LISTE DES CRITIQUES PUBLIEES SUR CETTE PAGE 

 

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LA FLEUR DE L'AGE

Produit Dérivé De Intouchable

 

 

Si vous êtes de celles et ceux qui ont succombé au film de Nakache et Toledano, mon avis est que vous devriez rester peu réceptif au film de Nick Quinn, La Fleur de l’Âge. Mettant en scène Pierre Arditi, Jean Pierre Marielle et Julie Ferrier, ce premier long métrage est un parfait copier/coller du succès français de l’année 2012. A la différence que le type dans son fauteuil roulant n’est pas tétraplégique, mais juste un Senior au col du fémur foutu et que celle qui pousse le fauteuil n’est pas un grand noir de Cité mais une Slovène de banlieue. Tout est dit ou presque tant les deux films tirent sur les mêmes ficèles, le croisement entre deux milieux pas fait pour se rencontrer, l’intégration peu évidente pour des étrangers obligés de traficoter pour s’en sortir, la solidarité, la compassion. La différence se situe au niveau de l’âge des protagonistes et dans la possibilité d’une réconciliation entre un père et un fils, ainsi que d’une love story.

 

 

Que je vous dise que le film débute sur un plateau télé. Gaspard (Pierre Arditi) star du petit écran mène son talk show LES PAVES DANS LA MARRE et tombe de sa chaise en plein enregistrement! Ce séducteur vieillissant, dont on suppute qu’il a une aventure avec l’une de ses collaboratrices plus jeune, est sur la sellette. Le jeunisme à la télé n’est pas une légende et il sent bien que depuis que la nouvelle Direction a pris le pouvoir, sa place est remise en question. L’audience décevante de son programme n’est pas pour le rassurer. Pendant qu’il se débat dans sa vie de soixantenaire vieux beau un peu à la traîne avec sa compagne du moment, son père Hubert, Jean-Pierre Marielle est hospitalisé après s’être fracturé le col du fémur. Pas question de le mettre en EMS tout de suite. La liste d’attente est longue. Alors, il est contraint d’accueillir chez lui ce papa devenu encombrant. Ce papy Daniel en quelque sorte s’installe donc chez son fils et écume les aides à domicile. Ils se succèdent jusqu’à ce que la perle rare rencontrée par hasard, Zana une femme de ménage slovène poétique qui fait des bulles avec son produit nettoyant subjugue Gaspard. Ni une ni deux, il lui propose de s’occuper de son père, Hubert qui va adopter sans retenue cette nouvelle compagnie. Même si elle semble parfois bizarre, elle intrigue les deux hommes au point qu’ils en tombent amoureux. Evidemment, il va y avoir anguille sous roche. Mais qu’importe, car grâce à cette comète qui va traverser leur vie, père et fils qui étaient jusqu’à présent en froid vont apprendre à s’aimer à nouveau et à vivre ensemble.

 

 

La Fleur de l’Âge, un drame de la vieillesse.  Un film qui souffre terriblement de la comparaison avec Intouchable. Désormais, dès qu’on mettra un gars dans un fauteuil roulant et qu’un autre ou une autre issu d’un milieu défavorisé le poussera, on y pensera. C’est indéniable. Et c’est bien là le seul défaut de LA FLEUR DE L’AGE, on n’arrête pas de comparer, même inconsciemment, les deux films tout au long de la projection. En dehors de ça, il faut reconnaître que Marielle est excellent dans son rôle de vieil acariâtre. Le Grand Duc s’entend bien avec Arditi. C’est la première fois qu’ils jouent ensemble. Ils étaient déjà au générique des Acteurs de Blier mais n’avaient pas de scènes ensemble. Les deux hommes s’entendent très bien. On croit à cette relation père fils délicate. Arditi fait du Arditi. Il incarne un personnage dans lequel on a l’habitude de le voir, un vieux qui refuse la vieillesse, se prend pour un éternel jeune beau. Il parade mais finalement, se rend bien compte que les années passent et qu’il est temps de s’occuper d’un papa qu’il avait jusqu’à présent négligé. Et puis, Julie Ferrier amène un supplément d’âme. La contorsionniste de Mic Mac à Tire la Rigot, qui avait déjà côtoyé Marielle sur ce tournage, apporte juste ce qu’il faut de légèreté à ce film. La Fleur de l’Âge, un film tendre sur un cap de la vie pas facile à négocier, un métrage sans pathos, toujours sur le fil où pour le coup, on vous donnera le truc ultime pour choisir vos melons, en faisant confiance à l’écho du cœur.

 

 

 

 

 

 

HOPE SPRINGS

 

 

On vous l’a dit et répété des comptes de fois, NE REGARDEZ JAMAIS UNE BANDE ANNONCE pour vous aider à choisir un film. Entre celles qui déballent absolument toutes les surprises et autres meilleurs moments en 2 minutes, et celles qui vous induisent en erreur tellement elles sont mal fichues, il faut effectivement éviter de voir ces objets promotionnels. C’est d’autant plus vrai  avec celle de Hope Spring! C’est évident, la production a dû confier ce job à un stagiaire sous payé, voire pas payé du tout, peut-être même mal traité, snobé, et qui a du coup trouvé un bon moyen d’assouvir une vengeance personnelle! Il n’y a pas d’autres explications. Quand on regarde cette bande de lancement, un sentiment étrange s’empare de vous : « C’est quoi ce film à chier que l’on nous vend ici ? », voilà ce qu’on se dit.  Et pourtant, après vision du film, on ne peut que réviser ce jugement un peu trop hâtif.

 

 

En effet, Hope Springs est moins pire que prévu. Certes, cette comédie dramatique manque encore un peu de folie et d’extravagance, mais sur l’ensemble, le sujet, à savoir comment raviver le désir sexuel quand on a passé 31 ans de mariage, est sacrément bien traité. Enfin, je n’en sais rien, mais j’imagine que ce que l’on voit sur l’écran doit se passer à peu près de la même manière dans la vraie vie. Je me dis aussi que quand Judd Apatow, le livreur de mode d’emploi quand on est en cloque, accessoirement le quarantenaire toujours puceau, en arrivera aux seniors et à leur libido, ça donnera une comédie lourdingue genre 90 ans et toujours la trique, un film avec des gags dopés au Viagra ou des plaisanteries de carabin à la gomme. Ici, dans Hope Springs, on opte pour un traitement radicalement opposé, avec un certain réalisme et une réelle subtilité. C’est un peu la griffe de Damien Frankel, le réalisateur du Diable s’Habille en Prada. David Frankel a cartonné avec ce film mettant en scène Meryl Streep dans la peau de l’ignoble rédactrice en chef de Vogue, ou d’un magazine de mode jamais cité mais qui rappelait franchement celui-ci. Avec Hope Spring, il renoue avec Meryl Streep et débute son film avec cette scène drôle, mais pas seulement, scène qui donne le ton d’une comédie douce amer.

 

 

Meryl Streep, en peignoir de soie, dissimulant un déshabillé un peu sexy pénètre dans la chambre de Tommy Lee Jones, son mari dans le film. Elle reste dans l’encablure de la porte d’entrée. Cette femme est en manque de câlins. Maladroite comme une jeune adolescente encore vierge, elle vient quémander à son mari un peu de chaleur. Mais le vieux bougon, rustre personnage, allongé sur son plumard, plongé dans ses lectures nocturnes, refuse catégoriquement de répondre aux avances de Madame sa femme. C’est qu’il est un peu ballonné. Il digère mal le porc qu’il a mangé à midi. Sous ce sinistre prétexte débile, il évite de justesse la corvée que sa femme cherche à lui imposer. Alors, elle s’en retourne dans ses pénates, triste, déçue, obligée de se contenter en solitaire. Pathétique ! La situation est pathétique, mais tellement emprunte de vérité. A passé 60 ans, le sexe devient problématique. Certes, l’amour est bien présent sinon, ces deux-là n’auraient pas passé 31 ans à se supporter. Et le film de montrer la dangerosité de la routine, lorsque le désir n’est plus, que ce mari est devenu un ami ou un frère, plus qu'un amant. Alors que faire en pareil cas? Divorcer, ou bien se payer une chance de rallumer la flamme?  Plutôt la seconde option. Et pour cela, rien de mieux que de suivre une thérapie de couple express dans le Maine, avec pour conseiller Steve Carrel, un psy qui vous écoute et vous donne des exercices pratiques censés réveiller une libido en berne. Encore faut-il mettre de la bonne volonté pour arriver au terme de cette semaine de cure avec la sensation que tout n’est pas encore perdu.

 

 

Hope Springs, un film drôle et intelligent, qui repose sur un duo d’acteurs excellents. Tommy Lee Jones en handicapé du sexe et des sentiments est plutôt pas mal. Ce vieux bougon trouve à redire sur tout et sur tout le monde. Il se plaint du prix du psy, plus cher qu’un avocat, gueule sur le prix du petit déjeuner au troquet du coin, et sur le service, aussi! Quand il doit juste se glisser sous la couette, pour serrer sa tendre et douce entre ses bras, il tire la tronche plutôt que sa femme. A croire qu’on l’envoie à l’abattoir! Ce type est invivable, infernal et tranche avec Meryl Streep, patiente, pleine d’espoir, une femme nostalgique et rêveuse qui n’imagine pas une seconde la fin de son couple. Alors elle met de la bonne volonté. Elle va même jusqu’à tenter une fellation dans un cinéma, alors qu’elle déteste ça… Enfin, elle ne déteste pas le film projeté, entre parenthèse, le dîner de con, mais elle a en horreur l’idée de gâter son mari en public, comme en privé. La pipe à moustache, c’est pas son truc ! Vous me direz, à chacun le sien. Celui de Damien Frankler est donc de décrire la dure réalité d’un couple vieillissant sans sexe, celui du public sera peut-être de savourer cette comédie subtile Hope Spring, traduit en français par Tous Les Espoirs Sont Permis avec Meryl Streep, Tommy Lee Jones et Steve Carrel. 

 

 

 

 

 

POP REDEMPTION

Une comédie pour toute la famille autour du Death métal? Vous en avez rêvé, Martin Le Gall l’a faite. Bien sûr, avant lui, bob Reiner avait réalisé Spinal Tap, un modèle du genre quand on parle de rock au cinéma. Evidemment dans Pop Redemption, le batteur du groupe a été bien traité, il n’est pas mort étouffé dans son vomi. Il n’est pas mort par combustion spontanée non plus…. Pop Redemption ne va pas jusque-là, même si cette comédie française haut de gamme, à ranger dans le même panier que LES GAMINS sur la crise de la cinquantaine avec Chabat, plaira c‘est sûr, aux amateurs de bons mots, de dialogues savoureux et de situations cocasses. Accessoirement, Pop Redemption pourrait aussi réconcilier le grand public avec le Black Métal, un genre musical qui finalement sert juste de toile de fond à un film de potes… Elle est là l’idée de Martin Le Gall. Partir du Métal pour signer un film en or, un film de potes, sur le cap de la trentaine, pas toujours facile à négocier.

A 30 ans, il faut savoir oublier ses rêves d'enfant. C’est difficile. Dans le cas d'Alex, ça semble même impossible. Chanteur leader des Death Macabés, il s'active comme chaque été pour que son groupe réalise leur tournée estivale. En fait de tournée, on parlera plutôt de leur concert d'été. Mais cet été, l'opportunité qu'ils ont toujours attendue se présente enfin : jouer à la Mecque de Métal au Hell Fest en Bretagne! Ils doivent remplacer un groupe qui s'est désisté. Et voilà nos 4 copains en route pour la Bretagne. Le voyage pas très bon enfant où chacun se mure derrière ses problèmes connaîtra son apogée à St Péperac, le village de l’enfer, à 400 bornes du hell Fest. En rade dans ce bled paumé où l'on prépare la fête de la fraise, nos métaleux vont devoir se grimer en Beatles pour échapper à de gros emmerdements, genre cadavre encombrant. Et le Hell Fest dans tout ça? Et la rencontre avec Dozzy Cooper sorte de croisement entre Ozzy Ozbourn et Alice Cooper? Et bien il semblerait que ce ne soit plus qu'un rêve, à moins que le destin ne leur file un petit coup de pouce bien venu.

Pop Redemption une comédie décapante, avec dans le rôle de frontman des Death macabé, Julien Doré. Pour le coup, il s'en sort très bien en disciple pathétique de Satan. Éternel ado qui refuse de grandir, il faut le voir réaliser ses incantations, en appeler à la voix de la mort dans la scène d’ouverture… devant ses bougies, dans sa chambre gothique, il susurre des Mort a la passion, mort au quotidien, mort au confort, mort aux bon sentiments, mort à l'amour, mort à la patrie, mort au travail ….Que par ma voix la mort montre son vrai visage. Et là, il se brûle et pousse un aie de fiotte…

Doré est très bon et surtout c’est un bosseur. Il a révisé tout son Métal pendant des mois avant de jouer ce rôle. Il connaît tout par cœur. Faut dire qu’il avait pas le choix s’il ne voulait pas paraître ridicule sur la scène du Hell Fest car la scène climax du film a été tournée en grandeur nature au Hell Fest… Même si son jeu s'avère parfois maladroit dans certaines scènes de comédie, il connaît souvent quelques moments de grâce. On sent un type qui joue avec sincérité et forcément la mayonnaise prend. Et puis Julien Doré joue de son image, fait preuve d'une excellente auto dérision. L'entendre dire que L'opium du peuple c'est la variété française, c’est plutôt drôle… En face de lui, il a 3 potes prêt à tout larguer et qui ne savent pas comment le lui annoncer. Pas facile de concilier la vie de nounou ou de restaurateur endetté avec celle de zicos d'un groupe de métal. Bien sur que cette aventure va resserrer les liens entre ces 4 copains. Pop Redemption une comédie savoureuse, réussie qui remplit sa mission à savoir que vous allez vous bidonner si vous allez voir ce film au cinéma.

WINWIN

Win Win, un film présenté comme la comédie Suisse de l’année. Entendez par là que ce sera la seule qui sortira sur nos écrans en 2013! Et oui, comédie de l’année, quand on en produit qu’une, c’est facile de s’octroyer le titre, facile mais dangereux tant le film de Claudio Tonetti n’est peut-être pas aussi drôle que ça. En fait, le vrai souci, c’est que le premier éclat de rire intervient à la 66ème minute, lorsqu’une animatrice de télé chinoise en voyage à Delémont réalise un reportage sur les fameuses caissettes à journaux. Elle décrit ce pays si exotique qu’est la Suisse, un endroit merveilleux où la presse est gratuite et distribuée dans des boites en pleine rue. Un agent de police rondouillard intervient délicatement pour lui demander de glisser la pièce dans la fente et s’en retourne en lui signifiant qu’il lui fait confiance pour insérer sa monnaie. La journaliste de corriger son intervention à l’antenne en précisant que la presse en Suisse est presque gratuite. Avant cette séquence de comédie pure, mieux mise en scène dans le film que racontée par mes soins dans cette chronique, il faut se fader une mise en place interminable et jamais drôle. Oui, tant que les miss chinoises ne foulent pas le sol jurassien, il ne se passe rien de réellement jouissif sur l’écran. Tout ça est bigrement sérieux, beaucoup trop.

Dans la seconde partie, c’est une autre histoire. le choc des cultures, il n’y a rien de mieux pour amener de la drôlerie. Le choc des cultures, certes, mais aussi, le caractère fonceur et frondeur du héros du film Pierre Kholer, en fait, pour être plus exact, Paul Girard dans WIN WIN, interprété par le belge Jean-Luc Couchard. Habitué aux seconds rôles, Jean-Luc Couchard est l’acteur belge qui monte. Repéré dans Dikkenek en Jean-Claude bagarreur, PETITE TEIGNE, PITBUL DE BANLIEU bien décidé à aider son ami à trouver une meuf, souvent utiliser dans ce registre de la pile électrique, Couchard a su calmer son jeu pour donner du corps à ce personnage de Maire de Delémont qui vise une place au national, à Berne. Opposé aux responsables de son parti le PDC emmené par Jean-Luc Bideau, il va aller contre vents et marée avec un ami chinois fabriquant de montres Chang, pour organiser dans le Jura la demie finale de l’élection de Miss Chine. Vous vous en souvenez certainement, cette histoire, vraie, avait défrayé la chronique en 2009. Il semblait logique que le cinéma s’en empare. Win Win raconte donc les dessous de cette histoire, en prenant évidemment quelques libertés avec le fait réel.

Par un concours de circonstance, et parce qu’il s’imagine que cela pourra servir ses intérêts personnels, Paul Girard se lance donc dans cette aventure insensée, sans argent, sans le soutien de Suisse Tourisme, et encore moins avec celui de son parti. Seul un ami représentant le terroir et surtout la tête de Moine ose croire en lui. ET voila comment, reçu à Shanghai, il convainc les chinois d’essayer la Suisse pour leur concours plutôt que l’Australie. Seulement, en lieu et place des hôtels de luxe, de Genève ou Lausanne qu’il vante à son collègue chinois, les miss une fois débarquées en Suisse, vont découvrir les franches montagnes, les produits du terroir, les alpages, la traite des vaches et les nuits couchées dans le foin dans des étables, bref, rien de glamour. Et ça marche La mayonnaise prend. Plus de 300 000 millions de chinois se passionnent pour cette élection de leurs Miss. En Suisse aussi, la presse relaie l’opération et bientôt elle devient rentable. Bien sûr derrière la loufoquerie de la situation, Claudio Tonetti raconte avant tout un homme, politicien, margoulin, calculateur, prêt à tout pour réussir en politique, au mépris de sa vie de famille. Prenant tous les risques, il va ceci dit ouvrir les yeux sur le sens de son engagement, les ouvrir mais pas trop longtemps non plus !  

 

 

 

11 6

La moutarde

lui est montée au nez !

 

 

Bien sur, tout le monde se souvient du casse du siècle en France le 5 novembre 2009. Toni Musulin subtilise, sans arme, sans haine, sans violence, 11,6 millions d’euro à son employeur, le transporteur de fond Loomis. Quelques jours plus tard, 9 millions sont retrouvés dans sa planque, un garage qui il avait loué au nom de son chefaillon. Alors en Italie, Toni Musulin découvre sur internet que sa planque a été mise à jour. Il décide de se rendre à la police de Monaco avant d’être extradé en France. Au terme d’un premier procès, il écope de 3 ans ferme pour ce hold up. En appel, on le condamne à deux ans de plus pour tentative d’escroquerie à l’assurance. Avant le casse, il avait en effet déclaré le vol de sa Ferrari alors que celle-ci n’avait jamais été dérobée. Pourquoi ? Cela fait partie des nombreuses zones d’ombres qui entourent ce personnages et subsistent aujourd’hui encore; le plus grand mystère étant de savoir où sont passés les 2 millions et demi manquant.  Toni Musulin, du fond  de sa cellule, a pu dicter sa version à Alice Géraud-Arfi . la journaliste lyonnaise en a tiré un livre paru chez Stock et intitulé: Toni 11,6 Histoire du Convoyeur. Ce bouquin a servi de base à Philippe Godeau et Agnès de Sacy pour son nouveau film, 11 6. Dans le jogging du gentleman cambrioleur, François Cluzet. Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble sur le premier long métrage de Philippe Godeau, Un Dernier pour la Route, la cure de désintox d’un alcoolique.  Cette fois Cluzet campe ce taiseux, avare de mot, véritable joueur d’échec qui a tout planifier et pu mettre mat le système en ayant plusieurs coups d’avances. L’intérêt du film est de ne surtout pas s’attarder sur le casse, mais de montrer le cerveau qui a planifié ce coup d’enfer. Un homme étrange, mystérieux, en manque de reconnaissance, travailleur modèle, excédé, en colère à force de subir les humiliations de sa hiérarchie. Ce serait d’ailleurs son moteur, la vengeance plus que l’appât du gain. S’il avait commis ce hold-up pour le fric, on ne l’aurait jamais retrouvé, lui et son butin. Sa motivation est donc à chercher ailleurs, dans cette volonté de prendre sa revanche sur ce monde dans lequel il vit, un monde ou l’ouvrier, le travailleur, l’honnête citoyen au-dessus de tout soupçon, lorsqu’il se paye une Ferrari même d’occasion, devient forcément louche. Et si Musulin avait choisi de mener une vie sans femme, sans enfants, limitant au maximum ses frais pour un jour s’offrir son rêve. Et si c’était possible ? Depuis toujours, il a eu le gout des belles voitures. Quand on roule en grosse bagnole, on vous dit monsieur. Alors, un jour avec ses économies, il s’est acheté une F430, de quoi en mettre plein les mirettes à tout le monde, le we seulement. La semaine Toni se trimballait en vélo. Tous les jours, il se rendait à son travail, l’effectuait consciencieusement. Tous les jours, il passait du temps avec sa compagne, une tenancière de bar. Tous les jours, il cogitait, murissait son plan. Le déclic, sans doute l’aura-t-il eu un soir, dans une discothèque, à la suite d’une rencontre avec une guide de haute montagne italienne. A cette question qu’il posa à cette belle brune : que rechercher vous exactement quand vous êtes au dessus ? elle lui répondit, le silence. Le silence, la solitude, l’envie de ne plus s’emmerder avec des cons et des contraintes. Le désir de fuir ce monde, mais pas avant d’avoir obtenu justice, sa justice, faire payer son employeurs pour les mauvais traitements, le manque d’humanité à son égard et celui de ses collègues, pas avant d’avoir gagner cette partie. Philippe Godeau retranscrit d’ailleurs le monde des convoyeurs, leur quotidien avec un réalisme presque effrayant. Productivité, cadences infernales, prises de risques maximum, dénigrement de l’humain. Chaque jour, ces mecs mettent leur vie en jeu pour à peine 1700 euros mensuel. Philippe Godeau s’est donc attacher à dépeindre le quotidien de cet homme et de ces collègues, plus qu’à reconstituer un fait divers. S’appuyant sur une mise en scène sobre, sans fioriture, avec pour seul effets spéciaux des acteurs fabuleux, comme François Cluzet, Bouli Lanners ou encore la trop rare Corine Masiero, il réalise un film à l’image de son anti héros devenu pourtant un héros national, avec moult zones d’ombres. Godeau n’est pas là pour apporter des réponses. Il tente de montrer comment un type bien a été tenté à un moment donné de sa vie de franchir la barrière et comment, avec beaucoup de matière grise, on peut voler les plus gros voleurs de tous les temps, les banquiers…. 11.6, Un film subtil, humain, un thriller social à voir.

 

 

 

L'ECUME DES JOURS 

 

 

Michel Gondry s’est attaqué à l’adaptation d’un roman culte de Boris Vian, L’Ecume des Jours publié en 1947 et devenu un succès après sa mort. Avant lui, Charles Belmont en 68 s’y était déjà collé mais mieux vaut ne pas comparer l’incomparable. Belmont n’est pas Gondry. Seul lui, ou à défaut un esprit aussi brillant et inventif que celui de Tim Burton semblait être le candidat idéal pour amener la folie, la poésie, l’inventivité nécessaire à ce récit des plus pessimistes sur la société et le travail, un monde ou seul le Jazz dont Vian était un féru, un inconditionnel, est source de joie, au même titre que l’amour, même si l’amour est souvent éphémère. Et pourtant, tout commence dans l’optimisme. Colin, un inventeur en recherche perpétuelle qui a par exemple mis au point le fameux «pianocktail» un instrument qui prépare des cocktails pendant qu’on joue dessus, se dit qu’il n’est pas normal d’être seul, d’autant que tous ses copains ont une amoureuse. Grâce à l’intervention de son serviteur, il apprend les rudiments du biglemoi, une danse à la mode ou les jambes semblent échapper à la volonté du danseur. Elles s’allongent et se ramollissent. L’effet est saisissant. Colin, piètre danseur de Biglemoi se rend à une soirée. Il y rencontre Chloé et aussitôt, en tombe fou amoureux! Comme il est dévoué et attentif aux autres, il se donne totalement à elle. Mais c’est aussi un homme détaché des contingences matérielles qui possède une certaine innocence, et lorsque Chloé tombe malade, il est heurté de plein fouet par la dure réalité. Le poète rêveur revient sur terre et devient la proie d’une profonde tristesse. Il faut dire que la maladie de Chloé semble inguérissable. Toutes les économies de Colin vont y passer. Il va même devoir travailler, quelle horreur, et renvoyer son serviteur qui a pris 10 ans en 8 jours car il ne peut plus le payer. Tout son argent y passe pour tenter de mettre à terre ce nénuphar qui a poussé dans le poumon de sa tendre et douce. On s’en doute, ce nénuphar est un cancer. Belle métaphore. Il y en a d’autres. Dans ce Paris qui lorgne sur les années 70 sans pour autant être clairement daté, on se shoot au Jean Sol Partre, un philosophe auteur vénéré. On consomme ses écrits en pilule. On se came au roman L’Existentialisme que l’on absorbe en sirop. Chick, l’ami de Colin est accroc à ces drogues. Son addiction l’empêchera d’aimer Alise. Pire, il va s’éloigner de son ami Colin, ne pas voir qu’il sombre dans un puits sans fond. Colin, habitant autrefois un appartement flamboyant, se terre désormais dans une cache sordide dont les murs ont rapetissé au fur et à mesure que sa condition sociale a dégringolé. Son habitat est devenu tellement misérable que même sa souris domestique ne peut plus y faire son terrier. Si l’histoire d’amour peut à priori paraître bien nunuche et fort classique (elle appartient à une tradition du roman d’amour où l’on perd l’être aimé), la force du film se situe ailleurs, dans l’univers et l’imaginaire de Gondry. Dans chaque plan, il propose une idée, une trouvaille. Ici, les petits fours sont de vrais petits fours avec un mini cake à l’intérieur, une ordonnance exécutée est une ordonnance qui passe à la chaise électrique. En règle générale, les objets prennent vie, à l’instar de la sonnette de l’appartement de Colin, un scarabée mécanique qui court vert Colin, lui grimpe dessus, lorsque l’on sonne à sa porte. Pour le faire taire, il faut l’exploser. L’objet plus vivant qu’un animal increvable se casse alors en miette avant de se reconstituer tout seul. Ces séquences font appel à de l’animation image par image. Gondry s’en donne à cœur joie. Dès qu’il en a la possibilité, il se laisse aller à l’animation, comme au cours de cette course folle dans des voitures en carton à l’Eglise. Le premier des deux couples qui arrivera devant l’autel sera celui que le curé mariera… Pas d’erreur, les objets, les décors, les trouvailles de Gondry tiennent la vedette dans L’ECUME DES JOURS. La distribution, elle, malgré des noms qui attirent généralement le spectateur, doit se contenter des seconds rôles, et ce, même si les Audrey Tautou, Romain Duris, Gad Elmaleh, Aissa Maïga, Omar Sy ou Vincent Rottier sont remarquables chacun dans leur rôle. L’ECUME DES JOURS, un film free, un film jazz. On en retrouve sur la bande son, Normal, Si Duke Ellington n’avait pas été de la partie, cet Ecume des Jours aurait été un ersatz ! En lieu et place, vous allez découvrir une fresque magique allant de la couleur au noir et blanc, de l’optimisme au désespoir, un défi réussi, à voir deux fois plutôt qu’une pour être certain de ne rien rater.

 

 

 

QUARTET 

 

 

À 75 ans, Dustin Hoffman passe pour la première fois derrière la caméra. Enfin presque. Il avait fait une tentative à la fin des années 1970 avec Le Récidiviste, mais Il avait jeté l'éponge car à l'époque, les moniteurs de contrôle n'existaient pas et lui, le perfectionniste, ne pouvait avoir un œil sur son travail d’acteur. Et oui, en plus de réaliser, il se mettait en scène. Plus de 40 ans après, le débutant Dustin Hoffman retente sa chance et cette fois, il ne s'en tire pas trop mal. Tu me diras que si le réalisateur s'était appelé Jean Michu, on aurait sans doute pris moins de pincettes et remisé l'indulgence au vestiaire avec ce Quartet. Ce film n'a finalement  rien d'original. Dans cette comédie sur la vieillesse, le chemin est parfaitement balisé et Dustin ne s'en écarte pas. Aucune surprise ne vous guettera. Déjà, pour composer son quartet, il imagine un club des 4 parmi lesquels un vieux dragueur plein de vie, bourré d'humour qui ne songe qu’au sexe, une Alzheimer rigolote, une capricieuse diva ego trippée et son ex-mari plein de rancœur. Autant dire du déjà vu des comptes de fois. L’originalité vient d’ailleurs, du décor dans lequel il plante son histoire: un EMS particulier, ne regroupant que des musiciens, chanteuses et chanteurs d’opéra en fin de vie. A la réflexion un EMS avec des héros déchus du petit écran aurait été plus drôle. Imaginé Steve Austin l'homme qui valait autrefois 3 milliards devenu un tas de ferraille aigri essayant en vain de rouler une pelle bionic à une Wonder Woman bouffé par l'arthrite et obligé de se mouvoir en déambulateur, Zoro et son fidèle ami limbago obligé de monter à poney pourchassant l’incontinent Charles Ingals. Franchement susse-été moins sérieux certes mais moins ronflant aussi. Bien sûr, on peut aisément comprendre que Dustin Hoffman ait plus d'affinités avec des chanteurs lyriques à la retraite qu'avec des ex-stars de la petite lucarne. Toujours est-il que Little Big Man a orchestré une comédie aux accents très british tirée d'une pièce de théâtre. Le film parle autant de la passion pour l'art que de la vieillesse et tout ce qui s'en suit, la maladie, la mort mais sans le côté déprimant ou morbide, bien au contraire. Ici, on passe son temps à chanter, faire des gammes et surtout à se préparer pour le spectacle de fin d’année. Et pour le coup, les pensionnaires de Beecham House ont une lourde pression sur les épaules car si l’argent récolté lors de cette soirée de gala n’est pas suffisant, l’établissement risque bien de fermer ses portes.  Entre les répétitions de Rigoletto et de La Traviata, on se lance des piques, on remue les blessures anciennes, toujours avec humour. Et s’il n'y a pas d'âge pour régler ses comptes, si les rancœurs entre divas sont toujours vivaces, la passion pour la musique reste intacte comme au premier jour. Dans Quartet, Dustin Hoffman, incorrigible romantique, nous rappelle aussi qu'il n'est jamais trop tard pour aimer, même à 80 ans. S’appuyant sur une mise en scène ultra classique mais assez chic, Dustin Hoffman fait gaffe au rythme, évite les temps mort. La star aux deux oscars qui s’y connaît en direction d’acteur montre qu’il sait capter subtilement un sentiment à travers un regard, un geste, un mot. Côté casting, il s’offre Maggie Smith,  Billy Connolly, Tom Courtenay, Pauline Collins et Michael Gambon pour mener tout le monde à la baguette. Quant au reste de la distribution, elle est composée de vrais musiciens à la retraite ce qui apporte un regain d'authenticité au film. Quartet, une comédie humaine, bourrée de tendresse, avec un aspect parfois angoissant, car la mort rôde et peut embarquer quiconque à tout moment… Heureusement, le sourire l’emporte toujours comme lors de cette scène ou des papys et des mamys avec leur cane se trémoussent sur de la salsa, c’est comique… mais pas moqueur… Jamais Dustin Hoffman  ne se moque. Quartet, avec sur la bande son, les airs les plus connus de l’opéra pour ne pas perdre le public en route… l’opéra, vous savez, c’est quand quelqu’un est poignarder et qu’au lieu de saigner, il chante… 

 

 

 

LA CAGE DOREE 

 

 

Et bum, un téléfilm de plus sortira demain sur nos écrans, une comédie française qui se passe à Paris. De toute façon, on aurait de la peine à douter car la première image est celle de la Tour Eiffel, la seconde présente l’Arc de Triomphe. Les clichés s’empilent en quelques plans, histoire de dégouter et de faire fuir celles et ceux qui atterriront dans une salle projetant LA CAGE DOREE demain par hasard…  Ceci dit, une fois la ville présentée, on se retrouve dans une pub à la Groupama avec un traveling sur un trottoir ou une femme marche et par un habille stratagème, le décor d’arrière-plan change… le fond glisse pendant qu’elle continue à marcher. On suit en fait madame Maria mariée à José dit Zézé. Le couple habite les beaux quartiers parisiens depuis une bonne trentaine d’année. Il faut dire que ce couple de portugais très apprécié sont les deux concierges d’un petit immeuble privatif regroupant 3 appartements de standing tout au plus. Après les femmes du 6eme étage voici les concierges du rez-de-chaussée. Tout le monde les apprécie, loue leur qualité, leur sens du service, du devoir, de la discrétion. Travailleurs acharnés, ils ne rechignent devant rien et mettent même leur propre vie entre parenthèse pour soulager celles de leurs patrons profiteurs. Bon en fait, ce sont des valets de chambres corvéables à merci, et pas cher avec ça…  des gens trop bons, trop cons ! C’est ce qu’on dit en pareil cas. Tout roule pour tout le monde jusqu’à ce que José apprenne que son frère resté au pays, et avec qui il était en froid depuis 30 ans, est décédé. José reçoit en héritage, le domaine familial, une propriété gigantesque avec des vignes fort lucratives. En gros, il a la possibilité de rentrer au pays en grimpant l’ascenseur social d’un coup. Une condition est toutefois émise par le défunt. Pour profiter de l’héritage, un membre de la famille, José, sa femme, ou l’un de ces enfants devra vivre sous le toit familial au Portugal, sinon, ce sera niet pour jouer les rentiers… Bien sur, ils vont cacher la nouvelle, mais évidemment que le secret sera percé, mais derrière leur dos. Tous les gens qu’ils côtoient, familles, employeurs, amis vont devenir merveilleux avec José et Maria. Ils seront aux petits soins pour mieux les duper. Sans jamais leur dire qu’ils sont au courant de cette histoire d’héritage, ils vont tout mettre en œuvre pour les dissuader de partir au Portugal. Ben, des gens si bons si cons, ça se fait rare aujourd’hui. LA CAGE DOREE, sur le papier c’est pas mal. Sur la toile ça se complique. C’est un téléfilm avec éclairage laid, mouvements de caméra étudiés pour le petit écran, découpage standard, montage et narration classique, sans heurt.. Bref, on s’ennuie alors pour se passer le temps, vous pouvez jouer au jeu du détail. Retrouvez en effet le symbole du Portugal dans chacune des images parce qu’il y en a un dans chaque plan, des fois qu’on oublie que José et Maria sont portugais: Un maillot de foot sur un personnage, un casque de musique rouge et vert avec un cordon jaune, de la bouffe, du porto, un napperon sur une table. Des expressions, l’accent, du Linda De Suza dans la bande son. On n’a peur de rien! On ose même l’humour pas drôle. Maria et sa sœur avant d’apprendre la nouvelle projetaient d’ouvrir un restaurant. Pour le nom, je vous le donne en mille, elles songent à : Les Deux Morues. C’est dommage par ce que la problématique du retour au pays méritait meilleur traitement. Parce que c’est un problème. Quand on a passé une vie entière dans un pays d’adoption, au moment où se pose la question du retour, on réfléchit. Abandonner sa famille, ses souvenirs pour retrouver ses racines, est-ce une bonne idée ? Ici en plus, l'argent s’en mêle. Et si finalement cet héritage fabuleux censé faciliter la décision du couple ne faisait que la compliquer, au contraire. Pas facile quand on a trimé toute sa vie d’entrer dans le peignoir d’un riche du jour au lendemain. LA CAGE DOREE, à prendre pour ce qu’il est : un téléfilm raté et ce malgré les efforts de Chantal Lauby. Elle est créditée au générique. En couple avec Roland Giraud, ils doivent marier leur fils avec la fille de Maria et José campés par Rita Blanco et Joaquim De Alméida. Chantal Lauby est excellente en gaffeuse qui confond révolution des œillets et des tulipes, la dictature du général Al Cazar au lieu de St. Lazar, Al Cazar étant un héros de Tintin. Elle est bien Lauby dans la Cage Dorée, un film avec en toute fin, une surprise pour les amateurs de football.

 

LES PROFS

Aux pires spectateurs,

les pires films!

 

 

La fausse bonne idée de Pef Martin Laval qui adapte LA bd les profs et en fait un film. Le problème c’est que la bande dessinée se présente comme une succession de gags. Il n’ya pas vraiment d’histoire. Alors pour tout de même construire un semblant de scénario, il reprend LES SOUS DOUES PASSENT LE BAC mais inversent les rôles. Ce ne sont plus les élèves qui font des conneries, mais les profs qui deviennent les 7 mercenaires de la loose. Aux pires élèves, les pires profs. C’est la devise. Et voici comment de 12% de taux de réussite au bac, ils ont une année scolaire pour faire remonter tout ça à 50, sinon le collège sera radié de la carte. Parmi les personnages principaux, Christian Clavier qui pour une fois n’est pas le pire de la bande. Il est supportable en prof baba. Pef incarne un prof lunaire maladroit amoureux de la prof d’allemand mais incapable de concrétiser. Du coté des élèves, la star des préaux, la vedette de la série SODA, Kev Adams et sa tronche d’ado fait ce qu’il sait faire le mieux, le cancre. Vous ajoutez une amourette entre deux profs et vous obtenez un film sans saveur, d’une niaiserie sans nom, ou on ne rit pas un seul instant. Même la happy end est bancal et repose sur une faute grave de mathématique. Disons que si la classe compte 25 élèves, ça marche mais comme tout le long du film, on a plutôt une classe de 30, ça foire… ça tient pas… LES PROFS, c’est le 0 pointé de la semaine, voire de l’année.

 

LES GAMINS

La comédie de l'année!

 

 

Le 20 sur 20 de la semaine, même 21 soyons fou, c’est ce premier long métrage brillant, bien écrit, bien mis en scène, avec des acteurs excellents, bien diriger. Ça fait du bien de se bidonner devant LES GAMIN de Anthony Marciano avec Alain Chabat, Sandrine Kiberlain, Max Boublil, Mélanie Bernier pour le quatuor principal. LES GAMINS, c’est une double comédie romantique. Un jeune couple sur le point d’annoncer son mariage va en fait exploser en plein vol, à cause de Alain Chabat. Il fait sa crise de la cinquantaine, plaque sa femme qui se donne bonne conscience en organisant un voyage en Afrique pour donner de l’argent à ces pauvres petits africains. Il n’en peut plus de sa bonne femme qui bouffe bio. Il passe son temps vissé dans son canapé à mater des clips de raps avec des super gonzesses…  Il ne supporte plus son voisin non plus, un type bien sous tous rapports, trop bien, qui doit cacher un vice,… peut-être qu’il couche avec son chien… C’est trop louche un type parfait comme ça… il est surtout nostalgique de l’époque ou dit-il il bouffait la chatte de sa femme alors qu’aujourd’hui il bouffe des graines… Bref, il craque et confesse à son futur gendre de ne jamais se marier si il veut rester digne. Ce sont toutes des chieuses et des casses couilles. Et voilà comment, un duo se créer. En pleine régression, les deux nouveaux complices vont se prendre des murges, faire pleins de connerie dont écrire une chanson pour MIMIZOZO, chanteuse pop à la mode pour les enfants, une gamine capricieuse tête à baffe et interprète du tube : la guerre des bisous. Enfin bref, au bout d’un moment, ils réaliseront qu’il est temps d’arrêter de rire pour rentrer chez bobonnes ou accessoirement enfin s’engager pour de bon sur la voix de la vie de famille… Dans la parfaite lignée des comédies à la Judd  Appatow, la french touch en plus, cette comédie est loin d’être conne et avec des bonnes vannes. Par exemple, tu sais ce que c’est un oula oula…. Un oiseau avec des grosses couilles et quand il atterrit, il crie, houla houla…

 

LA FILLE DE NULLE PART

Léopard d'Or 

 

A la surprise général, il a obtenu le léopard d’or au festival de Locarno en aout dernier. Je parle là du nouveau film de JC Brisseau, LA FILLE DE NULLE PART, un film expérimental à tout petit budget tourné dans l’appartement du cinéaste avec lui qui joue la comédie, plus une de ces connaissances, Virginie Legeay qui lui donne la réplique. C’est quasiment un huis clos. En fait, un jour, un vieille homme veuf, qui écrit un essai philosophique, recueille une jeune fille chez lui. Elle s’est fait bastonnée sur son pallier. Il l’a soigne, l’héberge. Se créer alors un lien entre ces deux personnages, comme une relation d’amour, mais platonique. Curieux pour Brisseau de signer un film chaste après des Choses Secrètes ou encore L’es Anges exterminateur ou il tentait de percer le mystère de la jouissance féminine…. Des films un peu chauds. Brisseau a eu quelques soucis avec la justice. 2 comédiennes l’avaient accusé de viol et de harcèlement… enfin bref…  oublions la rubrique faits divers, et concentrons-nous sur cet étrange film. Brisseau n’est pas comédien et ça s’entend. Mais il faut passer outre ce jeu, ce ton hyper professoral qu’il prend. Il faut se concentrer plutôt sur le fond, en l’occurrence des échanges savoureux ou ces deux personnages philosophent, se questionnent sur le monde illusoire dans lequel on vit, sur les croyances qu’il faut savoir remettre en question. Il ne remet pas l’existence de Dieu en question, mais toutes les légendes et les boniments, la sauce qui enrobe le tout…. Par exemple, quand Jésus est monté au ciel devant ces apôtres, il est allé au ciel. Mais ou au juste ? Derrière Jupiter, sur Mars… on ne sait pas. Alors finalement, de qui entre les astronautes et les croyants sont-ils les plus proches de Dieu ? ça n’est qu’un exemple dans ce film ou comme toujours le fantastique se mêle au réel, Il y a des apparitions fantomatiques, un guéridon qui lévitent, des hallucinations qui hante ce personnages. LA FILLE DE NULLE PART, un film d’amour éternel en fait, parce que si ça se trouve, un couple amoureux n’a de cesse de se réincarner à travers les siècles. Si ça se trouve, il ne faut pas croire ça, c’est des conneries qui vous conduisent tout droit à l’asile…

 

THE HOST

une nunucherie

pas fantastique 

 

 

C’est la paix sur Terre.  Y a pas de famines, y a pas de guerres. Tout le monde est gentil, serviable, adorable. Ce monde est parfait…. C’est super, sauf que c’est pas notre monde. Notre planète a été envahi par des aliens qui désormais occupent notre corps. Pour reconnaitre un humain d’un alien, c’est simple, les alien ont des yeux de chat avec des pupilles bien dilatées… Un jour, une humaine se fait attrapé et donc, son corps devient la propriété d’un alien. Le problème, c’est que cette humaine est rebelle et qu’elle refuse de se laisser conquérir, occuper le corps ainsi. Alors elle lutte du coup, on se retrouve face à un eprso complètement skyzo partager à chacun de ses choix entre la mission qu’elle s’est donnée, retrouvé son frangin et sa communauté humaine qui se cache dans les grandes rocheuses et l’objectif de l’alien qui consiste à manipuler cette conscience pour que l’état majors, les traqueurs emmenés par Diane Kruger attrape ces survivants… parfaitement ridicule par instant, hyper premier degré, ce film est à l’image des aliens, bien gentil. On lorgne encore une fois sur Twilight et cet amour impossible entre deux communautés que tout sépare..  Bref, THE HOST n’a aucun intérêt…

 

GRAND MASTER

Du GRAND ART 

 

 

Si vous aimez le kung fu, si vous aimez la beauté au cinéma, je vous recommande chaudement GRAND MASTER, le nouveau Wong Kar Wai, un petit bijou  qui au de la du kung fu raconte mine de rien l’histoire de la Chine entre la fin des années 30 et la fin des années 60. Le film débute en 1936 et raconte un pan de la vie de Ip Man, qui fut un maître de Kung Fu, un maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-fu) et futur mentor de Bruce Lee. Au début, ip man mène une vie prospère à Foshan où il partage son temps entre sa famille et les arts-martiaux. C’est à ce moment que le Grand maître Baosen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, cherche son successeur. La place est très prisée. Il a une fille Gong Er, elle-même maître du style Ba Gua et la seule à connaître la figure mortelle des 64 mains. Ip Man affronte les grand maîtres du Sud et fait alors la connaissance de cette fille, en fait son égal. Très vite il en tombe amoureux mais cet amour est impossible. Après l’assassinat du Grand maître Baosen par l’un de ses disciples, Wong Kar Way nous raconte l’occupation japonaise de la Chine jusqu’en 1945. Le pays est plongé dans le chaos. Ip Man connaît la misère et la faim. Des divisions et autres complots naissent alors au sein des différentes écoles d’arts martiaux poussant Ip Man à fuir.

GRAND MASTER, c’est de la dentelle dans le montage déjà. Parfois, on y comprend rien. Il joue avec l’espace-temps, fait des bond de 10 ans, revient en arrière pour expliquer ce qui s’est tramé dans ces longues ellipse. L’histoire s’éclaire alors sous un jour nouveau. Formellement, ce film est sublime. La photo est somptueuse. Il y a beaucoup de plans au ralentis, peut-être un peu trop à mon gout. C’est vrai que de voir, revoir des goutes d’eau qui tombent au ralenti dans des flaques, des flocons de neiges qui s’écrasent sur le sol ou des vitres qui s’explose au ralenti, au bout d’un moment, c’est un peu pénible. Mais tout de même, le film est une super histoire d’amour impossible magnifié par Wong Kar Way, réalisateur de 2046, In The Mood For Love ou autre Bluerry Night. Grand master parle aussi de l’héritage, de la transmission du savoir. Soit on s’attache à ça, soit on focalise sur les combats. A chacun son film…. Des combats chorégraphiés à l’extrême avec un découpage hallucinant presque envoutant. C’est du grand art martial, du grand art tout court, un film que Wong Kar-Wai aura réalisé en 10 ans. C’est dire l’ampleur du projet. Le tournage a connu de nombreux retards et contretemps, notamment à cause des blessures de Tony Leung acteur principal, qui s'est fracturé le bras deux fois consécutivement. Rien que pour la scène d’ouverture, un homme seul face à une armée entière qui se battent sous la pluie. Le tournage de cette entame a durée 1 mois, 7 jours sur 7 à raison de 15h de tournage par jour. On comprend mieux dès lors la minutie voulue par Wong KAR Way. Y a pas de sang, on se focalise sur les gestes et la manière de bouger. Les décors sont gigantesques. Il a fait construire en studio une gare des années 30 parce que c’était écrit dans le scénario. Bref, GRAND MASTER, le il était une fois en Chine de Wong Kar Way qui lorgne et ne s’en cache pas sur cette œuvre majeur de Sergio Léone…

 

PARKER

 

 

une sombre connerie avec Jennifer Salopez pas mal dans son rôle d’agent immobilier, qui vit chez sa mère et a quelques problèmes de pognon. Les factures impayées s’entassent. Sa rencontre avec Parker sera sa planche de salue. C’est un bad guy, super balaise. En fait, ce film ressemble à un n ième film de braquage avec un gars hyper musclé, invincible et donc sans intérêt. Pas original pour deux sous ou plutôt pour 75 millions de dollars puisque c’est le montant du butin convoité par Parker. Il veut en fait dérober ce butin à d’autres braqueurs après que ceux-ci aient commis leur larcin à Palm Beach la cité des milliardaire, réputé être une place forte imprenable. C’est une ile et dès qu’un cambriolage a lieu, on lève tous les ponts et les braqueurs sont en général pris au piège. Ce sont des anciens collègues de Parker qui l’ont empapaouté et même laissé pour mort. Bien sur que sa vengeance sera implacable.

 

Die Wand:

Super flippant 

 

 

Je ne sais pas si vous vous souvenez de The Cabin in the Woods, film sacrifié l’an dernier, sorti en catimini dans la foulée du NIFFF en juillet. Si tel est le cas, nul doute que DIE WAND traduit par le mur invisible aura une résonnance toute particulière. Et pour cause, dans le teenage horror movie Cabin In The Woods, il était déjà question d’une cabane au milieu d’un bois, maison isolée et entourée d’une clôture invisible, infranchissable. Des ados, bloqués ici, allaient devenir les pions d’une partie de massacre orchestrée par des scientifiques. On se souvient d’un film qui virait à la farce et au déballage façon bestiaire de toutes les créatures que le cinéma fantastique ai pu enfanter depuis les frères lumières. Et bien reprenez un seul des ingrédients de ce film us Cabin In The Wood, en l’occurrence le mur invisible infranchissable. Confiez ce projet à un réalisateur allemand ou autrichien, extrêmement rigoureux et vous obtiendrez un produit dérivé drôlement plus percutant. En effet DIE WAND débute sur un écran noir. Pendant que le générique défile, des craignos corbeaux croassent tout ce qu’ils peuvent… C’en est presque flippant. Et la voix off qui prend le relais n’est pas là pour arranger les choses. En fait, il s’agit d’une femme, seule. A la table de sa cuisine, dans cette vieille bicoque humide, elle écrit et lit le compte rendu des évènements. Elle insiste pour écrire avant d’avoir complètement perdu la notion de temps. Cette fille, seule, dit sa peur de l’hiver. Elle craint de devenir folle, enfermée dans sa maison isolée et recouverte de neige. Elle évoque un type sans qui elle ne se serait jamais retrouvée là. Et hop, nous voici catapulté dans le passé le temps d’un flashback lumineux qui tranche avec l’image sombre de cette entame de film… On est à bord d’un cabriolet avec cette femme, le type et une autre dame. De la musique pop rock s’échappe de l’autoradio alors que la voiture s’avance à fier allure sur une route au bord d’un lac. D’imposantes montagnes magnifiques et une forêt épaisse font de cet endroit le parfait point de chute pour un WE de repos complet. L’auto stoppe devant un pavillon de chasse. Alors que le conducteur et sa compagne partent au village à pieds faire des courses, la voix off reste seule, avec le chien. Et elle restera seule avec le chien jusqu’à la fin du film. Ce couple ne reviendra jamais. Le lendemain, à son tour, elle part à pied à la recherche de ses amis, mais au bout d'un chemin, elle bute sur une frontière et se cogne dans un mur invisible incassable. Le chien aussi. Il est assommé, perturbé. Les voilà donc prisonniers dans cette cage aux parois qui ne se voient pas. Et pourtant, elle aperçoit les habitants d'une masure voisine, de l’autre côté de ce rideau infranchissable. Alors elle crie, elle tape, elle s’égosille, se fatigue… en vain…  Ils ne l'entendent pas. Ils ne la remarquent pas. Plus étrange, ils sont comme empaillé, figés dans une position, comme si le temps, de l’autre côté de la frontière invisible s’était arrêté. Mais que se passe-t-il ? Que s’est-il passé au juste? Ca, on ne le saura jamais et c’est tant mieux. L’intérêt de Die Wand, LE MUR INVISIBLE est ailleurs. Imaginez que d’un seul coup, vous vous retrouver seul au monde, avec un chien, une vache laitière, deux chats et quelques outils. Qu’allez-vous choisir de faire? Vivre ou mourir? Si vous prenez l’option deux, il n’y a plus de films. Alors, prenez la une. Mais dans ce cas,  serez-vous capable d’encaissez ce retour forcé à la nature, à une sorte de vie originale, sans électricité, sans eau courante, sans civilisation, sans personne à qui parler, sans humain à aimer, ou même à détester ? Comment se vétir ? Comment se divertir? Comment se souvenir? Comment se nourrir ? On ne s’improvise pas chasseur comme ça. Et puis, quelle responsabilité que de veiller à ce que la vache soit trait tous les jours, qu’elle ait du foin à becqueté en hivers, de l’herbe fraiche à mâcher en été. Finalement, cette femme est un peu pareille à une Eve, sans Adam, à une Robinson Creusoé condamnée à vivre, ou plutôt à survivre.

DIE WAND, un tour de force incroyable. Il est possible aujourd’hui de proposer un film palpitant, passionnant, angoissant avec un seul personnage, pas de dialogue, un décor naturel, un film à la première personne, raconté uniquement en voix Off et porté par des scènes naturalistes ou l’on voit cette femme lutter ou composer avec la nature. Enrobé dans une mise en scène on ne peut plus classique, d’une sobriété absolue, assez discrète, on craint parfois le pire et pour cause, il suffit d’un plan à la tombée de la nuit, à la surface du lac. Lentement, la caméra s’approche de la montagne, se dirige vers la maison et caresse la façade en même temps qu’une musique oppressante à base d’infra basses résonne et paf, c’est la peur, l’angoisse qui monte. Et comme l’histoire est opaque, que l’on ne cesse de faire des allés retours entre le présent et les souvenirs que cette femme couche sur le papier, on finit par comprendre que l’on ne comprendra rien à part que ce film d’auteur fantastique qui pose une question d’ordre existentiel, et prône le retour à la nature, est une réussite sur tout la ligne.

 

MAMA

Madré mamia! 

 

L’espagnol Andress Muschietti, réalise un film d’horreur épouvante produit par Guillermo Del Toro et dans lequel on retrouve une Jessica Chastain métamorphosée. Avec sa coupe au carré brune, je ne l’avais pas reconnu tout de suite. Mama qui a été le grand vainqueur du festival de Gerarmerd, la Mecque du fantastique en France. Christophe Lambert qui présidait le Jury n’avait pas hésité à récompenser ce film qui commence sur une fausse piste. On se croirait dans un thriller. La crise économique oblige un homme à tuer sa femme, à kidnapper ses deux enfants pour les buter et se suicider à son tour. Sauf que le plan du gaillard ne se déroule pas comme prévu. En rade, dans une cabane isolé, au fond d’un bois, une de plus, au moment ou il va pour tuer ces 2 petites filles, une forme étrange l’empêche d’appuyer sur la détente. Pire, il est tué. Une ellipse plus tard, les petites filles sont retrouvées dans cette cabane, en vie, mais elles vivent à l’état sauvage. Forcément. Elles ont été élevées par Mama, cette force qui semble maléfique, en réalité un fantôme. Les autorités arrachent donc ces deux gamines à leur maison et les interne dans un hôpital. Leur oncle, le frère du dingue du début, qui a continué les recherches, est tout heureux de pouvoir récupérer ses deux nièces… Sa gonzesse, rockeuse, mais amoureuse, un peu moins. Et c’est là, vous vous en doutez que les ennuis vont commencer car le fantôme ne va pas se laisser chaparder les deux gamines comme ça, sans réagir, sans agir surtout… MAMA, un film fantastique qui reprend tous les archétypes du genre. Dans la maison, il y a forcément un étage pour qu’il se passe des trucs en haut avec les gamines quand l’adulte est en bas, des enfants adorables mais capables du pire, des coups de violons et autre badaboom bien placés, un escalier pour qu’il y ait des chutes, des lumières clignotantes annonçant un phénomène paranormal, des papillons noirs de mauvais augure, des placards qui rappellent le dessin animé Monster Inc… Non c’est vrai. Ceci dit, on n’est pas chez Pixar. L’image est moins lumineuse, moins éclatante. La pâleur d’ailleurs sied bien et renforce l’atmosphère lourde de l’ensemble. Ceci dit, quand même souligner le grotesque des cauchemars. Il peut arriver que le fantôme s’incruste dans un rêve et montre des choses à ne pas voir. D’un seul coup, des images en noir blanc s’invitent sur l’écran. C’est assez nullos…  autre chose naze, c’est de reprendre le décors de Gothika, film à chier de Mathieu Kassovitz.. . y a une scène devant un point dans Gothika qui se passe la nuit sous la pluie. Elle est le pivot du film et ben là, on a le même pont mais de jour en plein soleil… un détail pour signifier qu’il n y a rien de neuf dans MAMA. D’une manière général, à partir du moment où le fantôme est matérialisé, le film perd un peu de sa force. Y a rien de tel que de suggérer plutôt que de montrer. PEUT-ÊTRE DANS LE mama2 CAR LA FIN EST OUVERTE et laisse augurer qu’on pourrait en produire un second. La bonne nouvelle, c’est que Andress Muschietti a déjà annoncé que ce serait sans lui. Il déteste les suites et il n’a jamais eu l’intention de faire une saga avec Mama. Pour sur qu’avec le succès US, le film a rapporté déjà 6 fois sa mise, il pourra faire ce qu’il désire après ça…

 

 

KLIP:

Grosse angoisse

pour les parents 

 

En effet, mais à condition d’être parent d’une ado de 16 ans… Papas et mamans désireux de percer la vie secrète de votre progéniture, je vous suggère de filer au Ciné 17 de Genève, la seule salle sur notre territoire qui projettera KLIP, de Maja Milos, un film hyper frontale. Voilà ce qui se passe quand une adulte traine sur le web trop longtemps et se rend compte que la jeunesse de son pays s’exprime directement, sans complexe sur les youtube et consort ; une jeunesse qui déballe tout, de la simple plaisanterie de carabin en salle de classe, à la sextape la plus torride, en passant par la prise de drogue ou la beuverie qui dégénère. Maja Milos se dit qu’il se passe quelque chose chez ces gamins, qui mérite de s’y intéresser et d’en faire un film. Klip voit donc le jour ainsi. Klip est son premier long métrage, un film choc, trash, parfois même hardcore, l’œuvre d’une belgradoise qui jusqu’à présent n’avait tâté que du court métrage. Dans la lignée d’un Kids de Larry Clark, Maja Milos dit plutôt s’être inspirée de ses prédécesseurs serbes, qui dans les années 60 traitaient des problèmes de société sans y aller par 4 chemins. Ils racontaient leurs histoires directement, sans fioriture et pour cela, ils avaient souvent recours à des acteurs non professionnels pour apporter un supplément d’authenticité. Comme eux, Maja Milos a en effet recruté une gamine de 14 ans, Isidora Simijonovic,  pour jouer une ado de 16, Jasna l’héroïne. En plus, avec cette caméra épaule, elle opte pour un traitement proche du documentaire, malgré que le film soit une fiction. Régulièrement, elle injecte aussi des images saisies depuis le téléphone portable de Jasna, des images secrètes, le genre que l’on tient à distance de ses parents.

 

L’adolescence, cette période charnière, source bien souvent de conflits familiaux, est dans Klip  croquée avec un réal souci de montrer aux parents que derrière les apparences, l’ado cache bien son jeu. Maja Milos prend donc le parti de montrer l’immontrable, en l’occurrence la double vie de Jasna. On est dans un petit bled en périphérie de Belgrade. Comme ses copines de classe, Jasna s’ennuie, ne dialogue plus trop avec ses parents. Avec sa mère surtout, car son père est très malade, une vraie loque anesthésié par son traitement. Jasna ne songe qu’à faire la fête et séduire des mecs. Comme toutes les filles de son âge, dès qu’elle le peut, elle se fringue comme une pute, se trémousse nombril à l’air comme une pute, picole comme 100 putes et n’oublie jamais de filmer avec son téléphone portable ses moindres faits et gestes. Plaisir narcissique? Besoin d’exister et d’affirmer une forte personnalité, de montrer à la terre entière qu’on existe, qu’on est belle et rebelle? Certainement. Un jour, Jasna craque pour Djole, un mec de son lycée. Prête à tout pour le séduire, Jasna va gentiment sombrer dans la coke, l’alcool, la pornographie et le vomi.

Klip, un film hard, trash ou tout est montré, y compris les éjaculations et fellation en très gros plan. Vu l’âge de la comédienne au moment du tournage, 14 ans, on se doute bien qu’elle suçait des prothèses. Mais tout de même. Reste qu’on peut se demander pourquoi ? Pourquoi ne pas seulement suggérer? Sans doute pour que le spectateur parent ne puisse jamais esquiver et se retrouve contraint de se coltiner à la réalité des ados d’aujourd’hui. Par définition, un ado brave l’interdit. Il cherche à franchir les limites. A leur âge, pour passer pour un dur, il suffisait de refiler à ses potes un Play Boy dérobé dans le chiotte de papa. Aujourd’hui, on poste des photos et des vidéos pornos home-made sur le web. Pour le coup, ne pas laisser l’imagination du spectateur faire le travail toute seule est plutôt bien vu de la part de Maja Milos. En plus, la réalisatrice ne cherche jamais à esthétiser ces scènes de cul. Au contraire, tournées la plus part du temps avec un téléphone, elles sont d’un glauque absolu, renforçant encore davantage le caractère mal saint de cette envie permanente de franchir la ligne. L’adolescence, c’est ça. L’excès à tous les niveaux, à commencer par le sexe. Mais l’adolescence, c’est aussi le leurre, les idées fausses. Jasna croit qu’en se pliant à tous les désirs de son copain, il lui appartiendra. Mais Djole s’en fout. Il se vide les couilles, pour parler vulgairement, imite ce qu’il a sans doute vu sur des sites porno, considère Jasna comme une petite salope juste bonne à prendre en levrette dans un couloir du lycée, vite fait, une fille facile, idéale  pour un pipe dans un chiotte crade. Parfaitement sordide, la situation de Jasna n’en demeure pas moins banale pour une jeune fille de son âge. C’est là que Klip en devient réellement terrifiant. Imaginer cette demoiselle qui se réfugie dans sa chambre chaque fois qu’elle le peut prétextant qu’elle doit faire ses devoirs, et la voir se saouler, se coker et réaliser tous les fantasmes de son copain sans broncher, c’est là la force de ce film d’horreur et d’angoisse, Klip, à voir impérativement, un film interdit aux moins de 16 ans.

 

AMOUR ET TURBULENCE

Grosse Cake! 

 

 

Mare de ces comédies romantiques françaises incipides, balisées, sans surprise, sans originlaité et qui lorgnent ouvertement sur les comédie romantique us et ne s’en cachent même plus ! C’est le cas de Amour et turbulence qui débute aux states avec du Jazz sympa sur la bande son. Il est 5h Ludivine s'éveille. Elle est dans une comédie romantique us avec le mêmes mouvements de caméra, la même image lisse, le même découpage. Pendant ce temps, à queéques pâtés de maisons, et le terme pâté est bien choisi, Bedos, pas Guy mais son fils, le séducteur Bedos, l’homme à femme sort de son plumard avec une gueule de bois d’enfer. Il a dormi avec deux nanas dont il n’a plus vraiment de souvenir. Il prend une douche française, c’est à dire qu’il se met juste un peu de déo sous les bras, flanque à la porte les filles et file à l’aéroport. Il embarque et devinez quoi, il se retrouve avec pour voisine de fauteuil son ex compagne française avec qui il a bien failli se marier quelques années plus tôt. Et voilà comment on va nous dévoiler ce qui s’est passé entre eux pendant les 8 ou 9h de traversée de l’océan atlantique. On va voyager entre l’avion et Paris, entre le présent et le passé, entre regrets et rancœurs. Des abcès seront crevés et des quiproquos seront mis à jour. AMOUR ET TURBULENCE, un téléfilm de facture honnête mais sans plus. Y a un truc qui marche toujours très bien, c’est le split screen lorsqu’il est utilisé à bon escient. A gauche Ludivine Sagnier se courbe et à droite Bedos ouvre une commode et tu as l’impression qu’il tripote le cul de Sagnier. C’est la seule chose qui fonctionne. Dire encore que Clémentine Célarier, la mère de Ludivine Sagnier est pas mal dans ce rôle de mère célibataire un peu rock n roll… Quant à Jacky Berroyer, en spectateur du premier rang dans l’avion, qui guette toute la conversation entre Bedos et Sagnier, est bien aussi... Mais c’est bien maigrelet… tout ça.

 

 

BOB ET LES SEXPISTACHES

La Gros Con's Touch En Version Longue

 

 

Attendez-vous à recevoir non pas une baffe, mais une série de rafales de claques, et de coups de boule. Serez-vous ko pour autant? Certainement! Et ce, que vous détestiez l’humour très Gros Con ou que vous soyez fan. C’est vrai qu’Yves Matthey ne se refait pas. Il nous avait habitué au sample de la baffe qui tue dans d’anciennes productions devenues cultes avec les années, celles des sketchs des ‘Gros Cons’ par exemple. Malgré 12 millions de vues sur Youtube, cette série refusée par la TSR à l’époque, achetée par Canal+ n’aura pour autant jamais été déclinée au cinéma. Et c’est Tant Mieuuuux, mais tant mieuuuuux !!! Regardez ce qu’a donné cet autre succès de M6, Caméra Café! On ne peut pas franchement dire que la version ciné titrée d’Espace Détente ait été à la hauteur des épisodes de la série télé. Ceci dit, faut-il en vouloir à Yves Matthey d’avoir recyclé les costumes kitchs, l’éclairage pourri et les bruitages cheap de feu ‘Les Gros Cons’. Pas nécessairement. D’autant qu’il a eu l’habileté de penser à une autre histoire, plus soft, plus ados.

 

 

Ici, pas question de moquer les bouchers fachos, les entraineurs bas du front, les amateurs de 4x4 anti-écolo, et j’en passe. Pas question de ‘dénoncer’ les travers de nos congénères. Non. Yves Matthey et Raymond Vuillarmoz qui a co-signé le scénario, ont choisi de laisser au vestiaire les revendications pour raconter l’ascension d’un groupe de rock du Frisson Fribourg à Las Vegas. Le film montre l’adolescence, enfin surtout, un ado qui rêve de devenir un rocker. Son père, Raymond, joué par un Maturin sans le costume d’ours, JA Blanchet, fan de Keith Richards, est resté bloqué dans les eighties. Rocker raté, il essaye tant bien que mal de faire bouillir la marmite. Pendant ce temps, Bob, son fils, monte son groupe et trouve quelques dates, dans la paroisse du coin, tenue par un curé rocker, escroc et fumeur d’herbe: Allez Lou Yeah ! Mais attention, ici, il n’y aura pas de pogo avant de faire vos prières du soir ! Clin d’œil en passant à Eddy Mitchell. Ce n’est pas le seul. Les plus cultivés reconnaîtront une parodie involontaire paraît-il du sketch de Guy Bedos et Sophie Daumier, la drague. C’était en 73! En 2013, on modernise le propos. Les protagonistes sont de préférence vissés sur un scooter plutôt que scotchés dans une salle de balloche. On ne parle plus d’embrasser mais de sucer. En tout cas, pendant que Bob poursuit ses rêves, séduire l’ex finaliste de Miss Suisse 2006, Xénia Tchoumitcheva et devenir rocker, JA Blanchet s’égare et Laurent Deshusses prend la relève. Il incarne un parfait road manager looser, un ersatz de Richard Gotainer dans Rdv Au Tas de Sable, nanar devenu culte où le roi du Banga campait un manager profiteur bien décidé à conduire à l’Eurovision un groupe de chanson pas à texte… le texte ! C’est pourtant important le texte. Il y en dans Bob et les Sexpistaches sur la bande son avec par exemple ‘je t’encule’, chanson punk délicieusement interprétée par un groupe de filles qui ne veulent pas passer pour des poupées gonflables juste bonnes à sucer la bite du capitalisme! Oui, du texte, il y en a. Pas sûr que ça plaise à tout le monde ! En tout cas, ça a emballé Jules Sitruk, l’acteur parisien qui s’illustrait il y a quelques années dans Moi César ou Monsieur Batignole. Il a reconnu dans ce scénario des choses qui lui ont directement parlé. Son père, à l’époque chanteur dans un groupe de rock, a envoyé bouler sa maison de disque quand celle-ci lui a demandé de faire du sous Forbans! Contrat dénoncé. Fin de parcours pour ce papa Sitruk à qui le fiston rend aujourd’hui hommage en jouant dans Bob et Les Sexpistaches, un film musical, potache, de pirates, en tout cas tourné en pirate, parfois sans autorisation comme pour la scène de vomi dans le métro parisien, ou celle de l’interview dans les studios de Couleur3 ou celle de l’Eurovision dans le studio d’Alain Morisod. Bref, à prendre pour ce qu’il est, une comédie inégale sans aucune autre prétention si ce n’est celle de vous arracher quelques sourires. Et ça devrait effectivement marcher.

 

 

 

LES AMANTS PASSAGERS

Un Vol Perturbé

 

 

Après le drame La Piel que Habito, la relation trouble entre un chirurgien esthétique et son cobaye, Almodovar, reparti bredouille et vexé du festival de Cannes, a sans doute souhaité  oublier ce revers en réalisant une comédie aussi débile que réussie, aussi loufoque que magique. Il faut en effet gratter un peu pour découvrir, derrière un film délicieusement potache, une dénonciation en règle de la société espagnole actuelle. Si l’Espagne est au bord du gouffre, comment le raconter autrement qu’en imaginant un film choral à bord d’un avion long courrier qui tourne en rond en plein ciel! A peine le décollage effectué que le commandant de bord est informé d’un problème. La tour de contrôle lui interdit de suivre le plan de vol initial et de rejoindre Mexico. En lieu et place, l’avion doit voler, bruler du kérosène, tourner en rond en attendant de trouver une solution, en l’occurrence un atterrissage forcé sur la piste d’atterrissage la plus longue d’un aéroport fantôme, La Mancha. A cause de la crise, cet aéroport, en parfait état de fonctionnement, est pourtant resté désert et boudé des compagnies aériennes, car situé dans une zone où aucune ville n’a pu se développer!

 

A bord de ce vol, un équipage composé uniquement d’hommes, tous homos ou bi sexuels, s’occupent des passagers. Ils sont des caricatures d’homos sur pattes, hyper maniérés et obnubilés par leurs histoires de cœur et de zizipanpan. Ils n’hésitent pas à danser et se ridiculiser en chantant le So Exciting des Pointer Sisters. De là à penser que Almodovar fustige la classe politique et considère les dirigeants espagnols comme des grosses tarlouzes incapables de conduire l’Espagne ailleurs qu’au crash, et en chantant en plus, il n’y a qu’un pas! En tout cas, s’il grossit volontairement et si vulgairement le trait de la sorte, c’est qu’il doit y avoir une explication. Il plante ces bons hommes dans un décorum aux couleurs kitch qui ne va pas s’en rappeler l’esthétique des sitcoms bas de gamme. Là encore, discrètement, Almodovar tacle ce petit théâtre de la vie politique, le situant au même niveau que la télé poubelle.

 

 

Poursuivant sa métaphore aérienne de la crise espagnole, il convoque dans cet avion deux types de clients: ceux de la classe économique, le petit peuple, anesthésié, qui ne se rendra compte de rien et la classe affaire, des décideurs et décideuses qui, pour oublier le crash, la mort probable, avoueront leurs fautes et se défonceront la tronche à renfort de mescaline, avant de grimper au 7ème ciel pour mieux exorciser leurs peurs. Parmi les partouzards, une vierge trentenaire qui pressent que quelque chose va se passer, une psychorigide parano à la tête d’un magasine à scandales qui prétend avoir des vidéos sexuelles de 600 hommes d’influence, y compris du Roi, un agent de sécurité mexicain en réalité tueur à gage, un acteur bellâtre coureur de jupons fuyant l’une de ses maîtresses dépressive suicidaire et un couple de jeunes mariés fêtards qui a de la peine à émerger pour cause de gueule de bois. On reste donc en huis clos dans cet avion où chacun aura le temps d’exposer son problème et de trouver sa solution, leur seul contact avec l’extérieur étant un téléphone de cabine où tous les passagers peuvent écouter la conversation. A un moment donné, Almodovar, coincé, n’aura d’autre choix que de nous faire sortir de l’avion, le temps d’un chapitre assez drôle avec la suicidaire. D’une manière générale, Almodovar se lâche et même si j’entends déjà certain dire haut et fort qu’il a réalisé le pire film de sa carrière, je corrigerai volontiers le tir. Les Amants Passagers n’est peut-être pas ce qu’il a fait de mieux, mais ce film est à prendre pour ce qu’il est, une comédie débridée, inégale, qui vous offrira quelques bons éclats de rire et vous incitera à réfléchir sur la crise en Espagne.

 

 

 

CLOUD ATLAS

Une Fresque Transe-Genre Magistrale !

 

 

Si l'effet papillon à travers les siècles, ainsi que la réincarnation sont des thèmes qui vous titillent, alors laissez vous emporter par le tourbillon Cloud Atlas. Film somme de pratiquement 3 heures, ils s’y sont mis à 3 réalisateurs pour réaliser 6 films en 1, ou plus exactement  imaginer 6 histoires à travers 6 époques différentes, avec des acteurs et actrices qui jouent 6 rôles différents. Bien sûr, tous les chapitres de Cloud Atlas sont liés entre eux, même si au départ, ça ne paraît pas évident. C’est ça l’effet papillon vu par Tom Tykwer, réalisateur allemand repéré pour Lola Rent ou autre Le Parfum et L’Enquête. A ses cotés, Andy et Lana, ex Lary Wachowski. Et oui, après Speed Racer, l’un des pères de Matrix s’est offert un coup de sécateur pour devenir une femme. Ce détail, le genre dont on se fout littéralement, n’apporte rien au film, un film qui débute sur les chapeaux de roue. On croirait une bande annonce. Ça fourmille de personnages évoluant à des époques différentes. On ne comprend rien, si ce n’est qu’il va falloir poser son sceau de popcorn quelques instants et garder le nez sur l’écran pour ne pas être largué trop rapidement. C’est le risque, le danger avec Cloud Atlas. Il faut se concentrer pendant presque 3 heures, ne jamais sortir du film, pas une seule seconde sous peine d’être définitivement lâché. 

 

 

 

Tom Hanks grimé en vieux barbu défiguré se réchauffe à la lueur d’un feu et observe une nuit étoilée. Le vent est froid. Il écoute cette petite brise pleine de voix, celles de ses ancêtres qui crient : Revis tes histoires. Toutes ces voix se confondent en une seule, mais il y en a une qui est différente, qui épie depuis l’obscurité. Rencontre ton démon, le vieux George en question. Ecoute attentivement et je te raconterai la première fois où nous avons eu un contact visuel… voilà ce que dit ce vieux fou, la première apparition de Could Atlas. Exit la nuit, la brise, Tom Hanks , les étoiles tout ça, et vive le jour, plein jour, une plage de galets qui borde une falaise, une mer bleu turquoise et un type en costume noir, chapeau haut de forme sur la tête dit que c’est ici, la première fois qu’il a rencontré le Docteur Goose. Il est là, devant lui, en train de creuser sur cette plage. Le type espère que ce docteur va guérir sa maladie. On ne s’attarde pas, puisqu’on est immédiatement catapulté à bord d’une coccinelle verte conduite par Halle Berry. Elle pose des questions à son dictaphone. Quel secret cache cette information? Quelqu’un peut-il tuer à nouveau pour protéger ce secret ? Et si oui, qu’est-ce que je fou là… demande-t-elle à son dictaphone…. Je sais pas, et le type qui tape à la machine sur une vieille Remington non plus. on est passé dans une autre scène, dans une autre époque. Il informe son lecteur qu’il doit faire preuve de patience pour y voir plus clair. Il existe un mode d’emploi à cette histoire de fous… mais quelle histoire ? La suivante? Celle où ce jeune a écrit une lettre de suicide adressée à un certain Sixmith alors qu’il s’empare d’un revolver et se dirige tout droit vers son suicide ? Le suicide, un acte de lâcheté disent la plus part. C’est qu’ils n’ont jamais essayé. Il faut du courage pour s’installer dans une baignoire, charger l’arme et appuyer sur la détente. Du courage, il en faut aussi à Sonmi 451 pour résister à l’entretien conduit par l’envoyé du ministère du futur et de l’humanité, un grand chauve qui remercie l’asiatique perruquée pour ce dernier entretien, celui où pour le moment on ne sait pas ce qu’il va se passer puisqu’on est revenu dans la coccinelle conduite par Halle Berry. Des gens manifestent. Elle est journaliste. On le remarque à l’autocollant presse collé sur le pare-brise de sa voiture. Elle passe un poste de contrôle, tend sa pièce d’identité et laisse la place à l’auteur à la Reminghton, éditeur plus précisément de Dermott Hoddins. Qui est-il ? Mystère ? Un tour sur la plage avec ce vieux qui creuse nous éclairera peut-être. Autre fois sur cette plage, il y a eu un banquet de cannibales et lui, il cherche des restes… enfin, des dents ! Les  cannibales les crachaient comme nous on crache des noyaux de cerise. Il exhibe dans son mouchoir quelques-unes de ses trouvailles. 100 grammes de ces dents valent une fortune… Le gars au haut de forme l’ignore. Tout comme Sonmi 451 ignore ce que le ministère du futur et de l’humanité lui veut… quoique… non… il veut la vérité.. .la vérité est unique. Les versions du ministère sont fausses clame-t-elle calmement. Ce qui est vrai, c’est que le suicidaire va vraiment se tirer une balle en pleine tronche par amour…. Il glisse son pistolet dans la bouche et…. Écran noir, le générique apparaît.. .c’est parti pour pas tout à fait 3 heures de film, 3 heures pour montrer que l’acte d'une personne lambda dans le passé aura des conséquences dans le présent et ce qui influera le futur. Autant de personnes, autant d'actes commis, autant de choix et de conséquences de ces choix possibles.

 

 

Cloud Atlas est donc un film de dingue. Il ne s’agit d’étudier tous les choix, seulement sur un échantillon de 6 personnages. Montrer que le geste du pianiste à Cambridge en 1936, a des répercussions peut-être sur l’enquête menée par une journaliste à San Francisco en 1973. Peut-être n’est-ce pas le fruit du hasard si elle est coincée dans un ascenseur avec l’amoureux du pianiste ? Au passage, il a une petite fille qui ressemble étrangement à Sonmi 451, l’accusée du future. C’est une rebelle, mais son sens de la rébellion vient-il de ses ancêtres? Vient-il de cette soirée à Londres en 2012 alors qu’un auteur balance du toit un critique littéraire lors d’une soirée organisée par un éditeur. Wouah…  ça cogite…Et finalement, ça ne sert à rien de se prendre trop la tête. Il faut juste garder à l’esprit que du berceau à la tombe, nos vies sont liées dans le présent et le passé. Elles conditionnent le futur… Pour le reste, il faut juste se laisser aller à naviguer d’un style à l’autre, de la science fiction au film en costumes, du voyage maritime d’Adam Ewing en 1849 à la révolte de Sonmi en 2144, de la vie de Zachry en 2321, à celle du copiste musical Robert Frobisher en 1936, des révélations de la journaliste Luisa Rey autour d’un complot industriel en 1973 à celles autour de l’éditeur londonien Cavendish en 2012. Au bout du chemin, vous comprendrez que la réincarnation est l'enjeu principal de Coud Atlas. C’est le lien unique entre les époques. Chacun des différents personnages interprétés par un même acteur ou une même actrice constitue la réincarnation du personnage de l'époque précédente. La mort n'est donc pas une fatalité, juste un nouveau point de passage d’un univers à l’autre. Si la mort occupe une place très importante dans l'histoire, l’amour aussi, l’amour et la liberté des individus, sans compter le rachat des fautes. Je vous le concède, si sur le fond, Cloud Atlas ne casse pas des briquea, si on peut reprocher de pomper Soleil Vert et Blade Runner sur la partie futuriste dans le Néo Séoul, on ne peut tout de même pas passer à côté de cette symphonie visuelle, un vrai beau spectacle, un film épique comme on en croise rarement au cinéma, une œuvre de Tom Tykwer, Lana et Andy Wachowsky, avec dans les personnages principaux, Halle Berry, Susan Sarandon, Hugh Grant et Tom Hanks entre autre. 

 

 

 

 

 

LA RELIGIEUSE

 

 

Du cinéma expérimental au triptyque noir, en passant par la comédie et le film politique, Guillaume Nicloux n’en finit pas d’explorer tous les genres. Avec La Religieuse, il tisse un film où, comme à son habitude, les rapports humains sont au cœur de l’intrigue. La Religieuse est en réalité l’adaptation d’un roman de Diderot inachevé écrit en 1760, et publié après sa mort en 1796.

 

 

Diderot, ce fils d’artisan coutelier à grande rigueur morale eut un frère prêtre et une soeur religieuse qui mourut folle au couvent des Ursulines à 28 ans ; Lui-même tonsuré à treize ans, monta à Paris à 16 ans afin d’y devenir jésuite. On le connaît surtout pour L’ENCYCLOPEDIE, rédigé avec d’Alembert. En 1760, il commence l’écriture de LA RELIGIEUSE.

 

 

On est ici au 18è siècle. Suzanne, 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à mener une vie normale, loin de Dieu. Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique. D’abord prise en affection par une mère supérieure bienveillante, pleine d’empathie pour cette jeune femme qui refuse de s’engager dans les ordres, Suzanne, va ensuite connaître la cruauté, l’humiliation. En effet, une nouvelle mère supérieur tyrannique la déclare possédée par le malin. Seulement, Sœur Suzanne n’abdique pas. Elle continue à se battre, à se révolter, à  résister à la barbarie du couvent et de certaines sœurs. Bientôt Suzanne sera entendue. Elle changera de couvent, mais cette fois, c’est une autre mère supérieure, trop aimante, qui va rendre son quotidien pénible. Poursuivant son unique but, Suzanne va continuer à lutter par tous les moyens pour retrouver enfin sa liberté.

 

 

LA RELIGIEUSE, un film produit par Sylvie Pialat. Rien à voir avec Sous le Soleil de Satan de son défunt mari.. .quoique, LE RELIGIEUSE montre mine de rien une certaine vision de l’enfer au cœur d’un couvent. Sur un rythme lent enrobé dans une réalisation austère et froide, Guillaume Nicloux restitue parfaitement le calvaire d’une jeune fille.

 

 

Comme dans DES HOMMES ET DES DIEUX de Beauvois, NICLOUX respecte les cérémonials mais ne s’attarde jamais trop. L’humain plus que le divin reste sa réelle préoccupation. Il y a, dans cette succession de rites, quelque chose de très théâtrale, mais pour autant, Nicloux ne commet la bévue de Jacques Rivette. En 1967, ce cinéaste avait adapté déjà LA RELIGIEUSE, un film trop théâtrale, qui fit scandale et resta longtemps censuré, pratiquement 10 ans!

Ceci dit, dans l’approche, les deux Religieuses n’ont pas grand-chose à voir. Rien que la fin des deux versions diffère franchement. Pour parler seulement de la version de Guillaume Nicloux, on peut reprocher un démarrage tardif du film. En effet, tant que Louise Bourgoin n’est pas sur l’écran, il ne se passe pas grand-chose. Certes, on voit bien comment et surtout pourquoi la jeune fille se sacrifie et entre dans les ordres, pour couvrir sa mère et protéger un secret de famille. Par amour pour elle mais pas pour Dieu, elle met sa vie de côté. Mais dès lors que Sœur Christine a repris les rênes du couvent de Ste Marie et devient le bourreau de cette pauvre Suzanne, le spectateur se laisse absorber par cette relation haineuse, de domination sadique.. Broyée par l’autorité de Sœur Christine, Soeur Suzanne s’enfonce et avec elle, le spectateur ne songe qu’à sortir de ce couvent. A ce stade, on est loin de se douter qu’elle trouvera en ces lieux une oreille compatissante qui la soutiendra. Louise Bourgoin joue son rôle à merveille. Idem pour Isabelle Huppert, une femme en proie à quelques démons. Cette mère sup du couvent de St Eutrope est pathétique et en deviendrait drôle malgré elle. Elle ne peut résister à ses pulsions. Elle n’est pas pétrie de mauvaises attentions à l’égard de Suzanne, au contraire. Mais son trop plein d’amour, ses démonstrations d’affection et son insistance n’apaisent pas la jeune femme qui continue à ne poursuivre qu’un seul but : quitter les ordres.

 

 

Pauline Etienne, aperçu déjà dans Elève Libre de Joachim Lafosse dit avoir souffert sur ce tournage. Et on la comprend. Un tel rôle pour une si jeune comédienne n’était pas facile à appréhender. Guillaume Nicloux a su, en parfait directeur d’acteurs qu’il est, tirer le meilleur de son actrice.

 

 

 

 

INCH'ALLAH

 

 

Inch’ Allah de Anaïs Barbeau-Lavalette, un film québécois qui se déroule en Cisjordanie… Enfin, et ce n’est pas dommage, le cinéma québécois a fini de se regarder le nombril. Il quitte ses frontières. La nouvelle génération voyage et nous fait profiter de ses escapades. A la fin de l’année dernière, Kim N Guyen réalisait sur les enfants soldats en Afrique l’excellent  Rebelle. Cette fois, c’est au tour d’Anaïs Barbeau-Lavalette de se pencher sur le conflit israélo palestinien… Quoique, elle s’en défend… Quand on parle avec elle, elle avoue avoir plutôt voulu montrer comment la guerre peut avoir raison des points de repère, des convictions, des certitudes  d’un être humain étranger à cette guerre.

 

 

Sur le conflit israélo palestinien, on a tous un point de vue, pro ou anti palestinien… on n’est pas neutre. En tout cas, elle a choisi de montrer que peu importe ce que l’on pense à la base, quand on se prend une guerre en pleine tronche, on est forcément amené à remettre en question ses certitudes. C’est ce qui arrive à Chloé, l’héroïne du film, qui est un peu l’alter égo de la cinéaste. Il faut savoir qu’il y a quelques années, Anaïs Barbeau-Lavalette réalisait un documentaire dans lequel elle donnait la parole à des enfants de 4 continents. Parmi ceux-là, des enfants palestiniens. La réalisatrice recueille leurs confessions et travaille dans un camp de réfugiés. Elle tombe sous le charme de cette région et entreprend par la suite plusieurs voyages dans ce coin du globe. Et elle raconte que plus elle se rend sur place, moins elle comprend le conflit. Alors elle s’installe sur place et suit des études de politique et creuse la question. Donc c’est cette période-là de sa vie dans laquelle elle puise pour nourrir son scénario, ce moment où elle se rend compte de ce que signifie travailler dans un pays en guerre.

 

 

Le film débute avec un môme qui se balade dans une rue commerçante. Il regarde des pigeons. Une femme arrive à une terrasse de café. D’un seul coup l’écran est noir et seul le bruit d’une déflagration résonne dans la salle de cinéma. Une bombe vient d’exploser dans ce quartier de Tel Aviv. Immédiatement après cela, on retrouve le soir deux jeunes filles, bourrées, dans une ruelle. L’une d’elle est juive et doit faire son service militaire. Elle doit travailler à un check point, celui que l’autre fille doit emprunter tous les jours pour aller bosser dans l’hôpital de fortune d’un camp palestiniens. Celle-ci est québécoise, coupée de ses racines et va prendre la guerre en pleine face. Dans le dispensaire où elle officie, elle ne peut malheureusement pas travailler sereinement. Dès que des tirs d’armes automatiques se font entendre, on ferme le lieu. On vire les femmes enceintes. Un soir, elle est contrainte de rester dans le camp, chez une patiente devenue une amie. Le lendemain, elle est témoin d’une scène atroce. Une patrouille de l’armée israélienne écrase un gamin qui était monté sur le capot de la voiture. Plus l’histoire avance, et plus Chloé a de la peine à comprendre son amie juive. Au poste de contrôle sa copine en uniforme se contente d’exécuter des ordres et de faire son job. Avec l'attentat, elle a la pression. Elle raconte comment un type est devenu fou au Check point. Il ne voulait pas montrer ses papiers. C'était une de ses connaissances et elle l'a vu se faire buter sous ses yeux. Elle préférerait être dans un bureau. Ce serait plus simple. Pour elle. Mais non. Elle est là et est obligée de constater les dégâts et l’échec de la politique de son gouvernement envers les palestiniens. De son côté Chloé est de plus en plus incapable de garder la tête froide malgré les avertissements de son médecin chef.  Malgré son rapprochement avec la communauté des réfugiés, on lui reprochera d’être un peu avec les arabes, un peu avec les juifs et de ne pas choisir son camp. A la suite d’un nième incident au check point, le film va alors basculer dans la tragédie.

 

 

INCH ALLAH, un film dur et assez réaliste, malgré que les 80% des décors du métrage aient été reconstitué… .En effet, pour des raisons évidentes de sécurité, il est quasiment impossible de tourner proche du mur de séparation. Alors, la production a fait construire 300m de mur en Jordanie, ainsi qu’un Check Point. Ceci dit, malgré la reconstruction de ces décors, le fait que la réalisatrice ait fait ses armes dans le documentaire s’avère un atout important pour le film. En plus, ici, elle tourne caméra à l’épaule quasiment tout le temps… Enfin, c’est son papa qui tient la caméra, Philippe Lavalette. Le procéder amène un sentiment d’urgence. Il renforce l’impression que dans cette région que tout va à cent à l’heure parce que la vie peut s’arrêter à tout bout de champ…. Inch’ allah, un film qui montre que derrière chaque attentat à la bombe, même si on ne peut excuser un tel geste, il y a une situation de désespoir. INCH ALLAH, à voir à tout prix au cinéma.

 

 

GAMBIT

 

 

GAMBIT, traduit en français par Arnaque à l’Anglaise… Pour une fois, ce n’est pas de la publicité  mensongère. Ce film est effectivement une escroquerie orchestrée par les frères Coen. Ils ont écrit il y a 10 ans ce scénario…  et c’est seulement aujourd’hui que le film voit le jour…. Un détail qui ne trompe pas ! Si ce scripte avait été un diamant brut, y a belle lurette qu’Hollywood en aurait fait un superbe joyau….  En lieu et place, on doit se fader une contre façon de film des frère Coen. GAMBIT n’a rien à voir avec leur univers. On est plutôt dans le registre du remake paresseux, fainéant et inutile. En effet, dans les années 60 Ronald Neame réalise un Hold up extraordinaire, c’est le titre du film dont les Coen se sont inspirés. Cette fois, Cameron Diaz, Collin Firth et Alan Rickman reprennent les rôles de Shirley MacLaine, Michael Caine et Herbert Lorn.

 

 

La version 2013 débute sur un dessin animé bas de gamme au cartoon network qui résume l'intrigue. Il sera question d'un tableau. Un binoclard va entourlouper un vieux aux cheveux gris. Une Calamity Jane va leur jouer un tour et l’homme aux lunettes va prendre une mandale par un gros en peignoir. Il y aura beaucoup de courses poursuites à pied dans des couloirs et des rencontres fortuites dans des ascenseurs. Fin du générique on connaît absolument toute l'histoire. Reste à savoir qui sont réellement ces personnages et que va-t-il se passer.

 

 

Dès le début, on est aux states, un faussaire  explique ce qu’il fabrique au Texas avec Collin Firth. Ils sont venus rencontrer une cow-girl. Pour que l’on soit bien certain qu’on est au Texas, on se rend dans un rodéo… la scène est drôle, surtout lorsque des singes montés sur des chiens poursuivent un troupeau de chèvres. La blonde cowboy qu'ils sont venus chercher est là.  Ces deux messieurs la photographient devant un tableau de valeur. MEULE DE FOIN AU CRÉPUSCULE de Monet. Évidemment c'est une copie. Ils lui proposent une forte somme d'argent si elle accepte de se faire passer pour la descendante de Puznovki, un gradé de  l'armée ricaine qui a piqué à Goering  le tableau que ce nazi avait déjà fauché aux français. Le tableau vaudrait aujourd'hui  dans les 12 millions et l'acheteur serait prêt à les débourser. 12 millions pour un faux Monet. L'arnaque à l'anglaise est ainsi lancée. Sur l’écran, on voit le plan de l'arnaque parfaite, comme dans Ocean Eleven, et bien sûr tout va aller de travers.

 

 

Gambit ou comment Collin Firth joue à Peter Sellers. C’est exactement ça…  il incarne un gaffeur qui se met dans des situations embarrassantes invraisemblables, se retrouve par exemple en slip sur la façade d’un hôtel de luxe… puis il déambule dans les couloirs de l’établissement toujours en slip… le film cumule les gags éculés, comme le coup de la chaise qui reste collée… On est dans le bureau du futur pigeon. Collin Firth plein d’assurance veut soulever une chaise pour se mettre à la table des négociations, derrière lui, mais il n’y parvient pas. On est alors dans le burlesque pur jus mais qui ne fonctionne plus aujourd’hui. On ne peut décidément pas se contenter de ça pour faire rire le public, à moins que le cœur de cible ne soit les moins 8 ans… C’est possible. Dans ce cas, allez donc voir ce Gambit…  Pour les autres, vous en ressortirez ni ennuyé ni amusé. GAMBIT, un film qui a déjà mal vieilli avant même son exploitation en salle. Un remake pas modernisé ou si peu..  Alors à quoi bon?

 

 

 

 

WARM BODIES

 

 

WARM BODIES, une romance de Zombies… C’est plutôt pas mal vu d’imaginer une histoire d’amour dans un film de Zombies sauf que WARME BODIES lorgne de beaucoup trop près sur Twillight… Ben oui, forcément, on remplace les vampires par les zombies et voilà… A quoi bon s’enquiquiner à imaginer un scénario original?  Donc, ici, on est aux states et pendant que les derniers humains vivent retranchés dans leur camp sécurisé avec mur de protection d’au moins 20 mètres de haut, dehors, les zombies trimballent leur spleen comme ils le peuvent. C’est la crise. Il y a plus grand-chose à manger à part sa propre peau. Mais dans ce cas, on risque de finir en osseux, ce sont des sous zombies très violents…

 

 

Dans ce contexte peu réjouissant vit donc R, un zombie romantique. Il squatte un avion sur la piste de l’aéroport désaffecté, le repère des zombies. Ici, il écoute de vieux vinyles, du Scorpion ou du Guns N Roses…  Parfois R retrouve un vieil ami et entretient de longues conversations à base de grognements. Il peut leur arriver de prononcer difficilement un mot…. Quand ils ont faim, ils se déplacent en ville, en groupe. Mais comme ils sont lents, ça peut prendre du temps avant de trouver quelques humains à croquer. Justement, pendant qu’ils partent à la chasse, on retrouve, dans l’enceinte sécurisée, des gens normaux. Sur un écran géant, John Malkovich  met en garde sa peuplade du danger qui les guette face aux zombies. Il ne faut pas se laisser attendrir par une connaissance devenue Zombie lorsque l’on sort de la zone sécurisée. Cette mise en garde s’adresse à une jeune escouade. Ils doivent en effet sortir pour trouver des médicaments qui font cruellement défaut à l’intérieur de la zone protégée. Et voilà comment nos jeunes gens vont tous périrent croqués par les zombies copains de R… Tous sauf une… la belle Julie. Elle du bol parce que R a bouffé le cerveau du mec de Julie. Et quand on mange le cerveau d'un humain, on choppe ses pensées, ses souvenirs et on se sent humain. Immédiatement donc, R a le coup de foudre amoureux pour la blonde. Il l’épargne, mais surtout il l’a kidnappe et l’emmène avec lui dans son avion… De là débute une cohabitation forcée qui peut-être débouchera sur une love story impossible et donc sur la paix possible entre zombies et humains…

 

 

WARM BODIES, un film de Zombies romantiques intrigants. C’est à dire qu’au bout de 30 minutes, une étrange impression vous gagne. On se dit que ça ne tiendra pas la route. Et en effet, progressivement, on relève quelques erreurs grossières. Pour échapper à la menace des osseux, les zombies ne sont plus lents. Au contraire, ils cavalent et ils se battent super bien. D’autres détails troublants jalonnent l’histoire et la fin, grossière et nunuche dans toute sa splendeur, un affrontement genre grosse bataille, apparaît, on se dit que Jonathan Lewin est un roublard qui nous a bien roulé dans sa farine. 

 

 

Ceci dit, malgré les bons moments d’humour comme par exemple ce début de parodie de Pretty Women, Pretty Zombies en fait, et autres scènes gags, les effets spéciaux maxi cheep sur les scènes de combats avec les osseux sont tellement nazes et le discours aussi, que Warm Bodies tombe un peu à plat. Il faut essayer d’être meilleur dans la vie. On a tous besoin d’une seconde chance. Il faut savoir regarder au-delà des apparences pour connaître la véritable nature des gens. Il faut aussi savoir tourner le dos à son passé pour envisager l’avenir…

Bref, rien d’extraordinaire puisque de toute façon, Warm Zombies est à prendre pour ce qu’il est, un film de zombies romantiques qui séduira en principe les ados…

 

 

 

 

 

WADJDA

 

 

Wadjda de Haifaa Al Mansour, le premier film d’une femme saoudienne, un exploit surtout quand on sait comment vivent les femmes en Arabie Saoudite et quand on sait aussi qu’il n’y a pas de salles de cinéma dans ce pays… Elle est mariée à un diplomate américain et a fait des études de cinéma loin de son pays natal évidemment.

 

 

Wadjda parle de la condition des femmes, mais sans le côté pathétique, misérabiliste ou plombant… Non, ce film est plus subtile que ça et c’est en ce sens que Wadjda est un grand film. Cette cinéaste raconte la condition des femmes dans son pays vue par le regard d’une gamine de 11 ans. A 11 ans, Wadjda se rend bien compte que la vie pour une fille est moins cool que pour un petit mec. Quand sa mère va acheter une robe dans un commerce, y a pas de cabine d’essayage… Il faut aller en douce dans les toilettes pour dame du centre commercial….  Une femme ne doit pas parler au téléphone avec une de ses copines en présence de son mari… ça se fait pas… Quand elles ont leurs règles, elles ne touchent pas le Coran, ou seulement avec un mouchoir !

 

 

Wadjda fait avec. Elle apprend en tout cas. Mais comme tous les enfants de son âge, Wadjda a un rêve. Elle rêve de faire du vélo, hors, les femmes n’ont pas le droit de pratiquer cette activité. Mais Wadjda s’en moque. Elle veut apprendre à faire du vélo, elle veut s’en acheter un et elle mettra tout en œuvre pour concrétiser son rêve…. Cette histoire de vélo, c’est une superbe métaphore. Derrière ce rêve, et la persévérance de Wadjda pour le concrétiser, il y a le message d’une femme qui revendique son émancipation, pour elle, et ses semblables. En bravant cet interdit, Wadjda fait reculer une première barrière. C’est un début. Et surtout, ce qui est réjouissant, c’est de constater que son petit copain est tout heureux de voir que sa Wadjda fait du vélo parce qu’ils peuvent faire des courses et donc se rapprocher et devenir encore un peu plus complices….

 

 

Le film suit donc le parcours de cette gamine qui va dans une école privée. Elle est élevée par sa mère, son père étant régulièrement absent du domicile familial. Il faut dire que sa femme ne lui a pas donné de fils et même si ce n’est pas dit clairement, on devine que la belle-famille de celle-ci est en train d’œuvrer en cachette pour trouver une seconde épouse à son mari qui lui donnera un enfant, de préférence un garçon… Evidemment, pour Wadjda et sa maman, ce deuxième mariage serait synonyme d’abandon. Elles seraient toutes deux reléguées au second plan… Ce qui est intéressant aussi, c’est de planter cette histoire au cœur d’une famille moderne, ni pauvre, ni riche, de la classe moyenne. La maman de Wadjda est obligée de travailler pour gagner un peu d’argent. Mais comme les femmes n’ont pas le droit de conduire une voiture, c’est compliqué. Il faut s’entendre avec d’autres femmes, payer un chauffeur pour faire 3h de trajet quotidien. Quant à Wadjda, elle porte des jeans et des converses, à la maison. Dehors, tout ça est masqué par le Hijab et parfois, la Niqab. Elle écoute du rock à la radio chez elle….

 

 

Bref, pendant que sa mère travaille, Wadjda va à l’école et joue les petits moutons noirs qui défie les règles. L’école, elle n’aime pas ça. L’éducation est beaucoup trop stricte. Ici, on interdit aux jeunes filles de rire dans la cour de récréation pour ne pas que les hommes les entendent de l’extérieur. Quand certains hommes regardent cette cour, depuis le toit d’une maison ou un balcon adjacent, elles doivent aller se cacher à l’intérieur et fuir leurs regards.

 

 

Bref, ces conventions enquiquinent Wadjda, Wadjda qui pour se faire un peu de fric vend des bracelets qu’elle fabrique, joue les coursières entre des filles de l’école plus âgées et des garçons de l’extérieur, mais ça ne suffit pas à obtenir les 800  Ryhads pour acheter son vélo. Un jour, la directrice autoritaire de l’école annonce que celles qui veulent participer au concours de Coran, doivent s’inscrire. A la clé, il y aura 1000 Ryhads… Wadjda contre toute attente, puisqu’elle est la cancre de sa classe s’inscrit et va mettre du cœur à l’ouvrage pour tenter de gagner ce concours. Forcément, pour elle, il y a un vélo à la clé ! Wadjda est le premier long métrage saoudien réalisé par une femme au coeur du royaume, les précédents films saoudiens ayant été tourné dans d'autres pays, comme les Emirats Arabes Unis. Juste pour vous rafraichir la mémoire : Lors du "renouveau islamique", au début des années 1980, le gouvernement ferme tous les cinémas du royaume wahhabite. En 2006, un premier long-métrage saoudien est réalisé, Les Ombres du silence. Les responsables religieux du pays, lâche un peu de lest en déclarant: "Nous n'avons rien contre le cinéma s'il montre le bien et ne viole pas la loi islamique.. Puisque Wadjda s’inscrit dans cette veine avec cette petite fille qui apprend acidûment le Coran, le film obtient les autorisations de tournage nécessaires. Après, sur le plateau, ce fut une autre affaire. Elle a dû diriger à distance, rester enfermée dans une camionnette. Dans les rues de Riyad, il aurait été mal perçu de voir une femme à la tête d'une équipe composée d'hommes. L’autre défi pour elle a été de trouver sa jeune héroïne, Waad Mohammed. Cette gamine est géniale. Elle est effrontée juste ce qu’il faut. Pas facile de la trouver car les familles saoudiennes ne voulant pas, pour la plupart, autoriser leurs filles à apparaître à l'écran. Tout au long du casting, la plupart étaient trop douces, trop renfermées.. .Et elle, elle se pointe en converse. Elle a la pêche… Elle est Wadjda. Quant à sa mère dans le film, elle est jouée par Reem Abdulah une star saoudienne dont c’est le premier film au cinéma !!!! C’est une vedette de la télé…

 

 

 

AI WEYWEY

Aï Weywey To Hell

 

 

Un doc  Aï Wey Wey un portrait de l’artiste activiste chinois… Ai Wey Wey, à ne pas confondre avec un clip de ACDC, I Weywey to Hell…. Même si l’enfer n’est pas loin pour Ai Wey Wey. Ai Wey Wey, adepte du doigt d’honneur devant l’objectif de son appareil photo, et du jeté de vase pour marquer son envie de cassure en Chine, Ai Wey Wey, le concepteur du Nid d’oiseau des Jo De Pékin qui chie sur l’organisation de cette opération de propagande, Ai Wey Wey, la bête noire des rouges, celui qui dit haut et pas trop fort parce que censuré par le parti que la Chine s’est ouvert au fric mais pas à la liberté. Dans ce film, on apprend des choses sur ce gros barbu imposant, exilé un temps aux Etats Unis dans les années 80. Il a vécu douloureusement Tienanmen à distance. Comme il n’a jamais réussi é percer aux States, il est retourné la queue entre les jambes en Chine. Là, il se dit très vite qu’il a fait une connerie parce que les  artistes sont peu nombreux et les occasions d’échanger n’existent plus. Donc, il se lance dans des opérations d’envergure telles que la création du livre noir, puis du livre blanc, puis du livre gris, 3 revues d’art qui recensent des œuvres pas officielles qu’on s’échangeait sous le manteau, discrètement parce que ces livres n’étaient pas soutenus par l’Etat. Il va se mettre à réaliser des documentaires notamment sur le tremblement de Terre qui a ravagé sa région d’origine du Sichuan en 2008. Il fait le boulot des autorités en publiant la liste de 5000 noms d’élèves disparus dans leur école qui s’est écroulée comme un château de Makis… il met sur le web ces images. On le censure, on ferme son blog. Il prend parfois des baffes données par des flics, alors il refait des films pour dénoncer les brutalités policières dans son pays. Il fait chier le pouvoir… il porte plainte, mais ça sert pas à grand-chose si ce n’est à prouver le manque réel de liberté d’expression en Chine. Si tu écris une proposition de réforme de l’Etat, tu passes 11 ans en prison pour incitation au renversement de l’Etat, comme l’a fait un de ses amis activistes aussi. Ai Wey Wey aujourd’hui ne réalise plus ses œuvres lui-même. Il invente les concepts, il sous-traite à des petites mains et puis il se balade à travers le monde pour exposer ses œuvres.. .Enfin, il se baladait parce que depuis peu, il est interdit de sortie du territoire chinois. D’ailleurs il était dans le jury au FIFDH de Genève et a pu seulement agir par Skype interposé. Skype et Twitter sont pour lui des moyens très efficace sde communiquer, surtout Twitter… il n’arrête pas… et il n’arrêtera pas tant qu’il ne sera pas incarcéré dans une prison quelconque. Tant que les projecteurs seront braqués sur lui, il conservera sa pseudo liberté de mouvement…  

 

 

 

 

Ai WeyWey, un documentaire de Alison klayman un film de facture classique. C’est dommage de n’avoir pas trouvé une forme à l’image de ce créateur artiste génial. Pour l’anecdote, le plus marrant, c’est que lors de la projection de presse, y a eu une interruption, un peu avant la fin du film… d’un seul coup, la projo s’arrête nette… Ecran noir … là tu reprends espoir quant à la qualité de la censure en Chine. Ils doivent avoir un écran de contrôle de toutes les salles de cinéma à travers le monde et dès que Ai Wey Wey est diffusé, paf… ils piratent le système informatique des cinémas…  Non mais c’était rigolo, cette interruption… de  Ai Wey Wey, never sorry….! 

 

 

 

 

 

BOULE ET BILL

Ecrit Par Rintintin Et Réalisé Par Rantanplan

 

 

Au générique de ce film qui manque sérieusement de chien, même s’il a fallu 3 cockers anglais pour incarner Bill à l’écran. On retrouve 300 000 boules et 500 000 bill entendez par là Marina Fois et Frank Dubosc qui ont pris chacun 300000 Euros et 500000 Euros pour jouer dans cette comédie ratée. En fait, les vrais coupables se nomment Alexandre Charlot et Frank Magnier, le duo de scénaristes de Bienvenue chez les chtits et son cousin latin Bienvenuti al Sud. On leur doit encore d’autres pièces maîtresses du cinéma hexagonale : RTT ou Astérix aux JO, oui ces ex auteurs des Guignols de L’info ont écrit ces machins et ils ont même réalisé Imogène 1 et 2… Maintenant que vous êtes rancardé sur le pedigree, ne vous attendez pas à un film racé… 

 

 

 

BOULE ET BILL débute par un générique amusant, une animation à la craie avec aussi du papier découpé. Dans les décors, on retrouve des figurines, des playmobil en plastic, des Légo Cowboy. Bref, tout de suite le quarantenaire père de famille est conquis et rassuré. Il renoue avec l'enfance, la sienne. Cette époque encore un peu formidable quand l'Europe du chômage et de la misère sociale n'était encore qu’un film de science fiction écrit par Georges Marchais. Ah la nostalgie pour se sentir heureux. Il n’y a rien de mieux. C’est ce qu’on dira dans toute entreprise de marketting qui se respecte! La nostalgie ici de Didier et Bethoveen réunis. Bethoveen pas le compositeur mais le chien hollywoodien. Le duo de réalisateurs Alexandre Charlot et Frank Magnier le confessent volontiers. A la base peu friands des BD de Roba, ils avaient juste envie de faire un film de chien. Waouf la vache. Euh pardon wouf le cheval! Quelle idée. Le film, qui n'est pas l'adaptation d'une BD puisque chaque histoire se déroule en une page, repose sur un scénario original. On est en 1976 dans la France profonde. En ce dimanche après midi, on se balade en 2cv et on chante le Zizi de Pierre Perrier en famille. En fait le film débute réellement au Spa ou plutôt à la S P A. Bill attend sagement dans sa cage. Il fait un peu le beau. On assiste à un défilé de maître potentiel lorsque soudain, le rouquin Boule déboule. C'est le coup de foudre immédiat. De là va naître une amitié sans faille entre le toutou et le gamin. Tout pourrait être merveilleux, seulement, le père n’accepte pas trop l’intrus poilu dans le ménage. En plus, il va falloir quitter la maison pour aller vivre à Paris, dans une tour HLM dernier cri, avec vide ordure dans la cuisine et murs aussi épais que du papier à cigarette, bref, le genre d’endroit pas fait pour un clébard. Qu’importe, comme il n’est pas question de briser le cœur du petit, voilà que la petite famille déménage. A Paris, plus rien ne sera comme avant. Il y aura de l’électricité dans l’air et la grande menace du divorce planera au-dessus des parents de Boule. Le divorce, ça me rappelle Titeuf le film. Y avait de ça aussi ! C’est la grande peur des enfants, forcément, on injecte cet élément anxiogène dans ce film pour que les gags pourris passent mieux… 

 

 

 

Bon tout de même, tout n’est pas à jeter. Les parties où Caroline la tortue qui fantasme sur le chien Bill sont extrêmement drôles. Elle lui fait du rentre dedans…  elle essaye de lui rouler des pelles… C’est très marrant, mais c’est tout. Le reste est naze. Charlot et Magnier auraient dû relire les 33 numéros et pomper les meilleurs gags. Ça en manque sérieusement. Boule et Bill est plus un film social pour les enfants de 6ans, histoire qu'ils apprennent des gros mots comme émancipation de la femme. En 76, la femme n'était pas vraiment l'égal de l'homme. En 76, Papa  fait bouillir la marmite et maman doit la laver. C’est vrai qu’aujourd’hui, ça n’a pas beaucoup changé ! En 76, on ne divorce pas facilement mais on en parle alors qu'aujourd'hui on n'en parle même plus. On l’apprend sur Tweeter et on reçoit via FB les papiers à signer! Mais ça, c’est une autre histoire. Pas celle développée dans Boule et Bill, un film cheap avec une belle mise en abîme à la fin du travail du créateur Jean Roba… 

 

 

 

 

 

ZAYTOUN

Du Riklis Pur Jus

 

 

Des images en noir blanc de piètre qualité, images aériennes saisies depuis une caméra embarquée à bord d’un avion de chasse. Des cibles dans le viseur, des bâtiments qui explosent au sol, un avion qui pique du nez.  Voici comment débute le nouveau film d’Eran Riklis, ZAYTOUN. Ben oui, l’olivier après le citronnier, pourquoi pas. Ceci dit, Eran Riklis de son aveu trouvait le titre d’un de ces précédents films Les Citronniers kitch et même nul alors que Zaytoun colle mieux à l’histoire qu’il raconte ici.  Non, Zaytoun ce n’est pas un biopic sur un olivier, ce n’est pas non plus une saga familiale autour de l’exploitation de l’huile d’olive. 

 

 

Zaytoun est un film de guerre. On est au Liban en 1982. Israël cherche des noises aux libanais, enfin surtout, les israéliens ont décidé de bouter les palestiniens de leur territoire. Ils trouvent refuge au Liban. Ce film raconte cet épisode clé dans les relations entre israéliens et palestiniens. C’est un tournant. C’est là qu’un point de non-retour a été atteint… Ceci dit Eran Riklis est un humaniste pétri d’espoir donc il raconte une histoire où Israéliens et palestiniens pourraient vivre en paix si seulement ils apprenaient à se connaître un peu mieux. Et il a l’intelligence de raconter ça en organisant une confrontation entre un enfant d’une douzaine d’années et un adulte.  Zico, c’est le surnom du môme, est un réfugié palestinien vivant à Beyrouth avec son père et son grand-père. Il est la star de son quartier. Zico et ses potes vont tous les jours au camp d ‘entraînement militaire et quand ils font le mur, ils sont rattrapés dans la ville par leurs instructeurs. Zico aime par-dessus tout le foot. Mais Zico va apprendre qu’il est plus dangereux de dribbler avec les balles tirées d’un fusil de sniper que de jongler avec une balle de foot. Dans un pays en guerre, la réalité vous rattrape parfois brutalement, n’importe où, n’importe quand. Un soir, ce sera le choc. A la suite d’un nouveau bombardement de l’armée de Tsaal sur Beyrouth, le père de Zico meurt. Mais bientôt Zico va tenir sa vengeance. En effet, le lendemain, un avion de chasse israélien a été abattu et le pilote capturé. Zico et ses jeunes amis doivent garder le prisonnier. La confrontation est électrique. Toutefois, les deux ennemis vont faire un bout de chemin ensemble. Malgré que cet homme représente le mal absolu dans le cœur de Zico, il va l’aider à s’échapper, à condition que le type l’emmène loin du Liban, sur la terre de ses ancêtres pour qu’il y plante cet olivier que son père chérissait tant. Et voilà comment le jeune garçon et le militaire s’embarquent pour un road-movie à haut risque à travers le Liban. Direction la frontière au sud. Ce voyage sera surtout l’occasion pour Zico d’ouvrir les yeux sur l’ennemi juré et de se rendre compte que les israéliens ne sont pas tous de détestables salopards.

 

 

Zaytoun, un film prenant, un nouveau road movie, moins drôle toutefois  que LE VOYAGE DU DIRECTEUR DES RH, le précédent film de Riklis où l’on trimballait un macchabée entre Tel Aviv et la Roumanie. Ici, il y a moins d’épisode rigolos, parce que le fond du film est plus grave. Zaytoun parle avant tout du droit au retour des palestiniens sur leurs terres, terres dont ils ont été chassé en 48 par les israéliens. Le sujet est tabou en Israël. C’est d’ailleurs pour ça que les deux communautés se font la guerre. Ceci dit, Eran Riklis veut croire en une réconciliation. C’est pour cela qu’il réalise ZAYTOUN, un film avec des personnages attachants. A noter qu’Alice Taglioni est créditée au générique de ce film. Elle incarne une militaire de l’ONU qui tend la main à l’enfant. Le pilote israélien est joué par Stephen Dorff, plus habitué aux productions américaines. Quant à l’enfant, Abdajalla El akkal, il est parfait  dans son rôle. 

 

 

 

 

CYANURE

L'Amour Est Un Poison

 

 

En 2010, Séverine Cornamusaz sortait de l’ombre grâce à Cœur Animal, un drame montagnard. 3 ans après, pour son nouveau film, Cyanure, Séverine Cornamusaz abandonne la montagne pour se réfugier à la campagne. Ce nouveau décorum est le théâtre d’une histoire de retrouvailles entre Joe, fraîchement sorti de prison, et Achille son fils de 13 ans qu’il n’a jamais connu. Le problème, c’est que l’adolescent idéalise son papa. Dès l’entame du métrage, l’image jaunie nous plonge dans un univers fantasmé où un couple en cavale en cabriolet se joue d’un policier à moto. Il imagine ainsi la vie flamboyante menée par ses parents, Joe et Pénélope. Très vite, le gamin revient à la réalité. Il vit avec sa mère, dans une semi précarité. Cette femme a refait sa vie. Elle est caissière dans un super marché et accessoirement, vit sa love story avec le gérant de l’établissement. Une crise éclate alors que ce beau-père offre un rasoir à Achille. A 13 ans, on n’a pas de poils à raser ! Bien sur, il préfère largement le cadeau de sa mère, un manga. Comme tout ado qui se respecte, il se projette en héros de dessin animé zigouillant ce beau-père encombrant. Et le terme encombrant est bien choisi. En effet, sa maman lui apprend que son père biologique Joe est sur le point de sortir de prison. Achille va enfin concrétiser son rêve, entrer en contact avec son géniteur, rattraper le temps perdu. Mais le gamin, qui idéalise tellement cet homme va tomber des nu lorsqu’il découvrira le vrai visage de son père, un salaud ordinaire, qui se fiche de lui, le dénigre même. Ceci dit, les deux ont en commun une idée fixe : retrouver une certaine harmonie en recréant la cellule familiale. Ils  vont alors faire équipe pour chasser du cœur de Pénélope son gérant d’amant. 

 

 

 

Cyanure, un drame au cours duquel Séverine Cornamusaz offre quelques parenthèses enchantées. En effet, le réel se mêle délicieusement au rêve, aux fantasmes du môme. La mise en scène relève presque du cartoon, avec ces images jaunies. De l’animation, il y en a aussi, à deux reprises, lorsqu’Achille se prend pour un héros de manga. Entre temps, le scénario invite à la réflexion. La sortie de prison, voila une étape difficile à négocier dans la vie d’un homme, surtout lorsqu’il y a passé plusieurs années. Le film parle au-delà de ça, d’amour. C’est même la thématique principal… C’est d’ailleurs dit dans le titre : CYANURE, L’AMOUR EST UN POISON. C’est valable pour tous les personnages : Pour Pénélope qui a son mari gravé dans le corps, dans le cœur. Elle va se laisser pourrir par cet amour. Pour Achille, qui aime tellement son père que ça va l’empoisonner au sens propre comme figuré. Pour Joe, même punition… il cherche l’amour de Pénélope, mais sans être sur de pouvoir arriver à ses fins. Il va faire des conneries par amour pour elle. Enfin pour le nouvel amant de Pénélope, c’est aussi un poison, cet amour qu’il entretien pour cette femme qui finalement en aime un  autre. Cyanure avec dans les rôles principaux Alexandre Etzinger, Ludivine Gesch-Worner pour les deux adolescents, Roy Dupuis une star québécoise pour incarner Joe, Sabine Timoteo alias Pénélope plus habituée aux films allemands et enfin Christophe Sermet dans le rôle du nouveau compagnon de Pénélope. 

 

 

 

 

CAMP 14

Petite Ballade En Corée Du Mort

 

 

CAMP 14 est un film documentaire bouleversant intitulé CAMP 14. Il est l’œuvre de Marc Wiese, un documentariste allemand qui a rencontré un jeune coréen né dans un camp de travail en Corée du Nord et qui a fini par s’en échapper. Alors, il témoigne de ce qu’il a vécu, mais il n’est pas seul. Ses bourreaux aussi sont face caméra à confesser les exactions qu’ils ont commises dans un de ces camps de travail. Le film mêle ces témoignages, parfois des archives, notamment d’interrogatoires où des prisonniers sont molestés, des images dures à affronter et comme ces archives sont rares, Marc Wiese a eu la bonne idée de commander à Cartoonamoon, une boite de production, des séquences d’animation en noir blanc, sublimes pour illustrer les propos tenues par les témoins… et notamment par le personnage principal Shin… 

 

 

 

Au début du métrage, on le voit, qui prépare sa couche, à même le sol, devant la fenêtre de l’appartement. Il dit avoir conservé cette manie choppée lors de ses années passées dans ce camp 14. Il commence par raconter son premier souvenir d’enfant, Le bruit des détonations et la panique qui s’empare de lui. Tout le monde est réuni au centre du camp. Des prisonniers sont fusillés ou pendus. Ils ont commis un crime grave, roulé leur clope dans du papier journal où il y avait le portrait de Kim Jong ! Dans le camp, les familles sont séparées et les gens traités comme des animaux. Ils mangent tous les jours la même chose, une bouillie avec deux patates. Parfois quand ils attrapent un rat, ils sont contents. Ils ont de la viande… Dans ce camp, tu es obligé d’obéir pour survivre. Toute contestation est motif d’exécution. Tout contact non autorisé entre homme et femme est motif d’exécution. Toute tentative d’évasion est motif d’exécution.

 

 

 

Bien sur ici, à l’a bris des regards, les prisonnières sont régulièrement violées par leurs gardes. Mais elles ne mouftent pas et espèrent même en silence tomber enceinte. Elles imaginent que les gardiens reconnaîtront leur enfant. Alors qu’évidemment, c’est un autre traitement qu’on leur réservera… Dans un camp, tout le monde surveille tout le monde. Tout le monde dénonce tout le monde. Lui, par exemple, a dénoncé son frère et sa mère par jalousie pour une bête histoire de ration qu'elle a donné son frère. Ils voulaient tous deux s'échapper. Il les a dénoncés pour sauver sa vie et celle de son père sinon quelqu'un d'autre l'aurait fait et il aurait été exécuté avec son père pour ne les avoir pas dénoncés. Comment dès lors vivre avec le poids d’une telle culpabilité sur la conscience. Il a indirectement tué sa mère et son frère. Evidemment, il y a aujourd’hui encore un trauma énorme. Ce garçon est brisé à vie..  

 

 

 

Deux bourreaux parlent de la torture. Avec ironie l'un d'eux dit que ce ne peut pas être autrement dans ces camps avec des prisonniers politiques. L’un des chefs de camp ne se sent coupable de rien. C'était pour le bien de la nation, ces tortures et ces exécutions et en plus, ça lui rapportait des rations et de l'alcool supplémentaire. Pour ne pas avoir de sang sur les mains, il demandait aux subalternes de faire le sale travail à sa place et c’était joué… Il explique les différentes  techniques pour les amener à avouer n’importe quoi… Ca contraste avec les longs silences de Shin qui refusent de se souvenir des tortures par noyade. Aujourd’hui, ses bras, ses jambes sont déformés à cause des sévices à répétition qu’il a subi. Il ne peut même plus se regarder dans une glace après une simple douche aujourd'hui. Il ressent de la  colère et porte les stigmates de cette période de sa vie sur lui pour toujours. Au-delà de la torture physique, il y a celle mentale. Il en parle. On la voit en animation sur l’écran ! Au bout d’un moment, l’idée de fuir va germer en lui. Puisqu’il témoigne aujourd’hui, c’est qu’il a réussi. Désormais il sillonne le monde pour raconter son histoire pour le compte d'une organisation de défense de droits de l'homme. Mais le plus troublant, c’est lorsqu’il laisse échapper cette conclusion où on sent qu’il éprouve du regret… oui, il regrette presque sa vie dans ces camps. Dans le monde libre, tout tourne autour de l'argent et comme les gens en manquent, ils se suicident. Il n’y avait pas de suicide dans le camp. Tu étais battu parfois à mort, mais c’est normal d’être battu quand on fait mal son travail… il est atteint d’un syndrome de Stockholm effrayant! A l’image du film, effrayant !

 

 

 

 

LE REPENTI

Un Film Politique

 

 

Evidemment quand on connaît l’algérien Merzak Allouach, on sait que le cinéaste n’est pas vraiment un amateur de gaudriole. Pour lui, le cinéma doit faire réfléchir. Faire un film, c’est s’engager politiquement. Et c’est le cas avec ce nouveau sujet dont il s’est emparé. Ici, il raconte la tentative d’un jeune islamiste intégriste, terroriste de revenir à la vie civile. Sans vous refaire l’histoire de l’Algérie, je vous dirais juste que dans les années 90, le pays a traversé ce que l’on a appelé la décennie noire. 10 ans de meurtres, d’attentats, d’expéditions sanglantes menées par des fanatiques dans des villages. 10 ans de vols et de viols. A cette époque, on égorgeait à tour de bras. Tous les prétextes étaient bons pour lancer des fatouah. Si vous ne suiviez pas les préceptes de ces dingues, vous étiez alors considéré comme collaborateur avec le gouvernement et dans ce cas, susceptible d’être torturé puis tué. Pour sortir de cette impasse, le gouvernement algérien a voté à la fin des années 90, la loi dite du concorde civile. En résumé, quiconque avait participé à ces exactions se voyait offrir la possibilité de se repentir. Les repentis bénéficiaient d’une  amnistie et de la protection de la police. Dans le film, Rachid est de ceux là.

 

 

 

Le Repenti s’ouvre d’ailleurs sur lui, le temps d’un travelling somptueux au milieu des montagnes enneigées, alors que cet homme court en regardant régulièrement derrière lui. Il fuit et rejoint son village natal. A peine arrivé, à la nuit tombée, il se réfugie chez ses parents, bien heureux de revoir leur fils. Mais  la nouvelle de son retour se répand très vite dans le village. Immédiatement, des hommes tentent de lui mettre la main dessus pour le tuer. On l’accuse d’avoir assassiné des femmes, des enfants aussi. Il s’en défend. Selon lui, il est innocent et n’a pas de sang sur les mains. Le lendemain matin, il prend la direction de la ville la plus proche pour aller se dénoncer. Le policier qui l’accueille accepte et consigne ses déclarations. Il lui trouve un boulot de barman. Rachid qui songe alors à se réinsérer ne va rien trouver de mieux que d’entrer en contact avec un pharmacien. Ce père de famille perdu, séparé de sa femme a vu sa fille se faire kidnapper 5 ans plus tôt. Ce drame a eu raison de son couple puisque depuis, sa femme a déserté le toit familial. Rachid dit savoir où a été enterrée la dépouille de la fillette. Il est bien décidé à monnayer ses renseignements.

 

 

 

Le repenti, un  film qui montre parfaitement l’inutilité d’une telle loi. Certes, il fallait tenter quelque chose pour sortir de cette décennie noire, mais cette loi n’est bonne pour personne. Comment demander à un peuple de pardonner des voyous qui ont commis les pires atrocités par appât du gain. Car, et le film le montre bien, ces hommes dont les actes sont soit disant dictés par le Coran apparaissent comme de vulgaires bandits sanguinaires. La fillette du pharmacien a été enlevée et assassinée simplement parce que son père n’avait pas de médicaments à leur vendre. Ce meurtre gratuit a seulement répondu à un désir de vengeance mesquine. Imaginez dès lors la position du repenti. En plus Merzack Allouach est un filou. Il choisit un acteur un peu chétif, pas une brut bodybuildée… il le dirige d’une certaine manière, lui demande de jouer la crainte, la naïveté aussi… donc il crée de l’empathie avec ce personnage… Du coup, t’as de la peine à le juger et insidieusement, c’est comme ça qu’il fait passer son message concernant ces pseudo Djiadhiste qui ne sont que des crapules…Si le spectateur n’arrive pas à complètement détester ce personnage, c’est pas le cas de ceux qu’il côtoient dans le film… Tout autour de lui, on sent comme une colère froide s’emparer des gens qu’il croise. Personne ne veut de lui. Et comme il ne peut pas retourner dans le maquis, la tragédie sera inévitable. LE REPENTI, un film qui pose une vraie question et malheureusement, il n’y a pas de réponse toute faite. C’est là la force de Merzack Allouach. Il sait provoquer la réflexion chez le spectateur. 

 

 

 

 

 

L'ATTENTAT

Quand Son Coeur Fait Boum

 

 

Un couple qui s'aime et s'étreint, une voiture qui file dans la nuit, une conférence où l’on remet un prestigieux prix au docteur Amine. Ce chirurgien se lance dans un discours de remerciements. Il dit son espoir, lui cet arabe qui soigne des juifs et prône la vie en paix entre palestiniens et israéliens. Après cette petite soirée, il rentre chez lui. Sa femme est absente. Il se couche. Le lendemain, alors qu’il est à l’hôpital, à la pause, le bruit d'une explosion au loin se fait entendre. Encore un attentat à la bombe. Celui-ci est meurtrier. Une dizaine d’enfants ont été tué, des femmes aussi. Des blessés sont amenés à l’hôpital. Toute la journée, le docteur Amine se bat pour soigner ceux qu’il peut soigner. Le soir, il est toujours seul chez lui. Sa femme est aux abonnés absents. D’un coup, au beau milieu de la nuit, le téléphone sonne. On le somme de venir immédiatement à l’hôpital afin d’identifier un buste. Pas d’erreur, c’est bien le reste du corps de son épouse qu’il reconnaît. S’ensuit un interrogatoire musclé. Cette femme était la kamikaze qui s’est faite exploser la veille. Bien sur, lui l’arabe intégré, respecté, redevient l’ennemi. Pourtant, il n’était au courant de rien. D’abord dans le déni, bientôt il trouvera la preuve définitive qu’il redoutait. Sa femme a bien commis cet attentat. Mais pourquoi? Ou plutôt comment ? Comment n’a-t-il pu rien voir venir ?

 

 

 

L’intérêt de L’ATTENTAT est là: placer une histoire d’amour intense dans le contexte d’un pays en guerre. Et montrer que malgré la force des sentiments que l’on ressent pour l’être aimé, on peut lui mentir, se taire, cacher sa véritable nature. Bien sur, même s’il s’en défend, Ziad Doueri penche du côté palestinien… Ce n’est pas parce que ce chirurgien blessé se lance dans un fantasme de vendetta, à travers Naplouse la ville d’origine de son épouse, pour retrouver et supprimer ceux qui ont bourré le crâne de sa femme, que l’on pensera le contraire. Certaines phrases ne trompent pas. La population a la haine envers Israël, la haine aussi envers les arabes intégrés. C’est un leurre. Ils veulent faire croire qu’ils sont des gens biens, c’est pour cela qu’ils en acceptent quelques uns pendant qu’il font crever de faim la majorité d’entre nous. A Naplouse, le toubib se rend bien compte qu’il n’est pas le bienvenu dans cette ville, qui a tellement changé. Il représente le traître face à son épouse devenue une icône dont la photo recouvre les murs de la ville. Cet martyr a donné sa vie pour tuer des innocents et faire avancer la cause palestinienne. Mais à quoi bon? Même s’il ne peut tolérer ce geste, cet acte odieux, bientôt il comprendra néanmoins qu’en se coupant de ses racines, en s’intégrant et se fondant dans la société israélienne, il s’est fourvoyé. Il a oublié à quel point Israël et sa politique de colonisation avait pu faire des ravages sur les siens.

 

 

 

L’ATTENTAT, un film sans espoir. D’ailleurs, l’un des imams le dit. Quand chacun campe sur sa position, il est inutile de discuter. Alors qu’est-ce qu’on fait ? on demande à des femmes de porter des ceintures explosives et on compte les morts ? C’est pas terrible non plus. on arrête les conneries. On fait comme le héros de ce film. On va au-delà de sa colère. On réfléchit. On oublie ses certitudes et on remet en question se manière de voir les choses, en intégrant celle de son voisin. C’est comme ça que l’on trouve une solution.

 

 

 

 

 

LA STRATEGIE DE LA POUSSETTE

Pathos Mais Jamais Boulversant Et Drôle

 

 

LA STRATEGIE DE LA POUSSETTE ou comment Raphael Personnaz va tenter de reconquérir Charlotte LeBon son ex, en lui faisant croire que désormais, il aime les enfants. A la suite d’un concours de circonstance, il est obligé de garder un bébé de quelques mois dont il n’a pas le mode d’emploi… ce bébé sera l’arme absolue pour faire craquer son ex sauf que… la belle va tarder à réagir…. Du coup, lui, il aura le temps, 4 jours pour s’attacher à ce bébé, l’aimer au point de se convaincre qu’il est réellement le père. LA STRATEGIE DE LA POUSSETTE. C’est vendu comme une comédie, mais c’est pas vraiment une comédie….

 

 

 

 

 

THE SESSION

 

 

Ce n’est pas intouchable avec du cul, mais plutôt ce qui pourrait être une suite sans la dimension sociale, un Hasta La Vista Belge à la sauce californienne. Imaginez- vous en Californie en 1988. Un tétraplégique, atteint de polio, auteur, décide d’écrire un article sur le sexe et les handicapés. Le truc, c’est qu’il est puceau et qu’il refuse de mourir sans avoir succombé au plaisir de la chaire. Après avoir  obtenu la bénédiction de son curé préféré, il se rancarde  auprès d’une thérapute… peute…peute…d’une thérapeute… une fille qui pratique des exercices d’éveil corporel dans le respect avec tendresse, délicatesse et passion. THE SESSION, ce pourrait être une super histoire d’amour, sauf que la dame est mariée… Au moment où le patient opère un transfert amoureux, elle aussi doit se méfier. The Session de Ben Lewin avec Hélène Hunt, un film drôle, bouleversant mais jamais pathos, tiré d’une histoire vraie.

 

 

 

 

 

20 ANS D'ECART

 

 

Après le conte de fée version Jaoui Bacri, voici le conte de fesse façon David Moreau, réalisateur de films fantastiques (de genre fantastique car The Eye n’était pas top !) reconverti dans la comédie romantique. Celle-ci réserve quelques bons moment de rire. Virginie Efira incarne une MILF, une Mother I’d Like to Fuck. Pour conserver son emploi au sein de la rédaction du magazine pour ados où elle bûche, cette célibataire, heureuse de l’être, mère de famille va s’acoquiner avec un jeune minot, étudiant rencontré par hasard dans un avion. Et voilà comment, cette working girl manipulatrice va mine de rien se laisser prendre à son propre piège. C’est bien beau de manipuler un gamin, de lui faire croire à la lune sans la lui montrer, et par la même, d’emberlificoter son patron en faisant croire qu’on est une rebelle qui n’en a rien à fiche des conventions, n’empêche quand lorsque les sentiments commencent à s’en mêler, pour sûr que le plan infaillible peut vite tourner à la bérézina.

 

 

 

 

 

AU BOUT DU CONTE

Il Etait Une Fois ...

 

 

Pour schématiser, Agnès Jaoui rêve toujours au prince charmant. Cette femme qui a su conserver son coeur de petite fille croit encore aux contes de fée, donc elle écrit un film où elle va pouvoir s’amuser avec tous les codes du conte. Le problème c’est que l’histoire est un peu foutraque. On a des personnages bien croqués. Ils sont très nombreux et mettent un peu de temps à se croiser. Tant et si bien qu’au début, on est sur le qui-vive…On se demande les liens qui les unissent, si tenté qu’il y en ait… C’est un film très délicat à résumer parce qu’elle ne choisit pas de point de vue pour raconter l’histoire. Elle passe d’un personnage à l’autre et on en fini par ne plus réellement savoir l’histoire qu’on doit prendre pour principal… moi, j’aime m’attacher à Bacri… le 14 mars, il doit mourir. Une voyante le lui a dit quand il était plus jeune. Le 14 mars approche, donc ça le travaille… Ce gars qui possède une auto-école est perturbé. Il accueille chez lui sa copine qui a deux gamines alors qu’il n’aime pas les enfants. C’est du dressage, élever un enfant. C’est abrutissant. C’est pénible quand on regarde les choses à plat… Evidemment, il ne dit rien à sa compagne, mais par contre, il fait sentir à son propre fils à quel point il ne l’aime pas tant que ça… enfin, c’est plus complexe. Son fils le confond avec un banquier lui dit-il… tu viens uniquement me voir pour me taper du pognon. Alors comme le  père de Bacri vient de trépasser, Bacri a touché un petit pécule en héritage. Il refuse d’aider son fils pour payer la caution d’un nouvel appartement. Mais peut-être que la veille de ce 14 mars, il se rendra chez son fils pour essayer de lui dire qu’il l’aime… 

 

 

 

J’aurais pu vous raconter la même histoire du point de vue de ce fils, étudiant en musicologie, compositeur doué qui le soir du bal des princes charmants va jouer les cendrillons. Il va croiser sa princesse et avant minuit, se tirer et perdre son mocassin… il ne reverra plus cette fille avec qui il a aimé danser…J’aurais pu vous raconter l’histoire du point de vue de cette fille de bonne famille. Elle a une maman bien dans sa soixantaine mais qui à force de chirurgie esthétique en paraît 40… tout au plus. C’est la vieille reine de Blanche Neige… Elle a une sœur. J’aurais pu vous raconter l’histoire de son point de vue… une femme divorcée, peu sure d’elle, qui a peur de conduire son carrosse, enfin sa voiture, une femme actrice un peu ratée qui met en scène un spectacle de prince charmant pour des gamins en bas âge, une femme qui va croiser Bacri et devenir sa confidente. Ils vont se rencontrer lors d’une remise de légion d’honneur parce que le fils de Bacri a finalement retrouvé sa princesse qui est la nièce de Jaoui. Ils vont se marier, à moins que le grand méchant loup Benjamin Biolay, nettement meilleur acteur que chanteur, un personnage énigmatique, manipulateur appelé Monsieur Wolf, critique de musique, ne décide de chiper son chaperon rouge à Cendrillon…

 

 

 

Donc vous le constatez, Agnès Jaoui, si elle est partie d’une très bonne idée, s’est laissée enfermer par cette idée pour pondre une histoire qui part un peu dans tous les sens avec néanmoins quelques névrosés sympathiques. Elle est prisonnière de son concept et même s’il y a des scènes savoureuses, ça ne suffit pas à pondre un film savoureux. Au Bout du conte, C’est pas totalement raté, mais c’est pas complètement réussi non plus… en tout cas, quand on regarde les choses à plat.

 

 

 

 

 

SPRING BREAKERS

Génialement Chiant !

 

 

Si en France, l’ensemble de la presse spécialisée crie au génie après avoir visionné Spring Breaks de Harmony Korine, permettez que l’on tempère cet enthousiasme aveugle ici. Spring Breakers est en effet un film génial, génialement chiant. Jamais le temps ne vous paraîtra si long devant un film. C’est vrai régulièrement, vous vous surprendrez à regarder la montre. Vous penserez à votre liste de courses, à la température idéale pour le rôti de ce soir… bref, il vous sera bien difficile de ne pas vous ennuyer et pourtant, Spring Breakers est loin d’être un film raté. Au contraire. C’est là le paradoxe, le tour de passe passe effectué par Harmoy Korine est magique !

 

 

 

Ici, il focalise sur 4 étudiantes fauchées qui veulent à tout prix se payer leur semaine de décompression sous le soleil et la chaleur de Floride. Elles passent donc à l’action, prennent leur destin en main pour aller chercher du pognon là où il y en a, dans le tiroir caisse d’un fast food de leur bled.

Le temps d’un traveling magnifique, on assiste à ce hold-up depuis  la voiture, un véhicule qui suit la façade de l’établissement lentement. On distingue deux des filles à l’intérieur qui menacent les employées, les clients. D’une rare agressivité, elles font peur à tout le monde en même temps qu’on les voit passer d’une pièce à l’autre. Des fois, y a pas de fenêtre, on ne voit plus rien à part un mur crépis. Donc on est en alerte, on imagine le pire, un coup de feu peut-être, mais non, on reprend la scène car il y a de nouveau une baie vitrée… Toujours pas de sang…. Juste des gamines qui commettent leur larcin. Ce travelling extérieur est une super idée de mise en scène, franchement, un exemple à suivre…. Les petites caïds sortent finalement de l’établissement, hilares. Elles ont réussi leur coup, détrousser ces innocents avec des pistolets en plastic. Et voilà 4 copines qui se tirent de leur bled perdu, glauque, déserté de sa jeunesse. Elle-aussi vont pouvoir spring breaker.  

 

 

 

Direction les plages, le soleil. Sur l’écran, Harmonie Korine y va d’un montage à la MTV clip style de série. Sur fond de musique rap, de Britney Spears, à grand renfort de ralentis, on voit des gamines en bikini qui se trémoussent, des gamins qui picolent, miment l’acte sexuel… ils se cokent presque tous les tronche. Y a un coté très bestial même si Spring Breaks n’est pas un doc animalier ! D’un coup, le roi de la jungle, Alien sort du bois… James Franco, qu’on a de la peine à reconnaître au début, est là sur l’écran. Il prend de plus en plus de place. Il incarne Alien, une parodie de rappeur dealer sur pattes… Harmonie Korine les connaît bien pour avoir réalisé des clips, notamment pour Gucci Mane. Il sait que ces mecs ne sont rien sans leur flingue, leur chaîne en or, leur fric qu’ils aiment étaler. James Franco, l’acteur préféré des donzelles, le randonneur auto mutilé de 124h de Danny Boyle, incarne un chef de gang qui a quelques soucis avec son ami d’enfance devenu son ennemi juré. Ce bad guy plein aux as, prend sous sa coupe les 4 gamines et ensemble, ils vont se défoncer la tronche, se mettre minable. Progressivement, on quitte l’univers du Spring Break pour celui d’une guerre de gangs… le film vrille gentiment. Ce qui est gentil aussi, charmant, c’est de voir que ces demoiselles ne sont pas des femmes, mais bien des ados, des enfants qui appellent leur maman pour les rassurer… « si tu savais la chance que j’ai maman…. Tout se passe bien, je vois des gens supers. L’ambiance est si formidable… » enfin bref, elles débitent du cliché au kilomètre,  alors qu’elles ne décuisent pas depuis une semaine, qu’elles aspirent mieux qu’un Dyson dernier cri, mais la dessus elle ne pipent mot à leur maman. C’est tellement ça l’adolescence! Harmony Korine le sait, lui qui a écrit deux scénarios pour Lary Clark et notamment le film Kids. Ici, ces adolescentes, sont bien ancrées dans leur culture pop, dans leur époque. Ces  petites  allumeuses ne sont pas de grosse biatch ? Si pas mal de scènes torrides défilent, jamais elles ne passent à l’acte… elles se dandinent, tortillent du bassin, se collent aux garçon mais, on ne voit pas de scènes explicites... Donc, le doute subsiste sur cette jeunesse peut-être moins libérée, plus prude qu’il n’y paraît.

 

 

 

Autre trouvaille sympathique dans spring Breaks, le montage où souvent les personnages s’expriment en voix off. On est dans leur tronche. Rien ne semble rationnel dans ces cerveaux cramés. Harmonie Korine joue la répétition de certaines phrases, d’images aussi,  bref, tout le dispositif tend à se dire qu’on a affaire à un gigantesque clip, un film où l’esthétique prime sur le fond… pourrait-on croire… Et à la réflexion, pas du tout. Cette esthétique clinquante, avec ces images aux couleurs parfois criardes où de temps en temps sombres au grain dégueulasse participent à renforcer un sentiment de malaise. Harmonie Korin montre une jeunesse décomplexée, mais surtout déconnectée de toute réalité… Cette jeunesse désespérée n’a plus de limites. Elle confond vie réel avec jeux vidéo ou films d’action à la Natural Born Killer. Parfois, certaines filles se réveillent, notamment  après avoir choppé une balle perdue. Ça fait mal une balle dans le bras… Parfois, une autre brebis égarée aussi pieuse que peureuse qui ne dr sent plus à l’aise dans cette réalité, et craint d’être violée, préfère prendre la tangente.

Le mal saint pourrait s’inviter dans Spring Breaks. Mais non. A part une hécatombe de mauvais garçons, les bad girls sont sauves. Elles sont malines, n’ont pas froid aux yeux dans ce film où les flingues parlent parfois plus que les comédiens… ça aussi, c’est très bien vu parce que avoir une conversation passionnante avec un ado carré boussé…enfin cassé bourré ? C’est  possible ! Spring Breaks, un génial film chiant de Harmonie Municipal Korine…. À voir depuis cette semaine au cinéma. 

 

 

 

 

 

VIVE LA FRANCE

Une Déclaration d'Humour A La France

 

 

Le journal c'est tout de même là que l'on trouve les meilleures idées de scénario. Figurez-vous qu’il y a quelques temps, alors Que Michael Youn et ses amis s’étaient réunis pour trouver une idée de film, un pote déboule et leur tend une coupure de presse. Deux terroristes d’Al Quaïda venus en Italie pour commettre un attentat n’auront pas tenu une semaine avant de se faire buter par la pieuvre pour le premier, et tué à coups de couteau pour le second par de jeunes délinquants dans un terrain vague! Que voilà un brillant point de départ pour nourrir une comédie. Effectivement, il y a là une belle matière. Encore faut-il se creuser les méninges pour rendre les deux terroristes immédiatement sympathiques. Pas de soucis. Il suffit de lorgner sans le dire sur Sacha Baron Cohen. Michael Youn et ses scénaristes imaginent Vive La France avec deux espèces de Borat terroristes moustachus perdus dans la France profonde. Mandatés par leur guide suprême, ils doivent faire sauter la Tour Eiffel à des fins publicitaires ! Et oui, un attentat publicitaire, ça aussi, il fallait y penser. 

 

 

 

Que je vous dise que les 2 Borat de pacotilles, sorte de pieds nickelé sortis tout droit de Neandertal vivent au Taboulistan, un pays en ‘stan’ inconnu. C’est l’autre belle idée: inventer un pays de toute pièce pour éviter toute stigmatisation d’une population, même si les taboulis rappellent vaguement les talibans. Ils sont aussi irrespectueux envers les femmes mais ils poursuivent un autre but que la charia. Non, ces inoffensifs qui se nourrissent de galettes de terre et d’essence veulent récupérer leur bien. Ils ont inventé le taboulé, contrairement à ce que tout le monde croit. Les libanais leur ont chipé leur recette donc leur richesse nationale. Alors pour retrouver le rang qui devrait être le sien, le Taboulistan entend bien faire entendre au monde entier qu’il existe. Et voilà comment nos deux types sont recrutés, entraînés fissa et expédiés dans un avion en partance pour Orly. Seulement, pas de bol pour eux. Ce que les taboulis ne savaient pas, c’est qu’en France, on doit parfois faire face à la grève des contrôleurs aériens. Du coup, leur avion est dérouté en Corse. Et la Corse, c’est pas la France! De là, nos deux  terroristes vont tailler la route pour rejoindre la capitale. Ce road-movie sera pour eux l’occasion de mieux appréhender les français, leurs petites manies. Gueulards, pas serviables, fainéants, bureaucrates, chauvins, racistes, de mauvaise foi, ils vont tout goûter, y compris à la gastronomie, au vin, au rugby et aux belles femmes. En effet, sur leur chemin, ils vont croiser une Mère Thérésa du journalisme, Marianne, un prénom évidemment pas choisi au hasard et qui les aidera dans leur quête, une femme qui ne soupçonnera jamais qu’ils sont sur le territoire pour commettre le pire. 

 

 

 

Crises de rire garanties. On peut le péter et le répéter tant le nom de Michael Youn était jusqu’à présent associé aux comédies à chier. Comme le dit l’adage, on est jamais mieux servi que par soi même. Pour preuve, après le franchement fandard Fatal, parodie de l’univers du Rap français déjà écrite et réalisée par lui, il se gâte, gâte aussi José Garcia et son épouse Isabelle Funaro en réalisant ce deuxième long métrage. Le trio fonctionne à merveille et l’on se surprend à se marrer devant les embûches nombreuses que ces crétins malheureux vont affronter. Ça fourmille de bonnes idées: Le drapeau du Taboulistan, la danse de la Tawa, le mini lexique de 10 mots pour se débrouiller en français avec connard, connasse, fait chier, bonjour au revoir merci. Michael Youn  épingle tous les clichés sur les français et s’en amuse pour mieux nous amuser avec cette comédie aux dialogues bien inspirés. Bref Vive La France, une délicieuse déclaration d’humour à la France parce que ce pays est beau, surtout quand il y a la grève des éboueurs !  

 

 

 

 

 

A GOOD DAY TO DIE HARD

Mort De Rire !

 

 

Un film de Krutoï ! Non, ce n’est pas le nom du réalisateur, tout juste un terme russe qui signifie dur à cuir. Car Die Hard 5 est effectivement un film d’action à l’ancienne, sur-vitaminé avec un Bruce Willis qui s’éclate à Moscou avec son fils, deux invincibles qu’aucune balle ne peut arrêter. Enfin quand on dit Moscou, il faut entendre Belgrade et Budapest puisque le film a été tourné là-bas. En tout cas, déjà qu’avec un McClane, ça explosait à qui mieux-mieux, mais avec 2 McClane, on atteint un sommet dans la démesure et le déballage du grand n’importe quoi. Imaginez une cascade en bagnole au cours de laquelle on explose un maximum de voitures en 20 minutes. Bruce Willis est éjecté dans le décor avec son camion militaire mais il revient dans la course pour mieux rouler en 4x4 sur les toits des camions à l’arrêt pour se sortir d'un embouteillage. De la taule froissée, des caisses ruinées et une mention spéciale pour cette scène, sans doute la plus bluffante de toute l’histoire du 7ème art en matière d’incivilité routière. Elle aura nécessité 82 jours de tournage sur des portions d’autoroutes et dans des rues étroites ou encore sur une partie du circuit de F1 de Budapest.

 

 

 

Mais que je vous dise qu’avant ce moment de pur bonheur, John Moore ce gros barbu à casquette à qui l’on doit entre autre le piètre Max Payne, a tout de même pris soin de planter le décor. Aux states, Papi McClane s'entraîne au tir. On lui fait savoir que son fils devenu espion, a quelques soucis en Russie. Cet apôtre a butté un oligarque dans une discothèque et est enfermé en prison. Sa fille lui refile Moscou Pour Les Nuls et le voilà qui saute dans le premier avion pour aller récupérer son rejeton. il est incarcéré dans la même cellule que Yuri, un ancien puissant qui détournait l’uranium de Tchernobyl à des fins personnelles. Ils étaient deux pour être précis. Mais son ancien compère, Chagarin, devenu un président potentiel, s’est arrangé pour faire coffrer Yuri et le garder à l’ombre. Ceci dit, Yuri possède un dossier qui pourrait nuire à la carrière de Chagarin. Et comme Yuri doit témoigner contre lui au cours de son procès, inutile de dire que Chagarin va mettre le paquet pour faire taire l’inconvenant Yuri non sans avoir récupéré le dossier avant. Et c’est là que les choses se compliquent. Fiston McClane a pour mission d’extraire du pays Yuri pour qu’il refile en échange de sa liberté ses fameuses  informations aux services secrets américains. Sauf que le dossier, il n’existe pas! Et en plus, Papa McClaine se mêle d’une affaire qui ne le regarde pas, de quoi faire capoter les véritables plans de Yuri.

 

 

 

Die Hard 5, A Good Day To Die Hard, oui, je confirme, c’est un bon jour pour mourir de rire devant ce film d’action à l’ancienne où l’on joue la carte de la surenchère permanente et de l’incohérence. On peut très bien dégommer un hélicoptère bourré d’uranium sans provoquer d’explosion nucléaire. Pas de problème pour gober ça, surtout quand 20 minutes plus tôt, on nous faire croire qu’en pulvérisant un liquide surpuissant, on peut éradiquer sur des containeurs hautement radioactifs  toute trace de contamination en 10 secondes chrono en main! Punaise, ils ont foutu quoi à Tchernobyl pendant toutes ces années? Et à Fukushima alors, ils attendent quoi pour se procurer ce précieux liquide? Mais le meilleur gag de tous concerne la Suisse. Au cours d’une conversation surréaliste où McClane tente de se souvenir où se situe Tchernobyl, son fils lui dit que Tchernobyl n’est pas en Suisse. Il ne faut pas confondre avec Grenoble! Grenobloises et Grenoblois, si vous ne saviez pas que vous aviez été annexé à Suisse, ben courrez voir A Good Day to Die Hard de rire au cinéma ! 

 

 

 

 

 

PIERRE DE PATIENCE

Quand Un Verset Du Coran Inspire Un Grand Film

 

 

Selon un verset du Coran, la syngué sabour, la pierre de patience, est un cailloux qui recueille les confessions du monde, les absorbe jusqu'à son implosion finale. C’est donc cette métaphore qu’emprunte Ratiq Rahimi pour raconter la vie d’une femme musulmane dans un pays en guerre, sans doute l’Afghanistan. Sans doute, car à aucun moment il n’est donné d’indication de lieu et encore moins de date. Tout commence avec cette femme qui veille le corps de son mari blessé. Il a une balle dans la nuque. Immobile, les yeux grands ouverts, il est muet. Plongé dans un profond comas, elle le nourrit au moyen de perfusions d’eau sucrée. Au fil du récit, on apprend qu’il est un combattant, un homme de guerre. Mauvais mari, violent, cette jeune femme s’est retrouvée enchaînée à cet homme contre son gré. Le pire, c’est qu’il était absent le jour du mariage car il était au combat. Entamant un long monologue, elle va alors lui dévoiler ses secrets d’enfance et d’épouse qui, malgré la peur et la violence de son homme, a appris à l’aimer. Alors que les confessions se succèdent, la guerre qui l’entoure fini par la toucher de près. En effet, un jour deux miliciens se réfugient dans sa maison. Elle est obligée de cacher le corps de son mari, pour ne pas qu’ils l’achève. Son mari mort, elle serait recasée de force auprès de son beau frère, autant dire qu’elle connaîtrait un calvaire pire encore. Sentant l’un des miliciens un peu trop avenant, elle invente un bobard pour échapper au viol. Elle serait une prostituée. Bénéficiant d’un répit de courte durée, elle peut continuer à parler à sa pierre de patience. Mais bientôt, à la suite d’une ultime révélation, sa syngué sabour, comme le prétendait la tradition, éclate.

 

 

Adapté de son propre roman, qui obtint le Goncourt en 2008, la film de Ratiq Rahimi peut sembler rébarbatif sur le papier. Un type qui ne bouge pas, une femme qui se lance dans un monologue à son chevet, on peut rêver plus excitant. Et pourtant, grâce à l’intervention de Jean Claude Carrière qui a co-signé le scénario, une certaine tension traverse ce film. La condition de la femme est ici au cœur de l’intrigue. Considérée comme une poule pondeuse juste bonne à torcher les gamins et à faire la bouffe, la femme n’est qu’un objet dont la vie vaut parfois moins que celle d’un oiseau de combat. Ratiq Rahimi profite de ce récit pour soulever un vrai tabou concernant la stérilité des hommes. Un homme doit procréer. Et si la nature en décide autrement, la famille doit trouver une combine, un stratagème pour éviter que la honte ne s’abatte sur lui. Au fil des aveux, cette femme va également apprendre à découvrir son propre corps. Elle va expérimenter les bienfaits des caresses érotiques et de l’acte sexuel quand celui-ci est pratiqué avec sensualité… En goûtant pour la première fois à la jouissance, au bonheur et à l’apaisement que procure une telle sensation, quand on en a été privée toute sa vie, elle va se croire possédée par la malin. Golshifteh Rafahani incarne cette jeune femme. L’actrice a été déclarée persona non grata dans son pays, l’Iran après un scandale déclenché bien malgré elle. En 2012, alors pré-nominée aux Césars comme meilleur espoir féminin, elle participe à une série de photos où elle se montre nue. Pour être plus précis, elle est dévêtue mais on ne voit que son buste, alors qu’elle se masque les sains avec les mains. Il n’en a pas fallu plus pour déclencher les foudres des Ayatollahs dans son pays. Depuis, militant pour la cause des femmes, devenue un symbole en Iran malgré elle, l’actrice s’est battue pour jouer ce personnage. Le réalisateur désirait une femme plus âgée qu’elle. Elle a su le convaincre. Grand bien lui en a pris car elle livre ici une réelle performance.

 

 

 

 

 

ZINDEEK

Pour Dénoncer Le Colonialisme Israélien

 

 

De retour à Ramallah, un cinéaste palestinien, mais détenteur d’un  passeport européen (on pourrait dire français puisqu’il baragouine quelques mots lors d’un contrôle de police), un type en tout cas bien dans sa cinquantaine, recueille des témoignages sur la guerre de Palestine de 1948, celle qui marqua la scission entre la communauté juive issue du mouvement sioniste et la communauté arabe, de religion musulmane ou chrétienne. On appelle aussi cette période, la Naqba, la catastrophe vue du point de vue palestinien, puisqu’elle coïncide avec la naissance de l’Etat d’Israël. Il cherche des réponses à ses nombreuses questions auxquels ses propres parents n’ont jamais souhaité répondre. A quoi bon ressasser tout ça, comme le lui fait remarquer son assistante, accessoirement sa compagne beaucoup plus jeune que lui. Ce Don juan qui aime séduire les femmes, juives ou arabes, c’est égal, est aussi revenu en Galilée pour assister à l’enterrement d’un de ses oncles à Nazareth. Même s’il s’y rendra, il n’assistera pas à la cérémonie religieuse au prétexte qu’il ne croit pas en Dieu. Une provocation de sa part ? Peut-être. A moins qu’effectivement il ne croit plus en rien.

Après l’enterrement, de retour à Ramallah, au cours d’une interview, sa sœur le joint par téléphone et le prévient qu’un de ses cousins a tué un homme. Ni une, ni deux, il monte dans sa voiture malgré les mises en garde de sa sœur. Arrivé sur place, il comprend qu’il doit fuir. Il y a de la vendetta dans l’air. Commence alors pour ce nazaréen une nuit de déambulation à travers la ville pour tenter de trouver un hôtel où se reposer. A défaut, il rencontrera la haine des israéliens à son égard. On lui refusera systématiquement le gîte. Il se fera même bastonner! Contraint de revenir dans sa maison familiale abandonnée, il comprendra que la ville a changé, mais aussi, les gens. L’individualisme, le culte de l’argent, et surtout la succession de guerres ont anéanti ce monde qu’il connaissait, un monde de tolérance et de respect.

 

 

 

Zindeek, un film où documentaire et fiction se marient sans cesse. On alterne entre les confessions face caméra de palestiniens recueillies par le cinéaste et le quotidien de cet homme qui se désillusionne, hanté au cours de cette nuit par ses propres démons et même par le fantôme de sa mère. Si vous n’avez jamais visité Nazareth, c’est le moment ou jamais. De jour, comme de nuit, Michel Khleifi trimballe sa caméra à bord de la voiture du héros. Zinkeek, un film partisan, pro palestinien. C’est ce qu’on pourra lui reprocher, même si sur le fond, à savoir les penchants coloniaux des israéliens à l’égard des palestiniens, il est loin d’avoir complètement tord. 

 

 

 

 

 

TURF

Une Comédie Hippique

 

 

« Avec ce film, j’ai eu la sensation de faire mon film du dimanche soir ». Inutile de pousser plus loin  l’analyse. Selon les dire de Fabien Ontoniente, Turf est à prendre pour ce qu’il est: un sympathique divertissement à voir en famille devant sa petite lucarne. Pas question de miser un kopeck sur cet outsider du box-office qui ne devrait pas rejoindre le quinté gagnant du cinéma français en fin d’année. Je vous fiche mon billet que Turf passera aux oubliettes à peine sorti en salle. Pour sûr que cette comédie hippique sera disqualifiée avant même la sortie du premier virage, à l’issu de la première semaine d’exploitation. Et pour cause, avec un scénario fainéant qui se déroule au petit trop, ça ronronne à peine le film commencé. Et dire qu’Edouard Baer, à l’époque où il rôdait son spectacle Miam Miam s’enthousiasmait pour ce projet. Il le claironnait à qui mieux mieux. « Mon prochain film aura pour cadre le monde des courses et je le tournerai avec mon ami Jean Rochefort ». Rochefort est décidément un brillant acteur, tellement discret qu’on ne le reconnaît pas tout de suite dans le rôle de Torpille, le cheval vedette de Turf! Je déconne. Bien sûr que Rochefort ne fait plus partie de la distribution. C’est sans doute pour cette raison qu’Edouard Baer a eu du mal à se laisser convaincre de jouer dans Turf. Sans l’intervention d’Obélix qui a lourdement insisté, Astérix n’aurait jamais rejoint le quarté perdant aux côtés d’Alain Chabat, Philippe Dequesne et Lucien Jean Baptiste.

 

 

 

 

Ils sont effectivement 4. 4 copains à se retrouver régulièrement au Balto, un petit PMU de quartier où ils viennent parier en espérant décrocher la timbale. Chacun possède sa technique. Il y a le chasseur de tuyaux, le prudent, le parieur qui joue des dates de naissances… Oui, ils n’ont pas de martingale infaillible. Au contraire puisque les 4 amis n’ont à ce jour jamais rien gagér, à part les reproches de leur entourage rapport à leur manie qui ne leur rapporte rien justement. C’est là qu’entre en jeu Monsieur Paul, alias Gérardinof Depardiewski. De retour de l’étranger, parce que l’odeur de la France et des poules lui manquait (le meilleur gag involontaire du film vu les récents déboires de Depardieu avec son passeport), ce margoulin des hippodromes met nos quatre naïfs sur la piste d’un crack, Torpille.  En achetant chacun une patte, ils devraient rapidement rentrer dans leurs frais et pourquoi pas, faire fructifier leur investissement. Torpille a de l’allure, c’est sûr, mais en guise de crack, le cheval s’avère un  bourrin juste bon pour l’abattoir. A moins que l’entraineur Sergi Lopez, dit le poulpe de Tolède, ne sache déceler les réelles qualités de l’animal. Toujours est-il que le compteur tourne et que les 4 lascars sont dans la mouise jusqu’au coup. Il est temps pour eux que Torpille gagne une course s’ils veulent se sortir de la mouise.

 

 

 

 

Après nous avoir fait rêver en nous immergeant dans le monde merveilleux des jet setters, après nous avoir introduit dans celui tout aussi glamour des agents de footballeurs, après nous avoir obligé à fréquenter les campeurs en été et nous avoir refait sa version Disco de Full Monthy, Fabien Onteniente parie sur le monde des courses hippiques. Sponsorisé par TV Equida et la crème dessert Danette, Turf s’apparente à un film de commande du PMU! Une pub géante pour le pari spot 2 en 4 vendu par Marthe Vilalonga et qui dégouline de belles images de courses entre deux scènes de comédie foireuses. Une chance que les courses soient effectivement réussies. Il faut dire qu’Onteniente s’est appliqué sur les premières semaines de tournage. Elles ont été uniquement consacrées à filmer des canaçons au galop. Une armée de caméras a été déployée pour enregistrer diverses captations sur différents hippodrome, et reconstituer des courses entières. C’est la seule réussite du film! Ensuite seulement sont entré dans le champ, les acteurs, des comédiens obligés de jouer des partitions pompées sur le Boulet, rapport au ticket gagnant égaré. Onteniente recycle aussi Viens chez moi j'habite chez une copine avec le personnage de Edouard Baer qui squat chez celui de Chabat, Chabat qui conduit la Fuégo des deux agents merdeux de Paméla Roze. Il recycle encore ses propres scénarios comme celui de 3-0 avec de vieilles rancœurs entre agents de footballeurs. Ici, c’est entre ex-cadors des champs de courses que les rancunes tenaces s’expriment. Il y aurait même un parfum de Jet Set qui soufflerait par instant, notamment lors de cette fête à Monte-Carlo, où Roland Courbis apparaît furtivement ! Ce n’est pas le seul people. Nikos Aliagas, Pierre Ménès et Xavier Beauvois sont là aussi ! Cherchez l’intrus. Turf, la comédie pas drôle de ce premier trimestre. Quoique, le dernier plan sur la tendue d’un resto est sans aucun doute le meilleur gag de l’année. Et pour cause, ce resto s’appelle Gastro Galop !

 

 

 

 

 

 

HOTEL TRANSYLVANIA

Le Comte (Dracula) N'Est Pas Bon

 

 

De Murnau à Todd Browning en passant par Francis Ford Coppola ou Dario Argento, nombreux sont les réalisateurs qui ont été tenté de revisiter le mythe du Comte Dracula. Il ne manquait plus que le cinéma d’animation pour parfaire la collection, pensez-vous… Que nenni. Souvenez-vous de Yami no Tessou, produite par la Toei au Japon en 80. Et dois-je aussi rappeler à votre mauvais souvenir la série franco germano américaine de piètre facture Draculito Mon Saigneur diffusé dans les années 90 sur M6 Kids? Autant le souligner de suite, même si HOTEL TRANSYLVANIA de Genndy Tartakovsky n’a rien de génial, il ne s’inscrit pas non plus dans cette jugulaire, enfin, dans cette veine-là! Réalisé par le créateur de Clone War, une série animée initiée par George Lucas et dont l’action se situe dans l’univers de la Saga Star Wars, Hotel Transylvania est avant tout un bon prétexte pour parler du rapport père fille, lorsque celui-ci est veuf et que sa progéniture aux portes de l’âge adulte ne demande qu’à partir papillonner et parcourir le monde.

 

 

 

 

En effet, tout commence en 1805. Alors que les vilains humains ont pourchassé le vampire loin de la ville en tuant sa femme et en mettant le feu à son château, Dracula décide de s’expatrier loin du monde des hommes. Il se fait construire une imposante demeure nichée tout en haut d’une colline et bordée de forêts maléfiques. Un siècle plus tard, le château est devenu un hôtel 5 étoiles, un palace accueillant et charmant, lieu de villégiature prisé des monstres en mal de tranquillité. Chaque année, La Momie, Frankenstein et sa petite famille, l’Homme Invisible, Big Foot, le Yéti, le loup Garou et sa cinquantaine de louveteaux intrépides descendent donc chez Dracula pour se détendre. Sur la base de la promesse de ne croiser aucun humain, ils font confiance à Dracula pour se reposer en paix et s’amuser. Cette année, Dracula prévoit un grand banquet. En l’honneur de sa fille Mavis. Elle fête ses 118 ans! A elle la majorité. Malgré les mises en garde de son père, ultra  protecteur, Mavis veut voir le monde des hommes. Elle n’est pas déçue lorsque dans le village voisin de l’hôtel de son père, elle se rend compte qu’ils sont méchants et ne pensent qu’à tuer les monstres. De retour de son expédition nocturne, Mavis, déçue, résignée, se montre prête à souffler ses 118 bougies. C’est alors qu’un petit rouquin baroudeur déboule et s’incruste. Enfer et damnation, un humain dans l’Hotel Transylvania! Pour sûr, si les monstres l’apprennent, le commerce de Dracula risque fort de péricliter. Et les affaires ne vont pas aller en s’arrangeant alors que Mavis se rapproche de cet être si différent, au point d’en tomber amoureuse et de connaître son premier et unique Zing.

 

 

 

 

Hotel Transylvania, la nouvelle production Sony Picture, n’est guère plus intéressante que les précédentes. Il est vrai que Sony nous a habitué à pas beaucoup mieux jusqu’à présent. Leur Rois de la Glisse et leur Tempête de Boulettes Géantes n’avaient rien de renversant. Malgré que l’univers, les décors notamment, soient particulièrement bien croqués, l’histoire se traine péniblement avec en filigrane cette volonté de prouver aux parents qu’il ne faut pas sur protéger ses enfants. Ils doivent faire leur propre expérience, commettre leurs propres erreurs. Il faut laisser ces petites chauves souris voler de leurs propres ailes! Et puis, il ne faut pas rester campé sur ses préjugés. Ce n’est pas parce que l’on a connu une expérience désastreuse de par le passé avec quelqu’un que les gens ne changent pas. On peut être surpris. Vivre replier sur soi, pétris de certitudes, n’amène rien de bon. Voilà pour la morale. Pour le reste, on se contentera de quelques gags, 3 ou 4, tout au plus, ce qui est maigre, pour éviter de sombrer. On aurait voulu voir plus de scènes comme celle où Big Foot est accusé d’avoir bouché les chiottes de l’hôtel, ou cet autre lorsque le rouquin humain visionne Twilight dans l’avion sous le regard dubitatif de Dracula. Mais non…  On doit se contenter d’un scénario convenu qui lorgne sans le dire sur celui de Monstre et Compagnie, succès du concurrent Pixar. Dommage.

 

 

 

 

HERITAGE

Un 1er Film Prometteur

 

 

Elle avait déjà réalisé deux courts métrages il y a quelques années. Hiam Abbass vient de franchir le pas du long. Ici, une famille palestinienne dans le Nord de la Galilée se réuni pour préparer un mariage. Mais bientôt, alors que le patriarche trépasse, les secrets, les rancœurs vont remonter à la surface, provocant l’explosion de cette famille jusque-là unie. Avec Héritage, Hiam Abbass ne choisit pas la facilité et opte pour un film dit choral. On suit donc le quotidien  de cette famille qui vit malgré la guerre. Le père, veuf, cardiaque fait semblant de prendre ses pilules. Il a 5 enfants : un fils endetté qui préfère se taire par fierté, un autre fils médecin stérile qui se tait non pas par fierté mais parce qu’il est conscient que c’est sa femme que l'on moquera si la nouvelle se répand. Le troisième fils, politicien, a besoin du soutien des juifs s’il veut être élu Maire de la ville. Mauvais mari, il trompe sa femme. Reste deux filles, l’une qui a servi de maman de substitution lorsque la mère est morte. Elle a pris ce rôle malgré elle, et du coup, a fait sa vie ici. L’autre fille, la plus jeune, rebelle, refuse de se laisser imposer un mari. Son cœur a choisi son professeur de dessin, un anglais. Viendra pour elle le moment du dilemme impossible : tourner le dos à sa famille ou à l’élu de son cœur.

 

 

 

 

Comme tout premier film qui se respecte, Hiam Abbass est frappée du syndrome ‘je veux tout vous raconter ce que j’ai sur le cœur’. Résultat, le film embrasse énormément de thématiques, certes toutes très intéressantes, mais au final, on ressort avec une impression de trop plein. Il y a tout d’abord cette question essentielle. Que signifie être un palestinien d’Israël aujourd’hui? Tendre la main à l’ennemi israélien signifie-t-il se compromettre, trahir ses compatriotes palestiniens? Sans l’air d’y toucher, Héritage prône la tolérance entre communauté. Il se révèle un appel à vivre ensemble. Au-delà de ça, Hiam Abbass se demande comment respecter ses croyances et traditions tout en vivant avec son temps, dans un monde moderne, qui change, évolue. En tant que palestinienne d’Israël, ayant choisi de quitter son pays très jeune pour découvrir le monde, elle puise dans son expérience personnelle pour parler de la condition des femmes musulmanes. Aujourd’hui encore, on ne choisit pas toujours son mari. Il vaut mieux accepter un bon parti et vivre malheureuse que d’attirer la honte sur la famille en choisissant un mari occidental, anglais par exemple. Et puis, la question de la religion n’est pas écartée. Des couples mixtes, qui s’aiment, cela existe. Mais lorsque le mari est frappé de stérilité, faut-il y voir une punition divine, l’acharnement du destin, comme pour dire que les catholiques ne doivent pas se mélanger avec les musulmans ?

 

 

HERITAGE, l’œuvre d’une directrice d’acteurs hors pair. Hiam Abbas, il faut dire, a de la bouteille. Actrice chevronnée, elle a déjà eu l’occasion de se frotter à la direction d’acteurs, notamment sur Babel en coachant des acteurs non professionnels. Sur Munich de Spielberg, elle avait dû se contenter de faire respecter les accents arabes. La différence avec ces deux expériences, c’est que pour son premier film, elle a dû diriger des acteurs et des actrices, des vrais comme par exemple Hafsia Herzi, son alter égo à l’écran. C’est évident. Cette jeune fille en rébellion, qui ne veut pas qu’on lui impose sa vie, est Hiam Abbass jeune. Hiam, qui joue dans ce film une femme à l’opposé de ce qu’elle est réellement. Elle dit avoir choisi ce rôle, par gout du contre-emploi. Une brillante inspiration. On en compte d’autres de belles inspirations, comme par exemple, la représentation de la guerre à l’écran, une guerre invisible mais pourtant bien présente. On l’entend mais on ne la voit pas. Hiam Abbass transmet avec talent les sensations d’angoisse qu’elle éprouvait lorsque petite fille, elle entendait des avions voler à basse altitude, lorsque des tirs d’armes automatiques raisonnaient sans cesse, lorsque parfois, une explosion survenait sans prévenir dans le quartier. HERITAGE, à défaut d’être un grand film, est en tout cas un premier long métrage très prometteur.

 

 

 

 

 

 

FLIGHT

Y a-t-il Un Pilote Défoncé Dans L'Avion ?

 

 

Voici un film qui ne sera jamais diffusé dans des avions longs courrier, c’est certain! Et pour cause, le papa de Roger Rabbit, Robert Zemeckis, celui qui a toujours aimé revenir vers le futur, signe un film qu’on aurait pu baptiser : Y a-t-il un pilote bourré dans l’avion ? Plus parlant que Flight, ce titre aurait eu le mérite d’annoncer directement la couleur.  Mais comme Zemeckis n’a aucun lien de parenté avec les ZAZ, les frères Zucker et leur copain Jim Abrahams, et encore moins leur sens de l’humour, il s’est contenté d’un titre sobre. Bel exploit pour un film qui raconte les déboires d’un alcoolique!

 

 

 

En fait, flight s’inspire vaguement de l’acte héroïque commis par un certain Robert Piche en 2001. Souvenez-vous. Ce pilote canadien était parvenu à poser son avion en difficulté et avait ainsi sauvé  ses 300 passagers d’une mort certaine. Seulement, après avoir été érigé au rang de héros national, un journaliste un peu trop fouineur avait découvert le passé de criminel du pilote. Du jour au lendemain, Robert Piche a découvert les risques de la célébrité, l’envers d’une médaille qu’il n’avait pas réclamée.  Flight reprend donc cette idée centrale: derrière le héros se cache un homme avec ses failles et ses faiblesses, ses travers et ses vices. En l’occurrence, ici, Denzel Washington donne corps à un type, alcoolique et cocaïnomane. Séparé de sa femme, ayant perdu la garde et l’amour de son fils, ce mec aime à se renverser la tronche et prendre son pied avec les hôtesses. Pilote de ligne hors pair, capable de faire voler un long courrier sur le dos, il réalise cet exploit et fait en sorte que son coucou atterrisse. A la suite du crash de son avion, seuls 6 passagers dont 1 membre d’équipage décèdent. Malgré cela, tout le monde salue son courage. Sauf qu’à l’hôpital, les examens toxicologiques révèlent qu’il avait de l’alcool, beaucoup d’alcool, dans le sang, et également des traces de coke, au moment de l’accident. Une longue descente en enfer sans parachute s’amorce donc pour ce type. Et ce n’est pas cette toxico croisée par hasard avec qui il va faire un bout de chemin qui va le guider vers le bout du tunnel… Quoi que !

 

 

 

 

Flight, un film qui ne vaut la peine d’être vu au cinéma que pour la première demi-heure, celle de la catastrophe. Robert Zemeckis qui décidément a un problème avec les avions (revoir Seul au Monde pour s’en convaincre) ne rate pas le climax de son film. Au contraire. Il s’applique et s’ingénie avec maestria à mettre en scène la panique dans l’avion, panique qui contraste avec le sang-froid du pilote dans le cockpit. Cramponné à son fauteuil, le spectateur ressent plus qu’un malaise, une véritable angoisse à l’idée que l’appareil va certainement s’écraser. Au dire de pilotes de lignes professionnels, tous les gestes exécutés par Denzel Washingthon sonnent justes. Et il serait également possible de piloter un tel engin sur le dos. Mais passé l’exploit, on renoue avec un film classique ou comment un alcoolique, un forest gump de la picole, qui coure après les cuites, va finir par prendre conscience de sa maladie pour mieux la surmonter. La fin, kitch à souhait finira d’assommer, celles et ceux, allergiques aux happy-end. Dommage.

 

 

 

 

 

 

GANGSTER SQUAD

Un Film Noir Haut En Couleur !

 

 

L’ex driver Ryan Gosling marche aux côtés de Josh Brolin, sur les traces de Sean Penn dans GANGSTER SQUAD de Ruben Fleischer. Voilà un bon résumé de ce film pop, aux couleurs brillantes, malgré le fait qu’il se déroule dans les années 50, époque merveilleuse du film noir ! C’est là la fulgurance de Ruben Fleischer : avoir repris les codes du genre tout en ne se laissant pas bouffer. Au contraire, en conservant son âme, son esprit. A ce jour, son seul fait d’armes est d’avoir réalisé le très drôle BIENVENUE A ZOMBILAND avec Jesse Eisenberg, futur Mark Zuckerberg dans Social Newtwork, mais c’est une autre histoire. Bref, Zombiland, c’était vachement bien, l’histoire d’un peureux obligé d’affronter des zombies sanguinaires pour retrouver à l’autre bout des States ses boîtes de gâteaux secs préférés ! Histoire débile pour délire sublime. Zombiland, un film sanglant dont visiblement le sieur Ruben ne s’est pas totalement remis. En effet, dans Gangster Squad, il y a presque autant d’hémoglobine que dans Zombiland…

 

 

 

On est ici à Los Angeles en 1949. Au lendemain de la guerre, un juif qui veut se faire plus méchant que les ritals, met tout en œuvre pour prendre possession de la ville. Tripot, paris clandestins, proxénétisme, trafics de drogue et d’armes sont les fonds de commerce de Mickey. Avec cet ancien boxeur reconverti dans les affaires mafieuses, on ne plaisante pas. D’ailleurs, dès l’entame, on assiste à  une scène d’écartèlement. Il n’y a pas de temps à perdre avec cette petite crapule venue empiéter sur les plates-bandes de Mickey. Le type est donc enchainé à 2 voitures. Lorsque l’ordre est donné aux conducteurs de ces chevaux mécaniques de mettre la sauce, le corps de la victime est coupé en deux. Bienvenu dans le monde merveilleux de Mickey, le vilain de Gangster Squad. Pas tout à fait au même instant, un flic intègre et courageux, John Omara,  déboule dans un bordel. Il fait le ménage à mains nues, ce qui ne lui vaudra pas que des amitiés en haut lieu. Les politiques et la plus part des policiers dans le Los Angeles de 1949 sont corrompus. Tout le monde est arrosé par Mickey, y compris le procureur. Tous lui cirent les bottes, sauf un… un juge. En effet, l’inspecteur Omara peut compter sur le juge Bill Parker, alias Nick Nolte, pour le protéger.  Enfin, jusqu’à un certain point. Ce ponte mandate secrètement Omara. Il lui demande de déposer sa plaque d’inspecteur de police et de travailler dans l’ombre. Omara a carte blanche pour monter une escouade et accepter cette mission impossible: ruiner les affaires de Mickey pour mieux le chasser de la ville. Mais pas question de le dézinguer, juste tuer ses affaires…  Et voilà comment Omara va faire équipe avec d’autres flics dont Jerry alias Ryan Gosling. Mais bientôt se posera un problème d’ordre moral, pas très longtemps, je vous rassure, car les méthodes employées par ces messieurs sont celles des gangsters qu’ils pourchassent. Et ça, ce n’est pas bien! Mais enfin, si c’est la seule solution pour que Mickey boive la tasse et dégage… on est prêt à faire avec.

 

 

 

 

GANGSTER SQUAD, un film avec des beaux décors, du beau jazz, des belles bagnoles, de belles fringues, de beaux muscles, des belles mitraillettes qui tirent des belles balles dans le tas, des fusillades montées parfois comme des vidéos clips avec ralentis en rafale, comme lorsque l’on explose un sapin de Noël et toutes les boules qui vont avec dans le hall d’un hôtel. Mais dans GANGSTER SQUAD, Y a pas que les sapins qu’on explose: les cervelles, aussi, et à la perceuse. C’est ma scène préférée de Gangster Squad. On voit la mèche de la perceuse qui s’approche du crâne d’un type tenu en respect contre une porte vitrée opaque. La caméra passe de l’autre côté de la vitre. On entend le bruitage de la mèche qui s’enfonce dans la boite crânienne en même temps que l’on distingue une ombre qui crie….. Et puis, un splatch de ketchup arrose la vitre ! Dans le plan d’après, on montre sur tout l’écran, un steak haché saignant qu'on fait cramer sur un grill. Ce genre de conneries là me fait personnellement bien marrer. Ce genre de conneries là est à voir dans GANGSTER SQUAD avec Ryan Gosling, le tombeur silencieux sur la retenue, Josh Brolin le justicier marié est Sean Penn, excellent méchant du film à qui il vaut mieux ne pas chercher noise. J’ajoute la femme, la beauté incarnée en la personne d’Emma Stone, celle qui va devenir un enjeu de lutte à mort entre Ryan et Sean…  GANGSTER SQUAD, un bon film pop-corn, divertissant à souhait… à ne pas snober.

 

 

 

 

 

 

HITCHCOCK

Un Biotoc Ou Biopic En Toc 

 

 

Bien sûr, vous n’avez jamais oublié les coups de violon stridents imaginés par Bernard Hermann pour accompagner ce qui deviendra la scène de douche la plus emblématique de toute l’histoire du 7ème art, celle de Psychose d’Alfred d’Hitchcock.  Et dire qu’au début, Hitchcock ne voulait pas de musique sur cette scène de douche. Il voulait du silence. Il a eu bien fait d’écouter sa femme Alma Reville sur ce coup ! En tout cas, si on reparle de Psychose aujourd’hui, c’est à cause de Sacha Gervasi et de son biopic sur Hitchcock, quoique, ce n’est pas tout à fait un biopic, plutôt une comédie romantique foireuse déguisée qui se focalise sur une courte période de la vie du génie. Effectivement, Sacha Gervasi s’est concentré sur l’après Mort Aux Trousses. On est 1959. Alfred vit un moment charnière dans sa carrière. Il désire plus que tout changer de style, et réaliser des films plus audacieux, plus proche de l’esprit qui l’animait à ses débuts. En 59, Hitchcock compte déjà une filmographie bien remplie, avec quelque chose comme 46 films au compteur. Alors il fouine, il lit. Il doute car un journaliste a eu le malheur de lui demander s’il n’était pas mur pour la retraite. Trop vieux, Hitchcock en 59 ? Pas tant que ça. Après la lecture d’un roman qui le retourne complètement, le soixantenaire  s’entête. Son prochain film sera donc l’adaptation de ce récit sanglant axé autour d’un tueur en série nécrophile, Ed Gein. Personne n’y croit, sauf lui. La Paramount le lâche à moitié. Mais Hitchcock le sait. Il tient son nouveau film. Il est prêt à hypothéquer ses biens pour le financer. C’est un coup de poker. Epaulé par sa femme, il va alors s’attacher à mettre en image Psychose, qui deviendra son plus gros succès.

 

 

 

 

Dans Hitchcock, c’est donc l’histoire de ce projet que l’on suit pas à pas, malheureusement un making of éclipsé par sa relation houleuse avec sa collaboratrice et compagne Alma Reville…. Elle, c’est l’éminence grise. Sa blonde hitchcockienne par excellence. Il attendra leurs 30 ans de mariage pour le lui avouer. Hitchcock n’était pas le maître du suspens pour rien! Evidemment que ce nouveau projet porte préjudice à leur couple. Alma est même tenéer de se fourvoyer dans les bras d’un ami scénariste qui lui fait de l’œil… Mais Alma saura s’arrêter à temps. Entre deux passages gnangnan de vie conjugale mouvementée, Sacha Gervasi filme les grandes étapes de ce projet. Hitchcock doit d’abord batailler avec la censure. Et l’on voit comment le génie du cinéaste s’exprime lorsque les coincés s’interrogent sur la scène de douche. Ils demandent s’il y aura de la nudité à l’écran. Hitchcock est formel. Mon actrice ne sera pas nue. Elle portera un bonnet de bain… Autre point d’accroche au cours de la négociation : à cette époque, il est interdit de montrer une chasse d’eau dans un film américain. A cela Hitchcock rétorque : alors, tournons-le en France avec un bidet! Le projet validé, il recrute Anthony Perkins pour jouer Norman Bates. Il flash sur ce type, bisexuel, fragile, parfait pour le rôle. Puis vient le tour de Janet Leigh qui n’est pas du goût de sa femme. Alma  est jalouse de la beauté de Janet. Alma en a surtout sa claque de ce film. Il faut dire qu’Hitchcock devient obsessionnel. Il est hanté par ce tueur qui vient le titiller dans ses rêves. Hitchcock le schizophrène fantasme certaines scènes de son film, discute avec ce tueur fantôme amical qui l’aide à entretenir sa paranoïa. Jaloux et colérique, l’alcoolique génie pète souvent un câble, et pas uniquement avec Alma. Il faut le voir diriger la scène de douche, mimer les coups de couteau et obtenir l’effroi qu’il recherche s’exprimer sur le visage de Janet Leigh… Mais à force de lutte, Hitchcock réussi à monter sur le ring pour mettre KO son public dès le premier round, à la première séance publique. Le cinéaste reste en coulisse, guette les réactions des spectateurs et lorsqu’arrive la scène de la douche, il jubile enfin. Son entêtement a fini par payer.

 

 

 

Hitchcock, un film où l’on n’apprend rien de neuf que l’on ne savait déjà. Quiconque s’est intéressé au maître a forcément déjà lu Alfred Hitchcock And The Making Of Psycho de Stephen Rebello qui a servi de base au film. Vous avez aussi dévoré les entretiens menés par Truffaut, ou encore, le livre écrit par Alma. Reste qu’Antony Hopkins compose un parfait Hitchcock. Helen Mirren en Alma Reville n’est pas mal du tout. Leur faire valoir, Jessica Biel, Scarlett Johansson, Danny Huston, James D’Arcy sont juste des faire-valoir. Hitchcock, un film un brin décevant, un portrait trop gentillet, trop grand public, trop lisse, un film qui manque sérieusement de noirceur et que Hitchcock lui-même aurait qualifié de grosse merdouille insipide et sans intérêt comme tous les produits de commande des studios hollywoodiens.

 

 

 

 

 

 

AMITIES SINCERES

N'Est Pas Sautet Qui Veut !

 

 

Effectivement, soyons sincère. Claude Sautet a déjà labouré ce sillon bien avant Stéphan Arnichard et François Prévost-Leygonie! C’est le problème quand on s’attaque à un film de potes. Généralement, la comparaison est inévitable. Pour le coup, ici, je dirais qu’ils s’en sortent malgré tout avec les honneurs, grâce notamment, à des personnages bien définis et des comédiens pour les défendre, bien choisis. En plus, il s’agit d’un premier film (en réalité l’adaptation au ciné de leur pièce de théâtre), soyons tolérant. Oublions les imperfections du scénario et notamment, le défilé de bouteilles de pinard à l’écran. C’est impressionnant… Il y aurait presque de quoi chopper une cirrhose. Non mais sérieux, on assiste à un vrai court d’œnologie! On commence par nous servir un petit Saumur sans intérêt… C’est un vin du centre. Une petite pique lancée au Modem, le parti du centre de Bayrou. Parce qu’il est question de politique aussi dans AMITIES SINCERES. Le Saumur est donc sans intérêt. Rien de comparable en effet avec un Aloxe Corton Grand Cru ou un Romanée Conti nettement supérieurs à un Sancerre muscadet. Vous le remarquez, dans AMITIES SINCERES, la vraie star c’est le pinard, c’est le Petrus 77 et le Château Cheval Blanc 76 servis avec modération au moment du final… ça fait rêver.

 

 

 

Entre deux bouteilles dégoupillées, un type fort en gueule, qui a de la gouaille, qui n’écoute personne à part lui-même et qui finalement, effraye tout le monde, va tomber de haut. Il est étouffant ce mec qui parle fort avec ses mains, qui a un avis définitif sur tout et a tout le temps raison. Ce mec insupportable, c’est Gérard Lanvin, alias Walter, dit le Commandator. Il est séparé de sa femme Stéphanie (Zabou Breitman) depuis quelques années et élève seul sa fille Clémence (Ana Girardot). Sa fille, c’est son diamant, son précieux, c’est tout pour lui. Faut pas y toucher. A la limite, faut même pas la regarder. Walter est à la tête du restaurant LES 3 ZEBRES. Ben justement, je vous présente les 2 autres de zèbres, ces amis qui détiennent des parts dans son affaire. Jacques (Wladimir Yordannof), libraire homosexuel centriste sur le point de se lancer dans la course aux élections municipales et Paul (Jean Hugue Anglade), auteur en panne qui se tape Clémence. Evidemment, Walter ne sait rien de tout ça. Quel drame pour cet homme qui ne tolère pas le mensonge! Entre amis, on doit tout se dire, même si la vérité fait mal à entendre. C’est son leitmotiv.  Forcément, lorsqu’il découvrira qu’il est le dindon d’une farce qui dure depuis pas mal de temps, son monde va s’écrouler.

 

 

 

AMITIES SINCERES, un film bien mené, sans plus, qui manque un peu de folie. Les quelques bons mots qui jalonnent le scénario ne suffisent pas. Par exemple, lorsque la femme de Jean Hugues Anglade, qui est aussi son éditrice, découvre qu’il couche avec Clémence. Elle a cette sortie remarquable : Il m'aura toujours plus honorée avec sa plume qu'avec sa queue. C’est bien vu, mais ces lignes de dialogues sont tellement rares, et le déroulement de l’histoire tellement prévisible, qu’on finit par se lasser. On attend l’explosion de Lanvin. Et quand elle survient, on attend qu’il se rabiboche avec ses potes. Et ça se passe effectivement comme ça. AMITIES SINCERES, le film préféré de Johnny Hallyday et Adeline, sans doute, mais pas le mien, un film qui ne parle pas uniquement d’amitié, mais aussi d’amour… Vous savez, cette chose qui ne se contrôle pas. Et tant pis si on semble pitoyable aux yeux de ses proches lorsqu’on a la cinquantaine et qu’on se tape la fille de son pote. A voir malgré tout, mais à la télé en 2014 !

 

 

 

 

 

 

MAIN DANS LA MAIN

Une Histoire De Trouple, De Couple à 3 !

 

 

Si vous aimez le burlesque, le pantomime, les créations visuelles, les films chorégraphiés façon Rumba ou la Fée du duo Fiona Gordon-Dominique Abel, vous devriez adorer MAIN DANS LA MAIN. Après le succès surprise de LA GUERRE EST DECLAREE, Valérie Donzelli, la reine des pommes, ou plus exactement la réalisatrice LA REINE DES POMMES, a remis le couvert et sans attendre. Elle a imaginé une comédie romantique traitant de l’anti coup de foudre. Belle inspiration. C’est vrai que traditionnellement, le cinéma imagine que lorsque deux êtres se croisent, à peine échangent-ils un regard, que ça y est, ils couchent ensemble. Cupidon décoche sa flèche et l’amour unit ces êtres. Imaginez une seconde que Cupidon joue les facétieux et commette une blague, joue un petit tour à sa manière à un jeune miroitier de province et à une responsable en chef de l’Opéra Garnier à Paris. Imaginez qu’au premier regard, ils ne s’aiment pas, mais que malgré tout, ils ne puissent plus se séparer. Imaginez qu’ils se gluent mutuellement! Délire, non? Lorsqu’elle va à gauche, il est obligé de la suivre. Lorsqu’il part à droite, une force mystérieuse la contraint aussi à le suivre. Inévitablement, la vie de ces deux êtres va basculer dans l’irrationnel. Alors que tous les médecins restent cois, chacun doit composer avec ce nouveau lien à priori, incassable! Et si finalement, c’était ça l’amour ? Se rencontrer, apprendre à se connaître pour réellement envisager sa vie amoureuse à deux ensuite…

 

 

 

 

MAIN DANS LA MAIN, un film qui repose donc avant tout sur cette idée de synchronisation de deux comédiens, idée sympathique pour un film qui malheureusement s’essouffle assez vite. Disons que ça aurait fait un court métrage magnifique. La preuve, le principe de synchronisation s’arrête bien avant la fin du film. En plus, Valérie Donzelli est obligée de colmater avec des images tournées en super8, séquences de déplacement en auto portée par de la musique millésimées 80’s. En fin qu’importe ce manque de souffle. Primons l’originalité cette semaine. Des films avec des belles idées, il n’y en a finalement pas tant que ça, pour que l’on boude ce long métrage tourné en grande partie au cœur même de l’Opéra Garnier, un lieu labyrinthique sublime. Et puis voir Jérémie Elkaïm en moule burne perdu au milieu de petits rats et Valérie Lemercier se mettre à poil et se couvrir seulement d’un rideau de soie valent aussi le détour.

 

 

 

 

ARBITRAGE

Le Match Nul De La Semaine !

 

 

ARBITRAGE de Nicholas Jareki avec Richard Gere qui baise sa femme Susan Sarandon en la cocufiant avec une jeunette Laetitia Casta, que voilà un point de départ original. Le film débute sur ce type, visiblement un PDG blindé de fric qui a réussi dans la vie. De retour d’un plateau de télé où il a fait sa petite leçon d’économie pour les nuls, à la maison on lui a préparé une demi-surprise pour son anniversaire. Tous ses proches là. Mais à peine englouti son bout de gâteau qu’il file dévorer son vrai dessert, en l’occurrence, une bonne part de tarte au poil de sa maîtresse. Evidemment, Richard Gere a pris de l’âge. L’American gigolo est moins endurant qu’avant. La petite affaire est terminée fissa. On le retrouve le lendemain au bureau. Il prépare une grosse fusion. Il désire vendre sa société mais comme il a opéré des transactions peu claires pour assurer ses arrières en attendant le rachat de sa boîte, il est un peu en stress. Rien de telle alors que de se rouler dans le stupre des bras de sa conquête. Lors d'une virée nocturne avec sa jeune jolie Julie, il cartonne en bagnole. Elle meurt sur le coup. Il s’enfuit. La voiture explose. Il réclame de l’aide à un ami black au téléphone.

 

 

 

C’est là que le scénario prend un nouveau tournant avec l’entrée en piste de Tim Roth, inspecteur de police qui se parodie lui-même. On dirait le docteur Lightman de la série Lie To Me en plus pathétique. Il en fait des caisses, adopte les même mimiques, mais n’obtient pas les mêmes résultats. S’il retrouve assez rapidement le chauffeur de la voiture, Richard Gere, il aura bien de la peine à se payer la tête de ce riche. C’est ce qui motive cet inspecteur. Ne pas laisser un fortuné s’en sortir, ne pas laisser le jeune black Jimmy mentir pour couvrir Richard Gere en lui servant d’alibi… A partir de ce moment, on regarde la montre parce qu’évidemment, cet inspecteur entêté va tout mettre en œuvre pour coffrer sa proie, quitte à franchir la ligne jaune… ARBITRAGE, c’est le carton rouge de la semaine.

 

 

 

 

 

 

 

TU HONORERAS

TA MERE ET TA MERE

 

 

Cette semaine sortira au cinéma le nouveau film de Brigitte Rouan. Sans vous refaire toute sa filmographie, Brigitte Rouan s’est illustrée dans le cinéma depuis une bonne quarantaine d’années, d’abord en tant que comédienne. Elle a par exemple joué une prostituée dans Que La Fête Commence de Tavernier. Elle a croisé Edouard Molinaro dans Cause Toujours tu m’intéresse de Molinaro, été  l’amie de Nicole Garcia dans Mon Oncle d’Amérique d’Alain Resnais. Plus récemment, on la découvrait en cliente dépressive dans Vénus Beauté Institut de Tonie Marshall. Elle a participé encore à un film de Haneke, Le Temps du Loup. A la télé, dans les années 70, elle faisait partie des personnages récurrents de la série TV Médecins de Nuit. Elle a également fait une incursion dans Engrenage Saison2 en tant que journaliste chroniqueuse au Monde. Outre une carrière d’actrice, Brigitte Rouan a également écrit et réalisé des courts et longs métrages, comme Outremer ou encore Post coitum animal Triste, histoire d’une passion amoureuse ravageuse pour une quarantenaire foudroyée par un jeune et bel étalon italien. Brigitte Rouan a ressorti du placard Ado Maccionne pour Travaux avec Carole Bouquet qui jouait une avocate militante prenant fait et cause pour les sans-papiers. Cette année, Brigitte Rouan est de retour au cinéma avec Tu Honoreras Ta Mère et Ta Mère, un film sur le rapport mère fils. Au générique, on retrouve son amie de toujours Nicole Garcia, mais aussi Eric Caravaca, Gaspard Ulliel, Patrick Mille et Michael Abiteboul.

 

 

 

 

Tout commence ici par un accouchement en voix off. Sur l’écran, on assiste à un feu d’artifices avec explosion d’anges. Au terme de ce générique animé, Jo débarque avec son fils Pierre sur une île grecque. Chaque été, Jo aime réunir ses 4 fils le temps des vacances. Tout le monde déboule avec femmes et enfants. Ensemble, ils ont coutume de monter un spectacle, une pièce jouée lors d’un festival qu’elle a créé et soutenu par Culture France. Or, depuis que la crise économique a frappé la Grèce, rien ne va plus sur l’île. La subvention de Culture France a servi à financer le tout à l’égout du village. Le maire a été contraint d’annuler le festival. Mais le mail est arrivé trop tard pour prévenir Jo de ce contretemps fâcheux. Qu’importe, l’entêtée Jo ne veut pas balayer d’un revers la tradition. Cette année encore, elle montera un spectacle avec les moyens du bord. Disons surtout que Jo s’obstine, car elle ne veut pas risquer que  ses fils repartent à peine arrivés. Obligée de squatter une maison désertée par ses propriétaires anglais, Jo et sa tribu s’installent clandestinement dans cet Alcatraz, sorte de bloc de béton perdu au milieu de cette nature balayée par un fort vent et entouré de la mer Egée. Au fil des arrivées, la famille se retrouve et l’on suit alors les journées mouvementés de cette mère poule, qui protège et couve ses fils, quitte à se mettre à dos ses belles filles. Pendant que les fils règlent leurs comptes, les ados eux, s’activent à l’écriture du spectacle. Cette année, ils ont prévu un défilé de phallus. Après tout, dans la Grèce Antique, on vénérait la teube ! alors y a pas de raison que pour le 15 août, jour de la vierge, cette année, le spectacle ne respecte pas la tradition antique. Et tant pis si le maire du village a du mal à avaler cette couleuvre.

 

 

 

 

TU HONORERAS TA MERE ET TA MERE, un film qui rappelle vaguement une autre histoire de famille qui se retrouve dans une maison en été, le Skylab de Julie Delpy. La même énergie traverse ces deux films, mais celui de Brigitte Rouan est nettement prenant, sans doute parce que l’enjeu dramatique n’est pas assez fort. La préparation du spectacle et le montage de la scène ne suffisent pas à donner suffisamment de souffle à ce film qui finit par tourner à vide. Certes, Brigitte Rouan décrypte parfaitement les rapports fusionnels, destructeurs qui existent entre cette mère et ses progénitures. Cette maman exclusive se fout de tout et de tout le monde, tant qu’elle peut avoir pour elle et rien que pour elle, ses fils. Bien sûr, entre le petit dernier le préféré, le plus âgé qui ne supporte plus cette casse pied de maman, le maladroit et le philosophe, quelques jalousies et prises de becs peuvent avoir lieu. Mais au fond, tous aiment leur maman, une mère qui trouve ce rôle barbare. Après tout, c’est vrai: on leur donne tout et en fin de vie on est viré. C’est ça être mère. C’est ingrat. C’est ce que raconte en substance TU HONORERAS TA MERE ET TA MERE.

 

 

 

 

 

AVANTI

C'est Pas Du Billy Wilder

 

 

Très rapidement, je vous signale la sortie de AVANTI de Billy Wilder… non je déconne, de Emmanuelle Antille. Faudrait voir à ne pas confondre le réalisateur américain de légende et la photographe, écrivaine, vidéaste Suisse qui en 2005 avait déjà sorti une première tentative de film, ROLLOW, sur l’adolescence et ses tourments. C’était plutôt pas mal. AVANTI n’a rien à voir puisqu’il s’agit ici d’une relation mère fille. Le film se résume en trois phrases : une fille qui refuse de croire que sa mère est dingue, va faire un bout de chemin avec elle. A la fin de leur parcours, elle va se rendre compte que sa mère n’est pas complètement folle, qu’elle a une faille liée au passé. Un évènement tragique est survenu dans sa vie, sorte d’accident de parcours, dont elle ne s’est ensuite jamais remise. Pour jouer cette mère, Hanna Schygulla, ex muse de Fassbinder, excusez du peu. Pour jouer la fille la jeune Nina Meurisse que vous croiserez prochainement dans le nouveau film d’Agnès Jaoui AU BOUT DU CONTE. Le duo marche très bien. On sent une réelle complicité entre ces deux comédiennes. Mais ça ne suffit pas à faire un film prenant et réussi.

 

 

 

 

Non, AVANTI pêche à cause d’un récit sans cesse saucissonné par des insertions de films en super8, sorte de flash back censés éclairer les personnages. Si le procéder donne un certain cachet, très vite, l’abus de ces inserts pollue ce récit, peut-être trop maigre pour faire un long métrage. Sinon, on assiste tout de même à de vrais bons moments de cinéma. Je pense à une scène d’altercation, un soir, au bord d’un lac, sur le parking d’un bar. La fille doit faire face à sa mère capricieuse qui s’est enfermée dans sa voiture. Elle se rend alors compte que cette mère a finalement été un fardeau pour elle, mais qu’importe, les deux femmes vont continuer leur route et ensemble, enfin, peut-être parviendront-elles à se comprendre.

 

 

 

 

AVANTI, je lui prévois une grosse carrière en salle. Si le film dépasse les 200 entrées en salle, on pourra sabrer le champagne ! C’est le problème d’un film comme celui-ci. Qui va payer 20 balles pour voir ça au cinéma ?

 

 

 

 

 

SUGAR MAN

Une Escroquerie Peu Commune

 

 

Vous ne vous êtes jamais demandé ce qu’aurait pu donner un croisement entre Neil Young,  Bob Dylan et Lou Reed en version latino ? Perso, je me suis jamais posé cette question et pourtant, un être hybride, croisement entre ces trois légendes, a existé. Il vit d’ailleurs encore et se fait appeler Sixto Rodriguez. Sa vie, son talent sont dépeint dans le documentaire SUGAR MAN, titre qui reprend celui d’une chanson composée par Sixto Rodriguez au début des années 70. Son histoire est remarquable. A cette époque, il compose et enregistre deux albums à Détroit dans une filiale de la Motown. En tout, il va vendre 6 disques aux Etats Unis. Autant dire, qu’il va vite passer aux oubliettes. Le type arrête la musique. La légende dit qu’il se serait suicidé sur scène pendant un de ses concerts. En fait, pas du tout ! Sixto Rodriguez a repris son train-train quotidien. Pour faire bouillir la marmite et nourrir les siens, il a rangé sa guitare au placard et à renoué avec son ancien métier : maçon. Mais pendant que ce mec menait sa petite vie tranquille à Détroit, en Afrique du Sud, au plus fort de la lutte anti-apartheid, ses chansons vont connaître un succès sans précédent. Il faut le savoir, et c’est aussi l’une des découvertes que l’ont fait en regardant SUGAR MAN, un mouvement protestataire de blancs progressistes a lutté contre l’Apartheid. Les chansons de Rodriguez sont ainsi devenues des sortes d’hymne. Ses textes étaient repris en chœur dans des manifestations par ces blancs qui luttaient aux coté des noirs. L’Afrique du Sud est le seul pays où Sixto Rodriguez va connaître un réel succès. Il sera plus adulé encore qu’Elvis Presley, c’est dire ! Et tout ça, sans qu’il ne le sache. Quelques décennies plus tard, deux fans du Cape Town vont prendre la route de Détroit, là où habitait Sixto Rodriguez pour tenter de retrouver leur idole. Et c’est là qu’ils vont apprendre stupéfait, que tout le monde a laissé tomber ce mec et qu’il vit dans l’anonymat. En renouant ce contact, Rodriguez sera invité à faire une tournée à travers toute l’Afrique du Sud.

 

 

 

 

SUGAR MAN, un documentaire qui alterne entre clips, séquences animées et belles images de l’Afrique du sud, de Détroit aussi, des images filmées aujourd’hui ou d’archives. On suit également les confidences face caméra de différentes personnalités, musiciens qui l’ont côtoyé dans les années 70 et qui rendent hommage au talent du chanteur compositeur. Ses filles apparaissent aussi  dans le film pour raconter leur père. Et puis un film sans méchant ne serait pas un film réussi. Le réalisateur est parvenu à en dégotter un, le vilain Clarence Avant, un nanti qui botte en touche à chacune des questions insidieuses du documentariste. Clarence Avant a produit les deux albums de Rodriguez et quand on lui parle des Royalties qu’aurait dû palper Sixto, Clarence ne se démonte pas et répond que  Buddah Records n’existe plus, donc que lui, il n’existe plus aussi. Qui se soucierait aujourd’hui d’un contrat de distribution qui date de 40 ans ? Pas moi, conclue l’escroc!

SUGAR MAN, l’histoire incroyable d’un chanteur compositeur interprète latino roulé dans la farine par un black. Elle est racontée par un forcené suédois, Malik Bendjelloul, qui a bûché sans fric sur ce film pendant presque 5 ans !  

 

 

 

 

 

 

BLANCANIEVES

Par The Artist Espagnol

Pablo Berger

 

 

On parle beaucoup des Oscar en ce moment… Lincoln de Spielberg fait office de favori.

Happiness Thérapy la comédie romantique à chier svec Braddley Cooper et Jennifer Lawrence qui se roulent une pelle à la fin est aussi dans la liste des Oscars. Alors, ça faut fuir comme la peste, plutôt foncer voir celui que les Oscars a refusé de nominer : le grand favori des Goya en Espagne. Le verdict de ces Goya sera connu dans 3 semaines et mon avis est que Blancanieves va repartir les poches pleines… 18 nominations aux Goya pour ce film muet en noir blanc…. C’est exceptionnel 18 nominations, à l’image de ce film surprenant et très émouvant. S’il n’a pas été retenu pour l’oscar du meilleur film étranger, c’est sans doute la faute à Michel Hazavanicius et son ARTIST. Parce que bien sûr, qui dit désormais film muet en noir blanc, sous-tend que BLANCANIEVES a été réalisé dans la foulée de The Artist. Or, ce n’est pas le cas. Les deux films ont été lancés à peu près à la même période, en tout cas, BLANCANIEVES était en cours de production avant le succès de The Artist aux Oscars.

 

 

 

 

Toujours est-il que BLANCANIEVE est un film remarquable, magique comme le conte de Blanche Neige qui sert ici à Pablo Berger de toile de fond pour raconter une histoire moderne. Le film débute dans une arène. Un toréador se prépare. Il prie la vierge, embrasse un médaillon. Mais le drame survient lors du tableau final. En effet, le taureau gagne le combat. Pour enfoncer le clou, la femme du toréador meurt en couche. Une ellipse plus tard, le bébé, Carmencita, a grandi.  C'est elle Blanche Neige Pauvre créature d’une dizaine d’années qui souffre de l'absence de sa mère morte et du rejet de son père. Elevée par sa mère-grand, Blanche Neige voit son destin basculer dans l’horreur à la mort de sa mémé. Sa belle mère cruelle, la recueille, l'exploite et la maltraite. Elle lui interdit de voir son père. Cette dame démoniaque dominatrice qui aime le cuir et tenir les hommes en laisse, profite de la richesse de son mari. Evidemment, dès qu’elle en aura l’occasion, elle commanditera le meurtre de sa belle fille. Mais pour une fois, dans la vie pas facile de Blanche Neige, le destin va lui filer un coup de pouce pour qu’un jour, elle puisse récupérer ce qui lui revient de droit : l’amour de son père et le château qui va avec.

 

 

 

 

BLANCANIEVES, un exercice de style aussi brillant que fascinant., un film qui reprend tous les archétypes du conte, les personnages, leur dressing code, leurs caractères, certains fruits, et les adapte dans une histoire de famille recomposée. C’est moderne. La belle mère méchante remplace la reine. Le roi inconsolable et impuissant face à sa nouvelle femme, c'est le père. Quant aux nains, ils sont aussi présents dans ce film, et bigrement rigolos ! 

 

 

 

 

Blancanieves, un film surprenant de la part de Pablo Berger. Souvenez-vous combien il avait su nous dérider avec sa comédie  Torremolinos 73, histoire d’un vendeur d’encyclopédies en porte à porte obligé de tourner des films de cul en super8 avec sa femme pour mieux vendre ses encyclopédies (le film de boule devenait le cadeau livré chaque semaine avec l’encyclopédie, un bon moyen de booster les ventes). Torremolinos 73 était super drôle, autant que BLANCANIEVES est émouvant. Parce qu’ au-delà de l’exercice de style, un authentique mélo se joue sur l’écran, et embarque le spectateur. Il se trouve que le mélo est en plus servi par des acteurs brillants. Et puis, il faut aussi souligner que Pablo Berger ne se contente pas de faire du cinéma comme on le pratiquait dans les années 20… il vit avec son temps et utilise le grand angle quand il le faut, adopte des mouvements de caméra que ces prédécesseurs n’auraient pas pu imaginer bloqués qu’ils étaient par la technologie. Bref, il a recours aux techniques modernes parce qu’il n’oublie pas qu’il doit avant tout magnifier une héroïne de cinéma… Pour vivre un Grand moment, fort et intense je vous conseille la vision cette semaine de BLANCANIEVES de Pablo Berger.

 

 

 

 

 

 

7 PSYCHOPATHES

Bons Baisers D'Hollywood !

 

 

Il y a quelques semaines, suite aux tueries commises dans des lieux publics ou des écoles aux Etats Unis, le débat sur la possession d’armes, la facilité d’en acheter, a été relancé. Secrètement, le président Obama aimerait bien revoir la réglementation. Si je puis me permettre, il devrait commencer par imposer dans tous les cinémas des Etats Unis d’Amérique, la projection de cette perle britanique qui prend ouvertement parti contre les armes et la violence. En effet, Martin McDonagh signe une comédie hilarante, qu’on pourrait croire réalisée par Quentin Tarantino et les frères Coen réunis! Oui, ces liens de parenté sont évidents quand on regarde 7 psychopathes. 

 

 

 

 

7 Pschopathes, tel est le titre prometteur de ce nouveau métrage de Martin McDonagh, réalisateur qui s’était déjà fait remarquer avec son précédent film : Bons Baisers de Bruges qui mettait déjà en scène Collin Farrell en tueur à gage. Cette fois, dans son nouveau thriller pop, Collin Farrell côtoie la crème de la crème des acteurs américains :Christopher Walken, Sam Rockwell, Woody Herrelson et même Tom Waits dans une histoire où les flingues se délient autant que les langues! Quoi de mieux effectivement, pour montrer que les armes ne résolvent rien, que de signer un film où le nombre de balles tirées à la minute et les hectolitres de ketchup déversés dépassent l’entendement? Pour sûr que le kid qui va se frayer un chemin dans les salles de cinéma projetant 7 Psychopathes va non seulement se marrer mais, il se pourrait bien qu’il adhère au propos. La Violence ne résout rien !

 

 

 

 

Que je vous dise que dans 7 Psychopathes, Marty un scénariste hollywoodien frappé du syndrome de la page blanche décide d’écrire un nouveau film. Pour l’instant, il n’a que le titre 7 psychopathes et un seul personnage, un psychopathe bouddhiste qui n’aime pas la violence. C’est un peu maigre. Mais cet auteur peut compter sur un ami fidèle, Billy, pour lui venir en aide.  Billy est un acteur raté qui gagne sa vie en kidnappant des chiens. Il est aidé par Hans, un vieux monsieur qui cache un lourd secret. Billy, qui à sa manière est aussi un psychopathe, tout comme Hans, va passer une annonce dans le journal, une sorte d’appel à témoin. Voilà comment Marty tombe sur une espèce de Dexter en plus machiavélique qui tuait dans son jeune temps, les serial killer un peu comme Le zodiac ou Le boucher fou avec son amoureuse Maggie. En racontant son histoire, le spectateur découvre sur l’écran comment Maggie scia la tête du boucher et comment ce Zodiac de pacotille et sa Maggie se sont finalement séparés. Mais bientôt la conversation passionnante au demeurant doit s’interrompre. Marty, Billy, et Hans sont rattrapés par Charlie, un dangereux mafieux à la gâchette facile. Il faut dire que Billy a eu le malheur de baiser sa femme et surtout, de kidnapper son chien. On le devine, le scénario de 7 Psychopathes s’emballe jusqu’à ce que les protagonistes se mettent d’accord sur un fin possible. 2 clans s’affrontent, Billy est favorable au bain de sang dans un cimetière comme dans tout thriller qui se respecte, tout le monde meurt, sauf le lapin car dans un film américain, on ne tue pas les animaux mais seulement les femmes ! Bien sur Marty envisage pour son film une fin dans un désert où les ennemis parlementeraient avant de trouver un terrain d’entente… Pas de tuerie, pas de vengeance, juste des mecs qui causent! Fuck, lui répond Billy : on fait un film français maintenant?  Alors changeons le titre. Oublions 7 psychopathes. Appelons ça 7 lesbiennes handicapées qui s'assument, puisque tu veux plus de violence. Avec Billy, il faut que ça défouraille, sinon ce n’est pas la peine d’écrire un film avec des  dangereux criminels.

 

 

 

 

7 Psychopathes, une comédie bien barrée avec d’excellents dialogues et de très bonnes trouvailles en matière de mise en scène. Exemple, au début, deux tueurs à gages discutent en attendant leur victime, sur un pont. Leur conversation tourne autour des balles que l’on tire parfois dans l’œil et des pics à glaces que l’on plante dans les oreilles. Ces deux gars, qui s’interrogent donc sur le sort à réserver à la nana qu’ils sont censés dégommer, se font finalement descendre par derrière, par surprise, par le premier psychopathe du film! C’est ainsi que s’engage cette comédie de gangsters, sur un rythme effréné. Ponctué de scènes cocasses et de dialogues souvent très drôles, on alterne entre prise de choux pour développer ce foutu scénario, course poursuite pour échapper à Charlie pour montrer comment l’écriture du scénario avance. En effet, quelques fantasmes de scènes de meurtres sont ainsi matérialisés. 7 Psychopathes, un film qui milite contre les armes et la violence tout en étant gore. Martin McDonagh démontre toute la crétinerie de la vengeance. Œil pour œil et le monde finira aveugle. Un conseil, ne restez pas aveugle et filez donc voir 7 Psychopathes au cinéma si vous souhaitez passer un savoureux moment.

 

 

 

 

 

COOKIE

La Psychanalise D'Alice Taglioni

 

 

Si vous avez vu UN CUENTO CHINO, vous pouvez vous passer de voir Cookie en salle. Le film de Léa Fazer fonctionne exactement sur le même principe que ce lui de l’argentin cité plus haut.  En fait, il marche sur la barrière des langues…. Dans Cuento Chino, un asiatique ne parlant pas un mot d’espagnol se retrouve en Argentine. Il est recueilli par un type bourru qui ne parle pas le chinois. Ils vont cohabiter tout un film, le temps d’essayer de comprendre ce que veut le chinois… Vous prenez cette histoire, vous la transposez à Paris. A la place du bourru, vous imaginez une hôtesse de l’air Alice Taglioni, femme à chignon qui cache une réelle faille. Elle a tué son mari et son enfant dans un accident de la route. Evidemment, c’était involontaire mais depuis, elle est bouffée par la culpabilité et fermée comme une huître.  Pour le chinois, vous prenez un chinois mais d’à peine plus de 6 ans. Il se trouve qu’il est le fils de la femme de ménage de Taglioni, une clandestine rattrapée par la police et renvoyée illico dans son pays d’origine. Et voilà comment Taglioni se retrouve avec un gamin sur les bras qui ne parle pas français. Impossible aussi de savoir où se trouve la mère de cet enfant. Elle est partie sans laisser d’adresse.  Bien sur qu’au fil du film, un lien va se créer entre le môme et l’hôtesse de l’air et que cela finira probablement très bien. C’est du Léa Fazer… faut pas s’attendre à du glauque, à du qui pique, plutôt à un film au scénario convenu où l’on voit tout venir avec 1 heure d’avance….

 

 

 

 

Exemple, Taglioni se fait brancher par un pilote d’avion. Au bout du 2ème râteau, on se doute bien qu’il va remporter le morceau à condition de commettre un acte héroïque. C’est le seul moyen qu’il aura de séduire la belle. La présence d’un tel personnage  n’a d’autre justification que de nous emmener tout droit vers une happy end à deux balles…Et puisque ça ne suffit pas à tenir un spectateur en haleine pendant 1h30, Léa Fazer injecte un autre personnage de névrosée, jeune femme mariée, la quarantaine qui se prend à imaginer qu’elle aurait pu vivre une autre vie si son ex ne l’avait pas quittée 15 ans plus tôt, comme  une crotte alors qu’elle était enceinte…. Comme le monde est petit chez Fazer, elle va revoir l’ex en question, devenu commissaire de police qui va aider Taglioni forcément…Cookie, une fable sur la clandestinité et sur le deuil qu’on a de la peine à surmonter… Bref, c’est pas du Fernand Melgar… c’est pas vol spécial, c’est COOKIE.

 

 

 

 

 

 

MAX

Première Production De L'Homme En Noir

 

 

Max est un film de Stéphanie Murat avec Joey Starr, Matilde Seigner,Jean Pierre Marielle et une gamine exceptionnelle, Shana Castera.il est produit par Thierry Ardisson. Oui l'homme en noir a fait le tour de la télé, il s'attaque désormais au cinéma. Et pour le coup, il a commandé l'écriture de Max a Stéphanie Murat, réalisatrice qui signe là son deuxième long métrage. Particularité du premier, il n'est jamais sorti nul part et pourtant, il a l'air bien avec Sylvie Testud en tueuse psychopathe qui tue des gens et les planque dans des mâles en osier. C'est aussi avec Berléand, deux comédiens présents dans Max. L'une en prostituée et l'autre en commissaire. Ils n'ont pas beaucoup de scènes. Ils sont là pour garnir le décor dans ce film où une petite fille en a marre que sa maman soit morte au ciel. Elle aimerait bien une maman. Et en plus, ça réparerait son papa, une maman à la maison. Mais papa a d'autres chats à fouetter. Il magouille. Il bricole pour gagner un peu de fric et pour faire bouillir la marmite. Le film s'ouvre d'ailleurs sur une scène de braquage hilarante. On se croirait chez les frères Coen.

 

 

 

 

Dans une supérette où y a pas de foie gras, deux zigotos le visage camouflé derrière des assiettes en cartons dans lesquelles ils ont découpés les yeux, terrorisent un chef de rayon. Soudain, le téléphone d'un des braqueurs sonne. C'est Joey Starr qui s'éloigne et répond au directeur de l'école de sa fille. Max 8 ans, a déserté l'école. Elle a fugué. Ce pied nickelé doit abréger. Lui et son acolyte  doivent se barrer au plus vite pour éviter les flics. Il fait équipe avec Marielle. Finalement ils volent un camion de poulets surgelés devant la supérette histoire de pas repartir bredouille. Avec cette entame, le ton de cette comédie sociale est donné. Joey incarne ce père qui galère pour élever sa fille. Il fait du mieux qu'il peut mais la môme a des chaussettes dépareillées, pas de chouchou ou de barrettes dans les cheveux. Elle aime son père. Il aime sa fille mais il manque une présence maternelle dans cette bicoque. Ce sera une prostituée rencontrée un soir sous un abri bus. La gamine a fugué et son père paniqué la cherche partout. La rencontre entre Max et la prostituée est émouvante. La gamine est super nature quand elle répète que les mecs sont tous des connards. Elle voit en cette femme une copine potentielle pour son papa, un chouette cadeau à 4 jours de Noël. 

 

 

 

 

Elle accepte de faire un bout de chemin jusqu'à la maison de Max mais une fois la môme le dos tourné, le scénario emprunte la voix du déjà vu façon Prête-moi ta main de Eric Lartigaud avec Chabat qui se payait une Charlotte Gainsbourg pour que sa mère ef ses sœurs lui foutent la paix. Ici, Joey paye 300 euros par jour pour faire croire à la gamine que la Dame Mathilde peut rester à la maison et joue à la maman.  Bien sur quand la cohabitation sera chaotique et qu'au bout du chemin, la carapace de Joey va se briser. On s'en fiche. L'essentiel est ailleurs. Dans les fulgurances de Marielle qui deale du poulet à des mômes à la sortie de l'école. La scène où Zinedine Soualem tenancier de la frite joyeuse pète un câble n'est pas mal non plus.  Et puis Mathilde Seigner est une belle prostituée, sincère, faite pour le rôle...  Un joli petit film qui devrait ravir les amateurs et trices de comédies romantiques, faire pleurer les femmes en manque de maternité ou les petites filles sans maman…

 

 

 

 

 

 

CHASING MAVERICKS

Un Biopic Sur Un Brice De Nice

 

 

SI vous aimez les biopics de surfeurs, il y a CHASING MAVERICKS de Micheal Apted et Curtis Hanson… il y en a un qui a pris l’eau en taquinant les vagues pour filmer les scènes de surf et l’autre qui est resté au sec pour les scènes au sol qui permettent à l’intrigue d’avancer…CHASING MAVERICKS, un film qui a sa place sur Board Riders TV, mais au cinéma, on se demande! On préfère voir les Pingouins de Surf Up ou  Brice de Nice… Au moins, on se marre. Ici, on s’ennuie en suivant le parcours d’un prodige du surf Jay Moriarty qui a commencer à faire des vagues à l’âge de 15 ans, mais qui malheureusement, sera englouti avant de passer le cap des 22 ! 

 

 

 

 

Tout commence à Santa Cruz en 1987, des vagues impressionnantes se fracassent sur des rochers. Un gamin tombe à l'eau. Il est sauvé de la noyade par miracle par un surfer. Ce môme qui vit seul  avec sa mère, va trouver en son sauveur, un père de substitution, un type qui va lui enseigner la rigueur et la philosophie du surfeur. On suit la vie de ce gamin qui 7 ans après cet épisode de la noyade évitée de justesse, est devenu un bon gars et un très bon surfer qui va s’attaquer à la plus grande vague du monde... Entre deux clips avec de belles images de surf au ralenti sur de la musique rock. On se fade des scènes convenues avec des acteurs qui jouent sans aucune conviction.  Heureusement que par instant, Offspring sur la bande son vient nous réveiller…. On retiendra juste une morale en sortant de la salle : La peur est saine et la panique est mortelle… alors mon conseil, n’ayez pas peur de ne pas aller voir ça en salle….ça ne devrait pas vous tuer !

 

 

 

 

 

 

DJANGO UNCHAINED

Un Quentin Dechaîné !

 

 

Quand Tarantino s’amuse avec les codes du western, il amuse aussi et surtout son public. Pour sur, si comme moi, vous vous êtes un peu ennuyé devant les bastards à cause de ses longs tunnels où les personnages passaient leur temps à bavasser, si vous avez ronflé entre 2 cascades super chouettes dans la BD de la Mort, dites vous bien que Quentin a su rectifier le tir et retrouve avec Django Unchained le niveau d’excellence qui l’habitait au moment des Pulp fiction et autre Réservoir Dogs…Ici, il imagine une histoire en 2 temps et qui se résume en 2 phrases. Un dentiste allemand, magnifique christoph Waltz, chasseur de prime, achète Jamie Foxx, un esclave noir pour une bonne raison : cet esclave connaît le visage de 3 truands recherchés par la justice et leur capture mort ou vif pourrait rapporter un bon pactole. Si l’esclave aide ce bon docteur, le toubib promet qu’il saura à son tour être redevable en lui  redonnant sa liberté et en l’aidant même à retrouver sa femme détenue dans une plantation appartenant à un terrible maître blanc. Voila pour l’enjeu de Django Unchained avec un D muet à Jango, c’est important de le préciser sous peine de prendre une balle.  Django Unchained un western sanglant mais pas que. Il est aussi particulièrement drôle. Dès les premières images, on est mort de rire lorsque apparaît la calèche du dentiste surmontée d’une molaire gigantesque qui s’agite sur un ressort…  Rien de mieux pour introduire cet étonnant dentiste, qui ne joue jamais de la roulette mais seulement du colt. En fait, c’est une couverture. Le dentiste est chasseur de prime. On l’apprend assez vite au cours de cette conversation dans un sous bois, la nuit. ce docteur allemand et deux cow-boys qui escortent Django et d’autres esclave ont une conversation dont on sent bien qu’elle se terminera dans le sang. Oui, on guette le moment où les flingues vont se mettre à parler. Ça ne tarde pas. Le ton est donné. Il y aura des gésers de sang, de l’hémoglobine dans Django Unchained, des bons mots et des situations cocasses.

 

 

 

 

Bien sur que l’on retrouve tous les archétypes du western, le shérif véreux, le Marchal intègre amis bien emprunté, le saloon, les ruelles boueuses, les chevauchées fantastiques à travers de grands espaces, une femme fatale, celle pour qui les cow-boys se battent, des échanges de coup de feu, du whisky, des gros plans sur des yeux, des plans larges et des zoom ultra rapides. Django est encore un film sur l’esclavage avec des négros. J’emploie ce terme volontiers pour rappeler qu’aux Etats Unis, une polémique a vu le jour parce que les personnages traitent les esclaves noirs de nègres, de négros. On est en 1858 au Texas, je doute que les blancs pour parler des noirs utilisaient d’autres termes comme Afro américain. Ce con de Spike Lee, qui n’a rien fait de réellement marquant depuis une bonne décennie s’en est pris à Tarantino par presse interposée… Enfin voyons, on ne peut pas faire un film qui se veut historique et ne pas respecter l’histoire à ce point… et surtout les noirs.. .enfin, ce que reproche en fait Spike Lee à Tarantino, c’est qu’il a réalisé un film que seul un noir aurait dû réaliser. C’est n’importe quoi. Quand Spielberg nous casse les noix avec Amistad, personne ne s’était offusqué ? le film était chiant, sans doute pour ça. Ici, il est jubilatoire et même particulièrement bien vu. Jamais on a ridiculisé aussi intelligemment que ça le Klu Klux Klan dans un film américain…La scène est jubilatoire. Il faut imaginer  des blancs becs à cheval avec une cagoule blanche mal fichue sur le crâne. En fait, ils n’ont pas les yeux en face des trous. Ils n’y voient rien du tout. Quelle délicieuse image.. Pis ils sont tous là à se demander s’ils doivent ou non porter cette cagoule. Les types s’engueulent. Ils se plaignent qu’on y voit rien. Finalement y en a un qui se barre après avoir précisé que si sa femme a cousu ces 30 cagoules à la va vite, c’était pour dépanner. Alors puisque vous critiquez les cagoules de ma femme, comptez plus sur moi les gars pour aller donner une leçon au docteur allemand et à son négro. Y en a un autre qui en élargissant le trou, la déchire complètement.. .enfin bref, c’est super drôle, malin, intelligent et en même temps, ça permet de ridiculiser un mouvement barbare et raciste.

 

 

 

 

D’une manière général, le film est justement là pour dénoncer le racisme et l’esclavage, qui est toujours de mise à travers le monde, aux Etats Unis aussi. Bien sûr, on n’est plus en 1858 au Texas. On n’enferme plus des noirs dans des fours, des trous creusés à même le sol et recouverst d’une tôle, on ne les déchiquette plus avec des chiens, mais tout de même… Voilà ce qui dérange Spike Lee, la presse américaine aussi s’est emballée criant au scandale face à un film pas assez modéré sur cette question de l’esclavage, réactions typiques de citoyens qui n’assument toujours pas les agissements de leurs ancêtres. Vous me direz : « Mais Spike Lee il est noir ! ». Et alors, y avait des noirs major d’homme plus salopards encore que certains blancs. Il y en a un dans Django Unchained… Certes, Django unchained n’est pas à prendre comme une leçon d’histoire, mais tout de même, on peut imaginer que ce qui est montré raconté, s’est passé de la sorte. Alors je disais que le film est en deux partie, une première ou Django apprend le maniement d’armes et la chasse aux crapules et une seconde où  il va tenter de libérer sa femme. On se pose chez Di Caprio. Et là, la marotte de Tarantino revient au galop. On est au cœur d’une gigantesque propriété et on assiste à une juxtaposition bavarde, notamment, celle de repas où l’on négocie le prix d’une mandingo, autrement dit., d’un esclave lutteur. Y a un jeu de dupe qui s’installe, et finalement, Waltz éclipse complètement Di Caprio. Ce qui fait qu’on trouve le temps un peu long, c’est qu’on sait que ça va défourailler et que les murs blancs de la maison de Candyland seront badigeonnés en rouge et c’est un peu long à venir. Ça palabre mais tout de même lorsque ça commence à flinguer, on  n’est pas déçu. On n’est pas déçu non plus par le final magistral…Bref, Django Unchained, un  vrai bon film de cinéma, réciompensé d’un Golden Globe du meilleur scénario!

 

 

 

 

 

 

UNE HISTOIRE D'AMOUR

Même Pas Mal !

 

 

Premier film d’une actrice qui en avait marre d’être dirigée par des réalisateurs peu inspirés, enfin ces derniers temps. Hélène Fillières, la sœur de Sophie, a eu envie, après un court métrage de passer à la réalisation. Et pour le coup, parce qu’elle ne voulait pas signer un film trop personnel, elle s’est dit que d’adapter à sa sauce SÉVÈRE, ce roman sur l’affaire Stern, ce banquier retrouvé mort dans sa combi de latex à Genève, serait une bonne idée! Alors que les choses soient clairement dites…. UNE HISTOIRE D’AMOUR n’est pas la reconstitution clinique d’un fait divers. Ce n’est pas ce qui a titillé Hélène Fillières. A la limite, elle s’en tamponne du fait divers. Elle a juste puisé quelques éléments pour raconter l’histoire d’un rapport de force amoureux entre un homme blindé de fric et une femme attirée par cet homme, plus que par son porte monnaie. Oui, l’argent est là, omniprésent sur l’écran… Cela passe par des restos où l’on commande des châteaubriants, par des appartements ou maison luxueuses mais meublés sobrement, des intérieurs noir, blanc. C’est froid, voire glacial. Cela passe par un personnage de banquier, puissant qui s’est aménagé une armurerie et un stand de tir dans sons sous-sol…. Ce type, absolument odieux avec tout le monde, est incarné par Benoît Poelvorde. Acteur formidable qui a détesté ce tournage. M’étonnes pas quand on croise Hélène Fillières et qu’on passe 20 minutes avec elle qu’il en garde un mauvais souvenir de ce tournage. Pas question pour elle de se laisser déborder. Il a été tenu en laisse et ça, Poelvoorde. il aime pas.

 

 

 

 

Ajouter à cela que les claques dans la gueule qu’il prend sont de vraies baffes ! Voilà pourquoi ce film lui a laissé des traces. Même si c’est Laetitia Casta qui les distribue, ça Fait mal.. .un film comme ça pour un acteur ça fait donc mal. Pour un spectateur, un peu moins. Il faut dire que la réalisatrice n’a pas voulu faire un documentaire sur le sadomasochisme… C’est pas le but. Elle a préféré caresser les corps des protagonistes de cette histoire avec cette caméra qui les enrobe, les entoure, les enveloppe en douceur, toujours en douceur…. Il n’y a aucune brutalité dans la réalisation, encore moins dans les déplacements. La caméra avance souvent à pas feutré à chaque fois que l’on pénètre dans une pièce… Bref, UNE HISTOIRE D’AMOUR n’a donc rien à voir avec un film glauque sur l’affaire Stern mais plus à voir avec la jouissance de l’homme. Qu’est-ce qui fait jouir un homme ? C’est LA question centrale posée dans ce film. Car en plus de Poelvorde, un autre personnage masculin important, le mari de la maîtresse de Poelvoorde, campé par Boringher, jouit aussi. Il souffre de voir sa femme lui échapper mais il ne dit rien. Il consent. Sans doute jouit-il à sa manière en observant sa femme lui échapper et s’enfoncer dans une relation qui la dépasse elle-même… Et ce qui est génial, c’est qu’Hélène Fillières au moment de siffler la fin du combat opposant le banquier à sa maîtresse opte pour un match nul. On ne sait pas et on ne saurat jamais si dans ce rapport de force, c’est lui, le banquier qui a organisé sa propre mort à l’insu de sa maîtresse, ou si c’est elle qui a enfin pris le dessus sur lui ? C’est génial comme fin, c’est génial comme film… d’autant que c’est son premier. 

 

 

 

 

UNE HISTOIRE D’AMOUR, un film réussi, sur un  rapport amoureux extrêmement pervers et qui s’inscrit dans la lignée d’un The Housemaid de Im Sang Soo… UNE HISTOIRE D’AMOUR, c’est avec Laetitia Casta, Benoit Poelvoorde et Richard Boringher.

 

 

 

 

 

ZERO DARK THIRTY

Un Biggelow pour Bigleux ! 

 

 

ZÉRO DARK Thirty le nouveau Katherine Bigelow…. Qui ne réussit pas et de loin le coup de Démineur. La preuve, elle n’est déjà pas parvenue à désamorcer une polémique autour de son film qui traite de la traque de Ben Ladden…. D’un côté, la presse ricaine est dithyrambique, mais il leur en faut peu, et de l’autre la CIA, offusquée qui crie au scandale à cause des scènes de torture. Non, la torture n’a pas été un élément clé pour débusquer Ben Ladden… A cela Katherine Bigelow a répliqué que ce n’est pas l’élément clé, mais ça en faisait partie.  J’ai juste envie d’ajouter… Et alors! Tout le monde sait que des bases secrètes genre Guantanamo, ou autre cites noirs en Pologne, en Afghanistan, au Pakistan ont effectivement existé. On se doute bien que les prisonniers barbus qui finissaient-là n’allaient en vacance au club Med ! oui, il y a eu de la torture et Katherine Bigelow le montre dans son film… je ne comprends pas cette polémiquette , tout comme je ne comprends pas à quoi sert ce film ? Qui en a encore quelque chose à cirer de la traque de Ben Ladden aujourd’hui ? La vraie question à se poser est de savoir pourquoi les américains, qui l’avaient au bout de leur canon dès 2001, puisqu’ils l’avaient localisé dans les montagnes afghanes, l’ont laissé filé volontairement… il est là le film à faire sur Ben Ladden…. Pour les amateurs de la théorie du complot, ils en préfèreront un autre sur l’existence même de Ben Ladden… y a de quoi la remettre en question. Pour en finir avec un mythe, on dit qu’on l’a tué et jeté à la mer et hop, sans montrer d’image… on est tranquille…. Bref, la chasse au Ben ladden, on s’en cogne et du coup le film aussi.  D’autant que Katherine Bigelow enquille les chapitres les uns après les autres, sans aucun recul. Jessica Chastain est au début une jeune recrue de la CIA envoyée sur le terrain pour parfaire son apprentissage de la torture. Maya déteste ça mais elle est bien obligée de pratiquer. Quelques années après, elle n’aura plus d’état d’âmes pour obtenir des renseignements. La traque à Ben Ladden devient pour elle une idée fixe. Elle s’interdit toute vie sentimentale. Elle a une mission, un objectif et est prête à tout pour l’atteindre. Si au début, on résume assez vite les faits, entre deux attentats commis à Londres et au Pakistan, à mi-parcours, après un bon coup de gueule en hauts lieux, les agents reprennent tout à 0. Dans la seconde partie du film, l’électronique remplace la torture. Les satellites supplantent les privations de sommeil de prisonniers sur fond de métal. Et ça marche… l’agent Maya fini par oser un coup de bluff. Personne n’y croit. On prend le risque et zou, Ben Ladden est débusqué, tué, jeté à la baille…

 

 

 

 

ZERO DARK THIRTY, un film à rien faire… A croire qu’en terme de terrorisme, la télé a pris une longueur d’avance sur le cinéma…. Regardez Homeland qui montre le vrai visage du terrorisme aujourd’hui et qui est autrement plus passionnant…  avec un militaire, héros américain, prisonnier d’Al Quaida, enfin de retour au pays et dont on ne cesse de se demander s’il a été retourné… ou pas… la saison1 sur la nouvelle menace terroriste est franchement réussie… la seconde nettement moins, mais ça vous attendrez ce printemps sur Canal+ pour vous en rendre compte… 

 

 

 

 

 

 

LA PARADE

La Ballade Des Gens Gays

 

 

En salles La Parade, le 7ème long métrage d’un réalisateur scénariste très célèbre en Serbie mais illustre inconnu sous nos latitudes. Et pourtant, Srdjan Dragoïevic ce cinéaste engagé gagne à être connu. Chacun de ses films se font remarquer en Serbie mais aussi parfois dans des festivals internationaux comme la Berlinale. C’est le cas de LA PARADE, récompensé à Berlin l’année dernière. Et dire qu’il a mis près de 3 longues années pour réaliser LA PARADE. Tout ce temps a été nécessaire afin de faire face aux menaces d’organisation nationalistes et néonazies qui ont tout fait pour empêcher cette dénonciation en règle de l’homophobie qui règne en Serbie. Le film a même dû se tourner parfois secrètement, avec en prime, un manque constant d’argent. Ça se remarque évidemment sur l’écran. Et c’est justement pour cela que je le souligne, pour que le spectateur exigeant face preuve d’indulgence devant cette parade.  

 

 

 

Le film retrace en réalité l’organisation de la première Gay Pride de Belgrade. En 2001, cette première tentative s’est soldée dans un bain de sang. En 2010, 6500 policiers encadraient les 1000 militants gays défilant sous la menace de 7000 fachos. Le cinéaste a profité de cette première gay pride réussie de l’histoire serbe pour tourner la scène finale de son film, un film qui débute sur le ton de la comédie potache avec l’assassinat d’un chien, ou tout du moins la  tentative d’assassinat. Un ancien paramilitaire déboule alors en furie chez un vétérinaire et exige qu’il opère et soigne son animal de compagnie. Le doc s’exécute avant de fondre en larme. Très vite, on remarque que le vétérinaire est un homosexuel, fragile, émotif. Il se balade en Austin mini rose et sort avec un organisateur de soirées qui porte des tenues pas possible. Certes, on n’est pas dans la Cage aux Folles, mais Michel Serrault n’est pas loin. L’accumulation de clichés à l’égard des homosexuels fini même par déranger tant on ne sait plus si le cinéaste porte un regard moqueur ou pas sur ces personnages. Qu’importe, son pitbull chéri remis sur pied, le néo nazi Lemon rentre au bercail. Là l’attend une autre chienne, pardon, une autre créature, sa femme, capricieuse, qui veut à tout prix se marier. Mais attention, pas question d’une cérémonie au rabais. Elle veut la totale. Comme le monde est petit à Belgrade, elle se rancarde auprès de l’organisateur homo ami du véto. Damned. Pas question d’honorer ce contrat. C’est que le futur marié est un homophobe qui a tellement horrifié son amoureux… Ceci dit, on peut peut-être trouver un terrain d’entente. Si le parrain de pacotille les aides, avec ces amis baraqués et armés, à protéger le défilé de la première gay pride, alors il s’occupera des préparatifs du mariage. Pas très enthousiasmé par cette idée, le paramilitaire est obligé d’accepté pour ne pas voir l’amour de sa vie lui filer entre les mains.  Lemmon tente alors de convaincre ses potes, en vain. Et le voila alors qui s’embarque au volant de la mini rose à la recherche d’anciens mercenaires qu’il a côtoyé pendant la guerre. Ces serbes, musulmans, bosniaques, albanais du Kosovo et combattants croates lui doivent tous un petit service. Question d’honneur, ils soutiennent leur ancien ennemi ami et se retrouvent ainsi aux côtés des militants homosexuels. Comment cet équipage hétéroclite qui n’aurait jamais dû se rencontrer va-t-il arriver à transcender les frontières et leurs différences ?  C’est la question soulevée dans ce film phénomène en Serbie et qui a attiré 500 000 spectateurs en salle, autant dire, un joli succès.

 

 

LA PARADE, un appel à la tolérance, au respect, une volonté aussi de dire à ses concitoyens que la Serbie doit se réveiller. Cette société qui impose aux gays de se cacher, de rentrer dans le moule d'une vie qu’ils n'ont pas choisi et qu’ils refusent appartient au passé. Aujourd’hui, il faut se battre et tant pis si les gays doivent se faire bastonner par des néos nazis. Lutter, c’est rester fier, ce qui est toujours mieux que de continuer à vivre sa sexualité dans la clandestinité.  La Parade défilera dès demain au cinéma.

 

 

 

 

 

PAULETTE

La Reine Du Space Cake Pas Des Paupiettes !

 

 

Encore un bon sujet de gâché. De quoi donner raison à Costa Gavras lorsqu'il disait  l’an dernier que les bons sujets sont peu nombreux et malheureusement accaparés par la télévision. Malheureusement parce qu’à la télé, il faut produire vite et bien, et du coup, on survole le sujet. On ne va pas au fond des choses. Ca se vérifie avec cette PAULETTE, un téléfilm  qui n'a rien de planant malgré le sujet: le trafic de cannabis en banlieue par une mamie à la retraite. Vous me direz que rien que la mention avant le générique "choisi par France2" donne une indication quant à la teneur de cette chose.  S’ils l'ont choisi, c'est pour le diffuser un soir prochain sur leur antenne et si possible faire une audience honorable. Il ne faut donc pas s'attendre à un métrage qui piquera les yeux mais bien à un produit calibré pour séduire la fameuse ménagère de plus de 50 ans qui ne va pas au cinéma mais qui regarde la télé après une dure journée de labeur.

 

 

 

Autre indice qui ne trompe pas sur la marchandise: le casting sur mesure avec Dominique Lavanant, Bernadette Lafont, Carmen Maura et des plus vieilles encore qu’on appelle dans le film : Alzeihmer. Du sur mesure pour aider à l'identification.  Les téléspectatrices qui croupissent dans leur banlieue avec une pauvre retraite de 600 euros par mois vont adorer, c'est sûr! Pour pousser encore plus loin, la Mamy Paulette sera aigrie, raciste, en froid avec sa fille mariée à un noir, et elle détestera le fruit métissé de cette union qu'elle appellera Mon Petit Bamboula. Au passage, quand le pauvre gamin lui demandera avec ses yeux de merlan frit : Pourquoi tu m'aimes pas Mamy? Parce que t'es noire, lui répondra la vieille bique. Y a pas plus dans l'air du temps dans cette France Black Blanc Beur d'aujourd'hui.  

 

 

 

Si il est vrai que les dialogues sonnent vrais et justes dans ces premières minutes, il est vrai aussi que les Images en super 8 qui résument la vie heureuse de Paulette aux côtés de son mari Francis sont aussi bien vues. Le super8 pour marquer la nostalgie d’une époque révolue, celle où Francis était vivant, lorsque leur commerce de bouche marchait bien. Mais à la fin de ce générique d’ouverture, on comprend que ces images sont d'un autre temps. Aujourd'hui Paulette est dans la mouise. Elle confesse son mal être au curé du quartier, une confession raciste. Paulette se plaint de ces étrangers qui ont piqué le travail des français. Elle se plaint des chinois qui ont racheté son restaurant de cuisine française pour en faire un restau de Nems. Le plus drôle, c’est de découvrir la tronche du curé, un black! Pauvre Paulette aveuglée par sa haine, obligée de faire les poubelles du marcher pour récupérer un bout de poireau et un morceau de pomme pas pourris. La vie  en banlieue n’est pas morose, quand on squat une cage à lapins avec ascenseur en rade. Y a de quoi pester quand on a trimé toute sa vie, pester contre les 35h et la retraite à 60 ans, pester contre les huissiers venu vous saisir tous vos biens à cause de factures restées trop longtemps impayées… Mais en banlieue, quand on veut s’en sortir, y a toujours un moyen. Et voila comment, à 70 balais bien tassé, Paulette devient dealeuse de shit. Qui se méfierait d’une grand-mère? Qui soupçonnerait une vieille de vendre des barrettes à la sauvette ? Certainement pas son gendre policier! Le petit commerce de Paulette devient très vite florissant, mais forcément que les emmerdes eux-aussi vont fleurir. 

 

 

 

Autrefois, Paulette c’était la reine des paupiettes, aujourd’hui, c’est la reine du space cake, du financier gandja, du sablé afghan. Paulette, c’est dame La Défonce et ses meringues hallucinogènes. Paulette c’est surtout un gentil petit téléfilm porté par une musiquette légère et mélodique au piano typique du genre. Le découpage avec son quota de travellings et de champs contre champs, le montage très série télé bas de gamme, l’image trop nette, trop colorée, les cadrages trop propres, le grain jamais crado viennent également gâcher le plaisir. Pas d’erreur, PAULETTE a été produit pour la télé, pas pour le cinéma. Si Ken Loach avait eu à filmer cette histoire, nul doute qu’on aurait eu mal pour Paulette lorsqu’elle se fait molester par des kaïras qui veulent conserver leur territoire. Avec Jérome Enrico, fils de Robert, aux commandes, on range les vieux fusils et on n’a jamais mal pour elle, alors qu’on devrait se tordre de douleur. On devrait avoir envie d’entrer dans l’écran pour prendre sa défense, mais non… Et le parrain russe et les Kaïras de banlieue doivent être de vrais méchants et pas des ersatz de méchants. Dommage donc que tout sonne faux, car sur le papier, Paulette était un film super bien écrit, ce ne sera finalement que la première déception.

 

 

 

 

 

ALCESTE A BICYCLETTE

Quand le Théâtre S'Invite Au Cinéma

 

 

Et de 4 ! Philippe Leguay et Fabrice Luchini ont désormais 4 longs métrages en commun. On se souvient de son rôle de radin dans Le Coût de La Vie ou plus récemment, de celui plus généreux avec les femmes espagnoles du 6ème étage. Cette fois, Luchini est un acteur en pré retraite volontaire dans ALCESTE A BICYCLETTE. Le film est né d’une discussion entre Philippe Leguay et Fabrice Luchini. Figurez-vous qu’avant de réaliser Les Femmes Du 6ème Etage, le cinéaste se rend chez l’acteur sur l’Ile de Ré. Au cours de leur conversation, l’amoureux du texte fait savoir au réalisateur qu’il a toujours adoré Le Mysanthrope, et notamment les deux personnages principaux de cette pièce de Molière, Alceste et Philanthe, deux personnages qui s’opposent en tous points. Leurs visions du monde sont radicalement différentes. Si pour l’un la vérité est primordiale et la courtoisie une forme d’hypocrisie, pour l’autre, il vaut mieux avancer masquer dans la vie. C’est donc à la suite de cette discussion que les bases du scénario de ALCESTE A BICYCLETTE ont été posées et l’idée de tourner sur l’Ile de Ré aussi. Le film débute effectivement sur l’île, désertée des touristes puisqu’on est à la sortie de l’hiver, la morte saison. Fabrice Luchini, alias Serge Tanneur,  tel un ours mal léché, s'est retiré du monde dans une vieille bicoque moisie avec des problèmes de fosse sceptique. Ça pue pour ce type qui ne trouve désormais que son bonheur en peignant des natures mortes. En réalité, il reproduit des photos de femmes en peinture. Oui, et ben on s’occupe comme on peut. En fait, il s’ennuie et on le remarque en un coup d’œil grâce à la mise en scène efficace de Philippe Leguay. Il suffit de remarquer ce puzzle : 1000 pièces posées sur la table de la cuisine. Cet objet en dit plus long que n'importe quelle ligne de dialogue. Serge Tanneur vit seul ici avec sa haine du métier pour seul ami, depuis 3 ans. Pour chauffer cette bâtisse humide, Il brûle les scénarios dans la cheminée. Bien sûr que lorsque Lambert Wilson, dit Gauthier Valence acteur extrêmement populaire vient à sa rencontre pour lui proposer un rôle dans Le Misanthrope de Molière, Serge refuse catégoriquement. Pas d’erreur, ce type est aigri ne remontera pas sur les planches. Ce premier échange entre les deux hommes donne d’ailleurs lieu à une critique acerbe mais très drôle du soit disant monde merveilleux des acteurs, en fait un univers vulgaire peuplé de flagorneurs et de traîtres. Serge est catégorique : dans le cinéma, comme au théâtre, il n'y a pas de place pour l'amitié, encore moins pour la fidélité.  Finalement la curiosité et le démon du jeu ont raison de lui. Titillé par la proposition de Gauthier, Serge  accepte une 1ère lecture, mais seulement pour tester ce projet de pièce. Pendant une semaine, les deux comédiens vont donc cohabiter sur cette île presque déserte et répéter l’acte 1 scène 1.  Mais Serge ira-t-il jusqu’au bout de cette répétition? Gauthier tiendra-t-il le choc face à l’hirsute bourru qui se plait à humilier son ôte? Et la belle italienne venue se faufiler entre ces deux hommes, ne risque-t-elle pas de les perturber davantage? Pour sûr que cette semaine sur l’Ile de Ré va s’annoncer des plus chaotiques.  

 

 

 

ALCESTE A BICYCLETTE, un film en dents de scie qui alterne les moments creux et les fulgurances géniales, lorsque Luchini et Wilson s’affrontent par exemple. Ces jubilatoires jouissives joutes verbales sont l’occasion de se balancer les pires saloperies au visage. Malheureusement, il faut compter sur bon nombre de scènes explicatives pour éclairer le spectateur sur les failles et l’état d'esprit des personnages, des passages moins drôles mais nécessaires. On y décrit ainsi la patience du comédien à succès à qui on ne parle que de son rôle de docteur Morange dans une série télé populaire miteuse. On lui demande des autographes par ci, un coup de main pour appeler un toubib réputé par la, un conseil pour une jeune gonzesse qui fait déjà du cinéma dans des films X. A ce propos, Zoé aura cette confession stupéfiante : une double péné a 8h du matin c'est pas évident mais a 10h c'est tout à fait possible. Et les deux vieux acteurs intrigués par ces propos déroutants ne pourront s’empêcher d’accueillir la jeune fille libérée dans la maison pour lui donner une leçon de jeux dont elle se tamponnera le coquillard. Evidemment, l’intérêt premier de cette comédie n’est pas là. ALCESTE A BICYCLETTE  permet avant tout d'amener le théâtre sur grand écran, sans se prendre la tête. On réhabilite Jean Baptiste Poquelin d’une certaine manière, rendant hommage au texte le plus difficile à jouer pour un comédien. En suivant ces séances de lecture, sorte de making-of, on entrevoit le travail de l’acteur pétri de doutes, en pleine recherche. Il tâtonne, essaye, se plante, rectifie, se jette à l’eau, sous le regard parfois inquisiteur de son partenaire. S’en suivent généralement des échanges houleux, la faute aux différences de point de vue sur les personnages, leurs motivations et les intentions de jeux, sans parler de quelques crasses larguées en passant façon : tu joues comme dans un téléfilm!

 

ALCESTE A BICYCLETTE  est enfin l’occasion de réunir deux grand improvisateurs à l’écran. Philippe Leguay raconte qu’il a laissé toute latitude à ses deux comédiens de se laisser aller, quoi de plus normal pour un film qui parle essentiellement de la liberté de l’acteur. Il ne fallait pas les emprisonner. Vous aussi, sentez-vous libre d’aller voir ce film au cinéma, il se pourrait bien que vous passiez un agréable moment.

 

 

 

 

 

TAPAGE NOCTURNE

Fracassant, renversant : Excellent !

 

 

No risk no fun. Tel est le moteur de Christoph Schaub, cinéaste zurichois dont la pensée devrait être érigée en modèle. No Risk, No Fun. C’est tellement vrai. Et pour tout le monde, le réalisateur, son équipe artistique et technique, et pour le spectateur surtout. Il n’y a rien de pire que de suivre le parcours de cinéastes qui ronronnent. En Suisse, on a la chance de pouvoir compter sur un vrai spécimen de couillu : Christoph Schaub, le genre qui mise sur des histoires originales, pétillantes et surprenantes pour mieux dérouter son spectateur d’un film à l’autre. Parce qu’il aurait été trop simple de reproduire le modèle de LA DISPARITION DE GIULIA, surtout après le succès du film prix du public au Festival de Locarno en 2009, Christoph Schaub a donc eu envie d’explorer d’autres horizons en s’aventurant sur le terrain du road movie limité dans le temps et avec seulement 6 personnages. En effet, TAPAGE NOCTUNE se déroule en une nuit. Résultat, un film d’une rare efficacité pour raconter 12 heures interminables, une nuit de suspens, de rebondissements, de revirement de situation, d’espoir et de faux espoirs, d’horreur et de bonheur.

 

 

 

TAPAGE NOCTUNE porte une fois encore la signature de l’auteur de best seller Martin Suter, déjà scénariste de LA DISPARITION DE GIULIA. Ici, il a puisé dans sa propre vie pour nourrir cette nouvelle histoire. Alors que sa femme venait de mettre au monde leur deuxième enfant, ils vivaient des nuits mouvementées à cause de ces bébés pleureurs incapables de faire leur nuit normalement. Un jour, une amie leur raconte que certains parents pour endormir leurs enfants sont contraints de les coller dans le siège bébé de leur voiture et de rouler à vitesse constante sur l’autoroute pour les bercer. Il n’en n’a pas fallu plus pour que l’imagination de l’auteur génial se mette en branle. Il songe alors à un couple, parents d’un bambin insomniaque. Condamnés à ne plus fermer l’œil, la fatigue a tué le désir entre ces parents. Plus de sexe entre eux, c'est le début des reproches, des mouvements d’humeurs, des disputes à répétition à la moindre étincelle. Et quand bien même, un soir d’accalmie, on se décide à fumer le calumet de la paix en entamant une partie de jambes en l’air, voilà que le bébé se met à piailler et remet en cause toute tentative de réconciliation. Qui se lève pour faire taire cette boite à cris? Personne. De toute façon, il ne trouvera pas le sommeil. Rien de tel alors qu’un petit tour en bagnole à 130 km/h pour l’aider un peu. Mais après 10 minutes en Golf, tout le monde chiale dans la bagnole. On en vient à se demander s’il n’existerait pas un numéro d’urgence genre SOS pleurs pour parents en détresse. En tout cas, la crise atteint son paroxysme. Faire un môme pour resserrer les liens du couple n’était pas une bonne idée. Elle est sans doute là la raison de ces cris. Le bébé doit ressentir qu’il n’est pas le fruit d’un amour solide et sincère. 

 

 

 

Et c’est pile au moment où l’on commence à se dire que cette idée de couple en crise à cause de ce bébé pleureur ne va pas nous mener bien loin si ce n’est dans une impasse que la sortie de route s’amorce. Martin Sutter imagine l’impensable. Sur une aire d’autoroute, le temps d’une pause pipi clope, le couple se fait voler sa voiture avec le bébé à l’intérieur. L’angoisse ! C’est là que le road movie démarre enfin et que le film prend un nouveau virage. Dès lors, les parents terrifiés vont tenter de retrouver les voleurs, en réalité un couple de jeunes délinquants insouciants en cavale qui veulent rejoindre l’Italie. Ils avaient fauché une moto, mais vu la météo pluvieuse, ce n’était pas une bonne idée. Ils ne pouvaient décemment pas passer à côté de cette Golf, parquée  moteur allumé dans cette station. En s’apercevant que leur auto a été volée  sous leurs yeux, les parents à leur tour, dérobent une autre voiture abandonnée sur ce même parking par un chauffeur dérangé par la courante. Le chiasseux a laissé les clés sur le contact de sa Mercedes. Lorsqu’il sort des toilettes, il constate lui aussi que sa voiture a disparu. Il ne lui reste alors qu’une solution pour retrouver sa voiture, voler la moto du couple de gredins.  Dès lors, l’histoire avance en alternant les 3 points de vue. Celui des jeunes qui ont fauché la Golf, celui des parents qui ont subtilisé la Mercedes et celui du proprio de la Mercedes qui assez curieusement a fait croire qu'il avait appelé la police alors qu’il n’en est rien! Avec un scénario aussi brillant que celui imaginé par Martin Suter et une réalisation aussi efficace que celle de Christoph Schaub qui va même jusqu’à se risquer aux confins du film de psychopathe avec l’enlèvement en pleine nuit d’une femme promise à un viol par un putain de détraqué en 4X4, TAPAGE NOCTURNE ne vous laissera aucune minute de répit. Une crise d’angoisse savoureuse, la première perle de l’année 2013. Profitez-en. Il n’y en aura pas tant que ça cette année !

 

 

 

 

MANIAC

C'est Pas Du Flashdance!

 

 

Un film sacrifié en quelque sorte dont il serait toutefois bien dommage de se priver, si tenter que vous aimiez vous faire des petites peurs en salle sombre. En effet, avec la version 2012 de Maniac, il y a de quoi sursauter à plusieurs reprises. Maniac, un film américain produit par l’artiste Thomas Langman, qui exploite sa nouvelle notoriété outre atlantique en montant des projets avec des têtes d’affiches comme Elijah Wood. Et oui, Frodon, incarne ici un Hobbit autrement plus intéressant que le freluquet du Seigneur des Anneaux. Il s’appelle Frank. Il est scalpeur en série. Il aime poursuivre des femmes seules, attendre le moment propice pour les poignarder et leur faire une coupe de cheveux à sa façon… bien dégagée sur le haut du crâne ! Ce dingue est un fils de prostituée cocaïnomane, traumatisé dans son enfance par le spectacle affligeant que lui offrait sa mère à chaque fois qu’elle recevait un homme en son saint, parfois plusieurs. Ces visions peu romantique d’une mère dépravée obligée de vendre son corps contre quelques lignes a fait de Frank un type incapable d’entretenir une relation humaine normale. Ce type, singulier, peut néanmoins se targuer de posséder une collection unique au monde de perruques en cheveux cent pour cent naturels, des tignasses qu’il cloue ensuite sur des mannequins de plastique, histoire de conserver intact, dans son appartement, le souvenir de ses conquêtes, et surtout, le souvenir de l’orgasme provoqué au moment de leur meurtre. Mais un jour, Frank reçoit une visite impromptue dans sa boutique à l’abandon, celle de Ana, une photographe belle à croquer qui prépare une exposition sur le thème des mannequins. Frank tombe sous le charme de cette fille et inversement. Ana est troublée par cet homme mystérieux. Mais ce que Ana ignore, c’est le penchant de Frank pour les scalpes.  

 

 

 

 

 

MANIAC de Frank Kalfoun, une histoire qui rappellera aux amateurs de films d’horreur le pitch du Maniac de William Lustig. Et oui, le Maniac de Frank Kalfoun est en fait le remake de ce must du film de tueusr en série, considéré 32 ans après sa sortie en salle comme toujours aussi efficace et bien maîtrisé. On peut néanmoins noter deux changements majeurs par rapport à la version originale. Tout d’abord, le choix du maniaque. Lustig avait opté pour une brute épaisse au physique imposant, rien à voir avec le frêle Elijah Wood, acteur au visage d’ange qui rassure ses victimes plutôt que de les horrifier. Vous me direz que Elijah Wood a déjà campé un tueur en série, notamment dans Sin City, mais c’était de l’animation.  

 

 

 

 

L’autre grosse nouveauté concerne la mise en scène. Afin de renforcer le malaise du spectateur, Frank Kalfoun a pris le parti de filmer entièrement en caméra subjective. Le spectateur est ainsi invité dans la tronche du déséquilibré, rien de novateur puisque le coup du film en caméra subjective, Gaspard Noé nous l’avait déjà fait sur Enter The Voïd et pour le coup, le trip était franchement réussi. Là, ça ne fonctionne pas toujours très bien. La preuve sur un parking désert, après avoir tailladé la cheville d’une danseuse, la caméra fixe en gros plan le visage du tueur. Pourquoi ? Mystère ! D’autant que jusqu’à présent, pour montrer le visage du psychopathe, le réalisateur profitait des miroirs en tout genre, salle de bain, rétroviseur, reflet dans des vitres… alors pourquoi cette faute de goût sur ce parking ? Sans doute parce que, comme le anti-héros de son film, Frank Kalfoun a tout d’un coup perdu le contrôle. Il. s’est emballé, sans réfléchir. Dommage. Ceci dit, à cette faute grammaire cinématographique près, Maniac reste un sympathique film de frayeur, porté par une musique électro assez cool avec en prime un joli clin d’œil au premier film d’horreur de l’histoire, Le Cabinet du Docteur Caligari.  

 

 

 

 

 
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