VIVEZ LE FESTIVAL DE CANNES

comme si vous y étiez,

du 12 au 23 mai 2010.







 


Jeudi 20 MAI



ONCLE BOONE

CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTERIEURES



Le cinéma Thaïlandais peut paraître, étrange, bizarre, curieux, intriguant, sensationnel ou carrément chiant, il dépend. ONCLE BOONE CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTERIEURES  de Apichatpong Weerasethakul n’échappe pas à cette règle. Quand on voit ce film, on est inévitablement submergé par un mélange de sensations. . ONCLE BOONE CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTERIEURES très contemplatif. On prend le temps. Y a tellement de contemplation qu’au bout d’un moment, les images s’arrêtent de bouger et le cinéaste de nous balancer un diaporama ! 



Donc ça commence fort logiquement par un plan fixe sans dialogue d’au moins 5 minutes sur une vache encordée à un arbre. On est à la tombée de la nuit. Non loin de là, 4 autochtones se réchauffent autour d’un feu de camp. La vache, qui visiblement ne supporte pas d’être attachée fini par se libérer et s’enfuit dans la forêt. Elle n’ira pas bien loin. Immédiatement après cette scène, on découvre Boone et sa belle sœur, une scène qui permet de situer à qui on a affaire, en fait un type veuf malade et une femme qui voudrait bien retourner à la ville. Il y a avec eux un ouvrier Laotien. D’un seul coup , au cours d’un dîner, apparaît le fantôme de la femme de Boone. Elle s’installe à table avec eux et tapera l’incruste un bon moment. Bientôt, elle est rejointe par un homme poilu aux yeux rouges… En fait il a des cheveux sur tout le corps et 2 leds rouges à la place des yeux. C’est le fils de Boone qui raconte qu’un jour, il prenait des photos dans la jungle et un singe étrange lui a sauté dessus. Ils ont fait l’amour et il est devenu un homme poilu aux yeux rouges ! il paraît que la jungle regorge de singes poilus aux yeux rouges ! en fait, ce fantôme est venu prévenir son père que sa fin approche et que de mauvais esprits rôdent. 



Jusque là, on arrive à bien comprendre ce qui se trame, c’est à partir du moment où un poisson chat parlant fait l’amour avec une princesse dans une lagune que ça se complique. Les images sous-marines sont magnifiques, le son est envoutant, mais on se noie dans l’incompréhension… on échaffaude des théories, comme quand Boone accompagné du fantôme de sa femme, et du singe aux yeux rouges, se réfugie dans une caverne pour y mourir... Cette grotte est sans doute le vagin de Dame Nature…. Si c’est ça, je me dis que Apichatpong Weerasethakul doit avoir sa carte de membre du fan club de CALMOS de Blier… Ce n’est pas possible autrement. Pas le temps de s’en remettre que l’on se retrouve avec un moine bouddhiste. A ce moment là de la projection, je trouvais ce film tellement palpitant que je demande à mon voisin discrètement quelle heure il est : il allume son téléphone pour me dire 20h30.. waouf, encore une demi heure… c’est long… C’est pile à ce moment que le moine bouddhiste du film qui ne trouve pas le sommeil, se lève, empoigne son téléphone portable et regarde l’heure lui aussi… je me suis dit que je n’étais pas le seul à me faire bien bien chier ! Même les personnages en ont marre… genre ça s’arrête quand ce film ou je sais pas ce que je fais sous cette moustiquaire…  Fou rire incontrôlable, incontrôlé interrompu par un bruit, dans la salle, énorme, celui d’une personne qui s’est cassé la gueule de son strapontin !



Là, c’était terminé. Ça devenait impossible de me concentrer et quand dans la chambre d’hotel, la belle sœur de Boone et le moine bouddhiste ont remarqué qu’ils étaient en train de se regarder, en train de regarder la télé.. Je suis définitivement sorti de ce film qui a bénéficié d’un accueil très chaud… snobisme ou réel plaisir cinéphilique…. J’ai bien mon idée sur la question, mais notez qu'un film aussi étrange pourrait bien chopper la palme d’Or… Tim Burton est réputé pour aimer l’étrange, le bizarre, le bargeot, et là, il est comme ce film Russe MON BONHEUR mais en plus cinglé encore !

 








SIMON WERNER

A DISPARU



SIMON WERNER A DISPARU de Fabrice Gobert, présenté dans Un Certain Regard et concourant pour la Caméra d’Or du meilleur premier film. Et assez vite, j’ai repensé à Liman, à ce film sorti en 1999, GO, un teanage movie sanglant à la veille ne Noêl. En fait, la même histoire racontée 3 fois et avec des angles différents selon que l’on changeait de point de vue, de personnage pour suivre l’histoire d’ado qui allaient devoir se dépêtrer avec des dealers, des flics et un mort. Et tout s’éclairait à la fin. J’aurais pu repenser à d’autres films mais au delà de la construction, le fait que cela concerne des ados m’a fait tilter.  



Pour tout dire, SIMON WERNER A DISPARU raconte la disparition de Simon Werner, un adolescent dans un collège sans histoire. Depuis 10 jours, on n’a plus de ses nouvelles. Fugue, meurtre, enlèvement ? On ne sait pas. Le premier acte nous est compté depuis le point de vu de Jérémy. Il est tranquille, joue au foot, se casse un tibias, en pince pour Alice, la copine de Werner. Il fête ses 18 ans en invitant tout le monde à une grande soirée dans la maison famillialle. Alice se pointe en retard. A ce moment, la meilleure copine d’Alice s’éclipse avec un copain de Jérémy. Ils vont faire un tour, dans la forêt qui juxtapose la maison et là, ils tombent nez à nez sur une main, celle de Werner ? C’est possible, mais pas sur. Pour tenter de le savoir,  il faut changer de point de vue. 



Cette fois, on suit Alice, la copine de Werner. Elle s’est fait plaquée peu avant sa disparition. Alice a remarqué aussi que Yves, l’entraineur de foot cachait quelque chose. Etrange ce Yves. Alice n’est pas très claire non plus, puisqu’elle a roulé une pelle à Jérémy. C’est louche. Plus bizarre encore, la disparition de punki, la punkette dans la même classe que Werner. Rabier sait peut-être quelque chose que personne ne sait. Alors il est temps de raconter l’histoire du point de vue de Rabier, c’est le fils du prof de biologie interprété par Serge Riaboukine. La rumeur dit que ce professeur aime bien que ces élèves masculin le gâte entre deux cours. On l’aurait surpris avec Werner avant sa disparition… Vivement le dernier angle pour avoir la solution de l’énigme SIMON WERNER !



Certes, si dans la construction, il n’y a rien de neuf, on ne peut tout de même pas balayer d’un trait ce dispositif narratif, très mathématique. Tout est calculé pour que le spectateur cogite. C’est un bonheur pour l’esprit car dès que l’on se pose une question, la réponse ne tarde en général pas à arriver, mais elle reste difficile à anticiper.

 


Mais le plus plaisant, c’est qu’au fond, ces élèves qui disparaissent mystérieusement, on finit par s’en tamponner le coquillard. Parce que la vraie force du film, c’est de montrer avec une précision d’orfèvre ce qu’est la vie à l’école, ou en dehors, une jungle où on ne se fait pas trop de cadeaux entre ados, un espace avec ses codes, ses rites. Les relations sont souvent compliquées, confuses, faites de malentendus. Tout ça est particulièrement pertinent. Et si j’ajoute que la bande son a été conçue par Sonic Youth, que l’on y entend au moins 3 fois de suite le tube de KILLING JOKE, que Fabrice Gobert réhabilite Bertrand Canta au cinéma en balaçant du Noire Désir sur sa bande son, je dis définitivement que ce film SIMON WERNER A DISPARU est tout sauf un mauvais film, un premier long métrage qui mérite un coup de chapeau.








 


FAIR GAME



Vu ce matin FAIR GAME de Doug Liman. A se demander ce que fait ce film en compétition ! Sans doute une affaire de quota puisque c’est le seul représentant américain cette année ! Mais contrairement au tchadien Mahamat Saleh Harroun, dont la qualité évidente du film UN HOMME QUI CRIE interdit de se poser la question de sa présence dans cette section, (on se la pose systématiquement pour les films africains), il est vrai que ce FAIR GAME en a ennuyé plus d’un ! Ce long métrage cumule tous les travers d’une production américaine standardisée. Découpé comme un téléfilm, FAIR GAME donne vite la nausée. Quand je pense que le téléfilm CARLOS qui lui est conçu comme une œuvre de cinéma s’est vu refuser la compétition, c’est à n’y rien comprendre ! Et ce n’est pas la présence de Sean Penn au générique de FAIR GAME qui pourra y changer quelque chose. Pourtant, l’acteur est en général vigilant quant à ses choix artistiques. Ici, il s’est laissé aveugler par le fond, oubliant que Doug Liman s’est illustré de part le passé en signant le premier épisode de la franchise Jason Bourn LA MEMOIRE DANS LA PEAU, un très bon produit ce qui ne veut pas dire une œuvre de cinéma de qualité! Idem pour Mr AND Mrs SMITH ou autre JUMPER pour ne citer que ceux là dans la filmo de Doug Liman.



Fidel à son habitude, il soigne se mise en scène pour montrer les coulisses de la guerre en Irak et empoigne sa caméra au poing pour tout ce qui concerne les scènes d’action, peu nombreuses, il est vrai, peut-être une manière de souligner que seul les hommes et les femmes de terrain se bougent pendant que dans les bureaux feutrés de la CIA ou du Pentagone, l’immobilisme est de rigueur. N’empêche que Doug Liman s’empare de l’affaire Valérie Palme et propose sa vision. Le film débute au lendemain des attentats du 11 septembre. L’administration Bush cherche un coupable sur qui se déchainer. Ce sera Sadam Hussein. Avant de lancer une guerre éclaire, Bush doit savoir si oui ou oui, l’Irak possède la bombe atomique ou est en passe de la posséder. C’est oublier trop vite que lors de la première guerre du Golf, toutes les installations permettant de fabriquer la bombe H ont été réduites à néant en Irak. Qu’importe, la CIA se charge, par l’intermédiaire de Valérie Palme, de mener une enquête approfondie. Elle décide alors de recommander son mari, Jon Wilson, ex ambassadeur, spécialiste des relations américano-africaines. Selon lui, le seul pays susceptible de fournir suffisamment d’uranium est le Niger. Après un voyage sur place, il se rend compte que le Niger n’a pas pu extraire, transporter ensuite cet uranium. Et comme aucun autre pays africain n’est capable de fournir l’Irak, sa conclusion tombe : l’Irak n’est pas aussi dangereux pour l’Amérique qu’on peut le penser. 



Qu’importe, d’autres experts vont s’arranger pour trouver un autre élément pouvant justifier une attaque sans précédent sur ce pays. Les mois passent, et Jon Wilson se rend compte que le président est en train de mentir à la population. Alors il prend sa plume, se fend d’un article dans un journal. La riposte ne tarde pas. En haut lieu, on organise contre Wilson et sa femme Valérie Palme une véritable cabale. Le couple est au bord de l’implosion, alors que les menaces de mort leur tombe dessus. Les deux se font lyncher dans la presse. Tous les médias s’en mêlent jusqu’à ce qu’enfin, une commission d’enquête soit nommée pour déterminer qui a balancé injustement Valérie Palme, une commission qui devra également déterminer que la guerre était justifiée. Voilà donc pour le propos. On apprend rien de nouveau que ce que l’on savait déjà et depuis fort longtemps. FAIR GAME, un brûlot anti Bush qui arrive après la bataille. Aucune chance de palme pour ce divertissement de Doug Liman qui met en scène Sean Penn et Naomi Watts.










Mercredi 19 MAI



LA NOSTRA VITA



Vu hier soir en compétition, un film de Daniele Luchetti, un habitué du festival de Cannes!

C’est sa quatrième sélection. Je me souviens de MON FRERE EST FILS UNIQUE qui racontait l’Italie des années soixante et septante, la contestation, les attentas, les années de plomb…par le biais de 2 frères aux idées radicalement opposées mais amoureux de la même nana… C’était vachement bien. MON FRERE EST FILS UNIQUE mettait en scène Elio Germano qui joue aussi dans LA NOSTRA VITA, nouveau film de Daniele Luchetti, un drame. En fait, le film commence sur un couple qui s’aime. Très complices. Elle est enceinte d’un troisième enfant et tout se passe bien dans cette famille heureuse qui mène une vie simple faite d’éclats de rire et de joie. Mais se bonheur va s’effriter sans prévenir. Du jour au lendemain, tout s’écroule puisque Claudio perd sa femme lors de l’accouchement. Donc, il se retrouve seul, avec 2 enfants de 6 et 10 ans et un bébé à élever. Il a heureusement, une famille pour l’aider, un voisin aussi, dealer marié à une prostituée… pour garder les enfants, c’est pas mal. Ça dépanne. Donc tu peux craindre un film larmoyant, mais pas du tout, parce que finalement au lieu de s’apitoyer sur son triste sort, ben ce mec va relever la tête et faire tout ce qu’il faut pour ne pas sombrer dans la dépression, ne serait-ce que pour ces fils. Très beau film, avec pas mal de caméra à l’épaule, de gros plans sur des larmes, il en faut… on y parle aussi du batiment, des magouilles dans la construction, puisqu’il est chef de chantier. Il emploi e des mecs pas déclarés.. .il les payent pas.. .enfin bref… LA NOSTRA VITA de Daniele luchetti, c’est pas quelque chose que l’on retrouvera au palmarès dimanche soir mais si jamais ça sort chez nous, LA NOSTRA VITA, de Daniele Luchetti, ne vous gênez pas. Allez le voire…

 









CARLOS



Décidément, la frontière entre télé et cinéma n’existe plus. En tout cas Olivier Assayas vient de franchir une limite de plus avec son CARLOS. Tourné en scope, utilisant la grammaire du cinéma plutôt que celle des clips, cette série haut de gamme est de meilleure facture que bien des films conçus pour la grande toile! E on peut même se demander pourquoi une production d’une telle qualité ne figure pas dans une des sections du festival. Et dire que Gilles Jacob ne voulait même pas laisser un écran à Carlos. C’est Thierry Frémeaux son aide de camp, qui a du batailler pour imposer au moins une séance spéciale. 



Reste que l’intégrale de ce que les abonnés de Canal+ découvriront saucissonné en 3 parties était effectivement présenté hier lors d’une séance qui a durée 6h00, avec un entracte au milieu de 20 minutes pour allé faire pipi. 5h30 de projection pour découvrir une vision de Carlos par Olivier Assayas. Il faut savoir que le terroriste, du fond de sa cellule s’est opposé au film. L’image véhiculée dans le long métrage ne correspondrait pas à la sienne, à la réalité. C’est vrai que Carlos n’a jamais été un queutard. Il n’a jamais fait péter de bombe, il n’a jamais embrassé la lutte armée… etc… On peut ceci dit comprendre les réticences du bonhomme puisque il ne touchera pas un centime ! Ben non, il ne s’agit que d’une adaptation de ses mémoires, tout juste d’une histoire librement inspirée de cette période de sa vie entre 1973 et 1994. 



En fait, le personnage ne devient finalement qu’un prétexte pour raconter la géopolitique de l’époque, l’après crise du pétrole, la montée des extrémismes de gauche qui n’hésitent pas à organiser la lutte armée, notamment en Allemagne. C’est vrai qu’au début des années septante certains pays comme la Libye, la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Liban… en ont un peu plein le dos des occidentaux qui leur dictent leur conduite, du coup ils aimeraient bien déplacer les conflits qui les frappent en Europe. Les extrémistes de gauches sont donc des alliés tout trouvés!



Carlos, au départ, il rêve de gloire. Même si il a envie d’une société peut-être plus juste, il ne faut pas exagérer ! L’appât du gain, l’adrénaline que peut procurer l’action, le besoin de pourvoir, l’arrogance et l’envie de notoriété font qu’il va se lancer dans la lutte armée et rejoindre le Front de Libération de la Palestine. Il va d’abord faire ses preuves avant de monter en grade. Une fois arrivé plus ou moins au sommet, on lui demande de mettre en place un réseau actif dans toute l’Europe, ce qu’il va faire avec l’aide de l’ETA et de la RAF fraction armée rouge en Allemagne. Il va même s’acoquiner avec des gauchistes japonais à un moment donné. Il est soutenu par la Libye qui lui refile un passeport diplomatique, toujours pratique pour se garantir une immunité, utiliser la valise diplomatique pour acheminer des armes achetées en Syrie jusqu’en Hongrie, en passant par Moscou et Berlin Est… Evidemment, le KGB et la Stasi ont out intérêt à faciliter les activités de Carlos. On est en pleine guerre froide et le premier révolutionaire venu qui prétend vouloir renverser le caèpitalisme est un ami. 




Dans un premier temps, on découvre un carlos influencé par le Ché, au niveau du look. Même berret, cigare cubain en bouche, il s’agite, prend des initiatives, fait péter des bombes, élabore des plans, gonflés mais qui foirent plus ou moins... C’est pas grave, il apprend son métier de terroriste. Son heure de gloire viendra avec cette prise d’otage de ministres de l’Opep lors du sommet de Vienne. On lui demande de tuer le ministre du pétrole saoudien. Ça permettrait à l’or noir de grimper de 30% , de quoi porter un coup fatal aux ricains et aux européens. Finalement, cette action se terminera sur le tarmac de l’aéorport d’Alger. Au terme d’une rude négociation avec les algériens, il libèrera ses otages contre 20 millions de dollars.

C’est là qu’il va vriller et devenir un vrp du terrorisme, un mercenaire travaillant pour le plus offrant!

 


Kadafi ou Sadam Hussein commencent à sérieusement apprécier ce Carlos. On a un président egyptien qu’on voudrait déssouder, on fait appel à lui. Tcaussekou n’en peut plus de la radio de son pays, un coup de fil à Carlos et ça devrait s’arranger. Donc, on aime sa fougue, son sens de l’initiative et de l’ôrganisation. Ceci dit, bientôt le monde va changer, le mur de Berlin tomber, la guerre froide s’arrêter, la Syrie se rapporcher des USA et Carlos va commencer à devenir indésirable, surtout dans les pays arabes. Lâché par tout le monde, c’est comme ça que la France le récupérera et l’emprisonnera.



Là, Carlos c'est la fiction la plus cinématographique de Canal + avec pas mal d’images d’archives provenant de la télé française, un rythme très soutenu au début et qui progressivement, se ralenti en même temps que Carlos prend du bide. Moi, je place cette saga CARLOS au même niveau qu’un film allemand de Uli Eidel LA BANDE A BAADER où l’on y voyait clairement comment la RAF, fraction armée rouge qui a répendu la terreur en Allemagne depuis 68 jusqu’à l’Automne allemand en 78 comme on l’a appelé. On y voyait au second plan une certaine Magdalena Kopp, sorte d’éminence grise de la RAF qui allait prendre la tengeante après avoir rencontré Carlos. Et ben dans carlos, on voit toute la relation entre ces 2 là. C’est intéressant. En tout cas, il y a un travail de recherche, de documentation qui a été fait et qui est exceptionnel. Olivier Assayas de dire que ils ont toujours veillé, et c’est important dans une fiction qui s’inspire du réel, à ne pas se laisser emporter par le romanesque. Il faut doser, il faut être vigilant, faut pas déformer la vérité, enfin ce que l’on pense être la vérité. En tout cas, CARLOS a fait grosse sensaation hier lors de la projo. La série, vous la retrouvez sur Canal +, em codé chaque mercredi à 20h45. La première partie a été diffusée hier.










POETRY



Un corps qui flotte dans un fleuve, celui d’une adolescente.

Une grand mère tirée à quatre épingles un peu illuminée qui aime les fleurs et parle beaucoup.

Son petit fils, ado typique, en rupture, qu’elle élève seule.

Sa fille, absente...

Un président infirme chez qui l’élégante grand-mère fait des ménages.

Les prémices de la maladie d’Elsheimer qui frappe à la porte de son cerveau.

L’annonce des causes de la mort du cadavre flottant du début. Un suicide. La jeune fille n’en pouvait plus de subir depuis 6 mois des viols collectifs à répétition.

Des coupables démasqués mais en sursis car un accord financier avec la famille de la victime permettrait d’éviter le scandale.

 


Au milieu de tout ça, la poésie pour seul refuge, pour oublier, et apprendre surtout à regarder les choses, les contempler sous toutes les coutures pour les découvrir réellement. Que se cache-t-il derrière une pomme? Pour le deviner, il faut l’observer, la palper, la gouter, la croquer à pleines dents, la renifler, l’effleurer, laisser enfin l’inspiration arriver et coucher sur la papier le vrai visage de ce fruit défendu. C’est ça la poésie.



La poésie, une métaphore comme pour rappeler au spectateur qu’il faut bien regarder POETRY, bien observer les détails, mordre dans l’intrigue, imaginer les sentiments qui traversent les personnages, regarder au delà de l’écran pour en apprécier toute la saveur et comprendre finalement que sans poésie, le monde est vraiment moche.



POETRY, une démonstration un peu longue, 2h20, contemplative mais pas trop. Pour montrer cette grand mère qui perd peu à peu le sens des priorités, mais qui pourtant lutte pour ne pas perdre totalement pied, se noyer, couler à pique. Dommage que la mise en scène ne soit pas aussi grandiose que la mise en abîme. A priori trop classique mais peut-être n’ai-je point assez regardé pour en apprécier toue la teneur.



Mardi 18 MAI



MON BONHEUR

(SCHASTYE MOE)



Pour le fun, tim Burton pourrait bien flasher sur un film russe, MON BONHEUR tant il se rapproche de BIG FISH où un père racontait à son fils qu’un jour, il s’était perdu dans une forêt magique, étrange. Ben y a un peu de ça dans MON BONHEUR, premier film de Sergei loznitza présenté en compétition et qui concoure pour la caméra d’or, celle qui récompense un premier film.
Ça commence par un mort qu’on balance dans le béton et qu’on enterre, une scène qui n’a aucun lien avec tout le reste, donc j’en ai déduit qu’il s’agissait d’une métaphore signifiant d’entrée au spectateur que la narration serait coulée dans le béton. Rien à fiche des règles de bases, de la cohérence, de la logique, des liens ou pas… on enterre tout ça dès le début du film… Plus tu comprends ça vite, plus tu as des chances d’adorer ce film… moi, j’ai capté seulement ce matin ! mais j’ai quand même adoré parce que j’aime les films bizarres et surprenants, et il l’est ! pareil avec ce titre, MON BONHEUR…. Vu ce que vit le personnage,. Tout le contraire, je sais pas… humour slave peut-être parce que les russes tout autour de moi se fendaient la gueule pour des trucs qui me semblaient anodins… J’ai pas les clés de la culture russe et y a forcément des choses qui m’ont échappé dans ce road movie où en fait,  un chauffeur de camion se perd dans une campagne russe. Alors qu’il est pris dans un embouteillage en rase campagne, une prostituée mineure l’aborde. Evidemment, il ne veut pas coucher avec elle. Il l’a prend tout de même dans son camion et lui demande s’il n’existerait pas un raccourci pour éviter ce bouchon. Elle le conduit dans un village grolandais.

 









DES HOMMES ET DES DIEUX



Présenté en compétition officielle : DES HOMMES ET DES DIEUX DE Xavier Beauvois avec entre autre Michael Lonsdale, Olivier Rabourbin et Lambert Wilson. Ce film s’inspire librement de la vie des moines cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 à 1996, année ou ils ont été kidnappés par des extrémistes islamistes.

Cet événement a été l’un des points culminants des violences et atrocités qu’à connu l’Algérie. En gros, des groupuscules extrémistes voulaient renverser le régime en place. 



Mais au delà de ça, le film montre la vie de ces moines qui ont été adoptés par les populations locales. Il faut dire qu’ils leur viennent en aide, les soignent, les habillent pour certain. Chrétiens et musulmans vivent en parfaite harmonie. Ceci dit, après le massacre de travailleurs croates dans un village voisin, la peur et la panique s’installent jusque dans leur monastère et le film de prendre un virage, le bon virage en montrant avec finesse le questionnement de ces hommes. Doivent-ils partir ou déserter ? Partir, c’est mourir, intérieurement j’entends. Rester, c’est mourir, physiquement. 



Alors plutôt que nous pondre un clip ultra violent, Xavier Beauvois a l’intelligence de proposer une réflexion toute en lenteur sur ce questionnement fondamental. Et dieu dans tout ça,où est-il ? Que fait-il ? Et si ce n’était pas sa faute, toute cette violence ? Et s’il fallait plutôt chercher la raison de cette flambée du coté du colonialisme français qui a donc laissé des traces dans la société algérienne. Voilà ce que dit Xavier Beauvois. Bien sur les prêtres se soucient guerre de ces questions. Ce qui les intéressent, c’est de poursuivre leur mission. Alors si certains se sentent abandonnés, d’autres sont convaincu que leur place est ici et nulle part ailleurs. Et tant pis s’ils doivent finir en martyr. Les messes, les prières, les conciles, les moments de vie dans et hors le monastère, la méfiance de l’armée française qui ne comprend pas pourquoi ces moines restent là et aident des terroristes en même temps qu’ils aident la population, la beauté des paysages qui tranchent avec la violence de la situation, bref, tout est bon dans ce long métrage de Xavier Beauvois, y compris la fin où il évite un sacré piège, DES HOMMES ET DES DIEUX, un sérieux candidat à la palme d’or.










Lundi 17 MAI 



FILM SOCIALISME



Vu aujourd’hui à Cannes, le Godard, son film Socialisme, pas lui .... puisqu’il a finalement décliné l’invitation, préférant briller par son absence, encore un coup de force de la part du maître puisqu’après avoir concocté une bande annonce reprenant la totalité de son film en accéléré, le franco suisse s’est ainsi garanti un minimum de publicité. Quel journal, quel radio, quel télé, quel média n’a pas commenté l’absence de Godard sur la Croisette ? A par le journal L’Equipe, je ne vois pas ! Je déconne à peine, car rentrer dans ce nouveau FILM SOCIALISME, ça reste du sport ! Faut s’accrocher. Ben dès l’entame, prendre du 10 000 htz dans les oreilles, c’est pas terrible. Ça donne la tendance, le son aura autant d’importance que les images et le fond. On joue sur le gauche droite, on n’hésite pas à sortir la carte de la saturation maximum quand il le faut. Des morceaux de musique sont coupés à la hache, laissant place à quelques silences salvateurs entre deux dialogues où il faut parfois tendre l’oreille pour les comprendre car ils sont masqués par des sons parasites. 



FILM SOCIALISME, une symphonie visuelle en 3 mouvements. On commence par embarquer sur un paquebot pour une croisière. 2 personnages discutent, parlent de l’Afrique, continent éternel oublié, alors que pendant ce temps, des Croisièristes en vacances ne s’en soucient guerre. Dans la seconde partie, Notre Europe, le temps d’une nuit, une grande soeur et son petit frère ont convoqué leurs parents et leur  demandent des explications sérieuses sur les thèmes de la liberté, de l’égalité, de la fraternité. Enfin, la dernière partie: nos humanités, donne l’occasion de s’offrir une visite de six lieux de vraies/fausses légendes, Egypte, Palestine, Odessa, Hellas, Naples et Barcelone. Tout ça pour quoi ? pour nous refaire l’histoire de l’Europe rien de moins et égratigner au passage les médias. A un moment donné, une journaliste et sa caméraman attendent en vain une interview qu’elles n’obtiendront jamais. Le patient duo finira même par se faire rembarrer. 



Extrêmement référencé, on a le sentiment de se sentir un peu con, voir inculte à la fin de la projection, tant les citations pullules. Reste la magie du montage, un collage ingénieux entre-coupé de scènes d’anthologie comme par exemple celle où une jeune fille accoudée à une pompe à essence dévore du Balsac. A ses cotés, un lama. Un couple d’allemand arrive en voiture, demande son chemin. Elle reste impassible. Les allemands insistent et elle fini par lâcher : Allez donc envahir un autre pays. Les teutons n’ont qu’à passer leur chemin, furibards ! Plus loin, la même jeune fille refusera de répondre à la journaliste tant qu’elle emploiera le verbe ‘être’ dans ses phrases. Avec Godard, on ne dit pas ‘on est arrivé à Barcelone’. On dit : ‘Barcelone s’est ouvert à nous'!

Dans ce FILM SOCIALISME d’une manière générale on préfère le verbe avoir au verbe être. Question de style, pas seulement, question de sens, surtout. Si ce que l’on est importe peu, ce que l’on a est donc au centre de ce film, poétique, politique, brisant toutes les règles de la narration. De toute façon, c’est vite vu, de narration,  il n’y en a pas ! FILM SOCIALISME de Jean Luc Godard était donc présenté dans la section un certain regard. Il est d'ores et déjà disponible en VODF sur le net alors qu’il sortira mercredi en salle.










TAMARA DREWE



La rencontre entra LA PRINCESSE DE MONTPENSIER de Bertrand Tavernier et ANOTHER YEAR de Mike Leigh a un nom : TAMARA DREWE de Stephen Frears ! Présenté hors compétition effectivement, le nouveau Frears est un peu la synthèse des 2 sus nommés. D’abord, tout comme son compatriote britannique Mike Leigh, Stephen Frears a segmenté son histoire en 4 chapitres répondant chacuns à une saison. L’action se déroule donc sur une année. A l’instar de Bertrand Tavernier, Stephen Frears s’est emparé d’un carré amoureux, un histoire où une femme fait chavirer les hommes. Ici, on n’est certes pas dans un film en costume façon Cheri, mais plutôt dans une comédie résolument moderne qui se passe dans l’époque d’aujourd’hui.



Tamara, avec son nez fraichement refait, ses jambes qui n’en finissent plus, travaille pour le journal poeple The independant. Tamara n’a pas son pareil pour briser les cœurs. A peine revenue dans son village natal perdu au cœur d’une campagne anglaise, cette amazone londonienne du XXIème siècle fait tourner la tête à Andy, l’homme à tout faire des Hardiment, un couple qui accueille dans sa ferme à l’abri du tohubohu des ateliers d’écriture. Mais le mari volage, Monsieur Hardiment, écrivain célèbre qui ne serait rien sans l’aide de sa nègre, en fait sa femme, succombe aux charmes de la belle Tamara. Avant lui, c’est  le batteur d’un groupe à la mode en concert dans le village qui va s’amouracher de Tamara au grand damne de Andy. Mais parce qu’une ado intrépide, fan et amoureuse de ce batteur va pirater la boite mail de Tamara, le couple récemment créé va voler en éclats. Tamara se réfugie dans les bras de Ben alors que Monsieur Herdamenbt qui vient de larguer sa maîtresse, attend gentiment son tour. Pendant ce temps, les ateliers d’écriture se poursuivent et l’intello américain de service se rapproche de la bafouée Madame Herdament. Situations absurdes et cocasses, cette comédie file sur un train d’enfer. Le rire et la british touch font le reste.



Adapté d’un roman graphique de Posy Sommonds, Stephen Frears avoue avoir été immédiatement conquis par la bd. Il a tout de suite vu le potentiel et les possibilités offertes par ce récit. Forcèment, quoi de plus jouissif que de pirater un havre de paix pour en faire le théâtre d’un chao sans nom ! Ajouter à cela deux collégiennes du blaide qui trainent à l’arrêt de bus, fumment des joints et dévorent tous les magasines qui parlent de Ben le batteur, 2 fillettes prêtes à commettre les pires bétises pour rencontrer leur idole Ben et nous voilà face à un bijou d’humour où la tranquilité de l’endroit va littéralement exploser allant jusqu’à une fin en apothéose où malgré un drame horrible, le spectateur continue de rire.










BIUTIFUL

 


Vu ce matin, d’extrême justesse, le film mexicain de la compétition. J’arrive devant les barrières du palais Lumière, la grande salle, celle où pour rentrer vous devez emprunter les marches rouges, le tapis, le vrai, bref, j’arrive là et je me heurte à un attroupement. étrange, d’habitude à 8h20, le trafic est fluide. Les pendulaires sont déjà dans la salle. Ce matin, il a donc fallu, pour éviter ce bouchon, emprunter la déviation qui mène directement à la Salle du 60ème pour voir Biutiful de Gonzales Innaritu avec Javier Bardem en tête d’affiche. Une séance parallèle avait donc été improvisée pour satisfaire le plus grand nombre. Problème, c’est qu’elle a débuté à 9h, au lieu de 8h30, m’obligeant du coup à pauser un lapin à Godard et son film  socialisme que j’aurais dû voir à 11h.

Pas de remords, après tout, il s’est pas gêné pour des vagues en annulant sa venue sur la Croisette… Décidemment, Godard est le roi du marketting. De toute façon, je l’ai déjà vu son film puisque je vous rappelle que la bande annonce n’est autre que le film en intégralité en accéléré… 4minutes 20 qui passent à fond, c’est cool ! 



Bon, que je revienne tout de même à ce BIUTIFUL de Gonzales Inarritu, film qui a failli être awful. Et oui, préparez les mouchoirs, pendant 2h20, le cinéaste mexicain déploie tout l’attirail, la grosse cavalerie pour garantir un torrent de larmes dans la salle… Et ça fonctionne plutôt bien. Entre Javier Bardem et son cancer de la prostate, son ex femme bipolaire incapable de s’occuper de leurs enfants, des travailleurs clandestins asiatiques sur-exploités et qui périront tous gazés dans le hangar après que Javier Bardem leur ait acheté des chauffages au propane de mauvaise qualité pour qu’ils puissent tout de même se réchauffer, une autre clandestine africaine restée seule avec son bébé car son mari s’est fait tauper et à dû rentrer au pays…  tout y passe, tout y est dans ce tire larmes, pardon ce drame ! 



Particularité, le film est absolument linéaire si l’on excepte l’entrée en matière. C’est vrai que Innaritu semble en avoir terminé avec ces puzzles comme dans LES AMOURS CHIENNES, 21 GRAMMES ou même BABEL. Exit ce genre de dispositif narratif et place à quelque chose de complètement straight. On a certes un peu de peine à entrer dans son histoire. Il faut dire que l’on observe 2 mains dans la pénombre tout en écoutant une conversation susurrée entre un père et sa fille à propos d’une bague, un héritage, un bijoux de famille que ce père veut léguer à sa fille. S’en suit une conversation étrange dans une forêt sous la neige entre Javier Bardem et un jeune homme. Ils parlent du bruit des vagues et du vent… Il faudra attendre la fin pour comprendre ses 2 scènes. Avant cela, on apprendra que Uxbal donc Javier Bardem a le pouvoir d’accompagner l’âme des morts. Il leur parle et les guide, les invite à prendre le bon chemin. Bientôt, c’est lui qui aura besoin d’être guidé car il a choppé un cancer de la prostate. Comme il est venu consulter tardivement, il ne lui reste que quelques mois pour régler ses dettes avec la vie, avec son ex femme, ses enfants et les clandestins qu’il emploie! 



BIUTIFUL de Gonzalès Innaritu, film qui n’aura pas la palme, peut-être un prix d’interprétation masculine pour Javier Bardem, particulièrement émouvant, c’est vrai qu’il a bien failli me faire chialer comme une madeleine, surtout quand il n’a plus le choix, qu’il doit à tout prix annoncer à sa fille qu’il doit partir…. Bref, belle déception dans l’ensemble. En coupant quelques scènes bien pathos, le film aurait largement gagné en intensité et en rythme. C’est pas le cas… dommage !










Dimanche 16 MAI



OUTRAGE 



Autre film présenté en compétition hier, OUTRAGE de Takeshi Kitano, UN FILM DE YAKUSA en mode mineur. Quelques doigts coupés par ci, quelques coups de kutter au visage, des baguettes qu’on enfonce dans une oreille, des coups de feu, des baffes, des coups de poings, des tornioles, du ketchup….bref, toute cette débauche de violence pour raconter une simple lutte de pouvoir au seins de clans Yakuza. Trahisons, alliances foireuses, règlements de compte, chantage, manipulations, tout y est sauf la maestria de Kitano qui pour le coup, ne s’est pas spécialement foulé.










LA PRINCESSE DE MONTPENSIER



Week-end chargé où le meilleur a côtoyé le pire ce WE… le pire c’est sans doute le film de Bertrand Tavernier présenté dimanche matin en compétition officielle.

Après QUE LA FETE COMMENCE, réalisé il y a quelques années, voici QUE LA FETE FINISSE et vite… en fait, LA PRINCESSE DE MONTPENSIER est un film en costumes dans la plus pure tradition avec un carré amoureux autours de cette princesse qui s’excite sans forcément parvenir à emporter le morceau. Il y a à la base un véritable courtisan campé pas Gaspard Ulliel, dit le balafré, il y a celui qui va se retrouver marié à la belle contre le gré de celle-ci. C’est Grégoire LePrince Ringard.. .euh pardon une erreur s’est glissée dans son nom, Le Prince Ringuet. Il y a Lambert Wilson qui va devenir le confident de la princesse et enfin, Raphaèl Personnaz alias le duc d’Anjou. Tous ces coqs en pincent donc pour Mélanie Thierry, la fameuse princesse. Reste à savoir au bout de 2h20 qui emportera le morceau. LA PRINCESSE DE MONTPENSIER on peut s’en dispenser largement. Pour les scènes de  bataille entre huguenot et catholiques, c’est un peu le Robin des bois du pauvre. Ici, il n’y a pas 1500 figurants sur une plage gigantesque qui en décousent, mais une dizaine tout au plus dans un bosquet. Et pis entre nous soit dit, un film d’époque qui commence par un plan large où au loin on distingue un lotissement moderne, ça part mal. Quand en plus, il faut lire les sous-titres anglais pour être sûrr de bien comprendre les dialogues français, on se dit que l’ingénieur du son devrait changer de métier, des dialogues récités et pas interprétés. Du coup, aucune émotion ne transperce. LA PRINCESSE DE MONTPENSIER, un raté total de Bertrand Tavernier qui a visiblement de la peine à sortir de sa BRUME ELECTRIQUE.  










Samedi 15 MAI



ANOTHER YEAR



Enfin pour finir avec les films de la compétitions vus ce Week-end, le long métrage de Mike Leigh, ANOTHER YEAR, simple, efficace, avec la british touch en prime et un prix d’interprétation féminine en vue pour Lesley Manville alias Mary. Cette actrice possède une palette de jeu éblouissante. Capable de passer du rire aux larmes dans une même prise, sachant jouer la bourrée sans en faire des caisses, mélancolique ou juste hystérique, ou simplement drôle, elle est toujours nature et délicieusement juste.

Pour tout dire, ANOTHER YEAR suit un couple et son entourage pendant une année. Chaque chapitre est séparé par un passage dans leur jardin. Entre 2 saisons, on voit comment les gens évoluent. En gros, Mary, femme seule d’une cinquantaine d’année trouve refuge chez Tom et Gerry… pas les héros du dessin animé, mais un couple d’ami, un couple stable, heureux, pour qui tout va bien.

Mary est excentrique, bavarde, exubérante, heureuse de vivre, du moins en apparence. Car dès qu’elle a un coup dans le nez, le naturel et la déprime reviennent au galop. Et comme elle a une tendance à se murger, elle pleure souvent la Mary. En fait, elle a besoin de quelqu’un et cette dingo s’imagine que le fils de Tom et Gerry, 30 ans plus jeune qu’elle pourrait bien lui convenir.

Alors quand ce célibataire ramène à la maison une petite amie, Mary la jalouse va s’enfoncer encore un peu plus dans la dépression et ce n’est pas Ronnie, son alter égo masculin, un gros monsieur alcoolo comme elle qui va la consoler. Au contraire, elle le rejette, trop consciente de voir en lui sa propre image. Il agit comme un miroir. Mary est tellement désespérée qu’elle ira même jusqu’à s’imaginer qu’une ouverture est possible avec le frère de Tom, bien dans ces septante ans, un monsieur qui a enterré sa femme le matin même où Mary l’a rencontré!

Beaucoup de dialogues et de situations cocasses pour un film où Mike Leigh a su croquer avec une rare justesse là les natures humaines. ANOTHER YEAR un film qui montre très bien que les gens malheureux emmerdent prodigieusement les gens heureux, même si ça ne se dit pas quand on est poli.

Notez qu’au palmomètre, c’est pour l’instant celui-ci qui semble faire l’unanimité, mais je ne suis pas certain qu’on aie déjà vu la palme d’or !










RUBBER 



 Ce week-end, le film à voir, c’était indubitablement RUBBER de Quentin Dupieux dit monsieur Oizo. Ce musicien passé au cinéma après le succès planétaire de son flat beat par Flat Eric a gagné tellement de pognon qu’il n’a rien trouvé de mieux pour se faire plaisir que de réaliser un premier film, seulement sorti en France, STEAK avec Eric et Ramzi, un délire où les 2 comiques passaient tout le film la tronche bandée parce qu’ils avaient subit une opération de chirurgie esthétique, la grande mode dans ce film.. enfin bref, fort du succès français de STEAK, Quentin Dupieux s’est lancé dans un nouveau projet, RUBBER dont l’argument a suffit à intriguer la Croisette pour qu’il y ait foule au MIRAMAR très petite salle qui ne projette que des films de la SEMAINE DE LA CRITIQUE.

Difficile en effet d’entrer mais une fois installé, le spectacle fut à la hauteur des espérances avec ce RUBBER qui n’est autre qu’un pneu… oui, un pneu qui un jour se réveille en plein désert californien. Il va apprendre à rouler tout seul et à maîtriser son pouvoir. Il est télépathe, un pouvoir qu’il utilise pour tuer les gens. Vous avez bien entendu, RUBBER raconte le périple meurtrier, sanguinaire d’un pneu télépathe qui roule après une jolie brunette en golf cabriolet en Californie.

Sous ses allures de FARGO dans le désert, lorgnant parfois sur le Duel de Dpielberg ou la Christine de Cronenberg, le film fait la part belle à une tripotée d’acteurs américains inconnus mais tous plus excellents les uns que les autres comme le sherrif bien sur qui y va d’une tirade au début film où il explique le concept même du NO REASON. Pourquoi ET est marron ? No Reason. Pourquoi dans le pianiste, un gars se déguise en clochard alors qu’il joue si bien du piano ? No Reason. Pourquoi dans JFK, un mec se fait assassiner par un inconnu ? NO Reason. Pourquoi certains aiment les saucisses et d’autre pas ? NO Reason…

NO reason c’est le principe même de ce film qui n’a pas de raison, film où l’on y croise un binoclard déglingué qui empoisonne les spectateurs.

Dans RUBBER, des spectateurs observent ce pneu à la jumelle et pour que le film s’arrête plus vite, on décide de les faire crever. Une belle image pour signifier à quel point le cinéma actuel empoisonne justement Quentin Dupieux, un Dupieux qui se paye même le luxe de faire un gros bras d’honneur au cinéma américain puisque RUBBER, à la fin de son périple arrive aux portes d’Hollywood.

 


Tourné entièrement avec un appareil photo qui permet de saisir des séquences vidéos, ce film qui n’a pas couté plus de 700 000 euros, multiplie les excentricités. Encore plus drôle, lors de la présentation unique du film, l’équipe était sur l’estrade du MIRAMAR et bien sur, le pneu RUBBER était là prêt à donner des interviews. Les gens photographiaient ce pneu et plus tard, le pneu RUBBER avait carrément un siège de réservé pour regarder ce film déjanté si je puis me permettre…



RUBBER, LE Film qu’il fallait voir à Cannes cette année, un film pas encore distribué en Suisse. Avis donc aux distributeurs… penchez-vous donc sur ce RUBBER. Ce film ne doit pas être très cher à l’achat et à mon avis que vous avez moyen de faire des entrées avec ça !








    


Vendredi 14 MAI

 


WALL STREET:

L'argent ne dort jamais, pas comme le spectateur!



Wall street , l’argent ne dort jamais, pas comme le spectateur qui a de quoi piquer un bon roupillon pendant 2h et demi. Oliver Stone déçoit! De toute façon, à quoi pouvait-on s’attendre si ce n’est à un film décevant, une suite du Wall Street d’il y a 22 ans. On retrouve à sa sortie de prison Micheal Douglas alias Gordon Gekko qui en a pris pour 8 ans. Sa fille Winnie ne vient pas le chercher. De toute façon, tout le monde lui a tourné le dos. En taule, il a pris le temps d’écrire un livre où il raconte le système avec cynisme, mais surtout avec réalisme.



Winnie Jouée par Carey Mulligan est bien évidemment en froid avec papa, mais elle n’a pas réglé son complexe d’Oedipe puisque cette écolo anti capitaliste n’a rien trouvé de mieux que de tomber amoureuse d’un trader promis à un bel avenir, le portrait craché de son père, en quelque sorte ! Ce gentil trader croit aux valeurs écolos. Il a du cœur, il a surtout du nez parce que les énergies propres sont effectivement la nouvelle bulle spéculative. Il est incarné par Shia Leboeuf… Leboeuf Shia… Attention, cet acteur n’est pas un bourrin qui joue comme une bouse ! Au contraire, il a une bonne tronche de trader et devrait plaire à toutes les nanas. Il plait surtout à sa future femme dans le film…



Du coup l’enjeu de ce WALL STREET2 devient double. On y parle à la fois des manœuvres dans la haute finance, du lancement des rumeurs, des rachats, des coups tordus entre banques. En toile de fond, la crise des sub-primes, le cas Maddof , la chute de Lehmann Brothers et la crise des logements, sans compter la pression des banquiers sur l’Etat Américain pour les renflouer, tout en sachant que ça va recommencer. On le voit bien… Les bonus sont à la hausse, les banquiers font la fête pendant que les citoyens du monde entier font la tête !




Evidemment tout y passe dans WALL STREET jusqu’à ce que Gekko revienne aux affaires pour boucler la boucle. Et parce que le monde de la haute finance est tout sauf guimauve, ben vous ajoutez une histoire de couple pour nous engluer un peu, un couple qui s’aime, couple en péril à cause du retour du père à qui il ne faut surtout pas faire confiance… Et oui, Gekko ne serait pas Gekko s’il n’était pas une saloperie sur patte ET qui assume parfaitement ce statut! C’est humain, après tout…



D’un mot encore sur l’enrobage, comme toujours avec Oliver Stone, très tape à l’œil, un machin clinquant qui devrait bien divertir le public ricain mais qui franchement a de quoi sévèrement ennuyer. Certains effets de style ne sont même plus utilisés dans les films de mariages tellement ils sont ringards ! Ceci dit, quelques détails un peu rigolo jalonnent ce film comme ce clin d’œil en passant à Tim Burton et son Alice aux pays des merveilles : il montre 2 personnages géants en ballon de baudruche en train de baiser, une petite claque à l’art moderne, autre bulle spéculative touchée par la crise, petit clin d’œil furtif à celui qui a fait l’ouverture, le Gladiator Russel Crowe… Enfin tout ça devient drôle aujourd’hui et ne l’était pas forcément au moment de l’écriture de ce clip géant qu’est WALL STREET, L’ARGENT NE DORT JAMAIS avec Micheal Douglas, Shia Leboeuf, Susan Sarandon (sa mère dans le film), Carey Mulligan et même le vieux truand d’Eli Wallach! WALL STREET, L’ARGENT NE DORT JAMAIS, à prendre pour ce qu’il est, une bulle sur laquelle je ne spéculerais pas !










Jeudi 13 MAI



LE NOM DES GENS 



Jeudi soir coinçidait avec l’ouverture de la semaine de la critique avec Lionnel Jospin, devenu acteur le temps d’un film. En effet, il a droit à une scène dans LE NOM DES GENS de Michel Leclerc avec surtout Jacques Gamblin et Sara forestier. Le film est autant hilarant qu’intelligent. Pas facile en effet de dégoter ce genre de perle qui allie le rire au fond politique assez fort. Pour résumer, Jacques Gamblin, alias Arthur Martin, c’est son nom, c’était ça ou Jacques, est issu d’une famille bourgeoise alors que Sara Forestier est la fille d’une ex hippie et d’un clandestin algérien. Elle s’appelle Baya Benmarhmoud. Ensemble, ils auront un enfant qu’ils baptiseront CHANG Martin Benmharmoud ! Je vous laisse juste imaginer la gueule de la sage femme quand ils annonceront ce prénom. C’est en tout cas un bel hymne à la tolérance, au respect des peuples… Et j’en passe. Bon avant cela, il va falloir que Baya et Arthur se rencontrent. Ça se passera dans un studio de radio. Alors qu’en qualité de spécialiste vétérinaire, il est invité à parler du virus H5N1, elle qui est réceptionniste débarque dans le studio en furie pour insulter ce gars parce qu’il fait flipper tout le monde avec ses mesures de précautions alors que elle, elle a pas envie d’en prendre des mesures de précaution. Elle fini par le traiter de facho… ça commence par les canards qu’on doit abattre, puis les poulets et ça finit par les arabes dit-elle !  



Quand elle était petite, elle était douée pour le piano alors ses parents lui ont payé des courts. Le truc, c’est que le prof de piano ne lui a jamais appris à jouer. Il a plutôt abusé d’elle. Résultat, en regardant plus tard une émission à la télé, elle a trouvé sa vocation. Une psy a dit que les enfants abuséy reproduisaient souvent ce même schéma. En clair, elle avait 2 options, devenir pédophile ou pute, dit-elle.. .elle a choisi pute ! Mais attention. Son but c’est surtout d’expérimenter un vieux concept baba cher à sa mère: FAITES L’AMOUR PAS LA GUERRE.. alors elle s’exécute. Elle fait l’amour plutôt que la guerre à tous les mecs de droite pour les rallier à sa cause. En clair, elle les nique au sens propre et uniquement au sens propre ! Dans son genre, c’est une vraie bombe atomique, une arme de destruction massive, un missile anti-droite!  



Malheureusement pour Jacques Gamblin, il n’est pas de droite, il est jospiniste, chose rare en 2010, suffisamment pour que Jospin accepte de jouer une scène pleine d’autodérision! Bref, en même temps que l’on parle intégration, mariage blanc, identité, guerre d’algérie, racine, shoa, pédophilie, on se marre car le ton est volontairement léger. Sara Forestier s’est mise à nue dans ce rôle. Oui, elle est à poil en pleine rue parce qu’elle a juste oublié de s’habiller… la voir réagir qu'elle est toute nue dans le métro alors qu’en face d’elle, il y a une femme voilée, c’est juste comique… Et ce n’est qu’un exemple. Les dialogues sont délirants. Les situation souvent cocasse. Le duo avec Jacques Gamblin Sara Forestier fait des étincelles et le rire est réellement au rendez-vous dans ce film LE NOM DES GENS de Michel Leclerc, avec aussi un certain Zinédine Soualem au générique qui joue le partenaire de Sara Forestier.

 









THE HOUSEMAID



Cette année la compétition est relevé. Le niveau est franchement bon. Pour preuve, THE HOUSEMAID de Im Sang soo pourrait bien plaire à Tim Burton. Et pour cause, une certaine folie traverse ce film coréen qui débute par un suicide. Une jeune fille se jette dans le vide dans un quartier animé d’une ville. Un peu plus loin, dans un restaurant, Euny veut quitter son service en cuisine pour aller voir ce qui se passe. Elle devra attendre la fin de sa journée de travail pour se rendre sur les lieux et observer la tache de sang et les traces dessinées à la craie sur le sol par la police. Voyeuriste, oui… elle l’est ! Elle est surtout un peu simplette notre Euny… Le lendemain, une femme vient lui rendre visite. Elle lui propose de l’engager comme aide gouvernante dans une riche maison bourgeoise. Euny fait immédiatement l’affaire, à tel point qu’elle devient la maîtresse de son patron, ce qui vaut à Im SangSoo de filmer quelques scène de sexe avec talent. Y a beaucoup de sensualité, jamais de vulgarité… Mais ces petites coucheries vont mal se terminer, surtout quand dans la maison, tout le monde apprendra que Euny est tombée enceinte!  



THE HOUSEMAIDE, un film avec 4 femmes exceptionnelles. Il y a tout d’abord la jeune servante, Euny, un peu naïve, sur sa planète. Elle aime le plaisir de la chair. Elle aime les enfants. Elle doit garder la peitit fille bien élevée de ce couple en attendant que la maîtresse de maison n’accouche de ces jumeaux. Elle se rend bien compte qu’elle joue à un jeu dangereux avec son boss, mais bon, c’est tellement plaisant. Elle est interprétée par la sublime JEON DO YOUN… Remarquable actrice qui sait jouer de ses charmes et surtout jouer à la nunuche. Sa cheffe particulièrement rigide, une vieille servante est absolument phénoménale. Elle a bien des travers que l’on découvre au fur et à mesure que le film avance. Youn Yuh-Jung est,  elle aussi excellente.



La patronne quant à elle peut autant faire preuve de bonté que d’indifférence ou de cruauté. Enfin, sa mère est d’un cynisme absolu et s’imagine qu’avec l’argent, on peut tout acheter.. .tout, pas si sur! Ce qui est vraiment bien, c’est qu’on fini par comprendre que les vraies servantes dans ce film ne sont peut-être pas celles que l’on croit ! Au delà de l’interprétation magistrale de ce quatuor à qui je décernerais volontiers un prix d’interprétation féminine groupé, THE HOUSEMAID est vraiment plaisant. On navigue entre drame, comédie, thriller. A chaque fois que Im Sangsoo a la possibilité de s’engouffrer dans la comédie, il se retient. Il se contente d’un dialogue léger pour revenir à son drame, celui de cette serveuse devenue prisonnière de cette famille. A un moment, alors que l’on semble s’embarquer pour un thriller avec forcément un meurtre, là encore, Im Sang Soo a la bonne idée de s’arrêter à temps, ce qui lui ouvre une voie royale pour finir son film en beauté, une fin parfaitement inattendue. Y a qu’un Coréen pour penser à une fin pareil…. THE HOUSEMAID de Im sangsoo, un film savoureux dévoilé en compétition au festival de Cannes…

 









DRAQUILA:

L'ITALIE QUI TREMBLE 


 

Un doc soit disant sulfureux sur Berlusconi, un portrait au vitriol du Cavaliere par Sabina Guzzanti, un film sujet à polémique que certains en Italie auraient bien voulu interdire... Je ne vois vraiment pas pourquoi puisqu’on n’apprend rien de nouveau sur l’escroc italien que l’on ne savait déjà. En gros on nous rappelle que Berlusconi a été financé à ses débuts par la ‘Pieuvre’, qu’il aime les effets d’annonce, les femmes, le fric, que c’est un gros beaufio qui se la pète, qu’il est la honte de l’Italie, qu’il manipule l’opinion publique avec ses télés et se fout carrément de la gueule de ses concitoyens.



En partant de la catastrophe du tremblement de terre de l’Aquila, Sabina Guzzanti démontre que Berlusconi a réussi à se faire du fric sur le dos de ces gens. Il a promis de reconstruire 4500 appartements. Il aurait pu le faire pour un cout de 15 000 euros l’unité, il a opté pour 130 000 euro l’appart tout équipé. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il a réussi à privatiser l’Etat en confiant de plus en plus de pouvoir à la protection civile. Cet organe devait à la base servir en cas de situation urgente. Un petit coup de tipex dans les textes de lois et voilà que cette protection civile peut désormais agir en cas de grands évènements sans en référer à qui que ce soit ! Le déplacement du Pape, l’organisation du championnat du monde de natation ou la reconstruction de bâtiments, ça passe désormais par la protection civile… Autant dire qu’au passage, ses amis s’en mettent plein les poches. La vraie question à se poser, c’est pourquoi ce type est toujours aussi populaire, pourquoi les italiens continuent à voter pour un gars pareil.. Il n’y a pas de réponse dans DRAQUILA, l’Italie qui tremble, un doc présenté hors compétition, un film de Micheal Moorette, la sœur cachée de Morgane Spurlock alias Sabina Guzzanti qui utilise clairement les mêmes ficèles narratives grossières avec de l’animation et des additions, pour séduire et emballer son spectateur !










CHONGQUING BLUES



Présenté en compétition, ChongQuing Blues, ou comment un père va chercher à comprendre son fils décédé en reconstituant le puzzle de la vie de ce fils. C’est un drame. Ce père est marin et alors qu’il était en mer, son fils a commis une prise d’otage dans un super marché et s’est fait descendre par la police. Lorsqu’il a débarqué dans son port d’attache, le père apprend la nouvelle, 6 mois après les faits. Alors pour comprendre ce qui s’est passé, il rejoint la ville où vivait son fils. Il retrouve son ex-femme qui refuse de lui parler. On saisi vite que ce père à abandonné femme et enfant pour fonder une nouvelle famille, d’ou le silence, la rancœur de celle-ci. Progressivement, même si personne ne veut lui dire ce qui s’est déroulé le jour du drame, quelques langues commencent à se délier, celles de l’otage, de sa copine, du flic qui a tiré et à grand renfort de flash back, le spectateur en même temps que ce père désabusé va cerner à quel point son fils le détestait et avait envie comme lui, de travailler sur un bateau en mer. Il va comprendre tous les dégâts qu’il a commis malgré lui en allant voir ailleurs. 



Film émouvant, poignant mais pas gnangnan, ChongQuing Blues, au delà de cette recherche, offre au spectateur des images d’une ville chinoise de moyenne importance. C’est vrai qu’on a droit à une visite guidée. On se trimbale dans des quartiers qui grouillent de monde. On fait du téléphérique en pleine ville, on reste un peu dans un atelier de couture, on va dans le supermarcher, enfin ce film permet de découvrir un certain visage de la Chine, l’envers peut-être de la réussite économique, qui passe en fait par l’échec sentimental…Cette histoire est racontée, filmée à hauteur d’homme. Il n’y a pas de ses longs plans fixes interminables avec des comédiens qui prennent des posture à la gomme ! On est souvent caméra à l’épaule. Il y a donc du mouvement dans ce ChongQuing blues de Wang Xiao-shuaï qui concoure pour une palme d’or qu’il n’aura certainement pas.

 









Mercredi 12 Mai



TOURNEE :

ça tourne plutôt bien! 



Ça commence par un bon vieux tube rock hyper saturé. On en prend plein les oreille avant d’en prendre plein les yeux. Mathieu Amalric, petite moustache et tempe grisonnante rassemble ses oies avant de les conduire dans une salle de spectacle qui n’attend qu’une chose, que ces demoiselles dévoilent leur charme. Mais attention, ces strip-teaseuses ont un truc, pas toujours en plume, juste un truc en plus. Elles sont du genre punk. Tatouées comme des murs de chiottes pour certaines, elles enchainent sur un train d’enfer, les numéros tantôt burlesque, tantôt théâtraux, tantôt musicaux. Après le spectacle, elles se retrouvent à picoler du champagne dans des hôtels d’une chaine bien connue. C’est pas le grand luxe, mais ces dames se satisfont de cette tournée sur la côte atlantique. Elles patientent en attendant de rejoindre la capitale. C’est que Mathieu Amalric leur a promis de finir la tournée à Paris. 


TOURNEE, un film adapté de L’envers du music hall, un texte de Colette qui trainait depuis pas mal de temps dans un coin de la mémoire de Mathieu Amalric. Cet écrit a servi de base à son nouveau film. Evidemment, il a fallu coller à notre époque contemporaine pour tirer le meilleur profit de ce texte, ce qui n’a pas été chose simple. Et puis un jour, il tombe sur un article dans Libé ou l’on y décrivait l’apparition quasi magique de cette troupe des ‘New Burlesque’ au Zèbre, un cabaret parisien. Le regard d’Amalric se pose sur les clichés de ces danseuses, sur cette sensualité drôle et torride à la fois qui émane de ces corps un peu grassouillets. Il se dit qu’il y a une matière a exploiter. Et puis, comme souvent, un autre événement va servir de catalyseur, le suicide du producteur Humbert Balsan. Il prend la nouvelle en plein fouet et se dit que l’idée, la bonne, serait de raconter la vie de ces filles en tournées par le biais d’un producteur, un producteur à la dérive, genre mauvais père avec ses propres enfants, mais papa poule hyper protecteur avec ses danseuses, un type sans attache, sans famille, avec que des ennemis qu’il pensait avoir laissé derrière lui mais qu’il va devoir affronter ! Le passer fini toujours par vous rattraper !



Très vite, Amalrich a donc rencontré les filles avant de se mettre à l’écriture avec Philippe di Folco, Marcelo Novais Teles et Raphaëlle Valbrune. Puis, pendant 2 ans, il a sillonné le monde, est allé voir des festival à San Francisco, New York, Naples… etc et a composé son casting au gré de ses rencontres. Les actrices de TOURNEE ont donc rendu possible le revival du ‘New Burlesque’. Il faut savoir qu’au départ, c’est un mouvement lesbien qui est né en 1995 avec un groupe LE VELVET HAMMER. Le New Burlesque est combinaison mêlant au stip-tease, le théâtre, la chorégraphie, le glamour, l’humour, la satire, la provoc, l’excès, le doigté aussi un peu. Alors bien sur que l’on retrouve tout ça dans TOURNEE, un film qui vient empiéter sur les plates bandes du documentaire. Il faut savoir que la troupe du film a donné 3 représentations gratuites de leur spectacle en France. A chaque fois, la production avait donc 2h30 pour filmer le show en public, de quoi galvaniser les actrices… Mais il fallait aussi dans ce même laps de temps penser à filmer les coulisses, sans compter les scènes de fiction, autant dire une vrai gageure un défi. Le résultat est plutôt intéressant, plutôt bien même.Encore faut-il accepter de se frotter à cette troupe pour en apprécier toute la splendeur. 



Le film mêle réellement les scènes de groupe à d’autres qui concernent uniquement le personnage central, le tourneur producteur sur le déclin.  Si Amalric est une fois de plus impeccable, les danseuses, fraiches, natures, sont elles-aussi excellentes. En tout cas, avec ce premier film dévoilé en compétition aujourd'hui, on peut dire que le festival est bien parti…

 









ROBIN DES BOIS:

Il faut sauver le soldat Crowe



Cannes décoche sa première flèche molle aujourd’hui avec Robin Hood pour ouvrir les festivités. Russell Crowe sort en effet du bois, poussé par un Ridley Scott bien décidé à redonner un coup de fouet au héros en collant. Le problème, c’est le spectateur qui se prend un coup d’assommoir du genre violent, le coup d’arbalète! Et oui, Cannes, cette année commence fort ! Après avoir vu ce
le gladiateur Russel Crowe en Robin des bois, on a comme qui dirait une furieuse envie de courir voir un bon film chinois bien chiant. Il y en aura cette année. Ils font partie des quotas Cannois. En attendant, pour une ouverture de festival, peu importe la qualité pourvu qu’il y ait de la star au générique, pourvu qu’il y ait un bon gros plan marketing interplanétaire, c’est en général ce qui guide le choix. Ceci dit, si l’an dernier, on était conquis par UP en 3D, cette année, on est déçu par ce DOWN en 3M, ce Robin Hood. C’est vrai que le choix en gros bastringue semblait limité, crise oblige. On avait le choix entre le héros en collant et PRINCE OF PERSIA. Alors évidemment que si on tire la tronche au vu du premier, je vous laisse imaginer la qualité du second !   



Enfin bref, Robin des Bois et le cinéma, c’est tout de même un belle histoire d’amour. Figurez-vous en effet que dès 1913, l’agile archer apparaissait dans IVANHOE. Par la suite, il inspira des dizaines de films sous les traits de Douglas Fairbanks, Errol Flynn, Richard Todd, Sean Connery ou Kevin Costner pour ne citer que ceux là. De quoi se demander ce que Ridley Scott allait bien
pouvoir nous raconter de plus que l’on ne savait pas déjà sur le héros en collant! Ben justement, la naissance d’une légende… Comme toujours en pareil cas quand on a oublié d’investir dans uns scénario, où qu’on s’aperçoit trop tard que tout a déjà été dit, on raconte la naissance d’une légende, comme si tout le monde allait se ruer pour savoir : mais qui était donc ce Robin des bois, d’où venait-il, que faisait-il ? Oh làlà, merci Ridley Scott, Depuis 30 ans que je me posais cette question, vous m’apportez enfin une réponse. Dommage que ce soit la mauvaise.. Parce qu’avant de hanter la
littérature anglaise, la légende de Robin des Bois serait née au 9ème siècle avec les récits de Robin Le Coupeur de Tête. Ça a quand même plus de gueule qu’un Abbé Pierre des forêts sous testostérone qui vole aux riches pour donner aux pauvres !  



Que je vous résume en quelques mots l’intrigue. Robin a roulé sa bosse pour le compte du Roi Richard Cœur
de Lion. il rentre au bercail avec la couronne de ce roi Camembert tombé au combat  après 10 ans passer à jouer les Croisés! C’est alors que le Prince Jean, dit l’incapable, devient roi. Il ordonne un nouvel impôt très impopulaire.
Bien sur, la grogne gronde grandement dans le Nord du royaume, alors que dans le sud, ce sont ces satanés français qui s’apprêtent à envahir l’île. L’image est plaisante… on pourrait les comparer à ces journalistes qui envahissent Cannes et se feront bouter hors de la baie par Lady Gilles Jacob et Robin Frémeaux ! C’est peut-être pour ça qu’ils l’ont choisi finalement en ouverture du festival. Car oui, avec l’aide de l’impétueuse Lady Marianne que Robin a fait mine de
prendre en épouse pour sauver les apparences, avec l’aide surtout de sa bande de gredins, maraudeurs malandrins malfamés particulièrement agiles au combat, l’archer va prendre la direction des opérations, bouter les français hors d’Angleterre et vexer par la même le Roi Jean. Devenu proscrit, il n’aura d’autre choix que de se réfugier avec ses hommes et Marianne, dans les bois. La légende est ainsi née.  



Puisque l’histoire est nase, on se concentre sur les
beaux décors, des décors fantastiques (on a reconstruit Nottingham : 50 baraques en torchis avec toit de chaume de série + 1 verger qu’on a entretenu pendant un an… C’est plus vrai que nature ! on a foutu le feu à tout ça à la fin du tournage parce que c’était écrit dans le scripte… on a reconstruit des châteaux, enfin des façades, des intérieurs.. . Enfin question décors, c’est assez hallucinant…), il fallait bien ça  justifier les 130 millions de dollars de budget ! le problème, c’est que Sir Ridley se prend pour Mister Spielberg en nous rejouant le débarquement de Normandie en Angleterre avec plus ou moins les même bateaux… Ce qui est assez louche ! 1500 figurants, techniciens, chevaux à gérer sur une plage sous  une météo catastrophique pour mettre en boîte cette scène de débarquement, un peu plus de 10 caméras pour ne pas en perdre une miette et limiter les prises au maximum, un montage à la hache ou finalement, on ne voit plus rien… Bref, si ici il ne faut pas sauver le soldat Ryan, il faut niquer l’archer Robin.



Et comme on n’en est pas à une aberration prêt, le roi Philippe de France est joué par un belge, Johnnathan Zaccaï… Et oui, ça refroidi tout de suite ! Coté casting justement, pas grand chose à dire sur Marianne et Robin Hood, alias Cate Blanchett et Russel Crowe, la gringalette et le super balaise qui combattent ensemble contre le vilain traitre, l’odieux Godefroid, interprété par Mark Strong, le nouveau méchant tout terrain du cinéma. Il l’était déjà dans sherlock holmes et Kick
Ass, il l’est dans ROBIN DES BOIS, le film d’ouverture de cette 63ème édition du festival de Cannes, film également visible sur vos écrans, film réservé aux amateurs de beaux costumes, de pluies de flèche et d’hydromel !  










Après l'affiche on ne peut plus laide (Juliette Binoche n'y est pour rien!) de la 63ème édition du rendez-vous mondiale du 7ème art, c'est au tour de la sélection officielle d'être dévoilée en ce jeudi 15 avril. Sans réelle surprise, la compétition va comme à l'acoutumée abriter quelques habitués et des nouveaux venus. Signalons par exemple le premier long métrage TOURNEE de Mathieu Amalric en tant que réalisateur alors que Bertrand Tavernier tentera de décrocher une palme avec sa PRINCESSE DE MONTPENSIER. Autre régional de l'étape, Xavier Beauvois qui ne devrait laisser personne insensible avec son nouveau film DES HOMMES ET DES DIEUX. Quant à "l'indigène" Rachid Bouchareb, il tentera une nouvelle fois sa chance avec HORS LA LOI. En tout cas, aucun de ceux là ne risque d'être balayé par une nouvelle vague nommée SOCIALISME et pensée par Godard pusique le maître, écarté de la sélection officielle, devra se contener de la section Un Certain Regard. Etrange! Caprice du maître? Volonté de créer le buzz comme Coppola avec TETRO qui a subi le même sort l'an dernier? Mystère...


A part ça, en dehors des français, le quotat habituel d'asiatiques est également respecté. Mais à part OUTRAGES de Kitano, on attend pas grand chose du POETRY de Lee chang Dong et à peine plus de HOUSEMAID de Im Sang soo. Notez que la surprise pourrait bien venir du grand nord, de cette COPIE CONFORME de Abbas Kiarostami... Reste de toute façon à voir ces films et à Tim Burton la lourde tâche de refiler des palmes pourquoi pas à Leigh, Liman, Luchetti, Inaritu ou Terrence Malick. Même si son TREE OF LIFE avec Brad Pitt et Sean Penn n'apparaît pas encore dans la sélection officiele, Thierry Frémont, délégué général au Festival a expliqué qu'il pourrait bien être le 17ème film retenu à condition que Terrence Malick le termine à temps! 


SELECTION OFFICIELLE:

Poetry, de Lee Chang-Dong
Tournée, de Mathieu Amalric
Socialisme, de Jean-Luc Godard
Copie conforme, de Abbas Kiarostami
Fair game, de Doug Liman
La princesse de Montpensier, de Bertrant tavernier
Another Year, de Mike Leigh
Biutiful, de Alejandro Gonzalez Innaritu
Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois
Hors la loi, de Rachid Bouchareb
Housmaid, de Im Sang-soo
Outrage, de Takeshi Kitano
Un homme qui crie, de Mahamat Haroun
La nostra Vita, de Daniele Luchetti
Utomlyonneye Solntsem 2, de Nikita Mikhalkov
You my Joy, de Sergei Loznitsa
Loong Boonmee Raleuk Chaat, de Apichatpong Weerasethakul


Hors Compétition:

Robin Hood de Ridley Scott

You Will Meet a Tall Dark Stranger, de Woody Allen
Wall Street: l'argent ne dort jamais, d'Oliver Stone
Tamara Drewe, de Stephen frears




UN CERTAIN REGARD

BLUE VALENTINE de Derek CIANFRANCE
O ESTRANHO CASO DE ANGÉLICA de Manoel DE OLIVEIRA
LES AMOURS IMAGINAIRES de Xavier DOLAN
LOZA LOS LABIOS de Ivan FUND, Santiago 
SIMON WERNER A DISPARU…de Fabrice GOBERT
FILM SOCIALISME de Jean-Luc GODARD
 UNTER DIR DIE STADT (The City Below) de
Christoph HOCHHÄUSLER
REBECCA H. (RETURN TO THE DOGS) de Lodge KERRIGAN
PÁL ADRIENN de Ágnes KOCSIS
UDAAN de Vikramaditya MOTWANE
MARTI, DUPA CRACIUN de Radu MUNTEAN
CHATROOM de Hideo NAKATA
AURORA de Cristi PUIU
HA HA HA de HONG Sangsoo
LIFE ABOVE ALL (La Vie avant tout) de Oliver SCHMITZ
OCTUBRE (Octobre) de Daniel et Diego VEGA
R U THERE de David VERBEEK
RIZHAO CHONGQING (Chongqing Blues) de WANG Xiaoshuai




SEANCES DE MINUIT:

KABOOM de Gregg ARAKI
L'AUTRE MONDE DE Gilles MARCHAND




 
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