PAGE SPECIALE FESTIVALS

 

 

 

LISTE DES CRITIQUES PUBLIEES

 SUR CETTE PAGE 

 

NIFFF 2012

When the Light Went Out - Lovely Molly - New Kids Nitro - Ace Attornay - Masks - Paura 3D - Excision - Zombadings - Grabbers

 

 

LACK MOVIE 2012:

Arirang - The Day He Arrives - The Journals of Musam - Night Fishing - Helldriver - Headshot - Park Mark - The Green Wave - Raw Material - Knifer - People Mountain People Sea - Agua Fria -   

 

 

NIFFF 2011:

Insidious - Mirages - Les nuits rouges du bourreau de jade - The Unjust - The Violent Kind - Hobo With a Shortgun - Super - Good Neighbors - Ninja Kids

 

ANNECY 2011:

Colorful, Chico et rita, Prodigies, Geen Days, Le chat du Rabin

 

NIFFF 2010:

The Crazies, Valhalla Rising, Tannöd, enter The Voïd, 5150 rue des Ormes, Dream Home, Strigoi, Black Death, Transfert

 

 

 

NIFFF

Du 2 au 14.07.2012

 

 

Gaffe aux vilains fantômes, ceux qui titillent les Maynard, les nouveaux locataires d’une bicoque sympa dans un quartier paisible d’une bourgade de l’Angleterre des années 50 vont effectivement faire les frais e phénomènes invisibles mais diaboliques. Il faut dire qu’autrefois, cette bâtisse fût le théâtre d’un suicide étrange. Depuis, le fantôme de la pendue, une pré-ado, ère dans ces lieux à la recherche d’esprit à chafouiner. La cadette de la famille Maynard est la proie idéale. Elle a le même âge que fantomette. Super, on peut lui faire des guiliguilis, et pourquoi pas, devenir copine avec elle. Mais lorsque le fantôme se glisse sous la couette de l’inoffensive jeune demoiselle pour la caresser, que des pendules qui pèsent leur poids dégringolent les escaliers toutes seules, que les parents deviennent des punchingball, on commence à suspecter qu’il n’y a pas un, mais plusieurs fantômes dans cette maison!

 

 

When The Light Went Out n’est donc rien d’autre qu’un film de maison hanté, mais attention, un film élégant. Et oui, l’élégance, la griffe de Pat Holden pour reconstituer au mieux les années 50 fait la différence dans ce métrage. Bien sûr, ça passe par les décors, les tapisseries affreusement kitch, le mobilier désuet mais aussi les habits des protagonistes et surtout, la mentalité de l’époque. Lorsque la môme confie ouvertement ses peurs et ses angoisses à ses parents, ceux-ci s’en moquent éperdument. La parole d’un gamin dans les années 50 n’a aucun poids. Les parents préfèrent aller se bourrer la gueule entre amis au pub du coin plutôt que de passer la soirée à écouter les jérémiades de leur progéniture. Pour le reste, c’est vrai que le film s’appuie sur des ressorts éprouvés, déjà maintes fois exploités: une télévision qui s’éteint avec un reflet qui persiste sur l’écran, un jouet mécanique qui s’actionne seul, le papier peint qui se colle, seul aussi, sans que la mère, arborant la salopette Valérie Damido ne réagisse et ne comprenne qui a marouflé à sa place, alors que c’est elle qui avait commencé ces menus travaux… Et puis, il y a encore ce souffle qui se fait entendre, cet essaim d'abeilles tueuses, et ce bruit terrifiant… mon dieu, cette bande son est affolante par instant.

 

 

Vous en voulez? En voici, des nouvelles du créateur du BlairWitch Project. Edouardo Sanchez a réalisé entre autre, Lovely Molly, un film dans la catégorie Point Of View, c’est-à-dire tourné en caméra subjective, avec des images qui proviennent de portable, de caméra de surveillance ou de caméscope. On filme un phénomène en faisant croire que tout ça, c’est pour de vrai. C’est du mocumentaire ou documenteur aussi. Les deux se disent. Pour l’anecdote, LOVELY MOLLY  annonce le grand retour de Edouardo Sanchez alors qu’en fait, il est déjà revenu par la petite porte à deux reprise avec deux films sortis directement dans le circuit dvd! Ce troisième grand retour devrait DONC être le bon d’autant que sur la bande annonce de LOVELY MOLLY, on lit : Par le producteur exécutif du seigneur des anneaux… Alors lequel, je ne sais pas ! Bientôt on lira sur les affiches, par le célèbre perchman des films des frères Lumières… C’est complètement crétin. Toujours est-il que le film, lui, est d’une rare efficacité, même si Paranormal Activity est passé par là depuis le Blair Witch Project.

Dans une maison hantée, Molly, nouvelle locataire est emmerdée par un esprit pour le coup pas sympathique. Pour tout dire, Quand Molly Reynolds, une jeune mariée, retourne dans la maison de son enfance, des souvenirs terrifiants refont surface. A  peine les premiers éléments troubles se manifestent, que le mari prend la poudre d’escampette, pas par lâcheté, mais parce qu’il est camionneur. Ça arrangeait bien le scénariste pour le faire dégager. Il part en voyage pendant que Molly, désormais isolée doit batailler contre cette présence malveillante qui la suit et la poursuit absolument partout, dans la maison, mais aussi sur son lieu de travail, en sussurant Molly… Lovely Molly…. Est-ce que Molly se fait un film? Est-elle complètement folle ou au contraire, doit-elle réellement se battre contre un phénomène surnaturel qui dépasse tout le monde, la réponse n’est pas dans cette chronique ce matin, mais dans le film!

 

 

Si vous aimez les OVNI, alors vous allez vous régaler devant New Kids Nitro. Après vision, je pense très sincèrement que vous allez traiter tout le monde d’homo, que vous allez vous dessiner des moustaches et porter une perruque blonde à la barby, peut-être même que vous achèterez une opel manta, que vous la peindrez en vert pomme, que vous taggerez une bite bleue sur le toit pour jouer à Fast and hyper Furious au pays du gouda ! Peut-être que vous vous dites que ce film doit être dangereux pour la santé. Je vous rassure: ce n’est pas le film qui est dangereux, mais les protagonistes qui sont des malades juste bon à enfermer dans un asile. Ils s’appellent Flip Van Der Kuil et Stefen Haars. Ils ont écrit, imaginé et réalisé NEW KIDS NITRO ! Autant dire un métrage explosif. Oui, qui vous explose à la face sans que l’on ne  comprenne ce qui nous arrive. D’ailleurs, dès le début, on regarde ce truc. On reste un peu dubitatif et pourtant on se fend la poire avec ces 5 gars, en combinaisons de cantonnier, gilet de sécurité orange de rigueur sur le paletot. Ils sont plantés au bord d’une route. Une bagnole de flic arrive et écrase un des mecs. Personne ne bronche et surtout pas le gamin témoin de la scène qui leur dit : « je vous crois pas. C’est un accident de cinéma. Votre copain n’est pas mort. C’est débile votre truc. Vous êtes trop con les gars…Y a un trucage, je le sais! » Le flic effectivement aide le mort à se relever. Le gamin continue à déblatérer des conneries sur ces gars. Le flic sort son flingue. Le gamin continue imperturbable: « mais ça c’est pareil, ton flingue il est en plastique. C’est nul, ça se v…. » PAF… le coup part et le flic bute le môme. Bon ben tant pas. On le laisse là et pis c’est bon ! Dans la scène suivante, une vache est témoins d’un spectacle hallucinant. Une météorite s’explose dans son champ. La vache meumeute un peu et d’un seul coup, ses pis n’arrête plus de pisser du lait…  par litres entier. Elle ne s’interrompt jamais… Immédiatement, les journalistes s’emparent de cette affaire, y vont de leurs commentaires sur ce phénomène bizarre, cette vache qui fournit en lait tout un canton… Pendant ce temps, les 5 blaireaux du début jouent les jackass. Ils commettent les pires conneries.  Ils vont surtout affronter leur ennemi juré dans le village, celui qui sort avec une gonzesse enceinte qui passe son temps à vider des bières. On se demande si elle est enceinte ou si elle va accoucher d’un barrique de bibine? Cette demoiselle charmante qui ne pipe jamais mot n’a rien  contre une éjaculation faciale de temps à autre, surtout quand son mec est pendu au téléphone et qu’il se fait traiter d’homo. Là, en principe, ça part et elle ramasse ! Vous me direz qu’on se demande si elle se rend compte de quoi que ce soit tant elle n’arrête pas de picoler… C’est une fille bien quoi… A l’image de ce film ou ça crie, ça hurle, ça se coke, ça croque des pils. NEW KIDS NITRO, un film hollandais vulgaire, grossier, joyeusement foutraque et affreusement homophobe, un film ou on tue des chiens, des vieux et des enfants. Un délire politiquement très incorrect .Un film avec pas seulement un aspect comédie débridée irrévérencieuse. Il y a des éléments dedans un peu gore.NEW KIDS NITRO, un avec une morale à la fin : dans la vie, pour se sentir bien, il faut baiser des putes et ne plus jamais bosser

 

 

Ace Attorney, c’est le nouveau Takashi Miike. Un cinéaste qui se trimbale une filmographie en dent de scie, faite de chef d’œuvres et de nanars insignifiants. La trilogie Dead Or Alive est sans conteste sa meilleure réussite, même si on retiendra aussi des films comme 13 Assassins, Hara kiri Mort d’un Samourai. Dernièrement, il signait une comédie enfantine très drole, Ninja Kids avec Rantoro un môme binoclard, le cousin nippon d’Harry Potter en plus  intrépide et moins magique, donc nettement moins gonflant. Ace Attorney, l’adaptation d’un manga lui-même devenu un jeu vidéo. Voilà qui ne laisse rien présager de bon ! C’est vrai que les exemples de ratés et autres foutages de gueule sont nombreux. Tomb Raider, Silent Hill, Resident Evil, Prince of  Persia, Max Payne… la liste est longue. Pac man aussi. L’adaptation de pac man en animé est dans les tuyaux depuis 2008 mais les producteurs butent encore sur le scénario, Faut dire que l’histoire de Pac Man est balaise… Notez qu’à la réflexion, l’adaptation cinéma de Ace Attorney semble avoir autant d’intérêt que celle de Pac Man ! Quand on sait que Ace Attorney, le jeux développé sur Game Boy Advance, Nittendo DS et Wii, se résume à la mise en scène d’un jeune avocat qui tente de résoudre des affaires criminels tordues, que le jeux alterne entre deux types de séquences, la recherche d’indices et les plaidoiries, on se dit qu’il n’y a rien de vraiment excitant à faire un film avec ça… Et pourtant,  avec un scénario aussi mince, Miike est parvenu à signé un film, certes avec quelques longueurs, qui se répète un peu mais qui tient finalement assez bien la distance. Le plus réussi reste le travail d’adaptation. D’habitude, on garde un titre, un nom et pis on signe un film prétexte, un peu fadasse. Là, tout rappelle le manga. Les coupes de cheveux viveldop, la gestuelle des protagonistes, les décors aussi. On a respecté l’univers du manga et du game et du coup on a l’impression de voir un manga en prise de vue réelle. C’est assez étonnant. Il y a en plus des batailles d’avocat dans le tribunal, mise en scèpne comme un jeux de combat sur un ring dans un game. Un procureur général rend son verdict et annonce le vainqueur via des écrans virtuels qui apparaissent dans ce tribunal. Ces mêmes écrans sont parfois utilisés comme des armes. On se balance à la gueule les preuves via ces écrans, en même temps que l’on n’â de cesse de répéter le fameux : Objection. Une objection, j’en ferai tout de même une. Je doute que ACE ATTORNAY séduise le commun des mortels. Entendez par là que le film s’adresse franchement à celles et ceux qui connaissent déjà l’univers de ce tribunal, de cet avocat. Les néophytes risquent de trouver le temps un peu long.

 

 

Je ne sais pas si vous connaissez la méthode Mattheusz Gdula pour former les acteurs ? Non, ce n’est pas un dérivé de l’actor sutdio ! L’acteur studio, c’est pour amuser la galerie! La méthode Mattheusz Gdula est autrement plus corsée, plus sévère. On la découvre dans Masks. En fait, il faut remonter à la source de ce que l’on est réellement pour pouvoir exprimer et s’approcher au plus vrai des émotions à interpréter sur une scène de théâtre. Ça passe par un cheminement fait de torture mentale, de drogues que l’on ingurgite, de choses que l’on voit ou que l’on croit voir : une ombre noire qui transperce des gorges avec une épée, une femme qui se tranche la carotide à coup de ciseau, un homme qui confond cotons tige et couteaux pour se récurer les tympans… Bref, la méthode Mattheusz Gdula est certes un peu extrême. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que dans les années 70, elle a été interdite par les autorités qui ont vu là un moyen pour quelques tarés de s’adonner à la torture plus qu’à la formation d’actrices et d’acteurs. En fait, ce qu’il faut savoir, c’est que Masks n’est autre qu’une relecture d’un classique de Dario Argento, le fabuleux Suspiria qui date de 76. Andreas Marschall a juste remplacé l’institut de danse par une académie de comédiens et la sorcellerie par du vampirisme. Mario Bava n’est pas loin. Ça reste une moyenne idée. Reprendre à la ligne l’évolution de l’intrigue originale et pomper des plans entiers de l’original, on voit moyennement l’intérêt, à part pour Andreas Marschall qui s’est fait plaisir en signant Son Suspiria.

 

 

S’il y en a d’autres qui lorgnent sur suspiria, ce sont bien les frangins Manetti avec leur Paura 3D. La scène d’ouverture de ce pseudo torture porn est un plagia de celle de Suspiria avec sa météo de chiotte, la voix off qui raconte. Mais la référence la plus évidente est celle claire et limpide à l’histoire de la jeune autrichienne Natasha Kampusch, cette femme enlevée et séquestrée pendant 8 ans dans une cave. Rien que le nom est suffisamment évocateur pour vous laisser imaginer ce que recèle ce film Paura 3D. Du métal, du rap, une décapitation par ci, une pendaison par là… Et pourtant, tout avait débuté de manière bon enfant. 3 jeunes de banlieue tapent l’incruste dans une villa des environs de Rome. Le propriétaire, un marquis, s’est absenté pour le WE. Quel bon plan pour les lascars qui vident le frigo, boivent le champagne, mange le caviar et jouent à Air Guitare sur la Wii du marquis. Tout baigne pour les inconscients squatters jusqu’à ce que l’un d’eux découvre dans la cave, entre deux rangées de pinard millésimé, une femme retenue prisonnière contre son gré. C’est le début des gros emmerdements d’autant que le marquis va rentrer plus tôt que prévu. Paura 3D une exploration de la folie mentale la plus extrême, un film qu’on pourrait imaginer pklus violent encore que ce que l’on voit. Il est ceci dit interdit aux moins de 16 ans,

 

 

Levons le voile sur l’adolescente qui renifle ses tampax et pour le coup, aimerait bien faire son 4 heure avec. Avouez que c’est tout de même plus original qu’un choco BN à la fraise !Mais c’est dégueulas, pensez-vous. Je vous répoindrais que j’en sais rien ! je n’ai jamais chiqué de tampax. Faudrait lui demander !Ceci dit, je ne suis pas certains du croquant et du gouteu de la chose ! quoique, Excision est un film gouteux à souhait, une œuvre de Richard Bates Junior avec Tracy Lord, l’ancienne actrice X. Oui, l’ancienne, très ancienne même. C’était au début de sa carrière dans les années 80. Depuis, elle s’est recyclé. Elle a tenté de se refaire  une réputation grâce à des séries télé meanstream façon Melrose Place. Elle a aussi le 7ème art sans jamais crever l’écran. Pourtant, elle du talent, du charisme. On le remarque au premier coup d’œil dans EXCISION, un film de la compétition à Neuchatel, EXCISION ou elle incarne une mère de famille qui déteste et humilie sa fille Pauline. Disons qu’elle a une préférence pour son autre fille, malade, atteinte de mucoviscidose. Pauline, qui est prête à tout pour gagner l’amour de sa maman, va galérer. Ce n’est pas tant le fait qu’elle ait décidé de perdre sa virginité qui effraye sa maman. Peut-être plus son fantasme d’effectuer des opérations chirurgicales sur des inconnus. Il est vrai que Pauline est une fille perturbée. Elle fait souvent des rêves étranges et macabres, plus que pénétrant, rêves au cours desquels elle se lave dans des baignoires remplie de sang et crapahute sur des morts. Et comme les rapports entre cette mère et cette fille ne s’améliorent pas, les rêves sont de plus en plus tordus, sanglants, sanglants mais particulièrement esthétiques. Pour le coup, la représentation du sang à l’écran est toujours très belle. Ceci dit, pour corser un peu l’histoire, la sœur de Pauline prend sa défense pendant que le père, lui, s’en fout complètement. Pourtant, il devrait s’inquiéter un peu, surtout lorsque Pauline connaît quelques orgasmes lorsqu’elle goute l'intérieur d'un corbeau mort trouvé sur un trottoir. EXCISION, un film tranchant, qui à défaut de couper le souffle, demeure une très belle étude du rapport mère fille houleux.

 

 

 

Remingthon and the Curse of the Zombading, une comédie de Jade Castro complètement loufoque. Tout se passe dans une ville ou les hommes ont une fâcheuse tendance à devenir gay, mais genre, gay de la cage aux folles. Attention, le regard du cinéaste sur ces personnages n’est jamais moqueur. Le réalisateur n’est pas fou. Il n’a pas envie de subir le même sort que le jeune Remington. Dans son enfance, il n’avait de cesse de traiter les travestis d’homo en les montrant du doigt. Un jour, dans un cimetière, une folasse lui jette un sort et lui promet que quand il sera grand, lui aussi deviendra gay. Les années passent et effectivement, le sort se réalise au plus mauvais moment pour lui, alors qu’il est sur le point de séduire une jolie jeune fille. Tout se passe dans une ambiance de peur car un sereal killer sévit dans le village. On a retrouvé plusieurs Diana Ross assassinées. La mère de Remington, policière aguerrie, mène l’enquête et il devient de plus en plus évident que le meurtrier de ces Diana Ross ne s’est pas engouffré sur la voix du crime par hasard. Remington and The Curse of Zombadings, une comédie loufoque avec mine de rien quelques Zombies qui tapent l’incruste et surtout un ustensile bizarroïde que l’on appelle le Gaydare!

 

 

 

Grabbers, un film anglais avec des bébettes de l’espace. Une pieuvre cosmique terrifiante s’abat sur Terre, en Ireland. Elle se nourrit d’eau et de sang humain. Forcément que la bestiole commence à décimer le village, mais bientôt, les policiers locaux vont trouver la parade pour bouter la pieuvre hors de chez eux. Il semblerait que cette martienne à tentacules soit allergique à l’alcool ! Et voilà comment pour sauver sa peau, il faut se bourrer la gueule. Vu qu’en Ireland, c’est le sport national, autant dire que la chasse à la pieuvre intergalactique va virer à la farce. Grabbers, une comédie de science fiction super drôle, très efficace.

 

 

 

 

 

 

 

 

BLACK MOVIE 2012

17-26.02.2012

Genève

 

 

En février Genève vibre chaque année au rythm de ce festival qui a su s'imposer au fil du temps comme un rendez vous majeur. Si elle n'a plus rien de black, cette quinzaine a au moins le mérite de programmer des films venus du monde entier et essentiellement d'Asie, longs métrages que le commun des mortels ne pourrait voire en salle si Black Movie n'existait pas. Ainsi, on retrouve dans la programmation quelques perles pêchées au festival de Cannes comme par exemple le nouveau film de Kim Ki Duk, ARIRANG

 

 

Kim Ki duk est un animal étrange, cinéaste insaisissa et fragilele, véritable bête de concours qui a su envouter les programmateurs et le public des rendez-vous mondiaux du 7ème art. En 15 films, il a conquis Cannes, Venise, Berlin et tant d’autres festival. Et si l’auteur des irrésistibles Bad Guys, L’Ile, Locataires et j’en passe n’avait plus rien à dire ? Et si il était soudainement frappé d’une profonde mélancolie, aux portes du burn-out, hanté par un accident survenu lors du tournage en 2008. En effet, l’actrice principale de Dream manqua de mourir par suffocation lors d’une scène de pendaison qui a failli tourné au cauchemar. Sans l’intervention du cinéaste, cette femme ne serait aujourd’hui plus de ce monde. Cet accident, sans conséquences pour l’actrice, en a eut de lourdes sur le mental de Kim Ki Duk. A tel point que depuis 2008, on avait perdu sa trace. Une rumeur complètement folle commença même à circuler annonçant son suicide. 

 

 

En fait, Kim Ki Duk s’est juste retiré du monde civilisé pendant ces 3 dernières années. Vivant comme un clochard dans une bicoque en ruine, il s’est remis en question et a fini par tourner un film sur lui, sur son métier, son implication, les limites de son art. ARIRANG est sans conteste l’œuvre la plus bizarre qu’il ait réalisé à ce jour. Le film se présente comme un journal de bord intime ou il se met en scène. On découvre une loque dans son quotidien, un homme vivant en ascète sous une toile de tante planter au milieu d’une maison de pierre pas terminée et sans eau courante. Il mange, se lave, se peigne, se parle, interroge sa conscience. Il joue ainsi tous les rôles de son film, celui de Kim Ki Duk le dépressif, celui de sa conscience censée le remuer. Acteur qui se donne la réplique dans un champ contre champ, mais aussi scénariste, réalisateur, monteur, producteur, Kim Ki Duk maîtrise toutes les cordes de ce film par instant bouleversant. Il ait un moment fort ou l’on voit le cinéaste s’effondrer alors qu’il regarde sur son ordinateur le moine de son film  Printemps, été, automne, hiver… et printemps. Il est son reflet, son double. Pleurs et  lamentations, les confidences du cinéaste pourraient sombrer dans la complaisance ou le voyeurisme mais il n’en est rien. Arirang est une œuvre intense et touchante. Arirang, un titre qui fait référence à cette dépression qui le frappe, un titre qui est aussi celui d’un poème célèbre en Corée ou il y est question d’une traversée du désert.

 

 

 

 

Le Eric Rohmer asiatique, sauf qu’il appartient au tsunami coréen plus qu’à la nouvelle vague française, Hong Sang Soo, est revenu cet année au festival de Cannes avec un film en noir blanc sublime: The Day He Arrives. Il sera repris à Black Movie Movie. 

 

The Day He Arrives est une comédie sentimentale nonchalante, aussi stylisée qu’éthylisée, entendez par là, un film ou comme toujours les héros boivent, bouffent et déblatèrent des conneries sur le sentiment amoureux. Pour tout dire, un cinéaste dans la loose déboule à Séoul et se saoule. En fait, il vient rejoindre un vieux pote. Mais celui-ci est aux abonnés absents. Pour patienter, il se réfugie dans un pub et se renverse la tête à coup de saké avec des étudiants en cinéma. Plus tard, après avoir envoyer promener les jeunes, il s’écroule en pleur dans l’appartement de son ex. Le nuit passe.

 

 

Au petit matin, lui et sa gueule de bois retrouvent son pote. S’ensuit 4 jours d’errance dans un Séoul baigné par le froid. Le point de chute des deux hommes est toujours le même, le bar Le nouvel avec sa patronne si charmante, si séduisante, si fragile, une proie facile pour le cinéaste, à moins que la copine de son ami ne lui saute dessus avant!

 

 

The Day He Arrives, un film tout en douceur ou Hong Sang Soo joue volontiers la carte de la répétition des lieux. Entre Le Nouvel, sa cours extérieur, la ruelle qui y mène, plus quelques autres rues propices à rencontrer toujours par hasard une apprentie actrice, le réalisateur signe un film séduisant sur l’art de la séduction vue par un escroc des sentiments qui papillonne de Futon en Futon. Il prône le bienfait des relations sans lendemain comme si l’engagement amoureux était nuisible à l’humain. Rassurez-vous, aimer ce film ne vous engagera à rien, si ce n’est qu’il provoquera chez le néophyte en Hong Sang Soo, une irrésistible envie de découvrir l’œuvre de ce cinéaste coréen prolixe et talentueux.

 

La Corée du sud est décidément un jardin d’Eden éblouissant et extraordinairement riche. Sur ce  terreau particulièrement fertile germent chaque année de nouveaux auteurs. En effet avec ces 140 films produits annuellement, vous pensez bien que ce pays ne se limite pas aux seuls Kim ki Duk, Hong Sang Soo ou autres Park Chan Wook, Im Sang Soo et Bong Jon-ho, réalisateur de renom, véritables bêtes de concours qui ont conquis depuis belle lurette les festivals du monde entier. C’est là le malheur du cinéma sud coréen. Aussi foisonnant et passionnant soit-il, il est encore boudé par les distributeurs occidentaux frileux qui pinaillent et hésitent à sortir ces chefs d’œuvres en salle, des films qui pourtant mériteraient d’être vus par le plus grand nombre

 

The Journals Of Musan de Park Jung-Bum n’échappe pas à cette règle. Et pourtant, ce jeune cinéaste pétri de talent, qui appartient à la relève, marche déjà sur les traces de ses aînés. Park Jung-Bum a enthousiasmé en 2010 le festival de Marrakech puis en 2011 celui du film asiatique de Deauville avec ce premier long métrage The Journals of Musan, qu’il a également produit et dans lequel il joue le rôle principal. 

 

Le film dépeint de manière particulièrement réaliste le quotidien difficile de Seung-Chul un nord-coréen exilé à Séoul. Seung-Chul a déserté l’armée nord-coréenne et s’est exilé au sud pour tenter sa chance. Ils sont de plus en plus nombreux comme lui, à tel point que ce problème, très actuel, est devenu épineux en Corée du Sud. C’est qu’on apprécie moyennement ces déserteurs, ces transfuges. Seung-Chul subit donc moult discriminations du fait de ses origines.

 

 

 Pour commencer, il lui est impossible de trouver un travail déclaré. Il doit se contenter d’un job illégal de colleur d’affiche. Exploité par son patron, bastonné par ces concurrents, parfois malmené par son ami qui l’héberge, un type qui trempe dans des affaires louches, Seung-Chul trouve un peu de salut et de réconfort dans une Eglise, celle que fréquente une jeune fille pour qui il en pince un peu. The Journals of Musan pose un regard froid mais juste sur l’immigration.

 

A l’image du chien que le héros malheureux recueille, Seung-Chul erre dans cette société capitaliste sud-coréenne en espérant des jours meilleurs. Peut-être qu’au bout de son chemin de croit, ses prières seront exauceé.

 

En tout cas, avec ce film, Park Jung-Bum  décrit une Corée peu montrée au cinéma, une Corée qui déraille. A ce propos il explique que The Journal of Musam “ n’est pas un film sur l’unification, ni u sur les partis politiques ou sur la religion, juste un film pour montrer ce qui ne va pas dans la société. C’est un film sur le système capitaliste et les difficultés auxquelles doivent faire face certaines personnes dans la société”. The Journals of Musanm de Park Jung Bum, l’un des grands cinéastes de demain, un mec à suivre…

 

 

 

Janvier 2011, les frère Park Chan, Wook et Kyong, créent l’évènement en réalisant le premier film au monde avec des I-Phone 4! Février 2011, leur court métrage Night Fishing d’une durée de 30 minutes, repart de la Berlinale avec un Ours d’Or, rien de moins !

 

Joli coup de pub pour la marque à la pomme ainsi que pour l’opérateur coréen distributeur exclusif de l’appareil en Corée et qui a financé ce film expérimenta l,à découvrir désormais à Black Movie.

 

Selon les frères réalisateurs, il n'y aurait presque pas de différence en termes de résolution d'image en comparaison avec une caméra traditionnelle ou avec un appareil photo-caméra comme le Canon EOS 5D Mark II, utilisé par Quentin Dupieux dans Rubber, par exemple. Et force est de constater que le résultat est plutôt bluffant. Sur le plateau de tournage, pas plus de 80 personnes étaient réunies. Travaillant à l’instinct avec d’avantage de spontanée que pour ses précédentes réalisation, Park Chan a mis a contribution tous les membres de son équipe puisque chacun était autorisé à filmer, des fois que  les deux I-Phone principaux utilisés selon des angles différents par les réalisateurs aient loupé quelque chose.

  

 

Fort d’un budget dérisoire de 100 000 euros, ce film horrifique est découpé en trois actes distincts. Night Fishing débute en effet comme un mauvais clip d’un groupe de rock. On est en pleine cambrousse. 4 garçon pas vraiment dans le vent s’éclatent au bord d’un chemin, surtout le chanteur désarticulé qui mime un moon walk foireux pendant qu’un chapeau vole au vent. Plus loin, exit ce cadre bucolique. On se retrouve en pleine nuit, au bord d’un lac isolé. 

 

 

Le film désormais en noir blanc vire au film de genre, genre fantôme avec ce pauvre pêcheur qui a la mauvaise fortune de tirer au bout de sa ligne, le cadavre d’une femme. S’en suit, une scène des plus burlesques sorte de danse macabre comico-tragique. Le pêcheur est emmêlé dans ses fils qui le lient au cadavre, une morte qui reprend vit.  

 

 

Il faut attendre la dernière partie pour comprendre que cette apparition fantomatique est l’esprit d’un chaman venu taquiner le pêcheur. Au cour d’une cérémonie de deuil haute en couleur, le chaman sert de lien entre le monde des vivants et celui des morts, ce qui permet au pêcheur de délivrer un message à sa mère, à sa fille et à sa femme. Night Fisching, une curiosité de Park Chan Wook et Park Chan Kyong, rien à voir avec ses précédentes réalisations Old Boy ou Thirst…

 

 

 

 

En Asie, il n’y a pas que la Corée du Sud. Il y a le Japon aussi. Et cette année, vous aurez l’occasion de découvrir le nouveau choc de Yoshihiro Nishimura. Plus connu aux Etats Unis qu’au Japon, là ou ses films sortent directement dans le circuit Dvd, Yoshihiro Nishimura n’en demeure pas moins un cinéaste culte. Spécialiste en maquillage et effets spéciaux, il a obtenu ce statu après avoir réalisé entre autre le 

 complètement barré Tokyo Gore Polic, un authentique film gore ou dans un Tokyo futuriste, les forces de l’ordres sont devenues extrêmement répressives. Les flics, dont la sublime Ruka, doivent faire face à une nouvelle race de criminels, dit les ingénieurs qui ont la capacité de transformer leur moindre blessure en arme. Un ingénieur qui se sectionne le bras avec une tronçonneuse se voit immédiatement équipé d’un bras tronçonneuse. Une fille de joie se fait couper en deux, et hop, une mâchoire de crocodile lui pousse à la place des jambes. Un type se fait émasculer et il se retrouve avec une mitraillette à la place du pénis! Je ne m’étendrais pas sur la femme escargot ou la femme chaise qui fait pipi sur les gens!

 

 

 

Voilà le genre d’invention qui n’a rien de surprenant de la part de Yoshihiro Nishimura qui aime inventer des monstres, concevoir aussi des êtres hybrides mi-homme mi-machine. Il adore par dessus tout ciseler les globes oculaires et avoue un penchant certain pour les jeunes filles qui s’auto mutilent, une manière dit-il de se moquer de la culture adolescente et des demoiselles qui se prennent pour des gangsters! L’auto mutilation, Yoshihiro Nishimura trouve ça cool. Ce n’est pas un hasard si l’un des flics de Tokyo Gore Police possédait cette petite manie. « Les gens qui se charcutent les poignets ne veulent pas mourir », dit-il, « ils veulent vivre plus que n’importe qui et l’auto mutilation n’est rien d’autre qu’une performance artistique, de l’art. ». Difficile de croire en ces propos aussi stupéfiants que ses films. Et pourtant, ce grand malade respecte effectivement énormément ces gens qui pratiquent l’auto mutilation à tel point que dans Vampire Girl vs Frankenstein Girl, il a été jusqu’à confier un rôle à un véritable artiste, adepte de l’automutilation.

 

 

Pour Helldriver, son nouveau délire sanglant à voire à Black Movie, Yoshihiro Nishimura ne s’est aps assagit. Certes, il troque les cutter pour les cisailles débroussailleuse électrique à gros débit! L’héroïne est équipée d’un tel engin, très efficace lorsqu’il s’agit de décapiter des zombies assoiffés de viande fraîche. Assez bizarrement, à la suite de Tokyo Gore Police, son producteur lui a commandé un film de ce genre. Etrange pour des japonais tant les zombies sont aussi nombreux dans le cinéma nippon que les films de karatéka pullulent dans le cinéma belge! Toujours est-il qu’il s’est attelé à la tâche. Et voilà comment il a pondu le scénario de Helldriver en deux temps trois mouvement. 

 

 

Un jour que Kika surprend deux psychopathes, un frère et une sœur, en train de bouffer les pieds de son père et de lui mettre le feu, une météorite transperce le bide de la folle sanguinaire qui bouffait le papa de Kika. Immédiatement, cette dingue est la proie d’une bestiole de l’espace qui se greffe sur son cuir chevelu, alors que simultanément, un nuage de poussière noire envahi le Japon, transformant instantanément la population en zombies. Pour stopper la prolifération, un mur de sécurité est érigé afin de séparer l’île en 2. Au sud, on organise la résistance pendant qu’au nord, les zombies survivent tant bien que mal. Kika, dont le cœur a été arraché par la folle, sort de son comas après qu’on lui ai transplanté un cœur en fer. C’est alors qu’elle prend la tête d’une expédition sauvage dans le nord du Japon afin de débusquer la reine des zombies pour lui couper la corne sur le front et la décapiter. 

 

 

Helldriver, du ketchup liquide, de la découpe de bidoche, des gésers de sang, du mauvais gout, du rock métal, des cris, des vilains, des vilaines, un monstre géant fait de zombies, qui vole à l’aide de missiles nucléaires, pour un film complètement barjot à ne pas mettre devant toutes les rétines!  Helldriver, c’est de la pure série Z, en attendant une série P, ou si vous préférer un film porno! En effet, Yoshihiro Nishimura songe sérieusement à réaliser un film de cul en 3D avec un exhibitionniste qui planquerait un exosquelette géant sous son imper et qui en guise de sexe, serait armé de tentacules! On n’a pas hâte de voir son meca gang bang!

 

 

 

 

 

En Thaïlande, certain cinéastes tiennent une forme d’enfer. Témoin Pen-Ek Ratanaruano. Révélé à la fin du siècle dernier grâce au festival de Berlin qui refile un ours à son Fun Bar Karaoké, Pen-Ek fait parti de ces artistes qui ont redonné leurs lettres de noblesse au cinéma made in Thaïlande. Tombé en désuétude dans les années 90, ce graphiste de formation, exilé aux USA a mis un gros coup de pied dans la fourmilière à son retour chez lui, marquant une rupture et imposant une nouvelle manière de concevoir le 7ème art dans son pays. Après la Berlinale, son second long métrage 6ixtynin9, un petit bijoux de comédie noire fera le tour de la planète. Dès lors, tous les festival d’envergure vont se mettre sur la piste Pen-Ek: Venise, Toronto, Rotterdam, mais surtout Cannes.

 

D’abord repéré à la Quinzaine des réalisateurs en 2001 avec Mon-Rak Transistor, puis en 2007 avec Ploy, il a rejoint le grand palais en 2009 concourant dans la catégorie Un Certain Regard avec Nymph.  . Cette année, pas de croisette, mais un lac Léman à la place puisque Headshot, son nouveau film a été retenu par le comité de sélection du festival Black Miovie.  

 

Headshot n’a rien à voir avec un jeux vidéo, même si le terme est emprunté à ce médium. Il signifie: « tuer d’une seule balle en pleine tête ». il y aura donc du meurtre et des meurtrier dans cet hommage à peine voilé au film noir. Tul, un flic intègre, cherche des poux au frère d’un ministre mouillé dans un trafic de drogue.  

 

Immédiatement, on fait comprendre à Tul qu’il doit lâcher l’affaire. L’entêté refuse de se faire graisser la patte. C’est alors qu’une femme fatale croise son chemin.

 

 

Evidemment, ça pue la manipulation. Tul ne voit rien venir et au lendemain d’une chaude nuit d’amour, découvre le corps de la sublime créature, en sang dans la baignoire de la salle de bain. Des photos lui parviennent. Un maître chanteur a eut raison de lui. Dégoûté, Tul se tourne vers une étrange organisation dirigée par Le Demon. Il devient tueur à gage pour ce groupe obscur qui élimine ceux et celles qui se sentent au dessus des lois. Au cours d’une mission qui tourne mal, Tul est atteint d’une bal dans la tête. Plongé dans un coma profond, il se réveille 2 mois après. Mais il a des séquelles. Il voit à l’envers! Dans de telles de conditions, impossible pour lui de reprendre son ‘travail’. De toute façon, après avoir frôlé la mort, il est bien décidé à raccrocher. Il veut oublier son passé, mais son passé, lui, ne va pas l’oublier ! En Thaïlande , on appelle ça le Kama.

 

 

Construit sur le mode du chasseur chassé, HEADSHOT est un excellent film d’atmosphère, poisseuse et moite. Sur un rythme assez contemplatif, on suit donc ce type désabusé qui essaye de sauver sa peaux, de fuir la ribambelle de tueurs qui veulent l’éliminer. Comme dans tout film noir qui se respecte, les femmes sont belles et les flingues chargés à bloc. Sous une pluie battante, les pneus des automobiles crissent parfois un peu. 

 

 

En même temps que la voix off du personnage nous raconte son histoire, on découvre sur la toile un drôle de bonze. Il est interprété par le charismatique Nopachai Jayanama.

 

On découvre aussi une actrice en vogue depuis 2 ou 3 ans en Asie, la sublime Cris Horwang. Elle incarne celle qui conduira Tul sur le chemin de la rédemption. 

 

 

 

En dehors de l'Asie, vous pourrez découvrir des productions  d'autres contrées comme par exemple l'Iran avec Park Mark de Baktash Abtin

 

 

Park Mark se présente comme une déambulation pendant une nuit avec un junk qui raconte sa vie passée en même temps qu’il travaille, c’est à dire, qu’il part à la pêche au fric dans des boites de dons en fer. Ces box jalonnent son parcours. Elles sont situées à chaque coins de rue. Souvent vides, les plus pleines sont généralement situées vers des mosquées ou se trouvent un bancomat. Entre deux bouffées de crak, Mark raconte sa vie aux Etats unis, là ou il était blindé de fric, marié et père de famille. Un jour, il a braqué une banque, tuée une fille pour de la coke et a fini en prison avant d’être renvoyé à Téhéran avec escale à Moscou. Délire due à la drogue ou réalité ? Une chose est sure, cette homme a tout perdu et refuse de dormir le jour de peur de se faire détrousser. C’est connu, les junk qui dorment dehors ont du fric sur eux pour se payer leur cam.

 

 

Caméra épaule, mettant parfois un réelle distance entre le spectateur et son personnage principal, Baktash Abtin soigne ses cadrages. Il met au service d’une histoire sordide, une belle image enrobée dans une musique savoureuse à base de saxophone langoureux. Il émane ainsi de PARK MARK une réelle émotion, pas seulement à cause de cette  histoire poignante, émouvante avec ce type d’une cinquantaine d’année, sorte de zombie nocturne qui hante les rues de Téhéran, semblant parfois se parler à lui-même. Le plus fort, c’est qu’on en vient à s’identifier à ce zombi car, comme il le dit, il est très facile de succomber à la tentation de la drogue et connaître une descente en enfer, surtout quand la vie vous sourit.

 

 

Toujours en Iran, vous vous souvenez sans doute de la vague verte, la révolution écrasé dans le sang en 2009 par Ahmadinejad. Produit et réalisé en Allemagne, The Green Wave d’Ali Samadi Ahadi s’empare de cette révolution et signe un film de montage dopé par des séquences d’animation sublime. Pour tout dire, le film oscille entre fiction et documentaire.

 

La voix bâillonnée du peuple iranien est ici libérée. Entre deux témoignages face caméra, Ali Samadi Ahadi intercale des images prises sur le web pour présente l’Iran, cette “grande prison”. Twitter et les blogs fournissent l’essentiel du texte enrichi de dessins. Ce travail d’assemblage montre clairement l’influence d’internet, internet qui détient la preuve d’un crime contre l’humanité.

 

 

 

Les extraits de blogs, lus avec une grande justesse de ton, ainsi que le parcours des deux jeunes Iraniens fictifs rendent bien compte des valeurs et rêves d’une jeune génération qui, elle aussi, a voulu essayer, croire au changement, des espérances vite  brisées par un régime qui n’a pas souhaité écouter son peuple.

 

 

 

 

 

Si en Grèce, le peuple est dans la rue, la révolution n’est pas pour aujourd’hui. A l’agonie, le pays est aux portes de la faillite. Ceci dit, si la majorité des grecs crèvent la faim, une minorité profite largement de la crise. Voilà ce que montre Raw Material, un documentaire de Christos Karakepelis. 

 

Au pied de l’Accropole se situe l’un des quartiers les plus pauvres d’Athène. Dans un baraquement, des immigrés illégaux, albanais, rom, indiens, mais aussi, des grecs que la misère a trainé jusqu’ici. Pour gagner leur vie, ils collectent du métal dans les poubelles de la ville et le revendent à des industriels.

 

 

Chaque matin, avant le leve du soleil, des hommes partent en tricycle à moteur à la pêche aux frigos, téléviseurs, chaises longues, sommiers, ordinateurs, des objets jetés au quotidien preuve que d’autres vivent dans l’aisance. Tourné en 16mm, Raw Material présente le travail brut et pénible de ces éboueurs, une dénonciation du capitalisme sauvage et de ses conséquences sur les populations les plus fragiles.

 

 

 

 

Coté fiction, je vous recommande Knifer, superbe film en noir Blanc qui lui, ne s’attaque pas frontalement à la crise, mais plutôt à ses conséquences comme par exemple la violence qui s’invite dans les rapports humains. A la mort de son père, un loser est recueilli par son oncle. Ce rustre garde des chiens et traite son neveu, mais aussi sa femme, comme deux chiens.

 

 

L’incommunicabilité entre les gens, y compris au sein d’une même famille, est donc au cœur d’un triangle amoureux qui se met gentiment en place. Mais la violence est également présente ailleurs, dans la ville, au détour d’une poubelle avec une femme en sang, à terre, bastonné par un mari qui dit pourtant l’aimer. De quel coté faut-il chercher la cause de cette violence ? du fric bien sur, de l’obsession d’en manquer et de ne plus pouvoir maintenir un train de vie descend. Misère matérielle et misère sentimentale sont au cœur de Knifer, un film en noir blanc superbe, avec une image bien léchée, de beaux cadrages, une ou deux scènes de baise en prime. Si la Grèce est en crise, son cinéma lui se porte particulièrement bien, la preuve en est avec De Yannis Economides et son Knifer, hautement recommandable.

 

 

 

 

 

 

Vous n’étiez pas à la Mostra de Venise en septembre dernier ? Vous avez donc loupé le film surprise du Festival. Tant mieux diront ceux qui ont fuient après 30 minutes de Poeple Mountain Poeple Sea de Caji Shangjun, le Bruno dumont chinois, en ce sens ou les deux cinéastes ont un penchant certain pour les plans fixes à profondeur de champ hyper marqué et de préférence interminables. L’économie de dialogue et l’absence de musique sont aussi des éléments qui relient les deux cinéastes.

 

 

Poeple Mountain Poeple Sea est présenté comme un  « western guizhou », car tourné dans le cadre très Far West de la province chinoise du Guizhou, dans le sud-ouest du pays. Dans ce décorum, Lao Tie, se lance dans la quête éperdue, et violente, du meurtrier de son frère. Moto taxi, celui-ci a été attaqué par un client et achevé à coups de couteau. L’assassin, prisonnier récemment libéré a pris la fuite. Malgré la promesse de la police de mettre rapidement la main dessus, Lao, qui ne sa fait pas d’illusion, décide de retrouver sa trace.

 

 

Le voici qui se perd dans les dédales d’une ville tentaculaire, allant de cabanes sordides en cabanes encore plus sordide. Au bout du chemin, loin des montagnes blanchies par le soleil qu’il a quitté, il va tomber dans les tréfonds d’un puits obscur d’une des nombreuses mines de charbons illégales chinoise. Et voilà l’occasion, le prétexte tout trouver pour le réalisateur de nous dévoiler la vie dans une de ces mines de charbon, qui tient plus du camp de concentration. Enfermés dans leur baraque, les mineurs sont fouillés par des gardiens en arme avant chaque descente de peur qu’ils introduisent des allumettes pour déclencher un coup de grisou et mettre fin à leur misère. Les mineurs pris la main dans le sac sont broyés par le jet d’eau à haute pression servant à fractionner le charbon. Pour connaître le dernier cercle de l’enfer de la société chinoise, suivez donc les pas de Tao Lie dans ce film People Mountain, People Sea de Caji Shangiu.

 

 

 

 

 

 

Pendant ce temps là, au Costa Rica, on prend des vacances dans AGUA FRIA  de Paz Fabrega. La mer, les serpents d’eau, les trous dans le sable, la baignade, les feux d’artifices. Une famille en vacances au bord de l’océan; des enfants qui jouent. Au milieu d’une marmaille, une petite fille un peu étrange, sort du lot. Elle est en pleine crise visiblement.

 

 

Très vite, le doute s’invite. Et plutôt que de se dissiper, il se répand. A voir son père débordant d’affection, multipliant les gestes de tendresse envers sa petite fille, à voir sa mère plus distante, on en vient à s’interroger. Et s’il y avait derrière cette moue boudeuse, ses longs silences et ses sourires en coin, de l’inceste. Son escapade nocturne, pour ne pas dire sa fugue, renforce encore cette impression. Alors qu’elle s’est aventurer loin du campement de ses parents, elle rencontre un couple en pleine nuit et invente une histoire. La petite disparaît dans la nuit. Le couple continue son chemin mais la femme, désormais perturbée par ce que lui a dit la gamine, s’enfonce dans une profonde mélancolie, comme si les confidences de cette petite fille l’avait renvoyé subitement à sa propre enfance. Agua Fria est un premier film prometteur de Paz Fabrega. S’appuyant sur une photo magnifique, cette œuvre minimaliste vous transportera vers un état de quasi apesanteur. Vous n’aurez qu’à vous laisser porter pour véritablement l’apprécier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NIFFF 2011 

Film Fantasique

 

 

Du 1er au 9 juillet, Neuchatel accueille le NIFFF, le festival du film fantastique. Devenu en une décennie une étape européenne incontournable du cinéma de genre, cette édition vous réservera comme à chaque fois, son lot de frissons et de surprises. En parcourant les différentes sections du programme, je vous ai sélectionné quelques une des toiles qui me paraissent inévitables. Commençons notre marcher par INSIDIOUS de James Wan. Sorti de l'ombre en 2004 en initiant la franchise SAW, cet australien d'origine malaisienne a su créer le malaise et s'imposer d'emblée comme un maître de l'horreur. Après 3 autres films en mode mineur dont un long métrage indigne de lui DEATH SENTENCE comptant la vengeance d'un père violent, il revient à ce qu'il sait faire de mieux en 2011. INSIDIOUS, c'est pour le résumer en quelques mots comme si l'exorciste avait emménager dans la maison de Paranormal Activity. Reprenant les codes du film de pétoche, il réalise 1h30 de pure bonheur ou sans jamais sombrer dans le gore, il installe une ambiance stressante, lorgnant du coté de Lynch et misant plus sur la suggestion pour créer l'effroi. Un père de famille va devoir rejoindre le monde des esprits pour en libérer son fils. Sublime.

 

 

Au Maroc aussi, on aime le cinéma fantastique, mais on n'en fait pas beaucoup, voir pas du tout. 1er  long métrage à ma connaissance du cinéma marocain s'inscrivant dans la veine survival, MIRAGES fonctionne sur un pitch des plus simples. 1 poste à pouvoir, 5 candidats, 4 bouteilles d'eau, 1 désert, des hallucinations. Avec un budget minimum, Talal Salhami signe un western saharien à l'effet maximum garanti.

 

 

Pendant ce temps, à Hong Kong, Frédérique Bel affronte Carrie NG dans un thriller sado masochiste franco asiatique. LES NUITS ROUGES DU BOURREAU DE JADE permet au duo Julien Carbon et Laurent Courtiaud, ancien élèves de Johnnie To et Tsui Hark de faire s'entrechoquer les codes du polar à la française à ceux du film noir asiatique. Le résultat est somptueux, classieux, sexy, aussi enivrant que le poison tant convoité par les héroïnes de ce film.

 

 

En Corée du Sud, la corruption gangrène la police et les départements de justices. Voilà ce que montre THE UNJUST de Ryoo Seung Wan. Dans ce thriller à l'atmosphère humide, un tueur en série est abattu par un flic. Pour calmer le grand public, la nouvelle ne doit pas filtrer. Alors il faut trouver un remplaçant au meurtrier décédé, et vite, qu'importe si les moyens d'y parvenir sont fallacieux.

 

 

Amateurs de ketchup et de violence extrême, VIOLENT KIND devrait franchement vous ravir. Des métaleux se retrouvent entre bikers dans une maison isolée dans une forêt. La fête bat son plein. L'alcool coule à flot en même temps que les filles se laissent tenter par des parties de jambe en l'air à l'étage. Au plus fort de cette nuit éthylique, une bande de rockers millésimé 50's, des sous Dick Rivers hallucinés, déboulent et démembrent tout ce qui bouge. Ils sont les envoyés du diable sur Terre et prennent possession de Michèle, la plus belle fille de la soirée. VIOLENT KIND, une femme possédée, des visages tailladés, des doigts coupés, des vagins en feu et en sang, des scalpes à la machettes, des couteaux plantés dans le bides pour un film sanglant, quoi de plus normal quand le duo de réalisateur se fait appeler The Butcher Brothers.

 

 

Toujours dans le trip sauce tomate qui badigeonne l'écran, mais en technicolor, HOBO WITH A SHORTGUN se pose là. Dans une ville tenue par une famille de psychopathes qui pratiquent la décapitation en pleine rue et sème du coup la terreur, un clochard, qui rêve de se payer une tondeuse à gazon, va soudainement se prendre pour un justicier. Alors qu'il convoite l'objet de ses rêve dans un magasin, 3 jeunes font irruption pour un hold up et plutôt que de se faire discret, le clochard s 'empare du fusil, sur le présentoir au dessus de la tondeuse. Dès lors, il va jouer les justiciers. Secondé par une prostituée, ils vont tenter de débarrasser la ville des 3 tarés qui la dirigent. HOBO WITH A SHORTGUN, un MACHETE en beaucoup plus méchant et bavard!

 

 

Egalement sanglant, SUPER! Il suffit de pas grand chose pour s'improviser justicier: une copine qui vous plaque et ne vous reconnait plus, un costume rouge ridicule et une clé à molette pour exploser la gueule de ceux et celles qui se dressent sur votre chemin. Evidemment, pas sur que le grand public apprécie les méthodes barbare de ce genre de super héros sans super pouvoir, sauf peut-être Ellen Page. Pour Juno, c'est sur, ce type est un SUPER mec et elle doit elle-aussi se trouver un déguisement pour l'accompagner et l'aider à exploser du quidam! SUPER une comédie noire à l'humour débridée ou la violence va crescendo, un film de James Gunn avec aussi Keavin Bacon.

 

 

Rassurez-vous au NIFFF, il y a aussi des films un peu plus soft comme GOOD NEIGHBORS. Un sereal killer rôde à Montréal et s'en pend aux serveuses la nuit après leur service. Ce fait divers, le jeune homme qui emménage dans son nouvelle appartement au 4ème étage s'en fiche un peu. Son appartement est situé juste au dessus d'une jeune célibataire serveuse dans un restaurant chinois et qui adore les chats. Au 2ème, un louche veuf handicapé plutôt bellâtre reste cloitré chez lui. C'est la jeune fille qui lui donne des nouvelles de l'extérieur. Dans l'aile d'à coté, une alcoolique s'en prend aux chats de la demoiselle célibataire. Grossière erreur... et pendant ce temps, le sereal killer rôde toujours

 

 

Et pour finir, les enfants petits et grands se régaleront devant ce délire du prolifique Takashi Miike, NINJA KIDS, une comédie familiale dopée aux FX un peu cheep. Dans un décor de carton pâte, le jeune Rantaro intègre l'école enfantine des ninja. Avec ses nouveaux camarades dont un petit gros morveux au sens propre mais pas figuré, et une jeune fille intrépide qui s'occupe de bébés pour se faire du fric et se payer l'école, les apprentis Ninja vont devoir montrer à de vieux Ninja expérimentés de quoi leur école de Ninja Kids est capable! Délirant et parfaitement inoffensif pour les enfants avec un Rantaro à croquer...

 

 

 

 

 

 

ANNECY 2011 

Film d'Animation

 

 COLORFUL

Prix du Public

Mention spéciale du Jury

 

 

Vous le savez, l’actualité cette semaine passe par Annecy, le festival international du film d’animation. Y était dévoilé en compétition long métrage, COLORFUL de Keiichi Hana, un manga dont la sortie française est annoncée pour janvier 2012. Kazé le distributeur ne va toutefois pas mettre le paquet sur ce film dont le potentiel commercial reste très limité. Seules une trentaine de copie sont prévues. Au passage, la France est à ce jour le seul pays occidental qui a pris le pari d’une sortie commerciale. Un vrai risque d’autant que COLORFUL, fort d’un succès critique au Japon, n’a pas rencontré son public. Sa nomination à l’équivalent des Oscars japonais ne lui a pas permis de percer sur le marcher. La faute au sujet du film ! Et pour cause, il est ici question du suicide chez les adolescents. Il faut savoir que chaque année 300 000 personnes, peu importe leur âge, mettent fin à leur vie au pays du soleil levant. C’est énorme, un véritable phénomène! A cela, il n’y a aucune explications. La pression de la société sur des êtres de plus en plus seuls et dépressif en est peut-être une. C’est parce que cet état de fait lui paraissait important que Keiichi Hana et sa scénariste ont donc adapté un roman de Eto Mori sur le sujet en manga. 

 

 

Dans COLORFUL, tout commence dans une pièce étrange, sombre. Au milieu d’âme qui errent sans trop savoir où aller apparaît Paru-Paru, un enfant androgyne aux cheveux gris. Il interpelle une âme et lui annonce la bonne nouvelle : « Tu as été choisi pour retourner sur Terre. Si tu rempli ta mission, tu pourras retrouver le cycle des réincarnations. Si tu échoues, tu sera condamné à erré ici jusqu’à la fin des temps ». Mais cet âme ne veut pas revenir sur Terre. Rien à fiche, le patron a décidé de la ré-expédier sur Terre et Paru-Paru sera son guide. L’âme doit prendre possession du corps de Makoto et rien ne pourra contre-carrer ce plan. Et voilà que l’âme se retrouve dans le corps d’un ado, allongé sur un lit d’hôpital. Il se remet d’un suicide. Commence alors une enquête pour l’âme pour savoir qui est ce Makoto. Pourquoi sa mère a-t-elle pris son professeur de flamenco comme amant ? Pourquoi son père, un loser au boulot se fiche d’être cocu? Pourquoi le grand frère de Makoto, brillant étudiant, ne lui parle pas ? Pourquoi Makoto est un solitaire ? Comment se fait-il qu’il n’ait pas de camarades de classe ? Amoureux d’un élève qui se prostitue pour se payer des affaires dont elle rêve tant, Makoto n’hésite pas à rabrouer la moche à lunette de la classe, celle qui est si proche de lui pendant les courts d’art plastique. Oui, Makoto est doué pour le dessin. Progressivement, l’âme de l’adolescent, ingrat avec sa nouvelle famille qui fait pourtant tout pour lui venir en aide, découvre que finalement la vie peut-être chouette à condition d’avoir un ami avec qui partager des cuisses de poulets frits. La mission de cette âme se résume donc à ça : faire en sorte que Makoto oublie son attirance pour la mort. Bien sur, ce ne sera pas facile et le parcours sera semé d’embûches.

 

 

COLORFUL, un film pas évident. Certes si quelques  passages déclenchent le rire, ce manga  se veut avant tout dramatique. Il y est question du harcèlement moral au lycée, d’humiliation, de l’impuissance des parents face au silence de leur ado suicidaire. Une note d’espoir se pointe toutefois avec la pratique du dessin, seul refuge pour oublier les brimades de ses camarades et la dure réalité du quotidien d’un enfant mis de coté, qui sert de bouc émissaire. Ce manga, classique dans son animation, est bercé par des couleurs chatoyantes et une musique rock. Il donne à voir un vision urbaine du Japon, ou malgré tout, le rituel du repas de famille est omniprésent. La bouffe tient une place prépondérante dans ce film. Mais la morale de cette histoire, c’est que pour éviter de se donner la mort, il faut pouvoir compter sur des amis. C’est essentiel. 

 

 

COLORFUL, un film émouvant et beau à la fois, subtil, pas de la gaudriole. Dommage qu’il ne sortira probablement jamais en suisse et qu’il se prédestine à une sortie confidentielle en France car il fait incontestablement parti de ces animés qui mériteraient un peu plus d’attention. Reste à espérer que le jury de la compétition long métrage soit sensible et lui remette une distinction. Peut-être qu’ainsi COLORFUL, bénéficiant du cachet ‘récompensé à Annecy’ pourra espérer un meilleur sort lors de sa sortie en salle début 2012.

 

 

 

 

CHICO ET RITA

Sublime et envoutant comme un Mambo 

 

 

Bienvenu à la havane en 1948. bienvenu dans ce décorum somptueux ou vous allez suivre une histoire d’amour passionné et passionnante avec ses nombreux  rebondissements, une love story sur fond de jazz et de mambo. Chico est un pianiste talentueux, Rita une femme dotée d’une voix en or. Ils étaient fait pour se rencontrer, s’aimer, se séparer, se retrouver, s’aimer encore pour toujours, mais chacun de leur coté.

 

 

CHICO, est en réalité Bébo Valdès, l'un des plus grands musiciens cubains. Né en 1918, à La Havane, il a derrière lui 70 années de carrière! Ses premiers pas dans l'univers de la musique remontent aux années 1940. Pianiste de formation, il participe à l'émergence de différents sous-mouvements musicaux dans les années 50. Au moment de la révolution castriste, Valdés a quitté sa terre natale pour aller vivre en Suède. Il a ainsi passé 30 ans à jouer incognito à Stockholm. Grâce à Fernando Trueba, sa carrière est relancée. En effet, durant les années 2000, Trueba produit avec Valdès pas moins de six albums, histoire de rattraper le temps perdu. Trueba est connu pour ses réalisations telles que Belle Epoque, film récompensé par un Oscar en 1993. il a travaillé à Hollywood avec Pénélope Cruz ou Antonio Banderas. Il a aussi tourné plusieurs documentaires au Latin Jazz ou au flamenco.

 

 

Pour tout dire, Fernando Trueba a commencé à plancher sur des ébauches de Chico et Rita à partir de 2004. L'idée de réaliser un film d'animation dans le milieu musical de la Havane à la fin des années 1940 a tout de suite émergé car cette période est un moment charnière dans l'histoire de la musique cubaine, du fait que les musiciens de l'île ont rejoint le continent américain pour jouer avec des jazzmen à New York. Cette fusion s'est avérée tout simplement révolutionnaire.

 

 

Avec une première version du scénario et du story-board en poche, il lui a fallu dégotter des producteurs intéressés et motivés à financer la réalisation de Chico & Rita. Pas facile malgré sa notoriété de trouver de l’argent pour un animé adulte, surtout aux USA. Là bas, on n’imagine difficilement que l’animation puisse être desttinée aux grandes personnes. On en est resté à cette idée que animé égale enfant, mais les choses sont en train de changer. Ca lui a donc pris 3 ans pour réunir les fonds et recruter, avec son ami graphiste Javier Marsical, les 200 animateurs nécessaire à la conception de ce film. 

 

 

Javier Marsical a entamé un voyage pour étudier de plus près l'île de Cuba afin de mieux la représenter au travers de ses dessins. Des archives photographiques ont servi d'appui pour reconstituer la ville de la Havane du temps des années 1940, avec ses ruelles d'époque, les façades des immeubles, la disposition des cafés, les codes vestimentaires. Mais attention, le film, ambitieux, ne se déroule pas uniquement dans une Havane baignée dans des couleurs chaudes. On voyage à New York, Las Végas ou encore Paris dans des ambiance nettement plus sombres et froides. Les dessins, les lumières, sont absolument magnifique. 

 

 

Au passage, le dessin est d’un réalisme bluffant. Il faut dire que l’équipe de réalisation de Chico & Rita a organisé un tournage de 4 semaines avec des acteurs en prises de vue réelles à La Havane en 2007. Cette initiative a permis aux animateurs d'avoir toutes les informations et données visuelles sur la ville qu'ils allaient devoir recréer mais aussi sur les mouvements des acteurs, des acteurs avant tout musiciens. Et oui, des compositeurs célèbres comme Chano Pozo, Charlie Parker, Nat King Cole apparaissent dans Chico & Rita sous forme animée.

 

 

Plusieurs musiciens de studio ont donc prêté leurs voix pour interpréter ces personnages authentiques et ont accepté de se laisser filmer. Fernando Trueba a poussé son envie de réalisme jusqu’à filmer des octogénaires pour les scènes de danse car seuls eux connaissent encore les pas que l’on pratiquait dans les années 40! Enfin, pour la musique, Fernando Trueba a refusé de réutiliser des morceaux classiques et d'en acheter les droits. La bande originale a donc été entièrement ré-enregistrée spécialement pour Chico & Rita entre New York, la Havane et Madrid. Et voilà comment on obtient un Prix Sacem au festival d’Annecy! CHICO ET RITA sortira en France début juillet, en Suisse courant août.

 

 

 

 

 

THE PRODIGIES

Prodigieux !

 

 

 

Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous… Ce don fascinant et terrible, Jimbo Farrar le possède. Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, très amoureux de sa femme Ann, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York. Conscients de leur différence, isolés et incompris, ces prodiges se retrouvent un soir à Central Park, là où ils sont sauvagement agressés. Ignorés par la police, abandonnés par ceux qui devaient les protéger, en état de choc, ils déchaînent alors leurs pouvoirs avec une intelligence diabolique, éliminant sans laisser de trace ceux qui les ont trahis. Seul Jimbo à le pouvoir les arrêter.  

 

 

Pour son premier long métrage, Antoine Charreyron s’est attaqué à un best seller sorti en 1981, le roman ultra violent La Nuit des enfants rois écrit par Bernard Lentéric. Jusqu’à présent, Antoine Charreyron était spécialisé dans la création de séquences cinématiques, en fait des extraits en prises de vue réelles destinées aux jeux vidéo. Parmi ses réalisations, on peut citer notamment Tomb Raider 6 (2002), Terminator 3 (2003), Godzilla (2004), Donjons et Dragons (2004), et Bourne Identity (2007). Il a aussi été réalisateur de seconde équipe sur Babylon A.D. de Mathieu Kassovitz, Kassovitz qui prête sa voix dans le doublage français au héros du film. Autre signature intéressantes recrutées pour ce film The Prodigies, les scénaristes Alexandre de La Pateliiere et Mathieu Delaporte ainsi que les animateurs Marc Missonnier et Olivier Delbosc, de RENAISSANCE, animé signé Christian Volckman, un film en N/B se déroulant en 2054 dans un Paris futuriste à plusieurs niveau façon METROPLIS. 

 

 

Marc Missonnier et Olivier Delbosc ont donc géré l'animation sur The Prodigies. Ils ont ainsi recréé en grande partie New York et assuré les nombreuses scènes d'action en image de synthèse, le meilleur moyen de réaliser un film pareil. 

 

 

Notez encore que l'équipe de production de The Prodigies a fait appel à des dessinateurs de chez Marvel pour travailler sur la création des personnages. 

 

 

The Prodigies, un film excellent, violent, clairement tourné vers une cible adulte, un petit bijou, entièrement conçu en Mocap, peut-être l’avenir du cinéma d'action tellement le film est créatif et spectaculaire.

 

 

 

 

 

GREEN DAYS DINOSAURE AND I

Bof Bof bof... 

 

 

Autre manga sud coréen celui là en compétition long métrage au festival d’Annecy, l’œuvre de Jae Hoon An. Un film très girly comme ça avec une jeune étudiante, douée pour le sport et plus précisément, pour la course à pied. Un jour qu’elle sent qu’elle va être battue par sa rivale, elle mine une chute dans la dernière ligne droite. Après cela, elle décide de ne plus jamais courir en compétition. Personne ne comprend réellement son choix. En fait, elle adore par dessus tout aller au cinéma voir des comédie romantiques américaines. Elle s’identifie à l’héroïne et rêve en secret que l’acteur est son amant 

 

 

En fait, cette jeune fille est en pleine mutation. Elle grandi. Elle a besoin de connaître l’amour. Mais son problème, c’est qu’elle est la proie du doute. Ceci dit, elle aura l’occasion d’éprouver de nouvelles sensations lorsqu’elle croisera le regard, dans le couloir de son école d’un jeune garçon timide, comme elle, solitaire, un garçon à part qui ne pense qu’à l’espace. Un jour c’est sur, la Corée enverra dans des hommes sur la lune. Passionné des étoiles, il transmet son amour de la stratosphère à la jeune fille. En fait, elle aime bien passé du temps avec lui, dans son hangar ou il a reconstitué le système solaire. Elle aime aussi parler avec la nouvelle de la classe, un fille solitaire aussi, qui se la pète un peu, n’aime pas les gars de son âge, préfère la poésie. Elle en écrit mais lorsqu’un poète lui dira que ces verres ne sont pas terribles, cette fille jusque là sur d’elle, va s’écrouler. Et c’est là que vous me dire : mais les dinosaures du titre, ils sont ou ? Ben vous inquiétez pas. Ils arrivent. Des suroposéïdon débarquent sans prévenir dans un pré, le temps d’une séquence onirique, très belle mais incompréhensible… y doit y avoir une métaphore évidente pour les coréens… pour nous, c’est compliqué à suivre. 

 

 

GREEN DAYS, THE DINAUSORE AND I, de Jae Hoon An concourait en compétition à Annecy et m’est avis que le jury ne devrait pas spécialement le retenir même si les dessins sont beau et les couleurs lumineuses et l’animation étant elle standard. 

 

 

 

 

 

LE CHAT DU RABIN

Le matou de Sfar sort

ses griffes

 

CRYSTAL D'OR

 

 

 

Joan Sfar a repris les tomes 1,2 et 5 de sa célèbre BD, Le Chat du rabbin, vendue à plus de 700 000 exemplaires en France. Longtemps, il a refusé de réaliser une adaptation cinéma, jugeant que la simple transposition n’amènerait rien. Son rêve était de réaliser un vrai film, avec des vrais acteurs de chairs et d’os évoluant dans de vrais décors. Et puis, devant l’instance de ses producteurs, Joan Sfar a fini par craquer. C’était il y a 4 ans. Entre temps, Joan Sfar le boulimique s’est vu confier le projet Gainsbourg Vie Héroïque. Le succès critique et public du film lui ont permis d’avoir plus de poids dans les négociations. Et comme Avatar et la 3D sont passés par là, Joan Sfar a pu s’offrir le luxe de repousser la sortie de ce CHAT DU RABIN et même de revoir sa copie pour que cet animé bénéficie d’un traitement 3D, l’animation en 3D lui a offrant la possibilité de se rapprocher de la prise de vue réelle. Avec la complicité de Antoine Delesvaux, ils ont repris une grande partie des 1200 plans du film pour les retravailler. LE CHAT DU RABIN est ainsi  devenue une combinaison réussie entre une technologie clinquante (la 3D relief) et une méthode classique pour créer des décors et animer des personnages à l’ancienne, c’est à dire à l’aide de dessins exécutés à la plume et à l’encre de chine. Il faut savoir que de véritables acteurs ont évolué dans de vrais décors, tous redessinés pour apporter le maximum de réalisme. 

 

 

Mais au delà de toute cette cuisine, et du défi technique qu’à représenté ce film, sur le fond, LE CHAT DU RABIN arrive à point nommé dans une France morose tentée de se diriger vers les extrémismes les plus dangereux. En effet, voici un film qui dédramatise les histoires entre les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. « Tout le monde croit se connaître mais personne ne va jamais manger chez l’autre », dit Joan Sfar. Or, la BD et donc le film, montre qu’une famille arabe et une famille juive, ça se ressemble beaucoup et ça, depuis toujours! LE CHAT DU RABIN, même si l’action se déroule à Alger dans les années 20 ne raconte donc pas l’Algérie du début du XXème siècle mais plutôt la France multiculturelle d’aujourd’hui.

 

 

On est ici avec le Rabin Sfar, sa fille Zlabya, un perroquet et surtout un chat qui joue les candides et met chacune des religions face à leurs contradictions. Un jour, le matou gobe le perroquet et se met à parler. Le Rabin qui aimerait tant virer ce chat désireux de faire sa bar mitsva, va néanmoins le garder. C’est que le chat va l’aider car le Rabin a reçu une lettre ou on lui apprend que pour garder son poste, il doit se soumettre à une dictée en français. Mais en invoquant l’Eternel, si le Rabin réussi son épreuve, le chat, lui, perd la parole et se retrouve comme n’importe quel animal ordinaire, un chat qui va toutefois s’engouffrer sur la route coloniale avec un peintre russe, un ancien soldat du Tsar, un chanteur et le Rabin. Ils partent ainsi en quête d’une Jérusalem imaginaire ou vivraient des juifs noirs et des éléphants roses.

 

 

LE CHAT DU RABIN, un animé rudement sympathique et drôle, à condition d’avoir plus de 10 ans. Oui, ce film s’adresse avant tout aux adultes et aux enfants qui ont déjà quelques notions quand aux différentes religions, sans quoi, l’ennuie les guettera très vite. Ceci dit, il est ponctué de quelques scènes hilarantes comme celle avec Tintin présenté comme un gros colon stupide et arrogant. Vu l’époque ou se place le récit, les années 20, Sfar ne pouvait pas ignorer les caricatures racistes concernant les Noirs ou les Juifs. Il était donc logique, et surtout bien vu que dans ce film ‘africain’, il caricature à son tour des bandes dessinées comme celle d’Hergé. LE CHAT DU RABIN, un film fort agréable avec la voix de François Morel pour jouer le matou et la glotte de Enrico Macias pour interpréter les chants et jouer aussi de la guitare.

 

 

 

 

  

NIFFF 2010

FILM FANTASTIQUE NEUCHATEL


THE CRAZIES: 

Un remake sans folie! 



C’est curieux cette manie qu’à George Roméro de cautionner, et même de superviser les remake de ses propres films. Après LA NUIT DES MORTS VIVANTS, LE JOUR DES MORTS VIVANTS, L’ARMEE DES MORTS, voici qu’apparaît dans le paysage cinématographique un nouveau remake: LA NUIT DES FOUS VIVANTS, ou si vous préférez: THE CRAZIES.



Mais à quoi bon proposer au public des ressuées malhabiles de ses propres chefs d’œuvres de série B? Pour le pognon? Certainement! Pour moderniser des films qui ont mal vieillis? Aussi! Mais jouer la carte du modernisme à tout prix peut s‘avérer contre productif, surtout quand la proposition se fait aussi affligeante que celle de Breck Eisner, le coupable de ce remake foireux! Ilsuffit de jeter un œil sur les chiffres: la courbe des entrées est proportionnelle à la qualité du film. Elle fait sérieusement la gueule! Et oui, le public n’est heureusement pas dupe. Partout ou il est sorti en salle, le film s’est vautré! Il aurait été tellement plus astucieux de ressortir une version DVD de la version de 73, celle avec un marshal à moustache, un champ, une grange qui crame, un lit qui craque, et 5 bons hommes emmaillotés dans une combinaisons blanche de carrossier peintre avec masque à gaz sur le pif et mitraillette au poing. A l’époque, il n’en fallait pas plus pour flanquer la pétoche au spectateur, lui faire comprendre que la folie s’est emparé d’un petit bled américain et que la seule solution est d’exterminer les paisibles villageois devenus des dingos de la gachette. Evidemment, cette version est devenue franchement kitch. Aujourd’hui, on ne fait plus des films de terreur comme ça se faisait il y a 40 ans! Certes, mais tout de même!  Est-ce que les possibilités qu’offrent les effets spéciaux apportent un plus ? Et ben non! Moi, je préfère largement revoir l’original parce qu’il possède ce qu’aucun remake ne possèdera jamais: un supplément d’âme! Ce qui faisait le charme des séries B des années 70, c’était justement le manque de fric, une technique pas à la hauteur des ambition d’ou l’obligation d’avoir recours à la débrouille! Il fallait faire preuve d’inventivité, d’ingéniosité pour secouer et remuer un spectateur avide de sensations fortes. Aujourd’hui, exit le géni et vive le grand déballage d’effets spéciaux. Certes, si le film s’en retrouve un peu plus musclé, au final le résultat est aussi flasque qu’un biceps d’haltérophile à la retraite! 



On le comprend donc aisément, THE CRAZIES 2010 revisité par Breck Eisner ne vaut pas LA NUIT DES FOUS VIVANTS millésime 1973. Certes, les scénaristes ont repris le script de base dans les grandes lignes. Ils ont juste recentré l’histoire sur le shérif de l’époque qui a perdu sa moustache et qui pourrait bien aussi perdre sa femme! Evidemment, elle est enceinte. C’est le stratagème qu’on a trouvé pour que la donzelle puisse avoir de la fièvre. Ainsi, on la prend pour une malade. Séparé de son mari, ce dernier va tout faire pour la sauver des griffes des millitaires qui ont parqués tout le monde dans l’enceinte du terrain de baseball du village.



Pendant que la folie meurtrière s’empare de la ville, que l‘armée déserte devant les furieux barbares, le shérif et son adjoint libèrent madame et taillent la route. Bien sur, la copine de madame, qui va voire son mec saint d’esprit mourir sous les balles de l’armée, vient compléter le trio. Reste que l’adjoint du shérif aux yeux rouges commence sérieusement à pencher du coté obscure de la force. Il a tous les symptômes de la folie mais pas encore la détente facile. En tout cas, ensemble, ces 4 là vont tout faire pour quitter la ville avant que l’armée américaine n’envisage la solution finale. Un bon coup de napalm, une belle cascade en camion numérique et une bonne propagande pour manipuler la presse! Ca devrait suffire à endiguer le phénomène. 



THE CRAZIES aujourd’hui se limite donc à ça! quel piètre spectacle, et ce n’est pas parce que Greenpeace cautionne cette chose que je réviserais mon jugement. L'ONG a en effet signé un partenariat avec la production du film car elle est fortement engagée dans la protection de l'environnement. Elle se bat entre autre contre les méfaits des activités humaines comme l'utilisation de substances hautement pathogènes ce qui correspond exactement au pitch de THE CRAZIES, un film qui en manque sérieusement de folie. Vivement que Roméro retrouve ses esprits. On espère juste qu’il ne les perdrait pas devant la tache qui l’attend, à savoir le remake des FRISSONS DE L’ANGOISSE qu’il avait écrit à l’époque avec son copain Dario Argento. Cette fois, il mise sur la 3D pour faire la différence…



 

 


 

 

 

VALHALLA RISING:

voilà voilà les vikings! 



Que doit-on attendre d’un film de Viking? De la brume, du sang, de la violence, des têtes qui tombent, des drakkars, des paysages montagneux tour à tour enchanteurs ou inquiétants, une photo exceptionnelle. Dans le genre, soit on opte pour un film épique (mais n’est pas Richard Fleischer qui veut), soit on s’appelle Nicolas Winding Refn et on décide d’oublier l’épique pour se concentrer sur la descente en enfer d’une poignée d’homme. Le danois a pris la deuxième option, réalisant du coup une espèce d’APOCALYPSE NOW que l’on pourrait rebaptiser APOCALYPSE BEFORE! Mais before quoi? Et bien,juste avant que Dieu ne prenne une grosse colère. Tout est là.  



Pendant des années, One-Eye, un guerrier borgne, muet et sauvage, a été le prisonnier d’un redoutable chef de clan. Grâce à l'aide d'un enfant, il parvient à tuer son geôlier et ensemble ils s'échappent, s'embarquant pour un voyage au coeur des ténèbres. Au cours de leur fuite, ils croisent les Hommes de Dieu et montent à bord de leur drakkar. Direction Holy Land. Mais le navire, pendant la traversée, se retrouve perdu dans un brouillard à couper à la hache, qui ne va se dissiper que pour révéler une terre inconnue. Alors que ce nouveau territoire dévoile ses secrets, One Eye et les Vikings affrontent un ennemi invisible et terrifiant.



VAHLALLA RISING, un périple âpre, rude et hyper contemplatif. Beaucoup de boue, du sang un peu, des visions rouges de One Eye, un jeune blondinet, des haches et des épées tranchantes, de la brume, un peu trop sans doute. Ce brouillard va laisser plus d’un spectateur sur le bord du chemin. On a en effet de la peine à savoir ou on va. On avance à tâton en même temps que ces Hommes de Dieu et quand l’épilogue survient, on pousse un gros Ouf de soulagement. Pour éviter le naufrage, on se rabat sur la prestation de Mads Mikkelsen, le borgne. Il est époustouflant. Et dire qu’il doit défendre un rôle muet. Pas facile pour un acteur de faire passer une large palette d’émotion sans jamais ouvrir la bouche, simplement grâce à des regards justes. Là encore, pour un borgne, ce n’est pas chose simple! Cette brute épaisse va conduire tout le monde au Walhalla, là où les guerriers valeureux étaient conduits par les valkyries. 



Étonnamment, le réalisateur n’a pas effectué de recherches approfondies sur les vikings. Il le dit: "Le premier jour du tournage, j’étais déprimé : je ne savais rien des Vikings et ça ne m’intéressait plus du tout. Quelle idée de faire un film sur un borgne qui n’a ni passé, ni futur ! Mais j’ai décidé de faire confiance à mon instinct. Et dans ce sens, c’est devenu pour moi aussi un véritable voyage psychédélique vers l’inconnu." Psychédélique. Le mot est lâché. WALHALLA RISING est certainement le film d’héroïc fantaisy le plus psychédélique jamais tournée. Ici, oubliez la peformance caprtue comme dans la bien violente LEGENDE DE BEOWULF de Robert Zemeckis, surprenant film de la part du réalisateur de l’inoffensif QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT. VAHLALLA RISING n’a pas grand-chose non plus à voir avec la loufoquerie du Monthy Python Terry Jones. ONE EYE n’est pas ERIK LE VIKING. Ici, on n’est pas là pour se bidonner. A la limite, on peut éventuellement lui trouver un lien de parenté avec Kirk Douglas, le viking borgne du film de Richard Fleischer, le seul point commun avec cette référence majeur en matière de viking étant cet œil en moins du héros. 



Si vous aimez les trips sensoriels, l’expérience sera inoubliable. Par contre, si vous étés plutôt avide de sensations fortes et de barbarie, ne faite surtout pas le voyage au pays de Thor et d'Odin. 








TANNOD

La haine est dans le pré



Bettina Oberli ne fait plus dans le dentelle! La cinéaste a définitivement tour née le dos aux grands-mères adeptes de dessous affriolant. Exit donc le ton léger de sa précédente comédie et vive l’atmosphère troublante de TANNOD, traduit du bavarois par LA FERME DU CRIME. Avec un titre pareil, le décors est d’emblée posé. Oui, dans TANNOD, il est question d’un crime. Oui, il est question d’une ferme. De retour dans son village natale qu’elle avait désertée, Kathrin vient enterrer sa défunte maman.



Mais le come back de ce petit chaperon rouge dans ce village isolé bordé d’une foret va aiguiser les appétits de tous les loups du coin. En effet, à peine revenu sur les lieux de son enfance que Kathrin commence à émettre des doutes quant aux délicates attentions des villageois à son égard. Il faut dire qu’on n’arrête pas de lui rappeler que sa mère était quelqu'un de bien. On ne cesse de lui dire à quel point elle va laisser un grand vide. Mais parce que trop de compassion tue le compassion, Kathrin va découvrir le secret de sa mère, et par déduction, le sien. 



Ce village est encore tout tourneboulé par l’affreux crime commis 2 ans plus tôt. L’ordure du coin, un plouc infame avec tout le monde, qui couchait avec sa fille, a été sauvagement assassiné à coup de pioche. Sa fille, mais aussi sa femme, son fils et la boniche ont subi le même sort. Les corps ont juste été dissimulés sous un peu de foin dans la grange de la ferme. Reste à trouver le motif de cet odieux et bestial crime, et surtout l’auteur. Petit à petit, les langues se délient et comme chacun y va de sa version, racontant son emploi du temps lors de cette terrible nuit et des heures qui ont précédées ou suivies le drame, Kathrin va commencer à comprendre qu’il vaudrait mieux pour elle, décamper d’ici et le plus vite possible, laisser ces paysans à leur triste sort et les abandonner à leur rancœur.

 


Procédant par petites touches, à grand renforts de flash back, Bettina Oberli parvient à réaliser un film prenant, une adaptation intelligente d’un texte original. En effet, LA FERME DU CRIME est inspiré du best-seller d’Andrea Maria Schenkel qui avait reçu le Prix du roman policier allemand en 2007. Avec le film, Bettina Oberli a  reçu le Quartz, prix du jury du cinéma suisse cette année. Ce qui a frappé le jury, c’est sans doute qu’au-delà du meurtre, pivot du film, LA FERME DU CRIME dresse surtout un portrait de la société bavaroise rurale d'après guerre. Bettina Oberli explore l’existence humaine et ses abîmes. Dans son film, il est question de culpabilité, de responsabilité, du désir d’une vie meilleure. Bien entendu, on a envie de savoir qui est le coupable, mais ce qui est réellement intéressant, c’est de se demander comment une chose pareille a pu arriver.



LA FERME DU CRIME a donc plus à voir avec un drame psychologique possèdant des éléments horrifiques. La trame policière contient l’histoire, mais le vrai sujet est ailleurs. Il s’agit en réalité de savoir où le Mal commence-t-il ? Seulement au moment où quelqu’un porte un coup ? Ne seraient-ce pas des comportements tels que fermer les yeux, porter des préjugés, marginaliser des gens, qui permettraient au Mal de naître? Ce sont souvent les « bonnes intentions » qui ont des conséquences néfastes.

 


En fait, les villageois sont contents que quelqu’un ait agit pour tuer le monstre. Le meurtre est bien sûr la pire des choses, mais ce laisser-faire, le fait que tout le monde au village sache que tôt ou tard il allait y avoir du grabuge à la ferme, c’est tout aussi affreux.



LA FERME DU CRIME, un film excellent de Bettina Oberli à voir au NIFFF et un peu plus tard dans les salles de Suisse Romande.


ENTER THE VOID:

Soudain le trip! 



Gaspard Noé est un mec à part dans le cinéma français, le genre d’auteur qui vous réserve à chaque film, sinon une surprise, en tout cas une claque magistrale. Souvenez-vous de IRREVERSIBLE, ce viol raconté à l’envers avec une Monica Bellucci et un Vincent Cassel franchement brillant. Rappelez-vous Philippe Nahon, le boucher chevalin à la dérive dans SEUL CONTRE TOUS. Nul doute que si vous décidez de franchir le pas et de vous risquer à visionner ENTER THE VOID, vous vous souviendrez longtemps, très longtemps de ce trip visuel et sensoriel!

 

 

Vous n’oublierez jamais  Nathaniel Brown, le personnage principal, et ce même si l’on ne voit pratiquement pas son visage puisqu’il n'est jamais filmé de face, ce qui est assez inhabituel pour le personnage principal d’un film, un film hors norme, un OVNI. ENTER THE VOID, comme dit Gaspard Noé, c’est son 2001 L’ODYSSEE DE L’ESPACE à lui; Kubrick, une source d’inspiration évidente même si à l’arrivée les 2 films n’ont absolument rien à voir, les obsessions des cinéastes n’étant pas du tout les mêmes.  

 


En fait, ce qui taraude depuis longtemps Gaspard Noé,c’est la vie après la mort. Malgré une éducation athée, vers la fin de l’adolescence, en même temps qu’il a commencer à griller quelques pétards, Gaspard Noé à aussi commencé à se questionner sur la mort et sur l’existence d’un au-delà éventuel. Après avoir dévoré « La vie après la mort » de Raymond Moody, il a commencé à flipper. Cette peur de la mort s’est estompée en grandissant, mais les premières idées de faire un film sur ce qui se passe après la mort du personnage principal viennent de cette époque-là. Plus tard, vers 23 ans, il découvre sous champignons hallucinogènes LA DAME DU LAC de Robert Montgomery, un long métrage tourné entièrement en vision subjective. C’est la révélation. « Filmer à travers les yeux d’un personnage est le plus bel artifice cinématographique qui soit, » pense-t-il, « le jour où je ferai un film sur l’au-delà, ce sera en vision subjective ». 



Il se met à l’écriture, un travail qui va durer plus de 15 ans. Si les premières versions du scénario étaient narratives et linéaires, les dernières deviennent plus abstraites et planantes. On suit donc dans ENTER THE VOID, Oscar et sa sœur Linda. Ils habitent depuis peu à Tokyo. Oscar survit en dealant un peu de drogue alors que Linda est stripteaseuse dans une boite de nuit. Un soir, lors d'une descente de police, Oscar est touché par une balle. Tandis qu'il agonise, son esprit, fidèle à la promesse faite à sa sœur de ne jamais l'abandonner, refuse de quitter le monde des vivants. Son esprit erre alors dans la ville. Ses visions deviennent de plus en plus chaotiques et cauchemardesques. Passé, présent et futur se mélangent dans un maelstrom hallucinatoire.

 


Bien que l‘histoire se résume en quelques phrases, le scénario rassemblait plus d’une centaine de pages mais avec très peu de dialogues. Pour un projet tourné avant tout sur le visuel, il fallait décrire le moindre détail, jusqu’à la couleur des nuages, pour aider les collaborateurs de Gaspard Noé à imaginer mentalement ce film extrêmement abstrait.  C’est ainsi que le cinéaste a écrit tous les détails de mise en scène, tous les mouvements de caméra. C’est d’ailleurs le grand défi de ENTER THE VOID: la mise en image de ce délire visuel. Le film comporte des mouvements de caméras très complexes. Il a fallu créer des systèmes de fixage de grue ingénieux pour que la caméra vole en permanence en traversant les murs. Ce pari technique à priori impossible a interdit le tournage en décors réels. Il a fallu beaucoup reconstruire en studio. Je vous laisse imaginer les trésors d’ingéniosités qu’il a fallu trouver, je vous laisse surtout imaginer les cauchemars de Noé et de son chef machiniste, un japonais particulièrement inventif et efficace. 


AU passage, c’est au Japon que le gros du film fut tourné. Tokyo qui est l’une des villes les plus colorées et avec le plus de lumières clignotantes correspondait parfaitement à ce projet nécessitant des couleurs très vives! Par contre, pas question de tourner dans le véritable « Void »!  Ce Love Hotel, véritable boite à cul qui permet à Gaspard Noé de matérialiser l’envie d’Oscar de baiser sa sœur le temps d’une scène avec un zizi qui éjacule en gros plan sur l’écran, a été créé de toutes pièces en studio. Il y en a beaucoup à Tokyo, mais les étrangers n’y sont pas vraiment les bienvenus, encore moins une équipe de tournage! ENTER THE VOID, un film hallucinant, halluciné, un trip a découvrir d’urgence au cinéma, le genre de film beaucoup trop rare pour être snobé.

 

 

 

 

5150 RUE DES ORMES:

une adresse à retenir 



Si vous pratiquer les échecs, laissez-moi vous dire que vous ne taquinerez plus le damier de si tôt, surtout après avoir vu 5150 RUE DES ORMES d’Eric Tessier, excellent thriller, un huit clos parano québécois! Et oui, au pays de la poutine, on sait aussi faire du cinéma fantastique avec peu de moyens pour un résultat franchement efficace. Il suffit d’une maison avec chambres à l’étage et jeux d’échecs géant au sous sol; dans la cuisine, une famille de psychopathes! Malheureusement pour eux, ou pour lui, un invité surprise va faire les frais de sa curiosité mal placée. 



Pour tout dire, après une balade à vélo, notre ami sonne à la mauvaise porte. On est dans une banlieue pavillonnaire d’une ville de moyenne importance. Au fond de cette impasse, l’inconnu va courir directement à sa perte. Le jeune homme est juste venu quémander un peu d’aide pour réparer son biclou. Témoin d’une exécution sanglante, il va alors devenir le prisonnier de cette famille pour le moins barjot. Le père est un chauffeur de taxi justicier qui a décidé d’éradiquer toutes les ordures de sa ville. Convaincu de faire le bien malgré des méthodes plus que discutables, l’expéditif justicier essaye de transmettre sa science du meurtre à sa fille depuis des années. Mais cette dernière est une piètre élève, trop impatiente, trop imprudente. 



Alors quand le jeune homme entre dans la vie de cette famille, ce papa fada se dit qu’il tient son héritier! Malgré les réticences du jeunes garçon à vouloir prendre la relève, et après plusieurs tentatives d’évasion infructueuse, le chef de famille va passer un deal avec son prisonnier. Tu me gagnes aux échecs et tu es libre! Seulement jamais personne n’a pu le battre! Pour lui, c’est logique. Seulle bien est gagnant dans la vie! Comme il fait le bien, et tant qu’il le fera, il ne pourra pas perdre aux échecs! Pendant ce temps, la mère, une bigotte de première, se cache derrière ses bondieuseries pour ne pas avoir à affronter l’horreur de sa vie! Tiraillée entre sa famille, l’envie de libérer le jeune homme de son calvaire, l’envie aussi de reprendre une vie normale, cette reine choira-t-elle la bonne tactique ou sera-t-elle mise mat par son mari?  



5150 RUE DES ORMES, un film à l’atmosphère impeccable. Le scénario est bien roulé. On se demande, dès que le jeune homme à pénétré là ou il ne fallait pas, comment il va se sortir de cette situation à priori sans issue. Un film classique dans sa réalisation, sans effets spéciaux démesurés, à l’exception de quelques scènes d’animation d’une pure beauté ou l’on voit l’un des joueurs transpirer son sang car il est proche du mat. Plus le film avance, plus le prisonnier devient aussi monomaniaque que son geôlier. Quant à la fille, elle est d’une jalousie et d’une cruauté redoutable. Seule la mère semble possédé un semblant de cœur et un brin de lucidité. 5150 RUE DES ORMES, une adresse à visiter au NIFFF et pour l’instant nul par ailleurs!







DREAM HOME:

un slasher de rêve  



La crise du logement frappe tous les pays. La mégalopole Hong Kong, n’est bien évidemment pas épargnée. Parce qu’elle désire un appartement à tout prix, Cheng Lai Sheung est prête à tous les vices pour l’obtenir. Il faut dire que depuis sa plus tendre enfance, elle rêve de cet appart dans ce quartier huppé de Victoria,  avec vue sur la mer et non pas vue sur les immeubles miteux qui l‘entoure. Devenue adulte, Cheng se renseigne sur le prix évidemment inabordable de l’appartement en question. Elle a beau travailler dure, assumer deux jobs en même temps, voler des données pour les revendre à la concurrence, Cheng n‘arrive pas à rassembler l’apport initial. Et oui, Hong Kong est une ville particulièrement chère. Alors Cheng va prendre le taureau par les cornes, ou plutôt, les objets contendants par le manche et opérer un véritable carnage. En une nuit, elle dégomme quelques locataires de l’immeuble ou se situe l’appartement qu’elle convoite, une bonne méthode pour faire dégringoler le prix de vente de l’objet de ses rêves!



DREAM HOME, un slasher excellent réalisé par l’un des jeunes mecs de Hong Kong les plus prometteurs, un certain Pang Ho-Cheung. Le cinéaste s’est forgé une réputation internationale avec un Ours d’argent à Berlin remporté en 2006 pour ISABEL. On dit qu’il aurait aussi brillé avec EXODUS primé à San Sebastian l‘année suivante. Deux films inédits en Suisse, tout comme son avant dernier, LOVE IN A PUFF. Assez curieusement, sortant de ce film présenté comme une comédie romantique standard, le gaillard a éprouvé le besoin et l’envie de réaliser un bon vieux slasher horrifique tendance gore, ce qui lui a valu bien des ennuis avec ses producteurs. Selon le site www.asiafilm.fr , suite à un désaccord artistique avec sa maison de production, le film a connu quelques retards. On ne voulait pas d‘un film trop sanguinaire, trop radical. Résultat, si les HongKongais ont du se fader une version light de Dream Home, les européens peuvent découvrir avec bonheur la version non censurée, celle ou Cheng, la tueuse maladroite, malhabile découpe un bout de bide d’un dealer pour que ses intestins prennent un peu le frais, celle ou elle tranche le zizi d’un locataire et le jette en pâture à une pute avant de clouer le bec à la femme de joie en lui enfonçant une latte de sommier dans la bouche! Je passerais sous silence la fausse couche provoquée intentionnellement sur une innocente femme enceinte...



Bref, de l’ingéniosité dans les meurtres qui se succèdent à un train d‘enfer, de la cruauté sans nom surtout, et pourtant, une impossibilité totale de détester la jeune meurtrière. Sans doute la faute aux nombreux flash back ou on la découvre, enfant, humaine surtout, alors qu’elle avait promis à son papa (à qui elle va réserver une belle surprise!) qu’un jour, grâce à elle, la famille vivrait paisible et heureuse dans cet appartement de rêve. Au passage, le montage complètement éclaté, explose l’espace temps. Le spectateur n’a de cesse de faire des bonds entre passé et présent, tout ça pour respirer un peu, entre deux scènes de goreries jubilatoires et délirantes.DREAM HOME, un film de rêve de Pang Ho-Cheung avec une incroyable actrice nommée Josie Ho.


Photos prises pour illustrer cet article sur www.hkcinemagic.com 






STRIGOI:

Tordant et mordant!



Une petite réunion en plein champ à la nuit tombée. Un homme est sur le point d’être abattu par un vieux monsieur, mais le capricieux fusil s’enraille. Qu’importe, un coup de pelle plus loin sur le crâne, on enterre le mort et on n’en parle plus. On n’en parle plus? Pas exactement. Le lendemain matin, un jeune homme, Vlad se réveille péniblement. Il n’a plus de cigarettes. Alors qu’il veut en taxer une à son grand père, le vieux lui dit que pendant la deuxième guerre mondiale, les gitans lui dérobé ses cigarettes. Depuis, il n’en a plus.



Vlad se décide à aller en acheter. A peine sortie de lamaison qu’il remarque que le chien brille par son absence. Il a disparu. Il remarque surtout sa très gentille voisine, étendue sur le perron de sa maison, visiblement inconsciente.Est-elle morte, ou seraient-ce les conséquences somme toute logique d’une soirée plutôt éthylique? Comme elle n’est pas très longue a émerger, elle se réjouit de découvrir le visage de Vlad, revenu en fait d’un voyage en Italie. Elle l’invite alors à déjeuner.



Plus tard, Vlad se rend au café du coin, étrangement désert… Mais dans l’arrière boutique, il entend des rires. Il entre et tombe au beau milieu d’une  réunion suspecte. Quatre gaillards sont en train de se beurrer la gueule autour d’un  mort, allongé dans son cercueil. C’est parait-il la tradition. Mais Vlad n’est pas dupe. Lorsqu’il demande les causes du décés, il sent bien que l’accident prétexté par ses messieurs est loin de la vérité. Et voilà comment Vlad va mener sa petite enquête  et finir par déterrer le secret du village, le fameux Strigoi.



STRIGOI est en fait une comédie vampirique, oui un film de vampire plutôt rythmé et rigolo, en fait inclassable. Ce long métrage fantastique post-communiste qui se déroule dans un village roumain a le mérite d’introduire le spectateur auprès d’un mythe ancien nommé Strigoi : En gros, selon cette croyance ancestrale, il semblerait qu’une personne peut à nouveau après la mort solliciter la justice, à condition que sa mort n’ait rien d’accidentelle ou de naturelle. Et figurez-vous que justement, il se trouve que Constantin Tirescu, le riche  propriétaire terrien et ex-tyran communiste du village vient de clamecer. Et les villageois ont des choses à cacher. Alors selon cette légende du Strigoi, le mort peut ressortir de sous la terre pénard et se venger en intensifiant l’appétit pour le sang de ses ennemis bien vivants. Voilà donc comment, ce petit village bien paisible de l’Europe de l’Est va se transformer en un bled infesté de vampires… 



Plutôt que de perdre votre temps devant la nunucherie à la mode Twilight, je vous conseille, si vous voulez passer un très bon moment en compagnie de vampires goulues, de mordre à pleine dents dans ce film STRIGOI de Faye Jackson, un petit bijoux d’humour noir et rouge surtout.



Il s’agit du 3ème film de cette réalisatrice qui a découvert la mythologie vampirique dont s’inspire son dernier film il y a une dizaine d’année lors d’un voyage en Roumanie avec son mari, originaire du pays. STRIGOI,  à savourer au NIFFF uniquement.

 

 

 

BLACK DEATH:

la Peste Noire 



Il vous avait fait marré sans doute avec SEVERENCE, ce slasher en pleine foret dans un pays d’europe de l’Est avec des vendeurs d’arme venus se détendre et qui allait tous finir par se faire dégommer. Quand on a vu une comédie horrifique avec un pied dans le frigo d’un bus perdu au milieu de nulle part, on s’en souvient forcément! Et bien sachez que Christopher Smith le britannique ne plaisante plus du tout avec son nouveau long métrage BLACK DEATH, la peste noire… En fait un film qui ne vous empestera pas du tout, bien au contraire. 



Ici, un jeune moine nommé Osmund, et une bande de chevaliers mercenaires menée par le rustre Ulrich sont à la recherche d'un nécromancien dans un village reculé où les morts renaissent de leurs cendres. A cette époque, c’est-à-dire en 1348, on n‘aime pas trop les sorcières. Alors comme l’Angleterre est la proie de la peste bubonique, on refuse de croire que Dieu a quelque chose à voire avec cette épidémie. Seuls les hérétiques sont capables d‘un tel vice. Seuls eux méritent le bûcher. Brûler ces mécréant, c‘est la solution finale envisagée par Ulrich pour débarrasser le pays de cette maladie.



Ulrich et l’un de ses compagnons débarquent alors dans la bastide ou Osmond et d’autres hommes de Dieu se sont enfermés. Le constat est amer. Hors de l’enceinte, les cadavres s’entassent. Toutefois, la femme de son cœur semble avoir résisté à la maladie. Malgré les avertissement d’Osmund, elle décide de fuir. Bouffé par le remord de n’avoir su l’empêcher de partir, Osmund attend un signe de Dieu pour agir. Il sera bientôt exaucé lorsque Ulrich va venir quémander l’aide d’un guide spirituel, un moine pour le protéger, lui et les siens, au cours de sa chasse aux sorcières. Osmund n’hésite pas une seconde et se lance dans cette épopée. Il voit ainsi une belle occasion de marcher sur les traces de sa belle et de peut-être la retrouver. Mais ce que Osmond le moine ne sait pas, c’est que son voyage au bout de l’horreur ne fait que commencer.



BLACK DEATH, une histoire médiévale basée sur un scénario de Dario Poloni, avec au générique Sean Bean, David Warner et Carice Van Houten. La reconstitution est parfaite et l’ambiance excellente.



Tout au long de ce film, on suit des hommes qui seront confrontés à un choix terrible, conserver la vie en abandonnant leur croyance, ou conserver leur croyance en abandonnant leur vie.



Pas spécialement sanglant, le film qui offre une critique sans merci des désillusions religieuses réserve toutefois une ou deux scènes d’affrontement plutôt barbare mais sans plus.



BLACK DEATH, de l'héroic fantaisy à voir au NIFFF jeudi soir à 19h30 avec une reprise ce samedi à la même heure.







TRANSFER:

Love SF Story

 

Une histoire d’amour futuriste, voilà ce que raconte TRANSFER étonnant film qui fait un peu tache dans la production allemande actuelle. En effet, on ne peut pas franchement dire que la science fiction y tienne une place de choix, et pourtant, au vue du résultat de ce TRANSFER, on ne peut que le regretter. Pour son second long métrage, le croate Damir Lukacevic, qui a étudié le cinéma à Berlin, fait montre d’un talent sans faille et parvient à peaufiner une histoire inspiré dune nouvelle espagnole écrite par Eli Barcelo. TRANSFER reprend la trame de l’histoire originale. Et dire qu’à la base, il devait s’agir d’un simple épisode d’une série commandé par ZDF sous la bannière  "2020", en fait une série pour laisser court au talent de présenter au téléspectateur une vision du future. Mais devant le potentiel du scénario, la ZDF oriente Damir Lukacevic vers un producteur au reins suffisamment solide afin de lancer une production d’envergure, avec un budget bien supérieur à celui initialement proposé de 100 000 euros. Voilà comment Schiwago film entre en scène et avec elle, d’autre boites de productions se lancent dans l’aventure TRANSFER.  



Damir Lukacevic a alors tout le loisir de filmer le futur tel qu’il le voit, une futur aseptisé, en gris et blanc dans lequel l’être humain peut changer de corps moyennant finance, grosse finance. Mais vous connaissez l’adage, en amour, on ne compte pas. Quant on aime, on est prêt aux pires folies. C’est-ce que ce couple d’octogénaire, Hermann et Anna s’apprêtent à faire. Amoureux comme au premier jour, après une vie bien remplie et tellement heureuse, Hermann ne peut se réduire à l’idée de perdre sa femme, en proie à une maladie qui l’a dévore. Voilà pourquoi le couple se lance, un peu malgré Anna, dans cette histoire de transfert. Encore faut-il trouver deux donneurs ou préteurs de  corps. Ils existent. Ils s’appellent Apolain et Sarah. Ils sont noirs, en parfaite santé physique, et par appât du gain, désireux de louer leur enveloppe corporelle. Le seul obstacle au bonheur de Hermann et Anna est d’ordre physiologique. Le couple ne peut squatter le corps des jeunes gens que 20 heures par jour. La nuit, ils doivent le rendre à leur propriétaire. Evidemment, Hermann et Anna vont commencer à regretter leur décision, 



TRANSFER un film aussi intéressant sur le fond que sur la forme. Sous couvert d’un film d’amour, il pose avant tout un débat sur la table d’ordre éthique, le film apportant quelques pistes de réflexion quant à la vie éternelle, une recherche vaine depuis que l’homme est homme. D’un point de vue formel, l’image est d’une sobriété très allemande, sans doute surtout grâce à la caméra utilisée, la fameuse numérique RED, une très bonne alternative au 35mm, en tout cas dans ce cas là. Les images ont ce coté froid, impersonnel, trop parfait, un style visuel qui colle tellement au sujet raconté. Si jamais TRANSFER est présenté en compétition au NIFFF. Il n’a à l’heure pas de dates de sorties annoncée. 

(Crédits photos: Schiwago Films 

 

 

 

 
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