir ce petit bijoux d’humour et de tendresse, vous ne le regretterez pas ! 

 

 

 

 

 

Amerrika:
Quand le rêve amerikkain devient cauchemar

 

 

 

Pas facile d’intéresser un spectateur avec un sujet aussi peu glamour que l’intégration de palestiniens aux Etats-Unis alors que le Bush(er) vient d’envahir l’Irak et que tout ce qui ressemble de près ou de loin à un musulman est jugé comme un terroriste! Pas facile, et pourtant, Cherien Dabis y est parvenu. La recette? En évitant tout pathos et en misant sur l’humour pour dédramatiser un situation pourtant bien dramatique. Que je vous résume en quelques mots de quoi il en retourne. Au début du film, une femme, mère de famille, Mouna, juive palestinienne, vivant donc du  mauvais coté du mur de la honte, se débrouille tant bien que mal pour élever son fils et nourrir sa maman. Elle travaille dans une banque, possède une situation suffisamment bonne pour lui permettre d‘envoyer son fils étudier dans une école privée. Un jour, elle reçoit une lettre en provenance des Etats-Unis. La demande de visa qu’elle avait faite quelques années plus tôt est acceptée. Bien sur, son fils exulte. L’Amérique, il en rêve. Fuir les humiliations quotidiennes de l’armée israéliennes à chaque check point, pouvoir se déplacer librement, étudier dans une université réputée, il ne pense qu’a ça! Pour lui, c’est clair, il faut partir. Pour sa maman, c’est une autre histoire. Même si elle sait qu’elle trouvera refuge chez sa sœur expatriée depuis 15 ans chez l’oncle Sam, au fin fond de l’Illinois, la peur s’empare d’elle, peur de l’inconnu, peur de laisser sa mère et son frère seuls dans ces territoires occupés ou le quotidien est loin d’être rose. Et puis, finalement, elle se décide. Après tout, elle est déjà étrangère dans son propre pays, alors devenir étrangère en Amérique, ça ne pourra pas être pire. Et voilà que Mouna et Fadi s’embarquent donc pour l’Amerikka. 

 

 

Mais dès l’arrivée en douane, le rêve américain s’évapore, le songe d’une vie meilleur s’éloigne. Pas facile de s’intégrer dans un pays ou tous les ’bronzés’ sont considérés comme des terroristes en puissance, et ce, même s’ils sont juifs! Ah l’Amerrika….

 

 

AMERRIKA, un film intelligent et divertissant à la fois, donc essentiel, une vraie réussite de Cherien Dabis. Pour son premier long métrage, la scénariste réalisatrice a puisé son inspiration dans sa propre histoire. Elle raconte que le choix de planter le cadre du film durant l’invasion américaine en Irak n'est évidemment pas neutre. En fait, elle s’est souvenu avoir traversé une période douloureuse lors de la première guerre du golf en 1991. A cette époque, elle vivait dans une petite ville de l'Ohio. Tous les membres de sa famille sont devenus les boucs émissaires de cette guerre. La réputation de médecin que son père avait mis 14 ans à bâtir a été balayée en quelques jours. Les patients les plus fidèles ont déserté son cabinet. Les services secrets ont même débarqué au lycée pour enquêter sur sa soeur de 16 ans, parce que quelqu'un avait lancé une rumeur selon laquelle elle préméditait d'assassiner George W. Bush! Tous ces éléments autobiographiques se retrouvent dans AMERIKKA, un film porté à bout de bras par 2 actrices exceptionnelles. Il y a tout d’abord l’héroïne Mouna alias Nisreen Faour. Elle campe une éternelle optimiste, un peu trop naïve, mais avec un cœur gros comme un loukoum géant! Son désir d’intégration est tellement fort qu’elle est prête à tout pour trouver sa place aux Etats-Unis, pour que son fils également se sente bien. Le problème, c’est que la confusion règne dans l'esprit des gens, incapables de faire la différence entre identité et religion, religion et nationalité. En clair, pour un citoyen amerikkain, un arabe est nécessairement musulman! Or dans le film, Mouna l’arabe est juive! Autant dire que cette vision tronquée de la réalité et de ce qu'est l'humain dans sa complexité n’arrange pas les affaires de Mouna. 

 

 

Notons encore la présence de Hiam Abbass, actrice incroyable, dotée d’une extraordinaire sensibilité. Elle joue la sœur en crise de Mouna. Mariée à un médecin, mère de famille, pour elle l’intégration est synonyme de désintégration. Depuis que le diable Sadam est devenu la cible de l’armée américaine, elle souffre du regard des autres. Son problème, c’est qu’après avoir émigré aux Etats Unis il y a 15 ans, elle n’est pas assez américaine aux yeux des américains et elle n’est plus assez arabes aux yeux des arabes, un bel exemple de déracinement ravageur. AMERIKKA, un très beau film à voir à tout prix au cinéma.

 

 

 

 

 

 

LE DERNIER

POUR LA ROUTE:

un film sobre

 

 

Un couple étendu sur le lit conjugal. Il est tôt. Subitement, l’homme se lève, s’habille, s’empare d’un sac de voyage. Avant de sortir de la chambre, il contemple quelques secondes sa femme qui fait semblant de dormir. Son fils le regarde partir, en silence. A peine a-t-il quitté l’appartement, qu’il se rend dans le troquet d’en face pour déjeuner. Plutôt qu’un café serré, il s’enfile coup sur coup deux verres de vin blancs bien tassés. 

 

 

Un peu plus loin, au buffet de la gare, il carbure toujours au blanc. On le retrouve encore plus tard, à bord d’un train, puis d’un taxi. Il est complètement ivre. Son point de chute: un institut spécialisé pour soigner les malades de l’alcool. François Cluzet incarne cet homme. Il a cinq semaine pour devenir abstinent, pour se soigner sans pour autant être guéri, parce que l’on ne guéri jamais de ce fléau. Un alcoolique restera toujours un alcoolique. Après un sevrage, il lui suffira d’un seul verre pour replonger immédiatement.

 

 

LE DERNIER POUR LA ROUTE raconte donc la lutte permanente de ce type et des autres pensionnaires, hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes, tous cabossés par la vie. Parce qu’ils ont laissé l’alcool prendre le dessus, les éloigner de leur entourage, sans même s’en rendre compte, parce que la dépendance les a éloigné de toute réalité, ils ont besoin de remonter la pente. Et c’est comme ça que le spectateur découvre le traitement, pas spécialement de choc, proposé dans cet établissement tenu par des anciens alcooliques. Les journées du groupe sont rythmées par les échanges. On parle, on partage ses expériences, ses émotions. Pas facile de se livrer. D’ailleurs, au début de sa cure, François Cluzet reste en retrait. Muet, animé par la colère, il s’interroge, se demande s’il n’a pas atterrit dans une secte. Son réflexe est normal. Coupé du monde extérieur, il finira par parler. Ce sera son premier pas sur le chemin de l‘abstinence. En effet, parler veut dire admettre que l’on a un problème. Cela signifie aussi qu’en flash back, des souvenirs, et pas des plus agréables, reviennent. Ce travail sur soi ne peut se faire qu’en groupe. Il faut se serrer les coudes, parce que seul, il est impossible de tourner le dos à sa dépendance. 

 

 

Sans chichi, sans pathos, Philippe Godeau, adapte le roman homonyme de Hervé Chabalier, ex alcoolique, actuel directeur de l'agence Capa et grand reporter au Nouvel Observateur. Cet ouvrage autobiographique, dans lequel il décrit pourquoi il a choisi de se soigner et comment il y est parvenu est paru aux éditions Robert Laffont en 2004. Étonnant que Philippe Godeau se soit attelé à la réalisation. Lui qui a brillé dans la distribution et dans la production n’avait encore jamais réalisé de film. Il a du s’y mettre parce que tous les réalisateurs qu’il avait contacté n’avait pas le même point de vue que lui pour raconter cette histoire. Finalement, il a fini par se persuader qu’il pourrait réaliser ce film. Lui restait plus qu’à trouver le bon acteur. Les noms de Christian Clavier, Daniel Auteuil, Dany Boon ont longtemps circulé, mais c’est François Cluzet qui s’y est collé. Grosse pression pour cet acteur qui est de tous les plans, acteur ceci dit Impeccable qui a d'abord travaillé sur le texte pour s'imbiber de l'histoire. Grand bien lui en a pris, puisqu’il ne se contente pas de réciter sa partition. Il parvient à faire passer l’émotion de son personnage simplement dans des regards, des postures. Et puis, s’il brille comme ça, c’est aussi parce qu’il a pu compter sur des partenaires remarquables dont Michel Vuillermoz, personnage d’une extrême fragilité mais qui la masque en faisant preuve d’humour. De toute façon, tous sont fragiles. La pire de toutes, la plus jeune, Mélanie Thierry. Elle incarne une jeune fille de 23 ans, alcoolique aussi, quelque chose que François Cluzet ne comprend pas. Comment peut-on devenir alcoolique et gâché sa vie si jeune?

 

 

LE DERNIER POUR LA ROUTE, un film qui ne jette surtout pas la pierre, qui ne juge en aucun cas les alcooliques. Pas question non plus de montrer ce que l’on sait déjà sur les dommages collatéraux causés par l’abus d’alcool. Le film raconte encore moins une dérive, mais au contraire, une tentative de remonter à la surface, de quoi donner de l’espoir à ceux et celles qui souffrent d’alcoolisme ou souffrent à cause d’un malade de l’alcool. LE DERNIER POUR LA ROUTE, un film à consommer sans modération!

 

 

 

 

 

 

 

LA PROPOSITION:

Même pas malhonnête: Beurk!

 

 

 

C’est toujours la même histoire avec les comédies romantiques hollywoodiennes! Un homme et une femme que tout oppose se rapprochent pour une bonne ou une mauvaise raison. Bravant les embûches, ils se découvrent des atomes crochus et finissent par mélanger leurs molécules en tombant dans les bras l’un et l’autre. Et c’est là que vous me dites: « Qu’est-ce que LA PROPOSITION pourrait bien avoir de plus que les autres films du genre qui l’ont précédé? » Rien! Absolument rien!, vous répondrais-je, si ce n’est un personnage secondaire hilarant, Ramone, tour à tour commerçant, serveur, cheapendales et curée. Il est incarné par Oscar Nuñez. C’est lui le seul atout du film! Et on ne peut même dire que c’est maigre vu le bide qu’il affiche!

 

 

N’empêche que ces apparitions réjouissantes devraient suffire à vous réveiller régulièrement, vous empêchant de pioncer pendant 1 heure et demi devant des situations convenues. Car soyons franc, LA PROPOSITION est beaucoup trop honnête pour être chouette! Ce film sans saveur ne recèle aucune cocasserie. Quant au politiquement incorrecte, il n’a tout simplement pas droit de citer. On est donc face à une comédie sentimentale classique, insipide signée Anne Fletcher, spécialiste en ce domaine, revoir 27 ROBES ou autre SEXY DANCE pour s’en convaincre. Pour finir de vous achevé, notez que Sandra Bullock, longtemps associées aux comédies sentimentales renoue donc avec le genre. Elle assure en plus la production exécutive de LA PROPOSITION, sans doute pour surveiller de plus prêt sa partition. Sandra Bullock incarne Margaret, une femme à poigne, intraitable, irascible, redouté de tous. Même si elle dirige avec une main de fer dans un gant de crin, un département dans une société d’édition, on la voudrait un poil plus cruelle encore, nettement plus mesquine, mais non. Elle est juste un cœur de pierre dans un corps de rêve! D’origine canadienne, les services de l’immigration de la ville de New York lui cherchent quelques noises. Il faut dire qu’elle n’est pas très en règle avec ces paperasseries. Alors, pour éviter l’expulsion, et donc le licenciement, elle convient de jouer la comédie avec son assistant, Andrew, incarné par Ryan Reynolds, valeur montante à Hollywood, vu dans Blade Trinity ou plus récemment aux cotés de Wolverine. Il se trouve que si l’assistant Andrew connaît tout de sa patronne, l’inverse est loin d’être vrai. Pas facile dans ces conditions de duper le Sherlock de l’immigration. Pour mieux brouiller les cartes, les 2 faux tourtereaux s’envolent pour le fin fond de l’Alaska, histoire de passer un week end en amoureux dans la famille d’andrew et par la même annoncer officiellement leur mariage.

 

 

Vous l’avez compris, si vous n’êtes pas du genre fleur bleu, vous pourrez rater sans regret ce film qui ne restera de tout façon pas dans les anales du 7ème art! Quoique? Le terme ‘anal’ est peut-être bien choisi vu le coté cucul de la chose en question!

 

 

 

 

 

 

LA BOÎTE DE PANDORE:

une boîte vide!

 

 

 

Attention, observez bien l'affiche de ce film. On y remarque au second plan un panneau 'interdiction de stationner'. Alors pour une fois, si vous respectiez le code de la route? Si vous croisez cette affiche sur la devanture d'un cinéma près de chez vous, circulez, y a pas grand chose à voir! Soyez prévenu que LA BOITE DE PANDORE n'a rien d'un film de divertissement. Ici, c'est la prise de tête assuré. Vous allez vous frotter à un film d'auteur, une boite remplie ras le couvercle de symbole pas toujours faciles à décrypter, en réalité l'œuvre de la réalisatrice phare du cinéma turc:Yesim Ustaoglu. Son but: montrer à quel point les illusions perdues ont été insidieusement remplacées par le conformisme. En Turquie, l'élite intellectuelle a perdu de son influence à force de concessions, préférant le statut quo à l'opposition au pouvoir en place. Tout cela débouche, de la part des nantis, sur une attitude de mépris envers « les autres », les petites gens notamment. Nos relations à autrui sont factices, et ce jusqu'au sein même de la famille. Dépression, besoin d'évasion ne fusse que par le biais de paradis artificiels, manque de communication, peur, solitude, égoïsme, frigidité, rapport aux enfants compliqué, tout ce qui caractérise l'individu moderne est enfoui dans une boite de pandore. Il suffit donc d'un rien pour qu'elle s'ouvre et qu'ainsi tout un chacun montre sa vraie nature. Le déclencheur, une vieille femme frappée par la maladie d'Alzheimer. Alors que  Nusret, la vieille dame en question, disparaît de sa maison, dans les montagnes de la Mer Noire, elle ne se doute pas qu'elle va mettre les nerfs de ses 2 filles et de son fils à rude épreuve. Si les 2 filles sont parvenues à grimper l'échelle sociale, le fiston lui, est resté englué tout en bas. Qu'importe, puisque les enfants sont le cadet des soucis de cette vieille qui débloque. N'empêche que son évanouissement en pleine montagne sera un révélateur. Finalement, en courant après leur mère dans les collines puis dans les rues d'Istanbul, ces 3 êtres vont surtout courir après leur propre vie. Seul, le fils de l'une des filles, en rupture avec sa mère, parviendra à nouer le contact avec sa grand-mère alors qu'il ne l'a pourtant jamais vu jusqu'à présent. 

 

 

LA BOITE DE PANDORE est aussi passionant à suivre qu'une course d'escargots dopés au valium! Et encore, je ne suis pas certain que cette image enprunte d'une certaine symbolique soit réellement adaptée à l'idée à transmettre! Oui, ce film va à 2 à l'heure. Mais le coté contemplatif n'est pas le pire de ses défauts. Notez que la contemplation, je n'ai rien contre, à condition que les images me racontent quelque chose! Ici, c'est loin d'être le cas! D'ailleurs, on découvre le poteau rose dès le début, à tel point qu'on se demande si on doit rire ou au contraire, conserver son sérieux. Que je vous dise en effet que la réalisatrice opte pour un plan fixe sur un pan de montagne verte. La caméra panote très lentement jusqu'à s'immobiliser sur une bicoque isolée dans cette nature. On entend une vache meugler, un coq cocoriquer et des cloches clocher! C'est fou comme dans ce genre de films, dès qu'on a un plan campagnard, il faut que l'on ajoute des bruitages de vache et de coq pour faire encore plus campagne! A quoi bon? A la réflexion, on peut admettre l'utilité du procédé. Au moins, le spectateur est prévenu que rien ne lui sera épargné. Pour preuve, quand on est à la ville, les gens usent et abusent du téléphone portable. On a ainsi droit à  toute une game de sonneries parfaitement déclinées pour faire moderne. Le pire, c'est sans doute cette systématique: lorsque la vieille dame apparaît à l'écran, il fait soleil. Quand ses enfants la cherche il pleut des corde. C'est donc d'elle et d'elle seule que proviendra la lumière, la vérité! Après tout, vieillese n'est-elle pas mère de sagesse. Les gnards n'auront donc quà se la coincer devant le désir de l'ailleul de retourner mourir dans sa montagne avant qu'elle ne l'oubli dira-t-elle,,,   poufff... pitié... N'en jeté plus.  

 

 

Quel gachi. Tout ça est bien dommage, Ce qui aurait pu être un film un peu fantaisiste, ce qui aurait du être une tragicomédie enlevée sur la maladie d'Alzheimer et ses conséquences devient vite un mélo pathétique, une bête histoire de famille ou chacun reproche à l'autre sa manière de vivre, ou plutôt de mal vivre. LA BOITE DE PANDORE n'est finalement rien d'autre qu'un film de festival: grand public s'abstenir! Au passage, ce n'est pas un hasard si il a été remarqué à San Slébastien par exemple en obtenant le coquillage d'or du meilleur film, un coquillage malheureusement vide! 

 

 

 

 

L'ARMEE DU CRIME:

Décevant mais passionnant


 


Et dire que ce devait être le long métrage de sa vie! Pas si sûr que Robert Guédiguian ait réellement réussi son film ultime. Quelques défauts émaillent en effet cet œuvre qui manque un peu de chef. Pour être honnête, à force de faire trop attention à nous présenter des résistants qui ne soient pas des héros, seulement des hommes, des vrais, avec leurs qualités mais aussi leurs défauts, des types pour certains bourrés de maladresses, Robert Guédiguian fini par nous laisser sur le bord de la route. Oui, on le sait bien. Les héros, il n’y en a que dans les dysniaiseries  chères à Mickey. Oui, on le sait bien, pour oser affronter le Maréchal et ses amis du 3ème Reich, il fallait en avoir une sacrée paire. Oui, on le sait bien tout ça, mais pas suffisamment aux yeux de Robert Guédiguian. Remarquez qu’il n’a pas tout à fait tord. Dans la génération actuelle, qui n’a jamais connu la guerre, l’occupation, les humiliations, les arrestations arbitraires, la peur, l’étoile jaune, les tickets de rationnement, qui se souvient aujourd’hui encore des martyres de l’affiche rouge? Qui se souvient  même de cette fameuse affiche rouge ou l’on découvrait dans de petits médaillons, des tronches de yupin et de bolcheviques! Qui se souvient que ces insultes étaient très en vogue dans la France occupé de 1943. A cette époque, l'ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d'un groupe de très jeunes gens. Ils sont juifs, communistes, hongrois, polonais, roumains, espagnols, italiens, arméniens. Ces étrangers sont tous déterminés à combattre pour libérer la France qu'ils aiment, la France des Droits de l'Homme. Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ces partisans vont harceler les nazis et les collaborateurs.



Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures pour démanteler ce réseau. Au final, Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944.



Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du Crime. Leurs visages en médaillon sur un fond rouge seront placardé sur les murs de toutes les villes du pays. Morts pour la France, ces immigrés entreront dans la légende. 



C'est cette belle et tragique histoire que raconte L’ARMEE DU CRIME un film porté par des acteurs de la famille Guédiguian comme Jean Pierre Darroussin, l‘inspecteur Pujol, homme étrange qui chasse du juif et du coco parce que sa fonction le lui impose, mais dont on ne sait réellement si il le fait par conviction. Ariane Ascaride est aussi de la partie. Elle joue la mère d’un des partisans. Simon Abkarian dont c’est la seconde participation à un film de Guédéguian (se souvenir du VOYAGE EN ARMENIE) est remarquable de justesse et de sobriété dans le rôle du poête meneur Manouchian, une première fois arrêté puis libéré. Il a du renier ses convictions politiques pour échapper au peloton d’exécution. Se sentant lâche et coupable d’avoir officiellement tourné le dos au communisme, il aura tout le loisir de laisser exprimer son désir de vengeance contre l’occupant allemand…. Etrange pour un type qui refusait l’idée de donner la mort. Lui qui ne savait pas se servir d’un flingue allait en tout cas se retrouver à la tête de ces partisans étrangers. Manouchian, un grand bonhomme qui écrira dans une longue lettre avant d’être exécuté: "Je meurs sans haine pour le peuple allemand". 

 


Manouchian dissimulera jusqu’au bout à sa femme, jouée par Virginie Ledoyen (une petite nouvelle dans le clan Guédiguian), ses activités, même si elle se doutait bien qu’il avait des contacts avec la Résistance. D’ailleurs, ensemble, ils imprimaient des tracts. Pour répondre aux ordres de Manouchian, Robert Guédiguian a convoqué la relève, de jeunes acteurs qui ont pris plaisir à incarner ces mecs, et ça se voit. Ça se ressent. Ils sont tous excellents, de Robinson Stevenin à Grégoire Leprince Ringuet, en passant par Lola Naymark ou encore Adrien Jolivet. Il était important aux yeux du cinéastes que ces jeunes gens fassent partie intégrante de ce cette ARMEE DU CRIME. Parce qu’un film n’est jamais gratuit pour Guédiguian, parce qu’il doit toujours y avoir l’idée d’une transmission, c’est la raison pour laquelle il a tenu a inviter cette jeune génération à participer à son projet, faramineux pour le cinéaste habitué aux budgets riquiqui. Ici, il l’a explosé pour cause de recours aux effets numériques. En effet, pour garantir une reconstitution sans impairs, et elle l’est, les repérages ont duré 3 mois. Et pour cause, Les bâtiments ou les lieux de Paris qui datent de cette époque ont presque tous été repeints, réhabilités. Ils sont devenus chics. Ceux qui sont restés dans leur jus se trouvent d'ailleurs davantage dans les beaux quartiers que dans les quartiers populaires qui, pour la plupart, ont été détruits et plusieurs fois refaits. Il a donc fallu mélanger du studio et des décors naturels tous retouchés. Au total, 133 interventions numériques ont été effectuées pour enlever une parabole par-ci, ajouter des barreaux sur une fenêtre à double vitrage moderne par-là... Le résultat est franchement impeccable. 


En résumé, si la reconstitution historique, le casting, la mise en scène sont parfaites, L’ARMEE DU CRIME souffre de quelques longueurs, mais surtout d’une entrée en matière un peu poussive. Robert Guédiguian perd trop de temps sur le début de son film pour nous présenter les protagonistes de cette histoire, une histoire qu’il faut néanmoins aller voir au cinéma, car, rappelons que sans ces hommes et ses femmes dotés d‘un courage exceptionnel, sans la Résistance, aujourd’hui la langue officielle que l’on parlerait en France serait l’allemand!





 


FISH TANK:

un effrayant aquarium



Récompensé au festival du Cannes par un prix du jury, voici un film âpre, l’œuvre d’Andrea Arnold.  La scénariste réalisatrice fait parti de cette race de cinéastes rares qui préfèrent l’authenticité à l’émotion préfabriquée. Pour commencer, elle part toujours d’une image avant d’écrire un scénario. Elle scrute, observe, se pose des questions. Dans le cas présent, impossible de savoir quelle photo l’a inspirée, mais on imagine volontiers qu’il s’agissait du cliché d’une ado, sans doute dans la loose avec en arrière plan une banlieue désolée. Une jeune fille en survêtement et sweet-shirt à capuche, un walkman vissé sur les oreilles et éructant le "life's a bitch" de Nas, une piaule à l’abandon, un terrain vague, quelques caravanes miteuses, un vieux cheval promis à l’abattoir, une casse auto, des barres de béton, un appart un peu crado, un quartier résidentiel pas loin, un champ, la Tamise, la mer… Il n’en a pas fallu plus à Andréa Arnold pour raconter l’histoire de Mia, 15 ans, une ado à problèmes. Virée de l’école, rejetée par ses copines, Mia a le coup de boule facile. Désoeuvrée, Mia est en rébellion contre sa petite sœur et sa mère, une femme seule qui fait ce qu’elle peut pour élever ses 2 filles, une femme qui organise des beuveries aux accent de sauteries dans son salon en plein après midi, pendant que ces 2 enfants restent à l’étage, coincées dans leur chambre. Pour oublier ce quotidien désolant, Mia se réfugie dans la danse. Elle partage son temps entre le hip hop et de longs moments d’errances dans les rues. Chaque jour, elle marche le long d’un terrain vague ou un vieux canasson, chétif et sale attend la mort. Mia s’obstine à vouloir le libérer, mais les propriétaires voient ses interventions d’un mauvais oeil, ce qui lui vaudra quelques soucis. Un jour qu’elle rentre à la maison, elle croise Connor, le nouveau copain de sa maman. Connor, un type à priori bien, attentionné, tendre, à l’écoute, apporte un peu de bonheur dans cette maison qui en manque sérieusement. Mais si ce bonheur n’était qu’un leurre?



Tourné le plus souvent caméra à l’épaule, de quoi accentuer le sentiment d’urgence qui traverse tout le film, urgence de s’extirper de ce quotidien sans issu, FISH TANK repose aussi sur la confrontation entre comédiens professionnels et amateurs. C’est la recette de la fameuse authenticité recherchée par Andréa Arnold et évoquée en préambule. Et dire que Mia, alias Katie Jarvis, l’héroïne au caractère bien trempée, ado du film qui crève littéralement l’écran s’offre ici une première expérience cinématographique! Andréa Arnold, culottée à l’extrême a donc trouvé son héroïne sur le quai d’une gare. Katie Jarvis était en train de se disputer avec son petit copain. Andréa Arnold lui propose alors de venir faire un brin d’essai. La gamine ne croit pas aux dires de son interlocutrice, refuse de lui refiler son numéro de téléphone, mais tout de même intriguée, elle se pointe au casting. Lors d’un deuxième rendez-vous, trop timide pour oser danser devant tout le monde (elle déteste la danse et n’a jamais joué la comédie de sa vie), la réalisatrice et son directeur de casting sont obligés de sortir de la salle pour laisser Katie s’exprimer devant une caméra Dv. En visionnant la prestation de la jeune fille, Andréa Arnold découvre une gamine qui certes ne sait pas danser, mais elle possède un quelque chose, un je ne sais quoi impossible à définir! Son seul atout, un naturel à toute épreuve qui lui permet de ne pas jouer à être Mia mais bel et bien d’être Mia! Andréa Arnold se fie à son intuition et lui propose le rôle. Pari risqué car l’ado est de tous les plans, mais pari réussi.



Pour le choix de Connor, autre personnage essentiel du film, Andréa Arnold se tourne vers Michael Fassbender, vu dans HUNGER, film que Andréa Arnold n’a jamais visionné! Non, elle s’est juste fiée à un extrait de WEDDING BELLES dans lequel apparaissait Michael Fassbender, et là encore, son instinct a parlé. L’acteur accepte immédiatement la proposition bien que la cinéaste ne lui transmet aucun scénario. C’est l’autre particularité d’Andréa Arnold! Encore cette sacro sainte recherche d’authenticité. Elle ne donne le début du scénario que quelques jours avant le tournage, un tournage qui se déroule dans la chronologie des événements du film. Elle peut ainsi modifier ce qu’elle veut en fonction de ce qui se passe sur le plateau, au jour le jour. Quant aux comédiens, il ne peuvent jamais anticiper ce qui va leur arriver, comme dans la vie finalement! Le résultat est fascinant! FISH TANK, un grand film, simple, efficace, avec des personnages qui font tout ce qu’ils peuvent pour s’extirper de leur situation, et tenteront d’échapper comme ils le pourront à un moment d’égarement lourd de conséquences.









DISTRICT 9:

l'invasion des crevettes

de l'espace!


 


Johanesburg. Il y a 28 ans. Un vaisseau spatial de taille impressionnante stationne au dessus du cœur économique d’Afrique du Sud. A son bord, on découvre 1 millions et demi de crevettes de l’espace. A priori inoffensives car affaiblies, souffrant de mal nutrition, ces bébêtes intergalactiques sont évacuées dans l’urgence et parquées à la va vite à l’intérieur d’une zone de sécurité que l’on baptise le District 9. 



Johanesburg. Aujourd’hui. Le vaisseau est toujours au dessus de la ville, mais le District 9 s’est transformé en zone de non droit, un bidonville géant ou les nigérians cohabitent avec les extraterrestres. En fait, les nigérians contrôlent la zone. Ce sont eux qui par exemple, échangent les armes des crevettes spatiales, fusils, canons et autres gadgets hyper sophistiquées, contre des boites de bouffe pour chat, le pêché mignon des crevettes. Le truc, c’est qu’aucun humain ne peut utiliser ces armes. Pour cela, il faut de l’ADN martienne. Depuis 28 ans, la MNU, une société privée chargée

du sort des créatures, mais qui en fait s’en contre fiche, a tout tenté pour en trouver. En vain. Et pourtant, la MNU s’est acharnée. Il faut dire que cette société pourrait dégager d'énormes bénéfices si elle arrivait à faire fonctionner cet extraordinaire arsenal.

 

Toutefois, la situation dégénère de jour en jour. C’en est trop pour la population avoisinant le District 9. Les extra terrestres se font de plus en plus envahissants. Ils dérangent. Leur sens de l‘humour est moyennement apprécié. Pour se marrer, les crevettes aiment faire dérailler des trains. En plus, elles dévorent tout ce qu’elles trouvent. Elles raffolent des pneus, l’équivalent de notre guimauve! Ça ne peut plus durer. Décision est prise d’évacuer le District 9 et de déplacer ces non humain dans un autre camp, à 200 km, spécialement conçu pour garantir plus d’hygiène, plus de sécurité et un meilleur encadrement.

 


Pour organiser le déplacement de cette population, on nomme un responsable: un certain Wikus van der Merwe, le looser de service, celui sur qui personne n’aurait misé un seul rand. Wikus, c’est le Borat Sud Africain! Ceci dit, Wilkus prend sa mission très à cœur. Malheureusement, à la suite d’une maladresse, cet abrutis de Wilkus va contracter un virus extraterrestre qui modifie son ADN. Progressivement, il se métamorphose en crevette de l’espace. Wikus devient alors l'homme le plus recherché de la planète. Il faut dire qu’il est la clé qui permettra de percer le secret de la technologie Alien. Trahis par les siens, abandonné par sa hiérarchie, isolé, sans aide ni amis, il ne lui reste qu'un seul endroit où se cacher : le District 9...



Tournée comme un documentaire, incluant images saisies caméra à l’épaule, témoignages, reportages in situ, comptes rendus d’envoyés spéciaux, District 9 possède plus d’un atout. Le premier est sans doute de s'emparer d'un sujet aussi sérieux que l'apartheid et de le traiter sur le mode de la science fiction. Avis donc aux amateurs de SF, ne vous laissez pas abuser par la bande annonce du film et attendez vous à voire plus qu'un vulgaire film d'action. Maintenant, pour ceux qui ne résistent pas à l'idée de voir des images avant de se précipiter dans une salle sombre, regardez plutôt le court métrage de Neill Blomkamp, ALIVE IN JOBURG. 



Dans ce film court, Neill Blomkamp, l’as des effets spéciaux, plongeait déjà son spectateur dans un Johannesburg en proie aux problèmes d’intégration extra terrestre. ALIVE IN JOBURG a tapé dans l’œil de Peter Jackson (LE SEIGNEUR DES ANNEAUX). Ni une ni deux, le Hobbit signe un chèque de 30 millions de dollars à Blomkamp pour qu’il décline son idée en version longue. Il reprend donc la colonne vertébrale de son court, qui ressemblait déjà à un faux documentaire. Il convoque une partie de l’équipe qui a bossé sur les créatures du SEIGNEUR DES ANNEAUX pour concevoir ces crevettes de l’espace. Il s’offre en prime un plan marketing façon BLAIR WITCH PROJECT poussé à l’extrême, qui combine les bonnes vieilles ficelles (flyers, affichage, pancartes) et les plus modernes (Facebook, Twister ou autre sites internet pro humain ou pro aliens) Le buzz est créé dès 2008. Et ça marche, puisque le film a rapporté 37 millions de dollars rien que le premier week end d’exploitation aux USA. Un succès pour le moins mérité tant le film se laisse regarder agréablement. Ça gicle, ça explose, ça joue du pistolet laser, ça tabasse, ça rigole, ça ressasse du Banlieu13, du Transformers et même un soupçon de Borat. Passer le cap du dégoût lors des premières apparitions des extra terrestres, on se laisse embarquer sans peine dans ce District 9 en devinant la fin bien avant qu’elle n’arrive. Mais dans ce genre de film popcorn, ce qui compte, c’est pas la fin, mais c’est de faire preuve de patience jusqu’à la sortie d’un District 10! Peut-être….







MEURTRES A 

LA ST VALENTIN 3D:

une daube sans relief!



Il faudra vous y faire. Hollywood a trouvé un nouveau filon: Les remakes en relief de films d’horreurs cultes! Après  DESTINATION FINALE revu  en 3D, c’est au tour de l’épouvantable MEURTRES A LA ST VALENTIN, de George Mihalka, sorti en 1981, de passer à la moulinette 3D. Et ce n’est que le début. Dans les cartons, LA NUIT DES MORTS VIVANTS 3D, LA FIN DE FREDDY L’ULTIME CAUCHEMAR EN 3D, LES 3D DE LA MER, VENDREDI 13D, DU SANG 3D POUR 3DRACULA, et j’en passe et pas forcément des meilleurs en 3D! Cela dit, le public semble pour l’instant prêt à suivre si on en juge les chiffres de fréquentations de salles de Destination Finale. En clair, la 3D, ce n’est pas une manne, mais une mine, et ce n’est rien de le dire, tant il est vrai que l’intrigue de MEURTRES A LA ST VALENTIN, pour revenir à celui là, a pour cadre justement la petite ville minière de Harmony. Secouée par un terrible drame, à cause d'une erreur du débutant Tom Hanniger, cinq mineurs trouvent la mort. Harry Warden est le seul rescapé mais il est plongé dans le coma. A son réveil, le jour de la Saint-Valentin, il tue vingt-deux personnes avant d'être lui-même abattu par la police locale. Depuis ce coup de grisou de Harry Warden, la ville commémore tous les ans ce massacre. Seulement, cette année là, Tom Hanniger revient en ville dans le seul but de tirer un trait sur ce passé douloureux. 



Mais le passé est tenace. Alors que les meurtres se multiplient à Harmony, il devient évident que Harry Warden est de retour pour achever sa vengeance: Harry ou sa copie?



MEURTRE A LA ST VALENTIN, un scénario qui a malheureusement bien vieilli et ce n’est pas la 3D qui peut y faire quelque chose. Certes, la technique est impressionnante. Au passage, le procédé de captage d’images a été optimisé pour ce remake. Un format nouveau : la Haute Définition 4K a été testé. Tandis que la HD standard enregistre des images de 2000 pixels, la HD 4K monte jusqu'à 4000 pixels. La différence est nette, l’efficacité des effets liés à la 3D étant renforcés. L’autre intérêt, c’est que grâce à cette caméra à la pointe de la technologie, on peut visionner une scène en 3D tout de suite après l'avoir tournée, de quoi juger instantanément du rendu et modifier en conséquence une prise de vue. Ceci dit, tout ce déballage de haute technicité ne permet pas d’oublier à quel point il est facile de démasquer le tueur. A croire que les producteurs ont volontairement rien toucher au scénario original, histoire que le spectateur se concentre sur l’essentiel: la pétoche… Et c’est là que l’on peut se demander si  la peur est réellement au rendez-vous? Pas exactement!



A la limite, les gros coups de violons vous feront plus sursauter que les coup de pioches dans le poitrail, que les mâchoires fracassées à coup de pelle qui sortent de l’écran, que les crânes transpercés, que les naines clouées au plafond, que le souffle du Dark Vador tueur emmailloté dans sa combinaison de mineur… Question frousse, l'utilisation de la 3D n’apporte absolument rien à ce film. Ceci dit, la scène de baise dans le motel n’est pas mal… un orgasme comme ça, ça peut faire peur!  Vous le constatez, avec MEURTRES A LA ST VALENTIN, on reste au fond du trou et ce n’est pas le fils spirituel de Wes Craven, un certain Patrick Lussier qui a pu y changer quoique ce soit.



Réalisateur devenu un ténor de l’épouvante en 6 films, c'est auprès du maître de l'horreur que le cinéaste a fait ses armes en tant que monteur. Il a ainsi appris les astuces d'un bon film d'horreur qu'il décrit ainsi : "Tous les films de Wes reposent sur les personnages. Quand vous laissez l'histoire et les personnages passer au premier plan, l'horreur naît spontanément des événements. Pas besoin de répandre des litres de sang sur l'écran." Le problème c’est que l’histoire est mince comme une feuille de pq et que les personnages sont aussi complexes qu’un puzzle à 2 pièces! En clair, Ce MEURTRE A LA ST VALENTIN 3D ressemble plus à une blague qu’autre chose…. Même la date de sortie, le 9 septembre nous fait déjà bien marrer!







LES REGRETS:
 le nouveau film

de François Truffaut!

 

 

 

Il y a presque 3 décennies, Cédric Khan tombait amoureux, sans le savoir, de LA FEMME D'A COTE. Sans vouloir trahir, ou pire encore, copier Truffaut, Cédric Khan se dit que lui aussi, et sans regret, il pourrait bien explorer cet univers déjà défriché par Truffaut au début des années 80. Alors, il oublie Fanny Ardant, Gérard Depardieu, et se met au travail. Cédric Kahn, chirurgien des sentiments, (il l'a déjà prouver avec des films comme L'ENNUI, avec l'adaptation du parcours cahotique de ROBERTO SUCCO ou avec cette autre adaptation de Simenon FEUX ROUGE) opère scalpèle en main une histoire amoureuse à l'esthétique remarquable. Quand Mathieu et Maya font l'amour langoureusement, mais tout de même un peu sauvagement, sur les marches d'un escalier, dans la pénombre d'une maison campagnarde, c'est au rythm de la musique de Philipp Glass qu'ils s'accouplent. Sonnez clarinette, raisonnez violons, gémissez Valéria, Jouissez Yvan! C'est sensuel, érotique et très beaux. Mais avant ces retrouvailles charnelles, il faut rappeler que Mathieu est à un tournant de sa vie. Marié, sans enfant, cet architecte parisien est amené à revenir dans la maison familiale. Il doit affronter la mort imminente de sa mère. Epaulée à distance par sa femme dans cette dure épreuve, le hasard le met en face de Maya, son grand amour d'antant. Quinze ans plus tôt, Mathieu a fuit Maya. Il l'a abandonné sans explication, sans lui laisser la possibilité de comprendre pourquoi, simplement parce qu'elle a eut un peu de retard à l'un de leur rendez-vous. Mathieu et Maya  n'ont jamais été réglé sur le même méridiens. Ils ont toujours été en décalage. Quand l'un est sur, l'autre doute. Quand l'un doute, l'autre est sur....et le pire, c'est que cette histoire est sans fin. Oui, pas de happy end dans LES REGRETS, pas de tragédie non plus, même si on la frise!Aujourd'hui, l'heure des retrouailles a donc sonné .Tout va alors très vite. La flamme se rallume instantanément. Un véritable brasier consumme les amoureux d'avant devenus amants. Dès lors, les 2 se prennent à fantasmer qu'un nouveau départ serait possible. En tout cas, Mathieu veut y croire. Il est prêt à abandonner sa femme, son boulot, sa vie pour repartir avec Maya. Mais elle, elle semble plus incertaine. Elle n'a plus envie de souffrir.

 

 

LES REGRETS, un film qui peut raisonné en chacun de nous. Qui n'a pas connu une passion forte , terminée en eau de boudin?  Qui ne s'est jamais demandé si sa vie aurait la même saveur si cette passion n'avait pas pris fin prématurément? Qui n'a jamais repensé à ce que l'autre était devenu, quel chemin de vie il ou elle avait pris? En 2 mots: LES REGRETS, qui n'en a jamais eut? C'est avec un sujet aussi mince que celui-ci que Cédric Khan parvient a embarquer le spectateur. Bien sur que le déroulement du film n'a rien d'original. Sa force est ailleurs. Déjà dans la présence d'Yvan Attal, peu habitué à jouer dans ce registre sentimental. Yvan Attal surprend agréablement. Il n'a aucun artifice auquel se raccrocher pour trouver la bonne posture. Il est à poil, seul avec son personnage, troublé, torturé, obsédé à l'idée de louper sa vie, de rater l'amour de sa vie. Ce terrien est en parfaite opposition avec la très aérienne Valéria Bruni Tedeschi. Tour à tour amoureuse folle, prête à la passion ou au contraire, récalcitrante au point de fuir, appeurée à l'idée de souffrir à nouveau, Valéria Bruni Tedeschi insuffle juste ce qu'il faut d'érotisme dans ce film d'amour découpé, monté comme un film d'action, avec son lot de rebondissement et de suspens. Certes Yvan Attal n'a pas de flingue, mais il dégaine tout de même plus vite que son ombre! Une manie qui pourrait bien irriter profondément Philippe Katerine, de passage dans ses REGRETS. Il est le mari un peu baba de Valéria Bruni Tedeschi.
 

 

LES REGRETS, ce n'est pas seulement une fuite en avant. Il y est question aussi du conflit des sexes. Mathieu et sa femmes travaillent ensemble. Le film parle, d'une certaine manière, de rivalaité professionnelle. Il évoque surtout une mise à mort, une idée toute symbolique, celle de tuer l'autre au sens de le soumettre. Sa femme n'est pas dupe. Elle sent bien que Mathieu lui cache quelque choses, mais elle ne dit rien. Elle se soumet , par peur de perdre Mathieu peut-être, Mathieu qui fini par se soummettre au désir de Maya, Maya qui se soumet à l'idée d'un possible retour en arrière...  Bref, LES REGRETS, vous n'en aurez pas si vous vous soummettez à l'idée d'allez voir ce film au cinéma.

 

 

 

 

 

 

 

J'AI TUE MA MERE:

on est mort de rire! 

 

 

 

Laissez moi vous dire en préambule que ce Xavier Dolan est à surveiller de très près. En effet, avec J’AI TUE MA MERE, ce jeune homme est parvenu à réaliser un premier film époustouflant, au rythme incroyablement soutenu, et ponctué d‘excellentes idées de mise en scène. Une énergie folle se dégage de ce long métrage extrêmement réjouissant où les acteurs défendent chacun leur personnage avec férocité pour certains, avec lassitude pour d’autres.  

 

 

Laissez moi vous dire en préambule que ce Xavier Dolan est à surveiller de très près. En effet, avec J’AI TUE MA MERE, ce jeune homme est parvenu à réaliser un premier film époustouflant, au rythme incroyablement soutenu, et ponctué d‘excellentes idées de mise en scène. Une énergie folle se dégage de ce long métrage extrêmement réjouissant où les acteurs défendent chacun leur personnage avec férocité pour certains, avec lassitude pour d’autres. 

 

 

En fait, ce jeune homme a de la peine à vivre son homosexualité. Il est habité par un sérieux mal de vivre. Et son attitude s’en ressent. Il n’a pour l’heure pas fait son coming out, et n’est pas prêt de le faire. Au lieu de se libérer, il s’enferme dans une agressivité sans borne. Il fait preuve d’une insolence rare vis à vis de sa mère. Il se sent supérieur à elle et ne manque jamais une occasion de le lui montrer. On aimerait le tarter, lui apprendre le respect, mais finalement, on est contraint de laisser ce maestro du verbe exercer son art de l‘irrespect. Il ose dire, avec un aplomb déconcertant, tout ce que vous ne direz jamais à votre maman. Le spectacle en devient jouissif. On a de la peine à ne pas éclater de rire devant les saloperies qu’il balance à cette maman qui a visiblement abdiqué.  

 

 

Il faut ajouter que Xavier Dolan a des idées de mise en scène tout bonnement géniales. Il possède un sens du décadrage qui cadre justement très bien avec le ton du film. D’autre part, là ou n’importe quel autre cinéaste aurait opté pour une voix off de série racontant une histoire, Xavier Dolan, lui, choisi la vidéo off. En gros, le réalisateur qui est aussi le personnage principal, se filme en noir blanc avec une petite caméra dv. L’image est souvent bancale, là encore décadrée. Il parle donc plus ou moins habilement devant l’objectif, de sa mère et des rapports douloureux qu’ils entretiennent. Entre 2 confessions, le film reprend ses droits et le quotidien qu’il partage avec cette maman, avec son pote, avec une de ses profs, nous est ainsi dévoilé.

 

Attention, J’AI TUE MA MERE n’est pas un thriller, mais une superbe histoire d’amour haine entre une mère qui ne supporte plus son rejeton, une mère fatiguée, usée d’entendre son ado se plaindre sans cesse, une mère qui a jeté l’éponge et un fils qui n’aime pas sa mère, ou plutôt qui l’aime mal, ou plutôt qui ne sait pas comment l’aimer. D’entrée de jeux, le ton est donné: « je n’aime pas ma mère, je ne l’aime pas quand elle mange, elle m’énerve », dit-il, alors qu'en guise d’illustration, en gros plan, une bouche dévore un choux à la crème. Plan large sur un jeune homme et une femme assis dans une cuisine. Le gamin est excédé, ulcéré. La femme ne mange pourtant pas spécialement comme un porc, mais il ne peut s’empêcher de lui faire remarquer qu’elle a de la crème sur les cotés de la bouche: « Mais non de dieu, tu ne peux pas bouffer proprement, lui lance-t-il. Mais essuie toi, non de non! A droite, là, y a de la crème! Mais non, pas à gauche, à droite je t’ai dit. Bordel! Tu ne m’écoute pas, comme toujours, tu ne m’écoute jamais! j’en ai marre de toi!!! » . Et pendant qu’il monte dans les tours, elle, elle savoure son choux en silence. Elle laisse faire, impassible. Elle encaisse en s’essuyant la bouche. Pas de pathos dans cette scène, mais une réelle envie de comédie et ça marche. Le texte brillant, est servi par 2 comédiens excellents. Dans la scène qui suit, cette impression d’excellence se renforce. On retrouve les 2 mêmes en train de se prendre le choux, cette fois dans une voiture. Il reproche désormais à sa maman sa conduite irresponsable. Elle se remaquille en conduisant.

 

-Mais tu veux nous tuer ? C’est ça??? Mais pose ce rouge à lèvres!!! Ce n’est pas bien. C’est même dangereux….Et en plus tu écoutes un talk show lamentable à la radio qui pourrait te déconcentrer!

 

-Mais enfin voyons, moi j’aime bien cette émission! En plus,elle est culturelle! ose-t-elle timidement.

 

-Arrêtes cette émission tout de suite! C’est ringard. C’est pour les cons! De toute façon, t’es ringarde, t’es qu’une ratée. Tu me fais chier! »

 

Et les reproches pleuvent comme ça jusqu’à ce qu’elle se décide enfin à larguer cet ingrat au bord de la route. Inutile de dire que le bout de chemin que l’on va faire avec ses 2 personnages sera chaotique. C’est tout le long du film comme ça et le pire, c’est que ça ne tourne jamais à vide. Forcément, ces 2 personnages ont chacun une faille que l’on découvre progressivement et qui expliques leurs attitudes respectives. J’AI TUE MA MERE de Xavier Dolan, est un vrai petit bijou, qui cela dit pourra en fatiguer certain, mais ne manquera d’amuser tous les autres. J’AI TUE MA MERE, un film avec un titre emprunté à celui d’une rédaction écrite par l’ado lors d’un cours de français ! Une très belle illustration du dicton: qui aime bien, châtie bien ! A voir d’urgence. 

 

 

Le Hérisson:

un film qui manque de piquant!


 


Ni un drame, ni une comédie, dans cette adaptation du roman de Muriel Barbery L'ELEGANCE DUI HERISSON,  on est en permanence sur le fil du rasoir, ce qui est déstabilsant. Quand Mona Achache a la possibilité de pencher du coté de la comédie, elle revient immédiatement du coté du drame et quand le pathos n’est pas très loin, hop, elle re-penche vers la comédie. J’aime bien ça, cette hésitation permanente, cette volonté de ne pas choisir son camp. Par contre,  la manipulation dont j’ai été victime m'a nettement moins emballé! C’est clair que Mona Achache nous empapaoute propre en ordre!Que je rappelle le postulat. Le film commence par la déclaration d’une gaminen enfermée dans un cagibi. Elle se filme et confie à sa caméra son désir d’en finir avec la vie. Elle annonce qu’elle se suicidera le jour de son 12ème anniversaire, dans précisément 180 jours. Dès lors, le compte à rebours démarre. Cette gamine est particulièrement intelligente, très avancée pour son age mais comme souvent en pareil cas, elle est solitaire.

 


Elle vit dans un milieu bourgeois, ne s’entend pas avec sa grande sœur, reproche à juste titre certainement, la dépression de sa mère qui passe visiblement plus de temps à converser avec ses plantes vertes qu'à s'occuper de ses filles. Quant à son père, il est souvent absent car trop accaparé par ses affaires. Cela dit, un jour, Paloma, c’est son prénom, va trouver une amie en la concierge de l’immeuble, Renée incarnée par une Josiane Balasko méconnaissable. Cette femme vit repliée sur elle-même. Elle est l’archétype de la concierge, discrète, serviable, mais pas souriante du tout. Bref, un véritable hérisson, le genre de personnage à qui on ne prête pas attention en général, sauf quand on s’appelle Monsieur Ozu. C’est le nouveau venu dans l’immeuble, un riche japonais qui vient d’emménager et va s’intéresser à cette énigmatique concierge. Poussé par la curiosité, il va tenter d’apprendre à la connaître un peu mieux.



Toga Igawa incarne ce personnage d’une rare bonté. Il est anglais d’origine japonaise, possède un charisme, un charme incroyable. Le seul truc, c’est que des fois, on comprend rien à ce qu’il raconte. Normal, puisqu’il récitait son texte sans trop comprendre ce qu’il disait, un texte écrit en phonétique car Toga Igawa ne parle pas un traitre mot de français!

 

LE HERISSON, un huit clos qui se déroule principalement dans un immeuble, un bocal dans lequel se cogne les poissons rouges qui habitent là, pour reprendre une métaphore du film, un film qui au delà du suicide, s’apparente plus à un compte de fée, une histoire d’amour improbable entre 2 veufs, un film ou vous vous ferez manipuler au moment ou vous vous y attendrez le moins ! Soyez prévenu mais pas déçu si vous allez le voir! Notez qu’il y a de bonnes idées en terme de mise en scène. Ceux et celles qui détestent les voix off au cinéma, une combine de flémard, sauront apprécier la caméra off. Ce n’est pas nouveau, mais dans le cas présent, la môme à décidé de filmer en Super8 son journal intime. Elle ne se sépare jamais de sa caméra et du coup, on alterne entre ces images à gros grain, un peu crade et des images plus nettes, celle filmées par Mona Achache. Il y a aussi quelques passages d’animations, plutôt bien vu, et qui amène encore un peu plus de poésie à l'ensemble.




 

VERY BAD TRIP:

A VERY BAD THINGS II!


 


Souvenez-vous, il y a quelques années, Caméron Diaz laissait filer son future mari à Las Végas dans le film VERY BAD THINGS. Avec ses potes, il allait ainsi enterrer sa vie de garçon dans la citée des plaisirs. Finalement, tout ce que lui et ses amis parveniendraient à enterrer dans le désert, ce serait le corps d’une prostituer car leur virée tournerait au cauchemar lorsque l’un des joyeux queutards en empalmerait une sur le porte manteau de la salle de bain… VERY BAD THINGS, une spirale infernale parfaitement irrévérencieuse. Ben figurez-vous que VERY BAD TRIP pourrait presque s’apparenter à une suite, ou plutôt, à un développement. En effet, dans VERY BAD THINGS, Peter Berg, le réalisateur ne se contentait pas de rester à Végas puisque finalement le but du film était de montrer comment les 4 lascars allaient pouvoir continuer à vivre avec leur secret enfoui dans le désert. Dans VERY BAD TRIP, peu importe les conséquences, ce qui compte, c’est la beuverie. Et c’est là la bonne idée de cette comédie politiquement très incorrecte.



En effet, 4 mecs filent à Végas pour le même motif : enterrer une vie de garçon. Ils font la fête, et lorsque le lendemain matin, c’est une poule qui réveille un des mecs, on s’aperçoit, vu l’état de la suite de l’hôtel qu’ils ont loué, que la soirée a été mouvementée. Le pire, c’est qu’aucun ne se souvient de ce qui s’est passé. C’est le trou noir. Le black out total. Alors bien sur que dans ces conditions, il sera bien difficile de remettre la main sur le futur marié. Ben oui. Il est aux abonnés absent. Il a totalement disparu, alors pour le retrouver, si possible en vie, il va falloir que les 3 types rassemblent leurs souvenirs et remontent, en quelque sorte, le temps pour retracer le déroulement de la soirée. Il va surtout falloir qu’ils se dépatouillent avec la police locale, avec un gang d’asiatiques, avec Mike Tyson, lui aussi de passage dans ce VERY BAD TRIP.

 


En tout cas, vous l’avez compris, si vous êtes à la reherche d’une comédie un peu pipi caca vômis, qui alterne les moments jubilatoires aux scènes nettement moins fines et déjà vues ailleur en mieux, filez donc à Végas et régalez-vous avec ce VERY BAD TRIP de Todd Philipps, le scénariste de Borat….., mais réalisateur du très mauvais Starsky et Hutch aussi !


 

 

COUNTRY TEACHER:

un film ch(i)ampêtre!


 


Cette semaine, si vous voulez jouer la carte de la découverte, tant pis pour vous!  La découverte, c'est parfois risqué! Et ce n'est pas parce que COUNTRY TEACHER de Bobdan Slama vous fera de l'oeil, que vous devrez forcément succomber au 3ème long métrage de ce jeune réalisateur qui a ses entrées dans les festivals majeurs. C'est vrai qu'avec ses  prédédents films, les jurry du monde entier ont pu s'extasier. Celà dit, sauf erreur, même si son COUNTRY TEACHER était présenté à la mostra de Venise ou à Rotterdam, je ne crois pas qu'il ait obtenu une quelconque distinction. Et pourtant, il aurait pu.  Permettez que pour rétablir cette injustice je lui décerne la médaille du scénario prévisible, le trophée du film mammouth chargé de symboles trop lourdement appuyés, le prix de l'interprétation monocorde pour l'acteur principal au festival du film de mimique. J'ajoute que si COUNTRY TEACHER avait pu participer au festival du film de moisson, il aurait sans autre gagné le prix de la botte de paille, ou encore le prix de l'arrivée au monde d'un veau au festival du film de vétérinaire, le prix de la belle image et de la photo sublime au festival du film de la belle image et de la photo sublime.... bref, vous le comprenez,voici une fois de plus un film beau mais pénible.. Arrivée au bout de ce COUNTRY TEACHER sans essuyer un baillement sera votre Everest cette semaine! Si vous y parvenez, chapeau bas! Avouons-le, COUNTRY TEACHER est. un film tout chiant plus que touchant.



Que je vous dise toutefois, qu'au départ, cette histoire partait d'un bon sentiment. Bobdan Slama, le cinéaste, voulait explorer ce qui se passait dans la tête de gens se sentant rejeté par toute une communauté. Pour celà, Il s'est inspiré de l'histoire de deux de ses amis: "L'un était tombé amoureux d'un homme hétérosexuel pendant que l'autre, une femme, était amoureuse d'un homme gay et tous deux souffraient d'avoir été rejetés," raconte t-il. Il a donc bati la trame principal de COUNTRY TEACHER autour de ces 2 axes, en inscrivant en plus son histoire à des centaines de kilomètres de Prague, dans un petit village de campagne. C'est sans doute là sa meilleure inspiration. En effet, au début du film, un jeune homme de la ville débarque dans une école en rase campagne, là ou l'eau courrante ne coule pas dans tous les robinerts, là ou de toute façon on boit rarement de l'eau!  Un type, visiblement le directeur, l'accueille. Il le présente immédiatement aux enfants de sa classe. Mais le dirlo ne comrpend pas pourquoi ce jeune prof, si talentueux, qui a enseigné dans la capitale vient se perdre dans ce bled. Ce n'est pas normal. Il doit avoir quelque chose à cacher. Qu'importe, l'essentiel est qu'il soit là pour enseigner les sciences naturelles aux enfants. Le jeune prof prend rapidement ses quartiers dans la bicoque d'une vieille femme. Il partage dès lors ses journées entre ses cours et des après midi de glande sur un gros tas de paille. Evidemment, que l'arrivée de ce jeune éphèbe dans ce village va provoquer l'émoi d'une fermière du coin. Avec ses couettes, cette rouquine aux cheveux salles ressemble à Fifi Brin d'Acier avec 40 ans de plus! Célibataire, élevant seule son ado, cette agricultrice est toujours très digne, une constante dans ce genre de film ou l'on se complait à filmer des cul terreux qui sont dignes. Rappelons que ceux qui font des écoles de cinéma et réalisent ensuite des films font en général un complexe par rapport aux gens de condition modeste. C'est comme ça. Ils veulent leur rendre hommage, alors ils en font des paysans toujours très dignes. Faudrait juste qu'un jour, un de ces cinéastes complexé décide enfin de faire une comédie, ça nous changerait et surtout, y aurait peut-être enfin une chance de voir un de ces films faire enfin un carton au box office, fin de la parenthèse. Donc, notre Fifi Brin d'Acier en pince pour l'intello. Seulement, lui, il est attiré par les hommes, surtout par un homme, jeune, très jeune, trop jeune!

 


Voilà pour l'histoire, somme toute classique, une espèce de triangle amoureux impossible, quoique, pour être plus précis, d'un point de vue purement mathématique, le triangle est en réalité un paralélépipède à 5 cotés. C'est donc plus compliqué qu'il n'y paraît: En gros,  A est attiré par B qui est attiré C,  alors que C préfère D qui en fait se casse avec E, E étant le copain de B . Du coup, quand A s'aperçoit que ça ne collera pas avec B, il sera trop tard car D a plaqué C, qui s'est à son tour tiré du village. Restera donc A et B seuls avec leur désespoir, C qui èrre on ne sait ou, D qui a rejoint l'université et E qui s'est évaporé aussi, en Allemagne semble-t-il. Mon dieu,que d'émotion dans cette histoire, émotion saisie autravers de longs plans séquences. Les amoureux de cette technique seront servi puisque  Bobdan Slama ne jure que par le plan séquence dans ce film. Les amateurs de beauté seront aussi comblés! Oui, la beauté des paysages et des lumières vous sautera aux yeux, une beauté qui confère parfois au sublime, beauté qui, je vous le donne en mille, n'est pas gratuite. Y a biensur une symbolique cachée puisque cette beauté sert de contrepoint à la situation tragique vécue par les personnages. Et pusiqu'on en est aux symboles, il  parait que les animaux du film en sont chargés, dixit le réalisateur. Je n'ai pas réellement bien compris lesquels. Derrière un troupeau de mouton je veux bien qu'il y ait une symbolique, mais derrière des vaches qui suivent une fermière qui leur balance du grain, ou derrière des oies ou des lapins,  j'ai un peu plus de peine. Notez que le film se termine sur une grosse vache qui accouche d'un veau, dans la douleur, une symbolique de plus comme pour signifier que les personnages de cette histoire sont prêts à renaitre et à repartir du bon pied dans la vie. Comme le spectateur qui de toute façon n'aura sans doute pas attendu cette fin pour détaller de la salle de cinéma.

 





 

Don't Look Back:

Don't Look That!



NE TE RETOURNE PAS, en anglais, Don’t look back est a rebaptiser immédiatement Don’t look that ! Autant dire que c’est un loupé total. Marina De Van la réalisatrice a eut le défaut d’hésiter entre film d’auteur, film de genre. Ce long métrage hybride est en plus plombé par des dialogues creux, franchement limites. Quand à la direction d’actrice (sophie bellucci et monica marceau), elle est inexistante. D’emblée, on ne croit pas trop à son histoire, celle de cette femme qui a des hallucinations. Cette journaliste veut en finir avec les guide touristiques pour écrire un vrai roman. Etrange entame qui rappelle assez curieusement le début de Swimming Pool d’un certain François Ozon, Normal me direz-vous puisque Marina DeVan est une amie du cinéaste. Ils ont déjà collaboré ensemble sur 8 femmes, les amants criminels ou encore sous le sable. D’ailleurs, on se demande pourquoi Ozon n’a finalement pas tourné ce film NE TE RETOURNE PAS, Ozon qui a prouvé récemment avec Ricky qu’îl était capable de se frotter au cinéma fantastique.



Enfin bref, revenons sur l’héroïne de NE TE RETOURNE PAS, Sophie Marceau, la journaliste qui veut écrire un roman et cherche à convaincre son éditeur. Elle veut coucher sur papier quelques tomes qui parlent d’elle, de son enfance, enfin de ce qu’elle se rappelle. A l’age de 8 ans, elle a eut un accident de la route. La carte mémoire de son cerveau a été lourdement endommagé puisqu’elle n’a plus aucun souvenir de sa petite enfance. Assez curieusement, elle commence à voir une petite fille qui la suit partout. Puis, c’est son mari qui change d’apparence. Il a désormais un œil bleu. Arrive le tour de ses enfants. Eux aussi ont un œil bleu. Bref, très vite, la dame pète un plomb, et la situation ne va pas s’améliorer puisque d’un seul coup, elle va elle-aussi se métamorphoser. Sophie Marceau devient progressivement Monica Bellucci. Le morphing employé pour nous faire croire à cette métamorphose est certes des plus réussis, mais sur le fond, on y comprend rien! Il y a cela dit, une explication. Elle se trouve en Italie!

 

Pouf patratra: 3 ronflement plus tard, on sort enfin de ce calvaire cinématographique longuet avec une Sophie Marceau qui cabotine un peu et une Monica Bellucci en roue libre, qui joue comme une asperge.  

Grosse déception donc pour le second long métrage de Marina DeVan. On a de la peine à croire en voyant ce machin que cette nana a pondu avant cette immonde daube un chef d’œuvre sur l’auto mutilation, le sanglant qui vous glacera les sangs pour ceux qui ne l'ont pas vu: SOUS MA PEAU ! 




 

JEUX DE POUVOIR:

le menu best of

de

Kevin Mcdonald!


 


Un thriller palpitant, avant tout psychologique: il n'y a pas de nouvelles technologies mise en avant. D’ailleurs l’un des héros se trimballe dans une vieille SAAB de 1990, une espèce de poubelle qui roule, il possède un ordinateur qui a 15 ans. Il rame, d’ailleurs il doit avoir que de ça, de la Ram et pas de Rom! Notre héros n’a pas d’iphone, pas d’ipod… que dale!  il n’ a même pas de flingue, et vu la vitesse de poinbte de sa SAAB, il n’est pas prêt de faire une courses poursuite! Et là vous vous dites, mais c’est un épisode de Derrick, ton film là.…. Non, je vous rassure, et ce même si l’origine de JEUX DE POUVOIR provient bien de la télévision. Oui, à la base le film est tiré d’une mini série anglaise de 6 épisodes, diffusée en 2003 sur la BBC et qui a remporté un franc succès. Personnellement, je ne l’ai pas vu… et justement, après la vision de cette adaptation cinéma, la version ricaine concentrée en 2h, on a qu’une envie, c’est de voire la série initiale qui doit être vachement bien ! Mais bon, pour aujourd’hui, on se contente du film JEUX DE POUVOIR de Kevin McDonald avec Russel Crowe et Ben Affleck, un film presque politique. Ici, on voit des hommes qui se servent de leur pouvoir à des fins personnelles. C’est ce qui est découvert par un journaliste intègre, un bon journaliste… pas un as du copier coller, pas un flashiste qui ne met jamais le nez dehors, non, un homme de terrain, qui investigue, à l’ancienne…. Qui envoit blakbouler la rédactrice du blog du journal pour lequel il travaille. L’internet, c’est du vent. Ça n’a aucun intérêt, si ce n’est que ça participe à la course au scoop, ce que le journaliste du film exècre. L’information traité par dessus la manchette, c’est pas son rayon. Les enquêtes, y a que ça de vrai, y a que ça qui compte: prendre son temps pour sortir une information. C’est le béa-ba selon Russel Crowe, le bon journaliste de JEUX DE POUVOIR.

 


Un bon journaliste, c’est surtout quelqu’un qui n’a pas d’ami, mais qui n’a que des sources. Un bon journaliste, pour faire du bon travail, investiguer en profondeur doit mettre ces amitiés de coté. Pas facile pour ces interlocuteurs de savoir quand le journaliste parle en tant que journaliste ou en tant qu’ami.  C’est ce qui est intéressant dans ce film, on montre à quel point, en politique, 2 camps s’affrontent en permanence. C’est vrai, 2 équipes hyper puissantes manœuvrent :  Les politiciens font tout pour garder leur place, leur pouvoir, leur position influente, et les journalistes, eux cherchent à déstabiliser ces politiciens, en dénonçant dès qu’ils le peuvent les corruptions et autres dérives du pouvoir. Le truc, c’est que ces adversaires sont intimement liés. ils ont besoin les uns des autres. Le politicien, pour exister, a besoin du journaliste et le journaliste, pour payer son loyer a besoin du politicien. Reste donc à savoir, dans cette guéguerre étrange : comment un camp peut-il prendre l’avantage sur l’autre ? Le meurtre, par exemple, dans le cas de JEUX DE POUVOIR, ça peut devenir un bon moyen…

 


Ce que je raconte est peut-être très opaque pour l’instant. C’est normal, je crois qu’avec ce genre de film, il faut limiter le plus possible les détails liées à l’intrigue pour ne surtout pas briser le plaisir du spectateur, qui ne rêve que d’une chose, se pourléché d’une histoire de manipulation particulièrement complexe. Juste préciser en quelques mots qu'au début du film, un jeune mec se fait abattre par un tueur professionnel dans une rue sombre. Un livreur de pizza qui passe par là est aussi assassiné. Un journaliste, Russel Crowe arrive sur la scène de crime le lendemain matin. Il s’arrange avec le flic chargé de l’enquête pour avoir des détails, parce que flics et journalistes ont aussi besoin les uns des autres. En parallèle, la presse dévoile un scandale. Un membre du congrès, politicien talentueux qui est à la tête d’une commission d’enquête qui est chargée de surveiller les dépenses de l’états en matière de défense et même de mettre au tapis une société qui s’en met plein les fouilles, ce type marié aurait eut une liaison avec son assistante, assistante que l’on a retrouvée morte. Le politicien se rancarde auprès de son ami journaliste pour l’aider à trouver qui a tué cette femme et pourquoi ?

JEUX DE POUVOIR, avec un X à JEUX, parce que évidemment dans cette partie de poker, on joue à plusieurs. Nombreux sont les joueurs autours de la table. Reste à savoir qui bluffe qui et dans quel but?



 


LA TETA ASUSTADA:

Une Prise de Tête Assurée



 

Ce film péruviens est le second long métrage de Claudia Llosa, auréolé d’une distinction majeure, puisque LA TETA ASUSTADA a remporté l’ours d’or au dernier festival de Berlin en février dernier. Et ben... On n'a pas du se marer tous les jours à Berlin, si c'est ça le grand vainqueur!


 

Dans ce drame, Magaly Solier incarne la jeune Fausta, une fille d’une vingtaine d’année. Elle est malade. D’ailleurs le film commence plus ou moins par là, par une consultation chez le médecin. Le toubib est stupéfait quand il découvre que Fausta est enceinte d’une pomme de terre ! C’est incroyable. Evidemment que le médecin n’est pas dupe, L’oncle, qui accompagne la jeune fille non plus. Fausta s’est en réalité introduit dans le vagin une patate, et elle se trimbale comme ça, avec sa patate, jour et nuit et depuis bien longtemps, tant et si bien que la patate a germer, une tubercule dont on apprendra très vite qu’elle lui sert en réalité de rempart contre les hommes qui tenteraient de l’approcher pour lui faire comme qui dirait du rentre dedans… Vous allez m dire que la méthode est radicale. Y a peut-être plus simple. Pas pour Fausta, qui, on s’en doute, cache un terrible trauma. Evidemment que le médecin le devine tout de suite après cette première consultation. Fausta est atteinte de la Téta Asustada. C’est le nom que les péruviens donnent à une maladie étrange qui trouve ses racines dans l’histoire récente et particulièrement sanglante qu’à traversé le Pérou. Pendant 20 ans, entre 1970 et 1990, le Pérou a connu une guerre civile d’une rare barbarie. Dans ce contexte, de nombreuses femmes ont été violées, violentées, mutilées. Particularité de toutes ces victimes, elles ont gardé le silence. Bien sur que ces violences ont laissé des traces indélébiles sur ces femmes et sur leurs descendances. Fausta est justement la fille d’une de ces femmes violées. Comme bon nombre d’enfants qui ont vu le jour après cette guerre civile, on dit qu’ils sont nés sans âme car elle se serait cachée sous la terre pour fuir l’horreur.


Donc le film raconte comment Fausta va tenter de guérir de la Teta Asustada traduit en français par la maladie du lait de la douleur, dont le symptôme principal est la peur. En fait, Fausta vit dans une angoisse permanente. Elle a peur du monde, elle craint les gens. Elle ne se rend que très rarement en ville, et quand elle est y obligé, c’est la tête baissée qu’elle se déplace, comme pour fuir le regard d’autrui. Seulement, après la mort de sa mère, Fausta n’aura pas le choix. Elle devra affronter sa peur, si elle veut payer les funérailles de la défunte, une épreuve qui l’aidera peut-être a marcher sur le chemin de la guérison. 


 

LA TETA ASUSTADA, un film touchiant plus que touchant, avec une actrice principale tout de même incroyable. Magaly Solier -c’est son nom- a eut bien de la peine à incarner cette jeune fille tant ce personnage dit-elle est si éloignée d’elle. On la comprend! Pour réellement entré dans la peau de Fausta, elle a du s’isoler. Elle a aussi composé des chansons qu’elle fredonne régulièrement tout au long du film. Fausta se donne du courage ainsi, dans ce long métrage à la mise en scène soignée. Claudia Llosa paufine ses cadres. Certes, elle abuse des plans fixes, mais y a de la symbolique derrière tout ça. C’est comme pour signifier à quel point son héroïne fait du sur place et à bien de la peine à entrer dans le champ de la caméra, donc à suivre le mouvement, celui de la vie… 



LA TETA ASUSTADA, vous permettra aussi à quelques égards de cerner certaines traditions propres aux mariage au Pérou. C’est folklorique.



 


MAN ON WIRE:

un Film sur le Fil 




"Man On Wire" , traduit par Le Funambule est un documentaire de James Marsh, l’anglais qui a obtenu l'Oscar du meilleur documentaire 2008. Ce film raconte les préparatifs et l'exécution d’un numéro insensé.
Le 7 aout 1974, en toute illégalité, Philippe Petit le funambule et ses complices parviennent à tendre un câble de 200 kg qui relie les tours jumelles du World Trade Center. Objectif de Philippe Petit, marcher sur ce fil tendu a plus de 450 mètres au dessus du vide.


Le film reprend des témoignages enregistrés il y a peu de temps ou les protagonistes dont Philippe Petit, son ami d’enfance, son ex nana de l’époque racontent leurs souvenirs respectifs. Ce qui est surprenant, c’est la multiplicité des images d’archives, images saisies pendant les séances d’entraînements, ou l’on découvre des gamins complètement dingo, insouciants… il ait d’autres images qui dévoilent des exploits antérieur à celui des Tour Jumelles. Numéros funambulesque réalisés en France ou en Australie, toujours illégalement. Et puis, il y a bien évidemment des reconstitutions des préparatifs.


"Man on wire" montre en effet essentiellement la planification d’un coup commis le 7 aout 1974 à l’aube. Le Coup, c’est le nom de code donné à l’opération : un coup préparé comme un braquage de banque. De l’aveu même des proches de Philippe Petit, le Funambule s’est toujours comporté plus ou moins comme un gangster. Ce qu’il aimait, au delà de la poussée d’adrénaline au moment de défier les lois de la gravité, c’était les préparatifs. Dans le cas présent, il faut imaginer que Philippe Petit n'avait pas encore 25 ans qu’il était déjà obsédé par les tours. A cette époque, en 1968, après avoir lu un article de presse dans la salle d’attente de son dentiste, il a cette idée folle :  « marier ces deux magnifiques bâtiments avec un câble » et passer ainsi d’une tour à l’autre. Cette envie va devenir une idée fixe et il mettra dès lors tout en œuvre pour matérialiser ce rêve. Entrainant avec lui une poignée d'amis aux Etats Unis, il se font d’abord passer pour des journalistes d'une revue d'architecture venus faire un reportage. Leur objectif, filmer le toit des Tour afin de repérer plus tard les points d'ancrage. De retour en France, Philippe Petit maquétise les tour, fait des calculs. L’un de ses amis trouvent la solution pour tendre le câble : en utilisant un arc et une flèche ! Le plus dur restait à venir, monter incognito, le matériel dans la tour et déjouer la surveillance des gardiens.

 

 

 

Avant de traverser "une tempête de plaisir et de bonheur, une tempête de surprises", selon Philippe Petit, il s’est donc entraîner à quelques mètres du sol dans un champ, en France. Mais malgré cet entraînement, rien ne l’avait préparé à affronter le vide, à ressentir cet océan de rien, explique-t-il. Et quand le jour fatidique est arrivé, Philippe Petit ne s'est pas contenté de marcher sur le câble de 60 mètres de long: il l’a traversé huit fois, s'est assis et couché dessus et a même parlé aux occupants d'un hélicoptère qui le survolait. Au bout de plus de 40 minutes, Il s'est finalement rendu à la police.


Auréolé d'une célébrité mondiale instantanée, le funambule français a refusé les offres qui n'ont pas manqué de suivre. Il aurait pu devenir millionaire, mais il en a décidé autrement. Cela dit, à la fin du film, on sent qu’il y a eut rupture avec ceux et celles qui l’ont aidé. Rien n’est dit dans le film explicitement, mais on a une vague idée… La célébrité lui a fait tourner la tête.
MAN ON WIRE, LE FUNAMBULE, L'histoire du "crime artistique du siècle"  est donc racontée dans ce doc qui se suit comme un thriller, palpitant, passionnant, avec ces moments de tension, avec ses rebondissements, multiples, ses Amitiés qui se nouent et se dénouent aussi rapidement, ses trahisons aussi…. Enfin y a tout la dedans pour donner envie à Robert Zemeckis de mettre en œuvre une fiction. C’est ce qui se raconte, Zéméckis préparerait un film sur le funambule. On a déjà le titre, Maman, j’ai marché sur un câble à 450 mètre d’altitude au dessus du vide et même pas mal, même pas peur !

 

 

 

LOOKING FOR ERIC:

Le Dernier Coup de Génie du Dieu Canto


 

Voilà un film qui devrait vous réconcilier avec Ken Loach, si tenté que le cinéaste anglais vous ai un peu gonflé avec ces précédentes réalisations. Le gaucho de la couronne britannique commençait peut-être à vous les briser sévère avec ses films engagés d'une tristesse à filer le bourdon au premier comique venu. Rassurez-vous, lui aussi en a eut un peu marre de pondre des films sociaux tristes, lourds et un peu pathos tout de même.  Alors qu'avec son scénariste attitré Paul Laverty, Ken Loach cherchait désespérément un sujet de comédie, alors qu'ils piétinaient tous deux depuis plusieurs semaines sur un projet mettant en scène des séniors modernes, jeunes séniors avec des problèmes biens réels, voilà-t-y pas que le dieu Eric Cantona les contacta.  Le légendaire numéro 7 à la retraite, celui qui marqua toute une génération de supporters du Manchester United leur fit savoir par le biais d'un producteur français, qu'il avait écrit, avec ces frères, un traitement de quelques pages sur une relation étrange que le footballeur aurait eu avec un fan. Quand Canto a quitté le club de Leeds United, le fan a tout largué: son boulot, sa famille, sa ville, sa vie, tout ça pour suivre son idole à Manchester. Donc Canto se disait qu’il y avait quelque chose à faire avec ce point de départ, histoire d’avoir comme Maradona ou Zidane, lui aussi, son film!



Il se trouve que Ken Loach est anglais, qu’en Angleterre, le rapport fan-star du ballon rond est juste exceptionnel. On ne peut pas comprendre ça ici, et comme en plus Ken Loach aime le foot, et qu’il avait envie de faire une comédie pleine d’espièglerie, pour se détendre, le cinéaste accepta l'idée d'une rencontre. Avec Paul Laverty, ils passèrent tous 3 une journée à parler de tout et de rien, de ballon rond et de Cantona, des fans d'hier et d'aujourd'hui, de l'impact du foot dans la vie des gens, des médias qui en font toujours des caisses pour un  rien, de la puissance des sponsors, du pognon venu corrompre un sport noble, à la base...  Bref, au bout de cette journée, aucun scénario ne fut ébauché. Il fallut à Ken Loach et Paul Laverty le temps de digérer. D'ailleurs, ils quittèrent Cantona en lui promettant d'essayer de pondre un scripte digne d'intérêt. Ils promirent surtout que si aucune idée forte ne se dégagerait, ils abdiqueraient et oublieraient ce projet. Devant tant d'honnêteté, Cantona s'inclina.

 


De retour au bercail, Loach et Laverty planchèrent donc sur ce film, et d'un seul coup, ils trouvèrent la bonne idée avec un personnage de jeune grand père fan de Cantona. Voilà que l'envie de faire une comédie sur des séniors et sur Canto devint limpide. Ils imaginent dès lors un grand père qui vit seul avec ses 2 fils issus de son mariage. Ils sont en train de tourner plutôt mal. Il ne s’est jamais remis de la séparation d’avec sa première nana. Il était jeune. Il l’a mise enceinte et a pris la poudre d’escampette. Il a toujours gardé des contacts avec sa fille, mais pas avec la mère. C’est par l’intermédiaire de cette fille qui a besoin de ces 2 parents qu’ils va justement renouer ce contact, parler du passé avec elle, bien sur, pour peut-être faire table rase et envisager l’avenir autrement. Tout ça n’est pas si simple. Ce jeune grand père a besoin d’un guide, d'un coach. Ce sera son idole Eric Cantona. 



Ken Loach et Paul Laverty ont donc proposé ce scénario à Cantona, avec une petite pointe d'appréhension, parce qu’ils savaient que pour que le dieu du stade accepte, il fallait qu’il soit suffisamment humble pour faire preuve d’énormément d’auto dérision. C'est vrai que la Cantona du film est risible. Il n’ont pas hésité à montrer le Canto fantasmé par le fan, donc philosophe de comptoir qui sort des dictons à la pelle et surtout à la con, un mec néanmoins cool, un homme de coeur, à l’écoute, pas avare de conseils, et qui a sorti des fois pas mal de grosses conneries…C'est vrai... Souvenez vous! Par moment, Cantona nous faisait du Van Dam en conférence de presse d’après match. La plus célèbre, c’est sans doute son histoire de mouettes qui courent après les chalutiers parce qu’elles savent qu’on va balancer des sardines dans l’eau, étrange métaphore pour expliquer un geste de violence qu’il a commis lors d’un match envers un supporter agressif, un coup de pied dans la gueule du provocateur qui lui valut une saison de suspension… Personne n’a jamais rien compris à son explication ! 



Ce qui est excellent dans LOOKING FOR ERIC, c’est que ce n’est pas un film sur, ou à la gloire de Cantona, mais bel et bien un film touchant, émouvant parfois, et surtout sincère, un geste de remerciement de la star envers ses fans, envers ceux qui l'ont adulé, aimé, supporté. Certes on revoit des images d’archives avec des buts d’anthologie. Ça fait du bien. On a des frissons, mais le long métrage est surtout intéressant pour l’histoire du jeune grand père et de la relation privilégiée qu’il entretien avec Big Eric. Le film parle surtout d'amitié, de la communication, du fait qu’il faut dire les choses, et si on ne peut pas, il faut les écrire. On ne doit jamais laisser des situations larver. Ce n’est pas sain. Il faut affronter son destin, savoir dire NON à certains moments.LOOKING FOR ERIC, un film exaltant, avec un texte et des situations particulièrement drôles, une comédie sociale dans laquelle Ken Loach n'oublie pas d'enfoncer une porte ouverte en rappelant que les vrais supporters aujourd'hui en sont réduits à regarder les matchs à la télé, les billets pour accéder au stade étant inabordable. C'est en quelque sorte sa patte! 


LOOKING FOR ERIC, un film porté par Steve Evets et Eric Cantona, devenus complices dès le premier jour de tournage. Steve ne savait pas qu'Eric jouerait dans le film. On cacha la star sous un drap noir et lorsque Ken Loach dit moteur au moment ou Steve Evets devait voir son idole se matérialiser sious yeux, le vrai Eric Cantona est apparu. La surprise de Steve Evets fut immédiate, une réaction vraie que Ken Loach ne manqua d'enregister sur Pellicule. Pour conclure, si vous cherchez un film qui fait du bien aux yeux, ,ne cherchez plus! Il y a cette semaine: LOOKING FOR ERIC!






LES BEAUX GOSSES:

Des beaux moches!



Après nous avoir fait maré via ses bd hilarantes, Riad Satouf nous invite à suivre Hervé, un ado qui découvre les choses de la vie. Des branlettes dans la chaussette en feuilletant le grimoire sacré qu’est le livre de vente par correspondance de la Redoute, page lingerie fine, aux premiers baisés malhabiles entre 2 buissons pour se cacher des curieux dans la cour de récré, tout y passe dans cette comédie adolescente, Des crises de révolte à cause d’une maman copine trop moqueuses jouée par Noémie Lvovski excellente, aux relations entre potes, tout tout tout, vous saurez tout sur vos ados! Les Beaux Gosses, c’est la comédie française la plus drole de ces 20 dernières années! Non seulement Riad Sattouf est un brillant observateur qui a su croqué au plus juste une génération pourtant pas facile à saisir, mais en plus il a pu s'appuyer sur un casting absolument incroyable.



Pour jouer Hervé, il a convoqué Vincent Lacoste, une espèce de chique molle qu'on aimerait volontiers baffer pour le remuer un peu. Quelques coups de pied au cul ne lui ferait pas de mal! Il joue à merveille, cet ado de 14 ans, débordé par ses pulsions, au physique limite ingrat, à l'esprit pas très vif. En fait, ce qui mobilise toute son attention, c'est de sortir enfin avec une fille. Il déploie des tonnes d'efforts, et ce malgré sa collection de rataux! Un jour, sans comprendre comment et pourquoi il en est arrivé là, il parvient à séduire la plus belle fille de sa classe. Dès lors, les tourments de l'amour, la complexité des rapports homme femmes, les relations d'amitiés avec ses potes de toujours qui deviennent houleuses, tout ça va lui péter à la gueule.... C'est clair qu'il y aura par exemple de l'eau dans le gaz avec Camel (Anthony Sonigo), son ami, un improbable fan de métal, grateux occasionnel, mais qui surtout partage les mêmes fantasmes qu'Hervé. Lui aussi, il s'en pose des questions sur le roulage de pelle. Autours d'eux, toute une galerie de personnages tels que des ados complexes et complexés, de jeunes mâles dominants, des filles molles qui vivent au ralenti, d'autres, plus jolies qui exercent leur pouvoirs sur les garçons... pas facile en tout cas pour Hervé et Camel de grandir dans cet univers en perpétuel mutation.  



LES BEAUX GOSSES, c'est un peu la BOUM d'aujourd'hui, avec en prime une idée excellente de la part de Riad Sattouf: il a soigneusement évité le film naturaliste. Exit donc les portables, les ipod, les ordinateurs, les msn et compagnie. Partant du principe que tous les enfants n'ont pas accès à ce déballage de technologie, il a imaginé des héros exclus de tout progrès, d'une certaine manière. C'est vrai qu'ils ressemblent du coup à des 'méga boloss', des mecs à qui les filles ne parleraient jamais. Qu'importe, Sattouf a pu ainsi se concentrer sur l'essentiel, les rapports humains plutôt que les cyber rapports humains, entre tous ces vilains petits canards. C'est l'autre force du film, ici, il n'y a point d'ados de publicité, avec des belles gueules et des corps d'athlète. Non ici, les mecs sont tous moches, pataud, timides, cons, bref, ils sont sérieusement handicapé, mais sérieusement très rigolo! Ce qui est parfait aussi dans LES BEAUX GOSSES, c'est la représentations de la mixité dans ce collège. Evidememnt, Quand on lui parle de ça, Riad Sattouf pouffe... Il s'en fout et s'en moque même gentiment. Il joue avec les clichés. Pour preuve, Hervé le blanc bec carbure au rap. Sa mère lui reproche d'écouter cette musique d'arabe pendant que son pote arabe est lui fan de métal. C'est ça déjouer les clichés. De la même manière, il y a un CPE black parce que ça existe. Il n'a pas écrit son scénario en se disant, il me faut 3 noirs, 2 chinois, 5 rebeu pour respecter les cotas! Non! Riad Sattouf a écrit et pondu des personnages en pensant à son adolescence, à son expérience personnel, lui, qui est né à Paris, a vécu en Lybie puis en Syrie avant de revenir à Rennes à 11 ans, là ou il a intégré un collège dans lequel il était le seul à avoir un nom à consonance arabe, lui le petit moche du fond de la classe qui rêvait tendrement qu'un jour il serait beau et tomberait toutes les filles.



Voilà de quoi il s'est inspiré pour réaliser un premier film décoiffant avec tout de même des rôles adultes tenus par des comédiennes épatantes, témoin Noémie Lvovski qui apporte une réelle fraicheur à cette maman célibataire. Elle élève son ado comme elle le peut, et n'hésite pas à se foutre de sa gueule quand elle le doit. Réjouissante également Emmanuelle Devos qui s'offre un petit passage ou 2 en directrice de collège qui se tape le CPE noir, en cachette. Enfin Valéria Golino en reine du X adulée par certains gamin qui téléchargent ses vidéos sur mamanchaudasse.com , est vraiment parfaite. En clair, si vous n'aller au cinéma qu'une fois par an et que vous êtes à la recherche d'une comédie bidonnante, je ne saurais trop vous conseiller LES BEAUX GOSSES de Riad Sattouf.





 

GENOVA:Un film mortel !

dans le bon sens du terme



il est des films, très rares, qui parviennent à vous prendre aux tripes dès les premières images. Celui de Michael Winterbottom en fait parti. Pour tout dire, le spectateur est dès le début pris en otage dans l'abitacle d'une voiture. Sur une route de campagne dégagée, dans un décorum enneigé, cette automobile roule à bonne allure, sans plus. Coté conducteur, une maman joue avec ces 2 filles, installées sur la banquette arrière. Le jeu est anodin. La plus petite se cache les yeux et essaye de découvrir la couleur des voitures croisées en sens inverse. C'est étrange parce que l'on sent le drame arrivé. Il est là, en survole au dessus de cette bagnole. Sans doute parce qu'on a tous déjà joué à ce jeu, sans doute aussi parce que Winterbottom sait s'y prendre pour installer une tension. On assiste effectivement à une escalade dans le jeu. La petite fille en fait s'énerve progressivement. Mais attention, ce n'est pas la crise d'hystérie. C'est plus sournois, un énervement intérieur qui la conduise à rire. Elle demande à sa sœur de jouer à son tour. La grande s'exécute. Elle se cache les yeux et, assez curieusement, découvre systématiquement la couleur des voitures croisées. La plus petite ne comprend pas. Sa sœur doit tricher... Allez, c'est à toi de jouer maman! Et là voilà qui commet un geste qui sera lourd, très lourd de conséquence, pour elle, pour sa sœur, pour sa mère et pour son père, absent de cette automobile.



Tout de suite,. Ce ne sont pas des larmes qui montent au yeux, mais un sentiment d'effroi. Ça cogite. Le questionnement du spectateur devient presque insoutenable. Comment, cette famille va-t-elle désormais pouvoir survivre, plutôt que vivre? Jusqu'à quel point sera-t-il possible de pardonner la gamine? Comment vivre en étant habité dès l'age de 7 ans par un si puissant sentiment de culpabilité? Comment, en bon père de famille, mettre tout en œuvre pour protéger ses 2 filles, pour éviter l'affrontement, la rancœur, la haine? Comment se protéger également et poursuivre sa vie de père de famille malgré tout? Voilà moult questions existentielles, essentielles auxquelles Michael Winterbottom n'apporte aucune réponse. Il se contente de montrer, d'examiner comment une famille qui vivait en parfaite harmonie, famille soudainement foudroyée par un horrible drame, va tenter de se débattre, d'autant que personne ne sait comment en parler, quels mots employer. Faut-il se contenter de fuir pour passer à autre choses? Ce n'est pas si simple.  



GENOVA, un film subtil, bouleversant qui vous reste dans la tête longtemps après la projection. Il est porté par Colin Firth, qui incarne ce père, perturbé, qui ne sait plus trop comment agir. Pour lui, la solution passe par la fuite en avant à Gêne. Catherine Keener, une ancienne conquête de collège, lui propose un poste d'enseignant pour une durée d'un an dans cette ville magnifique, aux ruelles labyrinthiques. A Gêne, l'étranger, même armé d'un plan de la ville, se perd quoiqu'il arrive. C'est ce qui va arriver à cette famille, échouée ici. Elle se perd au fil du temps. Cette fuite n'est pas une solution, à croire que dans pareil cas, il n'en existe pas. Ces gens sont condamnés à vivre avec leur douleur jusqu'à leur dernier souffle.  



Si sur le fond, GENOVA ne vous laissera pas insensible, GENOVA vous ravira de part sa forme. Winterbottom a privilégier un tournage en équipe réduite. Tourné caméra à l'épaule, sans aucune répétition, il a évité les plans d'ensemble et les séries de gros plan. Son truc, le plan séquence. La plus part des prises sont de la durée d'une scène. Pour favoriser l'émergence d'une émotion juste et vraie entre les personnages, Michael Winterbottom ne disait jamais 'action' et n'indiquait surtout pas ou était placée la caméra. C'est du cinéma instinctif, de l'instant. Parfois même, il tirait par le colbac son chef op pour le diriger, alors que le tournage de la scène avait déjà commencé. Winterbottom a aussi opté pour une lumière naturelle aussi souvent que cela était possible, de quoi donner toute la liberté nécessaire aux acteurs, pas limités dans leurs déplacements. Cette méthode de travail a apporté beaucoup de vérité dans ce film. En choisissant de tourner là ou il en avait envie, au moment ou il le jugeait opportun, Winterbottom a instauré un vent de liberté. Il a débarrassé ses acteurs de cet aspect pesant d'un tournage, et a ainsi conduit un film réellement puissant avec Colin Firth, Catherine Keener, mais aussi Willa Holland et Perla Haney Jardine, les deux gamines de l'histoire.





 

JUSQU'EN ENFER,

un film d'enfer!



Retour à la case départ pour Sam Raimi, qui pour son 13ème long métrage, est revenu à ses premières amours: le film d'horreur. Rappelons que Sam Raimi est tout de même le réalisateur de la trilogie EVIL DEAD. Ceci dit, il nous a réalisé ici un film de pétoche tendance rigolo! Évidemment, ce n'était pas le but. Non, ici, la volonté de Sam Raimi était de vous flanquer la trouille de votre vie. Et pour ça, Sam Raimi et son frangin, Yvan ont repris une histoire de démon qui se serait réellement passée dans la vraie vie. Permettez moi d'en douter, mais bon! Il paraît que dans l'Oregon en 1996, une employée de banque qui aurait refusé un prêt à une cliente aurait été victime d'un sort terrible. Un démon serait venu la hanter et lui pourrir la vie. Le film suit exactement cette trace. Sauf que ça commence en Amérique Latine. Un gamin possédé est conduit par ses parents désespérés auprès d'une guérisseuse. Elle n'a pas le temps d'invoquer les esprits que le gamin se jette depuis un grand escalier, dans le vide. Le sol s'ouvre, des flammes gigantesque apparaissent. Un vilain démon tire le chérubin par les pieds jusqu'en enfer, d'où le titre du film, JUSQU'EN ENFER.



Passé cette scène d'ouverture, on se retrouve quelques années plus tard, à Los Angelès. Christine Brown, spécialiste en crédit immobilier, vit avec son petit ami. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où la mystérieuse Mme Ganush débarque à la banque en guenille. Avec son oeil de verre qui dit merde à l'autre, elle fait trop peur. Cette dernière supplie la jeune banquière de lui accorder un crédit supplémentaire pour sa maison. Elle se met à genou devant tout le monde. Christine hésite entre la compassion et la pression de son patron, qui la voudrait plus ferme avant de lui octroyer une promotion. Fatalement, Christine choisit sa carrière, même si sa décision met Mme Ganush à la rue. Pour se venger, la vieille Ganush qui se sent humilié, jette sur Christine la malédiction du Lamia... autant dire que ça va cracher! La vie de Christine devient un véritable cauchemar. Hantée par un esprit malfaisant, elle la proie de visions atroces. Incomprise de son petit ami trop rationnel, elle se fait aider par un médium pour éviter la damnation éternelle. C'est qu'elle doit à tout pris, au terme d'une infernale course contre le temps, inverser le sortilège.



JUSQU'EN ENFER, un film nettement moins puissant que L'EXORCISTE. C'est évident que cette référence vous hante du début à la fin. La seule différence, c'est que la mère de Christine ne taille pas des pipes en enfer! Sinon, Sam Raimi a repris la musique de Lalo Schiffrin, la partition originale de L'EXORCISTE qui fut à l'époque écarté et qui depuis, était resté en stand-bye dans un fond de tiroir... A part ça, évidemment, que les effets spéciaux d'aujourd'hui sont quand même plus balaises que dans les années septantes. Mais c'est justement pour ça que ça foire complètement. C'est tout much! A trop vouloir en foutre plein la troche du spectateur, le film tourne au ridicule, à la mascarade. On sursaute peut-être 3 fois en tout et pour tout à cause d'un violent coup de violon, et on fini par exploser de rire devant le grotesque des situations avec une Christine en lutte contre ses démons de synthèses. Mais c'est pile au moment ou l'on est sur le point de coller un zéro pointer à Sam Raimi, que d'un seul coup, sans prévenir, une fin sublime arrive. Ça en devient tellement surprenant qu'on ne peut faire autrement que de crier au génie! Et l'on se dit que JUSQU'EN ENFER est peut-être terriblement raté sur une 1h30, mais diablement réussi sur 5 minutes.





JE VAIS TE MANQUER:

Euh..., non, pas trop, merci!



Auteur de roman à succès, de chansons et accessoirement scénariste, Amada Sthers a enfin franchi le pas, en passant à la réalisation. Et pour ce premier long métrage, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle a pu compter sur un casting prestigieux emmené par Carole Bouquet, Pierre Arditi, Michael Lonsdale, Anne Marivin, Patrick Mille et Fred Testod, entre autre. Jolie brochette pour un film dit choral ou chacun joue sa partition à la perfection. Ici, Amanda Sthers conjugue l'amour sous toutes ses formes et à tous les temps. En fait, l'espace d'une journée, six destinées vont se croiser dans un aéroport grouillant de vie, se bousculer, se séparer ou se retrouver. Ces personnages vont vivre, sans le savoir, le moment le plus important de leur vie. Ce film, léger, débute assez curieusement sur le ton du drame. Inévitablement, on se dit que l'on va en prendre pour 90 minutes à regarder une femme se lamenter sur son triste sort. Ce serait bien mal connaître Amanda Sthers, auteur brillante, qui manie le verbe, le jeux de mot, le sens du dialogue qui fait mouche avec une rare aisance.



Pour tout dire, JE VAIS TE MANQUER débute avec une femme qui regarde par la fenêtre. Elle est troublée. Elle repense à ses 2 petites filles. A ce stade, impossible de savoir si ce souvenir l'a renvoie à deux enfants disparue. Les couleurs sont volontairement saturée et pâles. On n'a pas le temps de comprendre l'origine du spleen de Carole Bouquet que l'on zape sur Pierre Arditi. Il campe un auteur en panne sêche, cynique, imbuvable avec sa bonne à tout faire. Lorsqu'elle lui fait remarquer qu'il est méchant, il la reprend: «je ne suis pas méchant, je suis cruel, c'est différent, espèce d'inculte!». Pierre Arditi écrit de la daube, et il en est conscient. Cela dit, pour booster un peu les ventes de son nouveau roman, il organise une tournée des Relais H, histoire d'assurer lui-même la remise en rayon de son œuvre. C'est donc dans cet aéroport qu'il croisera plus tard Carole Bouquet pour qui il éprouvera instantanément un coup de foudre. Sentiment partagé. Il lui proposera même d'échanger son journal intime contre le récit de la vie de cette femme dont il sent qu'il pourrait tomber amoureux, un récit qui pourrait lui inspirer un nouveau roman. 



Toujours dans cet aéroport, il va croiser Patrick Mille, qui lui, joue un éditeur. Jeune père célibataire, il accompagne sa gamine qui doit rentrer au Québec. Elle vit avec sa mère, une môme attachante qui aime son père et ne comprend pas pourquoi ses parents dont séparés. Elle est surtout extrêmement lucide. Lorsqu'on la questionne sur son père, elle déclare que ce dernier aurait bien besoin d'une nouvelle compagne. Ce type à la tronche de prince charmant devrait trouver son bonheur avec Anne Marivin. Maitresse d'école qui a tout plaqué pour aller respirer un autre air, celui du Québec. Au dernier moment, sur la base d'un quiproquo, elle quittera la salle d'embarquement pour tenter sa chance avec le prince charmant. 



Il y a encore dans cette histoire Michael Lonsdale. Il est psy. Un type désabusé qui a laissé filer l'amour de sa vie, il y a 40 ans, et qui aujourd'hui, est prêt à retrouver cette femme qu'il n'a cesser d'aimer en silence. Mais elle, est-elle prête? En attendant que l'avion de Monique Chaumette, en provenance du Québec n'atterrisse, le psy est arrêté par la police de l'aéroport. A cause de sa barbe, et d'un feu d'artifice retrouvé dans la poche de son veston, on le prend pour un terroriste. Il aura tout le loisir de psychanalyser Fred Testod, le policier en chef, celui qui se prend pour Jack Bauer, et ne s'est jamais remis de sa séparation d'avec sa femme.  



Voilà pour une présentation succincte des tenants et aboutissant. Reste à vous dire que le rythme du film, rapide, permet au spectateur de passer d'une tranche de vie à une autre sans jamais s'appesantir. C'est un peu comme si l'on zapait d'une vie à l'autre. Si au départ, on ne sait pas trop ou l'on va aller, une fois dans l'aéroport, tout s'éclaircit. Vous dire enfin que l'idée du film est venu lorsque Amanda Sthers a accompagné sa grand-mère à l'hôpital. Cette dernière s'est alors demandée ce que l'on pouvait bien mettre dans sa valise au moment de partir pour le dernier grand voyage de la vie, celui qui conduit à la morgue! Mais je vous rassure, si le questionnement semble grave, le ton du film est léger et même particulièrement drôle. Voici en tout cas une brillante comédie romantique, un premier essai réussi pour Amanda Sthers qui devrait bientôt récidiver. 







CORALINE:

L'Etrange Coraline

de Monsieur Sélick!



Voilà un film qui ne trouvera pas son public, et c'est bien dommage. C'est vrai qu'à la vision de Coraline, on se demande à qui s'adresse cet animé. L'histoire trop enfantine ne distraira pas les parents, et l'animation trop sophistiquer laissera les plus petits sur le carreau. Coraline est donc destinée avant tout à une niche: les amoureux de Tim Burton, les nostalgiques de L'ETRANGE NOEL DE MONSIEUR JACK. En effet, impossible de ne pas penser à un quelconque lien de parenté entre les 2 films. Le graphisme, le style visuel, la magie qui émane de CORALINE lorgnent de très prêt sur le film de maître Burton. Normal me direz-vous puisque Henry Selick le réalisateur de CORALINE a travaillé sur L'ETRANGE NOEL. Ceci dit, les techniques ont bien évolué.



La preuve, c'est que CORALINE est le premier long métrage en stop-motion réalisé entièrement en 3D, autant dire, un véritable petit exploit. Pour info, le tournage a occupé 52 plateaux et employé130 décors fabriqués et peints à la main. Certaines séquiences d'animation, comme par exemple celle du Cirque aux Souris où évoluent simultanément 61 "souris sauteuses", prit à elle seule 66 jours de tournage. Pour ce travail de titan, Henri Selick a pu s'appuyer sur une équipe de 70 collaborateurs pour la fabrication et la conception des personnages, en réalité des figurines en silicone, mousse de latex et résine, et montées sur des armatures métalliques. Pour la fabrication d'une seule figurine de Coraline il a fallu mobiliser 10 personnes durant 3 à 4 mois. 28 figurines d'une vingtaine de centimètres de hauteur ont été créé pour un seul personnage de Coraline, avec 9 costumes différents reproduits à une demi-douzaine d'exemplaires. 



Tout ça pour nous conter l'histoire de Coraline Jones, une fillette intrépide et douée d'une curiosité sans limites. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n'ont guère de temps à lui consacrer. Alors pour tromper son ennui, Coraline décide de jouer les exploratrices. C'est ainsi qu'elle va découvrir un passage secret dans cette maison, un tunel qui lui donne accès à un autre monde, en fait, le négatif du sien.



Ici, chaque chose lui paraît plus belle, plus colorée et plus attrayante. Autre atout de ce monde enchanteur, son autre mère est pleinement disponible et son autre père prend la peine de lui mitonner des plats exquis. Même le chat, si hautain dans la vraie vie, daigne s'entretenir avec elle. Coraline est bien tentée d'élire domicile dans ce monde merveilleux, qui répond à toutes ses attentes. Mais le rêve pourrait bien se transformer en cauchemar... 



CORALINE, une aventure avec dans le casting en VO, une Desperate Housewives, ex james bond girl, une certaine Terry Hatcher. C'est elle qui joue les 2 mamans de Coraline, des personnages qui lui vont comme un gant. 





TERMINATOR IS BACK:

BUT WHY WHY WHY ????



Il l’avait dit en 1985. Il a tenu parole en 1991 ainsi qu’en 2003. A chaque fois, il est revenu. Par contre, on a de la peine à comprendre pourquoi il a récidiver en 2009? C'est vrai ça. Personne ne lui avait rien demandé à Terminator. Il aurait très bien pu rester à là maison de retraite des super robots de série T que ça n'aurait dérangé personne. Il était bien là bas, à jouer au bridge avec SuperCopter et à faire des concours de celui qui pisse le plus loin avec Steve Austin et Goldorak! Sérieux, pourquoi cette renaissance? C'est une question qui tournera en boucle tel un boomrang fou dans la cervelle de ceux et celles qui iront voir ce TERMINATOR RENAISSANCE au cinéma, un 4ème opus qui en appelle 2 autres.



Et oui, c'est reparti pour une nouvelle trilogie! Et autant dire qu'on ne craint même pas le pire puisque le pire est déjà arrivé avec ce nouveau film. Pourtant, le tâcheron McG, réalisateur des DRÔLES DE DAMES entre autre a voulu mettre le paquet. Certes, son envie partait d'un bon sentiment: proposer un film d'action alliant science fiction et émotion, le tout, tourner au maximum en décors naturel au Nouveau Mexique, sans fond vert pour ne pas dupper un public de plus en plus averti et exigeant, qui remarquerait l'abus de cette technologie et rejetterait le film en bloc!. Bonne intention. Il avait même demander à Jonathan Nolan, auteur du carton DARK NIGHT, de retoucher un scénario peut-être un peu trop nunuche. Notez que le nom du script doctor ne figure pas sur l'affiche et encore moins sur Imdb! Sans doute Nolan lui a-t-il dit le fond de sa pensée et s'est du coup retrouver emprisonné dans dans le ventre mou d'un Harvester, en attendant la mort! Et puisqu'on en est à la liste des déserteurs, signalons que Tilda Swinton a quitté le projet 10 jours avant le tournage, pour cause de décès de 4 membres de sa famille dans un accident de la route. Sur la touche aussi Charlotte Gainsbourg. Elle devait jouer la nana de Christian Bale. Elle a préféré aller se masturber devant l'oeilleton de Lars Von Trier, envoyant se faire voir les T-600 et par la même Big McG. On la comprend. Excellent choix tant le ANTICHRIST du dingo Danois est autrement plus digne d'intérêt que ce pop corn avarié!



Ici, on n'est plus en 2029, mais en 2018. Le jugement  dernier vient d'avoir lieu. Ambiance apocalyptique garantie avec des machiens qui ont pris le dessus sur l'homme. Cela dit, une poignée d'irréductibles gaulois, euh... non, je me gourre de continent et d'époque! Une poignée d'irréductibles résistants, dont John Connor, sont persuadés qu'il est possible de faire la nique à ces tas de boulons qui les gouvernent. Bien décidé à anéantir les machines, les humains s'organisent et préparent une attaque d'envergure au coeur du système, chez Skynet, dans l'usine d'assemblage des nouveaux T-800, des modèles de robot destructeurs, sur-puissants. Seulement, le danger guette. John Connor doit en effet se méfier d'un homme étrange qui sous sa peau de chagrin cache un vrai coeur qui bat enfermé dans un vrai thorax en acier blindé! Cet étrange humain robot est-il un ennemi ou un allier? Va-t-il aidé Connor et les siens, ou au contraire, les mener dans la gueule du loup?  Ajouter une idée à la gomme avec Connor qui doit sauver son père, Kyle, qui en 2018 est plus jeune  que son fils, et vous tenez là le scénario d'enfer, enfin plutôt, de l'Enfer! Oui, Connor fils est visiblement revenu du futur, mais ça, personne ne le sait, personne n'en parle! C'est qu'il faut garder des munitions pour alimenter le prochain volet de la franchise!



TERMINATOR RENAISSANCE, un opus qui devrait rendre furieux les fans de la saga. Et c'est pas le caméo vocal de Sarah Connor et le caméo vivant du gouverneur de Californie qui s'offre une ré-apparition le temps d'une scène de combat final contre John Connor, dans une usine de production des Terminator, qui va les réconcilier avec cette infâmie! Ajoutons que les amateurs de grosse pétarade apprécieront certainement celle au milieu du film, ou une station service explose pour de bon. Alors que Marcus , le robot humain et Kyle, le jeune futur père de John Connor affrontent un Harvester, Marcus fait exploser un camion citerne, sous le géant Harvester. La scène a nécessité l'utilisation d'un camion chargé d'une tonne d'essence. L'explosion a engendré une boule de feu d'environ 50 mètres de circonférence et de 60 mètres de hauteur. L'explosion a complètement englouti la station, une séquence qui a requis douze semaines de préparation et des mesures de sécurité extrêmes, un gros bastringue filmé sous des angles multiples en utilisant des caméras contrôlables à distance, des caméras rapprochées protégées, des caméras actionnées par des hommes cachés dans des bunkers et même, des caméras à très longues focales embarquées à bord d'hélicoptères. Dommage que pour tout le reste du film, la production n'ait pas jugé utile d'apporter la même rigueur.



   


 

THE DEPARTURES:

LE GRAND VOYAGE



La surprise de la semaine nous vient du pays du soleil levant. En effet, c’est avec un rare plaisir que je vous encourage à découvrir le plus gros succès du moment au box office japonais: DEPARTURES de Takita Yojiro , Oscar 2009 du meilleur film étranger, reléguant ainsi aux oubliettes VALSE AVEC BACHIR ou ENTRE LES MURS, la palme d’or cannoise 2008. DEPARTURES est un film amusant, émouvant et profondément touchant. Et autant dire qu’aujourd’hui, il est plutôt rare de croiser des longs métrages qui allient ses 3 qualités. Ajouter à cela, une esthétique irréprochable et vous ne pourrez que constater que vous êtes en train de regarder, peut-être pas un chef d’œuvre, mais un objet filmique qui s’en approche. Takita Yojiro évite tous les écueils du cinéma d’auteur nippon traditionnel. Ici, il n’y a pas trop de plans fixes contemplatifs ou ils ne se passent rien. Certes, le rythme se veut volontairement lent, mais c’est pour mieux servir l’histoire. Il est vrai qu’on aurait peut-être pu réduire les 130 minutes du film pour le ramener à 100 tout au plus….Mais bon, on fera avec !



Ici, tout commence sur un malentendu. Un jeune violoncelliste décide de quitter Tokyo et de revenir dans son village natale car son orchestre a été dissout. Le voilà donc de retour aux racines avec sa femme, dans un petit village du Nord Est de l’île. Croyant répondre à une offre d’emploi pour une agence de voyage, il est aussitôt engagé lors de son entretien d’embauche. Il faut dire que son boulot n’est pas très prisé. Au contraire, au Japon, le métier d’employé de pompe funèbre n’est pas du tout envier. On considère cette profession comme honteuse. Comment est-ce possible de faire un métier ou l’on touche des morts à longueur de journée? Au japon, on fuit les fossoyeurs comme la peste. C’est pour cela qu’il va taire son nouvel emploi à sa femme, par peur qu’elle ne s’en aille.



Seulement, ce qui devait être un petit boulot pour dépanner va finir par devenir sa nouvelle vocation. Le voilà qu’il prend gout à ces mises en bière journalières. C’est ainsi qu’au fil du temps, il va s’appliquer à pratiquer avec précaution, précision, grâce et majesté, cette préparation rituelle qui consiste à laver, habiller et placer le corps des défunts dans leur cercueil. Cette cérémonie se fait en présence des proches. C’est presque une chorégraphie. En tout cas, avec ce rituel, peu commun, le cinéaste nous donne à voir comment enterre-t-on ces morts au Japon ? Comment prépare-t-on ses proches au grand voyage ? Voilà un thème parfaitement universelle et qui, pour le coup, permet d’évoquer dans un même film, l’amour porté par des parents pour leur enfant défunt, fusse-t-il transsexuel, ou l’amour porté par des enfants pour leur parents. Dans DEPARTURES, il est question aussi de liens d’amitiés qui se nouent et se dénouent, de problèmes familiaux, d’abandon d’un fils, de retrouvailles d’un père sur son lit de mort, alors qu’on a l’a pris toute sa vie pour un salaud. Bref, moult thèmes traversent ce film au sujet principal si particulier. DEPARTURES, une histoire simple qui aborde avec légèreté, humour parfois, jamais avec pathos, le thème de la mort et de l’adieu, un film à voir d’urgence.  




 

THE WOMEN:

UN FILM

NI FAIT, NI A FAIRE!



D’habitude, on dit d’un film mineur, qu’il n’est ni fait, ni à faire. Et c’est d’autant plus vrai avec THE WOMEN parce qu’il a déjà été fait dans les années 40 par John Cukor, une bonne raison pour définitivement penser que ce film n’était décidément pas à refaire dans les années 2000. Et ce n’est peut-être pas un hasard si dans les années septante, l’idée d’un remake de THE WOMEN  avec Barbara Streisand, jane Fonda et Faye Dunaway fut abandonné. C’est étrange. Comment expliquer que, abreuvés de coke et de Lsd à longueur de journée, les producteurs hollywoodiens étaient beaucoup plus lucide à cette époque! C’est décidément trop bizarre



En fait, aujourd’hui, Hollywood est demandeur de scénarii faciles, qui rassurent, qui suivent des voix toutes tracées pour ne pas perturber un spectateur que l’on croit frileux, hostile à toute originalité. Je traduis : Hollywood nous prend pour des cons en inondant les salles de cinéma du monde entier de films aux scénarios maintes fois éprouvés. THE WOMEN en fait parti ! Ce n’est pas le seul. Regarder cette semaine avec TERMINATOR, c’est pas mieux. Là, on surfe carrément sur une marque à succès des années 80, sans se soucier de pondre un embryon d’histoire. On s’imagine que 3 robots en plastoc, 2 explosions et une réplique culte façon « I’ll be back » suffiront bien à appâter le gogo et à faire tourner la planche à billets! Et bien, amis lecteurs, nous devons dire :STOP ! Il suffit! Arrêtons avec ces sous produits insipides ! N’allons plus au cinéma voir ces machins. Commencer donc dès cette semaine en snobant THE WOMEN de Diane English, un nom d’emprunt certainement. Je comprends. Comment assumer une daube pareille sans se cacher derrière un faux nom? Le pire, c’est que Dame English va bientôt nous refourguer FIRST MAN avec Meryl Streep en première femme présidente des Etats Unis et De Niro en First mec. Egalement dans les tuyaux, FEAR OF FLYING, un film sur la libération sexuelle. Pas d’erreur, plus tu chies des merdes, plus tu trouves du pognons facilement pour en chier d’autres ! Et ne criez pas au scandale. Ne me traiter pas de misogyne injustement. J’aime les portraits de femme au cinéma, à conditions qu’ils soient intéressants et intelligemment menés. Des films comme 3 WOMEN de Robert Altman ou FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERF de Pédro Almodovar, pour ne citer que ceux là, m’ont énormément plu, mais pas THE WOMEN. Au passage, je m’interroge : à quoi bon refaire un film parfait ? Pour le simple plaisir de le moderniser ? Pourquoi pas. Mais si moderniser signifie réaliser un mauvais épisode de Sex In The City, je ne vois vraiment pas l’intérêt. La mise en scène, le découpage, le montage, les changements de plan toutes les 3 secondes et la musique rappellent trop la série télé. C’est donc ça la modernité. Faire de la télé au cinéma. Permettez que je me mette à chialer en faisant preuve d’un peu de nostalgie !

Que je vous dise tout de même que dans THE WOMEN,  Mary est mariée à Stephen Haines, un riche homme d'affaires new-yorkais. Fidèle à son époux et mère d'une fillette, elle est entourée de 3 meilleures copines.



Elle a une vie trépidante de femme d’intérieur qui s’occupe de gala à la noix. Parmi ces amies, une rédactrice en chef d’un magasine de mode et de tendance. Son défi, trouver une nouvelle formule pour éviter la faillite. Elle a deux autres copines dont j’ai oublié ce qu’elles faisaient, sûrement des choses essentielles… En tout cas, toutes 3 savent quelque chose que Mary ignore : son mari se tape une parfumeuse insignifiante, mais tellement bien gaulée...



Elle est le genre de poupée barbue avec lequel n’importe quel homme aimerait jouer. Mary va devoir prendre son courage à 2 mains pour récupérer son homme, à moins que cette situation ne lui convienne parfaitement pour l’aider à reprendre sa carrière de créatrice de mode. THE WOMEN, un film ou même Eva Mendes en guêpière vous laissera de marbre, c’est dire… Quoique, j’exagère un peu! Je rectifie :Eva Mendès en guêpière devrait vous sortir un peu de votre torpeur. THE WOMEN, un film fait par une femme, avec des femmes, sur des femmes, pour des femmes. Je prend les paris que les seuls hommes qui iront voir ce machin auront soit quelque chose à se faire pardonner auprès de leur tendre et douce ou alors c’est qu’ils attendront une récompense chaude et humide après cette séance de torture mentale !  








ETREINTES BRISEES:

Femme au bord

de la Cruz de nerf


Incompréhensible. Ce film s'est fait dézinguer par la critique lors de sa sortie en salle en Espagne, et pourtant, force est de constater que le cru Almodovar 2009 a de la couleur, de la robe, du parfum. Aussi charpenté que bouqueté, autant racé que velouté, ces ETREITNES BRISEE laissent un arrière goût sur le palais de reviens-y. Si j'osais, j'emploierais même le terme 'aimable' . Il se dit d'un vin, donc pourquoi pas d'un film, un film équilibré, coulant, agréable à voire. Autant dire que l'amer goût bouchonné qui reste en palais sied sans doute mieux à la critique espagnole qui visiblement n'a pas adhéré à ce nouveau film d'Almodovar. Et pourtant, le maître espagnol nous dévoile une histoire émouvante, captivante, celle d'un amour fou, gangrénée par la jalousie, l'abus de pouvoir, la trahison et le sentiment de culpabilité. Pour tout dire, ETREITNES BRISEE débute sur des images filmées à l'insu des protagonistes, avec une simple caméra vidéo de contrôle qui sert à visionner les prises au cours du tournage. D'habitude, ces images ne sont jamais transférée sur pellicule, mais pourtant Almodovar l'a fait. Il en résulte une scène avec une image à la texture étrange, un peu flou, aux couleurs délavées, pâles. Devant l'objectif, un homme de dos et une femme de face, en gros plan. Ils s'effacent progressivement pour laisser place à Penelope Cruz. L'actrice est étrangement sérieuse, extrêmement concentrée, imperméable à ce qui se passe autour d'elle. On la maquille. C'est à peine si elle remarque Lluis Homar, qui lui est dos à cette caméra. Il s'agit d'images volées, saisies sur l'instant, images furtives qui n'ont généralement aucune espèce d'importance. Pas aux yeux du cinéaste qui a voulu commencer son long métrage ainsi, comme pour montrer d'emblée que l'action de son film aura pour toile de fond, pour univers, le cinéma.

En effet, passé ce générique improbable, un homme aveugle, fait l'amour avec une inconnue, une belle blonde, sur son canapé. Leur affaire tout juste terminée que Judiht sonne à la porte et entre dans l'appartement. On apprend très vite que l'homme est un personnage double; à la fois auteur et réalisateur. Il possède 2 identités, celle de Matéo pour le cinéma et celle de Harry Caine pour signer ses livres. Judith est sa directrice de production. Elle est surtout une très bonne amie qui veille sur lui. Elle a un fils qui aide Harry à écrire. Entre en scène tout aussi rapidement un jeune homme qui se fait appelé Ray X. Il dit avoir envie de réaliser un film, son premier long métrage. Il aurait déjà fait l'expérience d'un premier documentaire en 1994, Il dit avoir une idée de fiction et souhaiterait que Harry écrive le récit. Son film parlerait d'un fils qui veut se venger de son père, un papa peu aimant, qui n'a jamais supporter l'homosexualité de son rejeton, un papa qui malheureusement vient de décéder. La vengeance porterait plutôt sur une salissure de la mémoire de ce père. Harry, pas convaincu, n'accepte pas d'écrire un tel scénario. Judith, de son coté, comprend qu'il faut se méfier de ce Ray X. Ils font tous deux un lien entre cet énigmatique personnage, visiblement fils à papa, et un fait qui s'est déroulé dans le passé, en 1994. A cette époque, Harry, ou plutôt Matéo tourne une comédie intitulée FILLES ET VALISES, une espèce de remake de FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS!



Quand Matéo croise le regard de Léna, il en tombe immédiatement amoureux; sentiment partagé!

Mais, la jeune femme vit en couple avec un riche homme d'affaire, Ernesto Martel. Il l'aime à en crever.

Mais Léna s'ennuie. Elle voudrait tant concrétiser un vieux rêve, celui de devenir actrice. C'est ainsi qu'elle se pointe auprès de Matéo pour tenter sa chance. Le coup de foudre entre les deux est immédiat. Pour garder un contrôle sur sa compagne, Ernesto finance le film. Il demande surtout à son fils de tourner un making of, en réalité un prétexte pour regarder chaque jour des images du tournage, et ainsi mieux épier les faits et gestes de Léna. Forcément qu'à un moment donné, les choses ont déraillé.



ETREINTES BRISEES, ce n'est pas un, mais 2, voire 3 films en un! Un drame, avec un soupçon de comédie. D'un coté, il y a le quotidien de Harry, l'aveugle qui prend plaisir à écrire en compagnie du fils de Judith, Judith qui elle dissimule un secret. D'un autre coté, il y a FILLES ET VALISES, dont on voit certaines scènes, hilarantes au demeurant. Almodovar dit s'être fait plaisir avec ce film dans le film. Il a tourné plus de séquences qu'il n'en fallait, des scènes coupées qui garniront les bonus d'un Dvd que l'on attend déjà impatiemment.


Au milieu, il y a ce making of suivi presque instantanément par Ernesto, un film doublé en direct par une femme qui lit sur les lèvres, car le son est inaudible. Certes, si certains éléments de comédie jalonnent ETREINTES BRISEES, il s'agit surtout d'un drame avec Léna, Ernesto et Matéo, un trio typique du film noir. Tous trois sont habités par un sentiment amoureux féroce, mais l'un d'entre eux est puissant, violent et sans scrupule, un coktail explosif. Ajouter un quatrième larron pour introduire la notion de trahison, de culpabilité et vous vous retrouver devant un film ou les relations entre ces personnages sont d'une rare épaisseur.



Enfin, il ne faut pas négliger l'autre thème principal, qui traverse tout le film: la filiation, les notions de maternité et de paternité, de famille somme toute. C'est également très important. ETREINTES BRISEES, un excellent Almodovar porté par une distribution largement à la hauteur. Certes Penelope Cruz est aussi ravissante que saisissante, mais les autres, Lluis Homar – Blanca Portillo – José Luis Gomez sont également parfaits. A notez une courte apparition de Rosy DePalma qui joue une actrice qui joue une femme complètement folle qui mange des ballons de baudruche.

 


VILLA AMALIA:

Une bicoque moisie



Et de 5! Cela fait en effet 5 films que Benoit Jacquot et Isabelle Huppert réalisent ensemble. Ici, le cinéaste a jeté son dévolu sur un roman de Pascal Quignard: Villa Amalia. D'emblée, Benoît Jacquot a senti dans ce récit quelque chose de si fort, de si puissant, qu'avant même la parution du livre, il a signalé à son ami Pascal son envie de l'adapter au cinéma. Il a surtout imaginé immédiatement son actrice fétiche dans la peau de cette femme qui se déconstruit. De quoi refiler le bourdon à Islid Le Besco, la muse de Jacquot depuis quelques films! Enfin, qu'importe, là n'est pas le sujet! VILLA AMALIA, raconte donc comment une femme se dépouille de tout ce qu'elle possède au fur et à mesure que l'histoire avance. Voilà une héroïne de cinéma qui nage à contre courant, un peu comme Benoît Jacquot, un cinéaste en marge, loin des modes et des dictats du box office. C'est vrai que pour qu'un film fasse des entrées et séduise le plus grand nombre, il faut en principe miser sur un héros qui vit des aventures extraordinaires, s'enrichit en quelque sorte, émotionnellement parlant, un héros qui avance. Et bien là, c'est juste l'inverse. Le récit tient sur une héroïne qui avance... à reculon! Autant dire que le public ne risque pas de se masser devant les cinémas qui projetteront VILLA AMALIA, mais ça, Benoît Jacquot, il s'en fout!


Pour tout dire, VILLA AMALIA débute pourtant très bien. On se croirait dans un film noir. Au cœur de la nuit, une voiture en file une autre. Il pleut très fort. D'un seul coup, les 2 autos s'immobilisent dans un quartier résidentiel. La pluie s'est interrompue. Une femme, Isabelle Huppert, descend de la voiture suiveuse. Elle hésite à marcher sur les traces de Xavier Beauvois, l'homme qu'elle traque depuis le début . Elle avance, elle recule, elle avance, elle recule, comment veux-tu, comment veux-tu... qu'elle se reprenne? Finalement, elle remarque que le type a pénétré dans la cour intérieur d'une maison. Elle s'immobilise derrière une rambarde et observe à bonne distance ce mec en train d'embrasser une autre femme sur le perron d'une maison. Stupéfaite par cet ignoble tableau, elle se décompose légèrement, à tel point qu'elle prête à peine attention à la voix de Jean Hugue Anglade, qui lui dit: «vous aimez bien cette maison.» Oui, répond-elle machinalement, tout en se retournant. Mais elle ne fixe pas très longtemps son interlocuteur, préférant observer l'autre homme. Pas d'erreur, ce mec embrasse bien une autre femme. Et la voix d'ajouter: «ça va Ann?»



Mystérieux, l'inconnu n'en est pas réellement un pour Ann. Très vite, elle se rend compte qu'ils ont été amis durant leur enfance. Le hasard des fois, nous joue bien des tours. Ce vieil ami l'invite à boire un verre, chez lui à quelques pas d'ici. La conversation s'engage devant un thé. Entre 2 banalités échangées poliment, on apprend que ce vieux copain est devenu homo et qu'il vient d'enterrer sa mère. Quant à Ann, elle vient de surprendre son concubin dans les bras d'une autre, une goute d'eau qui va faire déborder un vase déjà bien rempli. Pendant qu'une relation adultérine se consomme à quelques mètre d'ici, Ann se décide à changer de vie. Elle va tout quitter, tourner le dos à sa carrière de pianiste, à son partenaire bien sur, à sa mère, à son appartement, à sa voiture, bref, à sa vie. Le seul lien qui la maintiendra encore en contact avec son passé sera ce vieil ami qu'elle vient de retrouver. Une fois ses affaires soldées, Ann d'errer à l'improviste pour finalement se retrouver sur une île, en Italie, son île, celle ou elle se sentira enfin bien, dans cette villa Amalia. 



VILLA AMALIA, un film inégal, diront les faux culs de la presse spécialisée, en réalité un film avec plein de longueurs, bourré de silences à rien faire, rempli de conversations banales, pollué par un nombre incalculable de plans cartes postale avec couchers de soleil de série! Donc un film pénible! Mais ça, faut pas le crier trop fort, histoire de ne pas froisser la présidente du jury cannois de cette année! En tout cas, la plus part des grattes papiers prennent des pincettes pour ne pas irriter Isabelle Huppert, la plus belle pleureuse du cinéma d'auteur français chiant! A part Positif, qui pour le coup ne l'est pas vraiment, et Métro qui tire à boulet rouge pour détruire cette VILLA AMALIA, les autres restent faussement emballés par ce film plus décevant qu'emballant. C'est vrai qu'il faut arrêter de crier au génie quand Benoit Jacquot se contente de filmer un appartement vide ou une bicoque en ruine au bord d'une falaise: on croirait un mauvais publi-reportage pour Travaux et Jardin! Faut pas déconner! Faut arrêter de nous faire croire qu'un film sur le ressenti va enthousiasmer le public! Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit: ressentir plus que d'expliquer! En voyant VILLA AMALIA, il faut que le spectateur ressente en permanence l'irrationnelle envie d'évasion d'une femme perdue, qu'il ressente son besoin de solitude, qu'il ressente sa manie d'ouvrir et de fermer des portes... C'est fou le nombre de portes qu'on ouvre et qu'on ferme dans ce film, comme si il n'y avait rien d'autre à filmer pour montrer au spectateur qu'il est en train d'observer une pauvre petite bourgeoise mal dans sa vie, qui se paye un luxe que les prolos n'auront jamais: en changer! Merci Benoît Jacquot de nous rappeler que si on a une vie de merde, on ne pourra jamais faire comme cette femme riche, tout plaquer. Dans ces conditions, pas évident que le public ressente l'envie de courir voir cette VILLA AMALIA au cinéma.  





STAR TREK :

Et un de plus!



« Espace, frontière de l’infini… » Voilà une courte phrase que les trekis (nom donné aux plus fervents admirateurs de la série Star Trek) ont forcément en mémoire. Depuis sa création, cette phrase a toujours ouvert les épisodes de le célèbre série télévisée, devenue culte. En effet, en quarante ans, Star Trek, la patrouille du cosmos n’a cessé de passionner les téléspectateurs. Toutefois, la série initiée par Gene Roddenberry en 1966 n’a pas connu un succès fulgurant tout de suite. N’empêche qu’après 79 épisodes de 45 minutes et 10 épisodes déclinés en version longue pour le cinéma, le vulcain Spock et ses grandes oreilles, le capitaine Kirk et son grand courage, ainsi que tous les autres membres de l’Enterprise ont conquis la Terre entière. Et c’est là que le lecteur attentif s’interroge et se demande ce qui n’a pas encore été dit et qui méritait une nouvelle aventure intergalactique au cinéma? Ben en gros, jamais personne ne s’était encore penché sur la formation de cette équipe décidée à explorer l’espace infini, sur les liens qui unissent ces hommes et ces femmes dotés d’un sens du devoir hors pair, sur leurs motivations réelles, qui les as conduit à vivre des aventures toutes plus fantastiques les unes que les autres. En clair, la genèse de l’Enterprise et de son équipage légendaire, c’est cela qui a titillé JJ Abrams. Réalisateur de MISSION IMPOSSIBLE III, producteur des séries à succès ALIAS et LOST, JJ ABRAMS a d’emblé accepter de relever le défi STAR TREK L‘AVENIR EST EN MARCHE, à condition de ne pas sombrer dans le film de SF nullos (ce qu’ont été les précédents Star Trek au cinéma). Pour cela, il a imposé sa volonté d’insuffler la touche de réalisme qui faisait jusqu’alors défaut à STAR TREK. Pour conquérir un public de fans mais aussi de néophytes, JJ Abrams a demandé à ses scénaristes de plancher sur une histoire mettant avant tout en vedette les personnages et laissant ensuite la part belle à l’action. Brillante initiative. Ce nouvel épisode, STAR TREK, L’AVENIR EST EN MARCHE est un vrai régal.


Ce nouvel opus se situe donc au tout début de la saga, à quelque chose prêt… En fait, l’avenir de la galaxie est entre les mains de 2 êtres que tout oppose. Le jeune James Tibérius Kirk, un rebelle, bagarreur, tête brûlée élevé au grain dans une ferme de l’Iowa et futur capitaine de vaisseau. En face de lui, Spock, un esprit redoutable, à la logique imparable, un puits de science qui a cela dit de la peine a trouver sa place parmi les siens puisqu’il est le croisement improbable d’un vulcain et d’une humaine, les premiers étant connus pour avoir bannit de leur mode de vie les émotions, et les second étant au contraire réputés pour se laisser gouverner par elles. N’empêche que malgré son tiraillement permanent, donc son impossibilité à gommer ses émotions, Spock est très vite remarqué au sein de la Starfleet Académie. Après avoir intégré cette école, il se retrouve directement en opposition avec le jeune Kirk. La compétition entre les deux est féroce, et leurs méthodes aux antipodes.



C’est bien évidemment au cours de leur première mission que les deux adversaires vont entamer une relation d’amitié sans faille. Cette mission marque en fait la première sortie du vaisseau interstellaire le plus performant jamais bâti par l’homme: l’USS Enterprise. A bord, l’on y trouve déjà le toubib Mc Coy, l’ingénieur en chef Scotty, Uhura la belle officier de communication black, le pilote asiatique Suhu et le Stewart russe Chekov. Ensemble, ils devront faire équipe pour empêcher l’odieux Romulien, Néro,  d’anéantir toutes les planètes qui passent dans son champ de vision.



Voilà un épisode qui enthousiasmera les fans, ravis qu’ils seront de découvrir comment leurs personnages préférés en sont arrivés là ou ils en sont. Pour les autres, ceux qui veulent voire de l’action, ils ne seront pas déçu. STAR TREK L’AVENIR EST EN MARCHE en est truffé! Idéal pour un public désireux de savourer un ’popcorn’ divertissant! C’est sur que ce film de SF parfois limite incompréhensible avec ces mélanges déroutant entre futur et présent, saura emballer les amateurs d’effets spéciaux spectaculaires. De tous les cotés de la galaxie, ça tire, ça explose, ça se cavale après au moyen d’engins spatiaux qui dépassent tous la vitesse du son, et accessoirement, ça se bastonne aussi au bon vieux corps à corps, avec des pistolet lasers ou avec des épées standards! Attirons justement l’attention sur le travail remarquable en terme de décors et d’incrustations de ces effets spéciaux en post production. 



Oublié la passerelle en carton pâte de l’Enterprise version 1966! Exit les clignotants minables et les pétards foireux. Ici, JJ Abrams s’est permis quelques extravagances, de quoi faire exploser le budget! Rien que la passerelle pourrait ressembler  à une cabine de pilotage qui pourrait exister d’ici une centaine d’année. Monté sur vérin, ce poste de commandement pouvait donc tanguer, trembler, s’incliner à volonté de façon ultra réaliste, à l’occasion d’une scène de combat interstellaire ou lors d’un passage en vitesse de distorsion.



De plus, les scènes d’explosion ont été filmées en prise de vue réelle, afin d’accroître l’intensité des réactions des acteurs sur le plateau. JJ Abrams a limité au maximum l’utilisation de fonds verts! Et ça marche. Avec cette technique, le spectateur, à l’annonce d’un danger imminent, lit une réelle peur sur le visage des acteurs, qui pour le coup, avaient de quoi réellement flipper que le plateau ne leur explose au nez! Ces séquences chaudes ont été tournées en live, en sachant qu’après coup, rien n’interdisait de les rebooster au moyen d’effets numériques.



Notez encore que ce dingo de JJ Abrams a souhaité retrouver le frisson de la découverte de mondes étranges peuplés de bébête martiennes effrayantes, genre homard sans pince avec une ventouse à la place de la tête. Pour cela, il a fait construire sur le parking d’un stade de foot, une planète entière, Delta Vega, la planète des glaces: 600 m2 de neige fabriquée à partir de papier biodégradable, un décors orné de falaises à pic dans lequel cavale la fameuse ignoble, horrible et effrayante bestiole! On se croirait en antarctique et en réalité, pas du tout. Quant à la salle de refroidissement hydraulique de l’Enrterprise, il s’agit d’un hangar gigantesque abritant une fabrique de bière avec des tuyau en inox énorme. Le résultat est stupéfiant. Je ne vous parle pas non plus des 2 vaisseaux principaux, le lumineux Enterprise et le très sombre Narada. Ils sont sublimes.



Des effets spéciaux oui, mais juste ce qu’il faut. Des beaux décors réalistes, oui aussi. Une intrigue un peu simplette.  C’est sans doute cela l’une des clés de la réussite de ce film. L’autre clé demeure évidemment dans le choix de Spock jeune. C’est l’excellent Sylar de la série Héroes qui campe ce personnage, Zachari Quinto, et autant dire qu’il n’y avait personne d’autre que lui pour reprendre le costume et les oreilles de Léonar Minoy, le premier Spock des années 60, qui s’offre ici une petite apparition clin d’oeil, lui qui avait promis, après avoir réalisé quelques versions cinéma de la saga de définitivement tourner la page. Signalons encore la présence de Alien et Hulk au générique, pardon Wynona Ryder qui joue la mère de Spock, et Eric Bana qui campe le méchant de l’histoire.




   


X-MEN ORIGINS: WOLVERINE sort ses griffes



Pas besoin d’en rajouter, d’en faire des tonnes. En un titre, tout est dit, tout est clair. Les origines des X-Men vous sont donc raconter dans ce film, ce spin of consacré essentiellement à Wolverine, celui qui en a une grosse, bien dure… enfin ce sont même des grosses, bien dures, des griffes bien sur….



Alors tout commence vachement mal à la fin du 19ème siècle. Un petit garçon tue son père, alors qu’il était persuadé que ce n’était pas son père, mais ce dernier, dans un ultime souffle va lui sussurer : "je suis ton père". Alors d’un coup, le petit Jedi s’en va… euh, pardon, je me trompe de saga! Revenons à nos mutants! Alors d’un coup, le garçonnet s’en va. Accompagné par un frère qui possède des griffes aussi, mais plus petites! Les 2 enfants grandissent, traversent toutes les guerres jusqu'à celle du Vietnam. Evidemment, ils sont immortels. Et c’est justement dans les années septentes qu’un homme mystérieux va les recruter pour mener des opérations secrètes. Comme ils ne savent pas trop ou aller, ils acceptent ce marcher de dupe et se retrouvent embringués dans une équipe qui ne compte que des hommes qui ont des pouvoirs hallucinants. 



Le but de leur recruteur: créer un jour un sur homme, un X MAN. Alors forcément, qui dit 2 frères, dit 2 axes, celui du bien, celui du mal… Evidemment que l'un des deux frangins va vriller, empêchant l’autre de se ranger et de mener une vie paisible de bucheron canadien avec sa super nana.



Viendra ensuite se mêler un sentiment de vengeance qui habitera Wolverine, pour pimenter l’histoire. A la fin, Wolverine meurt. On récupère son ADN et on le clone. Wolverine deviendra Dolly, la brebi clonée. Pis après, y aura tout une déclinaison sur le clonage… Non  je déconne! Je vous raconte une fin débile parce que les petits malins qui ont téléchargé illégalement WOLVERINE XMEN THE ORIGINS sur le net, se sont en principe fait couillonner par la production! Hugh Jackman, non content d’incarner le héros Wolverine, a produit aussi ce film. Donc Hugh Jackman, qui connaît bien son public, s’est dit qu’il serait peut-être intelligent de balancer sur le net des versions de ce film avec des fins débiles, avec surtout toutes les images gonflées aux effets spéciaux effacés! Donc, pendant que sur le net, certains se farcissaient une espèce de making off avec une fin fantasque, Hugh Jackam se fendait la gueule! Mais la vraie fin, qui est en fait le vrai début de la saga Xmen, ben, c’est au cinéma que vous pouvez la découvrir!



WOLVERINE, un bon popcorn, un divertissement aussitôt vu, aussitôt oublié, avec tout de même des effets spéciaux bien fichus, un traitement sur l’image plutôt pas mal, surtout au début quand Wolverine et son frère traversent les guerres. Cet enrobage est très clipesque, mais très bien fait. Voilà un film qui ravira les fans du comics, et ceux qui avaient bien aimé la saga puisqu’en plus, vous découvrirez des nouveaux Xmen, dont le Blob, un gros bonhomme d’au moins 2 tonnes. Le costume est juste incroyable. Il faut savoir que la Nasa est même intervenue dans la conception de ce costume de gros pour imaginer un système de refroidissement spécial pour que l’acteur qui porte ce déguisement, se sente bien!


 



 


UN MARIAGE DE REVE:

pas vraiment le cauchemar

du spectateur!



Voilà un long métrage qui peut susciter d’emblée la méfiance ! Et pour cause, avec un titre pareil, UN MARIAGE DE REVE, on se dit qu’on sera face à une comédie romanticocucu-anecdotique de plus! Et ce désagréable sentiment va crescendo lorsque après avoir mené quelques investigations pas très poussées, on apprend avec stupeur et tremblement qu’il s’agit là de l’adaptation d’une pièce de théâtre  écrite par un certain Noël Coward en 1924! Et c'est précisément ici que l'interrogation surgit: qu’est-ce qui peut bien y avoir dans ce texte de si nouveau et qui n’ait pas encore été raconté sur grand écran, au point que des producteurs aient décidé de parier sur cette adaptation? Réponse: une violente attaque contre l’hypocrisie de mise dans la bourgeoisie anglaise dont les mœurs victoriennes, rendues obsolètes après la Grande Guerre, ont détruit les vies de ceux qui s’y pliaient. Dans cette étude psychologique, l’auteur s’attachait donc à montrer la stupidité de la répression sexuelle, la débilité des sentiments de culpabilité et de revanche dans une ère ou le jazz allait tout balayer sur son passage. Noël Coward avait surtout eut la bonne idée d’enrober un discours résolument moderne pour l’époque avec des dialogues percutants. Et oui, UN MARIAGE DE REVE rencontra un vif succès à ce moment là grâce à ses dialogues percutants. Le seul truc, c’est que dès 1928, un cinéaste débutant, nommé Alfred Hitchcock proposait déjà sa version cinéma de ce récit. Cela dit, son film était muet ! Pour rendre hommage à des dialogues percutants, c’était pas terrible. Et voilà pourquoi, 80 plus tard, des gens ont financé cette nouvelle adaptation. Leur objectif: ne surtout pas réaliser un film d’époque, ou alors à condition de le moderniser.



J’explique. Vous prenez une période du passé. Vous habillez vos acteurs avec de beaux costumes des années 20, mais vous dynamitez quelque peu la réalisation en osant des prises de vues, certes stylisées, mais bien loin des standards cher au genre ‘film en costume’. Exit les plans fixes trop statiques, oublié les travelling un peu mou et vive les caméra un peu plus nerveuse! Finalement,  malgré son handicap majeur (un propos loin d’être novateur), UN MARIAGE DE REVE possède bien des atouts, à commencer par un réalisateur discret mais talentueux. Il s’appelle Stephen Elliott. Il est connu pour avoir réalisé le délirant PRISCILLA FOLLE DU DESERT. C’était en 1994. Après ce succès retentissant, Stephen Elliott a enchaîné sur 2 tournages cauchemardesques: la comédie noire WELCOME TO THE WOOP WOOP et  LE VOYEUR, un thriller. Le premier fut interrompu à la mi tournage pour cause de rachat de la Sam Goldwyn Company par la MGM qui ne savait plus quoi faire de ce petit film ‘au mauvais esprit’. Quant au second, il a connu le même sort pour cause de faillite des financiers! Après cela, Stephen Elliott s’est réfugié dans les Alpes françaises en se promettant qu’il ne ferait plus jamais de cinéma. 10 ans sont passés. Un accident de ski plus tard en 2004, ou il s’est cassé le dos, le pelvis et les jambes, ce qui lui valu 3 ans d’immobilité totale,  Stephen Elliott fut contacté pour adapté cette pièce. Sa réaction fut immédiate: « Pourquoi moi ? En plus je déteste les films en costume. Je n’ai jamais réussi à en regarder un jusqu’à la fin, alors pourquoi moi? » Justement pour ça, de lui répondre le producteur Barnaby Thompson,
« parce que vous n’êtes pas du tout l’homme de la situation ! Vous allez donc poser un regard neuf sur cette histoire, sur la manière de l’aborder, de l’envisager. Vous allez me moderniser tout ça. Vous n’allez pas me faire un film d’époque mais bel et bien un film d’aujourd’hui pour le public d’aujourd’hui, même si l’histoire s’appuie sur un mariage qui a eut lieu dans les années 20 ! ». Il n’en a pas fallu plus pour convaincre Stephen Elliott de  se lancer dans cette entreprise, Stephen Elliott qui a néanmoins dû oublier ses gags pipi caca !. Moderniser oui, mais pas à n’importe quel prix quand même!
 


Que je vous dise en résumer que dans UN MARIAGE DE REVE, un jeune homme anglais, fils de bonne famille, John, tombe amoureux fou d’une certaine Larita. Il faut dire que cette aventurière américaine, pilote automobile, est passablement belle. Tout les hommes se retournent sur son passage. Succombant au charme de Larita, John Whittaker se marie avec elle sur un coup de tête. De retour dans le manoir familial, en Angleterre, sa mère, Ms Whittaker va d’emblée manifester une certaine allergie à l’égard de sa nouvelle belle fille. La guerre des piques commence. Au début, tout cela est très gentil, presque amical et bon enfant, mais plus l’histoire avance, plus les petites mesquineries se font cruelles. Les étincelles fusent de toute part, jusqu’au jour ou, le passé de Larita la rattrape. C’est là, une fois ce passé révélé à tout le monde, que Larita va frapper un grand coup ! Je vous l’ai dit, rien de neuf dans ce texte écrit en 1923. Il faut donc trouver ailleurs son bonheur de spectateur, entre autre dans la distribution. En premier lieu, laissez-moi vous dire que Kristin Scott Thomas qui campe la mère Whittaker est juste hallucinante. Et dire que l’actrice s’est faite prier pour jouer ce rôle….



Une chance qu’elle ait acceptée. C’est rare de voire Kristin Scott Thomas s’amuser autant au cinéma. On sent qu’elle prend un malin plaisir à incarner cette femme limite acariâtre, en tout cas, profondément irrité et irritable, une véritable boule de pu sur patte. Elle désire plus que tout que la fougueuse américaine décampe de la vie de son fils. Tour à tour hypocrite, irascible, intransigeante, diabolique, revêche et cruelle, elle mettra tout en œuvre pour tenter de parvenir à ses fins. Kristin Scott Thomas est particulièrement efficace dans ce rôle, et drôle avec ça ! En face d’elle Larita ne manque pas de répondant, Larita alias Jessica Biel, la belle blonde partagée entre les 2 magiciens fous de L’ILLUSIONNISTE.Ici, sous ses airs de nunuches naïve, trop gentille mais néanmoins fougueuse, donc imprévisible, elle  pourrait bien finir par débusquer la faille et peut-être emporter le morceau.



Entre ces 2 femmes en lutte, les autres membres de la famille Whittaker comptent les points.  John le mari, hésite entre prendre la défense de Larita ou retomber dans les bras de son amour de jeunesse. Ses 2 sœurs sont acquises à la cause de leur maman. Quant au père enfin, l'excellent Colin Firth est là sans être là. Cet homme désabusé, un brin cynique, que rien n’amuse, n’est jamais réellement revenu de la guerre.Lui aussi cache un secret et a bien de la peine à vivre avec. Voilà un allier potentiel pour Larita.



UN MARIAGE DE REVE, un film qui, s’il n’est pas transcendant, mérite tout de même un semblant d’attention, au moins pour la tornade du milieu. Pendant une bonne trentaine de minutes, la guerre des femmes va bon train, donne lieu à quelques scènes particulièrement cocasses et ce, pour le plus grand plaisir du spectateur! 




 

TULPAN:

Une bête de festival kazakh



Un film prometteur mais passablement décevant. Il s’agit de Tulpan, une bête de concours que ce film de Sergey Dvortsevoy… Jugez plutôt: il a raflé en 2008, le prestigieux Prix Un Certain Regard à Cannes ainsi que le Prix de l'Education Nationale et le Prix de la Jeunesse. Ensuite,  au-delà de la Croisette, cette comédie kazakh a été sacrée Meilleur Film aux festivals de Zurich, Reykjavik, Montréal, Tokyo, puis Meilleur Film étranger aux Oscars australiens. Enfin, TULPAN a obtenu le Prix du Meilleur film et du Meilleur réalisateur, pour Sergey Dvotsevoy, au Festival de Goa. Donc forcément, avec une telle moisson de récompense, on ne pouvait qu’attendre beaucoup de cette réalisation. Trop peut-être! Et pourtant sur le papier, ce long métrage semble génial. Que je vous dise qu’après avoir fait son service militaire dans la marine, Asa revient dans les steppes kazakhes vivre avec sa soeur et son beau-frère, un éleveur de moutons.



Asa rêve d’une vie simple. Il veut une famille, une yourte et un élevage. Mais pour concrétiser son rêve, Asa va devoir se marier. Pas de femme, pas d’élevage de mouton. Donc Asa part en chasse. Le truc, c’est que dans ce désert inhospitalier, il n’y a qu’une seule femme en age de se marier: Tulpan. Hélas, mille fois hélas, Tulpan ne veut pas de Asa parce qu’elle trouve qu’il a les oreilles trop décollé! Donc Asa va faire tout son possible pour décider Tulpan.Asa rêve d’une vie simple. Il veut une famille, une yourte et un élevage. Mais pour concrétiser son rêve, Asa va devoir se marier. Pas de femme, pas d’élevage de mouton. Donc Asa part en chasse. Le truc, c’est que dans ce désert inhospitalier, il n’y a qu’une seule femme en age de se marier: Tulpan. Hélas, mille fois hélas, Tulpan ne veut pas de Asa parce qu’elle trouve qu’il a les oreilles trop décollé! Donc Asa va faire tout son possible pour décider Tulpan.



Voilà donc une situation qui aurait pu donner quelque chose d’effectivement drôle. Le problème, c’est que le film ne s’attarde que très peu sur le coté comique de la situation. Certes, quand Asa, accompagné de son beau frère et de son ami viennent négocier Tulpan auprès des parents de cette dernière, il y a du cocasse dans l’air. Asa est là qui raconte ses exploits lorsqu’il a du affronté un poulpe géant, exploit qui laissent tout le monde de marbre. Quand le beau frère offre un lustre en toc pour montrer à quel point Tulpan est importante à leurs yeux, c’est également rigolo. Bon il y a encore un ou deux détails de ce gout, mais le reste du temps, le film est gangrené par un autre sujet, qui prend largement le dessus sur la comédie: la vie impossible mais néanmoins véritable des bergers dans cette steppe déserte.
Donc si vous voulez vous payer une bonne tranche de rire, fuyez ce Tulpan. Par contre, si vous voulez vous cogner à la rudesse de la vie des bergers kazakhs, qui est bien loin de notre réalité, courrez voir immédiatement ce film! Déjà, vous allez devoir supporter le bande son la plus horrible de l’histoire du cinéma. L’ami de Asa possède un camion qui fait un ramdam du tonnerre. En plus, il écoute en permanence un tube, 'Babylone' en boucle… Et quand le camion et son magnétophone s’arrêtent, c’est pour mieux laisser à la nièce de Asa le soin de brailler, de chanter complètement faux, encouragée par sa mère juste pour enquiquiner son mari… C’est insupportable! Ajouter à cela, le bruit infernal, insoutenable du vent, et vous comprendrez à quel point cette expérience de vie vire au cauchemar. C’est juste horrible, un vent qui soulève des tempêtes de sable et parfois même des tornades. Par contre, visuellement, le film est drôlement beau… 



D'un mot encore sur  le tournage, tendance extrême, de ce film. Sergey Dvortsevoy explique que : "Déjà, réunir une équipe dans un lieu aussi isolé, inhospitalier pendant 1 an, ça n‘a pas été une mince affaire (le tournage a duré 3 ans mais avec des périodes d’interruption plus ou moins longue). en plus, dans cet endroit du globe, la nature est particulièrement rude. Pas seulement d'un point de vue météorologique! Il faut compter également avec les serpents venimeux et les araignées. Imaginez que dans le sud du Kazakhstan, dans cette région appelée Betpak, il n’y a rien à part la steppe, un terrain très plat, occupé seulement par des bergers. On est au milieu de nulle part, avec de temps en temps un village". C’est l’Enfer sur Terre. Le film est intéressant pour ça, pour se frotter à la vie impossible de ces bergers nomades du Kazakhstan. Il en existe encore, même si la plupart désormais sont sédentaires, installés dans des yourte en dur…. Si je puis dire! Il faut savoir enfin que bien évidemment et on le voit dans le film, la plupart des jeunes veulent vivre à la ville. Ils pensent que c'est mieux. Mais pour finir, on retrouve ces jeunes dans les grandes villes à attendre de trouver un travail qui ne vient pas. Ils finissent ouvriers dans le bâtiment ou travailleurs temporaires quand ils n'ont pas de qualifications, dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, ils deviennent alcoolique ou drogués. Donc voilà, si vous voulez voir un film rude, une comédie qui n’est pas comique, je vous conseille TULPAN de Sergy Dvortsevoy.







Le Missionnaire

ou quand Bigard

se prend pour Don Camillo


 


Non, ce n’est pas un film porno! Même pas grivois, et ce malgré la présence d’un certain Jean Marie Bigard au générique! Pour tout dire, Bigard se prend pour Don Camillo mais un Don Camillo un peu spécial… Disons que c’est comme si Lino Ventura avait pété la gueule à Fernandel pour lui piquer sa soutane et l’endosser à sa place! Voyez le genre! Pour ce nouveau produit EuropaCorp, Luc Besson a mis tout le pognon dans le dossier de presse, sublime…. Papier glacé, photos magnifiques, couverture cartonnée: du beau travail! Pour le reste, il a confié la réalisation à Roger Delattre, assistant réalisateur sur les Banlieue 13 et autre Arthur et les Minimoys. Le  scénario a été écrit par Bigard, et force est de constater qu’il est de fort bonne facture.

Un type sort de prison. Deux malfrats un peu con l’attendent. Ils veulent récupérer les bijoux d’un casse qui a conduit Bigard au frais pendant 7 longues années. Comme le seul langage que le taulard connaît, c’est le coup de boule, la conversation ne s’éternise pas. A peine dehors, Bigard expérimente la loi des emmerdements maximum. Alors, pour fuir les ennuis, il n’a d’autre solution que de s’en remettre à son frère, le père Patrick. Ce curé lui recommande de filer en Ardèche, dans un village perdu, tellement isolé qu’aucune voiture n’y circule. Seul un autobus passe tous les jours à 13h. Arrivé a bon port, déguisé en missionnaire, Bigard est accueilli tel le messie par les gendarmes, le maire et toutes les âmes que compte l’endroit.



On lui fait la fête. Il faut dire que le curé Etienne, chargé normalement de le recueillir vient de décéder, et tout le monde pense que le diocèse n’a pour une fois pas perdu de temps pour envoyer un remplaçant. Bloqué ici, le rustre est obligé bon gré mal gré de tenir son rang d’homme d’Eglise. Pour lui, plus question de remettre la main sur les diamants. C’est ainsi qu’il embringue son frère, le père Patrick dans ses combines, lui demandant de récupérer les diamants à sa place, et d’aller les monnayer auprès d’un recéleur peu commode, qui se prend pour Don Corleone. Le deal tourne bien, trop bien pour le père Patrick qui parvient à faire cracher 6 millions d’euros au mafieux au lieu des 1 millions et demi que valent la camelote! S’en est trop pour le curé Patrick qui décide de craquer le pognon en trop pour ne pas se faire disputer par son frère. Il est aidé par quelques filles faciles qui vont l‘initier aux joies de la flambe: coke, belle bagnole et petites pépé font désormais parti du quotidien du curé Patrick.



Pendant ce temps, le faux missionnaire, un peu spécial, mais tellement apprécier, va jouer son rôle mieux que prévu...




LE MISSIONNAIRE, une comédie qui repose sur quelques ficelles plutôt bien tirées. Le scénario joue sur une dichotomie intéressante: l’homme d’Eglise qui se dévergonde, et le brigand qui se retient de commettre tout pécher, répand le bien autour de lui, allant même jusqu’à réconcilier juifs et arabes! 



Certains dialogues rappelleraient presque les belles heures d’Audiard. Malheureusement, le casting vient tout gâcher! On sent un Bigard sur la retenu. Il aimerait tellement faire du Bigard, mais il ne peut pas… A chaque plan, on le sent en train de réfléchir à son jeu. Du coup, il ne joue pas! La faute à Roger Baratte qui a du apprivoiser l’animal, un peu trop. Si l’habit ne fait pas le moine, la soutane ne fait pas non plus le missionnaire! Notez qu’un Depardieu ou un Réno aurait sans doute été pire. Quant à Doudi Straumayster, il n’a pas pu gommer tous les tics de Samantha Oups! Même sans la perruque blonde, l‘acteur est tellement habité par son personnage de godiche stupide que son jeu s’en ressent. On a parfois l’impression désagréable de voir du Samantha dans ce Patrick!



Je vous épargne les clichés sur la province, nombreux avec des villageois toujours bourrés, gendarmes et maire en priorité. Je ne moufterais pas non plus sur la jeune fille qui se taperait bien le missionnaire…etc…. Coté clins d’oeils, la aussi, on les remarque: le parrain sur une scène de négociation, les comédies italiennes gorgées de soleil avec une image chaude. Ça, ce serait d’ailleurs à mettre dans les atouts du film: les cadrages sont parfaits, et la photo est somme toute assez jolie. C’est peu, mais c’est déjà ça!  LE MISSIONNAIRE, il parait que si on tend la joue gauche, on prendra une droite! C‘est le catch line qui le dit, et je le confirme:  c’est dur de se relever après avoir vu un film pareil!  





 

MOSCOU BELGIQUE:

Un Two Lovers Flamand! 



Sur le parking d’un super marcher, dans la banlieue de Gand, en Belgique, entre Bruxelles et la mer du nord, un accrochage entre une voiture et un gros camion, genre cabine de 38 tonnes. Immédiatement, une altercation éclate entre les 2 conducteurs. C’est  d’abord le routier Johnny, 29 ans, pas très distingué, un gringalet rustre, qui ouvre les hostilités. Il s’en donne à cœur joie pour critiquer la conductrice de l’automobile, Maty, 41 ans. Mais cette mère de famille ne s’en laisse pas compter.



Passer le choc, elle monte au créneau et fait savoir versement au routier, ce qu’elle pense des hommes et de leurs gros poids lourds. La discussion s’envenime, ce qui amuse les enfants de Maty.Toutefois, il faut que la police intervienne pour mettre un terme à l’incident. De retour à son appartement, Maty est dérangée dans son bain par un coup de téléphone de Johnny. Ce dernier s’excuse platement et insiste pour réparer le coffre de la voiture de Maty. Il est endommagé. Mais Maty ne veut rien entendre. Elle envoie balader l’importun. Ce dernier ne se démonte pas. Ni une ni deux, il débarque au pied de l’immeuble de Maty, bien décidé à réparer ce fichu coffre. Sous le regard ébahi des 3 enfants de Maty, les 2 adultes se sourient enfin… Ils ont les yeux brillants. Ça pisse l’amour !  C’est évident, quelque chose pourrait bien se passer entre ses 2 cœurs à l’abandon. Car, ce que je n’ai pas encore souligné, c’est que Johnny s’est fait plaquée par sa nana il y a 18 mois, quant au mari de Maty, Werner, il a mis les bouts. Il donne des cours de dessin à l’académie de Gand. Ce bel homme, talentueux, aime enseigner aux adolescents l’art de créer de belles choses. Il aime tellement ça que Werner a fuit le domicile conjugal pour s’installer avec une de ces anciennes élèves, Gail, 22 ans ! Depuis 5 mois, 3 semaines et 2 jours, Werner, bien qu’il partage un nouveau lit avec cette jeune femme, n’est pas décidé à signer les papiers du divorce.



Et lorsque Werner découvre que Maty a rencontrer Johnny, il réagit en mari jaloux. Plus question de divorcer ! Au contraire, Werner veut réintégrer le domicile conjugal. C’est là que le film gagne en intensité, lorsque que s’engage une bataille de coq avec pour arbitre Maty, et ses enfants, enfin, surtout sa plus grande, Véra la rebelle, 17 ans, témoin silencieux des tribulations amoureuses de ses parents, et qui hésite à présenter à sa mère son nouvel amour.



MOSCOU BELGIQUE, une comédie amoureuse savoureuse, ou comment une femme abandonnée va devoir faire un choix entre 2 hommes, entre l’aventure et la routine, entre le pardon et la revanche, entre la stabilité et l’incertitude, entre son ex, plutôt cultivé mais un peu salaud, et son nouvel amant, brut de décoffrage mais prompte à jouer les princes charmants. Ce Johnny a le sens de l’humour, et de l’amour aussi ! En tout cas, ce film, le premier long métrage de Christoph Van Rompey, est des plus plaisants. Tour à tour léger ou dramatique, il fait la part belle aux comédiens, s’appuie sur l’essentiel, à savoir les relations humaines, et oublie le superflus, l’enrobage. La mise en scène est brute et simplifiée à l’extrême. Pas de mouvements de caméras inutiles. Tout est ici fait pour que le spectateur se concentre sur les numéros d’acteurs, et ils sont bons ces comédiens. Barbara Sarafian, Jurgen Delnaet et Johan Heldenbergh, respectivement, Maty, Johnny et Werner.


MOSCOU BELGIQUE, un film a petit budget, pour un effet maximum garanti. Il a été tourné en 20 jours dans la chronologie des évènements et en décors naturel, c’est à dire dans ce fameux quartier ouvrier surpeuplé dans les faubourgs de Gand et nommé Moscou. Pour l’anecdote, ce quartier doit son nom à un mini événement historique qui s’est déroulé en 1814,  alors qu’un régiment russe stationnait là avant de se battre contre les français, pile 1 an avant la défaite de Waterloo. Moscou a donc donné son nom à ce quartier situé au bord d’une bretelle d’autoroute, donc pas spécialement calme. L’Équipe technique s’est installée dans un véritable appartement de cette cité HLM et à dû composer avec le voisinage. Pour les scènes de nuit, par exemple, fallait que les techniciens se déplacent en pantoufle dans l’appartement. C’était pas non plus très évident de faire accepter qu’un camion klaxonne à 2 heures du matin sur le parking de l’immeuble de Maty! Il fallait aussi composer avec les bruits des vrais  voisins pendant certaines prises en journée. Mais ces détails amènent pas mal de vérité à l’ensemble. Certes, si cette histoire se déroule dans un milieu pas spécialement aisé, elle possède un aspect universel qui fait que tout le monde s’y retrouvera. Après tout, peu importe le cadre, ce qui compte ici, c’est le questionnement. Quel homme, passé la quarantaine n’a pas été tenter de succomber au démon de midi ? Quelle femme ne s‘est jamais demandé si elle était encore capable de séduire à 40 ans passé? MOSCOU BELGIQUE est en tout cas une très belle étude de sentiment, une brillante comédie romantique sur une femme, sur les heurts et malheurs de sa vie. A voir en VO, donc en flamand!




COCO AVANT CHANEL:

Les malheurs

de Mademoiselle

Gabrielle Bonheur



Un film d'époque, le premier de Anne Fontaine, qui a eut l'intelligence de ne pas réaliser un biopic. La vie de Mademoiselle est tellement dense qu'il aurait fallu faire un film de 8h si on avait voulu tout montrer, à moins de jouer du sécateur et de perdre l’essentiel, le caractère de cette femme d’exception. A un moment, Danièle Thompson a bien projeté réaliser un biopic avec la complicité de son fils, Christopher, au scénario, mais leur producteur Richard Granpierre a jeté l’éponge. L’idée, la bonne, était de s’intéresser à une période précise de la vie de Coco Chanel. Evidemment, surtout pas celle ou la troublante Coco a collaboré avec le 3ème Reich ! Des périodes clés, il y en a d’autres, parfaites pour ne pas froisser Karl Lagerfield ! Si Jan Kounen a choisit de centrer son synopsis autour de l'histoire d'amour secrète entre la couturière et Igor Stravinsky, Anne Fontaine a préféré quant à elle, choisir une autre époque. Pour info, COCO CHANEL ET IGOR STRAVINSKY sortira fin mai sur nos écrans. Pour l’anecdote, William Friedkin s’était engagé sur le même projet il y a 2 ans avec Marina Hands dans la peau de Coco. Il a abandonné et quand Kounen a repris, il a imposé Anna Mouglalis, à moins qu’on lui ait imposé l’ex muse de la célèbre maison sis rue de Cambon pour jouer Coco!  


Mais revenons à Anne Fontaine. Elle a jeté son dévolu sur l’avant Chanel. Belle idée ! Et pour cause, pour comprendre le style Chanel, il faut remonter à la source, se pencher sur la femme, Gabrielle, celle qui, orpheline, va apprendre le métier de couturière, se risquer à chanter dans un beuglant, avant de monter à Paris pour se faire un nom. Le film dresse ainsi le portrait d'une femme en avance sur son temps, refusant les conventions, un cheval fougueux difficile à apprivoiser, y compris pour Etienne Balzan, son amant, propriétaire de chevaux! COCO AVANT CHANEL, un film pour mieux cerner les sources d'inspiration de celle, qui a défaut d'inventer la mode, inventa un style car disait-elle, « les modes passent, mais le style reste ! ». Au passage, COCO AVANT CHANEL n’en manque pas, de style ! Bien au contraire. Dès les premières images, le spectateur est chahuté. Il accompagne deux petites filles, à bord d’une carriole brinquebalante. La caméra regarde timidement entre 2 planches de bois. On aperçoit le ciel et des arbres, par bribes. L’image est délicieusement belle, jusqu’à ce que l’engin s’immobilise devant un couvent. Les 2 gamines descendent, mais le cocher, lui, continue sa route. On apprend très vite que cet homme est le père de Mademoiselle. Il s’en est remis aux bonnes sœurs pour qu’elles éduquent ses filles, après la mort de leur mère. Ce père, Gabrielle le guettera tous les dimanche, en vain. Aussitôt, Anne Fontaine, pour ne pas sombrer dans un misérabilisme excessif, joue la carte de l’ellipse. Les années ont donc passé, et désormais, Gabrielle et sa sœur chantent dans un beuglant. Aïe ! On se surprend alors à observer une môme de pacotille ! Mais comme Audrey Tautou n’a pas le coffre de Piaf, et encore moins les perruques de Marion Cotillard, l’effet môme s’estompe rapidement au profit de l’effet Coco. Ici, dans ce troquet embrumé, des militaires viennent se saouler et se divertir dans les corsages de femmes faciles. Ils ne prêtent guerre attentions aux chants de celle que l’on appelle déjà Coco. Sauf un…. Le sieur Balzan. Cet éleveur de chevaux la remarque et se rend surtout compte qu’il a affaire à une jument revêche, pas facile à dompter. Mais Coco n’est pas concon. Elle sait que ce Balzan a le bras long. Il connaît le directeur de l’Alcazar à Paris. Elle profite donc de lui, de leur amitié naissante pour tenter une audition avec sa sœur. Cette dernière la lâche à la dernière minute pour un rêve de mariage, en fait un mirage ! Qu’importe, c’est seule que Coco passe l’audition. C’est seule qu’elle se fait rembarrée. Coco n’a dès lors qu’une porte de sortie si elle veut quitter son Beuglant: s’imposer chez Balzan. Il se trouve que l’homme, fortuné, possède un château à Compiègne. Il l’accueille à bras ouvert, à condition qu’elle le laisse se faufiler sous son édredon, le soir venu. Coco fini par s’incruster chez ce fieffé trublion fêtard, mais elle s’aperçoit qu’elle perd son temps avec ce type. Alors que leur relation s’envenime, Coco rencontre dans ce château, le seul amour de sa vie en la personne de Boy Capel, un anglais qui travaille à la solde de Balzan et ose croire au talent de cette jeune femme hors norme.



Il est amoureux de cette fille androgyne, qui s’habille avec ses pyjamas, qui lui pique ses chemises et ses costumes ! Il est sous le charme, séduit par cette rebelle qui refuse de porter ces chapeaux à fanfreluches parce que ça empêche de penser, qui s’habille comme un homme et osera même se couper les cheveux ! Mais Boy n’est pas le seul à déceler le génie de Mademoiselle. Emilienne, une actrice en vogue aime Coco. Elle apprécie son franc parlé, son sens de la répartie, et surtout, ses chapeaux d’un genre nouveau. Emilienne sera sa première commanditaire. Quand à Boy, il deviendra en quelques sorte son mécène, mais Gabrielle Chanel lui remboursera tout l’argent prêté jusqu’au dernier centime, car elle ne pouvait supporter l’idée de dépendre d’un homme. Le film de Anne fontaine s’arrête donc là ou la vie de Coco Chanel commence, lors de son premier défilé, dans le mythique escalier de la rue Cambon, un escalier en colimaçon aux murs tapissés de miroirs.

 

COCO AVANT CHANEL, un film qui ravira les fans de la styliste, autant que les néophytes. Notez que Anne Fontaine, afin de se libérer de la biographie du personnage et de lui redonner toute la fraîcheur nécessaire, s'est permis quelques écarts vis à vis de la réalité, en repensant par exemple certains personnages, comme celui interprété par Marie Gillain qui est un mélange de la vraie sœur de Coco et de sa tante. Idem pour l’actrice incarnée par Emmanuelle Devos, un croisement entre la comédienne Emillienne d’Alençon et la danseuse de cabaret et courtisane, Gabrielle Dorziat. Par contre, Anne Fontaine a su s’entourer des meilleurs collaborateurs pour donner vie à ce film remarquable, à commencer par Olivier Radot pour les décors, un type aguerri en matière de film d’époque puisqu’on lui doit entre autre ceux de la Reine Margot. Pour les costumes, Anne Fontaine s’est tournée vers la plus courtisée des chefs costumières, une certaine Catherine Leterrier qui a commencé sa carrière comme styliste chez Yves St Laurent ! Depuis, elle a roulé sa bosse en mettant son talent au service des Resnais, Malle, Altman et tant d’autres. A propos de cet aspect du film, Anne Fontaine et Catherine Leterrier ont pris quelques libertés la encore avec l’histoire. Exemple avec le fameux pull rayé de marin. Coco en porte un dans le film alors que l’on sait qu’elle a flashé pour le marin bien plus tard !  On nous livre aussi l'origine ‘fantasque’ mais qui aurait pu être vraie, du célèbre 2 :55. Sa forme, son aspect matelassé viendrait de la première trousse de couture de Coco qu’elle se serait fabriqué en récupérant un bout de tissu et en cousant quelques losanges dessus! Pour le camélias, il suffit de regarder la boutonnière de Boy Capel pour comprendre d’ou lui est venu cette obsession. COCO AVANT CHANEL est en tout cas intéressant pour ça, pour essayer d’entrevoir les sources d’inspirations d’une créatrice, une femme qui avait toujours les yeux et la bouche grands ouverts !

 

 

 



THE BOAT THAT ROCKED:

la croisière s'amuse enfin! 



Si vous aimez les films choral et si vous adulez le rock poussiéreux, vous risquez d’être comblé! Pas la peine de ressortir du greniers vos pick-up et autre manche disque pour écouter vos vieux vinyles craquants, Richard Curtis vous a pondu une méga compilation avec son 2ème long métrage en tant que réalisateur, à savoir THE BOAT THAT ROCKED, traduit en Vf par Good Morning England! Pas très original comme titre et surtout nettement moins parlant! Avec THE BOAT THAT ROCKED, le pékin moyen comprend d’emblée qu’il s’agit d’un film avec un bateau et de la musique de rock. Il imagine tout de suite une espèce de croisière s’amuse avec Iggy Pop en capitaine Masturbing!  Non vraiment, on se demande pourquoi ce changement. Enfin qu’importe, Richard Curtis en a rêvé, Richard Curtis l’a fait. 


Avant le détail du film, permettez que je vous résume le pedigree de l’animal. C’est de la cervelle de Richard Curtis qu’est sorti un jour un drôle de héros, mais surtout un héros drôle: Mr Bean. Richard Curtis a contribuer à rendre célèbre Rowan Atkinson en écrivant les sketchs du bobet le plus célèbre du Royaume Uni. Fort de se succès, Richard Curtis a tourné le dos au petit écran pour se lancer dans l’écriture de scénarios et ça lui a réussi. QUATRE MARIAGES ET UN ENTERREMENT, COUP DE FOUDRE A NOTHING HILL, LE JOURNAL DE BRIDGET JONES, c’était lui. Le spécialiste de la cucumédie romantique est ensuite passé à la réalisation avec LOVE ACTUALLY ou les histoires de zizi pan pan et autres amours contrariés des Hugh Grant, Colin Firth et autre Liam Neeson. Comme le succès fut au rendez vous, Richard Curtis  n’a eut aucune peine a décider ses producteurs de financer THE BOAT THAT ROCKED, un film un peu nouveau pour lui, s’éloignant des chemins balisés de la romance. Quoique…. En y regardant de plus près, finalement, on peut le dire: THE BOAT THAT ROCKED s’apparente bel et bien à une comédie romantique! Oui, l’amour de toute une génération de britons pour les radios pirates qui pullulaient dans les années 60 en Angleterre. Particularité de ces fréquences illégales: elles rendaient fous les dirigeant du Royaume, avec leur ton libre et leur musique de rock complètement démoniaque, une musique propice à favoriser la germination de mauvaises idées dans la tête des jeunes, et parfois, des moins jeunes. Pendant que les Dj’s fous déversaient leur flot de conneries et répandaient le vice dans la tête des gens au rythme des  Beatles, des Rolling Stones, des Kinks, des Jimmy Hendrix, des Dusty Springfield, des Janis Joplin et autres Aretha Franklin, en haut lieu, on s’arrachait les cheveux. Le gouvernement britannique fit d’ailleurs de son mieux pour empêcher ces transmissions illégales qui arrivaient depuis la haute mer jusque dans les foyers de millions de Britanniques qui adoraient ce qu'ils entendaient, mais n‘osaient pas l‘avouer publiquement.

C’est donc l’histoire de l’une de ces fréquences pirates Radio Rock, l’histoire de ses animateurs, leur vie à bord d’un bateau, leurs relations amicales ou pas, leurs histories de cul, la joie de leurs fans, les réactions des hautes instances face à ces esprits jugés déviants que Richard Curtis a écrit et mis en image. Le résultat est plutôt probant. On se retrouve devant un clip géant rendant hommage à une époque aujourd’hui définitivement enterrer: l’age d’or de la radio en quelques sorte, avec ces fortes personnalités prêtes à tout pour tenir leur rôle, leur antenne et faire vibrer leur public au rythme des musiques qu’ils adoraient. Radio Rock, et les autres ont dynamité un paysage radiophonique tristoune ou seules les radios d’Etat aseptisées pouvaient émettre. Ces hors la loi ont contribuées largement à répandre des envies de liberté dans la tronche de leurs auditeurs, à l’heure ou le jazz commençait à s’essouffler et ou le rock ne demandait qu’à s’exprimer au grand jour.


THE BOAT THAT ROCKED, une comédie classique qui lorgne sur les MASH et autre AMERICAN COLLEGE, en ce qui concerne la structure, simple, et le ton, léger; un film avec pas mal de gueules, à commencer par Philipp Seymour Hoffman qui incarne magistralement le Comte, un Dj impertinent, exubérant, une encyclopédie du rock sur patte et particulièrement imbu de sa personne. Du Grand Hoffman!


Mention spéciale également à Bill Nighy, rescapé de LOVE ACTUALLY et qui incarne le capitaine du navire pirate, un type qui croit au pouvoir du Rock, qui croit en sa radio, en ses animateurs, mais se garde bien d’interférer dans les affaires internes de son équipe! D’une manière général, l’ensemble du casting masculin est parfait. Nick Frost et Rhys Ifans ne vous laisseront pas indifférents.



Face à cette équipe de fanfarons, Kenneth Branagh incarne le pouvoir, une main de fer, dans un gant de plomb! EXCELENT Kenneth Branagh à qui l’ont doit les plus belles colères jamais vues au cinéma depuis de nombreuses années!



Bien sur qu’en dehors des hommes, le film abrite quelques femmes, des rôles féminins relégués au second plan. Les nanas sont à fond de câle et servent juste de vide couille à une bande de mâle en rute qui passent leur temps en mer pour inonder les ondes.



Notez cela dit une apparition remarquable de Emma Tompson, qui joue la mère d’un jeune écervelé arrivé à bord du bateau au début du film. Renvoyer de son lycée, en trouvant refuge sur cette embarcation, il va découvrir le vrai sens de la vie, les joies du sexe et accessoirement, il va ouvrir les yeux sur son père! Enfin bref, un personnage qui n’a d’autre vocation finalement que d’être l’œil du spectateur. C’est grâce à lui qu’on suit la vie à bord et pour véritablement justifier sa présence, il fallait bien lui inventer un passé un peu bidon! En tout cas, si le cœur vous en dit, vous pouvez sans autre partir cette semaine à l’abordage de ce rafiot: THE BOAT THAT ROCKED! 






Delta:

un beau film chiant



Voici un film hongrois tourné en Roumanie et dévoilé à Cannes l’an dernier, en compétition officielle. il a obtenu le prix de la critique. Normal, voilà typiquement le genre de film calibré pour emballer les critiques et laissez perplexe le commun des mortels. Que vous soyez prévenu que DELTA est délicieusement beau mais affreusement chiant. C’est d’ailleurs curieux cette manie qu’ont les cinéastes de systématiquement associer la notion de beauté au cinéma à celle de chianli! Faudrait qu’un jour un cinéaste renouvelle le concept. Pourquoi nous obliger à supporter une histoire pénible quand on veut voir du beau sur grand écran?

En tout cas, pour échapper à 0SS117 RIO NE REPOND PLUS cette semaine, vous n’aurez d’autre alternative que de vous réfugier dans ce DELTA, certes magnifique, mais ô combien redoutablement ennuyeux. Faut dire que tout y passe: des longs plans fixes, des panoramiques somptueux, des quart d’heures entier sans dialogues, des échanges de regards interminables, des mouvements exécutés au ralenti avec précision, des entrées et sorties de champ extrêmement stylisées, un viol d’une jeune fille par son beau père, de l’amour incestueux entre un frère et une demi sœur et de la révolte de villageois en conclusion!




Notez que Komel Mundruczo, le réalisateur de DELTA insiste sur le fait que l'inceste n'est pas au coeur du récit. Selon lui, « il s'agit plutôt du courage dont il faut faire preuve pour accepter une attirance naturelle brisant tabous et conventions. » Tout ça c’est bien joli, mais quand un frère et une sœur, fussent-ils demi, couchent ensemble, on appelle ça de l’inceste! Et c’est intolérable, en tout cas, hors norme! Mais Komel Mundruczo de poursuivre que « plus intolérable est l’attitude de certaines personnes qui croient avoir le droit de persécuter quiconque ne se plie pas à la norme. » A la réflexion, cet homme là n’a pas tout à fait tord. On aurait même presque envie d'épouser son raisonnement. Après tout, quand 2 êtres sont attirés mutuellement, qu’il suivent seulement leurs sentiments, même s'ils doivent forcément se heurter aux moeurs admises, violent-ils une loi? Non! Font-ils preuve de violence? Non! Et quand en plus, ils décident de vivre leur amour à l’écart des regards et de toute civilisation, qui dérangent-ils à part les ratons laveurs du delta? Personne! Alors pourquoi ne pourraient-ils pas vivre leur amour en paix? C’est la question soulevée dans DELTA.




Mais ce long métrage n’évoque pas uniquement une relation amoureuse entre un frère et une sœur. DELTA aborde surtout un autre thème cher à Rousseau, celui de l’homme naturellement bon à l’état de nature et corrompu par la société. Le désir du héros du film, de renouer avec une vie simple, loin de toute civilisation s‘inscrit donc dans cette logique plus que dans un retour naïf et romantique vers la nature. Au début, ce jeune homme souhaite juste échapper au monde moderne. Qu'importe ses motivations, il veut simplement se construire une cabane au milieu du Delta, loin des villageois. Dans l’endroit de ses rêves, il n’y a point d’électricité. Ces seuls voisins sont les ragondins, les chevreuils, les libellules et les poissons du delta. Oublié les distractions superflues! Oublié le E-commerce, et le commerce tout court aussi! Pour aller faire ces commissions, c’est toute une histoire, une épopée, une véritable aventure humaine. Dans le delta, on se déplace en barque. Et ce n’est pas une sinécure que de se frayer un chemin dans cette nature ou l’eau et la forêt s’étendent à perte de vue!



Un dernier mot encore sur les deux rôles principaux, deux excellents acteurs: Orsolya Toth, la jeune fille violée par son beau père et amoureuse de son frère, un mélange de fragilité et de force à la fois. Cette fille est impeccable. Idem pour Félix Lajko, son frangin et amant dans le film, en réalité un musicien avant d'être un comédien, sans doute pour celà qu'il n'a pas beaucoup de dialogues! Pour l'anecdote, sachez que ce joueur de violon célèbre en Hongrie a composé la musique du film, et qu'il a intégré DELTA après le décès, en cours de tournage, de Lajos Bertòk, qui tenait initialement le rôle principal du film. Sans doute est-il mort d’ennui?






TWO LOVERS:

la violence des sentiments vue par James Gray... Terrifiant!

 


Décidément, c’est l’amour qui prime dans les salles sombres en ce Week end de Pâcques. Après Ponyo et Chéri, voici Two Lovers de James Gray. Le film fût dévoilé en compétition au festival de Cannes l’année dernière. Passé complètement inaperçu, on se demandait même si il sortirait un jour sur nos écrans. Annoncé, puis repoussé, puis encore repoussé, finalement il débarque  et c’est tant mieux, parce que James Gray est un talentueux cinéaste, de la trempe des Scorcese. Souvent, l’amour au cinéma est traité dans des comédies romantique. James Gray s’est dit qu’il était temps de changer tout Ça, de montrer le concept amoureux sous un autre angle, en adoptant une nouvelle perspective, signer pourquoi pas, un drame amoureux sur le mode du thriller. Voilà qui est drôlement mieux qu’une pauvre comédie romantique stéréotypée, plus fin, plus intriguant, plus passionnant, plus déroutant, plus troublant. Cette idée lui est venue après la lecture d’une nouvelle de Dostoïevski, LES NUITS BLANCHES. Ça parle d’un mec qui nourrit un amour platonique et obsessionnel pour une femme croisée dans la rue. Ce type souffre d’un trouble psychologique évident, mais l’histoire se concentre réellement sur son rapport à l’amour.Et voilà qu’en partant de ces éléments, James Gray a pondu son scénario en gardant à l’esprit que le rôle de Léonard, le type un peu dérangé, serait tenu par Joaquim Phoenix.


Ils sont potes dans la vie. TWO LOVERS est le 3ème film qu’ils font ensemble, après THE YARDS et LA NUIT NOUS APPARTIENT. James gray a également écrit le rôle de Michelle, la belle et inconstante voisine de pallier de Léonard pour Gwyneth Paltrow. C’est elle qui lui a dit un jour : « tu sais, je voudrais bien tourner dans un de tes films mais à condition qu’il n’y ait pas de flingues et pas de mecs qui disent des saloperies à chaque phrase! ».



James Gray, habitué aux films de truands, est donc passé à l’action. Il a pris tout le monde à contre-pied en racontant une romance, un triangle amoureux en quelque sorte, parce qu’il y a une autre femme que Gwyneth Paltrow dans TWO LOVERS. Elle est jouée par Vinessa Shaw. James Gray aurait préféré Claudia Cardinale, mais l’actrice avait juste 40 ans de trop! Restait plus qu’à trouver un décor: le quartier de Brighton Beach, sur la péninsule de Coney Island, en hiver. Il fait froid. Un homme marche sur un pont de bois qui traverse un cours d’eau. Il traîne un peu la patte. D’un seul coup, il s’arrête, bifurque, enjambe la rambarde et saute à la baille. Un suicide, pour commencer une romance, voilà qui est original. Pour tout dire, ce n’est pas un suicide, tout juste la tentative un peu désespérée d’un mec désabusé qui voudrait mettre fin à ses jours mais qui n’y parvient pas; un essai avorté de la part d’un garçon à la rue au niveau sentimental.  En tout cas, après cet évènement, retour pour Léonard, à la case départ, chez papa maman. La cohabitation se passe tant bien que mal. Ce jeune homme sauve les apparences. Il vit sans réellement vivre. Il se contente d’être présent. Le temps passe, et un jour, le repreneur du pressing familial, un ami de son père, est invité à la maison pour parler business. Le type débarque avec sa femme et sa fille Sandra!  Ca pu le rendez-vous arrangé.



Effectivement, les parents se sont mis d’accord et vont faire tout leur possible pour que Léonard et Sandra, entament une histoire d’amour. Après tout pourquoi pas? D’autant que Sandra est folle amoureuse de Léonard. Le problème, c’est que c’est justement là qu’entre en piste Michelle, la voisine de pallier de Léonard, un peu fofolle. 



Evidemment, avec un tel héros, imprévisible, on se demande ce qu’il va nous réserver comme surprise. On est en haleine. Laquelle va-t-il choisir ? Est-ce qu’il en choisira vraiment une? Est-ce qu’il fera le bon choix ? Quand on croit savoir ce qu’il va faire, il se passe un truc qu’on avait presque anticipé mais sans être réellement certain que ça se passerait…. Le suspens va bon train jusqu’à la fin du film, une fin qui pourrait avoir des allures de happy-end, mais qui à la réflexion, n’en est pas un du tout. James Gray signe en plus une mise en scène impeccable et sert à un trio d’acteur épatant,  Joaquim Phoenix (son fétiche), Gwyneth Paltrow et Vinessa Shaw une histoire à la mesure de vos attentes, surprenante et délicieusement troublante. A noter la présence au générique de Isabella Rosselini, c’est la mère de Léonard. Elle aussi est parfaite. TWO Lovers, de James Gray, à voir d’urgence.





PONYO SUR LA FALAISE:

la petite sirène revisitée par Hayao Myazaki





La sortie au cinéma d’un nouvel animé de Miyazaki est toujours un événement en soi. Quatre ans après LE CHÂTEAU AMBULANT, la magie est toujours intacte avec PONYO SUR LA FALAISE. Ce qui est le plus stupéfiant, c’est qu’à l’heure du tout numérique, voici un artiste, un maître de l’animation qui a décidé de remiser au rebut les ordinateur.A la poubelle les nouvelles technologies et vive le retour d’une 2 D traditionnelle, retour d’un animé réalisé comme avant, par des dessinateurs et des animateurs travaillant uniquement avec leurs crayons.



Ce travail de fourmi est juste exceptionnel. Tous les décors, tous les personnages toutes les couleurs, et tous les effets de lumières ont été exécutés à la main. PONYO SUR LA FALAISE renoue ainsi avec la force vitale pétillante qui émane des anciens dessins animés entièrement créés par la main de l’homme. Dans ces conditions, dire que PONYO SUR LA FALAISE vous envoûtera ne suffit pas.

Imaginez seulement: une ville au bord de la mer, une petite maison perchée au sommet d’une falaise impressionnante, un poisson rouge, un garçonnet, sa mère, quelques vieilles dames et l’océan. Il n’en faut pas plus à Myazaki pour proposer à son public une relecture de la Petite Sirène chère à Andersen.
En effet, un beau matin, le petit Sosuké qui joue sur la plage en contre bas de sa maison, recueille, prisonnière dans un pot de confiture de verre, un poisson rouge. Très vite, Sosuké libère le poisson et le garde avec lui, dans un sot en plastique. Immédiatement, le très loyal Sosuké promet au poisson de s’occuper de lui. Il commence par le baptiser. Il l’appelle Ponyo. Ponyo est une fille. Ponyo est fascinée par Sosuké. En fait, elle est amoureuse. Plus généralement Ponyo est tellement attirée par les humain, qu‘elle rêve en secret de se métamorphoser en petite fille, pour manger du jambon à sa guise et pour aimer Sosuké en toute liberté! Mais ce ne sera pas si facile, d’autant que son père, Fujimoto, et sa mère Gran Mamare, la déesse des mers et des océans, vont s’en mêler. Au cour de cette aventure, Ponyo va malencontreusement répandre sans le faire exprès, l’élixir magique de Fujimoto dans la mer. En vérité, l’Eau de la vie ainsi déversée dans l’océan aura pour conséquence fâcheuse d’augmenter considérablement le niveau de l’eau, au point d’engloutir le village de Sosuké et de provoquer une catastrophe écologique. Il se pourrait même que l’on assiste à la fin du monde. Pour que tout rentre dans l’ordre, Sosuké et Ponyo devront faire preuve de courage, et surtout, il leur faudra prouver à Gran Mamaré que leur amour est véritable.

Pas d’erreur, PONYO SUR LA FALAISE est le genre de conte qui ravira petits et grands. Et pour cause, Myazaki insuffle dans une histoire certes magique, pas mal de problématiques bien réelles. On connaît bien sur ses penchants pour l’écologie. Dès le début du film, MYAZAKI dénonce mine de rien la pollution des océans par l’homme. Dans de nombreuses scènes, on voit Ponyo nager dans le port de la ville. Les fonds marins ressemblent plus à une décharge qu’à autre chose, une manière de rappeler au spectateur à quel point l’homme est un porc qui ne respecte pas la nature, une nature qui pourrait bien finir par se rebeller. Dans PONYO SUR LA FALAISE, il est également question de l’absence du père. Sosuké vit seul avec sa mère. Son père, marin, est souvent parti. Sa mère élève donc plus ou moins seule son enfant. De part le rythme imposée par la vie active, elle ne prend pas le temps de lui mitonner de bons petits plats. Exit donc les petits pains chinois farcis de confiture de haricot accompagnée d’une boule de riz comme dans LE VOYAGE DE CHIHIRO, oublié les œufs au bacon du CHÂTEAU AMBULANT, envolé le sandwich aux œufs du CHÂTEAU DANS LE CIEL et vive les soupes de nouille lyophilisées! Petite parenthèse, à l’origine Myazaki désirait que les nouilles soient servies avec des épinards bouillis, mais parce qu’il n’était pas content de ses dessins d’épinards, il a opté pour des poireaux émincés. Dans une scène ou Ponyo mange une tranche de jambon qui flotte dans un bol de soupe, les animateurs ont veillé à ce qu’elle mange celle qui était au fond du bol, pas celle qui flottait en surface, parce qu’elle était plus chaude! Voilà, c’est à ce genre de détails complètement anodins que l’on comprend à quel point tout compte dans un film de Myazaki. En dehors de ça, dans PONYO SUR LA FALAISE, Myazaki continue d’insister sur une valeur qui lui est chère: le respect des aînés. Le  rapport enfant-senior est omniprésent dans l’œuvre de Myazaki. Selon lui, les enfants comprennent les vieux mieux que quiconque. Et on le voit bien dans ce nouveau film. D’une manière générale, Myazaki est convaincu que les enfants voient des choses que les adultes ne voient pas. Dans PONYO SUR LA FALAISE, des vagues gigantesques menacent le village. Seuls les enfants remarquent qu’il s’agit en fait de poissons transformés en vague géante. Les adultes eux, ne voient rien! Myazaki, l’érudit, profite même de son film pour glisser un peu de savoir biologique. Lorsque que l’élixir de la vie est déversé dans l’océan, immédiatement des espèces de poisson du paléozoïque remontent à la surface: les bothriocéphales et autres dipnohynchus barbotent avec un devonhynchus, une espèce sortie tout droit de l’imagination du cinéaste. C’est ce qui est beau chez Myazaki: l’imaginaire se mêle hyper habilement avec le vrai. En tout cas, pour savourer un animé beau et intelligent, foncer dans la salle la plus proche qui projette PONYO SUR LA FALAISE, vous en ressortirez comblé!




 

 


CHERI:

Charmant film en custume!





Ne cherchez pas la faute de frappe, c'est bel et bien un film en custume, entendez par là un film de cul en costume! Au début du siècle dernier, les putes et les call-girl étaient appelées les courtisanes, terme autrement plus jolie et poétique, vous en conviendrez. Ces femmes n’avaient pas leur pareil pour attirer dans leur filet des mâles, de préférences riches et un peu âgés. Le but avouée de ces courtisanes: vivre aux crochets de leur amant le plus longtemps possible, sans jamais succomber à la tentation du mariage! L’union sacrée devant l’Éternel était en effet synonyme d’une fin de carrière prématurée! Ces femmes, toujours bien apprêtées, plutôt bien éduquées, le plus souvent très cultivées ont été les héroïnes de nombreux roman.  On pourrait pour l’exemple cité Colette qui leur a consacré quelques pages dans CHERI, sans doute l’un de ses écrits le plus célèbre. Christopher Hampton, scénariste de renom, oscarisé pour LES LIAISONS DANGEREUSES de Stephen Frears, très admiratif de l’œuvre de Colette s’est assez vite penché sur ce livre. Alors qu’il entamait le récit de la vie de l’auteur, il a changé son fusil d’épaule  pour se plonger avec délice dans le fascinant milieu semi mondain des années 1900 décrit dans CHERI. Après avoir écrit une adaptation cinématographique plus longue que le roman, il contacte Stephen Frears, avec qui il avait déjà collaboré 20 ans plus tôt , entre autre sur les LIAISONS DANGEREUSES.  Stephen Frears tombe immédiatement sous le charme du récit de Hampton. Il se rappelle à son bon souvenir la performance de Michelle Pfeiffer dans les LIASONS DANGEREUSES. Il se remémore oh combien Michelle Pfeiffer l’avait impressionné. Séduit par sa présence, par sa plastique, par le trouble qui émane de sa beauté naturelle, Frears s’emballe et insiste pour que Michelle Pfeiffer incarne la courtisane de Colette. A ses coté, il imagine l’admirable Kathy Bates. Elle aussi, d’une certaine manière, possède le physique parfait pour camper une courtisane, sur le déclin!  Moins diabolique que dans MISERY, plus enjouée que jamais, cette femme pleine d’humour incarne dans le film l’amie-ennemie de Michelle Pfeiffer. Son fils, joué par Rupert Friend a été quant à lui choisi parce qu'il était crédible en jeune garçon de 19 ans et surtout "capable d'incarner un enfant gâté et égoïste sans se faire détester du public". dixit Stephen Frears.  Et c’est vrai que même si l’on aimerait bien tarter ce jeune impudent, extrêmement arrogant,  il est impossible toutefois de le détester, sans doute à cause de cette vulnérabilité qui le hante. Ce jeune freluquet connaîtra en effet sa perte en succombant aux charme de l’expérimentée Michelle Pfeiffer.

Que je vous résume peut-être l’intrigue de CHERI histoire d’éclairer vos lanterne. Dans le Paris du début du XXème siècle, Léa de Lonval (Michelle Pfeiffer) finit une carrière heureuse de courtisane aisée en s'autorisant une liaison avec Fred Peloux, le fils d'une ancienne consoeur et rivale Charlotte Peloux (Kathy Bates). Six ans passent au cours desquels Fred que l’on surnomme Chéri (Rupert Friend) apprend beaucoup de la belle Léa. Six ans, c’en est désormais assez pour Madame Peloux qui décrète qu'il est grand temps de songer à l'avenir de son fils, mais surtout à son propre avenir à elle. C’est pour cela qu’elle pousse Chéri sous les jupons de la jeune Edmée, fille unique d’une de ses riches amies, courtisane également! Alors que l’heure fatidique du mariage approche, Léa et Chéri tentent de se résoudre à l’inéluctable séparation tout en s'apercevant qu'ils sont beaucoup plus attachés l'un à l'autre qu'ils ne voulaient bien l'admettre.

CHERI, voilà ce que l’on appelle un drame amoureux! On dit aussi, un film en costume brillant mené par un excellent chef d'orchestre: Stephen Frears.  L’histoire se laisse regarder, sans trop de peine, On se surprend, même si l’on n’est pas du genre fleur bleu, à apprécier le numéro de ces courtisanes, sans doute grâce à un trio d’acteurs principaux franchement excellents. Il y a le jeune homme, une réel découverte que ce Ripert Friend. Ce candide de l’amour qui roule des mécanique et masque les apparences derrière une fausse assurance est d’une justesse incroyable. Ce personnage  apporte énormément de légèreté dans ce film qui pourrait sembler pompeux. Ce serait là encore mésestimer la prestation d’une actrice telle que Kathy Bates. Certes, si elle ne peut rivaliser sur le terrain de la beauté avec Michelle Pfeiffer, elle apporte une dimension plutôt humoristique. Aveuglé par l’idée de faire le bonheur de son fils, elle ne se doute pas une seconde qu’en poussant ce dernier dans les bras de la mente religieuse Pfeiffer, elle prend un risque énorme, celui de voir son rejeton lui échapper pour de bon. Michelle Pfeiffer enfin, est plus belle que jamais. Elle joue magnifiquement cette femme en proie au doute, mais surtout à la peur de la solitude, une femme mure tombée amoureuse bien malgré elle d‘un jeune homme et qui va s‘en mordre les doigts!  CHERI suit donc le petit train-train de deux tourtereaux et gagne ensuite en intensité lorsque le jeune homme doit affronter sa future épouse. Maladie d’amour, maladie de la jeunesse, et de la vieillesse aussi, en tout cas, voici un bien beau film anglais, dans un Paris reconstituée absolument crédible et sublime. CHERI, est à voir également pour pénétrer le temps de quelques scènes dans l’enceinte du Grand Hotel du Palais de Biarritz, celui qui borde la plage du Casino. L’endroit est absolument grandiose.




 

The Reader:

le dernier film de

Anthony Minghella et Sydney Pollack

 

 

Et oui, les 2 hommes étaient producteurs de ce film et les 2 sont décédés avant la fin. Du coup, Stephen Daldry a du se débrouiller seul. Daldry, un cinéaste discret, mais qui mérite de l’attention. Si vous vous demandez qui est-ce type, laissez-moi rappeler à votre bon souvenir 2 de ses réalisations: Billy Elliot et The Hours. Dans le premier, il se penchait sur le cas d’un jeune garçon devant braver les préjugés pour nourrir sa passion pour la danse et dans le second, le cinéaste dressait un portrait croisé de 3 femmes de caractère: Virginia Woolf auteur du roman Mrs Dalloway dans les années 20, Laura Brown lectrice du roman dans les années 40 et qui allait changer radicalement sa vie après cette lecture et enfin, Clarissa Vaughn, une version contemporaine de Mrs Dalloway. Billy Elliot et The Hours, 2 films particulièrement touchant et émouvant.

 

Son nouveau n’échappe pas à cette règle. THE READER fera en effet mouche auprès des âmes sensibles, émotives et ultra émotives. THE READER, est en réalité l’adaptation d’un best-seller paru en 1995, écrit par Bernhart Shlink. Le roman racontait une histoire d’amour torride entre un jeune étudiant et une femme de deux fois son âge. Le film de Stephen Daldry s’appuie exactement sur cette trame. Pour tout dire, au lendemain de la seconde guerre mondiale, en Allemagne, un jeune homme découvre les joies de l’amour avec une femme mure. Malheureusement, cette idylle estivale tourne court lorsque le passé de la femme fini par la rattraper. Quelques décennies plus tard, le jeune homme devenu étudiant en droit découvre le secret de la fuite précipitée de celle qu’il a tant aimé. Quelques décennies plus tard, l’étudiant en droit devenu un brillant avocat, tente de redorer le blason de celle qui fut accusée d’avoir participé pendant la guerre à des crimes nazis atroces.

 

Au-delà de la passion dévorante entre 2 êtres, de l’amour qui uni 2 personnes toute une vie durant, et ce même si le destin s’en mêle et sépare les tourtereaux, THE READER raconte surtout comment une femme, par excès de fierté, va voir sa vie complètement gâchée. Certes, elle à pris part à des monstruosités commises envers des juifs pendant la guerre, mais elle avait des circonstances atténuantes. Elle n’aurait pas du endosser toute la responsabilité d’un crime odieux auquel elle, et d’autres femmes, ont participé. Le film pose bien évidemment la question essentiel du pardon. Est-il possible de pardonner ces bourreaux, fussent-elles des femmes, simples exécutantes d‘ordres donnés par une hiérarchie militaire complètement dingue? Pas évident si on en juge le parti pris de Stephen Daldry, à moins de laisser faire le temps. Autre point essentiel soulevé dans ce film: comment continuer à vivre quand on s'est rendu coupable d'atrocités?

 

En tout cas, avec THE READER, nombre de spectateur devrait laisser échapper une bonne grosse coulée de larme. La faute à cette histoire, bien sur, mais surtout la faute à Kate Winslet, interprète majestueuse du bourreau des cœurs et des juifs. Et dire qu’elle a failli laisser sa place à Nicole Kidman. Seulement, l’australienne a abandonner le tournage en cours de route pour cause de grossesse. Du coup, Kate Winslet a pu reprendre du service et donner corps à cette femme forte, que rien ne semble ébranlée, une femme qui ne comprend pas ce qu’on lui reproche, une femme qui s’en remettra à l’amour pour tenter de survivre tant bien que mal. Notez que David Kross (qui joue le jeune amoureux) et Ralph Fiennes (dans la défroque de l’avocat toujours aussi amoureux) sont également exemplaires dans THE READER.

 

 

 

SAFARI:

Bienvenu chez les Ouich'titi


 

 

Quelle comédie familial poussive, au scénario fainéant et dénué d’originalité! Néanmoins, SAFARI devrait ravir les 10-14 ans peu exigeants. Toutefois, le point de départ est somme toute original: un drôle de zèbre perdu au milieu de la savane d’Afrique du Sud, Kad Merad alias Richard Dacier, un homme de fer reconverti en guide touristique, déteste la brousse et les animaux. Mais Dacier croule sous les dettes. Pour les éponger, son créancier lui confie une mission: jouer les mules et franchir incognito la frontière avec le Mozambique afin de livrer une mallette et en récupérer une autre. Pour parfaire sa couverture, Dacier doit partir avec 6 touristes français, bien décidés à profiter à fond de ce séjour à moindre coût. Seulement, comme dit plus haut, Dacier ne connaît pas du tout la brousse et les dangers qu’elle recèle. Toutefois, Dacier n’a pas le choix. Il doit accepter le deal et affronter ses peurs coûte que coûte, d’autant que son vieil ami d’enfance est l’otage de son créancier.

 

Safari, un comédie d’aventure avec de beaux décors naturels et surtout de beaux re-pompages de scènes déjà vues dans d‘autres films. En effet, Olivier Baroux, le vieux compère de Kad, pour son deuxième film en tant que réalisateur, s’est amusé, un peu trop peut-être, à oser les clins d’œil à répétition. Image en rade, ou hommages à répétitions? Qu’importe, la technique est limite irritante. Quoi de plus désagréable en effet que de revoir une scène de TANGUY de Etienne Chatiliez ou Lionel Abelanski doit affronter ses parents. Ils ne supportent plus l’idée que leur fils âgé de 35 ans vive encore chez eux, et se font une joie de l’expédier en Afrique du Sud. Autre film plagié: 800 BALLES de Alex de la Iglesia ou la ville de western transformée en musée a cette fois été transformée ne village africain soit disant typique, un attrape touriste dirigé par Yannick Noah qui, par chance, ne chante pas sa saga africa! Mais RESTONS GROUPES est sans doute le pompage le plus évident, puisque dans ce film de Jean Paul Salomé, un groupe de touristes allait se retrouver en rade en Amérique latine à la suite de la faillite du tour opérator et allait devoir compter sur leurs propres ressources pour poursuivre leur voyage bon gré mal gré. Il y a encore sur la fin de SAFARI, un coté OCEAN ELEVEN un peu fade!

 

SAFARI, un film patchwork, sorte de gros collage, un prétexte pour confier à Kad un rôle qu’il maîtrise parfaitement, celui du lâche mouille fesse mais néanmoins loyal envers son ami et le groupe de touristes qu’il accompagne. Ce type un peu stupide est pris dans une aventure aux multiples non rebondissements, qui a pour cadre de sublimes décors naturels avec des lions, des girafes, un orang-outan et tant d’autres animaux. Nul doute que si l’équipe s’est amusée à mettre en boite ce long métrage, il n’en sera pas de même pour le spectateur, même si force est de constater que ce spectateur ne restera pas insensible à l’accent québécois d’Omar Sy, et aux hallucinations de Valérie Benguigui.

 

 

 

 

 

Prédictions (Knowing):

une pub nauséeuse pour

la scientologie!


 

 

Voici un film de science fiction pour le moins spectaculaire mais au discours plus que discutable. Il est signé Alex Proyas, le papa de I Robot. Visiblement, le cinéaste a rejoint l’Eglise de Scientologie. Ce film pue la propagande pure et dure. A se demander si ce n’est pas Ron Hubbard ou l’un de ses disciples qui aurait écrit le scénario. A se demander surtout pourquoi Tom Cruise n’incarne pas le héros, et pourquoi Nicolas Cage, qui cumule les nanars et les films inutiles, vient d’ajouter cette daube à sa filmographie? Pauvre Cage, l’ombre de lui-même dans ce navet qui pourtant, commence comme un inquiétant film d’épouvante façon DARK WATER de Walter Salles.

 

Dans les années 50, une petite fille en marge du reste de la classe, mystérieusement silencieuse, et étrangement inquiétante, est en contact avec des voix. Un jour que la maîtresse demande aux enfants de sa classe de dessiner l’avenir, la gamine se contente de noircir une feuille avec des chiffres. Même si la maîtresse ne comprend pas, elle glisse néanmoins l’œuvre dans une enveloppe avec les autres dessins. L’ensemble est ensuite enfermé dans une capsule temporelle, enterrée dans la cours de récrée de l’école. 50 ans plus tard, les dirigeants décident de déterrer la capsule temporelle et de distribuer aux enfants les dessins de leur prédécesseurs, histoire de savoir comment les enfants des années 50 voyaient l’avenir. C’est là que le fils de Nicolas Cage a la désagréable surprise de découvrir cette feuille. Mais comme dans le cinéma hollywoodien, la vie est trop bien faite, son père astrophysicien remarque tout de suite que ces chiffres n’ont rien d’anodins. En en regroupant certains, ils reprennent les dates, les longitudes, les altitudes de certains lieux ou se sont déroulées des catastrophes au cours des cinquante dernières années. Même le nombre de morts y figure à chaque fois. Très vite, Nicolas Cage se rend compte que sur la feuille,il reste encore 3 groupes de chiffres qui ne correspondent à rien. Avec un sens de la perspicacité hors du commun, il va finir par comprendre qu’un de ces groupes de chiffres annoncent la fin du monde. En même temps qu’il avance dans ces recherches, il remarque que son fils est en train de changer. il semble submerger par des hallucinations, en vérité des apparitions de créatures de l’espaces. Ces martiens l’ont choisi, lui, et le fille de la fille de la gamine des années 50. Oui, malgré sa différence, elle a mis au monde une jeune fille incarnée par Rose Byrne, héroïne manipulée de la série TV Damages, qui elle-même est devenue mère célibataire. Sa fille fera elle aussi partie des élus, des chanceux qui pourront fuir la planète Terre avant que cette dernière n’explose. Ensemble, les 2 mômes se retrouveront avec 2 lapins sur une nouvelle planète sublime. Ils vivront heureux et auront beaucoup de petits lapins….

 

Knowing, un film à voir uniquement pour 3 scènes dignes des plus grands films catastrophes: le crash d’un avion, proprement hallucinant. Pour n‘avoir jamais vêcu d’accident similaire, j’imagine bien volontiers que ça doit se passer comme ça. La scène est d‘un réalisme désarment. Quand l‘avion s‘écrase, la carcasse fumante explose. Des morceaux de métal fusent de toute part. Des gens, véritables zombis tentent de quitter les lieux comme ils le peuvent. Cette scène est magistrale. Idem pour le déraillement d‘un métro, la encore bluffant de réalisme. Enfin, la disparition de New York sous un déluge de flammes annonçant la fin du monde et l‘explosion de la Terre est sublime. Jamais la fin du monde n’a été aussi bien mise en image. Pour le reste, il n’y a rien à tirer de ce film propagande ou l’on nous dit en gros que la terre est condamnée, que les humains sont justes bons à crever, à part une poignée d’élus choisis au nom de quoi, on ne sait pas, et que la seule solution, c’est finalement de s’en remettre à une puissance extra-terrestre. Franchement gerbant. Dommage!





 



LA PREMIERE ETOILE:

Les bronzès essayent

de faire du ski!


 

 

Dans le registre film d’arnaque, ce DUPLICITY n’est pas vraiment un modèle du genre. Tony Gilroy, scénariste averti, n'a pas su renouveler le genre. A la limite, tel n'était peut-être pas son but, tout juste a-t-il cherché à proposer un charmant divertissement aussitôt vu aussitôt oublié. Llauteur de la série des Jason Bourne, Tony Gilroy, passé à la réalisation récemment avec le très douteux Mikeal Clayton (douteux sur le fond, pas sur la forme) aime les intrigues alambiquées et il le prouve une fois de plus. Ici, il nous invite dans l’univers impitoyable de l’espionnage industriel, là ou les coups les plus tordus sont permis, pourvu qu’au final, cela rapporte un max de blé et que la concurrence ne s‘en relève pas. Dans ce contexte, deux multinationales spécialisées dans les produits d’hygiène corporelle et de beauté se livrent une guerre sans merci. Alors que l’une d’elle est sur le point d’annoncer le lancement d’un produit révolutionnaire, la concurrence se fait bien évidemment des cheveux pour tenter de savoir ce qu’est ce nouveau produit. Pour tenter de percer ce mystère, elle recrute un ex agent du MI6 anglais. Clive Owen dirige donc ce département secret de cette entreprise. Avec ces nouveaux collègues, il organise filature et traque au secret industriel. En face, chez le concurrent, une ex-espionne de la CIA est employée dans un service similaire. Reste au spectateur d’essayer de savoir quelle multinationale va doubler l’autre, qui de Julia Roberts ou de Clive Owen mène l’autre en bateau. Pas facile, d’autant que pour corser l’affaire, les ex espions se connaissent très bien. Ils sont même amoureux l’un l’autre, mais vu leur job, difficile de faire confiance à sa douce moitié. Quand on doit mentir en permanence dans son boulot, pourquoi en irait-il autrement dans les sentiments?

 

DUPLICITY, un thriller d’espionnage sympathique, sans plus. Le film ne rivalise jamais avec les NEUF REINES, et autres COUP D’ECLAT ou ARNAQUEURS cher à Bielinski, Ratner ou Frears. Cela dit, en imaginant une histoire d’amour entre les 2 espions, le film permet de sortir de l’arnaque pure pour virer dans la comédie romantique…. On alterne donc entre les 2 genres. Certes, mensonge et manipulation restent les mamelles de ce film. Notez qu’il n’y a pas spécialement de déballage de technologie démesurée mais par contre, nos espions ont la bougeotte. Ils se baladent de

New York à Dubai, de Rome à Londres, en passant par Miami ou encore le très glamour Zurich! Le spectateur voit donc un peu de pays.

 

Un mot sur le casting ou le plus fort, le plus efficace, le plus rigolo aussi reste indubitablement Paul Giamatti. Il cavalait déjà aux fesses de Clive Owen dans Shoot em up. Cette fois, il est son patron. Ce type, à la filmographie impressionnante incarne magistralement ce chef d’entreprise, cynique, pince sans rire, prêt à tout pour doubler son adversaire. Paul Giamatti est un très grand second rôle. Rien que de le voir se mettre sur la tronche de son concurrent au ralenti lors de la scène d’ouverture du film, mérite le déplacement. Julia Roberts, quant à elle, en femme fatale déterminée, qui sait ce qu’elle veut, manipulatrice chevronnée est également très bien; reste Clive Owen, un ton en dessous, sans doute parce qu’il n’est pas un tueur froid, un enquêteur résigné à faire triompher la vérité, mais juste un homme bien décidé à profiter d’une situation pour se faire un max de rond et le dépenser ensuite avec une très belle femme.

 

DUPLICITY, un thriller avec tout de même quelques maladresse dont essentiellement, une révélation au milieu qui ôte tout l’intérêt du long métrage. Ceux qui ont l’habitude des films d’arnaques n’auront aucune peine à anticiper la fin. C’est sans doute pour cela que Tony Gilroy a demander sympathiquement aux journaliste de taire le nom du produit miracle, ainsi que le véritable enjeu du film….

 

 

 

 


DUPLICITY:

pas complètement NULLICITY !



 

 

Dans le registre film d’arnaque, ce DUPLICITY n’est pas vraiment un modèle du genre. Tony Gilroy, scénariste averti, n'a pas su renouveler le genre. A la limite, tel n'était peut-être pas son but, tout juste a-t-il cherché à proposer un charmant divertissement aussitôt vu aussitôt oublié. Llauteur de la série des Jason Bourne, Tony Gilroy, passé à la réalisation récemment avec le très douteux Mikeal Clayton (douteux sur le fond, pas sur la forme) aime les intrigues alambiquées et il le prouve une fois de plus. Ici, il nous invite dans l’univers impitoyable de l’espionnage industriel, là ou les coups les plus tordus sont permis, pourvu qu’au final, cela rapporte un max de blé et que la concurrence ne s‘en relève pas. Dans ce contexte, deux multinationales spécialisées dans les produits d’hygiène corporelle et de beauté se livrent une guerre sans merci. Alors que l’une d’elle est sur le point d’annoncer le lancement d’un produit révolutionnaire, la concurrence se fait bien évidemment des cheveux pour tenter de savoir ce qu’est ce nouveau produit. Pour tenter de percer ce mystère, elle recrute un ex agent du MI6 anglais. Clive Owen dirige donc ce département secret de cette entreprise. Avec ces nouveaux collègues, il organise filature et traque au secret industriel. En face, chez le concurrent, une ex-espionne de la CIA est employée dans un service similaire. Reste au spectateur d’essayer de savoir quelle multinationale va doubler l’autre, qui de Julia Roberts ou de Clive Owen mène l’autre en bateau. Pas facile, d’autant que pour corser l’affaire, les ex espions se connaissent très bien. Ils sont même amoureux l’un l’autre, mais vu leur job, difficile de faire confiance à sa douce moitié. Quand on doit mentir en permanence dans son boulot, pourquoi en irait-il autrement dans les sentiments?

 

DUPLICITY, un thriller d’espionnage sympathique, sans plus. Le film ne rivalise jamais avec les NEUF REINES, et autres COUP D’ECLAT ou ARNAQUEURS cher à Bielinski, Ratner ou Frears. Cela dit, en imaginant une histoire d’amour entre les 2 espions, le film permet de sortir de l’arnaque pure pour virer dans la comédie romantique…. On alterne donc entre les 2 genres. Certes, mensonge et manipulation restent les mamelles de ce film. Notez qu’il n’y a pas spécialement de déballage de technologie démesurée mais par contre, nos espions ont la bougeotte. Ils se baladent de

New York à Dubai, de Rome à Londres, en passant par Miami ou encore le très glamour Zurich! Le spectateur voit donc un peu de pays.

 

Un mot sur le casting ou le plus fort, le plus efficace, le plus rigolo aussi reste indubitablement Paul Giamatti. Il cavalait déjà aux fesses de Clive Owen dans Shoot em up. Cette fois, il est son patron. Ce type, à la filmographie impressionnante incarne magistralement ce chef d’entreprise, cynique, pince sans rire, prêt à tout pour doubler son adversaire. Paul Giamatti est un très grand second rôle. Rien que de le voir se mettre sur la tronche de son concurrent au ralenti lors de la scène d’ouverture du film, mérite le déplacement. Julia Roberts, quant à elle, en femme fatale déterminée, qui sait ce qu’elle veut, manipulatrice chevronnée est également très bien; reste Clive Owen, un ton en dessous, sans doute parce qu’il n’est pas un tueur froid, un enquêteur résigné à faire triompher la vérité, mais juste un homme bien décidé à profiter d’une situation pour se faire un max de rond et le dépenser ensuite avec une très belle femme.

 

DUPLICITY, un thriller avec tout de même quelques maladresse dont essentiellement, une révélation au milieu qui ôte tout l’intérêt du long métrage. Ceux qui ont l’habitude des films d’arnaques n’auront aucune peine à anticiper la fin. C’est sans doute pour cela que Tony Gilroy a demander sympathiquement aux journaliste de taire le nom du produit miracle, ainsi que le véritable enjeu du film….

 

 

 

 

LES 3 ROYAUMES:

La nouvelle mission

pas possible de John Woo





John Woo est de retours au bercail et c’est tant mieux ! Après s’être fait pas mal de blé à Hollywood en réalisant des films mineurs comme mission impossible2, Windtalker, Paycheck, le chinois a eut comme qui dirait le mal du pays et surtout, a été frappé d’une  envie subite de prouver à la terre entière que la Chine aussi était capable de signer des blockbuster à l’américaine! Pour ça, il s’est engouffré dans un projet qui lui tenait à cœur: l’adaptation d’un bouquin jugé  inadaptable jusqu’à présent à cause des moyens techniques, naturels et humains qu’il demandait, LES 3 ROYAUME. Il s’agit d’une espèce de bataille de Troie asiatique, autant une page légendaire de l'art de la guerre. Elle a été immortalisée dans L'Histoire des Trois Royaumes de Luo Guanzhong, un roman historique écrit au 13e siècle, et qui est encore aujourd'hui un des pavés les plus lus partout en Asie. Parenthèse, L'Histoire des Trois Royaumes a inspiré une douzaine de jeux vidéo et de nombreuses bandes dessinées. Donc en gros, depuis plus de vingt ans, John Woo en avait marre de lire ces bd et de jouer à ses jeux vidéos, il rêvait de porter cette épopée au cinéma ! Mais jusqu'en 2004, les moyens financiers et technologiques ne permettaient pas de réaliser un projet d'une telle ampleur. Juste un chiffre : 80 millions de dollars de budget. C’est ce que LES 3 ROYAUMES a couté ! 80 millions de dollars, le film chinois le plus cher de l'histoire. Mais avant de tourner quoique ce soit, John Woo a passé 3 ans à fatiguer une armée de scénaristes, tant et si bien qu'il a fini par l'écrie lui même son scénario (aucune des versions qu’on lui écrivait ne lui convenait). Après ça, il a fallu trouver les lieux de tournage pour mettre en scène cette entreprise gigantesque. Il a trouvé son bonheur dans une province à 3 heures de routes de Pékin. Il a découvert une zone près de l'eau ou il a fait construire la Forêt du Corbeau. Quand aux scènes qui se déroulent à la Falaise Rouge, elles ont été filmées sur un autre site, puis replacées face à la Forêt du Corbeau grâce à la magie des effets spéciaux… Rien que ça, c’est de la folie douce. On a 2 lieux de tournages différents, mais dans le film, ils n’en font qu’un! Passons très vite sur la colline large comme deux stades de foot et haute d'une douzaine de mètres surmontée d'une forteresse et d'une tour de guet que Le cinéaste a fait construire pendant quelques mois! Le tournage a finalement débuté le 14 avril 2007, et s'est étalé sur huit mois et demi via le concours de trois équipes. Pour parfaire au nombre colossal de figurants que nécessitait la production de ces 3 Royaumes, John Woo a bénéficié du soutien de l'armée chinoise :1 000 soldats a peu prêt ont participé au tournage du film. Et quand on sait qu’une armée de 800 000 hommes (on ne les voit pas tous à l’écran, je vous rassure), 800 000 soldats répartis sur 2000 bateaux doit en affronter 50 000 autres répartis eux, sur une centaine de bateaux tout au plus,  je vous laisse imaginer l’ampleur du spectacle, drôlement mieux que dans le seigneur des anneaux, pour comparer !


Que je vous résume l’histoire, tout de même. On est en 208 après le pote Christ, un jeune empereur règne sur une Chine divisée en trois royaumes rivaux. Ce jeune empereur se laisse convaincre par un ambitieux Premier ministre Cao Cao qui rêve secrètement de s'installer sur le trône d'un empire unifié, qu’il faut aller guerroyer. Et c’est ce qu’il va faire. Cao Cao envoie une force de 800 000 soldats et 2 000 bateaux pour écraser les rebelles. L'armée campe dans la Forêt du Corbeau, de l'autre côté du fleuve Yangtze qui borde la Falaise Rouge où sont installés les alliés. Face à l'écrasante supériorité logistique de Cao Cao, le combat semble joué d'avance, mais les chefs de guerres Zhou Yu et Zhuge Liang ne sont pas décidés à se laisser faire...  Commence alors une guerre psychologique, une guerre tactique, avant que les armes ne s’expriment réellement. Cette bataille de la Falaise Rouge restera finalement comme la plus célèbre de l'histoire et changera même le destin de la Chine pour toujours. Et John Woo, le maestro a su insuffler un réalisme désarmant dans toutes ces scènes de bataille. C’est impressionnant. Il maitrise parfaitement l’art de filmer l’art de la guerre. Il se sert de tout: gros plans, plans moyens, fixe ou en mouvement, traveling aérien, caméra à l’épaule..etc, tout ça pour filmer les corps, les armes, les chevaux, les épées, les catapultes, la poucre, les explosions, mais surtout, les élément naturels, comme l’eau, le vent, le feu. C’est l’art de la guerre dans toute sa splendeur que nous montre Jhon Woo, avec son lot de ruses, de calcules, de stratégies que mettent en place ces valeureux chefs de guerres, véritable héros…


Bien sur que le film érige le courage, la morale, l'honneur, l’amitié, le sens du sacrifice au rang de valeur suprême. Elles sont universelles ces valeurs… Mais il est tout de même dommage que les 2 batailles prennent le dessus sur la psychologie, dans un film comme ça… Je vous conseille donc de sauter dans le premier avion en partance pour Shangai ou Pékin, histoire de découvrir le film dans une salle chinoise. En effet, il faut savoir que la version original dure 4h40. Mais comme en occident, le spectateur est incapable de rester assis dans une salle 4h40 durant devant un film chinois sous titré, la décision fut prise de proposer une version courte, de 2h30 avec en gros 1h45 de scène ou des mecs se charcutent… C’est certes bien fait, mais perso, je trouve cette boucherie un peu vaine, un peu fatigante à la longue. En ne gardant que les scènes de bataille ou presque, on s’assoit  sur le passé des héros, leur psychologie, ce qui les uni, les désunis… on a élagué… C’est bête, parce qu'on perd au moins 50 pour cent du film, et de son intérêt. On reste essentiellement sur l’art de la guerre, l’art de la prédiction météorologique, l’art du thé et comment une femme, qui pratique cet art du thé va contribuer largement à faire tomber une armée de 800 000 hommes…  Et puis voilà. Alors 80 000 millions de dollars pour ça ? mouais… sans plus!

 

 


TOKYO SONATA:

une sonate

en Kurosawa majeur! 





Tokyo Sonata, un film japonais, un drame de Kiyoshi Kurosawa, un nom de virtuose, en tout cas un type jugé à juste titre comme tel, à condition qu’il fasse ce qu’il sait faire de mieux, du thriller horrifique. Aucun lien de parenté avec l’autre Kurosawa, si jamais vous vous posez la question ! Kiyoshi Kurosawa avait déjà réalisé un autre drame avant son TOKYO SONATA, JELLYFISH, une histoires de solitaires qui avaient pour copain une méduse, un film pas très piquant, pas très brulant! Ceci dit, c’est sans arrière pensée et sans y priori qu’on peut aller savourer cette sonate à Tokyo au cinéma! Avec un titre pareil, Tokyo Sonata, on se dit qu’on verra bien des belles images de la capitale nipponne et qu’on sera bercer par un peu de musique classique… Pour la musique, c’est bon. Pour la carte postale tokyoïte, vous repasserez.

 

Donc, tout commence ici par un orage. Il pleut fort. Une femme s’aperçoit qu’elle a laissé la fenêtre de sa maison ouverte. Elle court la refermer, éponge la flaque, avant de réouvrir la fenêtre pour respirer à plein poumon cette odeur de pluie. Connaissant le cinéma asiatique, y a sûrement une symbolique derrière cette scène d’ouverture. C’est un peu comme si on invitait le spectateur à prendre son souffle avant de se plonger dans une histoire vertigineuse. En tout cas, cette scène, tout en douceur, très contemplative tranche sévèrement avec la suivante ou un chef de département dans une grande entreprise se fait virer comme un mal propre. Restructuration, délocalisation: le japon en a fini avec ses 30 glorieuses. Ce pays connaît lui aussi la crise, le chômage et son cortège de misère. C’est ce que nous dit le cinéaste. Donc ce mec perd son boulot mais il ne dit rien à sa femme. Pire encore, il va continuer sa vie, comme si de rien n’était. Alors évidemment qu’il n’a plus de travail, mais il se lève tout de même le matin, se prépare et s’en va…. On le voit donc tuer le temps toute la journée, à errer dans les rues. Le midi, il mange à la soupe populaire, là ou un jour, il croise un vieux copain d’enfance, comme lui, au chômage. Seulement un jour, sa femme se rend compte du mensonge, mais assez curieusement, elle ne dit rien à son mari. Elle attend qu’il lui en parle. Par fierté, on imagine, il se tait. Un père qui perd son emploi, c’est un chef de famille qui risque de perdre son autorité sur ces enfants, et sur sa femme aussi.

 

Pendant ce temps justement, leur plus jeune fils d’une douzaine d’année, un peu rebelle, un peu désinvolte, surtout beaucoup irrespectueux envers son professeur à l’école, pendant ce temps donc, ce fils détourne l’argent que sa maman lui donne et qui sert à payer la cantine pour s’offrir des leçons de piano. Il est très attiré par cet instrument, mais à son grand malheur, son père ne veut pas qu’il fasse du piano ! Qu’importe, le môme entêté, s’en fiche éperdument, et le voilà qui se paye des cours particuliers…. Toujours pendant ce temps là, son frère aîné, lui, veut à tout prix s’engager dans l’armée américaine. Son père ne veut pas, mais il s’en fout lui aussi, il s’engagera tout de même chez les GI. Il fera parti du contingent de 138 soldats japonais recruté par les ricains pour aller batailler au moyen Orient.

 

Pas d’erreur, ce père n’a pas beaucoup d’autorité sur ces enfants. Mais là ou le film est franchement bien, c’est qu’on regarde ça en se demandant ou Kyochi Kurosawa veut en venir avec son histoire. Dans quoi il nous embarque exactement ? C’est quoi le message ? Et il faut attendre à peu prêt les 2/3 du film pour finalement comprendre que chacun des personnages a une obsession. Tous rêvent de repartir à 0 dans leur vie. Alors est-ce que c’est possible de rebondir ? Est-ce que le chômeur retrouvera du travail ? Est-ce que le pianiste deviendra un virtuose ? Est ce que le GI rentrera entier de la guerre ? Est-ce que la mère sortira indemne d’un kidnapping sur-réaliste dont elle est victime ? C’est aussi ce que j’aime bien dans ce film: au beau milieu du drame, surgit d’un coup une histoire complètement rocambolesque, un pur moment de burlesque avec un kidnapping loufoque, tendance foireux ou c’est finalement elle qui fini par kidnapper son kidnappeur. C’est fabuleux. A l’image de ce film que je vous encourage à filer découvrir au cinéma. Il a été présenté au festival de Cannes l’année dernière dans la section un certain regard. Il n’a pas fait plus de vague que ça…. Mais bon, le voilà enfin sur nos écrans : TOKYO SONATA qui mérite largement que vous vous y intéressiez.

 

 


LE CHIWOAUFWOUAF

DE BEVERLY HILLS 





Le chihuahua de Beverly Hills, un film pour les 5 –7 ans ni plus ni moins, donc à regarder avec l’âme d’un gamin de 6 ans! Sinon c’est foutu. Alors laissez moi vous dire toutefois, que ce film est une critique acerbe de la société d’aujourd’hui ! Mais oui…. Dans le monde d’aujourd’hui, il existe un véritable fossé entre riches et pauvres, et les riches n'en ont pas conscience! En gros, si Paris Hilton se retrouvait catapultée au Mexique, toute seule, abandonnée de tous ses amis, en guenilles, pas lavée, pas coiffée, elle ne pourrait compter que sur sa peur et son envie farouche de retrouver son milieu naturelle pour s’en sortir… Et ce road movie l'aiderait à changer son regard sur les autres, sur le monde, sur le fric. Elle découvrirait le vrai sens du mot amitié et surtout le vrai sens de la vie! Ouais… Mais parce que Paris Hilton est ingérable, parce qu’elle coute cher, parce qu’elle joue comme une truffe, ben les scénaristes se sont certainement dit : on va raconter cette histoire, mais avec des chihuahua! Et voilà comment, Walt disney picture nous a pondu une disniaiserie dans la grande tradition avec toute une ménagerie :200 chiens, serpents, pigeons, et coyotes. Il y a même un puma, ainsi qu'un rat et un iguane de synthèse ceux là, et des humains, bien humains eux par contre!

 

Donc en gros, un chien-chien a sa maman qui vit dans le luxe se retrouve au Mexique à errer seule dans les rues. Elle va être, parce que Chloé est une femelle chihuahua, embringuée dans une histoire de combats de chiens clandestins ou elle devra affronter un vilain doberman. Une chance, c’est qu’un berger allemand, ancien chien policier va l’aider, la sortir de là. Ils vont tailler la route ensemble et vivre plein d’aventures au cours desquelles Chloé va pêcher par excès de naïveté, se faire escroquer son collier en diam's, mais elle va comprendre finalement, que ces petits chaussons, les sacs vuiton pour se faire trimballer, les séances de massage, les bottes de randonnée, les maillots de bain, les lunettes de soleil, les bijoux, les tailleurs Chanel, les jupes Valentino, c’est superflus pour réussir une bonne vie de chienne! Ce qui est essentiel, c’est de trouver son chihuahua. Et tant pis si c’est un jardinier !  Ben mine de rien, si on peut faire comprendre aux gamins d’aujourd’hui que l’apparence et le pognon, c’est pas ce qui compte dans la vie, que l’amour, l’amitié, le respect, la compassion, la compréhension de l’autre, c’est plus essentiel, et même si on le fait via un film qui paraîtra débile aux plus de 7 ans, je trouve ça bien !

 

Alors juste un mot sur les effets spéciaux qui sont parfois limites. Pour donner l'illusion que les animaux parlent, leurs museaux ont été remplacés à l'image par des répliques virtuelles qu'on faisait bouger à loisir. Leurs lèvres, leurs langues ont été animées comme s'ils parlaient, leurs yeux et leurs sourcils ont été également retouchés, pour faire regarder de côté, écarquiller les yeux, avoir l'air triste ou joyeux. Ça, ça passe encore, mais pour certaines scènes d'action, ou on galope, on a utilisé des doublures virtuelles et ça se voit un peu! Et puis alors un truc qui m’a fait rire, comme pour les vrais acteurs, les chiens ont leur doublure. Le berger allemand chien policier Delgado, a un rôle très physique, du coup il avait 5 doublures pour le remplacer quand il était fatigué. Encore dire que les décors sentent le préfabriqué! ça, c’est naze ! Mickey embarque toute une équipe de décorateurs au Mexique exprès pour tourner ce film qui se passe au Mexique et ils trouvent le moyen de reconstruire des décors qui, visuellement, sonnent particulièrement faux. ça pu le décors disney en carton pâte. C’est ballot. Mais bon, les mômes de 6 ans vont pas s’arrêter la dessus!

 

 

 

 

 

 

 

WELCOME:

MÊME PAS VRAI...

 

 



Voilà un film qui fait polémique en France. Il est l’œuvre de Philippe Lioret. Il met en scène Vincent Lindon. Il s’appelle Welcome. Evidemment, il ne faut pas se fier à ce titre, complètement illusoire. On le sait tous, les clandestins ne sont pas les bienvenus en Europe, encore moins en France.  Ici, on est effectivement dans le Nord de la France. Que je vous prévienne que l’atmosphère n’a rien à voir avec celle de Bienvenu chez les Chti, non…. Ce serait plutôt :bienvenu chez les chi it, chez les kurde, chez les afghan, chez les irakiens et les autres, bienvenu chez les clandestins, en rade à Calais depuis 2002, année ou Nicolas Sarkozy ferme le camp de Sangatte, il déclare dans la foulée : « J’ai réglé le problème… » Merci Zorro! Notez qu’en 2009, la situation n’a jamais été aussi dramatique. En fermant ce centre d’hébergement temporaire, il pensait adresser un message fort aux clandestins pour qu’ils arrêtent de venir à Calais ! Apparemment, le téléphone arabe n’a pas bien fonctionné sur ce coup. Non seulement, ils viennent toujours la haut, mais en plus, ils sont de plus en plus nombreux, et surtout de plus en plus jeune. Le nombres de mineur clandestins a littéralement explosé. Désormais, ils sont là, à errer dans les rues de la ville de Calais, dans des campements de fortune dans des forêts avoisinantes. Joli tableau pour le pays des droits de l’homme! Et S’ils s’agglutinent dans cette agglomération de Calais, ce n’est pas pour y prendre racine, mais bel et bien pour franchir la Manche, rejoindre la Grande Bretagne, voir monter encore plus haut, dans des pays scandinaves. Pourquoi l’Angleterre ? Parce qu’ils parlent anglais pour la plupart. Dans leur pays d’origine, ils faisaient généralement parti de la classe moyenne et ils sont bien décider pour certains, à reprendre leurs études outre manche, à rejoindre de la famille pour d’autres. Et tant pis si les procédures d’accueil en Angleterre se sont durcies, elles restent toujours moins strictes qu’en France.

 

De tout ça, il est question dans le film de Philippe Lioret, WELCOME. On est donc à Calais. Un homme ,maître nageur, est en plein divorce. Il se sépare de sa femme, institutrice et bénévole qui s’occupe de ces exilés à ces heures perdues. Si le maître nageur est au départ insensible à la conditions des exilés, progressivement, par le biais d’une rencontre avec un adolescent irakien, son regard va changer. Progressivement, il va mettre la main dans un engrenage. il va même finir par plonger à pique, par se noyer parce que ce maître nageur a ouvert son cœur, le bassin de sa piscine et la porte de son appartement à un jeune homme de 17 ans, amoureux fou et donc prêt à traverser la manche à la nage pour rejoindre sa tendre et douce !

 

Welcome décrit avec justesse le quotidien dramatique de ces exilés, sortes de zombi qui poursuivent une idée fixe, qui jouent à cache avec les autorités au péril de leur vie, des vies dont ces mêmes autorités n’ont que faire. Le plus effrayant dans cette histoire, c’est que les locaux qui feraient preuve d’humanité en venant en aide à ces êtres humains désemparés risquent la prison…. La France du maréchal est donc de retour, C’est ce que nous dit ce film de Philippe Lioret, WELCOME, et c’est sans doute ce qui dérange aujourd’hui, en haut lieu! Tant mieux, si Welcome fait jazer et grincer des dents de ministres, c’est que Philippe Lioret a tapé juste. Philippe Lioret un cinéaste intelligent qui a soigneusement éviter le coté pathos pour se concentrer sur l'essentiel: un fait de société inadmissible et intolérable au 21ème siècle. WELCOME n’est pas un tire larme, juste une tragédie, tragédie humaine particulièrement émouvante à voir d'urgence au cinéma.


 



The International,

une enquête

à hauts risques

sans Madof! 


 

L’ENQUETE DE Tom Tykwer avec Naomi Watts la blonde de Mulholland Drive et du Cercle 1 et2, avec Clive Owen le tueur à la carotte de Shoot Em up. L'ENQUETE, un film de Tom Tykwer, l’allemand qui aime l’architecture moderne et ancienne et nous fait profiter de sa passion dans ce film. Ca commence devant la nouvelle gare de Berlin. Elle est imposante. C’est la première fois qu’elle joue au cinéma depuis qu’elle est sorti de terre en 2006.  Dans le quartier des banques de Luxembourg, on en prend également plein les yeux au siège de la banque incriminée dans le film. Il s’agit d’un batiment de verre immense. Déjà, avant d’atteindre la porte, il faut partir en cordée pour grimper les escaliers! C’est l’ascension du Cervin ! C’est juste hallucinant! Et quand on pénètre dans le hall d’accueil de cette banque, là encore, on se snet tout minus. Il faut parcourir 100m avant d’arriver au guichet: c’est complètement dingue de démesure! Plus loin,  Tom Tykwer nous emmène au musée Gugenheim à New York complètement moderne. Il s’agit d’un batiment de forme hélicoïdale. Si vous avez toujours rêvé de le visiter. N'y pensez plus. Dites : Merci Tom Tykwer! Grâce à son film, vous découvrirez l’endroit, regarderez les tableaux qui ne sont que des projections sur des écrans vidéo de scènes de vie… Bon, certes, vous n'aurez pas le temps de tout apprécier tant il est vrai que le musée sera très vite le théâtre d’une fusillade qui doit bien durer 10 minutes ! Autant dire qu’il n’en reste pas grand chose du musée… Mais notez que c’est la seule scène de pétarade du film.


En règle général, les pistolets restent dans les portes flingues, même si ça n’empêche pas quelques meurtres au cours de cette enquête à haut risque menée par Clive Owen et Naomi Watts. Le duo fonctionne bien. Lui, il bosse pour interpole, et elle, pour une administration à Manathan… j’ai pas bien suivi… en tout cas, ils sont sur les traces de bandits en col blanc, ceux de l'International Bank of Business and Credit, basé à Luxembourg. Cette multinationale de la finance est spécialisée dans le blanchiment d'argent et le financement d'opérations illégales, comme par exemple l’achat d’arme pour aider des rebelles africains à prendre le pouvoir dans leur pays. Petite parenthèse, ce film est tiré d’une histoire vraie, comme Benjamin Button, la faillite de la Bank of Credit and Commerce International, la BCCI en 1991; une chute qui a permis de découvrir que la banque dirigeait un important trafic d'armes, fournissait des mercenaires et finançait des terroristes. La BCCI est devenu pour les besoins du film la IBBC.

Ce qui est intéressant, c’est qu’on nous explique quel est l’intérêt d’une banque à acheter des armes et à les refourguer ensuite gratuitement à des généraux africains fauchés. C’est pour créer de la dette. Une banque fait du chiffre quand elle prête de l’argent à des pays qui n’en ont pas. Le taux de crédit est généralement hyper élevé et le seul intérêt de la banque, ce n'est pas de prendre le pouvoir du pays pour se faire rembourser... non, c'est de contrôler et d'entretenir cette dette en espérant qu'elle ne sera jamais remboursée! 


Dans le cadre du film, on suit donc les 2 enquêteurs aux 4 coins de l’Europe et ailleurs, Berlin, Luxembourg, Lyon, Milan, New York, on se fait même un petit crochet par Istanbul ! Pourquoi Istanbul? Parce que l’organisation pourchassée par les justiciers est tentaculaire, et, il y a une ramification qui conduit nos enquêteurs la bas, organisation qui plus est intouchable. C’est l’autre explication fourni dans ce film. Tous les gouvernements du monde ont intérêt à ce que des banques comme celles-ci existent. Tout le monde a besoin de ces banques. Quand on vous dit: c’ est dégueulas ces banques… il faut les fermer: c’est de la connerie! Comment voulez-vous acheter des armes pour financer une guerre quelconque qui va rapporter de l’argent, et surtout vendre des surplus d’armes sans ces banques ? Impossible! Et des banques comme ça, il y en a partout dans le monde. Alors évidemment que c’est impossible de faire tomber les dirigeants. Ils sont protégés à très haut niveau. Dès qu’une enquête va trop loin, qu’on s’approche trop prêt de la vérité, on s'arrange avec la police ou des magistrat, si il faut, on dégomme des gêneurs et leur famille aussi…Du coup, il faut trouver un autre moyen pour les faire tomber ces banques… Et vous pouvez compter sur Clive Owen et Naomi Watts pour ça, le duo de L’ENQUETE, le nouveau film de Tom Tykwer, un cinéaste talentueux. Ceux qui ont vu Cours lola cours, Le Parfum savent de quoi on parle. Et bien son enquête est là encore parfaite, une redoutable partie de cache cache malgré une mise en scène très classique. La réalisation  DE L’ENQUETE est certes un peu clinquante, avec ces nombreux plans aériens des villes visités.  On croirais parfois dans un épisode des Expert ou autre, mais bon, moi j’aime bien les espe.... pardon, les plans aériens!


 

 

 

 


Wathcmen:

des super héros

sans super pouvoirs

à la super retraire!




Ca faisait un moment qu’on en parlait, mais on ne voyait toujours rien venir. Finalement Zack Snyder l’a fait : WATCHMEN, LES GARDIENS, l’adaptation d’un roman graphique signé Alan Moore pour le texte et Dave Gibbons pour le dessin. Oui, c’est vrai. Ça fait en gros 15 ans que le projet traîne. Faut dire qu’on a longtemps jugé ce projet inadaptable au cinéma. Une foule de réalisateurs se sont penchés sur cette entreprise. Ils ont tous été viré à un moment donné à commencé par Terry Gilliam, le poisseux d’Hollywood qui cumule les ennuis sur ses tournages, qui n’arrivent jamais à finir un film, le pauvre ! Pour son dernier The Imaginarium of Dr. Parnassus, Heath Ledger est mort en plein milieu du tournage. Il a été contraint de bricoler pour finir son film. Toujours est-il qu’au jour d’aujourd’hui, il n’a personne pour le distribuer! Enfin bref, exit Gilliam, sur la touche les Daren Aronovsky et autre Paul Greengrass. Finalement, c’est le fils de pub briton, Zack Snyder qui a emporté le morceau. Snyder connu pour L’ARMEE DES MORTS, remake de Zombie de Roméro, Snyder auréolé d’un succès incroyable avec 300, un péplum, l’adaptation d’un autre roman graphique mais de Frank Miller.


Zack Snyder était donc l’homme de la situation. Il s’est énormément investi sur ce projet. Comme pour 300, il a commencé par superviser le story board. Et là, il ne s’est pas cassé la nénette en reprenant l’essentiel du travail de Moore et Gibbons. Il s’est juste contenté de compilé l’œuvre intégrale, sans quoi, il aurait fait un film de 24h ! Là, ça ne dure finalement que 2h43 générique à rallonge inclus ! Tout ce temps pour plonger le spectateur dans un 1985 parallèle, où la Guerre Froide est à son apogée, où les Etats-Unis ont remporté la Guerre du Vietnam et où Richard Nixon achève son cinquième mandat à la Maison-Blanche. On est à New York dans un quartier alternatif avec des rues sordides, des graffitis partout, des magasins miteux, le genre d’endroit ou personne n’irait traîner. Au passage, ce décors a été entièrement reconstruit en grandeur nature sur un parking dans la banlieue de Vancouver au Canada. Ici, il règne une atmosphère poisseuse de fin du monde avec un groupe de super héros, sans super pouvoirs, justes des humain faillibles, imparfaits, des quidams qui aiment se travestir en super héros, pour la beauté. Ils jouent des poings pour arrêter les méchants. Mais depuis quelques temps, ils n’ont plus le droit de se déguiser. Ceux là s’appellent les Gardiens, les watchmen. A la suite de la mort suspecte de l'un d'entre-eux et grâce à l’insistance du psychotique Rorschar, un mystérieux justicier au masque taché d’encre, les Gardiens, les Watchmen vont finalement mettre à jour un étrange complot. Notez que parmi les Watchmen, il demeure une exception : le Dr. Manhattan qui lui possède des super pouvoirs. A la base, il est scientifique. Au cours d’une expérience qui a mal tourné, il est devenu radio actif. Alors lui, par contre, il peut lire l’avenir, il peut faire de la bricole à distance, se télé-porter sur Mars quand il est bouffé par le spleen. Le danger, c’est qu’il n’en a plus rien à fiche des humains. Et ça tombe mal, parce qu’on est à l’aube d’une guerre nucléaire. Les ricains ont peur des russes. Il se pourrait que ça pète et seul le Docteur Manhattan est capable d’éviter le pire. Mais le docteur Manhattan est aux abonnés absent. Alors que faire ? Les Watchmen vont ressortir leur costume et leur pyjama de leur placard et traquer le mal, en espérant secrètement que le Dr Manhattan va revenir sur terre. Le Dr Manhattan, un personnage bleu avec un gros zizi bleu aussi, un personnage de synthèse. Sa fabrication, sa concrétisation a été le plus grand défi du film. Le comédien Billy Crudup a d'abord joué ses scènes recouvert de capteurs, et puis ces capteurs ont servi aux infographistes pour créer le personnage, tout en conservant les expressions de l'acteur. On appelle ça : la performance capture.


Justement, ça amène une question concernant les effets spéciaux. Evidemment, le film en est truffé ! Il ne doit pas y avoir un seul plan sans truquage, mais pour le coup, les effets spéciaux sont franchement au service de l’histoire, histoire complexe qui se joue sur plusieurs niveaux, avec énormément de thématiques soulevées. En dehors de la dimension politique, de la guerre froide notamment et de la parano qui en a découlé, on y parle d’amour impossible, de relation extra conjugal, de fille cachée,  de justicier psychopathe qui se font justice eux-même sans s’embarrasser de principe. Ca, c’est pour la petite histoire. Pour la grande, la vraie question posée dans ce film, c’est : faut-il accepter de sacrifier des milliers d’humains si c’est pour sauver la planète d’un cataclysme ? Le sacrifice n’est pas toujours compris. Et ça demande d’employer des méthodes peu scrupuleuses qui font appelles au mensonge, à la manipulation, au meurtre peut-être. Donc sous couvert d’un divertissement, il y a matière à réflexion avec les Watchmen !

 

 




Milk

ou quand Gus Van Sant

met du lait dans sa filmo!





Milk, l’histoire passionnante et vraie d’un laitier qui voulait devenir crémier… Non, je déconne ! Blagues à part, MILK raconte l’histoire passionnante et vraie d’un gay politicien. Dans les années septante, Harvey Milk sort du placard. Il en a marre de dissimuler son homosexualité. Milk tourne en rond dans son appartement.Il n’en peut plus de cette Amérique puritaine. Il ne supporte plus les discours fascisants des conservateurs qui présentent les homosexuels comme des êtres déviants, malades, dangereux pour la jeunesse, des assoiffés de sexe que la société doit soigner. Il ne supporte plus la répression. C’est ainsi que Harvey Milk va prendre le taureau par les cornes et l'oncle Sam par les couilles! Après s’être installé à San Francisco en Californie, il va mener sa lutte, la lutte, leur lutte, celles de ces hommes qui rêvent d’un monde ou ils pourraient vivre leur sexualité ouvertement sans risquer d’être tabassé par la police. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûtera finalement la vie. Il est vrai que sans son action,  les mentalités n’auraient certainement pas évoluées. Sans son engagement, aujourd’hui, les gays seraient toujours considérés comme des bêtes atroces.


Parce qu’il en a peut-être eut marre de filmer des ado, Gus Van Sant s’est tourné vers Harvey Milk, l’adulte. Parce que les travellings circulaires, les cadrages de malades et le grain énorme commençaient à le gonfler, Gus Van Sant s’est décidé à réaliser un film mainstream à l’image soignée et conventionnelle ou malgré tout, au cœur des scènes de pure fiction, il injecte des images d’archive un peu crade. Parce qu’il y a 10 ans qu’il y pensait, Gus Van Sant a finalement attendu qu’un scénario lui tombe du ciel pour réaliser ce biopic, ou plus exactement cette décennie clé de la vie de Milk. En l’occurrence, c’est Dustin Lance Black qui s’y est collé. Après une première version du scripte, Lance a du ré-écrire, et ré-écrire encore, pendant 4 années, avant que Gus ne soit satisfait et lance la machine. Ni une ni deux, il propose à Sean Penn le rôle. Il est vrai que sa ressemblance avec le vrai Milk est frappante. Penn ne met pas une semaine à se décider. Il a du métier. Il sait que c’est un rôle à Oscar cet Harvey ! Bingo, et ce, même si Penn a parfois tendance à sur-jouer! Certes, Son Milk n’a rien à voir avec une Zaza Napoli échappée de la cage au folles, mais tout de même, il est parfois un poil irritant. Reste une question en suspend: qu’est-ce que cette fiction peut apporter de plus que l’excellent documentaire THE TIME OF HARVEY MILK de Robert Epstein, lauréat de l’Oscar du meilleur documentaire en 85 ? Rien ! Franchement, vivement que Gus Van Sant revienne à un cinéma moins conventionnel, moins politiquement correct. Vivement The Electric Kool-Aid Acid Test !

 


 

 

 

Si Loin,
Et pourtant

Si proche du chef d'oeuvre.




Pour un premier film, le moins que l’on puisse dire, c’est que la scénariste réalisatrice de SI LOIN, Tania Hermida, a fait fort. Sans moyen, sans déployé des trésors d’inventivité, elle a juste su montrer avec simplicité, l’Equateur, son pays, tel qu’elle aimerait que les gens le voit. Loin de la folklorisation de la misère qui le frappe, à cent lieu du film dit ‘carte postale’, elle nous invite juste au voyage par le biais d’une jeune catalane, Esperanza, venue faire du tourisme dans ce coin du monde. Très vite, la globe-trotteuse Espéranza s’aperçoit que, si les gens parlent la même langue qu’elle, elle ne se trouve toutefois pas en territoire conquis d’avance. Au contraire, les espagnoles souffrent ici de leur image : arrogants, fiers, riches. Les locaux ont la tête empli de clichés à leur égard. C’est ainsi que son premier contact avec les autochtones se fera dans la douleur: un chauffeur de taxi lui escroque quelques dollars et n’hésite pas à la rembarrer. Bien venu en Equateur. Bien venu dans ce film réjouissant ou la suite s’apparentera à un road movie à travers un pays en crise. La grève générale paralyse l’Equateur. Le pays est plongé dans un immobilisme total. Plus rien ne fonctionne. Même les bus ne circulent plus. Dans ces conditions, jouer au touriste relève de la gageur ! Cela dit, il en faut beaucoup plus pour empêcher Esperanza de sillonner les routes. C’est comme ça qu’elle va rencontrer une jeune fille, Tristeza. Elle porte bien son nom. Tristeza veut rallier au plus vite la ville natale de son copain afin de l’empêcher de se marier avec une autre fille. C’est un mariage arrangé, contre le gré de son copain. Elle en est certaine. Elle doit agir et rien ne pourra l’empêcher d’avancer, pas même cette grève générale. Les 2 jeunes filles décident donc de tailler la route ensemble et vont bientôt être rejointes par un étrange jeune homme. Il se fait appeler Jésus. Il trimballe dans une jarre les cendres de sa mère qu’il doit disperser dans un cours d’eau qui traverse la ville ou elles se rendent. Et voilà comment le spectateur devient le témoin privilégier de ce périple ponctué de rencontres toutes plus pittoresques les unes que les autres.

 

SI LOIN, un voyage effectué au milieu de décors naturels somptueux, d’une rare beauté, avec des étendues désertiques vallonnées aux couleurs improbable. L’impression de vide qui se dégage de ces endroits donne le vertige. On visite ainsi ce pays magnifique sous l’œil médusé d’Esperanza, la touriste de base aveuglée par toute cette beauté et qui en oublie de voir l’essentiel, c’est à dire ce qui ne fonctionne pas en Equateur. L’œil plus critique de Tristeza est là pour rectifier une vision trop idyllique. Elle prend des clichés qu’elle juge plus vrai, plus réel, comme des enseignes de petites échoppes, des visages, des tranches de vie. Entre les 2,  le philosophe et énigmatique Jésus sert de catalyseur aux protagoniste et les amène à évoquer leur vie, leurs envies, leurs priorités, leurs rêves et leurs espoirs. 

 

Pour un regard nouveau sur l’Equateur, qui plus est non dénué d’humour, un conseil, filler voir SI LOIN. Vous ne serez pas déçu par cette visite guidée emmenée par 2 actrices novices mais d’une fraîcheur incroyable : Tania Martinez et Cécilia Vallejo. Petite parenthèse, si SI LOIN a obtenu un succès sans précédent en Equateur, et a été multi récompensé dans des festival d’envergure comme ceux de Montréal ou de Sao Paulo, ce n’est pas un hasard !






Le 1er Cercle...

de diamètre 0!



 

Oublié l’ambiance oppressante de UN JEUX D’ENFANT, excellent film d’épouvante ou Karin Viard devait affronter ses enfants possédés, ainsi que Charles Berling son mari devenu fou allier. Envolé l’originalité de JEAN PHILLIPE ou cette fois Laurent Tuel nous invitait à suivre Fabrice Luchini, fan de Johnny, catapulté dans un monde ou l’idole des jeune n’existait pas et était devenu patron d’un bowling ! En effet, force est de constater que si vous décidez d’entrer dans LE 1ER CERCLE, la déception sera vite au rendez-vous. Et pour cause, Laurent Tuel nous propose un film dénué d’originalité. Notez qu’avec Jean Réno et Gaspard Ulliel crédités au générique, on avait déjà bien des doutes, doutes malheureusement vite confirmés. Et pourtant, ça commence plutôt bien avec, en ouverture, des images d’archive sur le génocide arménien. Immédiatement, l’impression d’être devant un documentaire qui dure des plombes, se fait sentir. Et c’est pile au moment ou l’on se demande si on ne sait pas trompé de salle que les archives s’arrêtent. On est dès lors à bord d’un bolide en train de filer à 200 à l’heure sur l’autoroute du soleil. On s’apprête à braquer une Ferrari. Le film commence enfin.

 

LE 1ER CERLE, un long métrage loin d’être carré, conçu autour d’un scénario visiblement inspiré d’un très mauvais roman de gare : un chef de clan se projette dans les yeux de son fils. Il aimerait tellement que ce dernier reprenne l’affaire familiale. Mais c’est sans compter sur ce fiston qui préfère mener une vie bien rangée avec une petite infirmière. En futur bon père de famille, le fils veut investir son argent sale dans un hôtel de camargue avec des chevaux partout. Il agit dans le secret de son père. Seulement, il est à cours de liquidités. Il doit donc faire équipe avec papa pour un ultime braquage avant de se ranger définitivement. Voilà pour l’intrigue. LE 1ER CERCLE, une histoire de famille, un film sur la filiation, sur les rapports au père conflictuel, sur l’héritage que l’on refuse, sur une rédemption que l’on recherche, sur le sens de l’honneur, sur la vengeance d’un fils qui s’est fait tuer, sur la traque sans merci d’une crapule au mépris de sa carrière, voilà pêle-mêle, quelques uns des thèmes soulevés dans ce fourre-tout qu’est LE 1ER CERCLE.

 

Que je vous prévienne, si besoin est, que Jean Réno est aussi convainquant en chef de clan d’une mafia arménienne qu’en bras droit de Clouseau dans la panthère rose. Ici, il se prend pour Don Corléone! Pauvre Jean ‘Léon’ Réno, un parrain de pacotille qui n’est en fait que le papa d’une tribu de porte flingues minables. Il ne suffit pas d’enfiler la défroque du parrain pour incarner un personnage aussi terrifiant que Corléone. Encore faut-il en avoir la carrure, posséder suffisamment de subtilité dans son jeux pour arriver au moins à la cheville de Brando. Ce n’est bien sur pas le cas de Jean Réno. Même inconséquence pour le jeux de Gaspard Hanibal Ulliel. Il ne dispose que d’une palette à 3 couleurs, la base quoi, mais il est malheureusement incapable de composer, de nuancer son jeux, bref : pas convaincant du tout le Gaspard. Reste, pour se consoler, les beaux yeux et les belles fesses de Vahina Giocanté ! C’est un peu maigre pour apprécier un film ! Oui, elle-aussi finalement, manque un peu d’épaisseur. Un dernier mot encore sur la réalisation de ce film, hésitante : c’est comme si on avait demandé à Robert Guédiguian de réaliser Banlieu13. Je vous laisse imaginer l’étendue du désastre! Ça aurait sans doute donné un film de baston bavard ! Avec LE 1ER CERCLE (on espère sincèrement que ce sera le dernier !), Laurent Tuel tourne en rond, hésite entre le film d’action et le film psychologique. En ne limitant pas son rayon d’action, en ne choisissant pas son camp et encore moins son style, il perd toute chance d’alpaguer son spectateur, spectateur qui sort finalement très vite de ce 1ER CERCLE.

 

 



Marley And Me:

Sans moi... merci!




Attention, dans le viseur: Owen Wilson et Jennifer Aniston dans une grosse nunucherie à la morale gerbante! MARLEY AND ME, un film sans Bob, sans Jah, sans rasta, sans weed ! MARLEY AND ME, un film mielleux, guimauve ou le spectateur restera englué dans une immonde couche de bons sentiments bien collant, bien trop politiquement correct pour être honnête. Ce faisait longtemps que Hollywood ne nous avait pas imposé une comédie romantique à l’eau de chiote pareille !


Figurez-vous que dans ce produit calibré pour émouvoir les moutons, un couple vit heureux. Lui est journaliste et elle, future femme au foyer. Ah ben c’était bien la peine que la femme s’émancipe si c’était pour finir à récurer les toilettes, faire la vaisselle et torcher les mômes pendant que monsieur ramène de quoi payer les factures à la maison! Enfin bref, n’anticipons pas et poursuivons la lecture du scénario. Donc au début, un jeune couple d’amoureux baigne dans le bonheur, seulement, un jour, il va falloir faire des enfants. Horreur malheur: des enfants! Cela signifie changer de vie, oublier les ambitions personnelles, mettre une croix sur sa carrière, se cantonner à devenir chroniqueur au lieu de journaliste d’investigation! S’en est trop pour John qui demande conseil à un ami: ‘Offre un chien à ta compagne et ses rêves d’enfant disparaîtront’, lui dit-il. En voilà une bonne idée. On l’appellera Marley. C’est beau Marley pour un labrador. C’est ainsi que Monsieur Bobet offre à sa tendre et conne épouse un Marley. Comme chacun sait, le labrador est un chien tranquille, qui ne bouge pas, qui ne demande pas d’attention, qui ne fait pas de bêtises, un être adorable quoi ! Bien sur que cette tornade va bouleverser le quotidien du couple. Seulement, une fausse couche plus tard, les envies de bébé ne se seront toujours pas évacuer de la tête de Jenny. Qu’à cela ne tienne, à force d’entraînement, ces 2 là auront 3 enfants, un labrador devenu vieux, une belle et grande maison, 2 voitures, et le sentiment d’avoir réussi leur vie ! Fin de ce film républicain plus que démocrate, ou finalement, la réussite dans la vie, le bonheur, ce n’est pas de porter une Rolex à 50 ans comme le sous entend l’abrutis Séguéla, mais bel et bien de fonder une famille et de se débrouiller pour conserver toute sa vie un boulot, même minable ! C’est donc devenu ça le rêve américain : un toit, une famille et un chien qui vous aime : BEURK !

 


 


GRrrrran Torrrrino :

A ne pas confondrrrre avec Grrrrand Tourrrrrismo!




Et pour cause, ce film va à 2 l’heure, contrairement à la bagnole, la Ford Gran Torino modèle 72, presque la même que Starsky et Hutch puisque eux, c’était un modèle 75. Alors comme on n’est pas dans le jeux vidéo GRAND TOURISMO, sachez que la voiture reste en rade devant la maison, à la sortie du garage. Elle est parquée, au point mort. Clint Eastwood l’astique, la fait briller. C’est son bébé, en quelque sorte sa fierté. C’est lui qui l’a construite de ses mains, à l’époque ou il travaillait dans les usines Ford. Et oui, le secret est enfin dévoilé: l’inspecteur Harry était un ancien ouvrier des usines Ford ! Aujourd’hui, ce modèle de voiture fait des envieux dans son quartier, notamment auprès d’un gang de petites frappes asiatiques. Et comme Clint est un vétéran qui a cassé 'du bridé' en Corée, les asiatiques, ils ne les portent pas vraiment dans son cœur. Ça tombe mal pour lui, parce que dans son bled du Midwest, il est cerné de toute part. Il vit dans un quartier asiatique. Alors, dès qu’il y en a un ou une, même paré de bonnes intentions, qui foule son gazon, tel un Dexter sur ses gardes,  il sort les crocs. C’est le cas avec sa voisine, une adolescente qui se prend d’amitié pour ce vieil homme, un peu bourru, en froid avec ces fils (l’un d’eux veut le mettre à la maison de retraite. Il va pas hésiter à le virer de chez lui!). L’action se déroule tranquillement lorsqu’un jour, le gang de voyous asiatiques qui sème la terreur dans le quartier, décide de lui dérober sa bagnole, et pour ça, ils ne trouvent rien de mieux que de demander à un gamin, voisin de Clint, de passer à l’acte : une manière de bizuter ce môme pour l’intégrer au gang. Cela dit, le gamin ne veut pas spécialement entrer dans ce gang ! Mais pour qu’on lui fiche la paix, il va tenter l’affaire. C’est sans compter sur l’inspecteur Harry qui ne dort que d’un œil. C’est ainsi qu’il prend le môme en flagrant délit. Mais plutôt que de se faire justice, il le chasse.  Comme entre temps, ce vieil homme a humilié le gang, la violence va monter crescendo et on fini par se dire que l’inspecteur Harry à la retraite va reprendre du service.



Gran Torino, un film au scénario bien roulé. L’histoire est prenante. Cela dit, Clint Eastwood n’en fini plus de ressasser les mêmes obsessions. Il tient à sa sacrosainte rédemption. Ce type doit se faire pardonner des actes peu glorieux commis dans le passé. C’est dommage, parce qu’il est, au début du film, en porte à faux avec le curée du coin. Il le remballe, mais le padré revient à la charge et insiste pour que cette brebis égarée se confesser. Clint ne veut rien entendre. C’est vachement bien. On se demande même si il ne va pas finir par allumer le curée. Et puis il y autre chose de bien vu. A chaque fois que quelque chose lui déplait, ce vieux Clint lâche un grognement.. grrrr…grrrr… la plus part du temp, il grogne en grrrros plan. C’est un peu le gimmick du film, très risible mais bien évidemment, ce n’est pas le but !


GRAN TORINO, pas un grand film, mais pas non plus un mauvais Clint Eastwood. Le rythme, plutôt lent, est le bon. L’atmosphère pesante, soutenue par une image sombre renforce la tension. Le parcours de ce vieil homme aigri et bougon qui fait des efforts sur humain pour essayer de comprendre ses voisins asiatiques et qui fini par s’adoucir, finira par convaincre, même le plus blasé des spectateurs. En toute honnêteté, si l’on excepte la fin du film complètement grrrr… ce GRrrrAN TORrrrINO mérite bien votre attention.



 

 

Cyprien:

Ne Laissez pas

le Charme Agir!




Pour écrire un scénario, toutes les sources d’inspirations sont bonnes à prendre. Toutes ? Pas exactement ! Bien sur, les scénaristes ont depuis toujours pioché dans les faits divers, les biographies de personnages célèbres, les faits historiques pour nourrir leur script. Certains sont allés jusqu’à explorer les relations humaines en s’inspirant de leur propre vie, d’autres ont matérialisé leurs fantasmes martiens ou autre délire les plus fous sortis tout droit de leur imagination. Oui, n’importe quoi peut servir de catalyseur pour un scénariste. Et depuis CYPRIEN, même la publicité peut devenir une source intarissable! Souvenez-vous. Il y a quelques années, sur les écrans de télévision française, il était quasiment impossible d’échapper à ce spot ventant les mérites d’un déodorant tellement puissant qu’il permettait à l’homme qui s’en aspergeait d’avoir toutes les femmes à ces pieds. Le slogan disait : laissez le charme agir, alors que l’on découvrait en gros sur l’écran, une bouteille métallisée noire, une bombe aérosole avec un logo décliné en plusieurs couleurs selon les odeurs. Et bien figurez-vous qu’il s’agit là du résumé de CYPRIEN. En effet, ce divertissement suit cet axe et n’est autre que la déclinaison en 90 minutes de ce spot publicitaire de 30 secondes, un spot qui lorgnait déjà sur un classique de l'humour, Docteur Jerry et Mister Love avec l'impayable Jerry Lewis, sans doute le grand père de Cyprien. Cyprien est un laid et mal habille geek, un personnage des petites annonces cher à Elie Semoun. Pour le film, on lui a inventé une vie minable, trouvé un travail d’informaticien, entouré d’amis geek comme lui avec qui il se défoule dans son cyber café préféré. Pour le reste, on ne s’est pas trop creuser les méninges pour développer une ‘intriguette’ dans laquelle le geek en question va se métamorphoser en tombeur à chaque fois qu’il recouvre son corps d’un mystérieux déo, qu’un type tout aussi mystérieux lui a livré, après qu’il ait répondu à une tout aussi mystérieuse annonce sur le net.

 

Bien sur, même si CYPRIEN ne fera pas date dans les anals du cinéma, le film possède bien des atout, si l’on excepte le très irritant placement produit d’une rare maladresse pour des marques en tout genre : radio Fm number one chez les kids, console de jeux, magasin d’électroménager et même réparateur automobile… Mais enfin, la pub aujourd’hui, c’est difficile de s’en passer si on veut financer un film de pub ! Donc, en dehors de ça, le film montre a la jeunesse qui ira le voir, que la beauté, dans la vie c’est pas tout. Il ne faut pas succomber au règne de l’apparence et du superficiel. Il faut arrêter de subir bêtement le dictat des magasines de mode. Ce n’est pas parce qu’un directeur artistique va décréter que les blondes à gros seins complètement neuneu sont tendances qu’il faut le suivre dans son délire. Il faut savoir, comme Léa Drucker dans le film, dire stop ! Un doute me hante ! Il aurait peut-être fallu commencer par là. CYPRIEN est en réalité une comédie romantique avec happy end de série. Dans cette histoire, Léa Drucker travaille au sein de la rédaction d’un magasine de taupes modèles, dirigée par la parfaite Catherine Deneuve qui fume clope sur clope, peut-être un message subliminal pour dire aux jeunes que c’est nul la clope, c’est has-been, c’est pour les vieilles ! Elle est secondée par son fils incompétent, interprété par l’excellent Laurent Stocker. Léa Drucker est la seule qui a la tête sur les épaules. Elle s’occupe des tests psychologiques. C’est donc en faisant preuve de psychologie, qu’elle évite de snober le pauvre CYPRIEN, l’informaticien que tout le monde déteste au sein de la rédaction parce qu’il est moche et pas tendance avec son look de débile profond improbable. N’empêche qu’au fil des événements, Léa Drucker va se rapprocher de Cyprien, au contraire des autres, qui seront tous et toutes sous le charme du nouvel informaticien, tellement plus beau, tellement plus sur de lui, tellement plus classe, tellement plus superficiel quoi !

 

CYPRIEN, un film avec des gags un peu nases. On nous refait même une séquence sortie tout droit des petites annonces, des fois que ça vous donnerait envie d’acheter le dvd que vous n’avez pas encore acheté. En dehors de ça, il faut reconnaître que la solitude du Geek, ses petites manies et son régime alimentaire sont particulièrement bien croqués ! Certes, le film est bourré de clichés, mais après tout, pourquoi ne pas se servir de clichés pour justement en désamorcer un gros : la beauté ne fait pas tout dans la vie ! Message adressé aux ados, le cœur de cible qui sera inévitablement comblé par la double prestation d’Elie Semoun qui maitrise parfaitement les 2 cotés de la force, Quant à Vincent Desagnat qui joue au zouave, il le fait très bien.

 

 

 


 


MARCELLO MARCELLO: Cours Marcel, Cours!



 

 

Si vous êtes nostalgiques des comédies à l’italienne d’antan, n’hésitez pas à visionner MARCELLO MARCELLO du réalisateur valaisan Denis Rabaglia. Pour mémoire, Denis Rabaglia est le réalisateur de AZZURO qui a obtenu en 2001 un succès public et critique (meilleur film suisse en 2001). Entre temps, Denis Rabaglia s’est orienté vers la télévision  en réalisant PAS DE PANIQUE avec Frédéric Diefenthal. Denis Rabaglia, un mec qui prend le temps de faire les choses, et surtout de les digérer ensuite; c’est pour cela qu’il n’est peut-être pas aussi productif qu’il le pourrait. Après tout, peu importe qu’il nous livre un long métrage de cinéma tous les 7 ans, l’essentiel c’est que la qualité soit au rendez-vous! Et c’est le cas avec ce MARCELLO MARCELLO.

 

D’entrée, dès les premiers plans le dépaysement est garanti. On se retrouve en Italie, sur une petite ile, dans un village de pêcheur, dans les années 50. L’image est délicieusement belle, particulièrement chaude. Elle tire sur les jaune orange. Ça fait très carte postale et c’est bien évidemment volontaire et parfaitement assumé. Le but de Denis Rabaglia: montrer que derrière toute cette douceur, cette beauté se cache un monde plus sombre, plus agressif, un monde de non dit, de jalousie, de frustrations, de rancunes. Oui, le touriste, quand il se rend en Italie ne remarque que le beau, mais lorsqu’il commence à creuser un peu, il s’aperçoit que derrière cette façade, il y a d’autres choses à découvrir. Pour étayer son propos, Denis Rabaglia a retravaillé avec son scénariste, un récit d’un anglais, l’histoire d’une coutume ancestrale, imaginaire cela dit. Dans ce village, à chaque fois qu’une jeune fille est prête pour un premier rendez-vous galant, les petits mecs du village, s’ils veulent obtenir ce rendez-vous, doivent faire une offrande au père. Et c’est celui qui parviendra à amadouer le beau papa qui emportera le morceau. Cette coutume a vu naître bon nombre de couples depuis toujours sur cette iles. Cette coutume, Marcello l’a déteste. Il l’a trouve tellement stupide, qu’il n’y participe jamais. Seulement, la fille du maire est de retours au village. Elle est belle. Marcello dès le premier regard, en tombe amoureux. Alors, pour une fois, il va participer activement à l’entreprise. En plus, il sait quel cadeau lui permettra de séduire le père de la donzelle : un coq. Mais obtenir ce coq un peu spécial s’avèrera plus compliqué qu’il n’y paraît. MARCELLO va se lancer dans une course contre la montre infernale. Il va devoir marchander, passer des pactes avec presque tous les villageois, leur rendre bien des service… l’occasion pour lui de découvrir tous les secrets qui unissent ou désunissent les villageois. 

 

MARCELLO MARCELLO, une comédie légère, un film qui lorgne sur les Don Camillo et compagnie, sur les grandes heures de la comédie italienne. Bon attention, Denis Rabaglia a su s’approprié certains code de ce genre, mais il a modernisé tout ça. MRACELLO MARCELLO, un film qui fait du bien.

 


Bellamy:

un ami qui ne vous veut pas que du bien!




Difficile de descendre un film de Chabrol. Le maître a ses adeptes. Et pourtant, même les plus convaincus risquent de ressortir de la séance avec la même gueule de bois que Clovis Cornillac, héros alcoolique du film ! La faute à un nombre assez significatif, pour ne pas dire exagéré, de scènes à rien faire. Elles s’enchaînent toutes ou presque, dans les vingt premières minutes. C’est effrayant de constater à quel point Chabrol a dû se prostituer pour boucler son budget! Parce qu’une enseigne de bricolage a mis du fric dans son entreprise familiale, Chabrol imagine un personnage secondaire qui travaille dans cet endroit. Il se dit que Depardieu aura besoin d’aller chercher des planches de bois pour monter une étagère. Alors, Depardieu prend les mesures avant de se rendre à 2 reprises dans le magasin. La première fois, on a droit à un plan fixe indigeste de quelques secondes sur l’enseigne. Puis on se balade dans les rayons. On achète. On discute avec la vendeuse que l’on retrouvera un peu plus tard, toujours à son poste de travail. Pour l'anecdote, les étagères ne seront jamais montées ! Voilà juste un prétexte pour tourner 2 scènes dans ce bazar de la bricole parce que c’était prévu dans le contrat au chapitre ‘placement produits’. La fille aurait tout aussi bien pu être fleuriste ou chômeuse, ça n’aurait en rien influé sur le déroulement de l’histoire. Autre scène inutile, autre produit à placer : un modèle de voiture française. Au cours d’un repas ou Bellamy et sa femme reçoivent leur ami dentiste, une discussion, passionnante, tourne autour de la vente d’une voiture. Le dîner se termine et lorsqu’on raccompagne l’invité dehors, on n’évite pas le gros plan sur le carrosse en question, une auto que l’on reverra plus tard, en plein jour cette fois, dans une ruelle déserte, pour être certain que l’on ne voit qu’elle!  Je ne passerais pas sous silence cette séquence ou Bellamy regarde sa télévision avec en gros plan, l’écusson du fabricant. On ne peut pas ne pas le remarquer ! Et pendant ce temps, le film n’a toujours pas commencé !

 

C’est tellement grossier de la part de Chabrol, qu’on en vient à se demander pourquoi se corrompre de la sorte ? Certes, c’est le lot de tous les films aujourd’hui. Sans la pub, pas de financement, et tant pis si le spectateur un peu exigeant trouve la méthode indigeste. Les marques qui mettent du fric sur la table veulent voire leur produit sur l’écran. Notez que les vignerons rhône alpin et bourguignon ont dû signer un gros chèque! Certes, la bonhomie de Chabrol n’est plus à démontrer, son amour de la bonne chaire et des bons vins non plus, mais tout de même! Ce film frise la descente de cave!  Clovis Cornillac se bourre la tronche du début à la fin, et à chaque fois, Chabrol cadre les cadavres : à la longue, c’est saoulant ! Cela dit, force est de constater que Astérix n’est pas mal du tout en raclure notoire! Quant à Obélix, le commissaire Bellamy, son frère, il déroule gentiment, joue sa gamme avec sobriété. Depardieu incarne un commissaire Maigret que n’aurait pas renier Simenon. Bellamy est en vacances. Il prend le temps de vivre, de faire ses mots croisés, de dîner avec sa femme incarnée par la charmante Marie Bunel. Rien ne se passe, jusqu’à ce qu’un étrange type entre en contact avec ce commissaire. Jacques Gamblin, alias Noel Gentil, qui ne l’est pas forcément, lui demande de l’aide. L’empathie maladive de Bellamy le pousse à s’intéresser à cet homme, visiblement perdu, dépassé par les évènements. Qui est-il : un rêveur, un affabulateur ? Le commissaire ne sait pas. Il peine à percer son mystère. L’envie de pousser plus loin ses investigations, malgré ses vacances, le ronge. Bellamy veut savoir si ce type n’aurait effectivement pas commis le crime dont il s’accuse. Est-ce un naïf agent d’assurance qui s’est fait berner par sa maîtresse ? Est-ce au contraire un diabolique manipulateur capable de commettre un meurtre? Bellamy a bien sa petite idée, mais il a d’autres chats à fouetter. Il doit surveiller son frère, lui éviter de faire des conneries. On sent alors la faille du personnage. Et pour que le spectateur soit bien certain qu’il s’agit là de 2 frères ennemis, Chabrol nous inflige des cauchemars de Bellamy à répétition. Bref, le cinéaste gagne du temps, brouille un peu les piste. Il se penche sur la psychologie de certains personnages un peu compliqués, sur leur rapport à autrui, parfois troubles. Il décortique les motivations de certain et leur promptitude au meurtre, ou au contraire, se penche sur la charité chrétienne, tout ça pour nous conduire vers l’inéluctable fin du film, honteusement prévisible ! En un mot comme en cent, ce Bellamy, c’est de ‘La villageoise en cubis’, pire qu’un très mauvais cru !

 



Ce que pensent les Hommes:

c'est de la daube!




Voilà un film d’un illustre inconnu sous nos tropiques : Ken kwapis. Ce type a roulé sa bosse en réalisant des séries télé comme MALCOM, ou encore 2 épisode d’URGENCE… Coté cinoche, on lui doit : 4 FILLES ET 1 JEAN. Pour avoir vu la bande annonce, ça m’a suffit ! Pareil pour PERMIS DE MARIAGE ! Enfin bref, ce Ken Kwapis est un réalisateur de comédies romantiques, car CE QUE PENSENT LES HOMMES en est justement une, et du genre qui aligne les clichés les uns derrières les autres. C’est affligeant!


Pour résumer, une bécasse cherche un mec. Evidemment qu'elle l'a sous ses yeux. Evidemment qu'elle s'en rend compte après moult péripéties. Evidemment que ça va pas coller tout de suite. Evidemment, que ça va se finir en happy end. Evidemment que l’on s'ennuie devant ce machin à force de tout deviner avec 15 minutes d’avances. Evidemment qu’au même moment, l’une des copines de la gourde, interprété par Jennifer Aniston pousse son mec à se marier avec elle, alors qu’il est contre le mariage. Evidemment qu'ils se séparent. Evidemment que c'est pour mieux se rendre compte qu'ils s'aiment et ne peuvent pas se passer l'un l'autre. Evidemment qu'il y aura un happy end les concernant.


Pendant ce temps là, une autre nunuche, mariée depuis quelques années, sent bien que son mariage bat de l’aile. Evidemment que la routine s'est installée dans son couple. Evidemment que son mari va avoir un coup de foudre et une aventure passionnée extra conjugale. Evidemment que sa femme va découvrir le poteau blond. Evidemment que ça va se terminer en divorce. Evidemment que la blonde va tenter sa chance avec un autre type, et évidemment que ça ne va pas marcher, alors évidemment que ce même mec va finalement trouver son bonheur en la personne d'une commerciale qui place des encarts pubs dans un journal. Evidemment qu'ils se connaissent depuis le début du film mais ne se sont jamais vu. Evidemment que quand ils vont se rencontrer, ils vont se mettre en ménage et ce sera évidemment, le happy-end.


Moralité: Evidemment que les vies sentimentales de ces trentenaires, on n'en a rigoureusement rien à fiche. En plus, ce coté sex in the city mal fichu avec, avant chaque chapitre, des intw de gens de la rue ou censé l'être et qui disent des trucs qui illustrent la scène à venir, on s’en beurre aussi ! L'omniprésence de la voix of qui surligne ce que l’on va voir à l’écran n’arrange rien. C’est évidemment gerbant, comme si le spectateur était trop débile pour comprendre les situations par lui même.

Ce que l'on peut penser de cette niaiserie? Détallez, et vite! Ne vous laissez pas abuser par le casting: Ben Affleck, Scarlett Johansson, Jennifer Connely, Jennifer Aniston et Drew Barrymore.

 



Le Code a changé:

Pas Danièle Thompson!




Danièle Thompson propose toujours un peu le même genre de film. Elle se plait à disséquer les comportements humains. Après la bûche ou l’on profitait du repas de noël pour régler ses comptes en famille, après Décalage horaire ou 2 âmes seules allaient se rapprocher à l’occasion d’une grève à Orly, après la naïveté d’une provinciale montée à Paris et qui allait découvrir le monde compliqué des artistes, voici que Danièle Thompson se penche sur l’apparence. On vit dans un monde gouverné par l’apparence et on en oublie d’être franc et sincère dans ses relations avec autrui. Voilà! 1h1/2 pour dire ça et le montrer avec pas mal de finesse. C’est vrai qu’en apparence LE CODE A CHANGE est une comédie, mais en fait c’est un film ou l’on ne rit pas à gorge déployée.


Que je vous dise que LE CODE A CHANGE a obtenu le Grand prix au festival du film de serrurier. Le Prix du public au festival du pied de biche! Mon...Ne vous fiez pas aux apparence, je plaisante ! LE CODE A CHANGE est toutefois basé sur une histoire vraie, celle d’un mec qui ne sait pas que le code de son digicode a changé ! Et ses invités non plus ne le savent pas. J’ai dit ‘ses invités’? Oui, parce que ce film raconte l’avant, le pendant et l’après dîner entre copains. Un couple invite des amis à partager un plat typique polonais, tendance bien dégueu. Et d’entrée, on sent qu’il n’y a que la maîtresse de maison qui se réjouit à l’idée de réunir tout le monde autour de ce repas. En effet, si chacun des protagonistes dit se réjouir, la plupart ne veulent pas participer à ce dîner mais n'osent pas le dire à la principale intéressée!


Petit tour de table pour présenter les convives. Il y atout d’abord le couple qui reçoit. Dany Boon – Karin Viard. Lui est sous calment, en pleine déprime. Il joue au poker sur le net à longueur de journée en faisant croire qu'il bosse terriblement à la maison. Elle, elle est hyper-active, avocate spécialisée dans les adultères. Elle aime son mari. Tout va bien en apparence, mais elle a commis un écart avec un type, cuisiniste, celui qui a retapé leur cuisine et s’est tapé par la même, la maîtresse de maison. C’est Laurent Stocker qui tient ce rôle de l’amoureux fou transit, l’amant qui ne pense qu’à Karin Viard. Il est excellent Laurent Stocker.


Parmi les invités, il y a le  couple : Patrick Bruel – Marina Fois. Lui est cancérologue et ne supporte plus de devoir annoncer à ses patients qu’ils vont mourir. Il n’en peut plus. Il masque sa souffrance derrière son humour et passe son temps à raconter des blagues, qui ne font plus rire sa femme, gynécologue qui se demande si elle ne va pas finir par le quitter pour se barrer avec son amant. Elle aussi en a un !


Emmanuelle Seignier et Christopher Thompson traversent une crise. Elle voudrait se lancer dans l’art mais lui n’y croit pas. Il ne la soutien pas. Forcément, elle est exaspérée par son attitude. Cet avocat travaille avec Karine Viard. Très sur de lui, un peu trop d’ailleurs, un peu pédant, trop cassant avec sa compagne, il pourrait bien finir par la perdre!


Autour de la table, encore Marina Hands – Patrick Chesnais. C'est la sœur de Karine Viard. Elle est à la colle avec ce type de 30 ans plus vieux qu’elle, juste pour enquiquiner son monde, parce qu’elle s’en fout des apparences, ou plutôt parce qu’elle recherche un père absent, alors un mec plus vieux, c’est l’idéal!

Ce père, c’est Pierre Arditi. Il a largué sa femme il y a quelques années pour partir avec une jeunette, ce que sa fille Marina Hands ne lui a jamais pardonné, contrairement à son autre fille Karine Viard. Autant dire que ce père n’est pas le bien venu dans ce repas! Reste la prof de flamenco, une espagnole tonitruante pleine de vie, mais qui dissimule un secret. Elle se retrouve invité en désespoir de cause, parce que Karine Viard, qui aime les repas bien réglés, fait gaffe à l’équilibre homme-femme, et comme une des convives s'est désistée, alors il a fallut la remplacer pour avoir un compte rond… mais celle qui a décommandé va finalement venir, alors il y aura une personne de trop. Oui, préparer un repas réussi, c’est en apparence facile, mais finalement, ça ne l’est pas tant que ça !

 

Voilà présenté la petite troupe. Reste plus qu’à montrer dans ce film choral à quel point on vit dans un monde ou l’hypocrisie règne en maître absolu. On croit qu’on est tous des amis, mais ça n’empêche pas les petites ou grosses trahisons. En apparence, lors de ces dîners, on joue à faire semblant, à faire croire que tout va bien. On laisse ces problèmes et ses jalousies de coté. Ca s’appelle la politesse, mais des fois, le vernis craque ! On pourrait croire que cette réunion va se terminer en règlement de compte, complètement hystérique, mais non, le but n'est pas de faire une BUCHE 2. On est ici entre gens bien éduqués. On se surveille. On ne dépasse pas certaines limites. On se lance des piques, mais ça s’arrête là! Avec LE CODE A CHANGE, ne vous attendez pas à une comédie ponctuée de gags en cascades. C’est beaucoup plus subtil, tellement subtil, que l'on fini par s’ennuyer sévèrement, un peu comme les invités de ce dîner. Par politesse, on ne le dira pas à Danièle Thompson. On saluera juste à quel point sa démonstration est brillamment menée, malgré l'absence de dialogues cinglants. Entre situations coquasses et épisodes carrément émouvants, on regrettera le coté lisse, gentillet et non tranchant de ce film. C’est un peu dommage ! Par contre, s'il est un point sur lequel on fera preuve de franchise, c'est sur la distribution et le jeux des acteurs: tous sont excellent, Patrick Bruel en tête !

 

 


BANLIEUE 13 ULTIMATUM:

Un YamaTaxi 14!

 



Voilà un succulent vidéoclip extra long qui pourrait tourner en boucle sur MeuTV ! Oui, des images défilent à cent à l’heure, images portées par une excellente bande son millésimé Caille, Rap et Rnb non stop, du premier choix à savourer pendant 1h1/2 !  Donc, soyons franc, BANLIEUE 13 ULTIMATUM, ce n’est pas du cinéma, tout juste un divertissement aussitôt vu aussitôt oublié. En effet BANLIEUE 13 ULTIMATUM ne brille pas par son scénario, écrit par Luc Besson en personne. La réalisation est l’œuvre de Patrick Alessandrin, ex assistant réalisateur de Besson sur Subway. Il a ensuite réalisé un documentaire pour la télé sur le Grand Bleu, avant de se lancer dans le long métrage en signant notamment AINSI SOIENT-ELLES, 15 AOUT et MAUVAIS ESPRIT.

 

Exit donc la comédie de mœurs et vive l’action à tout prix. Car BANLIEUE 13 ULTIMATUM n’est rien d’autre qu’un film à voir uniquement pour les scènes de baston et les courses poursuites à pieds, pour le coup, des séquences intensives extrêmement bien chorégraphiées et mises en scène. Impossible en effet de rester insensible à la performance de David Belle. Ce type est un martien, un mec qui défie les lois de la gravité. Ces exploits sont tout simplement bluffant! Découvert par Besson, ce cascadeur a initié les fameux Yamakasi. Pour des raisons obscures, il a créer son propre mouvement : ‘Le Parkour’. Si le nom diffère, la discipline reste la même. Il s’agit de se déplacer le plus rapidement possible en milieu urbain. Pour descendre d’un immeuble, les ascenseurs, David Belle : connaît pas ! Son truc, c’est plutôt d’escalader les façades et à l’occasion, de sauter de toit en toit! David Belle est par exemple capable de se jeter dans le vide depuis le balcon d’une tour situé au 25ème étage et de se rattraper à une minuscule rambarde, avant de rebondir et d’atterrir dans le salon d’un appartement situé 3 étages plus bas ! Pas d’effets spéciaux dans ses cascades, juste une grosse dose de folie, d’allégresse et de lucidité en même temps qui permettent à cet homme volant de s’éclater dans des films comme BANLIEUE 13.

 

Dans cette suite, il fait une nouvelle fois équipe avec Cyrille Raffaelli, autre taré sorti du même moule. Ils se sont connus sur le premier volet de la franchise lancée par Besson. C’est donc avec plaisir qu’ils se retrouvent pour contre carrer les plans d’un fielleux homme de l’ombre du gouvernement français. Au passage, on se demande ce que fout Philippe Torreton dans le costume de Sarkozy. Il est moins crédible en président de la république française que les amateurs qui jouent leur propre rôle dans le film ! Fin de la parenthèse, revenons à l’intrigue. L’objectif du vilain: ramasser un gros pactole en mettant en place une escroquerie au bout de laquelle  le président de la république devra prendre la décision de faire sauter 5 tours de la banlieue 13, la reconstruction de la banlieue revenant ensuite immanquablement au commanditaire du bandit en col blanc! je vous le disais au début et ça se confirme, si le scénario est ras les pâquerettes, l’adrénaline ventilée dans ce film atteint des sommets. Une dynamique renforcée par les décors (le film a été tourné presque entièrement en Serbie, et Patrick Alessandrin le cinéaste de préciser : « Belgrade a une ambiance incroyable. Alors qu'on faisait un film assez dur sur la violence de la banlieue, on a du faire des annonces télé, radio et presse pour prévenir la population que des bombes allaient exploser, qu'il y aurait des tirs de mitraillettes, que des hélicoptères voleraient au-dessus de leur building, sinon les gens auraient flippé. Il y a dix ans, ce pays était encore en guerre ! ». Et quoi de mieux en effet, pour matérialiser une banlieue parisienne devenu un immense ghetto, que de planter des caméras dans un décors naturel pratiquement en ruine.





 


La Panthère Rose 2:

une panthère marron!



Oui marron, brune parce que ce film en a la couleur, et c’en est: de la m…. ! Quelle horrible horreur ! Quelle tristesse. Quel film inutile ! Pauvre inspecteur Clouseau ! Si d’antan, les facéties de Peter Sellers avaient le méritent de nous faire marrer, dites vous bien qu’aujourd’hui, vous resterez complètement insensibles face aux pitreries de Steve Martin. Pour lui, incarner un personnage enfantin et innocent comme l’inspecteur Clouseau revient à en faire un débile mal habille. Et pour couronner le tout, il joue au français qui essaye de parler anglais avec un accent détestable. Certes, Clouseau était belge et possédait déjà ce travers du temps de Sellers. Mais c’était autrement plus fin. Ici, c’est juste insupportable.

 

 

Seul le générique en animation rempli ses promesses. Pour le reste, vous pouvez passer votre chemin et à la limite, faire tourner en boucle sur votre Ipod la musique créée par Henri Mancini ! Vous aurez nettement plus de plaisir qu’en regardant ce machin pas drôle, ponctué de gags éculés, comme celui du contractuel qui n’arrive pas à planter son PV sur le pare brise d’une automobile parce que le conducteur actionne les essuie-glaces ! Le burlesque, oui, mais le grotesque déjà vu quinze mille fois, non ! Et ce n’est pas tout. Pour vous faire rire, Clouseau va s’assoir sur la coiffe du pape, jouer les pyromanes à répétition dans un resto italien… etc…

 

 

Dans ce film, on ne mise pas sur la finesse. Vous me direz qu’avec Jean Reno au générique, il ne fallait pas s’attendre à un film subtil. Il campe Gilbert Ponton le gendarme pataud plus ou moins bras droit de Clouseau. Une chance que John Cleese passe dans ce Paris de carte postal lamentable! Seul le Monty Python, qui incarne Dreyfus, le supérieur de Clouseau, s’en tire plus ou moins bien dans cette nunucherie sans nom ou l’intrigue policière est bien évidemment reléguée au second plan. On ne peut même pas se retrancher la dessus pour éviter de trouver le temps long. De nombreux larcins sont commis par l’ignoble Johnny Hallyday. Ce dernier va même jusqu’à subtiliser le célèbre cailloux rose. C’est en tout cas ce que tout le monde croit, sauf Clouseau qui devra affronter les médias, sa hiérarchie et surtout ses collègues de la dream team internationale pour prouver que Johnny n’est pas le coupable…. Pour débusque le voleur, il ne faut pas chercher le cerveau, mais la cervelle !  Malheureusement, force est de constater que de la cervelle, cette  PINK PANTHERS 2 en manque cruellement !


 


 


La Frontière de la Daube!




Pas d'erreur: Philippe Garrel s'est planté de titre, ou alors l'imprimeur des affiches et le type chargé du générique lui ont fait une farce. C'est pas LA FRONTIERE DE L'AUBE mais la frontière de la daube que ce film s'appelle! Et pourtant ce long métrage est délicieusement beau. Vous me direz que ça ne fait pas tout et pourtant, il faut insister sur ce noir blanc magnifique, sur la qualité des éclairages, de l’image en général, de la photo, des cadrages…etc... Esthétiquement parlant, ce film est absolument sublime. Alors biensur, quand on souligne ce genre de qualité d'entrée, on se dit que le reste ne doit pas être très top! Plaisanterie! Le reste est raté, et c'est rien de l'écrire! Sérieusement, LA FRONTIERE DE L’AUBE est fondamentalement grotesque. Philippe Garrel nous raconte une histoire imbuvable (une histoire vraie...!) ou un photographe joué par Louis Garrel (son fils) se tape l’actrice Laura Smet qu’il venait shooter. Un photographe qui sort son petit oiseaux, ça c’est du cliché ! Mais le pire, c’est quand le cinéaste développe ensuite une nunucherie sur les tourments de l’amour, amour évidemment impossible entre ces 2 êtres que tout sépare. Quitte a briser le suspens inexistant, laissez moi vous raconter la suite et même la fin: Laura Smet et ses 3 mimiques finira par se suicider à cause de cet apôtre de photographe qui l’a plaqué pour revenir dans les bras de son ex copine! Comble du ridicule, le photographe sera, dans la deuxième partie du film, hanté par la vision de la starlette. C’est là ou ça foire complètement. Philippe Garel s’essaye au cinéma fantastique, entre guillemet, mais c’est tellement mal fait, mal amené, que l'on fini par se marrer, ce qui n'est évidemment pas le but! LA FRONTIERE DE L’AUBE n’est pas une comédie, mais tout de même, quand Laura Smet apparaît dans des miroirs, telle la vierge et susurre à son bien aimé: 'rejoints-moi. Notre amour est éternel. Tu ne peux pas me laisser seul comme ça', et autres balivernes, franchement, plutôt que d’être dépité, on préfère en rigoler ! Celà dit,  vaut mieux voir un film raté avec un cinéaste qui a essayé quelque chose mais qui s'est planté, qu'un ignoble immondice comme la PANTHERE ROSE 2!




 

ELEVE LIBRE...

de se faire empapaouter!


 


Y a pas à tortiller du fion, les belges n’ont pas leur pareil pour pondre des comédie particulièrement acides, extrêmement bien menées. ELEVE LIBRE de Joachim Lafosse ne déroge pas à la règle. Ici, le spectateur va partir explorer les zones troubles de l’âme humaine, en l’occurrence la perversité, la perversion, la manipulation. Au final, ELEVE LIBRE est sans contestation possible, le meilleur film jamais réalisé sur ce sujet, un vrai chef d’œuvre !


En gros, ELEVE LIBRE raconte l’histoire de Jonas, 16 ans, en échec scolaire. Il pense pouvoir faire carrière dans le tennis, mais il se plante aux portes de la sélection nationale. C’est alors que sa mère le met en contact avec un ami, un érudit : Pierre, un trentenaire, très sympa…. Trop sympa pour être honnête! En effet, Jonas, le naïf, ne sait pas encore qu’il va se retrouver au cœur d’une méchante manipulation. Au début, Pierre est extrêmement touché par la situation de Jonas, alors il le prend en main, lui donne des cours de français, de maths. il lui transmet son savoir.  Pierre connaît énormément de choses. Sa culture semble sans limites, et il a tellement envie de voir Jonas réussir à ses examens, examens que le jeune homme doit repasser en candidat libre. C'est pour ça que Pierre s’investi pleinement dans son nouveau rôle de prof. Tout se passe bien, à tel point que Jonas emménage chez Pierre. Du coup, il en profite pour faire connaissance d’un couple d’ami de Pierre, des amis assez porté sur le sexe. Régulièrement, on cause fellation, voyeurisme, échangisme, orgasme…etc… Tout ça reste bon enfant. Le ton est léger. On rigole. ET puis, on commence à entrevoir des trucs pas clairs. Assez curieusement, tout se passe hors champ. Ce que l’on ne voit pas sur l’écran, on l'imagine et c'est ce qui provoque sans doute le rire. Et pourtant, plus ce pauvre Jonas s'enlise, plus on est mal à l'aise pour lui, plus on continue à se marrer jusqu'à un moment charnière, ou là, le rire se fait jaune. Dès lors, le spectateur n'a plus qu'une idée en tête: vouloir entrer dans le film pour tirer ce pauvre Jonas des griffes de cet affreux trio de pervers diaboliques qui se sont bien amusé avec leur proie.


ELEVE LIBRE commence comme une farce et se termine comme une mauvaise blague ! Selon Joachim Lafosse, réalisateur scénariste, son film est là ‘pour pousser le spectateur à s’interroger sur la notion de perversion. Pour qu’il y ait un pervers', dit-il, 'il faut une victime, qui accepte de rentrer dans son jeu. Cette victime a toujours le choix de sortir du jeu, d’ou le titre du film. ELEVE LIBRE est un long métrage qui pose aussi la question des limites. Etre adulte, c’est être capable de dire non, mais pour cela, il faut que l’on nous est transmis la nécessité de penser ces limites, afin de pouvoir les poser plus tard.’ Joachim Lafosse reprend en fait une pensée du psychanalyste André Green et la matérialise dans son film, parce que le cinéma, pense-t-il, ça doit servir à ça, à divertir et à réflèchir.  Et voilà comment derrière l’aspect comique de ELEVE LIBRE, on oubliera pas après la projection de repenser à la deuxième lecture, nettement plus sérieuse celle-ci. ELEVE LIBRE, une vraie réussite signée Joachim Lafosse avec Jonas Bloquet, Jonathan Zaccaï, Yannick Reinier. A voir d'urgence!



 


RICKY :

le bébé Redbull!




Une femme ordinaire élève seule, sa fille de 8 ans ordinaire. Elle rencontre sur son lieu de travail ordinaire, un homme ordinaire. Ils subissent de plein fouet un coup de foudre ordinaire. Les mois passent. Dans cette famille recomposée ordinaire, un évènement extra ordinaire va survenir, la naissance d?un petit ange, Ricky, un charmant bébé qui va bouleversé leur vie ordinaire.

 

En dévoiler plus sur RICKY serait criminel. Que dire alors ? Ben peut-être insister sur le fait que pour la première fois, François Ozon s'est offert une incartade dans le cinéma fantastique. RICKY n'est pas un film comme les autres parce que Ricky n'est pas un bébé comme les autres, et comme François Ozon n'est pas un réalisateur comme les autres, il s'est d'emblée tourné vers un caïd en effet spéciaux pour être certain qu'il pourrait réaliser ce film pour un budget raisonnable. C'est ainsi que Pierre Buffin, connu pour son travail sur Matrix Reloaded, the Dark Knight et j'en passe, s'est intéressé de près à cette adaptation de la nouvelle de Rose Tremain, intitulée Moth (léger comme l'air en français).

 

Coté casting, François Ozon a osé confier le rôle de la mère à une actrice 'débutante', Alexandra Lamy qui pour l'heure n'a brillé que dans quelques comédies, l'image de la série courte 'un gars une fille' lui collant toujours trop à la peau. Excellente Alexandra Lamy qui, avec ce rôle, a enfin la possibilité de montrer toute la palette de son jeu. Qu'elle soit dans l'émotion, la tristesse, la déprime, la colère, la joie de vivre, l'euphorie,elle parvient a donner l'épaisseur nécessaire à son personnage. Femme lionne dans un premier temps qui veut tout faire pour protéger sa progéniture, elle devient progressivement femme enfant. Elle s'amuse avec son bébé, comme une petite fille s'amuserait avec sa poupée. Pour lui donner la réplique, Sergi Lopez, l'acteur fétiche de Manuel Poirier qui campe ici un type amoureux, qui a envie de fonder une famille mais cet homme sera profondément blessé à cause de l'attitude de sa compagne. Impeccable Sergi Lopez,toujours très juste dans son interprétation. Enfin, il y a les enfants. Le bébé et sa charmante bouille, un peu rondelette. Ce n'est pas un animatronic mais un vrai bébé. L'équipe de tournage a du s'adapter à son rythme, à ses siestes, à ses biberons. Mais comme il est joueur, François Ozon de confirmer qu'il suffisait de 3 ou 4prises pour obtenir ce qu'il désirait. Enfin, la gamine, Mélusine Mayance est incroyable. On la sent très en colère, profondément inquiète. Chacune de ses apparitions à l'écran fout la frousse. Pauvre petite fille qui a été abandonnée par son père, qui doit partager sa mère avec 2 nouveaux venus,un homme et un demi frère. On se demande si elle ne va pas se rendre coupable d'un crime odieux. En tout cas, elle pourrait bien passer à l'acte. C'est là ou RICKY est fort et puissant. Au début, François Ozon nous fait du Manuel Poirier, l'effet Lopez sans doute. Il se concentre sur cette pauvre femme, sur le misérabilisme de sa situation, sur une rencontre qui se conclue dans un WC glauque d'uneusine. Il montre la vie, simple, dure, et pas très reluisante de ces gens. On se dit qu'il va nous pondre un bon gros drame sur la violence conjugale ou enfantine. Et sans crier gare, il prend une autre voix, celle du fantastique. Plaisir garanti. En toute sincérité, si vous avez dans l'idée d?aller voir ce film en salle, (et vous seriez idiot de passer à coté),je vous déconseille très fortement de vous renseigner plus avant. Ne regardez pas la bande annonce. Ne lisez rien de plus. Allez voir RICKY, un point c'est tout !


 




EDEN A L’OUEST:

Amen,

Costa-Gavras

est de retour !


 

 

Dieu que ça fait du bien de voir un excellent film de temps en temps, un long métrage intelligent, qui incite à la réflexion, tout en n’oubliant pas d’amuser le spectateur. Pour ceux qui se réfugient trop rarement dans une salle sombre, laissez-moi vous dire que vous allez trouver votre paradis si vous allez voire EDEN A L’OUEST.

 

Petit rappel. Costa Gavras, cinéaste majeur, tendance dénonciateur, s’est souvent inspiré de faits réels pour mettre en scène des chefs d’œuvres. Qu’il s’attaque à l’appareil politique, comme dans sa trilogie Z, L’AVEU et ETAT DE SIEGE, qu’il s’indigne contre la dérive des média via MAD CITY, qu’il se penche au chevet d’un chômeur psychopathe dans LE COUPERET, ou qu'il égratigne l’Eglise et son silence coupable pendant la seconde guerre mondiale dans AMEN, à chaque fois, c’est avec talent et brio qu’il a signé des films qui resteront dans la mémoire du 7ème art. Et nul doute que son EDEN A L’OUEST ne manquera pas lui-aussi de faire date dans les anales du cinéma.

 

Cette fois, Costa Gavras nous raconte le trajet insensé d’un clandestin. Arrivé en Espagne par la mer, il va d’abord se réfugier au Paradis. C’est le nom d’un hôtel de luxe. Sans argent, sans habit, Elias (c’est son nom) va tenter de se fondre dans le décors. Autant ça paraît très facile lorsqu’il s’échoue sur une plage de nudiste, autant une fois dans l’enceinte de l’hôtel, ça va se compliquer. Il va devoir jouer à cache-cache avec les responsables de l’établissement, avec les clients, et avec la police bien sur. Très vite, pour survivre dans cet environnement, il va devoir ruser pour duper son monde. Recueilli par une cliente qui a envie de prendre un peu de bon temps avec lui, Elias va croiser un magicien. Après avoir participer à son spectacle, ce dernier lui laisse sa carte et lui propose de venir le voir à Paris. C’est donc désormais son objectif : PARIS ! Avec ces quelques notions de français, le voilà donc qui parvient à fuir cet Eden pour entamer une incroyable odyssée, un parcours semé d’embûches ou, à cause de sa naïveté, ce doux rêveur va connaître l’enfer, avant d’atteindre son but.

 

Notez que si le sujet du film est grave, le ton, lui, n’en demeure pas moins léger. C’est la grande force de ce long métrage : décrire la situation dramatique des sans papiers, sans sombrer dans le pathos! Souvent en proie à de faux espoirs, leurs illusions partent bien vite en fumée. Costa Gavras dénonce le travail au noir, pour ne pas dire l’esclavage en France. Il montre comment les clandestins sont exploités, manipulés et il n’oublie pas aussi de mettre une petite tape sur le problème des SDF, obligés de camper en plein Paris. En injectant pas mal d’humour, son message passe avec encore plus de force et de puissance. Attention, l’Odyssée d’Ellias n’est pas celle d’Homère ! même si, comme le confie Coasta Gavras : " Mon personnage traverse, un peu comme Ulysse, la mer, puis les épreuves, puis les tempêtes. Il affronte les monstres modernes et bouscule les mythes de notre époque." Rappelons également que tout comme son personnage, Costa Gavras a immigré à Paris. C’était en 1956. Originaire de Grèce, le cinéaste a voulu avec Jean-Claude Grumberg, son co-scénariste, que le film soit un hommage à ceux qui comme lui, "sont venus en France malgré les embûches et les tempêtes". Mais attention, il insiste :EDEN A L’OUEST est son film le plus personnel mais n’est pas une autobiographie. En tout cas, c’est une vraie réussite, portée qui plus est par Ricardo Scarmacio, acteur italien très prometteur déjà vu dans ROMENZO CRIMNALE entre autre. A noter la présence d’Eric Caravaca dans EDEN A L’OUEST, excellent dans le rôle du responsable de l’hôtel, un type ignoble qui va se rendre coupable d’un viol!

 

 

 

 



LA LEGENDE DU
PAS PEUREUX DESPEREAUX



Depuis que Mickey a vu le jour, les souris et les rats n’ont cessé d’inspirer les animateurs et autres créateurs de dessins animés. Se souvenir de Bernard et Bianca ou plus récemment, du héros de Ratatouille, Rémy. Et bien il faut désormais compter avec Despereaux Tilling, la version souris naine de Dumbo! Despereaux, une souris aux grandes oreilles, enfin plutôt UN souris curieux, courageux et téméraire, autant dire, UN souris bien différent de ces congénères. Despereaux ne connaît pas la peur, encore moins la crainte. Et voilà comment il va faire le désespoir de sa famille, et de toute la communauté de souris qui vivent dans le château d’un Royaume enchanté. Car, oui, il était une fois, un merveilleux Royaume ou chaque année, l’on célébrait LA SOUPE la plus succulente au monde. De partout l’on venait goûter la nouvelle recette. Et ce jour là n’échappa pas à la règle. Alors que le chef en était encore à peaufiner sa création, un petit rat pirate, Roscuro le voyageur, accosta avec son maître dans ce royaume. Alléché par l’odeur, le gourmand Roscuro se risqua à tremper ses moustaches dans l’assiette de la Reine. Enfer et damnation ! A la vue de l’animal, la reine fut prise d’une crise cardiaque. Ni une, ni 2, le roi, inconsolable après le décès de sa tendre, annula à jamais cette fête de la soupe. Pire encore, il déclara les rats et les souris hors la loi et les fit même chasser du Royaume. Mais les choses n’allaient pas tarder à changer avec la naissance de l’intrépide Despereaux.


LA LEGENDE DE DESPEREAUX, un animé à l’imagerie très proche de celle présente dans les illustrations des comptes pour enfants d’antan. Mais ce qui est vraiment réussi, c’est qu’on navigue entre 3 univers résolument différents. Chez Mouseworld, les couleurs sont douces et chaudes. La lumière inonde l’endroit. Ici, on court dans tous les sens. On est face à une société un peu agitée, mais bien organisée. On fait preuve de créativité. Les ustensiles humains sont recyclés. C’est ainsi que des tiroirs de commode servent d’immeubles, qu’une théier peut devenir un puits, etc… Ratworld ressemble plus à une décharge publique. Ici, c’est le règne de la saleté. Dans ce monde de barbares, avec ses couleurs vives et ses nombreuses zones d’ombres, seul le chef de ces fielleux, qui déteste la lumière et les humains, est respecté. Enfin, reste le château, imposant décors, puisque tout est démesurément grand. Les pièces sont gigantesques. Les couleurs sont celà dit plus terne, et pour cause, il fait toujours gris. Tout le monde est triste et il faudra qu’une relation d’amitié naisse entre Despereaux la souris qui se rêve chevalier et la Princesse désabusée pour que ce Royaume retrouve son panache d’autrefois et ses couleurs éclatantes.


Tout au long du film, on passe donc d’un univers à l’autre en se laissant porter par le récit d’André Dussolier, qui nous compte les exploits de Despereaux. On regarde avec un oeil amusé, cette fable enchanteresse, délicieusement belle et particulièrement magique. Notez que l’animation est de très bonne facture. Souvent, les images numériques sont d’une froideur extrême, affreusement lisses, désespérément laides et  impersonnelles. Et bien là, pas du tout, et ce, grâce à une palette de couleurs d’une subtilité incroyable. Et ce n’est pas tout. Dans ce film, il n’y a pas trop d’effets théâtraux, ni de grimaces, ce genre de choses qui pullulent dans les animés. Les animateurs ont vraiment focalisé sur l’essentiel, les regards, les échanges entre personnages, les expressions sur les visages. Tout ça est décidément très fin. LA LEGENDE DE DESPEREAUX ,le plus petit des grands aventuriers est sans nul doute,le plus beau film d'animation depuis bien longtemps.

 



L'Etrange Histoire de
Alien Button







On connaissait tous le talent de David Fincher, mais désormais, il faut parler de génie. En effet, qui n'a pas flippé devant SEVEN, qui ne s'est pas brûler des millions de neurones devant THE GAME, qui n'a pas été intrigué par FIGHT CLUB, qui n'est pas devenu claustrophobe après la vision de PANIC ROOM, qui n'a pas été subjugué par la traque du Jack l'Eventreur de l'Amérique dans ZODIAC? Que voilà bien des questions. Il en est toutefois encore une en suspend: qui pourra se targuer de rester insensible devant cette histoire d'amour impossible comptée dans la saga BENJAMIN BUTTON ? Personne, pas même les coeurs de pierre. Car David Fincher et son scénariste Eric Roth ont su saisir la moelle de la nouvelle originale écrite par F.Scott Fitzgerald, un texte qui est longtemps resté jugé inadaptable au cinéma. Cela fait en gros 40 ans que l'on y pensait mais à chaque fois, les producteurs reculaient, jusqu'à aujourd'hui. Et quand on voit le résultat, l'on comprend mieux pourquoi cette valse hésitation, pourquoi ce film ne relevait jusqu'alors que du fantasme. En effet, pour raconter cette fable, tout en restant réaliste, cela demande un budget extravagant. Il faut financer une équipe technique démesurée, se payer des vedettes pour attirer les spectateurs, ne pas lésiner sur les effets spéciaux, et encore dépenser sans compter en costumes et autres décors pour retranscrire avec le plus d'exactitude possible les époques traversées par le héros. Donc, tout ça, ça coûte bonbon, mais au final, l'investissement devrait s'avérer rentable car ce film est remarquable.

 

L'ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON commence dans les années 2000, à la Nouvelle Orléans dans un hôpital. En attendant que l'ouragan Katrina s'abatte sur la ville, une femme âgée, étendue sur son lit de mort, demande à sa fille de lui lire le journal intime écrit par un certain Benjamin Button. L'histoire commence par cette courte phrase : « Curieux destin que le mien ». Immédiatement, le spectateur est catapulté dans la même ville, en 1918. La guerre vient de se terminer. Partout dans les rues, les gens sont en liesse. Dans une maison, une femme vient d'accoucher d'un étrange bébé, pour ne pas dire, d'un monstre. En plus, cet Alien a eut raison d'elle. La mère morte, le mari désespéré à son chevet, un drame se met gentiment en place. L'homme n'a pas le temps de se remettre qu'il est frappé d'effroi en découvrant son enfant : un bambin au corps fripé, un bébé rongé par l'arthrose, couvert de ride. Ces os sont identiques à ceux d?un vieillard: normal, ce bébé a 80 ans! Ni une ni deux, le père emporte l'enfant et l'abandonne avec une vingtaine de dollars, sur le perron d'une pension, sorte de maison de retraite tenue par un couple de jeunes noirs. Immédiatement, Queenie la tenancière, recueille cet enfant et décide de le prendre sous sa coupe. Malgré le caractère monstrueux du bébé, elle décide de lui apporter tout l'amour dont il a besoin. A ce moment là, les médecins lui promettent que l'enfant ne va pas vivre très longtemps. Mais force est de constater que ce bébé, non seulement s'accroche à la vie, mais en plus, rajeunit ! Et voilà comment Benjamin Button va vous raconter ensuite sa saga, 80 ans d'une vie trépidante, bien remplie, riche en rencontres et en émotion, une vie ou il comprendra très vite que quand on est différent, on doit vivre avec sa différence. Ce film est une ode à la tolérance, mais pas uniquement, il est avant tout une formidable histoire d'amour impossible. Car malgré son étrangeté, Benjamin Button va tomber amoureux de Daisy (Cate Blanchette). Mais imaginez une petite fille de 12 ans dans les bras d'un vieillard de 70 ! Ca ne se fait pas. Alors ils devront attendre d'avoir la quarantaine pour consommer. Entre temps, Benjamin Button aura fait le tour du monde sur un remorqueur, connu la 2ème guerre mondiale, vécu une nouvelle rencontre savoureuse avec Tilda Swinton, qui joue la femme d'un diplomate en poste en Russie. De retour au Etats Unis, il retrouvera Daisy, devenu un petit rat de l'opéra. Au delà de la romance, ce film aborde d?autres thèmes qui ne manqueront pas d'émouvoir le spectateur :la différence, l'abandon, la volonté de se racheter, la paternité, la solitude et surtout, la mort, celles qui frappe nos proches et nous rend triste mais aussi la nôtre, celle qui nous effraie et apeure notre âme soeur.

 

L'ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON, un film tout bonnement exceptionnel et à plusieurs titres. Déjà, évacuons les effets spéciaux. Ils sont saisissants, tellement bien fichu qu'on ne les remarque même pas, et pourtant, le film en est truffé. Ensuite, malgré l'aspect fable, David Fincher a voulu, plus que tout, ancrer le parcours incroyable et hors du commun de cet homme dans un contexte à chaque fois bien réaliste. Les décors, les costumes, les objets: tout est juste. Que l'on soit à la Nouvelle Orléans en 1918, à Mourmansk en 1942, à New York dans les années hippy, à Paris à la même époque: tout est parfait. Coté casting, pas d'erreur. Le choix de Brad Pitt, pour incarner Benjamin Button, est vraiment le bon. Brad Pitt est un acteur époustouflant. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les 2 hommes ont déjà travaillés sur 2 films ensemble avant celui là (Seven et Fight Club). Ici, qu'il soit grimé en vieillard ou qu'il prenne une apparence plus juvénile, Brad Pitt joue juste. Il donne cette profondeur, ce mélange de désespoir et de lucidité qui font de ce personnage un sage bien avant l'heure. Excellente performance de Brad Pitt mais de tout le reste de la distribution, de Cate Blanchett à Tilda Swinton (un peu trop discrète... on ne la voit qu'une vingtaine de minutes, dans l'épisode russe, c'est dommage). Franchement, les grands films sont rares au cinéma, alors malgré la durée (160 minutes), n?hésitez pas à vous plonger dans  les rencontres, les découvertes, les amours, les joies et les drames de Benjamin Button. Son histoire est tellement touffue et riche en rebondissements que vous ne verrez pas le temps passer ! L'ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON, en 2 mots : un chef d'oeuvre!

 

 

 


PICNIC… douille,

c’est lui l’andouille!


 

 

  

"Le cinéma roumain est en plein renouveau." Voilà une phrase qui revient très souvent dans la bouche des spécialistes du cinéma roumain. Vous me direz que mise à part Cristian Mungiu auréolé d’une palme d’or pour 4 mois 3 semaines 2 jours, aucun nom de réalisateur ou titre de film roumain sorti dans les 2 dernières années dans nos contrées ne vous vient à l‘esprit! Cherchez pas, c’est normal: y en a pas! En tout cas, jusqu’à aujourd’hui! Car désormais, il faut compter avec PICNIC de Adrian Sitaru. Que je vous mette en garde avec ce remerciement du cinéaste adressé à Lars Von Trier sans qui, dit-il, il n’aurait jamais pu faire ce film. Dès la première scène, vous comprendrez. Absence totale de musique, caméra subjective souvent tremblotante et virevoltante, très peu de coupes, des gros plans en pagailles, des très gros plans encore plus nombreux, des gestes anodins filmés en alternant les ponts de vus! Voilà en gros de quoi est fait ce film! Un bon vieux dogme 95 qui, cela dit, vous laissera un arrière goût de reviens-y!

 

En effet, ici, on se retrouve directement plongé dans la vie perturbée de Mihai et Lubi. Ils sont amants depuis un an. Si Lubi a de la peine a quitter son mari, Mihai se voit déjà en train de partager sa vie avec sa tendre et douce, et ce malgré leurs disputes à répétition. Et cette après-midi là n‘échappe pas à la règle! Toutefois, sans doute pour s’aérer un peu, les 2 tourtereaux ont décidé de passer leur dimanche au bord d’un lac, histoire de pique niquer. Alors que Lubi conduit, l’ambiance entre les 2 devient électrique, surtout au moment ou Mihai annonce qu‘il a démissionné! Mihai est prof, l’occasion pour le cinéaste de décrire un système éducatif roumain corrompu. Parce que le directeur de son établissement lui a demandé de rehausser une mauvaise note donnée à l’un de ces élèves fils de bonne famille, Mihai annonce à sa bien aimée qu’il a choisi de quitter son travail. Lubi est visiblement dépassée par l’excès de moralité dont fait preuve Mihai. Et puis surtout, elle s’interroge. De quoi vont-ils vivre si il a abandonné son boulot? Plus tard, la conversation tourne autour de la prostitution, un fléau en Roumanie. Alors qu’ils sont en train de rouler sur un chemin de terre, la jeune femme, perturbée et particulièrement énervée, percute une piétonne. La voiture s’immobilise. Ils descendent, la fille qu’elle vient de renverser est visiblement morte, Très légèrement vêtue, ils en déduise que c’est une prostituée. Le ton monte entre Mihai et lubi. Il faut dire que Mihai voudrait emmener la morte à l’hopital tandis que Lubi, elle, préfèrerait enfourner la fille dans le coffre de la bagnole, pour s’en débarrasser plus loin. Alors qu’ils s’apprêtent à commettre l’irréparable, la prostituée se réveille. Décidément, ce qui devait être un sympathique pique-nique va se transformer en un dîner sur l’herbe complètement foireux.

 

Moralité, lâcheté, manipulation, humour, tension, tels sont les ingrédients qui composent ce film, l’une des toutes bonnes surprises de ce début d’année. PICNIC, un long métrage un peu court ou en moins d’une heure et demi, la messe est dite. Porté par un trio d’acteur remarquable, le spectateur aura bien de la peine à décrocher et n’aura de cesse de se demander comment cette après midi va se terminer: dans un bain de sang ou au contraire, par une partie de jambe en l’air à 2, à 3 ou à 4?

 

 

 

 

 

 

VOLT, un Truman Chiot!



 

 

Et choux avec ça! Première réalisation de Chris Williams, Volt, (Bolt en VO), marque un tournant chez Disney. Bolt, le premier film à avoir été conçu et produit sous l'égide de John Lasseter, créateur des Toy Story et autres 1001pattes ou Cars, est surtout le tout premier animé réalisé en 3-D du début à la fin. Et pour une première, Mickey peut bomber le torse! Ce film est particulièrement réussi.

 

Pour tout dire, Bolt est un adorable chien, un petit berger américain blanc star de cinéma mais il ne le sait pas. Vous allez me dire que ça ressemble à s’y méprendre au Truman Show de Peter Weir, film ou Jim Carrey campait un homme heureux, étouffé par tout ce bonheur, et qui, à force de se sentir épié, allait finir par découvrir qu’il n’était rien d’autre que le héros sans le savoir d’un show télé à succès: un pantin quoi! Pour Bolt, c’est exactement la même histoire! Bien sur que le cœur de cible (les 6-10 ans) n’a sans doute jamais entendu parler de ce film excellent au demeurant, mais John Lasseter, oui. En responsable de projet avisé, il n’a pas hésité à pomper quasiment intégralement la trame du Truman show. Il propose ainsi aux enfant à voir un divertissement qui les ravira immanquablement. Les parents aussi ne seront pas en reste, redécouvrant avec amusement cette histoire qu’ils connaissent peut-être déjà. Notez que John Lasseter a toutefois un peu modifier le propos. ça fait parti de ces fondements pour rencontrer le succès au box office. Selon lui, je le cite, « pour faire un bon film d’animation, il faut réunir 3 ingrédients majeurs: une histoire captivante, des personnages attachants, et un monde crédible. Et puis, il faut créer le lien avec le public, en montrant aux gens quelque chose de familier, mais d'une manière complètement inédite! »

 

Ici, Bolt est donc un chien heureux. Il est le compagnon de Penny, une charmante jeune fille. Bolt a des super pouvoirs, des yeux lasers, un grognement terrible, une vitesse de pointe incomparable. Tout ça, il le doit au père de Penny, un savant kidnappé par le vilain homme à l’œil vert. Bolt va tout faire pour aider Penny a retrouver et délivrer son papa des griffes de cet odieux personnage. Le problème, c’est que pour que le chien ait l’air le plus crédible possible, personne ne lui a jamais dit qu’il jouait dans une série télé à succès. La production est restée muette. Pour Bolt, tout est vrai, ses supers pouvoirs et tout le reste! Mais un jour, à la suite d’un malencontreux coup du destin, Bolt se retrouve malgré lui enfermé dans un carton et expédié par avion à New York, dans la vraie vie! Oublié Hollywood et le confort douillet du studio de tournage! Bolt va apprendre ce qu‘est le monde réel, aidé en cela par une chatte tendance voyou, des pigeons un peu stupides et surtout un hamster super rigolo, au passage le personnage qui a donné le plus de fil à retordre aux animateurs.

 

Bolt, un film qui possède bien des atout, en dehors de son iconographie on ne peut plus classique. En effet, le film ne manque pas de rythme. Il y a de l’action, de l’émotion, des situations qui emballeront les plus jeunes. Traité sur le mode du thriller par instant, il y a un réel suspens, doubler d’une aventure ‘humaine’! En faisant tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver sa Penny, le survolté Bolt va s’engouffrer dans un Road Mavie! On peut dire ça comme ça. C’est en taillant la route avec ses nouveaux amis d’infortune qu’il va comprendre qu’il est un chien comme les autres sans super pouvoir. Il surtout apprendre quelques valeurs chères à Mickey comme l’amitié et l’entraide. Accessoirement , Bolt va aussi apprendre à faire la manche, et pour le coup, devenir un véritable à la fin!

 

 

 

 


Lol, une comédie pas Lol







Lol, ça veut dire mort de rire! Soyez prévenu que dans le cas de ce divertissement ciblé pour les adolescentes et leur maman, avant d'être mort de rire, vous serez mort d'ennui ! En effet, après une entame plus que poussive ou il ne se passe rigoureusement rien, il semblerait qu'un script-doctor soit passé à l'action. C'est vrai qu'on a franchement l'impression que les co-scénaristes (Lisa Azuelos également réalisatrice et Nans Delgado) n'ont pas travaillé de concert, mais ce sont juste partagés l'écriture. Du coup, on se retrouve avec une espèce de machin pas drôle qui aligne les clichés et les dialogues insipides suivi d'une brillante comédie, qui certes aligne aussi les clichés, mais cette fois dopée aux répliques souvent cinglantes. Donc, si vous avez réussi à résister aux 45 premières minutes sans piquer un roupillon, vous serez tout content de pouvoir être récompensé. Enfin, vous oserez un sourire de ci, de là, à la vue de situations plus ou moins coquasses. Le meilleur dialogue du film restera sans doute celui-ci. Alors qu'un père de famille scrute le bulletin trimestriel de son rejeton, il souligne la performance de son fils en français :  même un touriste serait venu avec un appareil photo dans mon cours! Délicieux, non ? Ben c'est le seul dialogue digne d'intérêt, une phrase qui sent le vécu !

 

LOL, une espèce de resucée de la Boom et du Péril Jeune, la maestria de Klapisch en moins. Lisa Azuelos, modernise un peu le décors, injecte la panoplie de la jeunesse d'aujourd'hui. Les ipod remplacent les walkman à k7. Les téléphones portables et Msn sont désormais les stars du film de jeune! Autre différence majeur pour se démarquer de ses prédécesseurs : la cinéaste, en plus de se pencher sur les problèmes de cœurs des ados, scrute ceux d'une quarantenaire divorcée. Ce qui nous donne 2 comédies romantiques en une ! Bingo ! Ici, LOLa est en classe avec son petit copain. Il a eut une aventure de son coté pendant les vacances d'été. Pour le moucher, elle lui annonce qu'elle a couché avec un autre garçon, ce qui évidemment a le mérite de rendre furibond le boutonneux. Mais bon,  Lolas est une fille bien. Tout est faux. Qu'importe, leur relation tourne court et bientôt la demoiselle s'aperçoit qu'elle en pince pour le meilleur copain de son ex. Un classique ! 45 minutes pour dire ça : ça laisse perplexe ! Notez qu'à partir de l'incontournable voyage scolaire en Angleterre, le rythme du film va s'accélérer et les gags se feront plus efficace. Idem pour les dialogues franchement mieux écrit.

 

Que retenir de ce LOL, pas grand chose à part le plaisir de suivre une Sophie Marceau qui prend du bon temps en incarnant cette maman cool, tendance maman copine, mais tout de même vigilante et protectrice. Divorcée, elle se débrouille pour élever seule son ado et ses 2 autres gnards. Coté cœur, elle n'a plus eut de relation depuis des années, si ce n'est avec son ex mari, le chevalier de la table ronde Alexandre Astier, jusqu'à ce qu'elle croise un flic de la brigade des stups avec qui elle fume des pètes. Comme c'est original !

En résumé: LOL, une comédie anecdotique dont vous pourrez aisément vous passer !


 


 

 

DU BRUIT DANS LA TETE:

un film qui n'en fera pas !


 


Genève. Ou une toute autre ville. On ne sait pas. De toute façon, là n'est pas l'essentiel. Ce qui est sur, c'est qu'il fait nuit. Une jeune femme est plantée sur un trottoir. Elle observe ce qui se trame dans un appartement situé dans l'immeuble en face d'elle. Son regard se porte à l'étage, sur une fenêtre derrière laquelle on devine une ombre qui s'agite. Soudain, la lumière s'éteint. Puis plus rien. La fille est en panique, jusqu'à ce que l'ombre sorte de l'immeuble. C'est un homme. Elle sa cache tout en continuant à le suivre des yeux. Il monte à bord d'une voiture et s'en va. Il n'a rien vu. Il n'a rien entendu.

 

Le lendemain. A la rédaction du journal ou elle travaille, un collègue lui demande de venir boire un café. Comme il insiste, elle s'interrompte et le suit. Au cours de la conversation, Il lui demande de se détendre un peu. Le spectateur comprend très vite qu'une altercation a eut lieu entre elle et un vieux roublard du journal. Dans la matinée, la rédactrice en chef la vire à cause de ça. Elle ne remet pas en cause ses compétences de journaliste, mais son caractère un peu spécial, son emportement, son irrespect. Laura prend ses cliques et ses claques et quitte sans regret, son employeuse. En rentrant chez elle, elle croise un petit mec, Simon, 18 ans à peine. Il vend des journaux dans la rue pour se faire quelques piécettes. Prise dune soudaine empathie, elle l'invite à boire un café et à manger un sandwich au bistrot du coin. Ils discutent. Finalement, elle l'accueille chez elle à bras ouvert. Elle décide de l'héberger, juste par envie de l'aider, ou plutôt de s'aider elle-même. Car Laura n'est pas au mieux de sa forme. Cette fille ne supporte pas sa solitude. Elle est en pleine rupture. Son ami l'a plaqué. Elle le vit très mal, beaucoup trop mal. Sans discontinuer, elle entend une petite musique dans sa tête. C'est sa voix intérieure, troublante, fatigante, usante. Elle commente et commande ses moindres faits et gestes.  Laura n'est pas schizophrène. Elle ne s'invente pas de personnage imaginaire. Elle n'est pas en train de dérailler. Non, Laura se parle et c'est tout. C'est tout, mais ce n'est pas rien. Au contraire voici là le principal enjeu de ce film : la représentation cinématographique de ce qui se passe dans la tête, ou comment montrer l'invisible, matérialiser les pensées. Tel a été le défi, relevé avec talent par le réalisateur, Vincent Pluss.

 

DU BRUIT DANS LA TETE, un film qui intriguera le spectateur de part son montage déroutant. Dans une même scène, l'héroïne peut changer d?intention sans prévenir. Exemple, quand la rédactrice en chef la saque, elle se contente d'un rictus. C'est l'émotion qu'elle laisse transparaître, alors que dans sa tête,  une tornade balaye tout. Elle s'interroge, se demande ce qu'elle va faire sans travail, pense à son ex en même temps. Tout s'entrechoque. Et l'on ne sait plus, pendant quelques secondes si ce que l'on voit sur l'écran se passe dans sa tête ou pas. Le spectateur désarçonné, déstabilisé, fini par reprendre pied, en même temps que Laura.


DU BRUIT DANS LA TETE, un film à voir pour l'esthétique, plus que pour la thématique soulevée... Ici, tout tourne autour de la solitude : solitude d'une jeune femme, solitude de son ex, solitude du jeune homme qu'elle recueille, solitude de l'amie de celui-ci, solitude d'un médecin de nuit,  solitude de ces patients. Tout le monde est seul, dans ce film, y compris le spectateur, seul face à cette curieuse, mais délicieuse exploration des tourments intérieurs. Le cerveau, ce qui s'y passe et ce qui s'y dit, voilà ce que Vincent Pluss nous montre. Il parvient à matérialiser avec un rare talent, les tiraillements et les contradictions silencieuses qui habitent une personne. D'aucun reprocheront certainement à Vincent Pluss son histoire, tendance nunuche, mais là encore, son choix a été le bon : miser sur la simplicité narrative permet de cerner au mieux la complexité humaine. Le spectateur ne doit pas réfléchir aux enjeux scénaristiques. Ce n'est pas le but. Il doit juste se cogner aux tourments intérieurs de l'héroïne pour entrevoir ce qui pourri la vie de Laura et contamine son rapport aux autres, pour comprendre enfin comment un individu peut devenir son propre et son principal obstacle dans la vie. DU BRUIT DANS LA TETE, un film qui n'en fera pas, du bruit, et c'est dommage ! Alors si il est projeté prêt de chez vous, et que votre voix intérieure vous invite bruyamment à aller le voire, pour une fois : Ecoutez-là. Vous ne le regretterez pas.

 



 


VALKYRIE:

La nouvelle Mission Impossible de Tom Cruise


 




Une mission parfaitement réussie, ce qui n’était pas évident de prime abord. En effet, le scientologue est en chute libre depuis que l’Eglise dirige sa carrière et sa vie. Viré de la Paramount en 2006 à cause de ses liens de moins en moins secrets avec cette religion considérée comme sectaire, devenu la risée d’Hollywood après un show navrant qui frisait le coup médiatique foireux à la télé ricaine chez Oprah Winfrey, Tom Cruise n’avait guerre le choix pour redevenir fréquentable et surtout, ‘bankable’. Parce que c’est pas avec Lions et Agneaux qu’il allait renouer avec la gloire, et ce, malgré l’indéniable qualité du film, malgré surtout sa prestation franchement efficace de sénateur convaincu de mettre un terme à la guerre en Afghanistan en utilisant une nouvelle stratégie redoutable. Tout juste l’acteur a-t-il obtenu un maigre succès d’estime, pas de quoi caracoler en tête du box Office.

 

Donc,Tom Cruise ne devait pas se rater avec ce projet Valkyrie. Et pourtant,dès la mise en chantier du film, les choses semblaient mal engagées. En effet, le ministère allemand de la défense avait refusé d'accorder une autorisation de tournage à la production du film pour une scène prévue dans le Bendlerblock, l'ancien quartier-général de l'armée nazie à Berlin. Les croyances de Tom Cruise étaient alors clairement mises en cause. En substance, on s’insurgeait contre le fait qu’il était impensable d’assimilée l’Eglise de Scientologie au courage civique d'une homme, en l’occurrence le colonel Stauffenberg qui s'est engagé contre le totalitarisme en tentant d’assassiner Hitler. Le petit fils du colonel Claus Von Stauffenberg s’était lui aussi inscrit en faux contre le choix de Tom Cruise d’incarner son aïeul. Bon, ça, c’était pour que la presse poeple puisse vendre du papier. Du coté de la presse spécialisée, on se demandait surtout si le choix de Bryan Singer à la réalisation serait le bon. Malgré tout son talent, on redoutait une‘Hollywoodisation’ à outrance, voir une Xmenisation’ d’un fait d’arme de la résistance allemande les plus retentissants. Queunéni ! Balayer tous ces doutes et en quelques minutes seulement. Certes, si le début du film laisse craindre le pire,très vite le spectateur reniflera les nombreuses qualités de ce VALKYRIE.


Tout commence sur le front africain. Un colonel s’interroge quant à la stratégie mise en place par le Führer. Il ne cautionne plus sa folie meurtrière. Il fait part de ses doutes à un général en visite. Pas le temps de tergiverser que les alliés bombardent ce campement. Après avoir perdu un œil et une main, le colonel est muté à Berlin, au ministère de la guerre. Très vite, il prend part à un complot visant à assassiner Hitler : l’opération Valkyrie. Ce projet était à l'origine un plan d'urgence élaboré par Hitler lui-même pour protéger l'intégrité du gouvernement en cas d'émeute ou de tentative d'assassinat du Führer. Il s'agissait de faire appel aux réservistes pour qu'ils prennent le contrôle des infrastructures-clés de l'Etat jusqu'à ce que l'ordre soit rétabli. Les conspirateurs menés par Stauffenberg ont donc tenté de retourner cette stratégie à leur avantage. Seulement, pour que l’opération réussisse, il fallait tuer Hitler, et pour supprimer Hitler, seul un homme le côtoyant régulièrement lors des séances de débriefing à la taverne du loup,pouvait y parvenir : le fameux colonel Stauffenberg.

 

Voilà résumé la trame de VALKYRIE, un film efficace parce que Bryan Singer ne s’écarte jamais de la ligne. Il ne perd pas son objectif de vue. Il ne s’apesanti pas sur l’affect, et notamment la relation amoureuse entre le colonel et sa femme. Il pourrait sombrer dans un sentimentalisme à 2balles, mais non, il reste sur le complot. Il nous montre des hommes,pas des super héros, des hommes avec leur faille, leur faiblesse, leur hantise, leur peur, leur conviction, leur volonté de renverser le petit moustachu, d’influer sur le cours de l’histoire. Tous savaient que la guerre serait perdu. Parce qu’ils ne voulaient pas être mis dans le même panier que les autres bourreaux, ils ont choisi leur camp, celui d’affronter Hitler. VALKYRIE, un thriller exaltant et palpitant, même si l’on connaît la fin de cette histoire. Hitler échappera à cet ‘n’ ième tentative. Il fera fusiller tous les comploteurs avant de se suicider quelques mois plus tard dans son bunker. La reconstitution historique, les décors comme les costumes sont parfaits. Rien à redire par rapport à la grand histoire. Elle a été respectée quasiment à la lettre, même si on se doute bien qu’il est impossible de faire tenir 2ans d’histoires en 2h. Il a bien fallu en passer par quelques ellipses.Le seul défaut concerne l’absence de Himmler. On sait que les comploteurs voulaient à tout prix le dégommer en même temps qu’Hitler,sans doute parce qu’il était encore plus dangereux que le Führer (la solution finale, c’était son idée), mais ça reste le grand absent du film. Sauf erreur, Himmler était en contact régulier avec les renseignements, les services d’espionnage et de contre espionnage.Difficile d’imaginer qu’il n’ai pas été au courant de cette opération ?S’il l’a été, on peut tout à fait comprendre qu’il se soit arrangé pour être absent le jour de l’attentat, s’imaginant qu’il pourrait alors reprendre le rôle du Fuhrer. C’est le cas dans le film. Himmler n’est pas là. Mais à aucun moment l’on nous dit pourquoi il est absent….Qu’importe, en dehors de ce détail, VALKYRIE reste un film tout à fait honorable donc hautement recommandable.


 



King Guillaume :
le conquérant de l'ennui !



 

 

Ça me trou le bide de l’écrire, en tant que fan de Pouf le Cascadeur, mais PEF a loupé son coup. Voilà typiquement un film qui fait plouf, un film raté. Dommage de la part de l’ex Robin des bois.Peut-être attendait-on trop de cette 2ème réalisation ?C’est possible. On pensait surtout se payer une bonne tranche de rigolade. C’est après tout la vocation d’une comédie. En guise de ça,on s’ennuie ferme du presque début à presque la fin. Une chance en effet que le Monty Python Terry Jones soit là pour ouvrir et fermé ce film.Il offre une prestation remarquable en prof d’histoire complètement àla ramasse. Franchement, le film démarre sur les chapeaux de roue. Mais l’enthousiasme retombe comme un soufflé passé le générique insipide. On reste embourbé, englué dans une histoire, certes poétique et surréaliste, certes peuplée de personnages décalés, mais certes mal exploitée !

 

Et pourtant, sur le papier, ce KING GUILLAUME possède bien des atouts. Pour tout dire, sur l’île de Guerreland, le roi se meurt. Il n’a pas de descendance, donc personne pour monter sur le trône après lui. Du coup, ce minuscule cailloux perdu à quelques milles des côtes bretonnes risque bien de redevenir la propriété des britanniques.Rappelons que les anglais ont fait cadeau de cet îlot au 13èmesiècle à un français en raison d’un acte de traîtrise remarquable qui leur permis de remporter une grande victoire militaire sur la France.Et voilà que dans un dernier sursaut, le roi se souvient qu’il a forniqué une fois, dans les années hippies avec une touriste de passage. De cette folle nuit est née Guillaume. C’est ainsi que le bras droit du roi incarné par Pierre Richard se met en quête de trouver ce fameux Guillaume: un modeste conducteur de train touristique qui se croyait orphelin. A peine retrouve-t-il son papa que celui-ci décède,non sans l’avoir prévenu auparavant qu’il hériterait du trône. Si Guillaume ne s’emballe pas trop vite, sa femme, incarnée par Florence Foresti, craque toutes leurs économies. Quand on est Roi et Reine,qu’on hérite d’un Royaume, on est forcément Riche, pense-t-elle. Et voilà… Tout est dit! Ou presque. 

 

Ce film pue tellement le manque d’inspiration que PEF s’est risqué à remaker Pretty woman sur une scène. C’est vous dire!KING GUILLAUME se limite donc à un Foresti Show foireux. Ni carrément drôle, ni complètement triste, à la limite, la voix du drame aurait été la bonne, mais comme PEF aime jouer les abrutis, qu’il pousse Florence Foresti sur le chemin du onemanshow, reste plus qu’au spectateur à supporter les facéties de la comique, en priant pour que le personnage de Pierre Richard ait suffisamment d‘ampleur. En effet,il n’y guerre que lui pour sauver ce KING GUILLAUME du naufrage définitif. Même Rufus en roi mourant est pathétique. Quand à Omar Sy,j’aurais bien envie d’appeler le SAV de Canal+ pour savoir si il s’est fait chier sur ce tournage, ou si il s’est fait chier????

 

Voilà donc un film mal ficelé, bancal, à l’image de l’un des décors principaux, celui ou les 5 allumés de l’île vivent, en l’occurrence,une coque de bateau pirate échouée sur la plage, décors en pente, la mauvaise, tendance savonneuse, celle ou s’est vautrée PEF. Pour être totalement honnête, si vous souhaitez voire un film paresseux ponctué de scènes qui se veulent drôles et coquasses, malheureusement sans l’être, foncez voire ce KING GUILLAUME. Pour les autres, ne le téléchargez même pas illégalement sur internet. Ce serait prendre des risques inconsidérés au regard de la piètre qualité du film proposé!

 




 

ESPION(S):

Romance d'espion (S)age.


 

 

 

Souvenez-vous. Novembre 2004, des bagagistes de Roissy sont mis sous les verrous pour avoir dérobé des marchandises dans des bagages en transit à l’aéroport. Juillet 2005, Londres est profondément secouée par une vague d’attentats revendiqués plus tard par Al Quaïda. Mars 2006, il est interdit de transporter des produits liquides en avion dans ses bagages à main. Il n’en aura pas fallu plus au scénariste Nicolas Saada pour nourrir une fiction: ESPION(S) son premier long métrage en tant que réalisateur. Le truc, c’est que cet ancien critique aux Cahiers du Cinéma a consommé pas mal de films d’espionnage avant d‘écrire le sien. La lucidité aidant, comme il n’a pas voulu se contenter de proposer un Jason Bourne du pauvre, il a poussé la réflexion plus loin en se demandant s’il était possible de raconter une histoire d’amour qui aurait pour toile de fond l’univers feutré et manipulateur des agents secrets. Bonne idée! Le Résultat est là pour en témoigner.

 

Pour tout dire, tout commence ici à Roissy. Guillaume Canet et un de ces collègues prélèvent quelques objets de valeur dans des bagages, au hasard. Devant eux, une valise diplomatique qu’il ne fallait pas ouvrir. Après tout, on ne sait jamais ce qui peut se planquer dans une valise diplomatique syrienne, en provenance de Damas ! En l’occurrence, dans celle-ci, il y avait juste un parfum explosif, de quoi provoquer un peu de barouf dans l’enceinte de sécurité de l’aéroport, de quoi surtout affoler la DST. C’est ainsi que Guillaume Canet va être contraint d’accepter un deal avec Hippolyte Girardot. S’il aide la DST à identifier 2 types qui ont récupéré la valise carbonisée dans l’enceinte de sécurité de l’aéroport, tout sera oublié. Il échappera à la prison pour vol. Parce qu’il n’a pas d’autre choix, il accepte ce marché de dupe qui le conduit à Londres. Devenu une ‘source’ pour le compte de la DST, une espèce d’intérimaire Manpower du service secret, il collabore dès lors avec le MI5 afin d’infiltrer l’entourage d’un homme d’affaire louche, le propriétaire de la valise en question. C’est là que l’histoire d’amour va se mettre en place entre Guillaume Canet et la femme du bandit en col blanc, une française interprétée par Géraldine Pailhas. Il doit la manipuler coûte que coûte. Mais quand les sentiments s’en mêlent, que l’amour et la culpabilité commencent à le ronger, tout devient très compliqué.

 

Vous l’avez compris, ESPION(S) n’est pas un thriller haletant ! Il s’agit d’une romance d’espionnage. Cela dit, Nicolas Saada n’a pas pu échapper aux scènes obligatoires de tout film de genre qui se respecte: méthodes d’intimidation pour obliger un quidam à accepter un marcher, surveillance à distance, poursuites à pied dans le métro, et autre fusillade dans un parking sous terrain… Traîtrise et manipulation(s) sont également au cœur du film. Par contre, le cinéaste a soigneusement éviter le coté gadget. A part 2 clés USB et un mini micro, l’attirail de Guillaume Canet n’est pas celui de James Bond! Pas de haute technologie et de matériel de surveillance ultra sophistiquée non plus, et pour cause, la meilleure source de renseignement et d’observation qui soit, bien meilleure que n’importe quel satellite, reste l’être humain. Ici, le gadget, c’est donc Guillaume Canne. Piloté à distance par l’excellent Hyppolite Girardot, il va devoir se dépatouiller tant bien que mal pour séduire la belle Géraldine Pailhas sans éveiller les soupçons de son mari et des amis de ce dernier. C’est là ou peut-être le bas blesse. Guillaume Canet est évidemment un séducteur né. Le spectateur sait donc parfaitement qu’il va réussir sa mission avant même de l’entamer! En plus, il tire au pistolet comme un pro, alors que n’importe quel autre quidam projeté dans une histoire censé le dépasser ne devrait même pas savoir tenir une arme! Vous me direz que je chipote, et ben non, vous répondrais-je! C’est à ce genre de détail, à priori insignifiant, que l’on distingue au bout du compte, un bon film d’un très bon film! 

 


 

 

 

YES MAN: je dis OUI!

 

 


… Et pourtant je suis loin d’être un inconditionnel des facéties de Jim Carrey. Autant être honnête, je ne suis pas fan de l’acteur même si je dois avouer avoir fortement apprécié ses prestations dans le Michel Gondry, ETRENEL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND. Je l’ai trouvé plutôt bon dans TRUMAN SHOW de Peter Weir et MAN ON THE MOON de Milos Forman. Sa composition de méchant dans BATMAN FOREVER de Joel Schumacher n’était pas mal non plus, et puis, il m’a bien fait marré dans FOUS D’IRENE des frangins Farrelly. En fait, je révise mon jugement. J’aime Jim Carrey. Oui, cet acteur est remarquable. Il fait de bons choix artistiques et ce YES MAN, qui vient enrichir sa filmographie sera loin de faire tache. Et pour cause, cette classique comédie romantique, qui suit la trace hyper balisée du genre n’en demeure pas moins excellente, et par moment, hilarante, ce qui ne gâche rien au plaisir !


Et dire que l’histoire est empruntée à une réelle expérience menée par un journaliste anglais ! Il y a une dizaine d’année, sa copine le plaque. Comme il éprouve de la peine à s’en remettre, il décide, pour s’amuser, de répondre OUI à toutes les questions qu’on lui pose. Il va jouer à ce petit jeu pendant 6 années, avant d’écrire un bouquin résumant son expérience, livre qui va atterrir entre les mains de Richard Zanuck, producteur au dents longues : on lui doit LES DENTS DE LA MER entre autre, mais aussi L’ARNAQUE. Ca ne s’invente pas ! Très vite, il renifle la bonne affaire. Reste plus qu’à trouver l’acteur capable d’incarner ce type déprimé, qui fuit tout et tout le monde, vit en ermite et s’ouvre finalement à la vie après avoir participé à un séminaire, genre piège à gogo ou le maître de cérémonie, le charismatique Térence, incarné par l’incroyable Térence Stamp, l’humilie en public, avant de lui enseigner l’art de dire OUI à tout ! Du jour au lendemain, sa vie bascule. Nouvelle promotion au travail, nouveaux amis, retrouvailles avec les anciens potes, nouvelle copine (la très jolie Zooey Deschanel qui incarne une délicieuse chanteuse folle dingue qui donne des courts de photo en faisant du jogging, une nana un peu flou quoi, juste ce qu’il fallait à notre homme pour retrouver l'énergie qui lui faisait défaut).

 

Bien sur, comme je vous le disait, YES MAN reste une comédie romantique ultra balisée. On sait donc, avant de voir ce film, que les 2 amoureux vont forcément se séparer à un moment donné (généralement une dispute qui intervient sur la base d’un quiproquo ou d’un mensonge malencontreusement dévoilé) tout ça pour mieux se retrouver à la fin et se rouler une bonne grosse galoche en roucoulant des mots tendre devant un coucher de soleil! Oui monsieur, assurément madame, ça se passe toujours comme ça au cinéma et YES MAN n’a rien de l’exception qui aurait pu confirmer la règle. C’est le reproche que l’on pourrait faire à ce divertissement meanstream calibré pour les mangeurs de pop corn us ! C’est vrai qu’un peu d’inventivité dans le déroulement de l’histoire n'aurait pas fait de mal ! Qu’importe, reste tout de même quelques bonnes scènes comme celle de la pipe avec une vieille femme indigne d’au moins 80 ans mais encore portée sur la chose ! Rassurez-vous, des comme ça, il y en a d’autres. Alors si vous voulez vous poiler un peu, n’hésitez pas, dites OUI à YES MAN ! Vous y découvrirez un Jim Carrey en grande forme, qui paraît-il a adopter la philosophie de son personnage en acceptant sur le tournage tout ce qu’on lui demandait de faire, comme jouer de la guitare, parler coréen, chevaucher un gros cheval mécanique plutôt nerveux ! Par contre, il a tout de même dit NON pour la scène de fin, celle qui défile en même temps que le générique. NON, ce  n’est pas Jim Carrey, mais une doublure, qui se tape une descente d’enfer en "body blading", un sport de malade mental inventé par Jean-Yves Blondeau. En gros, un skater emmailloté dans une combinaison aussi solide qu'une armure et entièrement recouverte de roulettes de skate, dévale une pente couché à même le bitume à plus de 100 km/h : grosse sensation garantie !


 


 

ET APRES

Rien de plus qu'avant!


 

 

 

ET APRES, adaptation libre d’un roman de Guillaume Musso, raconte, par un chemin détourné, comment un couple a tenté de surmonter, sans y parvenir, le deuil de leur deuxième enfant. La mort d’un nouveau né, il n’y a rien de tel pour faire exploser en éclat un couple qui s’aime et que rien ne semble pouvoir séparer. Dans le cas présent, le père Romain Duris n’en fini plus de culpabiliser. Il se réfugie dans le travail pour oublier cette douloureuse épreuve, abandonnant du coup sa femme et sa fille. Evangeline Lilly reste donc seule pour élever leur fille. Mais avant de se rendre compte du drame qui a frappé ce couple, le spectateur doit se fader une histoire inintéressante au possible de messager de la mort. En gros, John Malkovich, un mystérieux chef de clinique aux pouvoirs surnaturels, débarque un jour dans la vie de Romain Duris. Il lui annonce à mots couverts qu’un décès va le frapper. Qui la mort va-t-elle emmener? Une ex copine de lycée? Sa femme? Sa fille? Lui? Romain Duris fini par se convaincre qu’il est condamné. Alors il abandonne son boulot d’avocat et retourne vivre avec sa femme et sa fille, afin de passer le plus de temps possible auprès d’eux, afin surtout de se faire pardonner son attitude. Il veut se rattraper pour partir en paix. Et après, rien de plus à part un rebondissement final ultra prévisible.

 

ET APRES, un film étrange ou le cinéaste hésite entre le drame et la science fiction, sans vraiment choisir son camp. Le problème, c’est que quand on n’a pas un budget ’effet spéciaux’ suffisant, un essai de science fiction tombe vite à plat! Le halot de lumière qui entoure ceux qui vont mourir est plus ridicule qu’autre chose! Le mieux aurait été de zapper ça au profit d'un simple ralenti ou d'un regard insistant porter par le messager. Ca aurait suffit pour que le spectateur comprenne qu’il venait de croiser un futur prétendant au grand voyage final. Mais le plus gênant n’est pas là. Gilles Bourdos s’est planté de point de vue. En adoptant celui de Romain Duris plutôt que celui du messager John Malkovich, il nous pond un film plan-plan qui souffre cruellement d’un manque de rythme. Ici, on s’ennuie devant l'inaction du héros. Mais le pire est sans doute la lourdeur du propos. Gilles Bourdos insiste sur le fait qu’avant de partir, il est essentiel de se réconcilier avec tous ses proches! Point de réflexion métaphysique sur la vie après la mort, juste un besoin de dire et de redire et de redire à l’infini qu’il faut faire table rase de son passé, pardonner et se faire pardonner ses erreurs, afin de quitter le monde des vivants en paix!

 

Avec un scénario cousu de fil blanc et des dialogues écrit au pinceau par Michel Spinosa (il nous avait habitué à nettement mieux, cf ANNA M par exemple!) , reste plus qu’au spectateur à se rabattre sur l’image pour apprécier ce long métrage! Délicieusement belle, elle enchantera les plus blasés. Le travail de Mark Ping Bing Lee sauve largement ce film du désastre total! Chef op de IN THE MOOD FOR LOVE, entre autre, la virtuosité et l’œil affûté du photographe permettent à Gilles Bourdos d’insuffler beaucoup de poésie et de beauté à l’ensemble, surtout lors des séquences tournées en pleine nature, dans des bois, au bord d’un lac ou dans un désert à l'aube. On découvre également avec bonheur un New York sous un jour complètement nouveau. Une dernière chose, Gilles Bourdos ose l’humour malgré lui. A la fin du film, il fallait tout de même oser faire dire à Romain Duris dans le creux de l’oreille de sa femme Evangeline Lylli (héroïne de LOST): on s’est perdu!

 

 

 

 

 

Ca s'écrit: défiance,

Ca se prononce une fiente!

 



 

 

 

 

A l’issu de la vision de ce film, titré LES INSURGES en français, DEFIANCE en VO, le moins que l’on puisse dire, c’est que les sentiments sont mitigés. Si l’histoire vraie (tirée d’un bouquin de Nechama Tec paru en 93) de ces insurgées peut vous refiler quelques frissons, le classicisme exaspérant de la réalisation vous donnera sans aucun doute la nausée. En effet, Edward Zwick fait tout son possible pour vous arracher une coulée de larme, mais sans jamais y parvenir, la faute à un manque de sincérité évident de sa part. C’était déjà le cas avec Blood diamond, son précédent film soit disant fait pour dénoncer le commerce des diamants salles, mais en réalité un prétexte pour servir une bonne dose d’adrénaline au héros Léonardo Di Caprio. Ici, Zwick remet le couvert et cherche cette fois à vous arracher coûte que coûte quelques pleurs! En vain! En s’appuyant sur une histoire vraie ultra émotive propice à émouvoir, le cinéaste hollywoodien multiplie les efforts sans compter: familles juives décimées par des barbares nazis, couples qui se séparent, frères qui se déchirent, survie impossible dans un forêt hostile en plein hivers, lutte de pouvoir au sein d‘une communauté, antisémitisme primaire même au seins des mêmes partisans luttant contre l’ennemi nazi: tout y passe!

 

Pour commencer, le cinéaste nous montre la souffrance d’hommes et de femmes qui ont tous échappé à l’horreur de la folie meurtrière nazi en cet automne 1941. Tous ces juifs de Biélorussie ont échappé au pire. Tous ont perdu des proches, exécutés froidement sous leurs yeux. Tous ne comprennent pas cette monstruosité. Tous sont prêt à vivre comme des animaux, loin des ghettos et des camps de la mort. Des animaux oui, mais des animaux libres. Évidemment qu’Edward Zwick n’oublie pas de s’attarder sur l’héroïsme de cette communauté de réfugiés. Après avoir mis en déroute un groupuscule de collabo qui les avait débusqué dans leur bois, après avoir vaincu le rude hivers et son cortège de typhus et de pénurie de nourriture, nos vaillants survivants décimeront 2 bataillons de l’armée du 3ème Reich, histoire de couler des jours paisibles loin de l‘horreur, reclus dans leur forêt isolé en attendant la fin de la guerre…

 

Pour mener cette communauté, ‘Moïse des bois’ en référence à Robin, ou si vous préférez, Tuvia alias Daniel Craig. James Bond a 2 frères plus jeunes que lui, le gentil naïf Asael et le bagarreur fonceur Zus. Bien sur qu’il y aura de l’eau dans le gaz, si je puis dire, entre les frères. L’un d’eux rejoindra les partisans russes pour combattre activement l’occupant allemand, histoire de mettre en boîte une ou deux scènes d’action dans ce film de guerre qui en manque cruellement, alors que l’autre, plus sage, plus humaniste, décidera de mener comme il le peut la communauté des survivants. Au final, bien sur que ces frangins se retrouveront dans l’adversité.

 

DEFIANCE, un film dans lequel Edward Zwick à injecter une forte dose de romantisme à 2 balles, tout ça pour faire oublier le manque d’action et tenter de faire passer son message philosophico-simpliste: faut-il répondre par la barbarie quand on est victime d’exactions barbares? Faut-il au contraire trouver un autre type de réaction? Quelle est la meilleure vengeance envisageable: tuer son ennemi ou tout faire pour lui échapper et rester en vie? Telles sont les questions posées dans ce film ou Daniel Craig s’en sort plutôt pas mal en Biélorusse qui cause anglais, comme tous les protagonistes juifs du film! On n’en est plus à une aberration prêt! Non mais quitte à proposer un pseudo film naturaliste, autant y aller jusqu’au bout et éviter la langue de shakespear! En tout cas, je n’éviterais pas la langue de bois en vous défiant d’aller perdre votre temps en allant voire DEFIANCE au cinéma.

 

 

 

 

Avec LOUISE MICHEL
c'est la crise... de rire!

 



 


Voilà un film qui tombe à pic, comme l’action d’une grande entreprise, me direz-vous! L’image est de circonstance. En effet, en ces temps de récession, comment expliquer aux grolandais que nous sommes, le drame de la mondialisation et de son cortège de chômage et de précarité qui l’accompagne? Comment envisager le grave sujet de la délocalisation au Vietnam plutôt qu’en Pologne devenu moins compétitif ? Comment parler des conséquences désastreuses de l’ultra libéralisme sur l’économie mondiale, sans pour autant se prendre au sérieux ? Simplement en imaginant une fable comique ou Yolande Moreau dit Louise Michel mènerait la rébellion !

 

Pour vous aider à cerner le personnage, qui n’a rien à voir avec la célèbre anarchiste Louise Michel, disons que celle du film est aussi cultivée qu’un analphabète et aussi gracieuse qu’un bûcheron  fan de l’imperméable de Colombo ! Pour tout dire, sous sa touffe de cheveux mal (ou pas) lavé s’abrite un cerveau mou qui aura néanmoins un jour, une grande idée susceptible d’emballer ses collègues de chômage ! En fait, tout commence dans une PME, quelque part dans un bled presque fantôme, un de ces village ravagé par la crise et déserté de ses habitants. On dirait un patelin du nord-est de la France, rapport à la grisaille et à l’architecture caractéristique de ces contrées, rapport surtout à l’accent belge très prononcé de certains des autochtones ! Vous me direz : peu importe le lieu de l’action, ce qui compte, c’est justement l’action en elle-même. Donc, au début, Flambart, le chef des ressources humaines, l’inhumain mais néanmoins excellent Francis Kuntz, annonce aux employées avec le cynisme légendaire qui le caractérise, que le patron offre aux ouvrières une nouvelle blouse toute neuve. Elles méritent bien ça. Ces pauvres femmes ont refusé les 35 heures ! Elles ont refusé toutes les augmentation. Elles se sont saignées pour conserver leur emploi. Alors aujourd’hui, pas question de refuser cette blouse brodée à leur nom. Il insiste. Elles doivent accepter ce cadeau. Ni une ni deux, lorsqu’en fin de journée la sirène raisonne, les employées filent fêter leur nouvelle jolie blouse au bar du coin. Seulement, la joie et l’ivresse seront de courte durée. Le lendemain, une gueule de bois sévère les attend dans leur usine. Dans la nuit, le patron a vider l’entreprise de ses machines ! Salaud de patron, qui leur propose en tout et pour tout 100 euros par années travaillée en guise d’indemnité! Les femmes décident alors de mettre leur indemnité dans un pot commun afin de l’investir dans une idée qui les motive toutes, et les aide à rebondir. Après un rapide tour de table, la mystérieuse et souvent muette Louise Michel ouvre sa boite à mot et lance : « on a qu’à buter le patron. Je connais du monde dans le milieu. » Et voilà que, le hasard aidant, Louise va croiser la route de Michel, alias Bouli Lanners, un mythomane de première qui se fait passer pour un tueur à gage, un type toutefois incapable de tuer un chien ! Ensemble, ce SUBLIME duo va tout faire pour retrouver et tuer le fielleux chef d’entreprise.

 

Louise Michel, un film bien dans la lignée de Aaltra, la première réalisation de Benoit Delépine et Gustave kerverne. Plan fixes de rigueur pou un clin d’œil évident à la manière de filmer de leur idole Kaurismaki. Sujet à caractère sociale avec en guise de héros, des petites gens, simples, autre clin d’œil au cinéaste qui les a poussé à se lancer :Pialat. Ceci dit, exit le noir blanc de Aaltra, et vive la couleur ! Pour le reste, on est encore dans le road movie cynique. L’humour est toujours parfaitement noir pour un rire jaune garanti. C’est vrai qu’ici, on n’hésite pas à se marrer au crématorium. C’est la scène d’ouverture. Elle vous plonge tout de suite dans l’ambiance. On se fend la gueule aussi avec les attentats du 11 septembre, l’occasion d’apprécier les facéties de Benoît Poelvoorde, ingénieur parano complètement déjanté ! D’autres tronches traversent le film, comme celle de Mathieu Kassovitz, producteur de LOUISE MICHEL et accessoirement acteur le temps d’une scène ou il incarne un responsable d’auberge bio, l’occasion de se foutre de la gueule des bobos écolos ! Pour Albert Dupontel, attendez après le générique de fin si vous voulez le voir ! Reste encore toute une galerie de gueules cassées et des habitués du Groland comme Siné qui joue le père de Michel, Katerine qui apparaît en chanteur de cabaret travesti, la paire de jambe graciles du président gogo-dancer Salengro, la barbe de Gus le marin ou encore la tronche de Delépine le piller de comptoir. En résumé, LOUISE MICHEL est un de ces films qui ne paye pas de mine, mais qui mérite véritablement votre attention. Bourré de surprises et de situations cocasses en cascade, dopé aux dialogues taillés au cordeau, nul doute que LOUISE MICHEL plaira énormément aux grolandais et fera grincer les dents de tous les autres ! Si vous voulez investire vos derniers kopecks dans une bonne partie de rire, allez-y, craquez votre pognon dans une place de cinéma : vous ne le regretterez pas !

 

 

 

 

 

 

 

DIVIN: IL DIVO

 

 

 

Qu’il est bon d’assister à la renaissance du cinéma italien. Il faut dire qu’il était tombé très bas. Vous en doutez? Très bien, alors dites moi à quand remonte la dernière fois ou vous êtes allé au cinéma voir un film politique italien? En 63! Francesco Rosi, Main basse sur la ville! Ah ouais… 45 ans déjà! Ça date! Rassurez-vous, la relève est là. Elle s’appelle Matteo Garonne réalisateur de GOMORRA ou Paolo Sorrentino, réalisateur lui, de IL DIVO….

Grâce à eux, le genre est en train de renaître de ses cendres. Attention toutefois, ces 2 films n’ont rien à voir. Avec le premier, l’objectif avoué était de montrer la puissance de la pieuvre… De la haute couture au non traitement des déchets en passant par l’extorsion de fond, le pays de la Camorra n‘est pas celui de Candy. Ici, il n‘y a pas de gentils, seulement des méchants qui se rêvent héros de cinéma façon Tony Montana! Leurs valeurs de prédilection: le pouvoir, le fric et le sang! Si GOMORRA de Matteo Garonne est devenu le film préféré de la mafia napolitaine au point qu’un contrat a été lancé sur la tête du cinéaste, Paolo Sorrentino lui, réalisateur de IL DIVO, ne devrait pas connaître le même sort. En effet, ici, exit les agissements crapuleux et criminels de la Camorra, et vive les arcannes du pouvoir, un pouvoir cela dit, en lien avec la Cosa Nostra, autre branche de la mafia italienne!

 

Pour tout dire, IL DIVO ressemble à un biopic, mais pas mollasson, plutôt du genre hyper musclé, tourné comme un vidéoclip et monté comme un thriller. Audacieux pari de la part du réalisateur, mais pari réussi. Il faut dire que le personnage principal a tous les atouts pour intriguer et intéresser le spectateur. Giulio Andreotti qu’il s’appelle. Vous ne connaissez pas cet être malingre, au physique limite ingrat, et pourtant, ce monstre insensible, avide de pouvoir, a régner sur l’Italie pendant une quarantaine d’année. Andreotti, un personnage trouble, hors norme, aussi admiré que décrié, un petit bonhomme à l’intelligence redoutable, presque démoniaque. Soutenu par le Vatican (son réseau d’influence secret), résistant à tous les scandales (on l‘a accusé de copiner avec la Cosa Nostra, on l’a blanchi au bénéfice du doute, ou quand il n’y avait pas de doute possible, parce qu‘il y avait prescription), insensibles aux attentats qui perduraient pendant les années de plombs (il a trahi son ami Aldo Moro en ne faisant rien pour le libérer des griffes des brigades rouges), Andreotti fut nommé 7 fois présidents du conseil italien. C’est le record absolu. A 90 ans, il est même devenu sénateur à vie.

 

Forcément, pour rester aussi longtemps au sommet de la pyramide, il y a un truc. C’est-ce que montre IL DIVO. Déjà, Andreotti a toujours vécu par et pour le pouvoir. C’est son dada: le pouvoir et la prière. Diriger, gouverner, prier, travailler la nuit pendant que tout le monde dort, écrire des livres, et à l’occasion, mener une vie mondaine, dormir un minimum pour profiter un maximum, tel était la philosophie de Andreotti. Cet animal politique ne craignait rien ni personne. Il savait instauré la peur. Il aimait par-dessus tout la lire dans le regard de ses interlocuteurs, y compris dans les yeux de son chat! Témoin cette scène magnifique dans le film, tournée comme un duel dans un western spaghetti. Dans une pièce gigantesque de son château, Andreotti croise son chat. Ils se font faces. Ni le félin, ni Andreotti ne veut se détourner pour laisser passer l’autre. Alors les 2 s’immobilisent, se défient du regard. Gros plan successivement sur les yeux du matou et sur ceux d'Andreotti. Finalement, le chat se détourne, par peur de prendre une rouste. Le sourire en coin du pitbull Andreotti, grand vainqueur de ce duel, en dira encore plus long sur le caractère insensible de ce tordu, qui aurait été capable de buter son propre animal si celui-ci ne s’était pas détourné!

 

IL DIVO, un film a voir au moins 2 fois, pour le plaisir, bien sur, mais aussi pour y comprendre quelque chose! C’est le gros défaut de ce long métrage: le spectateur néophyte, celui qui ne connaît rien à la politique intérieur de l’Italie des années 60 à aujourd’hui, sera vite largué et dès le début, avec cette voix off qui rappelle énormément de dates et d’événements. Ça mitraille. Ça va à cent à l’heure. Même en étant concentré, cela fait énormément de choses à assimiler en un minimum de temps, et comme Andreotti a traversé 4 décennies à la tête du pouvoir, il faut aussi s’accrocher pour identifier les nombreux personnages qu’il a croisé, pour comprendre tous les tenants et aboutissants. Donc allez voir IL DIVO de Paolo Sorrentino 2 fois: la première pour vous familiariser avec l’histoire en lisant les sous-titres et la seconde, pour apprécier le travail sur l’image et le son, apprécier surtout le jeu d’acteur époustouflant de Toni Servillo. C’est lui l’incroyable Andreotti. La réussite du film tient en majeur partie sur son interprétation géniale. A noter également les apparitions de Fanny Ardant, non crédité au générique et qui campe une femme mystérieuse, celle d'un ambassadeur en contact avec Andreotti.

 

 

 

 

 

 

 

 
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